|
| Cassiopeia l'amie des elfes | CASSIE | |
| Auteur | Message |
---|
| Sujet: Cassiopeia l'amie des elfes | CASSIE Lun 26 Mar 2018 - 12:33 | |
| Evan s’était selon ses habitudes levé avant l’aube pour plonger dans la Severn qui serpentait jusque sur les terres de sa famille. Il avait toujours autant aimé nager que voler. Il n’avait pas, contrairement au reste de ses cousins, bénéficier de l’éducation classique d’une famille sorcière. Il ne parlait aucun autre langage que celui vernaculaire du pays dans lequel il avait grandi, son âme n’avait été élevée par aucun art, et il souffrait d’un manque de culture qui l’avait longtemps embarrassé. Il dissimulait aujourd’hui fort bien ses failles à travers l’art de la rhétorique qu’il avait emprunté à ses ascendants au cours des nombreux évènements qui les rassemblaient. C’était bien là son seul acquis Rosier pensait-il d’une manière bien prétentieuse. Concernant le reste il s’était construit seul à travers les disciplines sportives aussi populaires que vulgaires - entendez à la portée de tout un chacun - dont il ne parvenait à tirer aucune prétention. Il s’était séché et avait enfilé sa tenue du dimanche par-dessus son maillot de bain et traversait maintenant la Forêt de Dean pour retrouver Offa’s Dyke Path que la matinée ensoleillait doucement pour retourner dans le manoir familial. Il espérait que son père ait déjà quitté les pièces à vivre pour retrouver l’obscurité mortuaire de ses appartements. Quelle ne fut pas sa surprise de trouver sur son chemin un elfe de maison - leur elfe plus exactement - en train d’assembler un bouquet de fleurs plus large que sa tête. « Pour Miss Cassiopeia Yaxley » répondit la chose à son regard circonspect en se courbant suffisamment bas pour écraser son nez contre le sol. « Pour ? - Rosier n’avait de jardinier que le nom et n’avait jamais donné un tel ordre à l’elfe ! - Mêle toi de ce qui te regarde ! » lui flanqua-t-il un coup de pied. « Et dégage de là ! ». L’elfe au nez maintenant sanguinolent s’exécuta dans un tremblement. « Cassiopeia l’amie des elfes - accola-t-il dans un soupir blasé un titre volontairement insultant au prénom de sa fiancée - pourquoi elle ne peut rien faire comme tout le monde ? ». Il avait cet hiver trompé la confiance de la jeune femme en séduisant une jeune fille de son école et la froideur de sa fiancée n’avait pas fondu en même temps que le givre sur la forêt. Il s’était platement excusé et sa patience éreintée ne comprenait pas que sa douce ne lui ait pas encore accordé son pardon. Cet évènement expliqua que, quelques heures plus tard, un magnifique bouquet de fleurs des bois bloque l’épaisse porte d’un autre manoir qu’un elfe moins hardi que le sien entendait lui fermer au nez. « Ma maîtresse n’est pas là, je ne peux pas vous laisser entrer - couina l’elfe de la famille Yaxley avant que ses yeux humides ne s’agrandissent à la vue de la baguette du sorcier - Oh non Monsieur Rosier, s’il vous plaît, il serait fâcheux d’en arriver là ». Il n’y avait pas de situation plus délicate pour un elfe de maison de leur famille que de devoir employer sa magie contre un sorcier pour protéger le vœu de ses maîtres. « Tu mens, je l’ai vue en arrivant ! Laisse moi entrer avant que je ne suggère à ta maîtresse de t’ordonner de t’arracher ta langue fallacieuse ! » le menaça-t-il les yeux brillants de rage. « CASSIE ! » hurla-t-il dans l’entrebâillement de la porte que deux autres elfes étaient venus aider le premier à pousser alors qu’il avait aperçu, pour la deuxième fois, la silhouette gracile de sa fiancée traverser pieds nus l’étage auquel menaient les escaliers d’honneur. « C’EST ABSURDE CASSIE, LAISSE-MOI ENTRER ! ». - dragées:
