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Tu veux pas découcher ? | GARDENIA

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Moran J. Powell

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MessageSujet: Tu veux pas découcher ? | GARDENIA Tu veux pas découcher ? | GARDENIA 129196351Sam 5 Jan 2019 - 20:47

Moran passait certaines de ses soirées à servir des alcooliques dans des pubs différents. Il était souvent payé au nombre de pintes qu'il faisait acheter, et au nombre de shot qu'il faisait consommer. Il avait particulièrement de succès auprès des femmes. Il fallait bien admettre que son sourire enjôleur, avec ses dents de travers et ses fossettes, jouaient merveilleusement bien leur rôle, et qu'il passait ses soirées à compter les gallions qu'il obtenait. Il n'avait encore pas parlé de tout cela avec Gardenia, attendant d'avoir une bourse honorable. Cet argent, il ne comptait pas le garder, c'était pour eux, et pour leur fils. Ce soir-là fut une soirée toute intéressante, et s'il n'avait pas dû rentrer, il aurait fini la nuit dans la couche d'une ravissante écossaise du nom de Mina. Hélas, ses responsabilités et sa fatigue l'avaient fait décliner toute invitation.

De ce fait, il avait attaché à sa ceinture une bourse bien pleine que lui avait remit en main propre le propriétaire du pub sorcier perdu sur la côte ouest. Il avait fini son service à vingt-trois heures, les poches pleines, et venait de transplaner dans le salon de l'appartement qu'il partageait maintenant avec sa femme. Gardenia. Ils partageaient la même couche, et même s'il devait admettre que la situation ne lui plaisait pas, le jeune homme commençait déjà à appréhender les jours où elle serait à Poudlard. Il s'était habitué à sa présence, et s'il n'éprouvait pas d'Amour avec un grand "A", Moran était incontestablement attaché à elle... Et elle allait lui manquer. Il faudrait cependant le menacer de le brûler vif pour qu'il l'admette. Il détacha doucement sa bourse pour la mettre sur la table du salon, qui s'ouvrit sous le choc pour laisser échapper quelques deniers. Le bruit, sourd car étouffé par l'étoffe, n'entraîna aucun bruit extérieur, il semblait être seul. De ce fait, en voyant toutes les lumières éteintes, il s'interrogea. Pendant quelques instants, il pensa qu'elle était couchée. Cependant, la lueur du Lumos que diffusait sa baguette ne présentait qu'un lit propre, et bien fait, vide de toute présence. L'Écossais fronça les sourcils, et pensa ensuite qu'elle avait découché et il se détourna avec un sourire... Avant de remarquer une lettre sur la table de chevet. De prime abord, il pensa à faire demi-tour, car après tout les affaires de sa femme ne le regardaient pas - c'était étrange tourné ainsi, mais c'était pourtant ça ! - avant de se raviser. Gardenia ne l'avait informée de rien, ce ne devait donc pas être important se trompait-il. Il s'assit sur le lit en fixant la lettre qui semblait le narguer comme seul un Serpentard pouvait le faire. Au bout de quelques secondes, il étendit son bras pour s'en saisir et la parcourir. La honte qui l'avait submergé fut bien vite balayée par un froid glacial qui s'insinua dans son corps, au point de lui faire dresser les cheveux sur la nuque et sur les bras. Un carton d'invitation pour un dîner - soit- chez la famille Carrow ? Moran ressentit brusquement une fureur vive, éclatante et mauvaise. L'étudiant ne su pas combien de temps il resta là, à fixer le mur avec une expression furibonde sur le visage. Il savait simplement qu'il était rentré à vingt-trois heures et qu'il était maintenant vingt-trois heures quarante. De ce fait, il se leva brusquement et jeta la lettre à l'autre bout de la pièce, et, loin de disparaître, sa fureur grimpa d'un cran lorsqu'il entendit un bruit de transplanage dans son salon. Le jeune homme sortit de la pièce pour débouler dans la pièce à vivre et pour interpeller sa femme : « Sympathique ta sauterie chez les Carrow ? » demanda-t-il à brûle-pourpoint.


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MessageSujet: Re: Tu veux pas découcher ? | GARDENIA Tu veux pas découcher ? | GARDENIA 129196351Sam 5 Jan 2019 - 22:32

« Sur ce, je vous souhaite une très mauvaise soirée, mon oncle. Amycus. Ma tante. » dit-elle avec un ton ne présageant rien de bon. Si jamais elle avait eu un quelconque espoir de rattraper ce que son oncle et ses enfants étaient, cet espoir avait définitivement disparu. Les propos tenus par Morfin à propos des moldus, nés-mordus et tout ce qui pouvait être autre chose qu'un sang-pur aux idées extrémistes la dépassait. Comme avait-elle pu croire qu'une quelconque possibilité de sauvetage existait ? Quelle idiote elle avait été. Gardenia sorti à pas de géant de la demeure sinistre de la famille Carrow en maudissant le patriarche d'avoir fait de sa famille ce qu'elle était. Elle doutait de plus en plus de l'intégrité de celui-ci et les actions de son cousin l'année dernière ne faisait qu'accroître ses doutes concernant leur orientation dans la guerre qui faisait rage dans le Monde Sorcier. Elle ne pouvait pas le nier, malheureusement. Refermant sa cape par-dessus sa robe noire, main sur le ventre, elle transplana dans le petit appartement londonien dans lequel elle avait aménagé avec Moran, se disant qu'elle pourrait oublier cette mauvaise, très mauvaise soirée au chaud sous ses couettes en mangeant de la glace à la mélasse.

Si elle avait d'abord eu du mal à se faire à l'idée de vivre avec l'ancien Serpentard, elle se sentait maintenant à l'aise à ses côtés et vivre seule dans ses appartements avec Pomfresh surveillant sa grossesse toutes les semaines à cause de sa santé l'angoissait. Elle était morte de peur de se réveiller et de se rendre compte que l'enfant qu'elle avait appris à aimer ait disparu avec toutes ses chances d'obtenir une quelconque maternité un jour. C'est donc voulant profiter des dernières semaines aux côtés de son mari et ami qu'elle rentra, un peu plus positive que lorsqu'elle avait claqué la porte au nez de Danaé qui n'avait rien demandé. Elle n'eut pourtant que le temps d'ôter sa cape qu'elle entendit son époux débouler dans l'escalier et avant même d'avoir pu lui dire bonsoir, la voix tranchante de celui-ci fendit l'air. « Comment — ? » dit-elle un sourcil plus haut que l'autre, se demandant ce qu'il pouvait bien lui reprocher, et encore plus comment il avait su où elle était. Cela ne lui inspirait rien de bon, la dernière fois qu'il avait pris ce ton, elle avait fini en crise d'hypothermie à Sainte-Mangouste il y avait maintenant deux ans et ils ne s'étaient plus adressés la parole. « Pourquoi tu es... aussi remonté ? » fit-elle, ne comprenant pas ce qu'il lui reprochait. Quoi qu'en se souvenant de sa SPLENDIDE SAUTERIE chez les Carrow, elle pouvait aisément comprendre.
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MessageSujet: Re: Tu veux pas découcher ? | GARDENIA Tu veux pas découcher ? | GARDENIA 129196351Sam 5 Jan 2019 - 22:53

