Difficile de croire que, quelques instants auparavant, Abe se morfondait sur son sort à la vision idyllique de ses deux parents fiers de lui, un rêve qui était loin d’être faux mais que, pourtant, l’adolescent peinait à discerner. A présent, il se sentait aussi léger qu’une plume, plus heureux que le plus innocent des enfants. Fredonnant une chanson moldue qu’il appréciait beaucoup, il se balançait main dans la main avec Juliet. Autour de lui, la salle auparavant bien sombre avait pris, lui semblait-il, des couleurs chatoyantes. L’éclat argenté de la lune, transparaissant par les hautes fenêtres, se retrouvait à présent accompagné de vives lueurs rouges, vertes, bleues. La tête du préfet lui tournait pourtant il ne se sentait pas mal. Pris dans ce carrousel luminescent, il se sentait transporté ailleurs.
Juliet prononça alors quelques mots qui parurent lointains à Abe mais il hocha toutefois la tête en signe d’approbation, voyant qu’elle dégainait sa baguette pour faire apparaître des instruments qui, comme par magie, reprirent le thème de la chanson qu’il fredonnait jusqu’à lors. «
Un peu de magie et tu peux tout avoir ... Te retrouver où tu le souhaites ... » Cette fois-ci, il comprit clairement les mots de son amie et put s’émerveiller face au déploiement de sortilèges dont elle faisait preuve. Lorsque Big Ben s’approcha d’eux, il tendit la main comme s’il voulait en frôler la surface mais l’édifice disparut aussitôt pour laisser place aux hurlements de la foules en délire du colisée de Rome. Dans la magique nuit étoilée, Abe écarta les bras et rejeta la tête en arrière pour mieux observer le ciel enchanté. «
C’est magnifique, Juliet … » murmura-t-il à son tour en tournant légèrement sur lui-même. «
Ouuuh ça tourneuh … » Il n’avait aucune idée ni du nom ni des effets de la fleur que lui avait fait prendre sa comparse mais ça lui était égal à vrai dire. Il se sentait bien, si bien !
A son tour, il sortit sa baguette et d’un mouvement souple du poignet il en fit émaner une épaisse fumée grisâtre qui se matérialisa en une tour pointue et élancée vers les cieux, toute de fer vêtue, la Tour Eiffel. A ses pieds s’étendait le champ de Mars et non loin on pouvait apercevoir les célèbres quais de la Seine. Abe y avait été, une fois, du temps où son père travaillait encore à la coopération magique internationale. Il avait particulièrement apprécié l’atmosphère de la capitale française et ceux malgré tous les clichés que les moldus anglais pouvaient avoir à l’égard de leurs homologues froggies. Après tout, le garçon avait passé le plus clair de son temps dans le Paris magique durant son séjour. Il fit aussi jouer de sa baguette pour diriger les instruments et les faire entonner un air de ginguette un peu désuet mais si charmant. «
Cette fleur fait des miracles, » s’étonna-t-il à voix haute, réellement impressionné par cette sensation étrange d’être réellement à l’endroit qu’il avait formé de son esprit.
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