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| La mélodie du silence | SUJET CLOS | |
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Bartemius Croupton Sr* COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 237 | AVATARS / CRÉDITS : © bazzart | SANG : ⊰ Pur
| Sujet: Re: La mélodie du silence | SUJET CLOS Lun 9 Juil 2018 - 10:49 | |
| Les pieds plantés devant la cheminée et la tenue droite, il n’était pas dans la personnalité de Bartemius de transiger. Il punissait mais pour la première fois, Junior le refusait, il le gifla d’une première insulte. Et le regard du père se teinta, le temps d’une brève seconde, de tristesse. Était-ce vraiment ce que son fils pensait de lui ? Son épouse également ? Il avait l’impression d’avoir dédié toute sa puissance, son intelligence, son existence à œuvrer pour un monde plus juste dans lequel ils pourraient évoluer, dans lequel son épouse et son fils ne seraient pas insultés de traîtres à leur sang. L’ambitieux Senior se perdait certes, les années s’écoulant, dans le jeu politicien. Les conceptions d’efficacité et de popularité se mêlaient. S’échinait-il pour un monde plus juste ou pour briguer la place de ministre ? La question se soulevait parfois, comme en cet instant, et il préférait ne pas y répondre. Car quelle que puisse être sa solution, ne profiterait-elle pas à sa famille de toute façon ? L’expression de cette vive émotion ne le trahit pas autrement et l’homme de fer reprit contenance en serrant les mâchoires et en sortant sa baguette de son étui pour la diriger contre le sang de son sang.
Sa douce épouse qui ne savait plus à quel grand sorcier se vouer pour apaiser la situation lui rappela qu’il n’était pas au ministère. « Je préférerais … » grogna le directeur sans mystère. C’est que les aurors étaient plus efficaces que leur elfe qui s’employait à tirer avec la seule force de ses bras maigrelets sur la cape de leur fils. « Monsieur Croupton, je vous en supplie, il faut retourner dans votre chambre. Votre père, Monsieur Croupton, … ». Au ministère comme à la maison, le père regrettait néanmoins farouchement de ne pas avoir les pleins pouvoirs. Lorsque la seconde insulte suivit pour heurter l’autorité du père davantage que sa sensibilité, il souffla par le nez un rire interdit et dédaigneux. Il éprouva pour son fils une étrange pitié - de celle peu glorifiante - et rangea son bois de sureau en même temps que l’impardonnable pendu au bout de ses lèvres. Si l’imperium pouvait de son point de vue se justifier par les circonstances, son épouse ne partagerait sans aucun doute pas sa pensée. Le père ne hurla pas contre son fils mais répéta néanmoins d’un ton implacable les deux conclusions de l’échec de cette discussion. « Tu ne rejoindras pas l’équipe de ta maison et tu n’assisteras pas à la prochaine coupe du monde ». Le regard de l’adolescent était dévastateur et son père devina que celui-ci ne lirait malheureusement pas dans son ton le point de conclusion. « Par la force, Winky » commanda-t-il cette fois. L’elfe souleva un bras tremblant et, dans un sanglot déchirant, claqua des doigts. Les premières larmes mouillèrent grassement son tablier tandis que le corps de l’adolescent bondissait dans la pièce d’à côté pour glisser contre le parquet. La servante accourut vers lui avec détresse. « Enferme le dans sa chambre et utilise encore la force s’il le faut » commanda encore le père. Il leva enfin sa baguette pour refermer la porte derrière laquelle l’elfe et l'enfant disparurent.
