Sujet: Excuses, regrets et révélations • ft. Agatha Jeu 3 Jan 2019 - 15:36
Excuses, regrets et révélations
Elliot charbonnait ce soir. Il était arrivé dans la salle d’étude jouxtant la bibliothèque plusieurs heures auparavant. Le temps était compté. Le lendemain, il devait cesser de prendre son traitement, ce qui signifiait une semaine exécrable et éprouvante en perspective. Une semaine durant laquelle il n’aurait pas tellement la tête aux devoirs et aux révisions. De fait, il devait prendre de l’avance, raison pour laquelle il se trouvait là ce soir. Ça et la dissertation interminable de Binns … Il s’était donc, au fil des heures et des matières révisées, de plus en plus étalé jusqu’à finalement prendre une table complète. On distinguait ici des extraits de cours de métamorphose, là un imposant livre de potion grand ouvert à la page d’une recette complexe. A l’autre bout de la table, Elliot écrivait frénétiquement sur un long bout de parchemin. Cela faisait tellement longtemps qu’il rédigeait sa dissertation qu’il commençait à avoir des crampes à la main. Ecrire à la plume n’avait jamais été son truc, d’autant plus qu’il n’avait pas une belle calligraphie.
Achevant son paragraphe, il s’autorisa une petite pause. Il reposa avec soin sa plume dans l’encrier et observa d’un air satisfait l’état actuel de son travail. L’écriture était un peu brouillonne mais, au moins, il avait réussi à ne pas tacher son parchemin. Après avoir rempli quatre longueurs de parchemin, c’était un exploit assez rare pour être souligné ! A force d’être courbé sur son devoir depuis quelques heures, son dos et son cou étaient raides comme s’il était dans sa semaine critique. Reculant sa chaise, il s’étira longuement en ne pouvant réprimer un bâillement. C’est alors qu’il remarqua la présence de son amie Agatha de l’autre côté de la table. Depuis quand elle était là ? Et pourquoi elle le fixait comme ça ? Elliot eut un petit rire gêné à l’idée qu’elle ait pu observer son magnifique décrochement de mâchoire. « Salut, » lui lança-t-il avec, cette fois-ci, un grand sourire, de ceux dont il avait le secret. « T’es sûre que ça va ? » Il fallait dire que son apparition soudaine avait de quoi le surprendre. Au début de leur scolarité, Agatha et Elliot étaient proches. Toutefois, elle avait été témoin, à la fin de leur quatrième année, des dérapages incontrôlés de son ami lorsqu’il ne prenait pas son traitement. Depuis, ils ne se parlaient guère. Elliot était très contrarié de la situation car tout était de sa faute mais pour autant, il ne pouvait pas non plus s’excuser sincèrement. Cela voulait aussi dire lui avouer pour sa maladie et il ne pouvait s’y résoudre. Connaissant Agatha, elle se serait bien trop inquiétée pour lui et ça, il ne le voulait pas. Ainsi, ils ne se parlaient guère, uniquement quand ils se croisaient, même si cela était tout de même assez souvent. Et heureusement ! Car Elliot tenait beaucoup à ses amis et les savoir loin de lui par sa faute lui était insupportable. « Oh ! Tu veux peut-être travailler ?! » s’exclama-t-il en se rendant soudain compte du désordre qu’il avait mis dans ses affaires au cours de ses révisions. Il s’affaira alors comme une fourmi pour rassembler ses cours et bouquins.
Citation :
Bon, on en a pas trop parler m'enfin je me suis dit que ça pourrait être cool de jouer le moment où Agatha, après avoir fait ses recherches, comprenant enfin pour Elliot a agi comme il l'a fait avec elle. J'espère que ça te convient !
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Sujet: Re: Excuses, regrets et révélations • ft. Agatha Sam 5 Jan 2019 - 14:24
Agatha marchait, le pas réglé comme une pendule, d'une allure cadencée et mécanique. Ses yeux bleus se fixaient sur à peu près n'importe qui et n'importe quoi, ils suivirent sans réellement les voir, Nick-Quasi-sans-Tête et le Moine Gras. Elle avait un peu l'impression d'être un ectoplasme, comme eux, depuis qu'un vide immense s'était créé dans son estomac, quelques jours auparavant. Depuis lors, elle cherchait la bonne occasion, le bon moment pour parler à Elliot. Et elle ne trouvait pas le moment ! Agatha ne se démarquait pas par une témérité plutôt proche des Gryffondor. Son esprit se contentait d'estimer toutes les possibilités, toutes les réalités, et toutes les façons d'aborder l'épineux sujet auquel elle ne faisait que penser. Elle se sentait très nulle, très incompétente, et pire que tout, elle avait le terrible sentiment qu'elle était une mauvaise amie. A cette pensée, une pierre sembla à nouveau tomber dans son ventre, et elle soupira. Elle avait des devoirs à faire qui lui occuperaient sans nul doute l'esprit, de tel sorte qu'elle trouverait peut-être un plan génial pour aller parler à son ancien ami, une fois qu'ils seront fini.
