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Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT

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Raven Fawkes

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MessageSujet: Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT  129196351Sam 23 Fév 2019 - 1:11

2 ans auparavant.


C’était une bien sombre période. Les événements du Musée étaient si proches dans le temps que l’on pouvait encore sentir la méfiance émaner de chacun des sorciers. Personne n’avait oublié, tout le monde avait été mis au courant. La Gazette s’en était assuré avant d’annoncer la démission de Jenkins. A présent, la course aux candidats était lancée, et malgré les promesses annoncées et les belles paroles, on s’attendait à être déçu par les hauts dignitaires de cette communauté. Jusqu’à présent, aucun Ministre n’avait été capable d’assurer la sécurité de chaque personne sur le sol anglais. Chaque mandat les avait mis en danger un jour ou l’autre, et même si les temps étaient en guerre, la population ne voulait plus de tout cela. Elle voulait un changement, elle voulait quelqu’un en qui vraiment croire, elle voulait des résultats. N’était-ce pas le travail d’un meneur, prouver qu’avoir des résultats était possible ?
Raven poussa la porte de ce commerce dont l’écriteau en bois indiquait « Les Trois Balais ». Original pour un nom de pub. Elle n’avait pas le souvenir d’un tel endroit étant plus jeune. L’endroit avait dû être créé récemment car tout ici semblait assez neuf. Pas comme d’autres boutiques de Pré-au-Lard. Habituellement, l’auror se rendait au Chaudron Baveur. Tom la connaissait bien, elle était une fidèle cliente depuis le décès de son époux. Mais aujourd’hui, d’autres circonstances l’amenaient à se perdre un peu ici. Epauler son ami Asterion durant ses cours était un véritable plaisir. Dans les yeux de beaucoup, la sorcière avait pu y voir un réel intérêt pour le métier d’auror. Outre le fait qu’elle leur enseignait les Défenses Contre les Forces du Mal de façon un peu moins académique, il fallait qu’elle les sensibilise à son métier, que cela leur donne envie de rentrer dans les rangs. Car oui, le Bureau était en sous-effectif par rapport aux missions qui leur étaient conférées, et un peu de sang neuf ne pouvait faire que du bien. D’autant plus qu’après les récents événements, la sorcière était plutôt certaine que cela avait éveillé en certains une âme de combattant.
Elle se dévêtit de sa cape et la posa sur le comptoir avant de s’asseoir sur une chaise haute. La barmaid s’avança vers elle tout sourire, et lui demanda ce qu’elle souhaitait.
– Et bien… L’auror n’avait pas vraiment réfléchi à la question. Auriez-vous un verre de Xérès à tout hasard ? Dans un pub non loin de Poudlard, on pouvait se demander si les boissons servies ici étaient alcoolisées ou non. Raven ne savait pas si cet endroit était interdit aux sorciers de premier cycle.
Son interlocutrice lui assura qu’elle aurait son verre de Xérès et Raven la remercia chaleureusement lorsqu’elle eut finalement sa commande. Leur monde était en guerre, certes. Mais pour le moment, il fallait se délecter de ce précieux nectar…


Dernière édition par Raven Fawkes le Ven 19 Avr 2019 - 17:44, édité 1 fois
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Razvan Vacaresco

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MessageSujet: Re: Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT  129196351Sam 23 Fév 2019 - 23:09

Les temps à l'hôpital n'étaient guère plus paisibles depuis l'attaque du Musée Moldu où Razvan avait eu la présence d'esprit de ne pas se rendre. Il y avait encore énormément de gens qui s'y faisaient soigner et certains ne sortiront sans doute jamais de l'hôpital. En tout et pour tout, d'une dizaine de patient dans le service, cela avait été multiplié par cinq. Ce soir-là, le roumain était chez lui, avec sa fille qu'il essayait vainement d'endormir lorsqu'il avait reçu un patronus de son directeur. Il avait dû confier Mihaela, encore somnolente, à ses voisins qui l'avaient gentiment pris avec eux. Et depuis, c'était le rush. Il travaillait au moins trois heures de plus que d'habitude, certains patients avaient besoin d'être surveillés vingt quatre heures sur vingt quatre, car touchés par des sortilèges que même lui, qui venait pourtant d'un pays peuplé de sorciers très originaux en matière de sorts de combat, n'avait jamais vu. Cette soirée qu'il s'accordait aux Trois Balais, c'était la première qu'il passait en paix depuis des mois. Car lorsqu'il rentrait chez lui, c'était pour s'occuper de Mihaela qui, bien entendu, ne comprenait pas pourquoi elle voyait si peu son père. Mais à ne pas avoir de temps pour lui, le sorcier de l'Est pressentait qu'il allait finir par exploser, et il ne désirait pas que sa fille le voit dans un état qui n'aurait rien d'amusant ou de rassurant. Il avait devant lui un verre seulement à moitié entamé de whisky, et il en était à sa quatrième cigarette en une heure. Il n'aimait pas trop le whisky mais il avait décidé de ne pas jouer de son cliché de roumain en commandant de la vodka. De toute manière, boire n'était pas quelque chose qu'il faisait souvent. Il était médecin, il avait un idée autant des méfaits de l'alcool que de la cigarette. Mais pour cette dernière, il n'en avait cure. Razvan avait commencé à fumer cinq ans auparavant lorsqu'il s'était trouvé le besoin de se calmer face à une énième crise de son nourrisson qu'il était le seul à  élever. Depuis, c'était davantage devenu une habitude qu'une addiction, et il s'était plusieurs fois arrêté, ou n'avait pas ressenti le besoin de fumer. Il tira une taffe en se détournant de la barmaid qui écoutait un ivrogne à sa gauche bavasser pour regarder l'ensemble de la petite échoppe. Les gens étaient plutôt joyeux, incroyablement insouciants. C'était si différent de ce qu'il avait vu à l'hôpital la nuit de l'attentat. Il se rappelait des cris des familles désespérés, des râles de ses mourants et des pleurs de ceux qui souffraient. L'homme empathique qu'il était avait su prendre sur lui pour annoncer une dizaine de décès à des gens, avait même été remercié une fois par une gifle. Mais il comprenait la souffrance de la perte et il ne ressentait ni agacement, ni irritation. Il avait été invivable lorsque sa femme était morte et il en avait très honte. Le roumain avait sombré dans une abysse épouvantable, de celles dont on ne ressort généralement pas, il s'était donné corps et âme à ses patients et n'avait sans doute jamais fait pareil travail. Pour être tout à fait honnête, il ne s'était pas du tout remis de la mort de Mara, il l'avait simplement relégué au deuxième plan de sa conscience pour ne pas y penser en permanence. Peut-être devrait-il consulter un service de psychomagie pour que cela ne vire pas à l’obsession intolérante. Notre homme passait souvent plusieurs minutes assit sur son lit à fixer d'un air absent une photo mouvante sur sa table de chevet. Parfois, il y passait des heures, avant d'être réveillé, généralement, par Mihaela qui n'arrivait pas à dormir. Comme lui.

Sa femme semblait le hanter comme un spectre. En Roumanie il la voyait partout parce qu'elle avait habité la même maison que lui. Au Royaume-Uni, il la fantasmait marchant avec lui, découvrant ce pays où elle avait toujours voulu vivre. Ne l'avait-il pas choisi pour elle, après tout ? Lui-même détestait les îles britanniques, il ressentait une profonde amertume qu'il ne s'expliquait pas. Mais elle, oh cela avait été son rêve. Elle lui en parlait toujours, de sa vie imaginaire parfaite dans ce pays. Maintenant qu'il y était, il déconstruisait les fantasmes de sa morte avec une attention intolérable. Pourtant, elle était toujours là, à hanter ses pas. Razvan porta sa cigarette à sa bouche, l'esprit toujours résolument tourné vers cette mélancolie qui ne semblait jamais le quitter, et ne remarqua pas, de prime abord, la nouvelle cliente de la soirée. Pourtant au fur et à mesure qu'elle s'avançait, et pénétrait plus largement dans son champ de vision, ses yeux sombres d'homme fatigué se posèrent irrémédiablement sur sa silhouette, et il se figea. Sans doute était encore un symptôme de  ses troubles obsessionnels pour sa femme, mais il lui trouva un curieux air de ressemblance avec l'arrivante. Il la suivit silencieusement du regard, troublé par l'assurance qu'elle affichait. Le coeur du roumain se mit à battre plus vite et il finit sa cigarette en deux bouffées. Il siffla son verre de la même manière avant de se demander s'il était judicieux d'en commander un autre. Devant son fond de verre vide, il se demanda s'il ne ferait pas mieux de partir. Ce serait stupide d'aller la voir. Complètement débile, il ne la connaissait pas, et il n'était pas du genre à aborder une femme dans une échoppe. C'était typique d'un homme qui attendait plus d'elle et il n'était définitivement pas comme cela. C'est sa voix hésitante et le timbre qu'elle avait qui le fit se lever de sa chaise, pour s'approcher d'elle. Maintenant qu'il n'était qu'à un mètre d'elle, il se rendit compte qu'il devait avoir l'air complètement stupide, et suspect à s'approcher d'elle ainsi. Malgré tout, il formula, en répondant à la place de la barmaid, gentiment : « Ils en ont, et ils sont bons ». Son accent roumain semblait plus sec que jamais et il se racla la gorge, mal-à-l'aise : « Je peux m'asseoir ici ? ». Razvan en profita pour la regarder attentivement, pour suivre les lignes de son visage. Elle n'était certes pas comparable à sa femme, mais elle avait ce quelque chose d'indéniable qui lui rappelait avec plus de vivacité son visage. Il fit un signe à la barmaid qui revenait avec le xérès, pour qu'elle lui serve à nouveau un verre. Il espérait sincèrement qu'il allait lui tenir au moins toute la soirée.

