Tu avais beau être bon nageur, il y avait toujours des situations desquelles il t’était impossible de sortir la tête de l’eau sans l’aide avisée, sincère et désintéressée d’un tier. Tu étais de ce genre de personnes qui, parce qu’elles manquaient cruellement de confiance en elle et étaient constamment critiques envers le moindre de leurs gestes, pensaient que les gens, les autres avaient le même regard dépréciateur sur leur petite personne. Forcément, dès lors, il était difficile d’avoir le courage de demander l’aide de quelqu’un alors que les problèmes devenaient rapidement insolvables. Ruminer, seul, dans ton coin, tu ne savais que trop bien ce que cela faisait et pourtant, à chaque fois qu’un souci t’apparaissait, tu réagissais de la même manière, rappliquais le même schéma idiot de silence et de faux-semblants.
Même aujourd’hui, alors que Sven faisait preuve de toute la bonne volonté qu’il le caractérisait si bien, tu lui donnais l’impression de ne pas écouter ses paroles, qu’elles rentraient par l’un de tes oreilles et ressortaient par l’autre sans avoir touché ton esprit. Bien sûr, ce n’était pas le cas. Pas totalement. Et ton comportement prouvait encore une fois à quel point tu étais quelqu’un de complexe, de si complexe que par moment, tu te perdais toi-même.
Heureusement, ton petit frère avait hérité de la détermination de vos ancêtres vikings et ne se laissa pas abattre par ta morne attitude et ton autoflagellation affligeante. Il t’expliqua avec douceur la réaction et les sentiments de ta sœur, ce qu’il lui avait dit aussi pour tenter de désamorcer la bombe, le tout dans le but de te faire comprendre que jamais ô grand jamais tu ne les avais déçus, ni Nina ni lui. Quant à vos parents … Sven brisa votre étreinte pour sécher tes larmes avec toute la douceur dont il faisait toujours preuve. Ce geste attentionné eut le mérite de te faire reprendre conscience de ce qui était en train de se passer. Tu adressas un faible sourire à ton petit frère en le regardant cette fois-ci dans les yeux. «
Tu connais Pappa. Il veut que notre bonheur, et si le tien c’est en aimant des garçons, crois-moi qu’il sera ravi de rencontrer son futur gendre. Même s’il le connaît déjà. » Cette remarque réussit à t’arracher un petit rire amusé. Torvald tomberait certainement des nues en découvrant que son ainé s’était entiché d’un garçon qui passait déjà une partie considérable de ses vacances chez les Lænsen. Mais Sven avait raison, il n’y avait aucune raison de s’inquiéter. Votre père appréciait déjà Alexandre. Ce qui n’était pas vraiment le cas de votre mère qui, comme le soulignait parfaitement ton petit frère, allait certainement se montrer virulente si elle venait à apprendre la douloureuse vérité. Cela ne faisait que confirmer tes craintes et tes peurs mais Sven savait se montrer un brin rassurant. «
On t’acceptera comme tu es. Et aucun de tes choix ne nous décevra, on te soutiendra. Tant que tu es heureux, ça me convient. Ça nous convient. »
Tu le laissas te prendre une nouvelle fois dans ses bras et le serras fort comme s’il allait t’être enlevé d’un instant à l’autre. Tu te sentais terriblement honteux d’avoir agi et pensé ainsi mais les mots justes et bienveillants de ton frère avaient su trouver le chemin de ton cœur et le réchauffer. «
Takk lille bror, » soufflas-tu dans un murmure à peine audible. «
Moi aussi je t’aime. Je vous aime, » ajoutas-tu avant de le relâcher et d’effacer les quelques réminiscences de larmes qu’il n’avait pas séchées. Tu eus un petit rire gêné vis-à-vis de la situation.
- Citation :
- Eh bien je crois qu'on touche à la fin non ?
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