Toutefois, en entrant dans la bibliothèque, ses pieds se clouèrent au sol, tant et si bien qu'un élève de Serpentard lui rentra dedans et la poussa violemment : « Dégage, idiote ! ». Agatha baissa les yeux et rentra dans un rayon, duquel elle pouvait observer à loisir le Gryffondor. Elle n'avait plus trop de moyens de reculer maintenant, et il la prenait par surprise en étant là, en même temps qu'elle ! La jeune femme fit mine de prendre un livre sur les propriétés des racines de mandragore pour le feuilleter... Vraiment, pourquoi l'intimidait-il autant ? Elle reposa l'ouvrage et s'avança pour s'asseoir en face de lui, les bras croisées, pour l'observer comme si elle le voyait pour la première fois. Agatha avait l'impression de mieux le comprendre - alors qu'ils ne se parlaient plus vraiment depuis longtemps - maintenant qu'elle savait. C'était terrible. Lorsqu'il releva ses yeux bruns vers elle, elle rougit. « Coucou » fit-elle hésitante, avant de redevenir muette comme une carpe. Son attitude étrange sembla troubler le jeune homme qui lui posa des questions auxquelles elle ne répondit pas. Agatha croisa ses mains sur la table, comme si elle était totalement calme, alors qu'elle commençait lentement à paniquer devant la situation désordonnée. « Je - en fait, j-je voulais savoir si on pouvait discuter, tous les deux, au calme » avoua-t-elle sans détourner ses yeux de ceux de son ami. Elle s'essaya à lui sourire, mais la jeune fille se sentait si mal-à-l'aise qu'elle ne pouvait rien faire d'autre qu'une grimace ridicule. Elle connaissait ce garçon depuis six ans, et ils avaient passé beaucoup de temps tous les deux. Pourquoi lui demander quelque chose d'aussi banal la mettait dans cet état ? Sans doute parce qu'elle réalisait, mieux que personne, combien elle avait été idiote, et fermée d'esprit. Elle n'avait rien d'une Serdaigle, vraiment. La maison des Érudits devait avoir honte d'elle, et Rowena encore plus. Agatha se releva en époussetant sa robe pour occuper ses mains, avant de les ranger dans ses poches. Voilà, là au moins, elle pouvait être sûre qu'elles ne trembleraient pas.
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Sujet: Re: Excuses, regrets et révélations • ft. Agatha Ven 11 Jan 2019 - 17:33
Elliot appréciait beaucoup Agatha. A vrai dire, après l’épisode malheureux où elle avait été témoin des agissements de la goule qu’il avait en lui, il s’en était beaucoup voulu. On avait beau lui dire que ce n’était pas de sa faute s’il n’arrivait pas à se contrôler ou à se réfréner durant ces semaines difficiles, rien n’y faisait. Il regrettait amèrement son comportement et plus encore le fait que, malgré toute l’amitié qu’il éprouvait sincèrement pour Agatha, il ne lui avait pas été possible de lui expliquer décemment la situation, parce que cela impliquait bien trop de choses et surtout parce qu’il ne voulait pas qu’elle s’inquiète pour lui. Le résultat ? Ils ne se voyaient plus ou presque. Quand ils se croisaient dans les couloirs, c’était à peine s’ils engageaient la conversation, un malaise planant constamment au-dessus de leurs têtes à chaque rencontre.
Et ce malaise était aussi palpable ce soir-là, lorsqu’elle vint le retrouver à la bibliothèque. Elliot s’affairait à mettre de l’ordre dans ses affaires pour la laisser travailler. Pourtant, elle ne bougea pas, ne sortit ni plume ni parchemin. Elle se contentait de le regarder s’agiter pour rien. Le gryffondor finit par remarquer son comportement étrange et se stoppa net après avoir empilé face à côté de lui un énième grimoire sur une pile de livres déjà bien trop grande. Il fronça les sourcils et le nez d’un air interrogatif. Il ne comprenait pas et s’apprêtait à lui redemander si elle était certaine que tout allait bien lorsque la langue de la Serdaigle se délia enfin. « Je - en fait, j-je voulais savoir si on pouvait discuter, tous les deux, au calme, » bredouilla-t-elle sans pour autant baisser le regard de gêne. Hein ? Quoi ?! Discuter ? Tous les deux ? Au calme ? Ouhla ! Ça n’augurait rien de bon tout ça ! Rien de bon du tout ! Soit elle voulait l’embrouiller, soit elle voulait lui déclarer quelque chose. Dans les deux cas, ça semblait être vraiment important même si Elliot n’était pas certain de savoir ce qu’elle lui voulait, d’autant plus que la bibliothèque était relativement calme ce soir. Pourquoi diable aurait-elle alors voulu qu’ils soient seuls tous les deux ? « Tu – H-heu oui, si tu veux, » se força-t-il à répondre alors qu’il nageait en pleine incompréhension. « Laisse-moi juste ranger mes affaires. Deux secondes. » Ne sachant toujours pas ce qu’il faisait, il se leva alors et prit l’imposante pile de livres qu’il amena, toute chancelante, jusqu’au bureau de Mrs. Pince qui, non contente qu’il lui rende ses précieux livres, bougonnait parce qu’il aurait très bien pu les ranger seul comme un grand. S’éclipsant avant que la bibliothécaire ne lui en fasse voir de toute les couleurs, il revint à sa place et fourra le reste de ses affaires dans son sac à vitesse grand V. Ce ne fut qu’alors qu’il réaccorda son attention à Agatha pour lâcher, sans vraiment de tact : « Bon, tu veux qu’on aille où ? »
Citation :
Je suis vraiment désolé, c'est tout nul
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Sujet: Re: Excuses, regrets et révélations • ft. Agatha Lun 14 Jan 2019 - 16:21
Agatha ne doutait pas d'être au moins aussi stressée qu'Elliot. Elle connaissait bien son ami pour avoir passé beaucoup de temps en sa compagnie bien qu'elle l'avait délaissé - et à tord - pour quelque chose dont il n'était absolument pas responsable. La jeune adolescente, qui se satisfaisait toujours d'être dans les têtes de classes et d'être intelligente - ce n'était pas elle qui le disait, mais ses professeurs dans leurs appréciations - se retrouvait bien bête devant une vérité qui se promenait sous ses yeux une semaine par mois et qu'elle n'avait pourtant pas vu. Avoir abandonné son ami, c'était ce qu'elle avait fait, et elle en avait bel et bien honte. Maintenant qu'il était temps de s'expliquer, cependant, elle sentait le courage la quitter. Elle aurait peut-être dû lui glisser un mot dans son livre en lui disant qu'elle savait tout et faire comme si rien n'était. Mais le Gryffondor méritait, à n'en point douter, mieux qu'un papier chiffonné rédigé à la va-vite entre deux soupirs du Professeur d'Histoire, Monsieur Binns. L'étudiante était droite comme un poteau de Quidditch, et elle suivait attentivement du regard les mouvements de son ami qui rangeait ses affaires rapidement, comme si elle aurait pu, de cette seule manière, échapper à la gêne. « Je ne vais pas te manger ! » plaisanta-t-elle un peu gauchement, alors qu'elle était aussi stressée que lui. Le rouge de honte lui montait aux joues et elle lui accorda un délicat sourire qui ne dévoilait cependant pas ses dents blanches. La jeune autrichienne l'attendit contre le mur à la sortie de la bibliothèque, les bras croisés dans son dos dans une position tout à fait inconfortable, qu'elle ne calculait cependant pas. Ses yeux bleus étaient tournés vers la porte de la bibliothèque dont elle attendait avec angoisse, qu'elle laisse apparaître Elliot.