Un lourd silence s’installa dans la salle à manger uniquement percé par les supplications de l’elfe auprès de l’enfant pour qu’il obéisse de manière diligente à son père. Il s’agissait des sanglots de l’elfe et non de l’enfant que l’on entendait, souhaita constater le père pour s’exonérer. Il ne fut néanmoins pas assez brave pour le formuler à voix haute. C’est que Artemis et Bartemius tendaient à avoir des conceptions différentes de l’éducation. Le père redoutait qu’une deuxième bataille, bien plus douloureuse à livrer, ne s’annonce. Il passa une main sur son visage qui redevint celui de l’homme fatigué et vieilli par des années de conflits. « Notre fils doit apprendre la discipline » osa-t-il enfin regarder sa femme pour expliquer son attitude dure. Il ne prenait aucun plaisir à sévir leur fils, mais le savait-elle ? « Artemis … » l’approcha-t-il sincèrement désolé. - dragées:
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| | | | Sujet: Re: La mélodie du silence | SUJET CLOS Lun 9 Juil 2018 - 12:01 | |
| Il semblait que depuis qu'Artemis avait commencé sa vie d'adulte avec Bartemius, tout lui échappait. Son destin semblait déjà écrit - c'était tout à fait logique - ses gestes et réactions l'étaient également et enfin, tout semblait mystérieusement lui échapper d'une manière ou d'une autre, comme si son existence se vouait entièrement à la planification d'échecs et non de réussites. Ses yeux verts allaient du fils vers le père, et du père vers le fils, comme si elle n'assistait à cette scène que depuis une pensine. Même si Junior la citait dans ses paroles, Artemis ne répondit rien, que ce soit un soutient ou du dédain, et comprit qu'il fallait au contraire croiser les mains et attendre que le dénouement arrive. Elle le sentait proche, car lorsque le tonnerre frappait plus fort que la pluie, c'était parce que l'orage touchait à sa fin. Sans doute que la métaphore était présentement trop poétique pour ce qui semblait être une famille qui se détruisait de l'intérieur, commençant par le patriarche et se finissant par le fils. La psychomage dans cette tempête n'avait guère qu'un minuscule rôle régulateur, sa seule certitude était celle qui lui soufflait que seule sa présence les empêchait de vraiment s'entre-tuer. Winky s'échinait à faire entendre raison à Junior, mais ni elle, ni sa mère n'étaient d'un grand secours dans la présente situation. La rouquine lui avait demandé de retourner dans sa chambre, et il ne l'écoutait pas plus que si elle n'avait pas existé. Bien que certaines de ses paroles crachées à son père étaient vraies, ou teintées de vrai, jamais l'épouse Croupton ne se serait risqué à les utiliser contre le père. Car elle connaissait la portée des paroles blessantes et des mots mauvais. La baguette sortie du patriarche n'étonnait pas Artemis outre mesure, mais elle connaissait assez celui qu'elle avait épousé pour savoir qu'il ne l'utilisera jamais devant elle. Sa présence donc, se trouvait à nouveau glorifiée d'un rôle régulateur dont elle pouvait se satisfaire. Elle ne dit donc rien et ne se mit pas plus au milieux, à raison d'ailleurs, puisqu'il finit par ranger sa baguette, sans doute de dépit. Après l'insulte mauvaise que venait d'hurler le fils, elle ne pouvait guère plus le défendre et préférait encore se réfugier dans un silence de plomb plutôt que d'entraver celui-ci d'injonctions idiotes. Elle assista au départ de son Junior comme la Dame Grise observait parfois les disputes dans le couloir de la tour d'Astronomie. Le fantôme qu'elle n'était pas encore semblait pourtant prendre toute possession de son être dans cette scène où elle ne savait guère quoi faire. Au départ forcé de Junior, suivit des yeux par sa mère, Bartemius redevint l'homme fatigué qu'elle voyait rentrer tous les jours du Ministère et son agacement commença à s'effriter. Lorsqu'il prononça son prénom, elle préféra se détourner pour observer le monde par delà la vitre. "C'est un adolescent" dit-elle simplement comme si cela expliquait tout, "il s'agit peut-être de la première fois qu'il réagit avec autant de violence, mais cela risque de ne pas être la dernière". Elle se tut et ses yeux se perdaient dans le vague au fur et à mesure qu'elle parlait, "j'espère que tu t'en rends compte". Elle eut envie d'ajouter qu'il connaissait son avis, et qu'il ne fallait pas à ses yeux braquer un adolescent déjà en colère. Mais l'abattement qui apparaissait sur les traits du visage du patriarche la fit renoncer à dire quoique ce soit.