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Dernière édition par Razvan Vacaresco le Sam 16 Mar 2019 - 14:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT  129196351Lun 25 Fév 2019 - 15:27

Il n’y avait rien de mieux qu’un bon Xérès pour terminer une journée bien remplie. Raven était ravie de voir à quel point les élèves appréciaient les cours enseignés par Asterion. Il avait la pédagogie dans le sang, depuis toujours. Il savait rendre intéressant les sujets qui ne l’étaient pas forcément de premier abord tout en gardant sa personnalité à la fois calme et mystérieuse. C’était l’une de ses qualités. Si la sorcière avait déjà envisagée d’être professeur – peut-être davantage à l’ESM – elle avait finalement su que le terrain allait beaucoup trop lui manquer. C’est pourquoi elle avait poursuivi dans sa carrière d’auror, métier qui lui permettait à la fois d’enseigner si elle acceptait de prendre des apprentis sous son aile, et à la fois d’être au cœur de l’action. Avoir plusieurs cordes à son arc était assez important pour la sorcière. Il ne fallait pas se cantonner à faire qu’une seule chose dans sa vie, mais varier. Faire ce métier lui donnait la chance de ne pas vivre la même chose tous les jours. Mais comme tout métier, cela demandait des sacrifices. Son prix, elle l’avait payé des années plutôt et elle le payait encore aujourd’hui.
– Ils en ont, et ils sont bons.
Raven tourna la tête sur sa droite où un homme, qu’elle n’avait pas vu approcher, se tenait. Ne connaissant pas vraiment la clientèle de ce pub, la sorcière restait méfiante. Ce qui venait d’arriver quelques mois auparavant ne pouvait pas lui permettait pas d’abaisser sa garde. Les Aurors avaient suffisamment de responsabilités et il ne fallait pas qu’elle se mette en danger. Elle reporta son attention sur la barmaid et lui fit comprendre qu’un Xérès serait parfait. Pendant qu’elle allait chercher ce qu’elle désirait, l’inconnu lui demanda s’il pouvait s’asseoir à côté d’elle, sa phrase étant ponctuée d’un accent que l’auror identifia comme un pays de l’Est. Raven lui fit un geste de la tête.
– Je vous en prie, monsieur… ?
Toujours important de savoir à qui l’on s’adressait. Il n’avait pas l’air dangereux, mais il ne fallait jamais se fier aux apparences qui s’avéraient être trompeuses. Mais si Raven avait bien appris une chose, c’était de ne pas accorder sa confiance à n’importe qui.
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MessageSujet: Re: Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT  129196351Jeu 28 Fév 2019 - 16:18

L'alcool permettait d'oublier la souffrance disait-on. Cela n'avait jamais aidé Razvan à oublier la sienne, bien au contraire. Exacerbé, son deuil semblait lui revenir à chaque fois avec plus de virulence lorsqu'il commandait autre chose qu'un café. Comme conditionné, il ne demandait que du bout des lèvres un  palincă roumain. L'eau-de-vie aux prunes lui avait toujours paru imbuvable alors que sa femme y trempait toujours joyeusement les lèvres. Ici, au Royaume-Uni, il se sentait pas le courage de demander aux serveurs s'ils en avaient un. Accoudé au bar, il préférait généralement se fondre dans la masse, bien que son accent l'eut identifié mieux que n'importe quel nom comme venant d'un pays d'Europe de l'Est. On ne lui demandait pas, avec une certaine délicatesse, d'où il venait. On lui demandait toujours s'il était russe, ce qui était au mieux une erreur, au pire une insulte. Razvan était très fier d'être roumain et l'idée qu'on l'associe à ses cousins slaves l'ennuyait profondément. Il le prenait mieux lorsqu'on l'identifiait comme un hongroie. Le médicomage avait d'ailleurs remarqué le léger froncement de sourcils de la serveuse lorsqu'il lui avait demandé un whisky, et il se rappelait encore avoir dû épeler trois fois son nom à Sainte-Mangouste lorsqu'on le lui avait demandé. Une vieille un peu sourde qui ne comprenait vraisemblablement pas les "r" lorsqu'ils étaient trop prononcés, avait fini par hocher la tête sans rien y comprendre. L'entrée d'une nouvelle cliente le détourna non seulement  de son verre mais également de ses pensées, pendant quelques secondes, tout du moins. Elle semblait se tenir si droite qu'il ne décrocha pas son regard de son visage. Mal-à-l'aise devant son attitude d'adolescent qui voit pour la première fois de sa vie une femme charismatique, il se détourna... Avant de vite changer d'avis pour aller la voir. Razvan ressentait une étrange attraction sans qu'il ne parvienne à comprendre pourquoi. Mais il savait, bien au fond de lui, que c'était cette façon de se tenir, le port de sa tête ainsi que son regard qui le faisait se lever pour aller vers elle. Sa femme si elle était indubitablement différente - ses cheveux châtains tiraient sur le blond foncé alors que ses yeux étaient presque couleur ambre - avait aussi, lui semblait-il cette chose en commun que l'on identifiait qu'aux femmes qui faisaient preuve de caractère. Razvan s'assit à côté d'elle lorsqu'elle l'y autorisa et il lui tendit spontanément la main : « Vacaresco. Razvan » précisa-t-il gentiment, en affichant un léger sourire. Il lui serra la main et laissa la barmaid lui remplir son verre, qu'il arrêta avant qu'il ne soit trop plein, d'un signe de main : « Merci bien » la remercia-t-il, avant de reporter son attention sur sa voisine. Cette femme avait ce quelque chose que l'on ne voyait pas souvent chez les deux sexes. Quelque chose d'imperturbable. Que le vent ou la marée ne semblait jamais ébranler. Razvan n'était définitivement pas comme cela. Il était empathique, et sensible. Son métier, s'il l'adorait, était difficile pour lui. Et aborder une inconnue dans une échoppe lui paraissait être tout aussi difficile, surtout qu'il ne savait pas par quelle magie son cerveau lui avait commandé d'aller lui parler. Il se sentait indubitablement stupide. Il posa ses yeux sur le verre de vin blanc de l'inconnue et lui fit d'un air tout à fait pensif : « Les alcools que l'on boit disent beaucoup de nous » formula-t-il avant de se couper, « si le vôtre est original je ne peux que remarquer l'incroyable banalité du mien ». Se faisant, il porta son whisky à ses lèvres et en bu une gorgée en grimaçant. Hm. Il n'aimait vraiment pas cela.