Le jeune homme apparu et Agatha se décrocha finalement du mur pour marcher à côté de lui. La question du Gryffondor la heurta comme si elle avait été une insulte, tant et si bien qu'elle resta muette jusqu'à ce qu'ils aient quitté le couloir. « Où tu veux » botta-t-elle en touche, les yeux rivés par terre, « à cette heure, il ne doit pas y avoir grand monde au cromlech ». C'était peut-être un peu glauque, il ferait sans doute froid dehors mais au moins, leur conversation ne pouvait être épiée de personne. Elle se racla la gorge. C'était assez impoli de rester ainsi silencieuse alors qu'elle le tirait de révisions dans lesquelles elle devrait être plongée également. Toutefois, la jeune femme était une élève suffisamment brillante pour être capable de sacrifier quelques minutes... Ou quelques heures. Elle craignait, en effet, que la situation ne s'éternise bien plus qu'elle ne l'imaginait. « Comment vas-tu, d'ailleurs ? » demanda-t-elle en redressant la tête pour lever son nez vers le ciel, telle une petite impératrice. Agatha préféra ne pas ajouter que cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas parlé, car la seule raison de cet éloignement, c'était elle, et son stupide ego surdimensionné. Mademoiselle avait été vexée pour trois fois rien, et maintenant qu'elle savait la raison de l'énervement d'Elliot, eh bien ! Elle se trouvait ridicule, et cela lui faisait mal de l'admettre. Chez elle, à Petersborough, elle avait assez souvent entendu son aîné la traiter ainsi et réaliser aujourd'hui qu'il avait peut-être raison, ne pouvait que la plonger dans un désarroi profond.
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Sujet: Re: Excuses, regrets et révélations • ft. Agatha Lun 21 Jan 2019 - 19:25
Malgré le ton brusque qu’il eut employé à l’instant pour demander leur chemin à Agatha, Elliot n’était pas énervé par son interruption soudaine. Ennuyé, peut-être, tout au plus. Il connaissait bien Agatha, même s’ils ne s’étaient guère adresser la parole au cours des derniers mois et, parce qu’elle avait été son amie depuis le premier jour, il ne pouvait décemment pas lui tenir rigueur de quelque faute que ce soit. Même vis-à-vis du malheureux incident qui les avait éloignés. Elle n’était en rien responsable de son comportement inacceptable et le garçon se considérait donc comme le seul à blâmer dans cette histoire. Aussi, bien qu’il regrettât les quelques minutes de révisions dont Agatha venait de le priver, il ne le lui fit pas savoir. Comment, d’ailleurs, aurait-il pu lui expliquer que cette montagne de travail n’était pas à faire urgemment mais simplement dans l’optique de passer une semaine plus apaisante ensuite -si tant est qu’on puisse la qualifier ainsi- ? Agatha était une élève travailleuse mais son ami doutât qu’elle puisse être aussi consciencieuse que lui. Il en conclut donc que le silence était donc plus profitable à toute espèce de justifications alambiquées et maladroites pour l’empêcher de découvrir son secret.
« A cette heure, il ne doit pas y avoir grand monde au cromlech. » Le cromlech ? Ce n’était certainement pas le genre d’endroit qu’aurait choisi Elliot si elle lui avait réellement laissé le choix. Pourquoi ? Le vent glacial qui battait la lande vous aurait-il assuré avec conviction. Mais la véritable raison était tout autre. Le courageux garçon qui, à la suite d’un pari idiot, avait grimpé jusqu’au cercle de pierre par une claire nuit de pleine lune malgré les rumeurs d’un esprit hantant les lieux avait, à vrai dire, bien plus peur d’y être mené par une amie et sa mystérieuse déclaration plutôt que du fantôme de la lande. Ah ! le cœur vaillant ! « C’est certain, » fut-il seulement capable de répondre. Et ainsi s’en furent-ils jusqu’au cromlech dans un silence seulement brisé par l’écho de leurs pas et définitivement bien pesant. Elliot, comme tout Agatha, ne savait quoi dire pour combler ce vide. Que c’était comique ! Il était d’habitude bien prolixe pour raconter les anecdotes franchement pas si croustillantes de ses journées. A vrai dire, si un élève les aurait croisés, il aurait aisément pu croire qu’Elliot, rasant les murs, le regard fuyant, se rendait au pilori. Pourtant, c’était un cercle de pierre et non une potence qui trônait au sommet de cette colline où le menait Agatha.