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| | | Stubby Boardman NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 685 | AVATARS / CRÉDITS : ★ MIKA | SANG : ★ Chaud bouillant
| Sujet: Re: La mélodie du silence | SUJET CLOS Jeu 12 Juil 2018 - 22:38 | |
| En entendant la sentence de père, Bartemius fit valser la vaisselle en face de lui sur le sol. « Je te déteste ! C'est pas juste ! » proféra-t-il. Ce dernier était fou de rage. Pour la première fois, son fils lui tenait tête. Il dépassait les limites de ce qu'il pouvait accepter. Ce ne fut pas surprenant que l'adolescent fut envoyé de force, contre son gré dans sa chambre malgré ses milles protestations tandis que Mère restait là à ne rien faire. Bartemius lui en voulait pour cela. Elle aurait dû le défendre. Winky prit le bras du jeune homme pour le faire transplaner jusqu'à sa chambre. Une fois dans sa chambre, énervé comme jamais, le Serpentard lâcha un juron et poussa sa chaise de bureau de façon à la faire tomber sous le regard effaré de l'elfe de maison. Ensuite, il donnant un coup de pied contre sa poubelle de bureau, renversant la pile de parchemin qu'elle contenait. Il avait besoin d'extérioriser sa colère librement. La petite créature, impuissante, essayait de calmer son jeune maître en tirant faiblement sur le bas de sa chemise, lui conseillant de s'asseoir. Bartemius, quand il eut fini d'extérioriser sa rage, se jeta sur son lit et cria dans son oreiller, les yeux remplis de larmes de colère. Père stupide ! Tous des idiots ! « Laisse moi seul Winky ! » « Mais Monsieur... » « Dégage ! » L'elfe eut un mouvement de recul. Avec une mine triste et résiliée, elle claqua alors des doigts et disparut de la chambre du jeune homme, le laissant seul avec sa rage et sa haine contre Père.
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| | | Bartemius Croupton Sr* COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 237 | AVATARS / CRÉDITS : © bazzart | SANG : ⊰ Pur
| Sujet: Re: La mélodie du silence | SUJET CLOS Jeu 19 Juil 2018 - 20:27 | |
| Artemis faisait partie de ses mères qui pouvaient se transformer en lionne lorsque l’on touchait à un seul cheveu de leur enfant. Et il aurait été mentir de dire que le père s’en était jamais plaint. Il avait toujours été soulagé de s’éloigner de tout semblant de paternité et de toute question d’éducation pour pouvoir se consacrer pleinement à sa carrière au ministère. Son épouse s’était naturellement rapprochée de leur fils en même temps que lui du poste de ministre. Et si près chacun de s’emparer de ce que leur coeur convoitait, un funeste destin se dessinait déjà. Mrs Potter devenue Croupton lui tourna le dos pour préférer observer leur modeste jardin. Et il apparut distinctement à son époux que leur éloignement ne se trouvait pas que physique. L’époux se laissa mollement retomber sur le bras d’un fauteuil l’échine courbée et le regard rivé vers le parquet. Il repoussa loin de son esprit une conversation que leur couple n’avait jamais osé tenir, pire même, il resta silencieux de peur que la rousse ne l’initie la première. Seuls les pas enragés de leur fils dans l’escalier et le claquement de la porte de sa chambre ponctuèrent le lourd silence. Et l’homme, qui ne se trouvait jamais sur la sellette qu’avec son épouse, attendit son jugement. Elle ne parla heureusement que de leur enfant et il en ressentit presque du soulagement. « Sa réaction est au-dessus de toute mesure » contrebalança-t-il le simple constat de l’adolescence. Il leva d’un seul seul coup la tête vers le plafond en sentant le lustre trembler au-dessus de sa tête. Junior provoquait un boucan dans sa chambre comme leur maison n’en avait plus connu depuis qu’ils avaient débarrassé le grenier d’une vieille goule.