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Dernière édition par Razvan Vacaresco le Sam 16 Mar 2019 - 14:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT  129196351Sam 2 Mar 2019 - 22:44

La sorcière détailla le nouveau venu d’un rapide coup d’œil. Il semblait inoffensif à priori, mais qui savait ce qui pouvait se cacher derrière le visage aux allures sympathiques ? L’époque des méfiances était arrivée, leur communauté était en guerre. Et Raven, comme tout auror qui se respectait, n’étaient pas ceux qui tombaient facilement dans le panneau. Surtout quand un panneau « ATTENTION » clignotait en permanence dans sa tête. Ils étaient aussi formés pour ne pas être pris pour des imbéciles. Elle s’était laissée avoir la première fois en enfermant des pions qui avaient été utilisés afin de tuer Eliott en oubliant de chercher plus loin, libérant ainsi son réel son réel meurtrier de toute poursuite. Elle ne savait pas qui il était mais se jurait de le retrouver afin de venger son amour défunt. La vengeance n’était jamais quelque chose de bon, surtout pour un auror qui se devait d’être un exemple, mais en ce moment cette idée ne la quittait plus. Un certain Médicomage s’étant occupé de sa convalescence lui avait redonné foi et lui avait donné un but. Ce n’était pas pour échouer maintenant.
L’étranger tendit rapidement sa main et se présenta. Son accent n’avait rien d’anglais. Probablement des pays de l’Est, mais il n’était pas un natif d’Angleterre. Raison de plus pour se méfier, non ? Après une seconde d’hésitation, la sorcière prit finalement la décision de lui serrer la main. Conserver les apparences.
– Raven Fawkes. Nul besoin de lui mentir sur son prénom. Il y avait trop de commerçants qui connaissaient son identité pour qu’elle s’en invente une nouvelle. Vous n’êtes pas d’ici, n’est-ce pas ? releva-t-elle en faisant référence à son accent. Elle se demanda ce qu’il faisait dans la vie. Vu ses traits fatigués, il devait beaucoup travailler. Probablement un métier difficile qui demandait assez d’énergie pour finir dans un pub le soir. L’alcool était le remède de certains pour oublier les mauvais jours ou pour faire une coupure après le travail. Et en ce moment, Raven en connaissait certains qui en avaient beaucoup. L’épisode du Musée avait rempli Sainte-Mangouste, tellement que certains patients avaient dû être transférés à des Niveaux ne concernant même pas leur cas. L’événement avait été un terrible massacre que Raven ne voulait plus se voir reproduire.
Alors que ses yeux se perdaient dans le vin blanc, une remarque du sorcier les lui firent lever. Elle eut un sourire au coin des lèvres, un tantinet ironique.
– Et que dit-il à propos de moi ? demanda-t-elle en portant son verre à ses lèvres.
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MessageSujet: Re: Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT  129196351Jeu 7 Mar 2019 - 10:15

Razvan n'était définitivement pas le genre d'hommes à se perdre dans un bar pour avoir le plaisir de boire et de voir passer la clientèle. Ici comme ailleurs, le sorcier préférait d'autres activités plus sportives pour se changer les idées. Si le Quidditch était bel et bien le sport préféré de sa communauté, il n'en était cependant pas un supporter averti. Il comprenait bien l'engouement de la foule pour ce sport si violent qui avait le don de faire ressortir les instincts les plus primaires chez les inconditionnels, mais lui-même, avec son tempérament plus calme et réfléchit, avait toujours du mal à se faire à la clameur des gradins. Le roumain, en fait, préférait être acteur que spectateur. Et bien qu'il n'eut jamais eu le vertige, le sport préféré des sorciers ne lui suffisait pas. Les coups des batteurs avec les cognards étaient bien trop vicieux pour qu'il puisse y trouver une quelconque poésie. Non, Razvan préférait, à la vérité, les sport moldus. Ceux avec lesquels on pouvait se défouler que l'on soit seul ou non. Et à Londres, il peinait malheureusement à retrouver les ambiances pauvres des caves de son pays qu'il arpentait lorsqu'il avait besoin d'argent - c'est à dire à peu près tout le temps. La boxe avait cela de merveilleux qu'elle le plaçait dans un état mental proche de la somnolence, ce qui était tout à fait curieux considérant les réflexes qu'il valait mieux avoir. Il n'avait besoin de se concentrer que sur son adversaire, ou que sur son pushing ball et c'était absolument merveilleux. Un sport pour soi, et rien que pour soi. La nature solitaire de notre homme ne semblait pas être très handicapante de prime abord - il venait d'adresser spontanément la parole à une femme qu'il ne connaissait pas, en plus ! - mais lorsque l'on regardait ses activités, on se rendait compte de sa réalité dans la psychologie de Razvan. Il laissa ses yeux sombres se promener sur le visage de sa compagne de beuverie, avant de les faire dériver sur ses propres mains qui entouraient fermement son verre de whisky. Il hocha la tête lorsqu'elle lui dit son nom, et lui accorda un sourire amusé à sa remarque suivante : « Non, en effet ». Dans un presque soupir, notre homme se dit qu'en effet, ce n'était pas très difficile à entendre. Il roulait plus ses "r" qu'un Écossais pur souche, et avec beaucoup moins de mélodie qu'une langue méditerranéenne. Non, en effet, il n'était pas d'ici. Sans doute qu'il n'était pas compliqué également de le voir. Il n'avait rien d'un anglais, physiquement parlant, et le roumain doutait franchement d'avoir une seule goutte de sang anglo-saxon dans les veines. Considérant que sa réponse, énigmatique, méritait tout de même un éclaircissement, il ajouta gentiment : « Je suis roumain ». En voilà une origine exotique pensa-t-il machinalement en lui dévoilant son pays. On ne pouvait pas dire qu'il avait rencontré beaucoup de compatriotes sur le sol du Royaume-Uni, et pour plusieurs raisons qui devaient être les mêmes que celles qui faisaient qu'il ne se sentait pas chez lui.
Tout, jusqu'à l'étrange atmosphère dans les pubs, était différent de son pays. Le physique des gens - il suffisait de s'attarder quelques instants sur les traits du visage de Raven pour comprendre que ce n'étaient pas des gènes physiques que l'on pouvait retrouver chez lui - leur façon de vivre, de s'exprimer, de converser avec les étrangers. Razvan se rappelait toujours avec ironie comment lui et un autre anglais bien particulier avaient fait connaissance en Roumanie, et cela lui attirait toujours un sourire amusé. Néanmoins, il n'était pas là pour penser à son passé, mais plutôt pour penser à autre chose, justement. L'alcool faisait office, pour beaucoup de monde, d'un échappatoire et il voulait bien croire volontiers à sa redoutable efficacité. « Aucune idée ! » s'esclaffa-t-il à la question de Raven Fawkes, « je ne m'y connais pas du tout en vins... Ni même en alcools en général, par ailleurs ». Il n'avait cependant pas besoin de grandes connaissances pour savoir qu'il n'aimait pas le whisky, et qu'il regrettait vraiment de ne pas avoir commandé de vin. « Vous êtes la mieux placée, me semble-t-il, pour savoir si votre Xérès vous correspond ou non » ajouta-t-il en même temps qu'il affichait un sourire sincère sur ses propres traits. Il reposa ses yeux sur l'alcool écossais : « Je suppose, considérant son origine » commença-t-il en désignant son propre verre, « que cet alcool correspond davantage aux grands combattants qu'à ceux qui ne le commandent que pour changer leurs habitudes ».

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MessageSujet: Re: Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT  129196351Sam 30 Mar 2019 - 11:17

La sorcière n’était pas de ceux qui avaient beaucoup voyagé dans leur vie. Du temps d’Eliott, elle se contentait de l’écouter raconter les histoires de ces livres qui ont le pouvoir de vous transporter ailleurs et s’imaginait milles et une senteurs, quelques millions de paysages. Les illustrations dans certains ouvrages lui avaient permis de se faire une idée, mais globalement Raven était souvent restée en Angleterre en raison de ses fonctions. En revanche, le Ministère était un nid de cultures différentes. Leur communauté aussi. Elle avait rencontré tellement de personnes provenant d’horizons différents qu’au fil des années et des expériences, elle savait reconnaître quelqu’un qui n’était pas du coin. Et encore une fois, la sorcière ne s’était pas trompée. Roumanie, n’est-ce pas ? Mr. Vacaresco était le premier sorcier roumain qu’elle rencontrait, et elle préférait ne pas se fier aux clichés que l’on pouvait avoir sur ce pays et ses habitants. Elle n’était pas une personne qui avait confiance aux jugements de premier regard.
– Installé en Angleterre depuis longtemps ? demanda-t-elle par simple curiosité en approchant son verre de ses lèvres.
Tel était le problème de son métier. Peu importe les personnes qu’elle rencontrait, l’auror ne pouvait s’empêcher d’en savoir plus sur elles. Il lui semblait entendre la voix de Maugrey leur dire « Vigilance constante ! » et il n’avait pas si tort. Ses yeux en pleine rue essayaient de capter le moindre petit détail pouvant être révélateur, et cette alarme implantée dans son cerveau tournait à vive allure. Il n’y avait aucun repos pour les membres du Bureau, surtout en temps de guerre. La confiance n’était pas courante ces derniers temps, surtout après ce qui venait de se passer. La tragédie du Musée faisait encore la une des journaux, mais elle commençait à être remplacée par l’annonce de démission de Jenkins et les prochaines élections qui se préparaient. Tout allait très rapidement, mais le changement était inévitable. Ils en avaient tous besoin, même si les politiciens les décevaient tous les uns après les autres. Raven ne voyait pas en quoi le suivant allait être différent. Ils finissaient tous par faire une erreur les mettant tous en danger. Il n’y avait pas de quoi être fier de l’institution pour laquelle elle travaillait.
La sorcière sourit à son rire. Jamais bien démonstrative. S’il était vrai que l’alcool en disait beaucoup sur la personne qui le buvait, elle aurait été curieuse de voir ce qu’il disait sur elle. Raven trouvait cela fascinant comment, par exemple, une baguette en révélait autant sur son propriétaire. L’idée que l’alcool puisse faire pareil avait quelque chose d’assez amusant.
– Je suppose que vous avez raison, dit-elle en guise de réponse. Il faut croire que j’ai toujours considéré le vin comme un alcool plus… Noble ?
Elle l’écouta ensuite parler de son propre verre. Whisky, donc.
– Etes-vous un grand combattant ? l’interrogea Raven, un poil amusée, ou quelqu’un qui souhaite changer ses habitudes ?
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MessageSujet: Re: Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT  129196351Jeu 4 Avr 2019 - 9:33

