« Ouais ouais, t’as intérêt à pas être fourrée dans un coin avec Walburby quand je reviens! On a une razia à faire chez Honeydukes et j’ai pas le courage de m’aventurer chez Piedsdodus pour t’arracher à ses minouches » balança la serdaigle à sa meilleure amie Flint sur un ton moqueur avant de la laisser en plan devant la boutique de farces et attrapes pour prendre la direction des Trois-Balais où elle devait rencontrer miss Gardenia Ollivander, son ancienne capitaine. La brunette était un brin nerveuse : sa formation d’athlète lui avait inculqué le respect de l’autorité d’un capitaine et elle n’avait jamais été particulièrement proche de la blonde. Ainsi, elle ne savait pas trop comment réagir à son invitation à papoter autour d’une froide bierreaubeurre. De toute évidence, l’intention d’Ollivander n’était pas de faire d’elles de super copines, ce qui ne laissait plus ou moins qu’une option à la raison de cette rencontre : sa performance en tant que nouvelle capitaine des bleues. Disons que son mandat à la tête des serdaigles avait été un peu cahoteux au départ, voir archaïque, mais depuis un maigre deux semaines, elle s’était reprise et préparait ses entrainements avec la tête froide.

En entrant au pub, le regard de Wilda tomba rapidement sur la chevelure d’or de sa consœur et elle lui adressa un large sourire tout en se dirigea vers elle. « Allo toi! Comment ça va? » la salua-t-elle en lui collant des bisous sur les joues. « Ça fait un moment déjà! Comment se passe la vie d’adulte? Tu ne t’ennuies pas trop des délices cuisinés par les elfes du château? » demanda-t-elle ensuite en se disant que même si elle n’approuvait pas l’exploitation des elfes de maison, elle les regretterait très certainement lorsqu’elle aurait à se cuisiner à tous les jours, trois fois par jour. La jeune femme posa finalement ses fesses sur la chaise et but une gorgée de la bierreauberre que son homonyme lui avait généreusement commandée.

Congratulations on your wedd...euh...pregnancy? Oups ? « Espèce de taré, tu vas être en retard, j’ai rendez-vous avec Wilda. Arriverdici, Gardenia alias celle-qui-t-a-réveillé-avec-un-aguamenti,» signa-t-elle avant d’aller effectuer sa merveilleuse farce sur la personne qu’était Moran Powell et de transplaner avant qui la victime n’ai repris pleine possession de ses moyens. Ce fut en pleine crise de fou rire que la demoiselle arriva à Pré-au-Lard avec une dizaine de minutes d’avance pour s’installer à sa table habituelle en commandant un chocolat chaud ainsi une bièraubeurre pour son amie.. Cela faisait quelques semaines qu’elle avait reçu un courrier concernant la nomination de Wilda Griffiths en tant que Capitaine et l’entrainement de Quidditch , en soit si elle avait été réjouie par la première nouvelle, elle avait été moins enchantée par l’entrainement dit « tyrannique » de celle-ci. Cette dernière nouvelle avait été l’élément déclencheur de cette rencontre avec la bleue qui venait tout juste de pénétrer dans le bar. « Hey ! Je vais plutôt bien et toi ? »  dit-elle en claquant également des bisous sur ses joues. A vrai dire, Nia ne mentait pas, elle allait mieux depuis que Moran et elle avait mis les choses à plat. L’indifférence était terminé et ils renouaient leur amitié quelque peu brisée. Elle allait bien. Néanmoins, sans le vouloir, Wilda mit la jeune mariée quelque peu mal à l’aise, si sa bague était encore hors-de-vue du fait qu’elle soit droitière, elle allait bien devoir tenir son mug à deux mains à un moment ou à un autre. La seule option qu’elle vu s’offrir à elle pour le moment fut le mensonge par omission. « Et bien, les études se passent bien, mais je dois avouer que Poudlard me manque un peu, surtout la cuisine. » rit-elle en se souvenant des fois où elle avait remporter des kilos de nourriture dans son dortoir après le repas. Quelle belle époque. « Et toi, comment vas-tu ? J’ai appris que tu avais pris la relève ! » dit-elle en buvant une gorgée de chocolat, faisant un essai avec sa main droite pour seul maintien, appréhendant la discussion autour de la lettre de plainte qu’elle avait reçue. code by bat'phanie