Senior avait suffisamment foi dans le jugement de la mère pour supposer qu’elle avait raison sur la réitération de ce genre de comportement. Il fronça malgré tous les sourcils car elle en parla avec une curieuse fatalité. Elle ne laisserait tout de même pas ce genre d’évènement se reproduire ? Il était sans doute bienheureux qu’elle lui ait tourné le dos car le faciès de son époux trahissait en cet instant toute son intolérance. « Mmmh » acquiesça-t-il désengagé à sa prise de conscience. Le père n’avait aucune envie d’affronter un autre des débordements de son fils. Le reste de sa famille ne réalisait donc pas qu’il n’avait aucun temps à perdre à sévir une nature capricieuse et gâtée ? « Je ne répondrais pas à son chantage ». Un bruit de vase brisé leur répondit et marqua au moins ce point là. Il déposa doucement ses mains sur les épaules de sa femme, si seulement, une fois au sujet de leur fils, elle acceptait de lui faire confiance. Il avait transmis à son fils sa même rage. Il ne lui avait pas transmis les épaules pour la contrôler. « Tu te montres trop douce et clémente avec lui » dit-il sur le ton de celui qui s’interdisait de commettre la même erreur. Car il lui semblait que son épouse, pourtant intelligente, se laissait manipuler par leur enfant. Lui ne négociait jamais avec les terroristes quelle que soit la tendresse de leur âge. - dragées:
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| | | | Sujet: Re: La mélodie du silence | SUJET CLOS Jeu 26 Juil 2018 - 15:13 | |
| La sentence irrévocable du père n'était pas encore passé à l'étude de la mère.
Artemis se trouvait bien mal de se rendre compte qu'elle comprenait aussi bien l'un, et l'autre, et qu'elle était au fond, d'accord avec l'un, et avec l'autre. Le problème résidait surtout dans le tempérament des deux Croupton, le père comme le fils. Têtus tous les deux, si similaires et pourtant si différents, la rouquine ne savait pas très bien lequel elle connaissait le mieux. Était-ce celui qui était devenu son austère mari ou bien était le fils distant qu'elle avait mis au monde avec lui ? Regarder au dehors lui permettait de ne pas affronter encore le visage émacié de Bartemius qui lui ferait perdre la détermination qu'elle entendait livrer dans sa bataille. Ce n'était pas très loyal, que ce soit de la part de l'un, ou de la part de l'autre, mais la différence était que son époux ne se rendait pas compte de son ignoble avantage. Ce qu'il lui répondit lui fit secouer mollement la tête. Il s'était tant tenu éloigné de lui qu'il ne se rendait même pas compte qu'il ne le connaissait pas. Il l'observait comme un être qui devait être à son image, et non pas comme un être à part entière, et Artemis comprenait là qu'il s'agissait d'une affliction insurmontable. Cependant, elle ne comptait pas fustiger quelque chose qu'il ne possédait pas. L'on nous poussait à être paternel et maternelle, parce que la société voyait en cela l'idéal à atteindre. Et l'on décriait ceux qui ne parvenaient pas à l'être. La psychomage avait vu suffisamment de monde, avait discuté avec suffisamment de peuple, pour savoir que tous les profils existaient. Si Bartemius n'était pas un homme paternel, il n'y pouvait rien. "Tu ne le connais pas" trouva-t-elle pour seule explication le jugement sévère du père sur son fils. La rouquine, cependant, n'eut pas le coeur de l'accabler avec d'autres maux. Il y avait dans cette phrase, la réalisation brusque et soudaine d'un fait qui trouvait ses sources dans des racines depuis longtemps plantées. Et il s'agissait là d'une bien triste prise de conscience. La trentenaire ne réagit pas lorsqu'il posa ses mains sur ses épaules. Fut un temps sans doute, où elle aurait au moins fait l'effort de se retourner pour le regarder dans les yeux. Mais le temps avait passé, il avait vieilli leur maison et les avait fatigué. Ils n'avaient plus la même fougue que celle qu'ils avaient à Poudlard, là où ils s'étaient connus. Ce qu'ils étaient à l'époque n'étaient pas ce qu'ils étaient maintenant comprit-elle trop vite. Regrettait-elle de l'avoir épousé ? Elle ne serait pas capable de le dire. Une part d'elle lui en voulait de ne pas être présent, et d'être distant, et une autre part, plus majoritaire hélas, lui rappelait qu'ils avaient quand même un fils, qu'elle aimait profondément. Inutile de préciser que sans lui, elle n'en aurait pas. Artemis était de ces femmes qui s'épanouissaient dans leur rôle de mère de famille, et qui supportait mal de voir le rôle et leur devoir remis en cause. "Je suis douce parce que tu es dur, et je suis clémente parce que tu es intraitable, Bartemius" souffla-t-elle difficilement pourtant, "ce que tu es, n'est pas complètement ce qu'il est, et j'ai peur que tu l'aies perdu de vue il y a longtemps déjà". L'épouse ayant dit ce qu'elle avait à dire, posa silencieusement une main délicate sur celle de son époux, toujours posée sur son épaule.