La vérité, c'est que depuis qu'ils s'étaient mariés, Gardenia et Moran voyaient lentement leur relation évoluer. Ce n'était plus la simple amitié de Poudlard, à laquelle on pouvait y ajouter des relations intimes qui faisaient d'eux quelque chose d'autre. Le changement se faisait, plus profond, plus viscéral. Plus que jamais, il tenait à elle, il s'inquiétait pour elle. Il avait l'impression que tout son caractère changeait, uniquement parce qu'ils étaient mariés, et qu'elle était enceinte. D'une certaine manière, il pouvait presque dire qu'il ressentait l'équivalent d'un instinct paternel, mais pour son épouse. Il ne saurait accepter que quoi que ce soit arrive à Gardenia. Ce n'était pas seulement parce qu'elle était enceinte de son fils, non. C'était parce qu'ils n'étaient pas un couple, mais autre chose, quelque chose d'indéniablement aussi fort mais différent. Cette chose se matérialisait par l'alliance qu'ils portaient tous les deux et qui présentaient leur union à la vue de tous. Moran ne l'enlevait jamais, pas même dans les pubs. Il lui arrivait de la tripoter, de la faire tourner, mais il ne la retirait pas. Il avait autour du doigt, un engagement qu'il comptait tenir, pour le meilleur comme pour le pire. Alors forcément, savoir qu'elle avait passé la soirée avec ces dégénérés consanguins de Carrow, ça le mettait dans une fureur monstre. Et pire encore, elle ne le lui en avait pas parlé.
Gardenia pouvait bien aller dîner avec n'importe qui, qu'il s'en fichait bien. Mais non seulement il toussait en entendant ce genre de nom de famille, mais en plus - et surtout - il n'aurait jamais rien su s'il lui était arrivé quelque chose. La perspective d'apprendre un malheur lui donnait la nausée et il se sentait mal rien que d'y penser. Alors en effet, il avait des raisons d'être en colère. Et qu'elle ne la comprenne pas, ou feigne de ne pas la comprendre, ça l'énervait tout particulièrement. « Remonté ? » s'écria-t-il alors que sa voix partait dans les aiguës, « tu ne crois pas que j'ai le droit d'être remonté de ne pas savoir que tu allais dîner chez les Carrow ce soir ? ». La question valait-elle la peine d'être posée ?
Moran avait fréquenté les Serpentards pendant sept ans, et avait été au plus proche de ces familles de fous aliénés. Pois Chiche - Amycus - était un dangereux cas qu'il fallait interner. Et Alecto était un type différent de poisson mais tout aussi dangereux. Il ne doutait pas un seul instant, quel que soit le lien de parenté de la jeune femme avec eux, qu'elle détonerait au milieux de ces gens. Et tels enfants, tels parents. Ceux qui leur avaient transmis leurs gènes devaient être au moins autant atrophiés du cerveau qu'eux. Et elle lui demandait pourquoi il était remonté ? Peut-être qu'il dramatisait un peu la situation, mais il en doutait fortement. Le fils avait été viré pour d'obscures raisons de l'école. Et Moran doutait que c'était parce qu'il avait arraché les pattes d'une grenouille. Et Gardenia, paisible et tranquille, allait dîner avec eux. Ça le rendait fou... Mais fou !

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MessageSujet: Re: Tu veux pas découcher ? | GARDENIA Tu veux pas découcher ? | GARDENIA 129196351Sam 5 Jan 2019 - 23:34

Ce qu'elle pouvait ressentir à cet instant n'était quelque chose comme de la colère et pourtant cela en avait tout l'air. Gardenia n'avait jamais ressenti ce type d'émotions, pas même lorsqu'elle s'était séparé d'Ewan, ni même lors sa première dispute avec Moran. La colère montait, mais une colère tournée contre elle même : la culpabilité, la honte. Elle se sentait coupable d'avoir caché son escapade à son époux et avait honte de n'avoir pensé qu'à elle. Encore. Elle n'avait pas pensé inquiéter Moran à ce point, ni même l'inquiéter tout court. Mais la relation qu'ils avaient il y a quelques mois avait évolué sans pour autant qu'elle n'arrive à contrôler quoi que ce soit, elle se sentait démunie face à ce qu'il se passait entre eux. La serdaigle ne l'aimait pas, non. C'était autre chose, quelque chose de plus solide que l'amour ou que leur amitié passée. Quelque chose sur lequel on ne pouvait pas mettre un nom. Elle n'avait définitivement pas pensé à lui en partant chez son oncle ce soir là. Mais plus Moran s'énervait, plus elle le comprenait. Elle avait été idiote, elle se demandait ce qu'il avait pu ressentir en apprenant où elle se trouvait, avec qui, elle se trouvait. Un agneau dans un repère de loups. Elle se sentait idiote. Complètement idiote. Les reproches de son époux s'intégraient parfaitement dans son esprit, mais ces mêmes reproches qu'il lui faisait, elle les accumulait depuis des mois. Depuis que toute cette histoire avait commencé, elle n'avait rien dit, tout avait été gardé et rien n'avait été exprimé, les non-dits faisaient partie intégrante de cette relation sans nom et ce n'était pas bon : ni pour lui, ni pour elle.
Elle l'avait vu dans des états pitoyables, ramassé à la cuillère, douché, habillé, chaque soir où il rentrait complètement à sec, elle l'avait vu débarquer à un stade supérieur à leur mariage et ça avait été la fin de l'alcool. Toute heureuse qu'elle était, elle l'avait soutenu du mieux qu'elle l'avait pu depuis qu'il avait décidé d'arrêter de boire. Puis il avait commencé à rentrer de plus en plus tard, sans qu'elle ne sache réellement où il était, ce qu'il pouvait bien faire, regardant le plafond jusqu'à ce qu'il se décide de rentrer que ce soit en pleine nuit ou aux aurores. Elle avait peur qu'il lui arrive quelque chose, elle avait peur de voir une énième fois les Aurors toquer à sa porte pour lui annoncer une mauvaise nouvelle, elle avait peur qu'il s'en aille, tout simplement. Alors, oui, elle comprenait ses reproches, mais il n'avait aucun droit légitime de lui dire quoi que ce soit. Gardenia qui tentait de mettre ses pensées en ordre abandonna finalement sa raison pour son coeur. « Si, » fit-elle à voix basse, « si, tu en as parfaitement le droit, Moran » finit-elle par lâcher sentant que ses émotions allaient finir par déborder. Ils étaient dans une relation libre, parfois étrange, mais ils étaient mariés et amis. Et c'était pour ça qu'ils avaient besoin d'évacuer. « Mais c'est ma famille ! » dit-elle en haussant le ton. « Même si ce sont les pires ordures du monde. C'est ma famille. » La jeune fille s'approcha de son époux, elle voyait toute l'inquiétude qu'il avait pu ressentir dans ses yeux, mais elle voulait qu'il se rende compte qu'il n'était pas le seul. « Tu sais quoi ? En fait non. Tu n'en as pas le droit. Tu n'as pas le droit de me le reprocher, Moran. »  finit-elle sur un ton sourd. Ils allaient jouer cartes sur table.
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MessageSujet: Re: Tu veux pas découcher ? | GARDENIA Tu veux pas découcher ? | GARDENIA 129196351Dim 6 Jan 2019 - 0:01

Si le mariage de Gardenia Ollivander et Moran Powell prouvait quelque chose, c'est que deux individus plus têtus l'un que l'autre étaient pourtant capables de se supporter sans s'étriper à longueur de temps. Depuis qu'ils avaient appris qu'ils allaient être parents, ensemble et sans le vouloir, il ne s'était pas vraiment joué de joutes verbales entre eux. Ils avaient sombré, coulé. Moran était devenu alcoolique, Gardenia, désespérée et il ne l'avait pas plus calculé. Il ne s'était pas occupé d'elle comme il aurait dû, et il n'avait pas plus prêté attention à ses sentiments. Il s'était noyé dans les verres de mauvais scotch et avait dérivé. Et il en avait eu honte. Le jeune homme avait réagi, certes tard, mais il l'avait fait. Depuis, il s'efforçait d'être exemplaire. Il ne touchait plus à l'alcool, bien qu'il soit devenu barman, il continuait assidûment ses études, soutenait son épouse dans tout ce qu'elle entreprenait. Vraiment, il faisait au mieux. Mais d'un autre côté, ses nuits étaient toujours plus courtes, ses cernes toujours plus creusées et d'une certaine manière il continuait d'appliquer le comportement égoïste qu'il avait eu. Sans même s'en rendre compte. Le jeune homme avait sincèrement l'impression d'avoir désormais un comportement exemplaire qui lui laissait le droit de formuler tout reproche à la jeune femme si elle ne filait pas droit. Et la trouille qu'il avait ressenti ce soir, il ne voulait plus jamais la ressentir.