• Ouvrir un Sujet ▬ 2 dragées par sujet ouvert • Faire un post de 500 mots ▬ 2 dragées (soit 617 mots)
Dernière édition par Evan Rosier le Ven 22 Juin 2018 - 17:56, édité 2 fois |
| | | Cassiopeia Rosier COTÉ DU MALLa méchanceté s'apprend sans maître. | HIBOUX POSTÉS : 347 | AVATARS / CRÉDITS : Keira Knightley | SANG : ⊰ Pur
| Sujet: Re: Cassiopeia l'amie des elfes | CASSIE Jeu 14 Juin 2018 - 22:52 | |
| Le printemps était venu égailler les plaines de Northumbrie, et les environs du manoir Yaxley s'était couvert d'une multitude de joyeuses couleurs, et de nombreuses fleurs. Ces forêts qui tout l'hiver durant avaient semblé endormies et presque mortes dans leurs ternes teintes, revenaient désormais à la vie. Et comme toute la nature autour d'elle qui faisait son renouveau et reprenait goût à l'existence, la jeune héritière Yaxley fleurissait à nouveau. Tout les signes qui en hiver auraient paru de mauvais augure, étaient désormais devenu des phénomènes qui réjouissaient son cœur. Elle souriait de nouveau, elle riait de nouveau, tout allait pour le mieux. Aussi, ce matin là, Cassiopeia avait pris grand soin de peigner ses cheveux, et pour une fois de les laisser libres. Après tout, ce n'est pas comme si elle allait croiser quelqu'un. Après sa toilette, elle décida qu'aller se ressourcer en extérieur ne pourrait lui faire que le plus grand bien. Elle revêtit une robe toute simple, blanche avec quelques motifs discrets, et attrapa un chapeau à large bord en paille.
Une fois le tour du domaine fait, la jeune fille se mit en quête de mûres et de fraise des bois. Celles si ce trouvaient dans les bosquets en marge du bois. Alors qu'elle ramassait quelques fraises des bois d'une main gracile, elle entendit de lointains cris. Sans doute des oies sauvages qui s’encanaillaient dans les fourrés pensa-t-elle, jusqu'à ce que distinctement, elle put entendre son prénom répété deux fois. Les oies sauvages ne parlaient pas anglais, et connaissaient encore moins son prénom. Rapidement, elle attrapa son panier d'une main, rabattit son chapeau en paille, et dévala la forêt en direction de l'entrée du manoir. Qui cela pouvait-il être ? Arrivée à l'orée du bois, et alors qu'elle courrait vers la porte, elle ralentit son pas en discernant l'envahisseur. Un soupire las s'échappa de ses lèvres alors qu'elle approchait de la scène. « Hum » Laissa-t-elle échapper en déposant sur le sol son panier en osier, pour capter l'attention d'Evan. « Quel étrange voleur que voici. » lâcha-t-elle en croisant ses bras, déposant un regard désapprobateur sur le jeune homme. En haussant un sourcil raffiné, elle tourna son visage vers la porte à demi-enfoncée de sa demeure. Ciel, c'est qu'il avait de la force ce Rosier. Malgré tout, elle se sentit un peu flattée de la volonté que l'héritier avait mis en œuvre pour obtenir son attention, néanmoins maintenant qu'il l'avait, il avait intérêt à ne pas lui faire perdre son temps. « Dispersez-vous » murmura-t-elle d'une voix calme aux elfes, en joignant à sa parole un geste de main souverain, avant de dévisager sans retenu l'intrus. Son visage lui avait manqué, elle ne pouvait pas le nier, mais elle ressentait encore assez de fierté pour ne pas lui faciliter les choses.
