À la mort d’un proche. Oui, c’était ce que l’on ressentait, effectivement. Mais c’était encore bien plus que cela. La psychomage ne pouvait pas comprendre. Cette pierre au fond du ventre qu’elle décrivait, c’était beaucoup plus que ça. Il n’y avait même pas d’images pour décrire ce qu’elle ressentait, pas de métaphore assez symbolique pour que cela touche les gens autant que cela la touchait elle. Raven n’était plus rien sans Elliot, elle se sentait vide souffle et vide de vie. Plus rien ne la retenait dans ce monde. Ses parents n’étaient plus. Sa grand-mère n’était plus – et quand bien même elle aurait été encore en vie, ce n’était certainement pas pour elle que l’auror aurait fait le choix de rester – et elle n’était plus proche avec sa sœur depuis des années. Ses amis, elle avait ses amis oui… Mais elle ne savait même plus si elle serait capable de sourire en leur présence. Raven n’avait plus rien.
Ou presque.
En elle, le feu de la vengeance. Celui qui réclamait la justice, qui voulait que la vérité soit rétablie. Celui qui voulait que l’ancien Serdaigle ne soit pas mort en vain. Oui, c’était le feu de son métier qui la maintenait éveillée jour et nuit et l’empêchait même de dormir, parfois. Car même si on l’avait enlevée de cette affaire, les méninges de la jeune auror ne cessaient pas de fonctionner, bien au contraire. Ils n’avaient jamais autant tourné qu’en ces temps et Raven ne comptait pas s’arrêter là.
Malheureusement pour elle, ce feu n’était que des étincelles pour le moment qui n’attendaient qu’un souffle d’air imperceptible pour s’allumer pleinement. Ce souffle d’air était-il Artemis Croutpon ? Certainement. La sorcière ne se posait même pas la question et hochait simplement la tête à la psychomage en sortant de la pièce dans le même silence que lorsqu’elle y était rentrée et referma doucement la porte derrière elle. L’instant d’après, elle avait transplané.