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« Ça va pas mal aussi » lui répondit-elle. C’était vrai, Wilda allait beaucoup mieux que quelques semaines plus tôt. Sa soirée de buverie avec Jyn et Hestia ainsi que la confrontation tenu par Swann après qu’elle eu cognardé leur propre gardien l’avaient remise sur le droit chemin. Du moins, vers une meilleure direction. Depuis, la jeune femme remettait une à une ses priorités en ordre et se forçait à se réinvestir dans ses études, dans ses amitiés et dans ses activités – telle ce verre avec Gardenia – et tentait de se désinvestir un peu du Quidditch et d’adapter les entrainements au niveau des membres de son équipe. « Tu étudies en quoi déjà? » demanda la brunette à la blondinette en fronçant les sourcils. Elle n’avait aucune idée du choix de carrière de sa collègue, ne serait-ce qu’elle était convaincue que celui-ci était brillant : Ollivander était une jeune femme accomplie, intelligente et qui aurait très certainement une carrière impressionnante. Le genre de personne qui réussissait tout ce qu’elle entreprenait. La cadette laissa ses pensées divaguer brièvement vers le choix de carrière qu’elle allait devoir faire dans quelques mois : réaliser son rêve et tout faire pour être sélectionnée dans une équipe de Quidditch professionnelle – de préférence les Harpies – ou alors entrer à la faculté de droit et poursuivre ses idéaux de justice. « Oui! J’ai été la chanceuse à être nommée capitaine cette année…c’est, euh…on a, euh…c’était un début un peu difficile. » avoua-t-elle en sentant la nervosité monter en elle. Alors j’ai peut-être dépassée un peu les bornes tu vois, je leur ai fait courir plusieurs kilomètres par semaine, la muscu a été tellement intense qu’Aubrey est rendu avec des biceps et euh, j’ai peut-être balancé un cognard sur le nez de Chester aussi, il m’avait vraiment fait chier tu vois…j’allais pas bien, pensa la capitaine en se mordillant l’intérieur des joues. Wilda savait qu’elle avait royalement merdée, mais elle n’avait pas envie de tout déballer à Gardenia, qu’elle estimait beaucoup. La serdaigle pris donc une longue gorgée de bierreaubeurre en espérant faire passer le malaise. « Ton départ et celui de Darius a été une grosse perte pour l’équipe…malgré qu’on ait plusieurs des joueurs jeunes et nouveaux, notre gros problèmes c’est la présence de conflit à l’interne… vous deux étiez clairement des membres rassembleurs et pacifiques…» dit-elle alors que sa gorge commençait à se serrer. Darius lui manquait cruellement. Comme elle aurait aimé l’avoir à ses côtés cet automne, pour la supporter dans toutes ces émotions contradictoire.