« Bonjour, Evan. Que venais-tu chercher en ces lieux ? » demanda-t-elle finalement d'un ton poli, concis, et terriblement plat. Dire qu'elle ne lui avait pas encore pardonné était un euphémisme, et torturer la petite sotte espagnole ne lui avait pas procuré assez de soulagement pour qu'elle puisse tourner la page. D'une main, alors qu'elle attendait qu'il réponde, elle enleva son chapeau de paille et le rangea dans son panier en osier. Elle réarrangea quelques mèches avant de reporter finalement son attention sur Evan d'un air las. Tout ses gestes étaient contrôlés à la perfection car derrière son air désapprobateur, elle se réjouissait intérieurement de revoir enfin son Rosier. |
| | | | Sujet: Re: Cassiopeia l'amie des elfes | CASSIE Mar 3 Juil 2018 - 9:14 | |
| Les elfes tressaillirent devant la baguette dégainée du sorcier qui profita de leur instant de faiblesse pour glisser un pied dans la porte entrouverte. Il fut à son tour décontenancé par la décision intempestive d’une créature zélée de s’accrocher à son chino. La maîtresse de maison intervint heureusement à point pour disperser son armée et le jeune premier au faciès subrepticement dégoûté finit de secouer la jambe pour se débarrasser de la vermine. « Toi, pas tes crétins d’elfes de toute évidence ! » répondit-il plus abruptement qu’il ne l’avait souhaité. Il ne pouvait décemment plus compter sur le grandiose de son arrivée, bouquet de fleurs et bouche en coeur, pour retrouver la miséricordieuse attention de sa fiancée. Son regard s’égara derrière son épaule pour trouver la lourde porte définitivement scellée - clac ! - et son mirage inexpliqué. Il était persuadé d’avoir vu la seconde précédente sa sorcière traverser la coursive le pied nu et agile dans une toute autre toilette.
Cassiopeia se tenait pourtant en chaire sous ses yeux séduits et se défit de son chapeau. L’héritier amouraché eut le sentiment de redécouvrir son charme ravageur sous les rayons du soleil. Il n’avait plus vue sa fiancée depuis le mariage de sa cousine mais l’oubli de sa beauté se trouvait plus lointain (et moins excusable) encore. Le parfum sucré des fraises le transportait une année en arrière dans la serre numéro trois aussi clairement que s’il avait plongé le visage dans une pensine. Il s’agissait du jour où, décidant de la conquérir, il s’était vu défait le premier. La jeune femme avait depuis accepté de le prendre pour époux et pourtant elle ne lui avait jamais paru plus éloignée qu’en cet instant. Son instinct d’enfant gâté le poussait à mépriser ce qu’on lui glissait entre les mains pour préférer observer les promesses dansantes de silhouettes à l’horizon. Le bas de son estomac se contracta et le souffle lui manqua devant celle qui rendait leur laideur aux autres chimères. « Je commence à manquer de mots pour m’excuser … ».
Le bouquet de fleurs assemblé par son elfe semblait pendre aussi stupidement au bout de son bras que les mots au bout de ses lèvres. Et le jeune homme qui se laissait toujours commander par sa passion - et c’était bien là son fâcheux problème - franchit les quelques pas qui les séparaient. Il ne s’importuna pas du consentement de celle qui lui avait offert son coeur mais jamais son corps comme il avait envie de posséder l’un plus que de retrouver l’autre. Il harnacha son bras en bas de son dos et s’empara des lèvres de sa douce héritière. |
| | | Cassiopeia Rosier COTÉ DU MALLa méchanceté s'apprend sans maître. | HIBOUX POSTÉS : 347 | AVATARS / CRÉDITS : Keira Knightley | SANG : ⊰ Pur
| Sujet: Re: Cassiopeia l'amie des elfes | CASSIE Ven 6 Juil 2018 - 18:58 | |
| La rancune était une chose fort particulière chez les humains aux yeux de Cassiopeia, lorsqu'on pensait la ressentir au plus profond de soi, elle n'était en réalité qu'ébauchée. Elle ressurgissait et disparaissait sans prévenir, sans raisons, et semblait n'obéir qu'à ses propres lois. Déjà, elle sentait que voir Evan devant elle, calmait son ressentiment et effaçait presque entièrement le souvenir de l'innocente espagnole qu'elle avait puni. Néanmoins, la réponse d'Evan lui sembla trop fière, et trop vindicative pour qu'elle se contente d'acquiescer, et elle lui répondit d'une voix claire, mais cependant pas hostile : « Ils sont loyaux, ils défendent leur maîtresse. » Elle attarda ses iris sombres sur l'héritier Rosier pour lui faire entendre à demi-mots, qu'ils avaient des qualités dont il semblait, hélas, tristement dépourvues. Finalement, elle dessina un fin sourire sur ses traits, avant d'ajouter plus doucement : « Me voilà devant toi alors. » Elle pencha son visage sur le côté, en déposant son regard sur le bouquet qui pendait au bras d'Evan.