Ce ne fut que lorsqu’ils franchirent le grand portail du château que la Serdaigle prit l’initiative d’entamer une conversation somme toute très banale. « Comment vas-tu, d'ailleurs ? » « Moi ? » demanda bien idiotement Elliot. « Oh ça va ! Ça va même si le rythme est intense en ce moment. Sven voulait jouer au hockey ce soir mais je ne pouvais pas l’accompagner. Je lui avais pourtant promis que je viendrai quand le lac serait gelé mais tant pis ! » Déjà ils gravissaient la pente qui menait aux pierres levées. « E-et toi ? »
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Sujet: Re: Excuses, regrets et révélations • ft. Agatha Ven 25 Jan 2019 - 22:47
Elliot et elle semblaient marcher tous les deux sur un lac gelé dont la glace menaçait de céder violemment sous leurs pieds. La jeune femme ne doutait pas que ce qu'elle allait lui annoncer, allait lui faire l'effet d'une douche froide. Et voilà des jours maintenant qu'elle pensait à sa réaction, et craignait stupidement une explosion, qui rayerait réellement de la carte toutes les possibilités d'amitié avec le Gryffondor. Agatha ne souhaitait pas détruire ce qu'ils avaient passé des années à construire, bien que cela fut éméché avec le temps. Elle ne désirait pas perdre quelqu'un d'important. Surtout pas parce qu'il avait une maladie qu'elle avait été longtemps incapable d'identifier et qu'elle ne savait aujourd'hui pas appréhender. Lui, il vivait tout les jours avec cette chose qui parcourait ses veines, comme un animal vicieux et troublant qui prenait possession de son corps une semaine par mois. La médicomagie n'était pas un domaine qui intéressait une jeune femme telle qu'elle. Elle était davantage attirée par ce qu'elle avait toujours connu : Gringotts, les gobelins, les voyages. C'était ça qui l'intéressait, pas soigner des gens. Pourtant, elle avait comme l'impression que la seule idée d'aider son amie pourrait la faire dangereusement plonger dans la médicomagie. Son caractère la poussait à prendre soin de ceux qu'elle appréciait. Et elle appréciait sincèrement et profondément Elliot. Sans dire qu'il était son meilleur ami, parce qu'il ne l'était pas - Swann serait de mauvaise humeur et elle préférait ne pas tenter le diable ! - elle tenait tout de même beaucoup au jeune homme. Ils s'avançaient donc tous les deux, deux ombres séparées par un mètre au moins, pour se diriger vers le parc. Le cromlech offrait une vue intéressante et jolie pour qui s'intéressait un peu à la nature, et la jolie autrichienne, dans ses plus jeunes années, se plaisait à venir pour simplement observer l'horizon et le ciel gris de ce pays qui n'était pas le sien. C'était, justement, celui de son ami. Elle aurait aimé faire ses études en Autriche mais ce n'était pas possible. Les écoles de magie ne poussaient pas dans les arbres. Cette simple réflexion la fit sourire sans qu'Elliot ne puisse s'en apercevoir, puisqu'elle masqua ses lèvres étirées en repoussant une mèche de cheveux de derrière son oreille, pour qu'elle pende sur sa joue droite. « Du hockey ? » s'étonna-t-elle doucement en franchissant le portail du château, « je suppose que c'est tout à fait amusant du moment que l'on reste sur ses patins ». Elle s'essayait souvent aux traits d'humour concernant le sport, mais son aversion pour cette activité, sorcière comme moldue, se faisait hélas beaucoup trop ressentir les trois quarts du temps. « Tu as raison de te changer les idées ainsi » ajouta-t-elle cependant avant de soupirer. Il la relança sur sa propre question et Agatha se contenta d'un petit rire en se tournant vers lui : « Moi ça va, tu sais. J'ai un quotidien somme toute très habituel, je suis réglée comme une horloge ». Le fait est qu'Agatha tenait à sa routine d'une main de fer. Et venir discuter aujourd'hui avec son ami, pour lui parler de quelque chose de tout à fait inhabituel, brisait tous les codes qu'elle suivait elle-même à la lettre pour les avoir instauré. Ensemble, ils montaient la pente et elle arriva en haut la première, pour se rendre compte qu'effectivement, il n'y avait personne à part eux. Un vent glacial faisait voler délicatement ses cheveux blonds et elle croisa les bras sur son torse, image métaphorique peut-être comme si ce simple geste était un bouclier pour la protéger de ce dont elle devait parler. « Ce n'est pas pour ce genre de banalités que je t'ai demandé de venir, tu t'en doutes » concéda-t-elle difficilement - comme il était difficile pour elle de trouver les mots appropriés à cette situation ! - avant d'ajouter : « Je suis vraiment désolée de t'avoir tourné le dos alors que j'aurais dû être là pour toi ». L'autrichienne plongea ses yeux perçants dans ceux plus sombres de son premier ami de collège, comme pour y chercher toutes les réponses qu'elle avait désespérément tenté de chercher toutes ces années. Maintenant qu'elle avait une partie de la solution pourtant, il lui restait à trouver la manière d'en parler. « Je suis au courant » lâcha-t-elle de but en blanc avec la délicatesse d'un snargalouf, « pour ta maladie, et j'en suis, crois moi, immensément désolée ».
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Sujet: Re: Excuses, regrets et révélations • ft. Agatha Mer 30 Jan 2019 - 18:07
« J’ai encore du mal à rester sur mes patins, justement ! » s’esclaffa Elliot en riant franchement au trait d’humour de son amie. « Sven essaye de m’apprendre à zigzaguer avec le palet mais c’est loin d’être fructueux. M’enfin on s’amuse bien quand même ! » Quelle sensation étrange ressentait-il à cet instant. Le gryffondor était véritablement heureux de discuter de la sorte avec Agatha. Néanmoins, il n’arrivait à se libérer de la gêne qui l’étreignait. Étrangement, parler de la sorte avec elle après un si long silence ne lui semblait pas naturel. Il n’était pourtant pas le genre de garçon à se prendre la tête, surtout pas avec de telles considérations mais peut-être était-ce parce qu’il tenait véritablement à son amie et qu’il se rendait compte à quel point elle lui avait manqué. Elle-aussi semblait heureuse de partager un moment avec lui, bien que leur simple discussion ne fût pas le sujet de sa visite. Là où il aurait pu l’assommer d’anecdotes sur les défis idiots que lui lançaient ses amis ou sur sa dernière sortie sur les toits de Poudlard, Agatha était bien moins loquace. Elliot le savait, la vie de la jeune fille n’était pas aussi trépidante que la sienne. Mais la banalité était parfois appréciable, ce rendit-il compte, car quand il ne passait pas une semaine exécrable, l’écossais ne cessait de s’amuser et de repousser ses limites pour se sentir vivant et le tout dans un rythme le plus souvent effréné. Peut-être était-ce aussi pour cela qu’il appréciait Agatha : elle était le calme absolu et bienvenu dans la tempête de sa vie mouvementée.
Du moins jusqu’à lors. Après tout, il ne savait toujours pas la raison de sa visite impromptue. Peut-être allait-elle justement faire s’abattre une tempête sur leur relation ? Qu’en savait-il ?