‘Le découvrir après les vacances’? Qu’est-ce qu’elle allait bien faire Gardenia qu’elle ne pouvait pas annoncer en ce moment? Un stage à la Gazette du sorcier? Hautement improbable vu l’intelligence de la blonde et le tissu d’âneries que rapportait ce média. Wilda se dit qu’elle devait définitivement creuser cette énigme avec son ancienne capitaine pour lui tirer les veracrasses du nez. C’est ce qu’elle s’apprêtait à faire, lorsque l’héritière Ollivander aborda le sujet que la brune espérait éviter : son régime militaire. Merde. Ses épaules se baissèrent et elle fixa honteusement sa bierreaubeurre, alors que ses doigts gigotaient nerveusement. La serdaigle aurait aimé rendre sa capitaine fière, faire honneur à sa lignée, mais elle savait maintenant que ses agissements avaient été à des milles de ceux d’un bon capitaine. Elle avait beau s’être répandue en excuses et avoir corrigé sa ligne de tire, la sorcière se sentait encore bien coupable de tout ce qu’elle leur avait fait endurer. « Je sais » murmura-t-elle, inconfortable. « J’aivraimentmerdé » continua-t-elle sans lever les yeux vers son interlocutrice. « Je sais pas pourquoi Dumbledore m’a pas enlevé mon insigne » dit-elle un peu plus fort. Wilda devait assumer ses erreurs, du moins c’était ce que sa mère lui avait toujours répété. Les ignorer ne mènerait jamais à l’amélioration et les cacher n’était ni un comportement humble ni digne. « Ce n’était pas de la colère contre eux…je les aime beaucoup, c’est mon équipe. Mais je n’étais pas capable de me gérer moi-même alors les gérer eux c’était impossible. Je…euh… j’ai eu beaucoup de peine – elle éluda d’un mouvement de tête – et euh…je sais pas trop j’ai tout mis sur le Quidditch, c’était le seul truc qui faisait encore du sens dans ma vie. » avoua-t-elle. Elle ne savait pas exactement comment expliquer la situation à Gardenia et ne souhaitait pas non plus entrer dans les détails, parce que, premièrement, elles n’étaient pas de proches amies, et que, deuxièmement, elle allait un peu mieux et ne souhaitait pas replonger dans tout ça. D’ailleurs, comment lui expliquer qu’elle avait été aux prises avec tant d’émotions fortes contradictoires qu’elle avait perdu le contrôle de ses réactions, de ses envies et de ses objectifs? Ça ne faisait pas beaucoup de sens et pourtant, c’est ce qui s’était produit. C’était comme si cette tempête de sentiment l’avait rendu aveugle à ce qui se passait autour d’elle, aux émotions des autres, particulièrement aux souffrances de ses joueurs. Elle s’était défoulée dans sa pratique du Quidditch et avait imposé cette intensité personnelle aux serdaigles à laquelle son absence de patience y avait ajouté cris. « Je sais que j’ai dépassé les bornes et je m’en veux, par contre, si ça peut changer quelque chose, je me suis excusée, encore plus auprès de Chester, et je crois que je suis repartie sur une meilleure lancée. Les entrainements sont tout de même exigeant, mais mesurés à ce qui est nécessaire pour performer tout en s’assurant que les joueurs ne dépassent pas leurs limites pour éviter les blessures. » termina l’actuelle capitaine en relevant enfin le regard vers Gardenia. Wilda était très consciente de ses erreurs, et c’était probablement le pas le plus important pour les corriger, elle était également satisfaite des nouvelles mesures qu’elle avait prise et s’était suffisamment flagellée pour ses excès.

Wilda prit un instant pour reprendre son souffle après le monologue qu’elle venait de livrer nerveuse. Elle porta sa bierraubeurre à ses lèvres en tentant de calmer son pouls qui battait à la chamade. Il n’était pas aisé d’avouer ainsi tous ses torts, ses faiblesses et ses ratées et c’en était que plus difficile de le faire à une personne qu’on estime. Gardenia représentait à ses yeux un exemple à suivre et une figure d’autorité. Elle faisait partie des quelques gens dont l’opinion lui importait. Une immense chaleur l’enveloppa lorsque son ancienne capitaine lui accorda un sourire maternel, suivit de propos empreint de compréhension et de soutient. Ce n’était pas le reproche auquel elle s’attendait. Lorsqu’elle qualifia son équipe de famille et lui assura qu’elle pourrait toujours compter sur eux, la gorge de Wilda se serra et ses yeux s’humidifièrent. Elle ne sut que répondre et se contenta donc de hocher la tête avec vigueur, un faible sourire ému au visage. « Merci » couina-t-elle simplement en serra la main que la blonde venait de déposer dans la sienne. C’est alors qu’elle senti un truc dur sur entre ses doigts : une bague ornait l’auriculaire de sa comparse. La sorcière fronça les sourcils en tentant de distinguer mentalement sa propre main droite de sa main gauche pour ensuite miroiter sa compréhension sur les mains de son ancienne capitaine…Merlin, ce n’était une bague, mais bien une alliance. Les yeux de s’arrondirent de surprise et son cerveau se mis à rouler à toute allure, oubliant complètement la conversation qu’elles venaient d’avoir. « Ouhhh…wohh…est-ce que…je…» bégaya-t-elle en tenant le doigt de Gardenia dans sa main, tentant vainement de se rappeler du nom du petit ami de la belle. Définitivement, elle n’était pas au jus des rumeurs, Ewan et elle devait avoir repris, il n’y avait pas d’autre explication pour justifier qu’elle soit déjà mariée. « Wouahouu, Ewan a sauté le pas? J’ai pas de mot, félicitations! Je n’ai pas vu la nouvelle passée, sinon je vous aurais envoyer un truc! » la félicita-t-elle en mettant de côté l’angoisse qu’elle-même ressentirait si elle se retrouvait mariée si jeune. C’est un truc qu’elle ne comprendrait jamais : la précipitation des jeunes à se marier. Prendre la décision de s’engager avec un partenaire à 18 ans lui était inconcevable. C’était bien trop jeune, à cet âge-là on n’avait rien vécu, on ne pouvait réellement savoir ce qu’on voulait. Néanmoins, en bonne amie, la brunette était ravie pour la jeune mariée, l’important, après tout, était que celle-ci soit heureuse. « Je t’offre un verre de Pûr feu pour fêter l’occasion… wow, mariée ! » s’excita-t-elle en se mettant aussitôt à chercher Madame Rosmerta des yeux.