La jeune et fière héritière changea imperceptiblement son comportement et son caractère alors même que la verve envahissante de son prétendant semblait s'effacer. Cassiopeia qui s'était voulue une sculpture monolithique de dédain à l'égard de celui qui l'avait déçue, se laissa tenter par une approche plus douce de la situation. Après tout, les convenances voulaient qu'elle s'occupe de son hôte sans trop de brusquerie. Elle glissa une main sur son avant bras, pour y espérer caresser un bracelet de perles qu'elle n'avait pas mis, et elle interrompit son geste.
« Je commence à manquer de mots pour t'accuser » répondit-elle doucement en cillant, dévoilant un pardon tacite qu'elle avait jusque là dissimulé habillement. En vouloir à la figure d'Evan, alors qu'ils ne correspondaient que par lettres, était aisé. Rester pleine d'orgueil et de rancœur face à son visage angélique et transporté par l'émotion de la revoir, était au delà de ses forces. Comme s'il avait senti sa faiblesse et sa douceur à son égard, il s'approcha d'elle pour venir prendre possession de ses lèvres, pour l'embrasser avidement. Si une part de la jeune Yaxley hurlait à l'agression et se couvrait d'un voile de pudeur choqué, la majorité de ses pensées s'accordait sur le fait qu'elle appréciait son initiative fougueuse. Elle répondit à son baiser tendrement, en attardant ses lèvres sur les siennes, appréciant la proximité de son corps contre le sien. Dire qu'elle était dépourvue de désirs était une erreur, et un mirage qu'elle se faisait un certain plaisir que les autres croient. La réalité était juste qu'ils attendaient leur heure, enfermés et surveillés impérieusement par sa froide raison. Elle détacha ses lèvres pour caresser sa joue d'une main, en lui demandant avec un intérêt non feint : « C'est la première fois que tu vois ce manoir, qu'en penses-tu ? » Elle désigna de son autre main l'édifice qui les entourait, et le parc alentour. Cassiopeia n’éprouvait pas une immense fierté sur sa résidence, le style était austère, froid, et terriblement nordique dans le sens du terme le plus pur. La pierre grise de ses murs, qui semblaient des remparts, refroidissaient plus encore le climat northumbrien, qui déjà par bien des aspects, faisait montre du même manque de clémence et d'amabilité que sa parentèle. |
| | | | Sujet: Re: Cassiopeia l'amie des elfes | CASSIE Mar 17 Juil 2018 - 11:09 | |
| Qu’il était bon de retrouver sa fiancée ... Ce n’était que lorsque Evan retrouvait les lèvres pleines de Cassiopeia, déjà envahi par la nostalgie de savoir qu’il les quitterait bientôt, qu’il retrouvait l’ardeur première de ses sentiments. La sorcière était douée de ce curieux pouvoir de lui manquer davantage encore quand elle se trouvait dans ses bras. Lui appartiendrait-elle jamais ? Le sorcier la maintint encore contre lui et n’osa plus détacher son regard du sien. « Je ne t’imaginais pas grandir derrière une autre muraille ... » répondit-il simplement avant de déposer un autre baiser, plus tendre, contre la tempe de sa dulcinée. L’invité leva alors les yeux vers la haute pierre grise qui s’élevait infranchissable et sans aspérité. Les doigts de son épouse n’avaient-ils jamais creusé de sillons dans la pierre à force de la toucher ? Il l’imaginait grandir le nez dans un bouquin et faire le tour de sa demeure en laissant pensivement courir sa main sur la froide pierre. « Y as tu été un peu heureuse ? - l’interrogation surgit-elle naturellement de ses lèvres - Ou la compagnie de tes loyaux sujets a-t-elle fini par t’ennuyer ? » l’adoucit-il avec un sourire complice.