L'Angleterre était assurément un pays différent, bien différent de la Roumanie. Ces différences éclataient à la figure de notre homme depuis qu'il avait posé un pied sur le sol anglais, tant et si bien qu'il en était venu à regretter d'être parti de chez lui. Mais avait-il eu le choix ? La réponse était sous-entendue dans la question. Razvan n'avait jamais eu beaucoup de choix à faire dans sa vie, et le départ de son pays en était un. Plus douloureux que d'autres, sans aucun doute. Il avait choisi l'Angleterre par pur sentimentalisme et parce qu'il devait bien partir quelque part. Aller dans un pays voisin du sien n'était pas une bonne idée : l'Ukraine était déchirée, la Pologne n'en parlons pas. Et la présence russe sur ces deux territoires était un argument qu'il ne pouvait combattre. Comme il aurait été plus facile pour lui de partir pour un pays dont il pouvait comprendre la langue et entendre les moeurs. Mais le Royaume-Uni, ça n'avait rien à voir. Tout était différent, étrange pour ses yeux habitués aux coutumes slaves. A la question de la femme en face de lui, il afficha un léger sourire. Il doutait d'arriver un jour à corriger son accent, et homme innocent, il ne voyait pas vraiment le mal à venir de Roumanie. Oh, Razvan était vaguement au courant des rumeurs sur les gens de son pays, mais sachant que la plupart étaient des idioties, il feignait d'ignorer leur existence. « A peine plus d'un an » répondit-il doucement. Il lui accorda un gentil sourire en imitant son geste pour porter son verre à ses lèvres.

Pour être tout à fait honnête, il ne désirait pas être intrusif. Son but n'était certainement pas de la braquer ou de la rendre méfiante. Elle ne lui paraissait pas l'être, mais notre homme avait apprit sa leçon depuis longtemps : ce qu'une femme voulait cacher, elle le cachait sans problèmes. Miss Fawkes semblait par ailleurs particulièrement douée en la matière, si elle cachait par hasard ses sentiments devant lui. Son flegme tout britannique lui éclatait à la figure comme une bulle. Elle était beaucoup moins démonstrative que lui, et s'il n'avait pas constitué une exception parmi les slaves, il aurait volontiers admit qu'il y avait peut-être plus de ressemblances entre eux qu'il ne l'imaginait. Engager une conversation sur l'alcool était un pari risqué sur lequel il ne s'était pas arrêté. Il médita ses paroles concernant le vin. Sans doute avait-elle raison. Il y avait une différence de classe entre un verre de vin et un verre de whisky à n'en point douter. L'un semblait plus délicat alors que le second était plus violent. Mais Miss Fawkes ne lui semblait pas être une femme sensible, ou délicate. Noble, semblait être l'adjectif adéquat : « Cela me paraît être juste, à première vue, vous concernant » admit le sorcier, « mais ce doit être encore plus évident avec les baguettes ». Il sortit la sienne d'un même mouvement, taillée de manière très grossière, mais qui était un excellent outil créé par Gregorovitch lui-même. En soit, son arme sorcière semblait porter sa patte. Elle n'avait absolument rien à voir avec les créations de la famille anglaise. Il semblait que leur goût tout britannique contrastait avec celui plus brut d'Europe de l'Est. Amusé par ses propres réflexions, il laissa sa baguette en face de lui sans guère plus s'en soucier. « Je crois savoir que vous ne vous fournissez pas chez Gregorovitch » commença-t-il, sincèrement curieux car il ne connaissait pas grand chose d'autre que ce que lui avait raconté Octavius Martens quelques années auparavant, « c'est vrai ? ».
La question amusée de la cliente des Trois Balais amusait tout autant Razvan comme elle reprenait sa question en sens inverse. Il grimaça, avant de sourire : « Je n'en suis pas certain » répondit-il en référence au côté grand combattant. Il finit son verre d'une gorgée et ajouta : « Je n'aime vraiment pas ça, ce ne peut être que pour changer mes habitudes ». Notre homme se mit à rire de dépit devant sa propre remarque. Même les alcools n'avaient rien à voir avec ceux de son pays. Ce n'était pas impossible d'y trouver du whisky, mais l'alcool le plus populaire restait la vodka. Il suivit du regard la tenancière qui servait un jeune homme dans la vingtaine, sans entendre leur échange.


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MessageSujet: Re: Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT  129196351Sam 13 Avr 2019 - 10:11

La sorcière se demandait comment l’Angleterre était perçue de l’extérieur. Beaucoup trop occupée par les affaires de sécurité et de mage noir, elle n’avait pas bien le temps de s’intéresser aux affaires commerciales de son pays, ni même des relations diplomatiques. Sûrement qu’ils les voyaient comme étant en crise. La rumeur d’un mage noir avait fait le tour de la planète et Raven n’était pas étonnée si certains de ses partisans provenaient d’un pays étranger. Mais elle imaginait que beaucoup considéraient l’Angleterre comme la source de tous leurs problèmes. D’abord Grindelwald, et maintenant ce sorcier dont l’identité demeurait encore inconnue. A croire que Poudlard alimentait certaines idées les plus noires. Il était donc étonnant de voir que, malgré tout, quelqu’un de Roumanie ou de n’importe quel pays que ce soit ait choisi l’Angleterre plutôt que les Etats-Unis qui avaient tout de même une certaine réputation à l’international. Raven avait plusieurs fois songé à partir là-bas afin de tracer une croix définitive sur son passé. Peut-être n’était-elle pas encore prête. Elle savait que quelque chose la retenait ici.
– Un an… répéta-t-elle, distraitement. J’espère que vous n’avez pas le mal du pays. Les manies anglaises peuvent parfois être déroutante lorsque l’on n’y est pas habitué.
Elle avait souvent entendu ce genre de remarques provenant de certains employés fraichement débarqués au Ministère qui ne connaissaient rien de leurs traditions. L’auror trouvait ça intéressant. Ce mélange de cultures qui engageait un échange entre les personnes, qui faisait découvrir, qui faisait rêver. Eliott aurait adoré ça.

Ses pensées se perdirent un peu dans son verre de vin lorsque la voix de son interlocuteur la ramena à la réalité. Malgré ses années passées dans les bars à la recherche d’un éventuel réconfort, jamais l’idée qu’un alcool puisse représenter un type de personne ne l’avait effleurée. Et pourtant Merlin savait qu’elle avait potentiellement tout essayé. On avait beau vouloir rejeter la faute sur le deuil, la seule fautive était elle-même. Raven, en plus d’avoir perdu une partie d’elle, s’était totalement perdue quelques années en arrière. La sorcière n’était pas du tout fière de cette période de déchéance qu’elle avait traversé et ne souhaitait nullement recommencer. Les verres en fin de journée étaient simplement devenus une habitude et un bon moyen pour décompresser. Mais au grand jamais elle ne souhaitait retenter l’expérience des plusieurs litres d’alcool en une soirée. Ses dépenses en potions contre la gueule de bois avaient quelque peu secoué son porte-monnaie également ; heureusement que son salaire au Ministère n’était pas médiocre.
Le sorcier sortit alors sa baguette et Raven pu remarquer instantanément qu’elle ne provenait pas de chez Ollivander. Il n’y avait pas la même grâce, pas la même patte de fabrique. Oui, les baguettes d’Ollivander avaient une allure toute particulière qui n’avait rien à envier de Gregorovitch. Elle sourit, amusée, face à sa question.
– Il est vrai, confirma-t-elle. La majorité des sorciers ici se fournissent chez un fabricant réputé du nom d’Ollivander. L’auror sortit sa baguette de chêne rouge dont la couleur foncée était assez singulière.
Pour un homme qui souhaitait changer ses habitudes, Raven aurait été bien curieuse de savoir dans quelle branche de métier il se trouvait. Pour certaines personnes, il était facile de le deviner. Pour d’autres, le lire sur leur visage s’avérait être plus compliqué. C’était un peu le cas pour le sorcier roumain. Peut-être dans l’humanitaire ? Elle ne savait dire. Mais quitter son pays pour l’Angleterre, il y avait là une grande preuve de changement.
– Et dites-moi, sans indiscrétion, pourquoi l’Angleterre ? Je veux dire, je connais l’attrait de certaines personnes pour le rêve américain, même si ce mouvement a connu sa gloire il y a 10 ans, en revanche il est vrai que je me questionne sur le fait que notre pays puisse encore attirer du monde.
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MessageSujet: Re: Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT  129196351Mer 17 Avr 2019 - 15:22