Qu'est-ce qu'il ferait s'il lui arrivait quelque chose ? L'héritière Ollivander était devenu son port d'attache, la maison de village dans laquelle on revient toujours. Elle était devenu bien plus que ce qu'il aurait pu espérer ou vouloir. Il ne comprenait pas comment leur parentalité pouvait provoquer cela. Mais il se sentait le besoin, sinon le devoir, d'être présent pour elle et prêt à la protéger. Lui qui était un garçon particulièrement couard, ne comprenait pas ce changement radical dans son comportement. Quelques années auparavant, il se serait sans doute assit à côté d'elle en lui faisant promettre qu'elle le préviendrait si elle devait recommencer. Pourtant, tout ce dont il était maintenant capable, c'était de lui crier dessus, pour lui rappeler qu'elle ne pouvait pas le laisser tomber. Se rendait-il compte qu'elle ressentait la même chose ? Pas du tout. Moran avait l'impression d'être une pendule déglinguée. La jeune femme, de prime abord, lui dit qu'il avait raison, et comme il s'agissait là de la meilleure attitude à avoir avec lui pour calmer ses colères, il souffla un bon coup, en sentant toute sa tension s'évacuer. Malheureusement, Gardenia fit volte-face presque instantanément en lui assénant le mot "famille" sur le haut du crâne : « Tu penses que je ne sais pas ce que ça fait ? Mon oncle Alaric est un salaud d'absolutiste, qui fait je ne sais quoi, avec je ne sais qui... » déglutit-il en grimaçant franchement, « je me contente de lettres, je ne me risquerais pas à aller le voir ! Et si je devais le faire, je te préviendrais. » l'accusa-t-il non pas frontalement, mais en lui faisant la leçon. Il allait continuer sur sa lancée, mais elle l'en empêcha, en arguant qu'il n'avait pas le droit de lui faire le moindre reproche. Un rire jaune s'échappa de ses lèvres et il secoua la tête : « Bah vas-y, explique toi. Pourquoi je n'en ai pas le droit ? ».
Il s'écarta un peu d'elle. Des fois, il ne comprenait pas comment un autre sentiment que l'amour pouvait lui faire piquer de telles crises devant elle. Ce qui caractérisait leur mariage, c'était la liberté. Ils étaient libres de faire ce qu'ils voulaient, ils se l'étaient promis dans leur  cuisine. Moran s'en rappelait comme si c'était hier. Ils étaient libres, l'un comme l'autre. Mais est-ce que cette liberté valait l'inquiétude et la crainte de ne pas voir l'autre revenir ? Certainement pas. « Il aurait pu t'arriver n'importe quoi que je n'aurais jamais été au courant » asséna-t-il durement, « tu ne réalises donc pas ce que j'ai pu ressentir en lisant ton invitation ? ». Il cracha presque le dernier mot, le regard furibond. Ne pouvait-elle donc pas comprendre qu'il était profondément attaché à elle ? Était-ce si peu évident ? Était-ce si étrange ? Comme toujours, il se passa une main dans les cheveux pour calmer son tempérament nerveux, comme si un simple geste allait apaiser ses rancœurs tout comme ses peurs.


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MessageSujet: Re: Tu veux pas découcher ? | GARDENIA Tu veux pas découcher ? | GARDENIA 129196351Dim 6 Jan 2019 - 0:51

Tout mettre à plat, sans exploser était quelque chose de compliqué pour n'importe quel couple formé de deux personnes normalement constituées. Mais pour celui que formait les deux jeunes Powell, cela n'avait jamais été envisageable. Jamais. Et ce encore moins aujourd'hui après avoir gardé tant de choses pour eux, des choses qu'ils n'arrivaient pas à expliquer. La bague au doigt de Gardenia et les coups de pieds qu'elle commençait à ressentir ne faisait que lui rappeler l'inévitable : elle était mariée et enceinte. Mais les sentiments qu'elle éprouvait, eux, ne faisait que lui rappeler l'envie pressante et destructrice de s'agripper à Moran et de ne plus jamais le lâcher. Mais elle ne pouvait pas faire ça, elle n'était pas dans son droit sentimentalement parlant et ne le serait sans doute jamais. Le problème était dans l'énoncé : comment un couple pouvait survivre sans s'aimer, tout en revendiquant les droits qui incombe au sentiment même qu'est l'amour ? C'était techniquement impossible. Gardenia se posait cette question chaque jour que Merlin faisait et se demandait si elle aurait ressenti quelque chose de semblable avec Ewan, et la réponse revenait toujours à la négative. Ewan était Ewan et Moran était Moran, deux personnes différentes, et son subconscient préférait presque le second bien que son amour soit inconditionnellement tourné vers le premier.
Si Moran c'était momentanément calmé, il repris de plus belle, mettant son oncle sur le tapis. Elle craqua. « Alaric Powell n'est pas quelqu'un que tu soupçonnes d'être un meurtrier en série, Moran ! » lui dit-elle froidement. Un meurtrier. Le caractère de Morfin Carrow, sa façon d'être et son regard épouvantable faisait de lui le parfait "Mangemort" comme ils se faisaient appeler et au vu du renvoi douteux de son cousin, elle ne pensait pas moins de son cas.
Réaliser. Elle aurait pu se prendre un Doloris ou même pire avant même d'avoir fait trois pas après avoir claqué la porte d'entrée, elle réalisait très bien que ce soir elle aurait pu dire adieu à sa vie et à celle de l'enfant qu'elle portait. Mais il était trop dangereux pour Morfin Carrow de la faire disparaitre de la surface de la Terre alors qu'un procès pour la boutique était en cours et que son fils avait des activités douteuses. Le rire de Moran et son regard hors de contrôle l'avait mise hors d'elle, ne comprenait-il donc pas ? Ou était-il trop idiot pour comprendre qu'il n'était pas le seul. Il n'avait pas le droit, catégoriquement pas le droit de lui faire un quelconque reproche. « Tu te fous de moi ? » rit-elle l'air désolé. « Je ne réalise pas ? C'est Sainte-Mangouste qui se fout des blessés ! » dit-elle sidérée en haussant le ton. « Tu n'as vécu ça qu'une seule foutue soirée, Moran ! Ca fait trois semaines que je regarde le plafond en me demandant quand est-ce que tu vas finir par rentrer. Trois semaines que j'attends que tu rentres pour pouvoir dormir, parce que j'ai peur de voir les Aurors débarquer à ma porte le lendemain matin. Trois semaines que je me demande si tu vas rentrer ou si tu... » cria-t-elle à son époux, la voix cassée avant de continuer plus bas. Elle ne voulait pas continuer à lui hurler dessus, elle ne supportait plus ne pas pouvoir mettre un nom sur l'angoisse qu'elle éprouvait. Etait-ce la faute du mariage ? De l'enfant ?  Leur faute ? Elle voulait savoir et ne pouvait décemment plus continuer à avancer comme ça.
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Moran J. Powell