Son regard courut alors sur le jardin qui semblait entretenu avec la même perfection que la toilette de son hôtesse. Il n’était pas certain, après avoir déposé un premier pied ici, jamais oser inviter la Yaxley dans la demeure Rosier qui l’avait vu grandir lui. Les premières traces de sa famille sur l’île britannique remontaient au XIIIème siècle, leur demeure trahissait néanmoins un héritage plus latin que nordique. L’architecture romane paraissait même bâtie autour de patios à la flore riche en rosiers. La fleur au parfum entêtant mais aux épines piquantes était leur symbole. Mais ni les rosiers ni les jardins ni la demeure ne se trouvaient plus du tout entretenus depuis le décès de sa mère. Le vieil elfe de maison - seul serf magiquement attaché à la pierre que toute la magie du père n’avait pas su déloger - avait interdiction formelle de toucher à quoi que ce soit. Cela ne l’empêchait pas de passer un traître torchon sur un meuble poussiéreux ou d’arracher une touffe de mauvaise herbe lorsqu’il devinait le regard de son maître lointain. L’effort était néanmoins suffisamment discret pour ne pas déclencher la colère du patriarche et la maison se trouvait en conséquence plus proche d’une vieille ruine que d’un lieu de vie. Evan n’inviterait pas sa belle à rejoindre ce qui était devenu un triste mausolée où ne vivait plus que, non pas un mais deux, souvenirs d’êtres humains.
Le Rosier se détacha de la sorcière, il laissa courir le bout de ses doigts sur son bras avant de glisser sa main dans la sienne. Il l’avait retrouvée et ne la lâcherait plus. Elle l'avait pardonné à demi-mots et il espérait qu’elle lui présenterait le tour complet de son manoir. Son esprit était de nouveau concentré sur la figure, plus chaire que fantôme, qu’il avait surpris dans l’entrebâillement de la porte. « Ta sœur - devina-t-il enfin - Elle vit ici ? ». Cassiopeia lui avait autrefois décrit l’intéressée comme folle à lier et il l’avait depuis autant de temps imaginer enfermée au quatrième étage de Sainte Mangouste sous un autre nom. - dragées:
• Faire un post de 500 mots ▬ 2 dragées (soit 547 mots)
|
| | | Cassiopeia Rosier COTÉ DU MALLa méchanceté s'apprend sans maître. | HIBOUX POSTÉS : 347 | AVATARS / CRÉDITS : Keira Knightley | SANG : ⊰ Pur
| Sujet: Re: Cassiopeia l'amie des elfes | CASSIE Lun 20 Aoû 2018 - 14:20 | |
| Qu'il était curieux de ressentir le calme de l'amour de nouveau dans son cœur, alors même que des semaines avant, presque même quelques jours avant, Cassiopeia perdait le sommeil de jalousie. Retrouver son Evan devant chez elle était de ce genre de surprise qu'elle appréciait, car malgré une façade entretenue de prétendue répugnance pour les surprises et les événements imprévus, elle adorait ça. La jeune femme laissa apparaître un sourire en coin à la réponse du jeune homme, en murmurant avec un certain amusement : « Les plus vieux remparts se sont écroulés en ruines bien avant ma naissance » Elle laissa courir son regard vers le parc, où des petits fossés à demi recouverts de buissons laissaient entrevoir ce que pouvait être les douves. Leur monde s'écroulait inévitablement, et ils étaient les dernières ruines d'un passé glorieux qui disparaîtrait aussi sûrement que les anciennes murailles de son petit château nordique. « Aye » répondit-elle en acquiesçant doucement à la question d'Evan, en revenant plonger son regard dans ses pupilles. « Quand j'étais petite fille j'aimais prendre un livre, et lire dans le cimetière. » Cassiopeia laissa échapper un rire gêné : « Cela peut être un peu glauque, mais pourtant j'appréciais beaucoup les vieilles tombes recouvertes de mousses dans lesquelles on pouvait encore lire quelques vieilles runes. » s'efforça-t-elle de s'expliquer, dubitative que le jeune Rosier trouve cette occupation très saine pour une jeune fille. « Les fantômes hypothétiques de ce lieu étaient ma seule compagnie, j'ai grandi très seule » Poursuivit-elle, avant d'ajouter avec un rire claironnant : « Autant te dire qu'heureusement que j'avais des loyaux sujets, sinon j'aurais été ermite. »
Il n'y avait pas de raffinement futile dans l'architecture du château de Morpeth. La base de la demeure était celle des premières fondations d'un castel anglo-saxon sans prestige, qui agrandit et fortifié au fil des années et des générations avait acquis l'architecture typique de la région. Des grandes pierres, des petites fenêtres étroites égales à l'ouverture d'esprit de ses résidents, et une toiture d'ardoise sombre qui renforçait une impression morne et mélancolique. La dépression et le pessimisme semblaient gravés dans les pierres de l’édifice, qui avaient vu ses terres conquises par plus d'un roi, et plus d'un peuple. Les Anglo-saxon, les normands, les anglais, depuis les hautes tourelles solides et banales du château, tous avait été aperçus au loin. Et comme si les différentes extensions du manoir avaient cherché à se protéger, elles étaient toutes accolées les une aux autres dans une vaine tentative pour se protéger, formant un ensemble compact et massif. Cassiopeia ne s'y voyait pas y vivre sa jeunesse. Peut être qu'une fois vieille et lassée de la vie, elle reviendrait ici. Mais entre ces murs, trop de fantômes et de mémoires résidaient pour y laisser une place à un futur, et à un avenir sain.