Le temps passait plus vite que le médicomage ne semblait réellement le réaliser. Sa fille avait déjà quelques années, lui-même était arrivé en Angleterre un an auparavant, déjà. Réalisait-il qu'il était sur place depuis si longtemps ? Sans doute pas. Pour lui, il semblait qu'il n'était arrivé qu'une semaine avant, pourtant, ses progrès exceptionnels dans la langue de Shakespeare laissaient entendre qu'il était ici depuis plus longtemps qu'il ne le ressentait vraiment. Si une partie de lui se trouvait au fond triste de voir qu'il était au Royaume-Uni depuis si longtemps, une autre partie n'attendait que ça de pouvoir repartir. Si le temps passait si vite, la date de son retour au pays ne se rapprochait-elle pas tout aussi vite ? Naturellement, le temps passait toujours de la même manière, toutes ces idées n'étaient que des issues psychologiques. Il s'en rendait compte, parce qu'il n'était pas stupide. Mais malgré cette année passée ici, il ne lui semblait pas qu'il ait déjà réussi à réellement s'adapter... Un mal profond du pays le dévorait de l'intérieur depuis qu'il avait posé un pied sur le sol anglais. Mihaela n'avait pas ce problème, car tant qu'elle était avec lui, elle vivait tous les changements de manière très naturelle. Razvan aurait aimé être pareil. De ce fait, la question très juste de Raven lui arracha un petit sourire triste, qu'il dissimula en buvant une gorgée de whisky. « J'avoue avoir du mal à m'y faire... C'est plus facile quand on est plus jeune, je suppose » fit-il en faisant indirectement référence à sa fille qu'il n'évoqua pourtant pas devant elle. Notre homme pensait sincèrement néanmoins qu'un tel changement aurait été mieux vécu s'il n'avait pas été ainsi précipité par la menace des russes qui entendaient bien l'envoyer au goulag pour ses talents magiques. L'envoyer au goulag avec ou sans sa fille d'ailleurs, leur insensibilité était tout à fait commune dans tous les villages des pays satellites de l'URSS. Jouer avec sa propre vie, sans doute que le roumain en aurait été capable. Jouer avec celle de sa progéniture par contre... Il préférait assurément souffrir mille fois de son regret d'avoir quitté son pays que de la soumettre à ce qu'ils avaient prévu pour elle. Car si elle était trop jeune pour avoir déjà démontré des talents magiques, d'ici quelques années, elle allait réagir. Qu'est-ce qui se passerait si elle faisait quelque chose devant quelqu'un qui n'était pas initié à leurs secrets ? Dans son esprit d'homme qui avait fait toute sa scolarité dans l'austère Durmstrang, Mihaela ne pouvait décemment pas être une cracmolle car "cela n'arrivait qu'aux autres". Des cracmols, en fait, il en avait bien peu rencontré, que ce soit chez lui ou ici.

Et vraisemblablement, il n'y en avait aucun dans ce petit pub sorcier où il n'allait généralement jamais.

A Durmstrang, les élèves qui n'avaient aucune ascendance sorcière ne pouvaient poser un seul pied dans l'école. Cela n'avait jamais vraiment révolté Razvan qui était habitué à cela. Octavius lui avait bien fait comprendre que ce n'était pas normal, et en y réfléchissant bien, il était d'accord avec lui... Il n'avait rien contre les nés-moldus, mais il savait que bien des gens dans l'école du Grand Nord se seraient étouffés de voir une baguette de Gregorovitch entre les mains d'un né-moldu. Car le fabricant de baguette slave était reconnu en Europe de l'Est, tout le monde se fournissait chez lui. En Angleterre et d'après les informations de la jolie sorcière au vin blanc, les sorciers d'ici semblaient se fournir chez Ollivander. Et en effet, en regardant la baguette de Raven Fawkes, Razvan ne pu que constater une délicatesse qui manquait à sa baguette taillée de manière grossière. Il lui fit remarquer la différence en affichant un sourire amusé : « De toute évidence votre fabricant a un certain sens du style qui fait défaut au mien ». Il fit tourner sa baguette entre ses doigts avant de l'abandonner devant lui. Son bois était sombre, mais non pas noir. Il était d'ailleurs, vernis, seule folie que s'était autorisé le fabricant de baguette slave. Elle semblait faite de deux tresses de bois qui s'enroulaient l'une dans l'autre du manche au bout de l'arme sorcière. Tout au plus pouvait-on distinguer ce premier du dernier par une fine entaille qui faisait le tour de la baguette de Razvan, signature sans aucun doute de Gregorovitch. Raven le sortie cette fois-ci de sa contemplation en lui demandant pourquoi il venait en Angleterre. Le sourire sur les traits du roumain ne disparu pas, mais s'affaissa légèrement : « J'ai tenu une promesse » affirma-t-il en se tournant vers elle pour sonder de son regard sombre les yeux plus clairs de la sorcière, « et je vous assure que par les temps qui courent, tout est mieux que l'Europe de l'Est ». Il détourna la tête sans cesser de sourire et repoussa son verre vide, avant d'ajouter : « N'avez-vous eu jamais envie de partir ? A la conquête du rêve américain, par exemple ? » reprit-il astucieusement ses mots pour retourner gentiment sa question contre elle. Razvan ne blâmait pas une curiosité sincère qui n'était pas malsaine, bien au contraire. Il aurait simplement aimé que son départ pour le pays de la Reine Elizabeth ne se soit pas fait dans la précipitation ni même dans l'obligation. Le rêve de feu sa femme le hantait toujours autant alors qu'il était ici depuis plus d'un an, comme si, d'une terrible manière, le roumain se trouvait absolument incapable de se libérer de tous ses démons.

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MessageSujet: Re: Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT  129196351Jeu 18 Avr 2019 - 0:01

Visiblement, Razvan avait déjà un certain vécu. Certains de ses regards en disaient long et ce n’était pas pour rien que l’on disait que les yeux étaient le miroir de l’âme. Parfois, l’inconscient s’y reflétait qu’on le veuille ou non et on en apprenait beaucoup sur la personne en face. S’il y avait bien une qualité qui caractérisait Raven, c’était bien cette perspicacité. Elle avait toujours eu cette vue de lynx, à faire attention aux petits détails qui faisaient en général toute la différence. Pour avoir elle-même souffert de nombreuses années dans sa vie et de continuer à l’être, la sorcière était capable de reconnaître une personne mal en point et qui prétendait croquer la vie à pleines dents. Un peu comme deux âmes qui se reconnaissent dans leur douleur. C’était tellement pathétique en y pensant. Mais qu’il se cache derrière son verre de whisky confirmait quelque peu toute sa pensée précédente.
– Les enfants ont cette capacité étonnante d’adaptation, admit l’auror en jouant avec son verre. A notre âge, la plupart des souvenirs attachés à des lieux restent au fin fond de notre mémoire.
Pour le meilleur ou pour le pire. Il y avait certains épisodes de son histoire que Raven aurait voulu effacer afin qu’ils n’impactent plus sa vie présente. Quoique, parfois elle ne savait ce qui était le mieux. Son passé l’avait fait devenir celle qu’elle était à présent. Quelqu’un de respecté, décrit comme charismatique avec une allure de leader. Avec du caractère. Si ce n’était pas sa grand-mère qui le lui avait forgé, alors qui ? Comment être sûre du parcours que la sorcière aurait eu si tous ces événements tragiques n’étaient pas arrivés ? Elle adorait son métier car il lui avait donnée une raison de vivre. En aurait-il été autrement si son passé avait été différent ? Pouvait-elle arriver au stade où elle pouvait être reconnaissante envers Kathleen ? L’auror ne pensait pas. Elle n’était pas encore prête à pardonner tout ce qu’elle lui avait fait subir, persuadée qu’elle aurait pu gagner le respect d’autrui d’un autre manière. Ou peut-être pas ? Difficile à dire.
Dans tous les cas, sa baguette avait bien senti cette force de caractère. Sûrement l’avait-elle choisie pour ça en plus de sentir son habileté pour les combats. Ce rouge sombre était tout aussi singulier qu’elle, tout comme cette allure noble qui se dégageait des deux entités ; ce n’était pas pour rien que l’on disait que sorcier et baguette étaient partenaires. Ollivander avait un goût certain pour les œuvres raffinées mais savait extraire le côté le plus rugueux d’un bois s’il le sentait. Le fabricant était davantage dans le sentiment que dans la démonstration de force. Tout sorcier digne de ce nom lui devait un grand respect.
– La délicatesse anglaise, si je puis dire, répondit simplement la sorcière en observant celle de son compagnon de bar. Effectivement, il était facile de comparer les deux et de savoir d’où elles provenaient. La baguette du Roumain avait quelque chose de plus sauvage, plus brutal peut-être. L’homme ne semblait pas être quelqu’un de la sorte, mais peut-être Raven pouvait se tromper.
Il sembla d’ailleurs davantage nostalgique à lui parler évasivement de la raison de sa venue en Angleterre, et l’auror se sentit aussitôt très impolie d’avoir posé la question. Mais il fallait bien qu’elle sache à qui elle avait à faire. Les temps sombres les avaient rendus méfiants les uns envers les autres, et en tant que membre de l’élite sorcière, il était en son devoir de ne pas accorder sa confiance trop rapidement.
– Vraiment ? commenta-t-elle simplement en songeant à ce qu’il venait de se passer et à la cicatrice qu’elle arborait à présent dans le dos. La sorcière n’était pas sûre que n’importe pays qui soit puisse être un havre de paix pour quiconque. La guerre était mondiale au sein de la communauté sorcière. Elle concernait tout le monde.
A sa question, l’auror eut un fin sourire. Question habilement retournée.
– J’ose avouer que non, répondit-elle finalement. J’ai moi-même une promesse à tenir. Celle de venger feu son époux.
Il était étrange de constater à quel point leur discussion fonctionnait en écho. A cette pensée, Raven vida son verre d’une traite. Avant d’en commander un autre.
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MessageSujet: Re: Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT  129196351Jeu 18 Avr 2019 - 13:48