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MessageSujet: Re: Tu veux pas découcher ? | GARDENIA Tu veux pas découcher ? | GARDENIA 129196351Dim 6 Jan 2019 - 1:17

Moran avait la terrible impression que lui et Gardenia étaient deux astres opposés d'une même constellation, quelque chose qui faisait indéniablement un "tout" mais quelque chose qui était pourtant indéniablement différent. Le jeune homme la contemplait d'un air dépassé par les événements. Il n'avait pas prévu de s'affoler autant et il s'en voulait de l'avoir fait. N'était-elle pas une adulte ? Quelqu'un de capable de prendre ses propres décisions ? Si, mais elle était aussi sa femme et accessoirement, la future mère de son fils. Il se rendit brusquement compte, lorsqu'elle lui répondit, qu'ils dialoguaient en sourds. Bien sûr que si, son oncle avait déjà dû tuer des gens. Le dégoût qu'il avait inspiré à ses parents qui étaient pourtant très famille, l'avait marqué lorsqu'il avait espionné la dispute à travers la porte entr'ouverte de sa chambre, lorsqu'il était enfant. Il se souvenait du regard furibond de son père, si différent de celui plus compréhensif et joyeux qu'il affichait toujours. Il se rappelait de ses autres oncles et tantes, de leurs cris effarés et le bruit d'une porte qui claque violemment. Alaric n'avait jamais été celui duquel il était le plus proche, mais enfant, Moran l'appréciait beaucoup, et c'était assez réciproque. Jusqu'à ce qu'il coupe les ponts. « Détrompe-toi » répliqua-t-il d'un ton glacial en tirant une chaise pour s'asseoir. Sans doute n'était-ce rien, mais par ce simple geste, l'Écossais cherchait à calmer sa rage qui ne menaçait que d'exploser à la figure de sa femme. Et d'une certaine manière, c'était aussi un geste de soumission. « Tu ne le connais pas » dit-il comme c'était une vérité générale qu'elle semblait avoir perdu de vue. Il soupira, toujours en colère, jusqu'à ce que les mots de la jeune femme ne le touchent avec plus de virulence encore.

Il la fixa d'un air interdit, effaré devant ses paroles et ses craintes qu'elle exposait avec tant de brutalité. Moran se rendit compte - comme s'il ne l'avait pas encore réalisé - que Gardenia tenait terriblement à lui, et qu'elle ressentait sans aucun doute les mêmes sentiments qui l'avaient envahi ce soir. Elle avait toujours le don de retourner les situations à son avantage, pour lui donner honte et le faire se sentir coupable. Le jeune homme détestait autant cela qu'il l'admirait comme qualité. « Mes sorties nocturnes n'ont rien à voir avec ce que tu as fait ce soir, Gardenia » lui dit-il, d'un ton absent. S'inquiétait-elle réellement ? Était-ce vrai ? Ou bien prétendait-elle cela uniquement pour qu'il admette qu'il avait tort ? Sa femme était une manipulatrice, il n'avait toujours su. Mais il savait, plus que jamais et avec une étrange conviction, qu'elle lui avouait l'entière vérité. Il l'avait inquiété, et comme toujours, il n'avait rien dis. Il ne l'avait pas rassuré, et il l'avait laissé se morfondre sans se préoccuper d'elle. Il était odieux. D'un geste las, il se gratta l'arrière du crâne : « Tu aurais dû venir m'en parler » lui fit-il remarquer en adoucissant le ton de sa voix. Le jeune homme avait l'impression que la colère avait brusquement déserté son corps. Il lui en voulait, toujours, parce qu'il était rancunier et qu'elle ne s'était pas encore excusée. Mais comment pouvait-il continuer de se défendre alors qu'elle admettait si volontiers ses peines ? Il n'était pas si méprisable. Lui aurait-il dit qu'il servait des alcooliques moldus et sorciers, alors même qu'il devait faire attention à ne pas retomber dans ses sombres travers ? Il maudissait déjà la future réaction de son épouse, et se demanda s'il devait lui en parler. La rassurer ? Sans doute que ce serait plus humain, plus noble. « Je pensais que tu viendrais me voir si tu t'inquiétais » lui dit-il sincèrement, avec calme, « pourquoi ne pas l'avoir fait ? ». Moran la regarda avec curiosité. Pourquoi fallait-il toujours que leurs conversations se finissent en queue de poisson, pourquoi fallait-il toujours qu'ils s'entre-tuent ainsi ? Le jeune homme se releva, tanguant dangereusement sur ses jambes, avant de se saisir des mains de la jeune femme pour les serrer dans les siennes : « Tu sais que tu peux venir me voir et me parler de tout, Gardenia, n'est-ce pas ? ».


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MessageSujet: Re: Tu veux pas découcher ? | GARDENIA Tu veux pas découcher ? | GARDENIA 129196351Dim 6 Jan 2019 - 2:05

Il y avait énormément de choses que Gardenia ne connaissait pas sur Moran malgré leurs huit, si l'on pouvait réellement en compter huit, années d'amitiés. Ils avaient été inséparables et pourtant elle avait l'impression qu'il ne s'était jamais confié, parmi celles-ci la raison de sa tournée des bars cet été ou encore sa famille. Sa famille. Nia avait parlé trop vite, elle avait jugé sans connaître. À ces yeux, aucune famille ne pouvait être pire que la sienne : des morts, des aurors, des gens plus que douteux, des politiciens et même si cela lui faisait mal de l'avouer : des professeurs. Elle n'avait jamais imaginé que Moran puisse avoir une famille tout aussi compliquée que la sienne et le ton polaire qu'il venait d'employer lui faisait une énième fois penser qu'elle avait trop parlé, mais ne jugea pas bon de répondre : le silence seul faisait acte. Elle ne comprenait décidément pas ce que Moran pouvait bien faire toute la nuit. Travaillait-il ? Etudiait-il ? Avait-il quelqu'un ? Elle aimerait tellement le savoir que cela lui rongeait le cerveau tout les soirs en l'attendant. « Tu ne peux pas le savoir. » dit-elle en s'appuyant contre le mur de la pièce à vivre. « Tu penses réellement que je sis allée là bas pour mon plaisir, Moran ? » dit-elle sur le même ton que celui-ci. Il faisait la même chose qu'elle. Juger sans savoir.
Gardenia savait manier les mots, elle l'avait toujours fait, une chose qu'elle avait très certainement dans les gènes et qui revenait encore et encore. Pourtant, elle ne savait pas s'exprimer. Elle ne savait pas parler et restait muette lorsqu'il s'agissait de ses propres sentiments, elle avait ce blocage dont elle ne comprenait pas le mécanisme et qui n'était pas décrit dans les livres. Les bras croisés sur la poitrine, elle se sentait vulnérable face aux déclarations qu'elle venait de faire et haïssait cela, ne pas maîtriser ses mots, ses émotions, c'était quelque chose d'impensable. Les années filaient à toute vitesse, Nia n'était plus une enfant, mais gardait cette carapace qui s'était épaissie au fur et à mesure des années, de plus en plus. Les aiguilles empoisonnées de la peur de perdre un être cher s'étaient enfoncer si profondément qu'elle n'était plus capable de s'exprimer sincèrement, d'être simplement elle-même, la fillette aux cheveux bleus était loin devant elle sans qu'elle n'arrive à la rattraper. Et Moran avait tapé dedans plus fort qu'elle ne l'aurait cru. Elle ne le regardait plus, elle ne voulait pas croiser son regard, aujourd'hui les rôles étaient inversés et s'était elle qui le fuyait, ne répondant pas à ses questions. La jeune fille avait beau être une épouse et une future mère, peut-être plus mature que la moyenne, prenant les situation en main, elle n'était qu'encore une enfant qui avait grandi trop vite, se noyant dans ses études, son travail et les préparatifs pour la naissance du petit garçon qui pointerait le bout de son nez dans quelques mois.
Ce n'est que lorsque qu'il s'approcha d'elle et s'empara doucement de ses mains qu'elle osa ouvrir la bouche, sans pour autant le regarder. Le surplus d'émotions qui s'accumulait en elle ces derniers mois menaçait de faire surface au moindre regard. Elle ne voulait pas craquer devant lui. Elle ne pouvait tout simplement pas, c'était trop dur. « Je... » tenta-t-elle, la voix chargée. « Je ne sais pas... Toutes nos conversations ces derniers mois se résument à des disputes et à des journées sans parler de ce qu'on ressent réellement. » avoua-t-elle, absente, les yeux dans le vide. « Je... je ne suis pas prête, Moran. » finit-elle par dire, la voix lourde, le regard rivé sur le sol.
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MessageSujet: Re: Tu veux pas découcher ? | GARDENIA Tu veux pas découcher ? | GARDENIA 129196351Dim 6 Jan 2019 - 13:17