La jeune entrouvrit ses lèvres, hésitante sur la réponse qu'elle aurait à donner Evan, elle serra sa main doucement. Et finalement elle lui répondit d'un ton clair, précis, mais en plissant ses paupières finement : « Oui, on s'en occupe à la maison. » Elle ne permettrait à personne de la juger, ou de juger sa sœur, pour quelque chose que ni l'une ni l'autre n'avait choisi de vivre. « Mes parents trouvent ça plus … discret. Et elle préfère être entourée de visage connu. » Lavernia était du genre rétive, et était très méfiante des personnes qu'elle ne connaissait pas ; et il valait mieux pour elle, et pour le monde, qu'elle reste dans ce manoir. Malgré tout, la jeune femme se tourna vers Evan, lui proposant d'une voix sage : « Tu veux rentrer à l'intérieur ? » Après tout, il avait déjà presque franchi le seuil de la porte tout à l'heure, et son bouquet ne survivrait pas bien longtemps sans eau. |
| | | | Sujet: Re: Cassiopeia l'amie des elfes | CASSIE Lun 3 Sep 2018 - 22:10 | |
| Depuis qu’il fréquentait Cassiopeia, Evan avait eu tout le loisir de se rendre compte qu’elle était différente des autres femmes. Il ne se l’était pourtant jamais imaginée en jeune princesse gothique. Et la figure de son enfance lui arracha un autre sourire impressionné. Elle semblait embrasser le passé et l’avenir à la fois quand lui fuyait constamment dans le présent et les plaisirs éphémères qu’il offrait. « Je comprends mieux ton inclinaison pour les elfes - admit-il sans pour autant partager cette étrangeté - même si je leur aurais à ta place préféré la seule compagnie des morts ». Et sans doute ce nouvel aveu se trouvait-il plus mensonger que le premier. Son épouvantard était un fantôme et il n’avait jamais su l’affronter. Il s’était toujours fait porter pâle aux cours de DCFM relatifs à cette créature du mal ignoblement associé à la figure obsédante d’une mère qu’il n’avait jamais connue. Le surnom affectif que certains de leurs amis prêtaient à sa belle promise, écho au souvenir oublié d’une pensine dans lequel son père appelait ainsi sa mère, suffisait à la rendre fébrile. « Ces derniers demeurent silencieux sans qu’on ait besoin de leur en donner l’ordre ». Mais la plaisanterie destinée à dissimuler son malaise sous un habile sourire ne réchauffa pas une seule seconde son regard d’acier.