Les traits du visage de Wilda s'affaissait, la nervosité quittait son visage pour laisser place à de l'émotion, bien qu'elle ne sache pas réellement identifier celle qu'elle voyait. Le simple sourire de la Capitaine lui donnait envie de la prendre dans ses bras pour lui assurer que tout se passerait bien, durant un instant la plus âgée maudit les foutues hormones faisant désormais parties de son quotidien, elle lui attrapa chaleureusement la main à la place. Elle voulait simplement lui signifier qu'elle serait là pour elle si jamais un problème survenait. Quel qu'il soit. Elle fut néanmoins surpris par le changement d'attitude de Wilda tant dans ses yeux que dans sa posture, celle-ci semblait en alerte et Gardenia ne comprenait pas ce qu'il pouvait bien se passer pour que la Serdaigle réagisse ainsi. « Tout va bien ? » dit-elle avant que celle-ci ne lui attrape violemment la main gauche. Ton alliance, nom d'un Troll !. fit une voix intérieure tandis que la jeune mariée ramena rapidement sa main sous la table par pur réflexe. « Wilda, par Morgane je t'en supplie baisse d'un ton, s'il te plait... » dit-elle en se ratatinant sur sa chaise. Discrétion ? Troll pointé. Gardenia n'enlevait jamais sa bague, elle la portait en toute circonstance depuis qu'elle lui avait été mise au doigt et elle savait que de son côté Moran faisait de même. Pourquoi ? Allez savoir. Pour sa part la jeune fille considérait cela comme un respect envers son époux, bien qu'aucun sentiment ne fasse son apparition entre eux, le respect était dû.

La jeune femme devint soudainement blanche, non pas à cause de quelconque nausées matinales, mais bel et bien à l'entente du nom son petit-a... de son ex petit-ami. Ewan. Que devenait-il dans les murs du château ? Elle le saurait dans quelques mois en rejoignant le corps professoral de Poudlard, elle ne dormait presque plus ces derniers jours, s'imaginant encore et encore la confrontation ou ne serait-ce que leurs regards se croisant au détour d'un couloir, dans la Grande Salle. Rien que l'idée de le revoir la faisait trembler de tout les diables. Elle décida de repousser la réponse au plus tard en buvant une gorgée de chocolat chaud, s'étouffant à moitié à l'entente du mot "Pur Feu". Il lui semblait qu'elle allait devoir sortir de là toute seule. « Je ne bois plus, ça ira, merci quand même ! » dit-elle un léger sourire sur le visage, elle ne mentait pas et ne voulait pas mentir à sa cadette alors qu'elle lui avait fait comprendre que la sincérité était ce qu'il y avait de plus important dans une équipe. Elle réfléchit à toute allure, ne voyant pas comment elle ne pouvait faire autrement que de se brûler les ailes. « Ce... n'est pas Ewan. » murmura-t-elle assez fort pour que son amie l'entende. « Ce n'est pas lui. » déclara-t-elle finalement plus fort, de but en blanc.