Ils arrivèrent finalement au sommet de la colline. La lune baignait la lande d’un éclat argenté, amplifié par le côté mystique et ancestral que conféraient le cercle de pierre dressées du Cromlech. Pendant un instant, Elliot prit le temps d’admirer la vue, le reflet de l’astre à la surface du Lac noir et le paysage vallonné qui s’étendait jusqu’à l’horizon d’un noir d’encre. Que son pays était beau. Il ne cesserait jamais de s’en émerveiller. Brisant sa rêverie, le vent glacial se leva, l’obligeant à rajuster son écharpe. Il se surprit à penser que cela n’annonçait rien de bon, au moment-même où Agatha se décida à lui expliquer le but de cette mascarade. Ne voulant pas la froisser, Elliot se garda bien de rétorquer qu’il se doutait bien qu’il y avait strangulot sous roche et qu’il valait mieux qu’elle en vienne au fait. Ce qu’elle fit, le perdant tout d’abord dans un marais d’incompréhension. « Je suis vraiment désolée de t'avoir tourné le dos alors que j'aurais dû être là pour toi. » Mais que lui chantait-elle ? Lui avoir tourné le dos ? C’était plutôt lui le fautif dans cette histoire. Et quand est-ce qu’elle aurait dû être là pour lui ? Un instant, il fut tenté de balayer cette vieille histoire d’un revers de la main, de lui dire qu’il était temps pour eux de repartir de zéro, comme lorsqu’ils s’étaient rencontrés lors de leur premier jour à Poudlard. Cependant, elle ne lui en laissa pas le temps. « Je suis au courant pour ta maladie, et j'en suis, crois-moi, immensément désolée, » lâcha-t-elle brusquement comme c’eût été un poids trop lourd dont elle se libérait enfin. « Pardon ? » répliqua aussitôt Elliot en plissant les yeux. Sa première pensée fut de se demander qui le lui avait dit mais il réalisa rapidement que personne de son cercle proche n’aurait fait une telle chose. Alors comment ? Et puis, non ! Non, elle n’avait pas à être désolée. Pourquoi le serait-elle ? Elliot était mal à l’aise, très mal à l’aise, et s’éloigna alors pour faire le tri dans ses pensées. Il se retourna finalement vers son amie et fit, en secouant légèrement la tête non pas de négation mais d’incompréhension : « Tu n’as pas à être désolée pour ça. Pourquoi est-ce que tu le serais ? Et puis … C-comment es-tu au courant ? » Il n’arrivait définitivement pas à mettre de l’ordre dans ses pensées.
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Sujet: Re: Excuses, regrets et révélations • ft. Agatha Ven 15 Fév 2019 - 22:53
Parler de nouveau à Elliot laissait Agatha profondément perplexe. C'était presque comme si elle redécouvrait à nouveau ce garçon qu'elle avait longtemps fuit, pour des raisons légitimes, pensait-elle alors. Bien qu'elle n'eut pas forcément un ego très surdimensionné - il y avait pire qu'elle, vraiment, comme Rozen, par exemple - la jeune fille avait très mal vécu la manière dont le jeune homme lui avait parlé. Parce qu'il était son ami, dès lors, et qu'elle le considérait comme un des seuls qui en valait vraiment la peine. Agatha n'était pas forcément très populaire avec son air pimbêche et son air de miss-je-sais-tout. Elle jouait peut-être aussi de ce rôle qu'elle se donnait, ou qu'elle vivait sans le savoir. Elle avait toujours été une enfant modèle et peut-être que cela était un marqueur de ses gènes, peut-être que c'était ainsi. Walter agissait de la même manière en son temps, peut-être était-il cependant un peu moins flamboyant. Mais son frère était une belle personne que la jeune femme prenait en modèle. Aurait-il agit pareil ? Sans doute pas. Elle fut prise d'un doute et fut passablement triste encore, en se disant qu'elle était bien incapable d'agir comme lui. Son aîné avait davantage cru en elle, l'avait davantage réconforté que tout autre membre de sa famille. Il l'avait protégé, et choyé. Il était un homme bon et elle était incapable de rendre la pareille à ses amis. Elle observa donc, Elliot d'un regard triste. « Je crois que j'en serais tombée » avoua-t-elle plus humble qu'elle ne le pensait. Ses joues pâles rougirent un peu. En sport, quel qu'il soit, elle n'était pas très douée... Et elle tenait à ses ongles. L'idée même d'en briser un sur la glace du lac noir lui donnait la nausée. Sans doute que cela la rendait un peu superficielle. Pourtant quiconque connaissait un peu la jeune femme, savait qu'elle ne l'était pas le moindre du monde. Agatha ne jugeait pas sur la façon d'être ou l'harmonie des traits du visage. Elle cherchait la pureté des gens dans leurs caractères et leurs vécus. Elliot lui avait toujours donné l'impression d'être une belle personne.