Ce serait mentir que de dire que Moran avait pensé à ce que ressentait Gardenia lorsqu'il rentrait à pas d'heure la nuit. Il ne s'en était pas inquiété, rentrant toujours lorsqu'il la pensait endormit. Il ne s'était pas non plus inquiété, parce qu'elle n'avait rien dit. Il y avait entre eux, un franc problème de communication. Ils agissaient encore comme les deux adolescents qu'ils ne pouvaient plus être, en se basant sur ce qu'ils connaissaient de l'autre, sans prendre en compte que leur situation et leur vie avait changé. Plus rien n'était comme avant, et ils n'étaient plus pareil. Ils agissaient comme s'ils se connaissaient encore, alors qu'ils ne se connaissaient plus. Cette dure réalité le frappa de plein fouet lorsqu'elle lui dit qu'il ne savait pas non plus ce qu'elle avait fait chez les Carrow ce soir. Il doutait cependant qu'elle se soit amusée à être leur barmaid. Néanmoins, il se contenta de garder le silence sur ce point. Cela ne servait à rien d'essayer de prouver à Gardenia que la situation dans laquelle elle s'était mise ce soir était intensément plus dangereuse que la sienne : « Je sais que tu n'y a pas été de bon coeur » admit-il avant d'ajouter, plus froid, « c'est justement pourquoi je me demande ce qui t'es passé par la tête d'accepter ». Et il allait finir par le savoir, parole de Powell. Cependant, assit là à cette table alors qu'elle était debout, Moran ne savait pas quoi faire, il se sentait démuni. Il voyait l'écart entre eux se creuser encore alors qu'il aurait dû disparaître avec l'enfant qui allait arriver. Ils se séparaient, changeaient, et s'il tenait à elle plus que jamais, maintenant, il se rendait compte que paradoxalement, ils s'éloignaient.

Comme pour mettre à mal cette curieuse métaphore de leur relation, le jeune homme se leva pour s'approcher doucement d'elle et lui prendre les mains. Il les serra comme pour la rassurer, mais cela n'eut pas l'effet escompté. L'Écossais s'attendit à ce qu'elle lui dise ce qui n'allait pas, et pourtant, elle le repoussa. Pas physiquement, mais mentalement, et Moran recula malgré lui de quelques pas. « Je me suis déjà excusé pour mon comportement » lui dit-il d'une voix étouffée. C'était vrai. Il avait certes été odieux avec elle, mais il s'en était excusé, parce qu'il s'en était voulu. Que pouvait-il faire de plus ? Il se détourna d'elle pour contourner la table. Que lui dire ? Il lui semblait que le pont qui les reliait s'était effondré. Comment le reconstruire et sauver leur relation ? Le jeune homme, vexé, comprit que les vestiges devant lesquels il se tenait, c'était lui qui les avait créé. Il avait détruit leur relation avec son toxique alcoolisme, il avait détruit ce qui devait les rapprocher avec ses secrets et ses silences. Il était purement, et simplement toxique pour elle, et cette brusque réalisation lui tira un soupir. Gardenia serait, assurément, mieux sans lui. Peut-être l'avait-elle pressentie et peut-être était-ce pour cela qu'elle lui avait plusieurs fois proposé de partir. Peut-être qu'elle avait été déçu de voir qu'il s'accrochait à elle, en l'entraînant dans ses chutes et rechutes. Encore une fois, il eut honte. Honte de ce qu'il était et de ses agissements. mais à quoi bon avoir honte, si c'était pour refaire toujours les mêmes erreurs ? A quoi bon avoir honte s'il la faisait toujours souffrir au final ? « Je ne t'ai jamais dis pourquoi je buvais quand on s'est revu dans le pub » fit-il d'un air interdit, « je t'explique, et tu me dis ce qui ne va pas, d'accord ? ». Peut-être était-ce de la manipulation, mais il faisait vraiment ça pour son bien à elle. Il sentait que sa situation la rongeait et qu'elle n'en parlerait à personne. Il savait qu'elle s’enfonçait dans une spirale dangereuse de laquelle elle pourrait ne pas sortir. Sans doute qu'elle-même ne s'en rendrait pas compte, mais lui, le voyait.
Moran n'avait aucune envie de se confier, vraiment. Il vivait mieux en ravalant ses détresses qu'en en parlant. A dire vrai, parler de ce qui n'allait pas, rendait ses craintes et réalités plus réelles qu'elles ne l'étaient déjà. Il trouvait cela inadmissible, mais s'il fallait le faire pour qu'elle accepte d'aller mieux, alors, le jeune homme le ferait sans hésiter. Gardenia méritait d'être heureuse, et il ne pouvait pas l'empêcher de courir vers le bonheur.


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MessageSujet: Re: Tu veux pas découcher ? | GARDENIA Tu veux pas découcher ? | GARDENIA 129196351Dim 6 Jan 2019 - 19:39

De bon coeur ? Certainement pas. Si Gardenia avait mis les pieds chez les Carrow c'était pour leur propre sécurité, bien qu'il lui semblait à présent qu'elle aurait simplement dû s'en abstenir et sur ce point Moran avait parfaitement raison, mais elle ne comptait pas l'avouer. Avaient-ils tout deux le droit réel de vouloir connaître la vie de l'autre en prétendant se connaître ? Encore une énième question sans réponse à laquelle elle ne pourrait jamais répondre. La froideur qui régnait dans la pièce était pire que n'importe lequel des éclats de voix auxquels ils avaient fait face. Elle préférait entre le jeune homme lui hurler dessus plutôt que cette distance incroyable qui grandissait entre eux, et pourtant elle gardait l'accès à ses véritables pensées fermées, closes, n'arrangeant rien à la situation. « Je suis allée couper définitivement tout les liens qui me retienne à cette famille d'épouvantards. » avoua-t-elle finalement, sur un ton toujours aussi distant, froid. C'était tout ce qu'il avait à savoir. Couper les liens positifs, elle l'avait fait. Pour ce qui était des liens négatifs, elle les avait plus accrus qu'autre chose. Des liens ? Elle n'en avait que trop et pourtant aucun d'eux n'était semblable à ceux qu'elle entretenait avec celui qui était dorénavant son époux. Un lien qui les éloignaient encore plus qu'ils ne les rapprochaient, ils étaient une famille. Peut-être pas la plus heureuse, mais ils étaient unis par ce lien qui ne se briserait qu'à la mort de l'un d'entre eux.