Un autre habitant du Château de Morpeth l’intéressait davantage que les elfes et fantômes qui peuplaient après tout déjà chaque logis de leurs grandes familles. Cassiopeia avait un frère et une sœur et il s’étonnait que cette dernière, comme elle avait grandi ici, ne soit pas venu briser la solitaire enfance de sa fiancée. « Tu n’es pas proche d’elle ? » l’interrogea-t-il bien conscient que les liens du sang ne forgeaient pas forcément l’affection. Il lui sembla que son amoureuse pesait chacun de ses mots en l’invitant comme si la présence de sa sœur révélait quelque menace. Et le fils de Laomédon attarda son regard sur le mur gris de la demeure dont aucune somptuosité ne venait affaiblir les défenses. Il demeurait toujours impressionné mais ne souriait plus devant cette imprenable forteresse. Il devinait que les Yaxley, et plus encore leur belle héritière, n’invitaient que très peu de personnes à en franchir le seuil. Et il s’interrogea sur le destin des êtres aux pensées dépourvues de pureté qui avaient franchi ses murailles avec imprudence. Il voulait bien croire que les fantômes étaient nombreux. Le sourire de sa fiancée l’ensorcelait et, il le lui avait déjà confessé, il n’y avait nul endroit où il ne l’aurait pas suivie. « Tu m’as trop vanté le mérite de ses occupants pour que je souhaite y échapper » caressa-t-il le dos de sa main avec son pouce. |
| | | Cassiopeia Rosier COTÉ DU MALLa méchanceté s'apprend sans maître. | HIBOUX POSTÉS : 347 | AVATARS / CRÉDITS : Keira Knightley | SANG : ⊰ Pur
| Sujet: Re: Cassiopeia l'amie des elfes | CASSIE Mar 4 Sep 2018 - 13:19 | |
| La mort et le passé étaient des choses terriblement familière pour Cassiopeia. Ces deux concepts avaient toujours fait partie de sa vie, quelques mois après sa naissance, son aïeul Procyon Yaxley mourrait d'un transplanage hasardeux, et déjà âgée de seulement quelques mois elle revêtissait déjà les noirs habits du deuil. Durant son enfance, elle avait assisté à plus d'enterrements sombres qu'à de lumineuse réceptions, à mesure que les branches de son arbre chutaient les unes après les autres. Si elle était familière de la mort, et que le noir semblait être la couleur qui lui seyait le mieux, elle ne put retenir un regard intrigué et interrogateur envers Evan et sa réponse. Le jeune homme avait perdu sa mère si jeune, qu'elle doutait que des blessures profondes n'aient pas été crées ce jour là. Le regard dur et implacable de l'héritier, alors même qu'il plaisantait ironiquement sur le silence des morts, la fit songer que son apparente décontraction cachait un trouble plus enfoui. Elle sourit en coin, sincèrement amusée par la plaisanterie.
Evan l'interrogea sur sa sœur, qui malgré son existence n'avait pu combler la solitude de la dernière née des Yaxley. Peut être que si Lavernia n'avait jamais perdu l'esprit, alors peut être qu'elle ne se serait jamais sentie aussi seule. Sans doute alors que Cassiopeia n'eut jamais développé ce caractère mélancholique, calculateur, et bien trop mature pour son âge. Mais le destin avait frappé de son sceaux le passé des deux sœurs, et ce qui avait été fait, ne saurait être défait. « Je l'étais beaucoup plus lorsque nous étions plus jeune, avant … Avant ses problèmes. » répondit-elle succinctement, en adressant un regard hésitant à l'égard d'Evan. Ce dernier ne connaissait pas les raisons de la folie de sa sœur, supposait-elle, et elle ne savait pas réellement si cela valait la peine de lui en parler.