Le sommet de la colline présentait un cadre paisible que la jeune fille appréciait. Le vent frappait fort les pierres et les arbres morts, mais il y régnait ce quelque chose que l'on ne retrouvait qu'aux cromlech d'Écosse. Elle n'était pas écossaise, cependant. Sans doute pas une goutte de sang de ce pays. Mais elle s'y sentait bien, et de ce fait, amener son ami ici lui avait paru tout naturel. Après tout, il était d'ici, non ? Elle le regarda admirer la vue avec un petit sourire satisfait. Bien entendu que c'était une bonne idée. Elle avait toujours de bonnes idées non ? Pourtant, au fur et à mesure qu'elle s'exprimait, elle avait l'impression qu'elle s'enfonçait dans la bêtise d'un aveu qu'elle aurait dû garder. Et s'il prenait cela pour une provocation ? Une moquerie ? Agatha ne s'en remettrait pas car là n'était pas son but. Anxieuse, elle déblatérait ce qu'elle avait à dire, les joues pourpres et les yeux posés sur lui. Lorsqu'il plissa les yeux, la jolie autrichienne recula d'un pas, comme surprise d'une réaction pareille, alors qu'elle était la chose la plus logique du monde. Elle riva ses yeux clairs sur une touffe d'herbe par terre, les mains dans le dos. Elliot ne les voyait pas se tortiller, et elle en était ravie. La jeune femme avait l'impression d'être pathétique, et elle voulu se rattraper : « Je - oui - en fait, j'ai réfléchis...» bafouilla-t-elle avant de s'arrêter en sentant les larmes monter. Elle ne voulait pas pleurer devant lui, mais ce ne serait que le juste retour de ce qu'elle méritait. Elle avait été une odieuse amie. « Tu ne m'en veux pas ? » s'écria-t-elle en laissant de grosses larmes couler sur ses joues, provoquées par le vent qui lui soufflait violemment sur le nez, « j-j-j'ai été affreuse avec toi ». Pouvait-elle le nier ? Sans doute pas. Néanmoins, Agatha était une véritable Serdaigle, qui ne pouvait pas résister, face aux vents et aux larmes, à répondre à une question si justement posée : « Je t'observais » murmura-t-elle, gênée, lèvre tremblante et poings serrés, « tu n'étais pas bien une semaine par mois... Ton teint était étrange, j'ai... Pensé que tu étais un loup-garou ». Elle soupira, avant d'ajouter : « Mais ça ne pouvait pas être ça. Alors j'ai fouillé à la bibliothèque, j'ai fait des schémas, et ça m'a prit du temps... Ce ne pouvait pas vraiment être toi qui m'avait parlé ainsi, n'est-ce pas ? ».
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Sujet: Re: Excuses, regrets et révélations • ft. Agatha Dim 3 Mar 2019 - 15:27
Un tel aveu provoqua en Elliot une avalanche de sentiments contraires. De la colère de se croire avoir été trahi par quelqu’un connaissant son secret, de la désapprobation car il n’aimait pas, mais alors pas du tout, que l’on évoque sa maladie et qu’on le prenne en pitié mais aussi et surtout un immense sentiment de soulagement. Tout d’abord parce qu’il comprenait enfin le comportement étrange qu’avait eu Agatha depuis le début de la soirée et ensuite parce qu’il comprit qu’enfin, ils pourraient tirer un trait sur cette douloureuse histoire qui les avait séparés il y a longtemps et qu’il n’avait jamais pu lui expliquer. Pourtant, la culpabilité qu’éprouvait son amie le troublait grandement, c’est pourquoi il fit de son mieux pour tenter de la chasser avec des mots réconfortants. « Tu ne m’en veux pas ? » glapit-t-elle d’une voix chargée de larmes. « J-j-j’ai été affreuse avec toi. » Puis il vit perler ses larmes au clair de lune, et s’écraser sur les touffes d’herbes abondantes come une pluie de diamants. Et il paniqua. « Quoi ? Non non non ! Mais pas du tout ! » s’exclama-t-il en comblant la distance entre eux. Il la prit tendrement par les bras et la força à relever le nez. « Hé ! pourquoi tu dis ça ? T’as rien fait de mal. » Puis, il se ravisa, car il savait parfaitement combien le comportement et les mots qu’Agatha avait eus à son égard l’avaient fait souffrir. Même si cela était justifié. « La vérité, c’est que l’un comme l’autre, on a été odieux. Moi plus que toi et tout ce que tu as pu dire ou faire par la suite, je l’ai mérité. » Ce n’était guère son genre de se flageller ainsi. Aux yeux de ses amis -et d’Agatha certainement- Elliot était quelqu’un de solaire, ce genre de personnes souriantes en toutes circonstances qui parvenaient à prendre la vie sous son meilleur jour et à ne jamais se laisser abattre par les coups durs. Pourtant, tout était différent lorsqu’il s’agissait de sa maladie et il ne cessait de maudire cet autre lui qui l’empêchait de vivre pleinement.
Toutefois, désireux de ne plus évoquer ce triste épisode, il dévia l’attention d’Agatha en lui demandant comment avait-elle pu comprendre de quel mal il souffrait -d’autant plus que la question le taraudait. Elle énuméra alors les divers symptômes caractéristiques de sa maladie. « J’ai … pensé que tu étais un loup-garou, » avoua-t-elle dans un soupir. « C’est ce qu’on pense souvent, » commenta-t-il d’un ton enjoué. Elliot, lui, rassuré de voir que son amie avait repris pied mais aussi amusé d’entendre une telle conclusion, s’éloigna pour grimper sur l’une des pierres brisées du cromlech. Il s’assit là, laissant ses pieds se balancer dans le vide, et l’écouta attentivement. Elle avait fait des schémas ? Et avait trouvé des renseignements à la bibliothèque ? Le garçon ne se doutait pas qu’il puisse y en avoir le moindre entre les murs de Poudlard au sujet d’une pathologie si rare mais après tout, Agatha n’était pas une personne remarquable ? « Ce ne pouvait pas vraiment être toi qui m’avait parlé ainsi, n’est-ce pas ? » Silence. Les pieds d’Elliot arrêtèrent de battre dans le vent glacial. Si seulement cela était aussi simple. Si seulement … Mais comment pouvait-il lui expliquer ? Comment pouvait-il s’assurer que ses mots et ses révélations ne les éloignent à nouveau ? Dans un silence uniquement brisé par le chant de la bise hivernale, Elliot chercha conseil auprès de ce paysage si magistral, si typique de l’Ecosse, sa Terre Mère. Son regard se perdit un long instant dans les reflets miroitant du Lac Noir, sur les pentes herbeuses de la lande qui s’étendait à perte de vue. Puis finalement, le vent lui influa assez de courage pour faire face à nouveau à son amie. Relevant le nez, il lui adressa un bien pâle sourire, rendu encore plus blafard par l’éclat puissant de la pleine lune. Puis il se lança. Maladroitement. « A vrai dire, si. C’était moi. » Il n’aurait pu choisir introduction plus brusque. « C’est difficile de me contrôler, durant cette semaine, » avoua-t-il bien penaud avant de débiter ce qui ressemblait fort à des circonstances atténuantes bien qu’il ne se cherchât pas d’excuses. « L’agressivité, l’exaspération, la fatigue, je n’y peux rien. Mais la douleur ne fait qu’amplifier tout ça. Alors je perds le contrôle et … et je dis et fais des choses odieuses. Je deviens vraiment cette goule qui m’a blessé. » Le silence retomba mais il ne le supporta pas longtemps car puis il durait, plus cela signifiait que la réponse d’Agatha était à redouter. « Tu comprends ? » ajouta-t-il, anxieux.