Mais cet écart qui continuait à se former entre eux les pourrissait de l'intérieur, elle voyait les cernes de Moran se creuser de plus en plus chaque jour, leur fatigue augmenter, son mental se briser un peu plus à chaque réveil. Les excuses ne changeaient rien, elle les acceptait, mis ce n'était pas ce qui allait pouvoir faire bouger cette situation si dramatique dans laquelle ils s'étaient fourrés une fois de plus. Cet écart qu'ils avaient tenter de combler par un rapprochement physique et qui pourtant persistait n'était que le résultat de leur tendance à se murer dans le silence, à ne vouloir que survivre, à tenter de garder la tête hors de l'eau en appuyant sans le vouloir sur la tête de l'autre. Ils n'arriveraient jamais à rien en voulant s'entêter à continuer ainsi, mais elle ne voulait pas suivre la voie qu'il tentait de construire. Nia serra les poings fermement, rassemblant le peu de courage qu'elle avait pour se rapprocher de son époux, se trouvant dans son dos elle posa sa tête contre celui-ci avant de passer ses mains autour de son torse, sans un mot. Ce ne fut que lorsqu'elle eut terminé de ressasser toutes les idioties qu'elle avait pu faire, qu'ils avaient pus fair, qu'elle se décida à ouvrir la bouche. « C'est bon. » dit-elle simplement. « Moran, écoute... » commença-t-elle les yeux fermés. Comment lui faire passer ce qu'elle ressentait alors qu'ils n'arrivaient tout simplement pas à communiquer normalement ? « Je ne veux pas que tu te sentes obligé de m'en parler » finit-elle par dire d'une voix calme qu'elle ne se connaissait pas encore. Elle voulait qu'il lui parle, pas pour un quelconque chantage, mais parce qu'il en avait envie, parce qu'il en avait besoin. « Mais je ne suis pas certaine que tu t'en libères un jour, alors... parle juste. Comme si je n'étais pas là. Oublies que c'est moi, Moran. »
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MessageSujet: Re: Tu veux pas découcher ? | GARDENIA Tu veux pas découcher ? | GARDENIA 129196351Lun 7 Jan 2019 - 21:17

Moran comprenait le besoin de garder contact avec sa famille, même la plus pourrie. C'était lui, et non son oncle, qui envoyait toujours la première lettre. C'était lui qui tempérait les propos de son père à l'encontre de son frère. Et s'il le soupçonnait de larcins peu légaux, il n'était certes pas de taille à concurrencer les Carrow. Mais que Gardenia ait des liens en communs avec Pois Chiche, ça le dépassait, et qu'elle les entretienne en plus, lui paraissait ridicule. Ce garçon avait autant de matière grise qu'une huître. Sa femme, cependant, admit y avoir été pour couper les ponts et il se contenta de cette réponse. Vu son ton, il n'en saurait guère plus. Le jeune homme dû férocement se mordre la lèvre pour ne pas ajouter qu'elle aurait pu les couper par lettre recommandé hibou postal : « Très bien » fit-il pour meubler le silence qui s'installait entre eux. Ce silence, cette douce mélodie à laquelle ils avaient appris à s'habituer, malgré eux, était quelque chose de particulier dans la nouvelle relation qui se développait entre eux. Ils s'accoutumaient du silence comme si c'était la matrice normale des couples heureux. Ils n'étaient ni heureux, ni ravis de ce silence qui s'étendait sur eux comme une lourde chape de plomb. Moran avait toujours été un garçon silencieux sur ses sentiments, mais bavard sur ceux des autres. Il ne trouvait aucun problème à aider ses amis dans leurs situations, à leur remonter le moral. Mais lorsqu'il s'agissait de lui, il devenait muet comme une tombe. Ça ne lui plaisait pas de s'étaler, il avait l'impression de ranger sa fierté en plus du fait qu'il avait l'impression d'essayer d'accaparer de l'attention. Ses problèmes, il n'en avait jamais vraiment parlé à Gardenia, et il se demandait même si elle en connaissait la moitié. Sans doute pas.
La jeune femme ne savait pas que son alcoolisme galopant n'était pas le seul fait de sa grossesse. Elle ne savait pas non plus qu'il était sorti avec l'héritière Blackstone, ni avec cette moldu, à l'été 1975. Elle ne savait pas que son oncle était un dangereux extrémiste, tout comme elle ne savait pas plus ce qu'il ressentait vis-à-vis de toute la situation présente. Et ce n'était pas de sa faute à elle, c'était de la sienne à lui. C'était lui qui se murait dans le silence, c'était lui qui s'éloignait d'elle, dans cet ignoble comportement qu'il présentait comme normal, et sain. Lorsqu'elle l'entoura de ses bras, il n'eut pas de réaction particulière. Il la laissa parler, espérant qu'elle allait accepter... Ce qu'elle ne fit pas. Moran soupira. Lui-même n'avait pas besoin de parler de ses problèmes. Sans doute agissait-il à contre-courant des réactions normales et humaines, mais il se sentait mieux en ravalant tout. Les paroles douces de son épouse, ne lui tirèrent pas un sourire, ni même des aveux. Il se contenta de lui caresser le bras d'un air pensif. Que pouvait-il lui dire d'autre que "non" ? « Non, Gardenia c'est bon. Je n'en ai pas besoin, ça ne marche pas sur moi » répondit-il de son ton le plus neutre, possible, « j'ai déjà essayé ». Car en effet, il avait essayé de s'épancher sur ses sentiments avec Hestia, avec Darius. Pourtant, ces conversations, qui n'étaient là que pour l'aider, le braquaient. L'étudiant n'avait pas encore, ni la maturité ni le recul nécessaire pour accepter leurs conseils et leurs gentils soutients. Cela l'agaçait plus qu'autre chose, toujours à cause de sa lamentable fierté écossaise. Il ne dit rien pendant quelques secondes, avant que son regard ne soit attiré par la bourse qui gisait sur la table : « Cela dit, tu as le droit de savoir ce que je trafique le soir ». Le jeune homme amena sa main à son porte-baguette pour sortir la sienne, et l'agita. D'un tiroir d'une commode, sortit une boîte dont les "cling" résonnaient jusqu'au plafond. « Je travaille dans des pubs » dit-il en redoutant sa réponse, « mais promis, je n'ai pas bu un seul verre ». Comme pour prouver sa bonne foi, il leva ses paumes au plafond, comme si, d'une certaine manière, Merlin seul était témoin de ses prouesses.


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MessageSujet: Re: Tu veux pas découcher ? | GARDENIA Tu veux pas découcher ? | GARDENIA 129196351Jeu 10 Jan 2019 - 20:18

Revenir sur le sujet qu'était sa visite chez les Carrow, le danger qu'elle représentait ou encore l'inquiétude de Moran à son sujet ne fallait rien de bon et le ton que pris son époux conclu définitivement cette partie tendue d'une conversation dont elle n'avait jamais voulu le commencement. La soirée glace à la mélasse devant le feu de sa cheminée était décidément bien loin de la situation actuelle. Et la jeune fille ne pouvait s'empêcher, une énième fois, de vouloir retourner en arrière, avant que tout cela ne commence ou tout simplement avant se fichu diner avec des éruptifs à tendance racistes couplés avec des niffleurs. Et la seule excuse qui pourrait faire en sorte que cette conversation s'arrête ne venait pas et ne viendrait certainement jamais : si Nia était un coeur de guimauve, elle avait aussi un caractère de suiçacide.
Le prendre dans ses bras était la seule solution qu'elle avait trouvé et la seule qu'elle avait le courage de mettre en application. La paix commençait à revenir, doucement, certes, mais elle commençait à s'installer entre les deux jeunes gens. Nia n'arrivait décidément pas à lui avouer tout ce qu'elle avait envie de lui dire : qu'elle voulait qu'il fasse attention, qu'il rentre plus tôt, qu'il passe une bonne journée, qu'il mange les repas qu'elle lui préparait le soir. Mais si il ne savait pas ce qu'elle ressentait et ne s'en doutait pas, les deux se ressemblent bien trop sur certains points tels que celui de préférer écouter les autres au lieu de parler à coeur ouvert.