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| | | Bartemius Croupton Sr* COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 237 | AVATARS / CRÉDITS : © bazzart | SANG : ⊰ Pur
| Sujet: Re: La mélodie du silence | SUJET CLOS Mar 31 Juil 2018 - 18:03 | |
| Senior provenait d’une famille puriste contre les idées de laquelle il luttait mais dont il reproduisait pourtant le même modèle. Il aurait pu répondre à son épouse qu’il connaissait autant leurs fils que son père l’avait connu lui mais n’en fit pourtant rien. La rousse lui avait apporté une ouverture d’esprit suffisante pour juger par lui-même qu’il ne s’agissait pas de la bonne réponse. Il n’était sans doute pas normal, entrevoyait-il parfois comme en cet instant, que son fils lui soit à ce point inconnu. Senior connaissait néanmoins d’autres choses mieux que son épouse. « Je connais le monde qui l’attend après l’école … » répondit-il simplement en ne pensant pas uniquement à la difficulté de s’élever dans les hautes sphères du ministère. L’élection de Harold Minchum inaugurait une nouvelle ère dans laquelle il était plus important de savoir manier une baguette plutôt qu’un souafle. L’éducation qu’il entendait que leur famille prodigue à l’adolescent était austère et dure mais reflétait la sphère extérieure à leur foyer. Le réconfort que son épouse entendait lui apporter à la place n’était que trop mensonger et dangereux.
Leurs différences qui auraient pu être la force de leur couple en étaient devenues la faille au fond de laquelle se trouvait prisonnier leur enfant. Les épaules de son épouse sous ses mains étaient froides et dures comme du marbre. Leur famille se trouvait ainsi statufiée dans leurs vérités. Depuis que Bartemius connaissait Artemis, il ne s’était jamais trouvé d’accord avec elle … sans pouvoir dire pour autant qu’elle avait tort. La discussion sur leur enfant ne faisait ce soir là pas exception. « Il est différent » admit-il sans difficulté au moins cette vérité qu'elle lui soumettait. Le fond de sa pensée qu’il préférait ne pas délivrer à la mère était que leur fils se trouvait être une version ratée de lui-même. Il n’était pas doué de la même pugnacité, de la même intelligence, de la même droiture. Junior était un garçon faible, corruptible, gâté, en quête d’attention. Et Senior ne lisait que les défauts, plutôt que les qualités, de son humanité. Celles dont il redoutait de souffrir lui-même un jour au contact de la politique. L’humanité était un habit dont le père avait toujours souhaité se défaire, une cape qu’il avait réduite sur son dos à une peau de chagrin. Senior, à bien des égards, était pire que Junior. La main que son épouse glissa sur la sienne trouva enfin à le réconforter par la chaleur dont elle irradiait et il préféra se retirer. Il avait l’impression de perdre la tête depuis qu’il était devenu directeur de la justice magique et s’éloigna d’un pas las vers une console dont il ouvrit le tiroir. « Et j’ai abandonné depuis plus longtemps que tu ne sembles le penser le rêve fou de vouloir un fils à mon image » et se disant il retira une bouloche du dossier de son fauteuil avant de s’y asseoir. « Ce serait plus simple si nous raisonnions de la même manière car je n’ai pas le temps d’apprendre son langage ». Junior paraissait traverser des tourments que Senior n’avait jamais vécu. Il était à bien des égards aussi énigmatique que sa mère. Alors pourquoi en aimait-il un autant qu’il haïssait l’autre ? Car à l’autre il avait au moins transmis son ambition dévorante. « Ne te laisse pas manipuler par lui ». SCRATCH ! Senior venait de s'allumer une allumette qui avait initialement été une aiguille pour inspirer la bouffée d'un cigare cubain. Il s'agissait d'un cadeau que lui avait offert son homologue de l'autre pays. Il n'avait que peu apprécié être forcé de fumer pendant ce voyage. Mais la nuit s'annonçait aussi longue que la journée l'avait été. Et il trouva finalement pour la première fois un certain réconfort dans cet arôme au goût de réglisse brûlée. - dragées:
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| | | | Sujet: Re: La mélodie du silence | SUJET CLOS Mar 31 Juil 2018 - 22:12 | |
| Sans doute que les mondes différents dans lesquels avaient évolués Bartemius Croupton et Artemis Potter étaient faits d'une logique opposition. S'il avait grandi dans une famille sombre, elle avait évolué dans une famille lumineuse. Comme si le destin prenait un malin plaisir à les séparer dès les départs, pour qu'ils n'aient véritablement rien en commun. Leur opposition les avait peut-être rapproché plus que ne l'avait prévu le destin lui-même, qui devait s'étonner comme beaucoup d'autres de les avoir vu se marier malgré leurs différents. La farouche opposition de son époux pour ses points de vues l'avait charmé et ce serait mentir que de dire le contraire, car la rouquine aimait que l'on approfondisse les discussions sans dire "Amen" à tout. Elle ne s'imaginait pas, à l'époque où elle marchait encore dans les couloirs de Poudlard, que c'était cette opposition qui les maintiendrait si éloignés maintenant. Elle s'était toujours sentie incroyablement incapable de comprendre Senior et cela ne changeait pas. Les paroles qu'il prononça pour lui répondre, la laissèrent dubitative, voire même interdite. Car si elle comprenait leur sens, elle était bien incapable de leur inscrire une logique. Sa logique émotionnelle à elle entrait en concurrence avec la logique brute de son époux. Il était, à bien des égards, plus réaliste qu'elle en même temps qu'il était moins humain. Elle trouvait cela terrible que l'on ne puisse pas être les deux, en tout cas, dans cette maison. Aussi ne répondit-elle rien à son époux et s'enferma dans un mutisme qui valait tous les plus beaux mots. Artemis n'avait pas toujours besoin de s'exprimer pour donner son avis, et ses silences étaient ses plus beaux refus, et ses plus charmantes rebuffades. Lorsqu'il admit sans mal qu'il était différent, la rouquine soupira de soulagement, car il s'agissait au moins là d'un combat qu'elle n'avait pas besoin de mener. Néanmoins, s'il le disait, y croyait-il ? L'on disait bien des choses lorsqu'on était acculé contre un mur, mais on en pensait des toutes autres dans la chaude lumière du crépuscule. La suite de ses paroles, la confortèrent dans l'idée qu'elle s'était simplement fourvoyée sur la vision de son époux - oui, cela lui arrivait, et plus souvent qu'elle ne l'admettra jamais. Ne pas comprendre totalement l'homme qu'elle avait épousé conduisait souvent à des méprises qu'elle ne se serait pas pardonnée si elle n'avait pas été habituée. Il était pour elle comme la brume épaisse d'un matin d'hiver. Impossible à dépasser, et impossible à évaluer. Elle ne dit rien lorsqu'il retira sa main au contact de la sienne, bien qu'elle se sentit rejetée. Artemis n'en montra rien et se tourna pour le regarder s'affairer à faire quelque chose qu'elle ne pouvait pas voir, seulement imaginer. La psychomage s'appuya contre le mur comme il s'asseyait sur sa chaise. Jusqu'à leurs postures, ils étaient différents. Comment se pouvait-il qu'ils ne se disputent jamais ? A ses paroles, elle se mordit la lèvre pour ne pas ajouter qu'il s'agissait bien là d'une langue qu'il n'apprendra jamais, car la mère de famille pressentait que ce n'était guère le moment pour elle de se permettre un tel trait d'humour. Néanmoins, son silence s'éternisait, et elle pressentait qu'elle allait devoir parler. Lorsqu'il lui somma de ne pas se faire manipuler par leur fils, Artemis se rapprocha de lui et croisa simplement les bras. " J'ai le regret de t'annoncer que ni lui, ni toi, n'avez un quelconque don pour me manipuler" souri-t-elle malgré tout. Le sourire doux qu'elle venait d'afficher ne laissait pas imaginer que la soirée avait été longue, et éprouvante pour tous les occupants de cette maison. Comprenant face à son cigare, à ses cernes et son teint, qu'il n'était pas nécessaire d'en dire plus pour ce soir, elle ajouta : " Nous en reparlerons plus tard. Tu sembles épuisé, tu devrais aller te coucher". Sur ces uniques paroles, elle se détourna simplement de lui, dans l'idée d'aller maintenant s'occuper de son fils. (722) - Spoiler:
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