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Sujet: Re: Excuses, regrets et révélations • ft. Agatha Ven 8 Mar 2019 - 21:42
Agatha ne réalisait sans doute pas vraiment ce que cela faisait à Elliot d'entendre quelqu'un lui dire, de but en blanc, qu'il connaissait son secret. Elle ne voyait pas le bouleversement interne qui était pourtant visible à travers les pupilles du garçon, reflet de son esprit ou de son âme, et se contentait de le regarder d'un air de malaise. Elle craint, pendant quelques instants, qu'il ne s'énerve violemment contre elle, et cristallise au cromlech les derniers débris de leur relation. Elliot et Agatha furent proches, en des temps anciens. La jeune femme s'était sans aucun doute rapprochée de lui parce qu'il était un des rares à être capable de supporter son air de peste Miss-je-sais-tout. Elle aurait voulu lui lancer des mots réconfortants, mais ceux qui franchissaient ses lèvres n'étaient que le terrible aveu de ce qui faisait de sa personnalité quelque chose d'insupportable pour certain : la Serdaigle avouait finalement à demi-mot avoir cherché dans l'intimité du garçon pour satisfaire son étrange besoin de tout savoir, et son besoin de l'aider. Elle ne supportait pas de vivre dans l'ignorance, celle de ne même plus connaître son ami. Elle ne supportait pas de savoir que quelque chose lui échappait de manière irrémédiable, quelque chose qui aurait pu expliquer pourquoi leur relation avait ainsi implosée avec tant de violence. Et avouer tout cela était avouer tous ses défauts, c'était avouer qu'elle n'était pas une bonne personne, parce qu'elle l'avait non seulement abandonné mais également, parce qu'elle n'avait pas respecté sa plus stricte intimité. Ses grands yeux bleus se remplissaient de larmes avec plus de rapidité qu'un verre auquel on aurait jeté un Aguamenti. Agatha se sentait débordée par un flot d'émotions qu'elle ne parvenait pas à retenir, et il lui semblait que le moment de la réaction du jeune homme durait une éternité. Le temps semblait étrangement suspendu entre eux, comme si la Terre avait arrêtée de tourner autour du soleil pour le meilleur comme pour le pire. Elliot, néanmoins, semblait avoir un cœur en se rapprochant vivement d'elle alors que ses propres larmes se perdaient dans l'herbe. Ses mots, la jeune fille les entendait sans pourtant comprendre leur sens. Comment pouvait-il être encore si gentil avec ce qu'elle avait fait ? La jolie autrichienne ne jouait pas là une mauvaise comédie. Le contact de la main du garçon avec son bras sembla la ramener à la réalité et ses yeux quittèrent la cime des arbres qu'elle contemplait pour se poser sur les délicats traits du Gryffondor, qui semblaient déconfits. Il ne s'y attendait vraisemblablement pas, mais Agatha avait toujours été une jeune fille capable de surprendre son petit monde. Elle aurait préféré ne rien surprendre ce jour-là. « Je t'ai laissé tom-...» ne put-elle finir sa phrase alors qu'il admettait qu'ils étaient tous les deux fautifs.
La jeune femme n'avait pas besoin d'entendre une si fâcheuse vérité et elle s'écarta, les joues toujours baignées de larmes. Lui tourner le dos semblait être la chose la plus simple dès lors, pour conserver sa fierté et cacher ses larmes. Elle n'entendit qu'à peine son mea culpa et sa flagellation. Elle n'entendait que ce qu'elle avait fait de mal, et sa conscience lui hurlait dans le bourdonnement de ses tempes qu'elle était une idiote finie. « Non » asséna-t-elle plus violemment que prévu, « tu as une excuse. Moi, je n'en ai pas. J-j-je suis partie parce que j'étais vexée et... et... C'était mal ». Admettre ses pêchés dans l'intimité d'un confessionnal était une chose. Le faire dans le parc du château de Poudlard, alors que le vent lui battait les oreilles et que les cheveux lui battaient le visage, c'était autre chose. Elle sécha ses larmes d'une main rageuse, dégoûtée de se mettre à pleurer pour un trop-plein d'émotions. Elle avoua, d'une voix à peine plus élevée que celle d'un murmure, qu'elle l'avait d'abord pensé loup-garou. Se retournant vers lui, elle pu constater un ton enjoué tout en se disant néanmoins que cela sonnait terriblement faux. Il était malade. Il n'y avait absolument rien de drôle là-dedans. Elle le suivit du regard alors qu'il grimpait sur une pierre et laissait ses jambes pendre dans le vide. Comme pour y chercher une trace de déni vis-à-vis de ce qu'il avait précédemment dit, la Serdaigle lui affirma que ce ne pouvait pas être lui qui lui avait parlé ainsi. La réponse, abrupte, dure, voire acerbe, la laissa certes miraculeusement de marbre à l'extérieur, mais la cloua sur place en manquant de faire rater à son cœur un battement. Elle l'écouta s'expliquer alors qu'elle était battue par le vent. « Donc tu le pensais » conclu-t-elle d'un ton neutre. Agatha n'était pas une jeune fille froide, bien au contraire. Mais entendre le garçon lui dire si simplement une critique, avec autant de naturel, la laissait pantoise. Se pouvait-il qu'il ait à ce point changé depuis qu'ils ne se fréquentaient plus ? « Je comprends ta situation » lui assura-t-elle en reniflant, « mais tu n'es pas une goule, Elliot » préféra-t-elle le consoler comme elle le pouvait, sincèrement. Elle sortit un mouchoir pour effacer les dernières traces de larmes, comme si par la même occasion, cela allait faire disparaître son affreuse frustration.