À la caresse qu'il fit sur son bras, elle savait déjà que l'affaire était peine perdue, bien qu'un soupçon d'espoir restait présent jusqu'à ce qu'il ouvre la bouche pour confirmer son pressentiment. La jeune femme soupira. « Dans ce cas j'abandonne, mais seulement cette partie ! » fit-elle avant de s'asseoir non loin de lui sur le rebords de la fenêtre tandis qu'un silence paisible s'installait da la pièce à vivre... Jusqu'à ce que Moran décide de lui révéler ce qu'il fabriquait tout les soirs les mains en l'air et qu'une boite tintante se mette à traverser le salon. « Dans... des pubs. » se contenta-telle de répéter abasourdit par la nouvelle. Les récents problèmes d'alcoolémie de son époux lui avaient donné du fil à retordre avant d'arriver à un contrat énonçant qu'il ne boirait plus un seul verre jusqu'à ce qu'ils soient tout les deux certains qu'il ne replongerait pas aussi vite un verre de scotch passant sous son nez. Gardenia aurait volontiers frappé Moran quelques années plus tôt, mais aujourd'hui elle voulait être présente pour lui et le fait qu'il la rassure en lui disant qu'il n'avait pas touché à un seul verre lui suffisait. « Je te crois, Moran. » dit-elle en lui assénant un sourire simple en se rapprochant de nouveau de lui avant de planter un doigt dans la taille du jeune homme l'air inquisiteur. Elle ne comprenait pas pourquoi cette boîte était là, rangée dans un tiroir et encore moins comment elle avait fait pour ne pas la remarquer, quelle idiote. « Tu avais peur à ce point de ma réaction ? » Un autre petit coup dans le flan. « Idiot. »


Dernière édition par Gardenia E. Powell le Ven 11 Jan 2019 - 0:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Tu veux pas découcher ? | GARDENIA Tu veux pas découcher ? | GARDENIA 129196351Jeu 10 Jan 2019 - 23:16

On pouvait difficilement qualifier Moran d'altruiste. Pouvait-on pourtant, a contrario, le traiter d'égoïste ? Peut-être pas. Ou, peut-être pas complètement. Le dangereux penchant de la personnalité du garçon, qui l'avait conduit à boire et à se laisser aller dans les lits de beaucoup trop de femmes pendant l'été, était un résultat évident, et prévisible de sa propension à tout garder pour lui. Il ne désirait pas inquiéter ses amis, ou sa famille et préférait prétendre que tout allait bien, un magnifique sourire aux lèvres. Pourquoi les inquiéter alors qu'ils n'avaient pas la clé de son bonheur, qu'ils ne pourraient lui proposer aucune solution, sinon ces quelques mots de réconforts : "je suis désolé, je sais pas quoi te dire" ? Moran n'avait pas besoin de les entendre, et il ne voulait pas les écouter. Se confier à Darius, dans une conversation profonde quoiqu'intime au bord du lac noir, l'avait décontenancé plus qu'il ne voudrait l'accepter. Il avait fait plaisir à son cousin en le laissant s'imaginer que ses mots l'avaient aidé. En réalité, ses mots n'avaient rien fait d'autre que lui rappeler qu'il était coincé dans l'impasse d'une ville qu'il avait déjà parcouru pour retrouver sa bien-aimée. Daisy Blackstone était maintenant mariée, avait perdu son nom, et était non seulement loin de lui, mais également tristement prisonnière d'un homme à qui Moran l'avait lâchement abandonné. Il n'avait pas besoin d'en parler à Gardenia. Elle ne ferait que s'inquiéter encore plus pour les penchants qui découlaient de son comportement auto-destructeur, et elle ne méritait définitivement pas cela. La jeune femme méritait quelqu'un sur qui elle pouvait compter, quelqu'un de fort et de bon, qui saurait l'épauler, et la soutenir alors qu'elle devait donner la vie. Moran se sentait aussi faible qu'une verracrasse, incapable de voir la vie en face et d'assumer toutes les conséquences de ses actes. Il avait bien accepté d'unir ses jours aux siens dans une petite ville écossaise, c'était certes vrai. Mais était-il pour autant là pour elle désormais ? Certainement pas. Il errait comme le Baron Sanglant dans la maison, s'essayant parfois au périlleux exercice du sourire. Il essayait, vraiment, d'aller mieux. Pour elle, pour qu'elle soit heureuse. Comme l'Écossais aurait aimé prendre le pouls de sa situation, comme il aurait aimé l'écouter lui parler de ses problèmes.

Mais sa femme, autant que lui, se complaisait davantage dans l'écoute que dans la parole inutile, présente uniquement pour soulager d'avantage l'autre que soi-même. C'était, d'une certaine manière, par altruisme qu'il désirait l'écouter. Il désirait l'aider. Mais aucun d'eux n'était réellement prêt, ni elle, ni lui et il ne pourrait lui jeter la pierre. Lui avouer qu'il travaillait dans les pubs, c'était destiné à la soulager elle. Gardenia s'éloigna de lui et il la regarda sans rien faire. Il semblait qu'il n'y avait encore que la proximité physique qui puisse les rapprocher un temps soit peu. Ils avaient, tous les deux, mentalement, évolué de manière tout à fait stupéfiante, et quiconque les aurait connu avant, ne les aurait sans doute pas reconnus maintenant. Moran n'était plus ce garçon enjoué, plaisantin et immature. Il était maintenant quelqu'un de silencieux, impulsif et sage. Ou tout du moins, beaucoup plus sage qu'avant. Gardenia aussi avait changé, plus drastiquement encore, puisqu'elle avait effacé les dernières traces de ses essais capillaires. Ils n'étaient plus les deux adolescents qu'ils avaient été, et il était évident qu'ils allaient encore évoluer jusqu'à être parfaitement adultes, et responsables. Et capables de parler de leurs sentiments. Il comprenait bien que cela la perturbait, et il s'en voulait de continuer à la laisser circonspecte tel qu'il le faisait. « Écoute... » commença-t-il avant qu'elle ne se rapproche de lui pour lui planter un doigt dans les côtes. Il eut un sourire, mais se contenta de ne rien dire, de prime abord. « Ose nier que tu m'aurais collé une baffe pour ça, l'année dernière » lui répondit-il, goguenard, « je me fais un sacré paquet de pognon en changeant d'adresse tous les soirs ». C'est que souvent, les pubs cherchaient quelqu'un pour une soirée ou deux, en cas de grande affluence. L'argent n'en était que meilleur. Servir des gens qui étaient alcooliques, ou allaient l'être ne le déprimait pas plus que cela, au contraire. Cela lui rappelait chaque jours un peu plus contre quoi il devait se battre. Cela lui rappelait un peu plus qu'il ne pouvait pas emprunter cette voie-là. Mais surtout, passer ses soirées à s'épuiser derrière un bar, il permettait surtout de ne pas se rappeler à quel point sa vie s'était effondrée. Gardenia ne le réalisait peut-être pas, mais cela représentait tout l'or du monde.