Razvan avait apprit l'art de comprendre les psychologies différentes de la sienne avec les patients qu'il recevait depuis des années. Être diplomate, doux voire plus dur dépendait des profils que l'on avait et il valait mieux se trouver perspicace pour ne pas commettre d'impair. Sur sa compagne du soir, le roumain pourtant n'avait guère envie d'user de perspicacité. Comme dans une volonté de ne pas se prendre la tête pour rien, il ne souhaitait pas particulièrement la scruter ou l'étudier comme une souris de laboratoire. Bien au contraire, il se trouvait qu'avec elle, les conclusions lui sautaient aux yeux comme si elles étaient évidentes, identiques aux siennes, en miroir avec son âme. Razvan reconnaissait par certaines phrases, des choses qu'il pensait également. Lorsque la sorcière britannique appuya ses propos, cette conclusion lui sauta à nouveau aux yeux. Raven comprenait ce dont il voulait parler et qui il désignait. Les enfants en effet - et il faisait surtout référence à sa fille à demi-mots - avaient une formidable faculté d'adaptation qu'il ne se trouvait plus depuis qu'il s'était sédentarisé. Grandir, vieillir, se marier et avoir une fille l'avait fait mûrir beaucoup plus qu'il ne l'aurait cru. Cela dit, il n'avait jamais été un garçon profondément immature, bien au contraire, notre homme avait souvent été au dessus de quelques histoires adolescentes. Il acquiesça avec la tête en ajoutant : « Les enfants sont, je pense, davantage attachés aux gens qu'aux lieux, tandis que nous, nous avons tendance à cantonner nos souvenirs aux choses matérielles. Ma fille n'a eut aucun problème à s'adapter à l'Angleterre... Du moment qu'elle était avec moi, ça allait » avoua-t-il doucement. Il n'ajouta pas que sans la présence de Mihaela il aurait sans doute fait une dépression au Royaume-Uni. Sans point de repère, dans un monde inconnu et à la culture proche mais pourtant si incroyablement éloignée, comment s'en sortir ? Comment ne pas mourir ? L'expression "se consumer à petit feu" trouvait un écho phénoménal dans la pensée du roumain qui ressentait une braise lui dévorer le ventre à chaque fois qu'il se rappelait pourquoi il était parti... Ainsi que son pays. Le mal du pays était quelque chose qui était terrible et que beaucoup, pourtant n’expérimentaient pas. Raven comprenait peut-être ou pas ce qu'il voulait dire, et ce qu'il ressentait. De toute façon, elle n'était pas psychologue. Autant dire que ses états d'âme ne la regardaient pas forcément. La conversation impersonnelle mais si intime sur les baguettes était quelque chose qu'il était davantage disposé à développer.

Sa baguette en bois de noyer noir était mille fois plus brute que celle de la sorcière, qui faisait ressentir un sentiment tout à fait singulier au roumain. On ne pouvait pas vraiment dire qu'il avait déjà expérimenté cela auparavant. C'était comme si, dans un sens stupide, la baguette qu'on lui montrait lui parlait. Il trouvait ses courbes poétiques et belles, et il pouvait malgré tout ressentir une puissance en elle. Sentiment étrange qu'il partagea totalement spontanément : « C'est une baguette puissante que vous avez. Ça se sent ». Peut-être était-il plus sensible à ce type d'analyse comme les baguettes de Gregorovitch semblaient plus taillées pour le combat que pour les délicats sortilèges de lévitation. Razvan en effet, n'avait jamais eu à se plaindre des dispositions de son arme pour les duels, à tel point qu'avec un entraînement acharné, il avait fini par être un des meilleurs duellistes de l'école scandinave de magie. Quand on a pas le choix, on a pas le choix ! Outre cette impression que lui donnait la baguette de l'Anglaise, il était absolument incapable de dire de quel bois elle était faîte. Car il n'avait pas souvent vu - sinon jamais - de bois aux reflets rouges tel que celui-ci. Raven Fawkes était définitivement une sorcière absolument singulière. Sa question personnelle n'offensa d'ailleurs absolument pas le médicomage qui en avait non seulement vu d'autres, mais qui comprenait également pleinement ce besoin de connaissance. Il ne savait pas ce qu'elle faisait dans la vie, sans doute un métier palpitant, mais il ne comptait pas le lui demander. En tout cas, pas pour l'instant. « Vous n'avez à gérer que les problèmes entre sorciers, ici » expliqua-t-il gentiment, « là-bas on a aussi des problèmes avec les moldus. Et ce n'est pas très plaisant ». Razvan préféra ne pas s'étendre dessus. La situation des sorciers de l'est n'était pas joyeuse et ils avaient tout à envier aux anglais. La guerre parmi les sorciers en effet, commençait à se mondialiser sous des auspices que personne ne pouvait rater. L'air semblait constamment menaçant et chargé de magie, que ce soit ici, ou là-bas, plus loin. Ce n'était pas à cause des sorciers qu'il était parti, mais bien à cause des moldus, qui l'avaient vendu aux russes. Ce désagréable souvenir le força à faire comme la sorcière et à commander un troisième verre. L'alcool balayait les plus terribles maux et les plus mélancoliques souvenirs. Il se saisit de son verre et répondit à Raven en levant son verre à sa santé : « J'en viens à la conclusion que si nous sommes ici, c'est que nous sommes des personnes d'honneur » souleva-t-il justement leur point commun, « et c'est une bonne chose, car il n'est rien de plus dangereux qu'un Homme sans honneur ». Ce faisant, il avala une large gorgée de whisky en secouant la tête. Quelle étrange, étrange soirée qu'il passait. Il baissa ses yeux sur sa montre et soupira. Il avait laissé Mihaela à sa voisine et il lui avait promis de ne pas rentrer trop trop tard. C'est qu'après s'être fait disputé en Roumanie par Madame Lupescu en 1972 pour avoir été trop long à récupérer le petit monstre - il était enfermé dans un bureau de police, en même temps ! - il veillait maintenant à ne plus rentrer bien tard. Mais il lui semblait avoir encore un peu de temps et continua de faire la conversation : « Je peux vous assurer que la moitié des gens à Sainte-Mangouste se retrouvent sur un brancard à cause de la trahison de quelqu'un. Surtout par les temps qui courent. La méfiance est mère de sûreté, je suppose ».

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MessageSujet: Re: Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT  129196351Ven 19 Avr 2019 - 0:49

Les enfants étaient de ce qu’il y avait de plus étonnant. Eliott et elle avaient eu le projet d’en avoir une fois la sorcière un peu mieux installée au Ministère. Finalement, ils avaient eu raison d’attendre. L’ancien Serdaigle parti, il aurait été trop difficile pour elle d’élever un enfant seul convenablement, surtout avec l’éducation qu’elle avait elle-même reçu. Raven n’avait pas vraiment de modèle en la matière, garder les enfants des autres n’était que pure improvisation. Certains lui avaient dit qu’elle avait la fibre maternelle. Certainement s’adoucissait-elle en la présence d’enfants. Ses murs devaient s’abaisser et la rendre plus vulnérable lorsqu’elle portait ces petits êtres sans défense. Devenir la marraine de Moran lui avait sûrement permis de garder un peu les pieds sur terre. Elle devait beaucoup à Arthur et Honora. Ils lui avaient permis de prendre soin d’un enfant en connaissant parfaitement – ou plus ou moins partiellement – ce que Raven avait vécu. Grâce à eux, elle avait pu se dire qu’en terme d’éducation, elle valait mieux que sa grand-mère.
Il se trouve que l’auror fut assez étonnée d’entendre que le sorcier était père. Non pas qu’il n’avait pas une tête de père – car qu’était-ce qu’une tête de père – mais qu’elle l’aurait davantage imaginé auprès d’elle que rester dans un bar. D’après tout ce qu’il disait et selon la logique de la sorcière, sa fille devait être en bas âge. Peut-être était-elle gardée pendant qu’il travaillait, ce qui était fort plausible. Dans tous les cas, l’auror décida de ne pas creuser la piste. Le sorcier parlait de son arrivée en Angleterre avec tant de mélancolie… Non, pas de mélancolie. Raven n’aurait su dire. Il y avait comme de la souffrance, peut-être même un peu de dépit. C’était visiblement un sujet sensible et la sorcière avait suffisamment d’humanité pour ne pas le forcer à parler d’un sujet dont il préférait à priori éviter.
Celui qu’ils venaient de commencer sur les baguettes avait de quoi enrichir la discussion, et il y avait toujours quelque chose à dire les concernant. Raven faisait rouler au creux de sa main sa partenaire dont le manche avait été conçu tout spécialement pour elle par la brillante Gardenia, en remerciement de la robe de bal que la sorcière lui avait conseillée quelques mois plus tôt. Une période où Eden Potter avait été encore en vie. Toutes deux s’étaient aidées dans le deuil, ayant vécu des choses quasi similaires. Mais le soir du Musée, même sa puissante baguette n’avait pu la sauver. En réalité, ils avaient été beaucoup à être impuissants face aux événements. C’était probablement ce qui était le plus frustrant.
– Elle l’est, confirma l’auror sans tourner autour du pot. Bois de chêne rouge, ce n’est pas un bois très courant. Elle tourna son regard vers l’autre. Puis-je vous demander de quoi la vôtre est faite ? Selon la jeune Ollivander, le bois d’une baguette et son cœur en révélait beaucoup sur son possesseur. L’auror était totalement d’accord avec cette pensée.
Raven se demandait comment la jeune fille allait. Gardenia avait eu l’air de vouloir l’éviter au château sans que l’auror ne comprenne pourquoi. Elle avait senti qu’elle lui en voulait pour quelque chose qu’il lui était difficile d’expliquer. L’enterrement de sa mère n’avait pas lieu dans longtemps. Peut-être allait-il être l’occasion pour les deux sorcières d’entamer une discussion. Cette guerre n’épargnait vraiment personne et il était horrible de se dire que même ceux qui n’avaient rien à voir avec tout ça étaient touchés. A Ste Mangouste, elle avait appris que trop de visiteurs lambda du Musée avaient succombé à leurs blessures. Ils s’en prenaient même aux innocents. Mais l’air de rien, la réponse du sorcier la fit relativiser. En Angleterre, ils n’en étaient pas encore au point de s’en prendre aux moldus. Il s’agissait ici principalement d’une guerre entre sorciers et Raven ne voulait pas savoir si les pro-sang-purs avaient l’intention de s’en prendre aux moldus par la suite s’ils gagnaient. L’auror ne voulait pas leur laisser la chance ou la possibilité d’une telle victoire. Cela serait une humiliation totale et une crise pour le monde.
– Je n’ose imaginer ce que cela doit être, répondit Raven en fin de compte. J’espère que vous et votre fille trouverez un peu de réconfort dans notre pays.
Vous, votre fille… Et votre femme ? La question venait de surgir dans sa tête. Mais pour les mêmes raisons que les précédentes, elle ne préféra pas avancer le sujet. Et elle eut raison sans s’en rendre compte.
Et pendant qu’il levait son verre les qualifiant de personnes d’honneur, Raven le leva à son tour et se permit de porter un toast d’une voix un peu plus basse.
– Aux personnes d’honneur, avant d’imiter le sorcier et de prendre une gorgée de vin.
En attendant, des personnes d’honneur qui vont se perdre dans l’alcool, pensa Raven et non à tort. Était-ce pour oublier ces promesses l’espace d’un instant qu’ils se trouvaient là tels des ivrognes en commandant à n’en plus finir ? Ou bien pour ne plus penser pendant quelques heures à la triste ironie de leur destin ? Sûrement un peu des deux.
– Je peux vous assurer que la moitié des gens à Sainte-Mangouste se retrouvent sur un brancard à cause de la trahison de quelqu'un. Surtout par les temps qui courent. La méfiance est mère de sûreté, je suppose.
– Vous avez totalement saisi la chose, acquiesça la sorcière avant de revenir sur le début de sa phrase. Sainte-Mangouste. Etes-vous Médicomage ? ajouta-t-elle en se tournant vers lui.
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Razvan Vacaresco

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MANGEMORT
L'homme n'est libre que de choisir sa servitude.

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MessageSujet: Re: Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT  129196351Ven 19 Avr 2019 - 16:02

Razvan était bien conscient que les gens avaient parfois du mal à le définir au premier coup d'oeil. Ses traits durs donnaient de lui l'impression d'être un homme sans sensibilité ni humour. Pourtant il s'avérait que c'était tout le contraire. Sans doute le considérait-on, à tort bien entendu, comme quelqu'un de brutal voire même de mauvais. Or, c'était l'opposé qui caractérisait le caractère et le comportement du roumain, lequel vouait toute sa vie à aider son prochain. Et d'ailleurs, la même surprise égayait généralement les traits de ses interlocuteurs lorsqu'ils apprenaient qu'il était en fait père d'un enfant un bas âge. Il fut particulièrement reconnaissant à Raven de ne pas poser de question sur sa femme, sujet toujours très délicat alors que la mort de cette dernière était encore férocement ancrée dans la mémoire du médicomage. Le fait est que ce bouleversement d'ordre émotionnel et familial avait fortement ébranlé la force psychologique de Razvan. Vingt-sept ans, des dizaines et des dizaines de patients par jours, un enfant en bas-âge et un deuil sur les épaules, oui, le roumain l'avait mal vécu. Il s'était enfoncé dans une morosité qu'il ne méritait pas et que son caractère n'était pas supposé arborer. Bien qu'il fut toujours un homme prompt à la plaisanterie bien placée, une certaine mélancolie envahissait toujours ses traits durs d'homme de l'Est, comme c'était le cas dans cette conversation. Parler de son pays lui faisait mal parce qu'il n'était venu en Angleterre qu'avec sa fille, alors qu'il aurait dû venir avec sa femme. C'était son rêve à elle et non pas le sien. Pour lui faire plaisir, bien sûr qu'il serait venu, et sans rechigner. Mais venir par obligation et sans elle ? Quel intérêt ? L'intérêt de la survie était sans doute la seule chose qui l'avait poussé à partir.
Il était certes un sorcier et eux étaient des moldus, Razvan n'était pas assez fou pour se considérer supérieur à eux. Grandir dans une famille extrêmement nombreuse, regroupant autant de moldus que de sorciers, l'avait fait relativiser sur leur pseudo-infériorité. Les soviétiques avaient des armes que sa baguette en bois de noyer noir ne pourrait pas stopper. Pas plus que celle de l'anglaise, dont le bois rare semblait encore moins commun en Europe centrale. « Bois de noyer noir » l'informa-t-il gentiment, « ce n'est pas plus courant que la vôtre ». Se pouvait-il que leurs personnalités ne soient pas communes et qu'elles soient de ce fait destinées à se rencontrer ? Le roumain n'irait pas jusque là, mais les ressemblances qu'il lui semblait percevoir entre eux l'alertaient. Non pas pour le rendre méfiant, il ne s'inquiétait pas trop d'elle comme il était celui qui lui avait parlé en premier, mais au contraire pour le rendre curieux. Le cœur de sa propre baguette était en écaille de cornelongue roumain ce qui pouvait paraître ironique pour un homme qui était tout, sauf impulsif. Mais il n'allait pas pousser le vice à lui demander le coeur de celle de Raven. Les baguettes et les sorciers avaient un lien tout particulier qui rendait leur relation intime. On pouvait facilement décoder la personnalité d'un individu simplement en analysant correctement la baguette, que ce soit son bois, ou son cœur. Malheureusement pour lui, il s'y connaissait bien mal dans cet art puisque cela n'avait jamais été son sujet d'étude. Il ne doutait pas, cependant, que quelque soit le cœur de la baguette de la sorcière, celui-ci aurait quelque chose de noble... Crin de licorne, peut-être ?
La conversation des deux sorciers dériva bien rapidement sur la raison de la présence de Razvan en Angleterre et il pouvait entendre le scepticisme de la sorcière comme sa nationalité n'était sans doute pas très courante en Écosse. Mais cela ne le vexa pas, bien au contraire et il répondit d'un geste inutile de la main dans un premier temps, avant d'ajouter avec plus de précision : « Du moment qu'elle se sent bien, moi ça me va ». C'était sans doute la phrase la plus sincère qu'il avait dit depuis longtemps. Razvan ne raisonnait plus non pas par ce qu'il ressentait lui mais parce que Mihaela ressentait elle. Le roumain partait toujours de son avis avant de prendre une décision qui la concernait, bien que concernant la fuite vers l'Angleterre, la petite fille n'avait naturellement pas eu son mot à dire. Par ailleurs, elle était encore trop jeune pour comprendre les réels problèmes auxquels son père faisait face. Mais cela ne l'empêchait pas lui, de raisonner avant tout selon le bonheur de sa fille. Elle grandissait en effet déjà sans mère. Cette absence maternelle, qu'il avait lui-même ressentit en étant enfant, il pouvait la comprendre chez elle. Il estimait que c'était déjà quelque chose de suffisamment lourd à supporter pour une enfant de quelques années à peine. Partant de là, et de ce qu'il avait vécu, le médicomage était sans aucun doute un homme d'honneur. Cela semblait être aussi le cas de Raven et ils trinquèrent ensemble à ce qu'ils semblaient être. En fait, il finit son verre d'une traite, avant que la sorcière ne le relance sur ce qu'il venait de dire.