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Sujet: Re: Excuses, regrets et révélations • ft. Agatha Dim 31 Mar 2019 - 14:03
A cet instant, juché sur le dur et ancestral rocher du cromlech, Elliot n’avait plus rien du garçon confiant, un peu effronté, toujours souriant et optimiste qu’il s’efforçait d’être depuis quelques temps. Le petit garçon timide et discret qu’il avait été des années auparavant avait ressurgi des profondeurs. A la suite de sa mésaventure, Elliot était devenu une ombre, un enfant effacé, apeuré, qui ne souhaitait plus vivre ou du moins vivre en faisant le moins de vagues possible. Un garçon qu’il s’était juré de faire disparaître. Mais le naturel revenait toujours au gallot et voilà qu’il se faisait piétiner par cet enfant qu’il avait juré d’enterrer et que les mots d’Agatha, évoquant son terrible passé, avait ramené d’entre les morts comme si ç’eut été quelque sombre rituel ésotérique.
Face à ce revenant mort depuis trop longtemps et au torrent d’émotions contraires qui ressurgissait à sa suite, Elliot tenta de faire bonne figure. Mais c’était bien pathétique. Tout comme ses justifications maladroites. Il n’aurait rien pu trouver à dire pour sa défense. Pourtant il persistait, ne se rendant pas compte du poids de ce qu’il disait, ce qu’il révélait à Agatha. Jamais il n’avait été aussi franc sur ses agissements lors de sa semaine critique. Jamais personne n’aurait dû savoir qu’il n’était pas comme un loup-garou, irresponsable de ses actes. Il était conscient, avait toujours été conscient et il n’était donc pas possible de l’aliéner. Il était responsable du désastre qui les avait éloignés tous les deux. Pas Agatha, pas même l’horrible goule. Lui et lui seul. Et la jeune autrichienne résuma parfaitement la situation : « Donc tu le pensais, » asséna-t-elle avec violence bien qu’il fût évident que là n’était pas sa volonté. A nouveau, Elliot resta muet. Il ne savait pas trop ce à quoi il s’était attendu en lui débitant tel laïus mais une chose était certaine : pas à cela. Et avec ce constat lui apparaissait clairement le précipice profond au bord duquel, par ses agissements et ses paroles présentes, il venait de placer leur relation. Au moindre mot de trop, mal ajusté, mal justifié, cette relation si fragile sauterait dans le vide sans qu’il puisse espérer la sauver une nouvelle fois. « Je l’ai pensé, oui, » concéda-t-il à demie-voix, sans oser regarder Agatha qui, de toute façon, lui tournait le dos. « Mais je l’ai tout de suite regretté. Je suis vraiment une goule ! » Une fois encore, la belle Bleue et Bronze le surprit de sa réponse. Il aurait cru, l’espace d’un instant, qu’elle allait faire définitivement voler en éclats leur relation tumultueuse d’une seule tirade cassante et assassine. Pourtant, elle n’en fit rien. « Je comprends ta situation, » tenta-t-elle de le rassurer alors qu’elle-même reniflait bruyamment. « mais tu n'es pas une goule, Elliot. » Non, il n’était pas une goule. Pas en ce moment, pas même une semaine par mois. Pourtant il agissait tout comme alors cela n’avait guère d’importance. Néanmoins, les paroles de son amie le réconfortèrent véritablement, produisant en lui un effet qu’il n’aurait pas soupçonné et qui l’étreignit fermement, aussi fort que sa gorge se serrait d’émotion. « Je suis désolé, Agatha, » glapit-il d’une voix piteuse, à moitié étouffée par l’émotion. « Vraiment désolé. » Il sentit des larmes lui piquer les yeux mais il n’aurait su dire si c’était sous le coup de l’émotion ou du furieux vent hivernal qui lui battait le visage. Nul doute, néanmoins, que si Agatha venait à s’en rendre compte, il lui assurerait être victime des conditions climatiques.
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Je suis désolé, c'est pas ouf comme réponse
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Sujet: Re: Excuses, regrets et révélations • ft. Agatha Mer 15 Mai 2019 - 22:23
Agatha aimait être directe avec tout le monde sans forcément accepter qu'on le soit avec elle en retour. La jeune femme restait une âme sensible et susceptible qui n'aimait pas qu'on lui dise violemment ses quatre vérités. « Agatha, tu es lourde » ; « Agatha, arrête de me courir après pour les devoirs, je m'en fou » ; Agatha par-ci, Agatha par-là. La Serdaigle n'aimait pas cela, parce qu'elle se sentait bien incapable de changer les traits de sa personnalité qui ennuyaient le commun des mortels. Les mots d'Elliot frappèrent violemment les tympans de la jeune femme qui le regarda d'un air abasourdi lorsqu'il acquiesça à se spropos. Il l'avait pensé. S'il l'avait pensé, c'est qu'il le ressentait au fond de lui depuis longtemps et qu'elle l'avait, par conséquent, gonflé depuis longtemps. L'idée que sa présence soit insupportable pour tout le monde donnait envie à Agatha de partir en pleurant. Mais elle ravala ses larmes, ou essaya de le faire. Elliot s'excusa à nouveau, et la jeune femme fit un geste inutile. Elle comprenait, même si elle avait mal. Elle pardonnait, même si elle avait mal. Que pouvait-elle faire de plus ? Être moins enquiquinante ? Être moins lourde ? La jeune femme pencha son regard clair sur sa montre et se détourna pour lui dire : « Nous devrions y aller » fit-elle plus froidement que prévu, « sinon, il n'y aura vraiment plus rien à manger dans la Grande Salle... ». L'autrichienne réfléchit et se rapprocha finalement timidement de lui pour l'attraper par le tissu de son habit et l'entraîner derrière elle. Au bout de quelques pas, elle le relâcha comme un triste symbole de leur amitié qui s'étiolait pour mieux se reconstruire après.
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Sujet: Re: Excuses, regrets et révélations • ft. Agatha