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MessageSujet: Re: Tu veux pas découcher ? | GARDENIA Tu veux pas découcher ? | GARDENIA 129196351Ven 11 Jan 2019 - 0:44

L'ambiance qui avait fait mine de s'alléger s'était tout aussi tôt alourdie lorsque Moran avait fait se poser sur la table cette étrange boîte contenant — au son qu'elle faisait — un certain nombre de gallions, noises et mornilles, ce qui perturba la jeune femme. Elle qui avait passé son temps à aménager l'appartement, comment avait-elle diablement fait pour ne pas la voir ? Deux solutions s'imposait à elle : soit elle avait perdue toute sa perspicacité de Serdaigle lors de sa grossesse, soit Moran s'était incroyablement amélioré en Sortilèges. Et si sa raison lui faisait opter pour la seconde solution, sa tendance à toujours vouloir taquiner le jeune homme lui faisait opter pour la première. Ils avaient grandit, changés, tant en mal qu'en bien, même si la jeune épouse avait l'impression que la balance penchait sur des défauts ayant faits leur apparition soudaine autant que sa chevelure flamboyante s'était envolée sans pour autant lui manquer terriblement. Elle était devenue plus serpenter qu'elle ne l'ait été, feignant sourire sur sourire, ne s'emportant plus pour des broutilles, et les dernières reliques de son caractère enfantin préservée après la mort de sa mère avaient définitivement disparues. Mais elle n'était pas la seule, Moran avait lui aussi énormément changé et si il ne lui disait pas, elle savait assez observer pour se rendre compte que les rares sourires qu'ils faisaient étaient, pour une grande partie, feints. Ils ne s'amusaient plus. Trop oppressée tant par leur situation commune que par leurs problèmes personnels.

La blonde sourit aux dires de son époux. L'année dernière. Elle avait l'impression que des années lumières la séparait de l'époque où elle n'aurait pas hésité un seul instant à lui coller une baffe ou son droit en pleine figure pour le réveiller. « Ose t'en plaindre ! » rit-elle doucement en recollant son index dans les côtes de son mari. « Il faut bien que le changement aient quelques bons côtés, n'est-ce pas ? » soupira-t-elle tandis que Moran lui fit part des économies importantes qu'il entassait en vadrouillant de pub en pub, sans pour autant y boire. Ou tout du moins elle l'espérait. Il ne lui mentirait certainement pas à ce sujet et elle le croyait. Elle se saisit de la boîte, sans pour autant en regarder le contenu, pour aller la ranger dans le tiroir où se trouvait sa place originelle en murmurant une toute petite phrase incompréhensible lorsqu'elle fut de dos au jeune homme. « Fais juste attention, d'accord ? » dit-elle en se rapprochant de lui. Ils avaient beau ne pas être un couple ordinaire, elle tenait à lui et la distance mentale qui avait tendance à s'instaurer souvent entre eux se comblait par divers gestes du quotidien comme le câlin qu'elle lui avait fait auparavant. Ou tout du moins elle essayait. Mais il lui semblait également, que d'autres gestes de leur passé était important comme par exemple le fait qu'un oreiller arriva soudainement dans ses mains et qu'elle lui assena un magnifique coup dans l'estomac. « Je t'avais dis de faire attention ! » rit-elle en se mettant à courir à l'autre bout de la table.
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MessageSujet: Re: Tu veux pas découcher ? | GARDENIA Tu veux pas découcher ? | GARDENIA 129196351Ven 11 Jan 2019 - 14:45

Les adultes enviaient souvent les enfants pour leur innocence, leur naïveté, et leur gentillesse candide, qui ne faisait que leur rappeler un peu plus à quel point eux-même ne l'étaient plus. C'était finit le temps des jeux et des rires, de ces plaisirs sincères qui faisaient profiter de la vie de manière plus puissante encore que n'importe quel amusement qu'ils pouvaient eux-même se trouver. L'enfance, c'était profiter totalement et irrévocablement de toutes les choses, de tous les plus petits bonheurs et des plus vives couleurs. C'était les jeux éphémères, les rires éternels, que Gardenia et Moran avaient perdu lorsqu'ils avaient couché ensemble par une étrange soirée de septembre. Ils avaient donné un coup de pied dans la fourmilière, pouvaient oublier ce temps où ils se laissaient aller sans arrière-pensée. Maintenant, ils étaient mariés. Mariés et bientôt parents. Quiconque les rencontrait maintenant penserait que cette perspective ne les réjouissait pas, et sans doute qu'il s'agissait-là de la plus belle analyse psychologique que l'on pouvait faire des deux jeunes adultes. Pour autant, l'un comme l'autre, commençaient à se faire à cette douloureuse idée, celle que la vie qu'ils s'étaient imaginés allait leur passer sous le nez pendant qu'ils embrassaient celle pour laquelle ils avaient signé à l'église. Moran, pour sa part, acceptait de plus en plus le challenge, bien qu'il soit, pour l'heure, tout à fait incapable d'égayer sur son visage, autre chose qu'une majorité de sourires forcés. Mais Gardenia, par un optimisme aussi débordant que surprenant, parvenait de plus en plus souvent à arracher à l'Écossais, un sourire, voire même un rire. Ce qu'elle fit, tout naturellement, en lui plantant deux doigts dans les côtes. Le jeune homme avait sans doute la chance d'avoir fait du Quidditch, parce que cela n'avait pas forcément l'effet attendu par la jeune femme. « Tu as raison » lui dit-il, sincèrement. Il n'ajouta pas qu'il était parfois dur de voir le bon côté des choses lorsque l'on s'enfonçait dans la dépression. Elle ne méritait pas de s'en faire davantage pour lui. Il lui avait causé assez de tort pensait-il, et une fois encore, il préférait se taire plutôt que de l'accabler un peu plus de remords.

L'inquiétude de sa femme pour lui, lui remonta brusquement le moral de manière tout à fait inattendue, et il sourit. Bien entendu qu'elle s'en faisait pour lui. Gardenia devait ressentir exactement la même chose que lui ressentait pour elle : un attachement fort qui les unissait d'un lien beaucoup plus puissant encore que l'amour. C'était étrange, mais finalement, n'était-ce pas mieux que ce mythe auquel les Hommes donnaient tous leur vie ? L'amour avait fait couler de l'encre pendant des siècles et des générations, et l'Écossais ne doutait pas qu'il aura encore ses heures de gloire. Pour l'avoir lui-même expérimenté dans une relation éphémère, il pouvait au moins dire que ces mythes livraient correctement l'envers du décor : le désespoir qu'il avait lui-même ressenti, il était écrit dans des dizaines de livres et sur des centaines de pages. Le jeune homme avait été prévenu, et s'était pourtant laissé déborder par ses propres sentiments, au point même de coucher avec la seule femme avec qui il n'avait jamais envisagé de relations : Gardenia. « Ne t'en fais pas pour moi, vraiment » l'intima-t-il doucement, « mais si ça peut te rassurer oui, je te le promets ». Cette promesse était tout aussi sincère que les vœux qu'ils s'étaient échangés à leur mariage - duquel il ne gardait malheureusement aucun souvenir.  Néanmoins, Moran n'eut guère le temps de s'épancher là-dessus qu'il se reçu un oreiller en pleine poire. « Tu vas voir, toi ! » s'écria-t-il en la poursuivant. Malheureusement pour elle, l'Écossais était beaucoup plus grand qu'elle, et en deux enjambées, il referma sa main sur son bras. « Tu cherches la guerre, l'affreuse ? » lui demanda-t-il en affichant un grand sourire, tout en la rapprochant de lui, comme s'il était un prédateur alors qu'il n'était que son époux. Il lui confisqua d'un mouvement l'oreiller avec lequel elle l'avait frappé : « Je serai bien fou de laisser entre tes griffes une arme aussi dangereusement mortelle ».


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