Le roumain, sans particulièrement le vouloir, avait sous entendu où il travaillait. En soit, il n'avait rien à cacher : il était médicomage, étranger - personne ne pouvait rater son accent - et il était père. Des choses bien banales pour un homme de presque trente ans. Il lui sourit de ce fait. Raven Fawkes avait l'air d'être perspicace. C'était une bonne chose, car ces gens là s'en sortaient le mieux. Ils étaient les plus prudents, et leur discernement les sortait fréquemment de situation très délicates. « En effet. Service de pathologie des sortilèges » précisa-t-il encore. Un nouveau coup d’œil à sa montre lui fit comprendre qu'il était temps de prendre congé de la jolie britannique, et il se leva en sortant de la poche arrière de son jean, un porte-feuille qu'il ouvrit. A l'intérieur de celui-ci se trouvait deux photos, une de sa femme et une de sa fille. Deux photos moldues qui ne bougeaient pas. Mihaela ressemblait assurément beaucoup à sa mère, puisqu'elle avait les mêmes cheveux châtains dorés et la même couleur noisette dans les iris. Il sortit suffisamment d'argent pour payer leur consommation à tous les deux, et récupéra sa baguette qu'il avait abandonné plus tôt devant lui : « Au plaisir de vous revoir, Miss Fawkes » la salua-t-il en accompagnant son au revoir d'un sourire. Il se détourna d'elle en rangeant son porte-feuille, et sortit du petit pub, à l'extérieur duquel il transplana directement pour la capitale anglaise.

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Raven Fawkes

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MessageSujet: Re: Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT Les deux sorciers qui croyaient au destin | RAZVAN | CLÔT  129196351Ven 19 Avr 2019 - 17:44

Décidément, c’était une bien mystérieuse rencontre ce soir. Plus Raven parlait avec lui, moins elle se sentait en danger. Là se situait peut-être le piège. Les années d’expérience lui avaient appris à ne pas se laisser embobiner. La sorcière était aussi comme ça de nature, peut-être pour cela qu’on la qualifiait de rigide ou de froide. Les sentiments n’étaient tout simplement pas son truc, on ne pouvait pas dire qu’elle avait été élevée dans la joie, l’amour et la bonne humeur. Cela sonnait un peu comme des contes de fées à ses yeux, sans offense aux fées bien qu’elles fussent des créatures qui ne servaient pas à grand-chose – c’était la réalité. L’auror avait bien sûr goûté à tout ça. L’amour. L’amitié. Le repos, tout simplement. Mais comme pour beaucoup, les belles choses avaient une fin. Depuis, Raven avait tendance à les fuir comme la peste. Pourquoi s’engager, s’enflammer pour une histoire qui, au final, n’aboutissait à rien si ce n’était le désespoir et la souffrance ? Un brin pessimiste la Fawkes à certains moments, surtout lorsque l’alcool entrait en jeu. On disait qu’on avait qu’une vie, qu’il fallait la vivre entièrement, profiter de chaque instant. Profiter, ça elle ne savait pas. Ce qu’elle savait, c’est qu’elle pensait lui avoir donné un sens. Son métier était plus prenant que n’importe quel autre. Ce n’était pas pour autant qu’elle négligeait ou rabaissait ses collègues commerçants ou du Ministère, loin de là. Mais la pression était notamment présente au Bureau et au sein du Département de la Justice car le secteur se devait de garantir la sécurité à toute la communauté sorcière britannique. Rien que ça. Ce lourd poids lâché sur les épaules d’employés bien trop peu nombreux pour se promettre de tenir celle annoncée à leurs proches. Si certaines promesses restaient incertaines, Raven tenait à respecter celle faite sur la tombe d’Eliott lors de son enterrement : lui rendre justice. Elle avait pensé y être parvenue quelques années en arrière. Ce n’était finalement pas le cas. Et sa baguette, aussi puissante que ce qu’elle décrivait, ne l’avait pourtant pas empêchée de finir à Sainte-Mangouste. C’était là la triste ironie du sort. Tout avait ses limites.
– Effectivement, appuya Raven Fawkes en prenant connaissance du bois de la baguette du Roumain. Plus la discussion avançait et plus ces deux-là avaient des points communs que Raven n’attendait pas spécialement. Dire que cela allait même jusqu’à la singularité de leur partenaire était plutôt amusant, même si l’auror ne le montra pas. Des bois singuliers pour des personnes singulières, Ollivander a tendance à dire. C’est aussi ce qui se disait de coutume.

Raven se sentit néanmoins touchée par l’attention que portait l’homme envers sa fille. Il n’y avait rien de plus beau que l’amour des parents pour leurs enfants, elle devait bien l’admettre même si elle n’avait jamais connu ça. S’il avait fait tout ça pour elle, l’auror ne pouvait que le respecter, même si elle ne le connaissait pas. Et elle sentait qu’il n’était pas le genre de personne à mentir à ce sujet, à moins de ne pas avoir de cœur. Elle sentait aussi lorsqu’il ne fallait pas aller trop loin, et visiblement parler des histoires familiales n’était pas quelque chose de bien joyeux. Un peu comme elle, au final. Était-il possible qu’ils aient relativement le même vécu ? Elle optait plutôt pour le fait qu’ils semblaient percevoir les choses de la même manière. Cela avait un côté réconfortant, l’air de rien.
– En effet. Service de pathologie des sortilèges.
Service de pathologie des sortilèges, hein. Dans ce cas, il devait certainement connaître le Médicomage Dearborn, celui qui l’avait soignée de sa blessure au dos quelques mois plus tôt. Celui aussi qui lui avait redonné foi et qui l’avait convaincue de ne pas abandonner. Elle se demanda si ces deux-là s’entendaient bien.
– Je vois, fut sa seule réponse. Inconsciemment, Raven notait tout dans sa tête au cas où elle recroiserait son prénom quelque part.
Mais il se faisait tard et la sorcière ne pensait pas rester ici éternellement. Cela sembla aussi être la pensée du Roumain qui, sans vraiment lui demander, lui paya également ses consommations. Gentleman en plus de ça. Ou bien un piège tendu pour l’amadouer. Par pure vigilance, elle opta pour la seconde option et répondit à son sourire par un autre sourire, moins prononcé que son compagnon de bar cependant. Ce n’était pas en un soir que l’auror allait devenir expressive. Elle gardait son aura mystérieuse.
– Au plaisir.
Avant d’entendre, quelques instants plus tard, le crac caractéristique du transplanage. C’était une bien étrange soirée.

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