Elle s'approcha de la porte, tournant son visage vers Evan à sa phrase et à sa caresse de sa main. « Oh, tu verras bien vite que les tombes de mes ancêtres ont plus de vie que les occupants de ce lieu. » murmura-t-elle doucement, avec un fin sourire sur ses traits alors que d'une main elle poussait la lourde porte en bois de l'entrée. Arrivée au centre du vestibule, elle indiqua de l'index plusieurs tableaux et étendarts qui étaient accrochés dans le vaste hall surmonté de hautes arches de pierres. « Il s'agit ici de l'étendart du comté de Morpeth, et là du duché de Northumberland. » notifia-t-elle sagement en désignant de vieux morceaux de tapisserie bariolés qui devait avoir connu plusieurs siècles de délaissement. Cassiopeia s'approcha finalement d'un grand portrait pompeux placé au dessus de la porte d'entrée qu'ils avaient franchi, se tournant vers Evan pour le lui présenter. « Là, il s'agit de mon quadrisaïeul. Cygnus II Yaxley. » Elle adressa une petite révérence au vieil homme empoté qui les narguait depuis son cadre. Avant que la jeune femme ait eu le temps de placer une autre phrase, le tableau s'exclama d'une voix tonitruante en fixant Evan de ses pupilles noires : « Qu'est-ce donc que cet hobereau ! Quelle est ton ascendance, mon damoiseau ? »
|
| | | | Sujet: Re: Cassiopeia l'amie des elfes | CASSIE Jeu 8 Nov 2018 - 14:26 | |
| Lorsque Cassiopeia poussa la porte de ses souvenirs d’enfance, Evan porta son premier regard vers le plancher qu’il fut heureux de trouver débarrassé de la présence de tout elfe. Il dissimula habilement son plus grand soulagement. La porte se referma alors avec la lourdeur d’une pierre tombale pour les enfouir dans un épais silence. Sa fiancée l’avait mis en garde mais Rosier lui lança pourtant un regard perplexe. Il n’était pas si curieux que l’aînée soit devenue folle dans un pareil tombeau, il l’était davantage que la cadette ne l’ait pas suivie dans la démence. Leurs enfants, se promit-il, ne grandiraient pas dans une telle austérité. Il abandonna la délicate main de sa fiancée pour s’emparer de sa taille fertile lorsqu’elle lui présenta les tapisseries de sa maison. Les classes de son oncle Basil, si elles l’avaient empêchées de souffrir de la mélancolie qui contaminait chaque demeure de leurs familles, ne s’étaient jamais portées sur la géographie de leur pays. L’héritier se trouvait, en cette matière comme en de nombreuses autres, ignare. La gorge de sa bien aimée l’intéressait davantage et il aurait aimé renommer sa clavicule détroit de rosier avant de conquérir la ligne sinueuse de ce fleuve jusqu’à son nombril. Sa prise sur sa taille se raffermit lorsqu’il lui répondit d’une voix distraite en finissant de la contempler sans la moindre décence. « Des terres en fanion d’accueil ? Ta famille paraitrait presque révolutionnaire … ». C’est qu’il s’était plutôt attendu à trouver une relique mettant en avant le sang et non la terre des Yaxley. La voix tonitruante d’un vieux monsieur résonna alors dans le hall spartiate pour le faire mentir. « Presque » sourit-il, davantage magnanime que sincèrement amusé, à sa fiancée qui resterait encore non conquise. Son regard d’acier aussi clair que son sang était pur, marque reconnaissable de sa famille, se refroidit en se portant sur l’ancêtre. « Suffisamment pure pour que tu aies décidé de l’unir à ta descendance une première fois … je suis Evan ». Le sens premier de son prénom signifiait ‘de noble naissance’ mais il ne s’attarda pas longtemps à faire jouer le portrait aux devinettes. « Mon père est Laomédon Rosier ». Son respect pour Cygnus II le conduit à relâcher sa prise sur sa descendante pour le saluer d’un mouvement de la nuque. Mais son ton vibrait d’insolence. Son nom l’exaltait. Il l’exécrait.
Le jeune homme se trouvait davantage intéressé, comme à l’accoutumé, vers ce que contenait les boîtes plutôt que sur leur étiquette. Sous le regard sévère du vieil aïeul, il se pencha cette fois-ci vers l’oreille de sa future dame sans frôler aucune parcelle de son corps. « J’espère que ton bienveillant quadrisaïeul ne nous sera pas offert en cadeau de mariage » lui murmura-t-il. Cette position lui permit d’aviser derrière l’une de ses boucles, avec laquelle il l’avait initialement confondu, un énorme serpent en train de se dessiner un passage dans l’embrasure de la porte. La bête se dirigeait vers eux et son regard se teinta d’effroi. « Ton manoir recèle encore de nombreuses épreuves ? ». Il espérait sincèrement que le serpent n’en soit pas une car, tout serpentard qu’il était, le sifflement du reptile était inquiétant pour qui ne parlait pas le fourchelangue. - dragées:
• Faire un post de 500 mots ▬ 2 dragées (soit 570 mots).
|
| | | | Sujet: Re: Cassiopeia l'amie des elfes | CASSIE | |
| |
| | | | Cassiopeia l'amie des elfes | CASSIE | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |