Durant ces derniers mois, Hestia Jones avait eut le temps de se rendre compte de ses sentiments qui commençaient à apparaître à l'égard du jeune Spencer. En effet, depuis un moment précis durant lequel il s'était passé quelque chose d’indestructible entre les deux jeunes blaireaux. Depuis ce jour, le cœur d'Hestia battait de plus en plus fort lorsqu'elle voyait Dowey. Le pire, c'était sur le terrain de quidditch, durant le dernier match, celui qui les opposait à l'équipe de Serpentard. Dès le début, Hestia s'était pris un souaffle en plein visage grâce à cet énergumène d'Evan Rosier, ce qui n'avez pas arrangé son état de concentration, puisqu'en plus elle n'arrêtait pas de regarder son cher capitaine... Pour résumer, Dowey empêchait la jeune Jones de se concentrer convenable, c'était alors là qu'elle s'était rendue compte que c'était trop tard pour elle, elle était définitivement tombée sous son charme ! Quel drame c'était, d'ailleurs. Pourquoi un drame ? Tout simplement parce qu'Hestia n'avait pas le droit de tomber amoureuse de Spencer, et elle le savait pertinemment. Luzia, une de ses meilleures amies, était sortie pendant un moment avec le jeune homme, et beaucoup d'élèves de Poudlard voulait les remettre ensemble encore aujourd'hui, notamment Marlène et la cousine de la blairelle, Ophélia... Et puis il y avait Delilah, une autre de ses amies, qui avait longuement été éprise de Dowey, sans jamais pouvoir lui avouer ou tente de sortir avec lui... La règle était implicite, mais connue de toutes les filles de cette terre : on ne touche pas aux exs de ses copines. C'était comme ça et c'était tout. Hestia n'avait pas le droit d'aimer Dowey, et pourtant elle en était raide dingue. Que devait-elle faire ? Que pouvait-elle faire ? Elle n'en savait rien. La jeune fille était perdue, elle s'en voulait à elle-même, mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'éprouver ces sentiments...
Dans ces moments-là, ceux pendant lesquels elle avait du mal à y voir clair dans ses sentiments, elle avait deux solutions : aller voir Bertha, sa meilleure amie, et écouter ses conseils plus ou moins intelligents, ou aller parler avec Ludovic autour d'un bon chocolat chaud. Dommage pour Bertha, l'heure tardive du soir empêchait Hestia de sortir de la salle commune des Poufsouffle... La jeune Poufsouffle décida donc de faire apparaître deux grandes tasses de chocolat chaud et d'aller voir son meilleur ami. Ce soir, elle avait besoin de parler... Ludovic Verpey était installé sur un canapé, devant une grande cheminée. Sa chevelure blonde étincelait devant les flammes qui dansaient autour du foyer du feu. Ludo était beau garçon, Hestia se l'était dit dès leur première rencontre. C'était un vrai Dom Juan qui tombait souvent amoureux, il fallait l'admettre. Hestia avait remarqué, depuis son anniversaire, que le jeune homme montrait beaucoup d'intérêt pour Marlène McKinnon. Celui-ci aurait donc surement des choses à raconter, lui aussi. "Un chocolat chaud, ça te dit ?" dit alors Hestia en s'installant à côté de lui.

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Ludovic Verpey connaissait Hestia Jones, sa meilleure amie, par cœur. Il lisait en elle comme dans un livre ouvert, et c'était comme ça pratiquement depuis leur rencontre. Tout deux formaient un duo de choc, tels deux jumeaux séparés à la naissance. Lors de sa deuxième année, et pendant une poignée de secondes, la jeune Jones avait songé au fait qu'il pourrait être un jeune homme parfait pour elle : gentil, drôle, attachant, aimant et généreux. Oui, Ludovic avait tout pour plaire, et Hestia le savait pertinemment. De plus, leur caractère assez semblables permettraient à leur couple de tenir la route et, surtout, d'être stable et heureux. Mais ces pensées, aussi bêtes soient-elles, ne traversèrent son esprit que quelques secondes, car la jeune blondinet représentait bien plus qu'un simple petit ami pour elle : il était son meilleur ami, son pilier, son frère... Si le destin devait faire d'eux deux un couple, il le ferait, mais pour le moment il n'en était pas question et cette idée paraissait totalement folle à l'esprit de la jeune femme, qui était bien trop occupée à penser au jeune Spencer, de toute façon ! Quoi qu'il en était, Ludovic savait déceler la moindre émotion chez son amie Poufsouffle, et, ce soir-là, il avait tout de suite compris que quelque chose n'allait pas. Le surnom, celui qu'elle aimait tant, fut comme une mélodie à ses oreilles. Honey Cela faisait du bien de se sentir en confiance comme ça.
Hestia lui tendit sa tasse avant de rabattre ses jambes devant elle et les entourant de ses bras. La main toujours bien accrochée au mug de chocolat chaud, la jeune fille contempla un long moment les flammes s'agitant devant elle sans rien dire. Qu'est-ce qui n'allait pas ? Par quoi pouvait-elle commencer ? Le fait qu'elle était en train de tomber amoureuse de Dowey, et par la même occasion de trahir ses amies ? Ou alors le fait qu'elle s'interdisait tout simplement de le faire, mais que cela devenait de plus en plus difficile ? Hestia ne savait pas par où commencer, et il fallait avour qu'elle avait peur de ce que lui dirait Ludovic... Et s'il trouvait que, en effet, c'était de la pure trahison ? Et si, au contraire, il approuvait ses sentiments, que ferait-elle ? Hestia ne savait pas s'y prendre avec les garçons, il n'y avait qu'à se remémorer sa relation avec Saul pour s'en rendre compte !
La jeune fille releva finalement les yeux vers son ami. "Ce qui ne va pas, c'est que je suis en train de trahir mes amies et que je n'arrive tout de même pas à m'en empêcher" murmura Hestia Jones. Ludovic allait-il comprendre ce qu'elle ressentait ? Après tout, cette règle implicite de ne pas toucher aux exs de ses copines était peut-être seulement en vigueur dans les groupes de filles, et les garçons ne pourraient donc pas saisir tout les enjeux du problème de l'aînée Jones... Pourtant, en son fort intérieure, Hestia était persuadée que, encore une fois, elle pouvait compter sur son meilleur ami pour la comprendre et l'épauler.

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Le jeune homme attrapa le chocolat chaud que lui tendait Hestia plus vite qu'il ne pouvait mettre un coup de batte. Le chocolat chaud avait toujours été leur rituel et leur petit moment sacré et privilégié. Mais ces derniers temps, ces moments se faisaient plus rares et il s'en voulait. Il avait eu tendance à délaisser sa meilleure amie pour ses piles de devoirs en retards et les entrainements particuliers qu'il donnait à Marlene certains soirs de la semaine. Autrement dit, il était le pire meilleur ami qui existe depuis plus d'un mois. Depuis l'anniversaire de la jolie Poufsouffle, en fait, et il s'inquiétait de la voir dans un état de tristesse tel que celui-ci. Ils s'étaient toujours tout dit et il l'avait trahi en ne lui offrant pas son oreille attentive et il comptait bien se rattraper aujourd'hui. Si la phrase de son amie ne lui avait pas tout de suite parue évidente c'était pour une raison bien spécifique, lui et les filles, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce n'était pas tout à fait ça... Downey avait eu plus de petites-amies que lui, en fait il n'en avait eu qu'une alors... Oh. Il venait de comprendre, elle lui parlait de Downey. Cela faisait quelques temps maintenant qu'il avait compris que la jeune fille en pinçait pour le jeune homme et il était tellement heureux. Voir son meilleur ami et sa meilleure amie ensemble était l'une des plus belles choses qu'il puisse être, à son humble avis, une fois encore. Il tenta donc. « Dowey ? » fit-il en buvant une gorgée de son mug fumant. En réfléchissant encore à ce que pouvait-être cette fameuse trahison... C'est qu'il n'était pas très loquace. L'essentiel c'est qu'il ait compris le sujet, non ?

Dowey ? Ludovic était intelligent et observateur, surtout quand il s'agissait d'Hestia et de ses humeurs. La jeune femme se sentait toujours écoutée et bien conseillée avec lui tant il était un ami génial, un meilleur ami parfait en somme. Ce soir-là, autour d'un chocolat chaud, devant la cheminée, et encore une fois, il avait compris tout de suite. D'abord que ça n'allait pas, et ensuite que c'était le capitaine des jaunes et noirs qui accaparait ses pensées et, de plus en plus, au fur et à mesure, son cœur... Un léger sourire s'étira alors sur les lèvres de la brune, et elle hocha doucement la tête avant de boire une gorgée du breuvage chaud et sucré. elle regarda les flammes danser dans la cheminée quelques secondes sans rien dire.
Elle tourna ensuite ses beaux yeux verts vers son blondinet de meilleur amie. Ludovic était beau, une beauté indéniable qu'elle avait toujours admirée. Son succès auprès de la gente féminine l'avait toujours fait sourire, heureuse de voir qu'il tombait amoureux souvent, même si ça ne durait pas. Au moins, il ressentait ce sentiment si beau et fort... Hestia n'était pas beaucoup tombée amoureuse. Pendant ses premières années à Poudlard, son cœur battait la chamade pour le beau Moran Powell. Elle était ensuite sortie rapidement avec Saul, qui lui avait brisé le cœur. Et maintenant ? "Je suis en train de tomber amoureuse de lui, et c'est pas bon du tout..." dit-elle en un souffle avant de boire de nouveau du chocolat chaud. Pourquoi de n'était pas bon ? Pour bien trop de raisons ! La peur, la trahison... Toutes ces émotions différentes tournaient encore et encore dans l'esprit de la jeune fille, qui avait l'impression d'être incapable d'en reprendre le contrôle.

L'insouciance et les remords de la jeune fille le fit sourire intérieurement, ce n'était pas drôle, non loin de là. Mais il fallait dire que le fait qu'elle ne s'en rende compte qu'aussi tardivement ne pouvait que le faire sourire, cela faisait déjà de nombreux mois que le jeune homme avait compris le petit manège se déroulant entre ses deux meilleurs amis. À vrai dire, il pouvait être aveugle pour de nombreuses choses le concernant, notamment sur le nombre de filles lui courant après alors qu'il n'avait d'yeux que pour sa douce Marlene, mais il ne l'était pas pour ce qui l'entourait d'aussi près. Comment pouvait-on ne serait que rien remarquer ? C'était définitivement impossible. Même pour lui. Surtout, pour lui. Alors quand sa meilleure amie lui confia enfin ses sentiments pour l'ex-capitaine des blaireaux, comprenez bien qu'il ne put s'empêcher de sourire comme le plus grand des imbéciles. Ce qu'il pouvait être assez souvent. Le batteur regarda son interlocutrice malicieusement, se taisant tout d'abord cherchant les mots qu'il conviendrait de dire, puis décidant que les convenances pouvaient aller au diable, il se lança. « Tu es tombée amoureuse ? Et donc ? Qu'est-ce qu'il y a de mal à ça ? Que tu t'en rendes enfin compte est déjà un miracle en soit ! » dit-il sans aucune méchanceté, aucune. Il était temps que les choses avances, et vite. Le temps passait trop rapidement pour que les choses n'avancent pas entre eux. Le temps était précieux par les temps qui couraient et l'on pouvait perdre la personne que l'on aimait à chaque instant, à chaque grain de sable qui coulait. Mais même si il jouait au Cyrano, ce n'était pas à lui de lui révéler les sentiments du poursuiveur à son égard.

Ludovic était un garçon. Non pas qu’Hestia en doutait, il suffisait de le regarder pour le comprendre, mais là il reflétait le mâle dans toute sa splendeur : il ne comprenait pas le problème. Parce que oui, il y en avait un. Tomber amoureuse de l’ex d’une de ses amies, Luzia en l’occurrence, ou du premier amour d’une de ses amies, Delilah cette fois, c’était mal. C’était même interdis. Ce n’était pas une règle que l’on se dit entre filles, mais une règle que l’on sait, qu’on avait pas besoin de dire, qui est juste là. C’était LA règle. Et la jolie brune, qui était pourtant une des personnes les plus fidèles en amitié au collège de Poudlard, était en train de ne pas la respecter, de l’éclater même, en milliers de morceaux, parce qu’elle tombait amoureuse de Dowey Spencer, le mec le plus génial du château… « Parce que tu le savais toi, peut-être ? » souffla-t-elle en souriant lorsqu’il lui dit que c’était déjà bien qu’elle s’en rende enfin compte. D’accord, peut-être que, en effet, elle était légèrement grillée… Mais seulement par ceux qui la connaissaient bien, les autres n’auraient pas pu s’en rendre compte, si ? « Tu ne comprends pas, c’est grave ! Entre filles, ça ne se fait pas de tomber amoureuse des ex des autres… Et c’est l’ex de Luzia, la fille qui me soutient depuis des mois, celle qui me réveille quand je fais des cauchemars sur l’attaque de mon père ! » déclara-t-elle en levant les yeux au ciel, avec une mine déconfite. Par Merlin, elle était en train de faire une grosse connerie, mais elle l’aimait. Bordel, elle l’aimait ! Elle le savait, elle le sentait. Elle prit sa tête dans ses mains et souffla « Mais qu’est ce que je suis en train de faire, là ?! ». Elle laissa tomber son corps vers Ludovic, venant s’appuyer sur son épaule avec la sienne.

Le jeune homme la fixa, un sourcil en l'air, comme si le fait qu'il soit au courant relevait de l'évidence même. Il était au milieu de ses deux meilleurs amis, comment pouvait-il ne pas s'en rendre compte ? Ce serait de la pure hérésie de ne pas le comprendre. « Bien sûr que je le savais, Honey. Tout comme je savais pour Powell et Saul. Tu es ma meilleure amie et ma moitié. Je te connais par coeur. » lui dit-il en ébouriffant ses cheveux bruns. Le Poufsouffle tenait énormément à la jeune femme, bien qu'il n'avait jamais éprouvé aucun sentiment pouvant porter à confusion pour elle, il l'avait toujours considéré comme son double.Le monologue d'Hestia le chamboula quelque peu, comment n'avait pu ne pas voir toute sa détresse à ce sujet ? Pourquoi ne lui en avait-elle tout simplement pas parler ? Parceque tu es un garçon, sombre abruti. Il la pris dans ses bras lorsque celle-ci se laissa tomber contre lui, avant de soupirer doucement. « Écoute. Je pense que Luzia tient énormément à toi, tout comme tu tiens énormément à elle. Et je pense que tu devrais lui en parler au lieu de laisser tout ça te dévorer de l'intérieur, Honey. » Il comprenait très bien cette règle muette de ne pas ravaler le vomi des autres, mais tout de même !