Bartemius faisait une insomnie. Encore. Cela arrivait de plus en plus souvent. Il ne parvenait à ne s'endormir qu'à une heure tardive. Cette nuit là, il avait renoncé à essayer de dormir. Il allait lire en attendant le sommeil arriver. Comme il ne voulait pas réveiller ses camarades de dortoir, il alla dans la Salle Commune où il se posa près du feu de cheminée pour se réchauffer le corps. Plus le temps passait, moins il supportait le froid. Il aimait la fermeté du sol. Il ouvrit son livre et commença à le lire silencieusement.
Au milieu du silence, il entendit une porte s'ouvrir et se fermer. Il ne leva pas les yeux, se contentant d'écouter les mouvements. Il ne leva le nez de son livre que quand il entendit la personne s'affaler dans le canapé tout près de lui. Il s'agissait en l'occurrence de Louisa Hurley. Celle-ci fit un grand bond quand elle remarqua la présence du jeune homme, se redressant face à lui tandis qu'il restait parfaitement immobile. Elle le questionna ensuite, se laissant retomber sur le canapé.
« Je pourrais te poser la même question. Il est tard. Tu ne devrais pas être dans ton lit ? »
C'était assez régulier qu'il vienne lire dans la Salle Commune en pleine lui. Mais elle, il ne l'avait jamais vue debout en plein milieu de la nuit. Pourtant, il en avait vu quelques uns des élèves nocturnes !
« Et j'étais là depuis le début. » lui signala-t-il, comme elle avait l'air de croire qu'il avait transplaner de son lit jusqu'à sous nez.
Il referma son livre en la regardant.

« Ca ne m'étonne pas. Je trouve qu'elle respire bruyamment. » avoua-t-il à Louisa qui avait dit que Vespyr ronflait.
La ronfleuse n'avait pas les oreilles qui sifflaient, à cet instant ? Louisa lui demanda d'un ton presque accusateur ce que lui faisait là. Pourquoi les gens avaient-ils absolument besoin de raison à tout ? Pourquoi ne pouvaient-ils pas déduire les choses d'eux-même ?
« Je n'arrive pas à dormir. » répondit-il. « Et sans avoir à entendre les ronflements de mes camarades. »
Il avait de la chance de ce point de vu là. Ou il aurait probablement fait des insomnies pendant toute sa scolarité entre les murs de Poudlard. Louisa, sans scrupule, lui proposa une barre chocolatée appartenant à sa camarade de dortoir. Elle en ricana comme une hyène et en avala de travers. Le karma. Bartemius retint un rire, déguisé alors en mince sourire.
« Je veux bien. » dit-il en prenant la barre chocolatée pour ma déballer. « Chez moi il n'y a pratiquement jamais ce genre de chose. » confit-il après avoir croqué une première fois dans la barre.
Artemis tenait énormément à ce qu'on son fils unique mange équilibré et n'ait aucune carie. Si ce n'était les fruits, les sucreries se faisaient rares au manoir Croupton. Les barres chocolatées n'étaient pas pour ces gens là. Et puis Mr. Croupton n'aimait pas ça.

« Ça m'arrive assez régulièrement, oui. Je fais souvent des insomnies. »
Bartemius aimait être dans la Salle Commune à cette heure là. La majorité du temps, il n'y avait personne. La pièce était silencieuse, avec seulement les crépitements du feu de cheminée pour perturber ce calme. C'était très détendant et contrastant avec l'agitation de la journée.
Il accepta la friandise que lui proposait Louisa en lui avouant qu'il n'avait pas vraiment le loisir d'en manger. La jeune fille était stupéfaite. Comment pouvait-on, à leur âge, se passer de tant de sucre ? Bartemius opina quand elle lui demanda s'il ne mangeait jamais de bonbons ou de barres chocolatées. En goûtant celle qu'elle lui avait donné, il la trouva très sucrée. Il aimait bien. Elle s'enquit de savoir si c'était par rapport à son père. A vrai dire, ce dernier ne s'était jamais exprimé véritablement sur la question. Mais il avait senti à de nombreuses reprises son regard désapprobateur quand il surprenait son fils avec "ces cochonneries".
« Il n'a juste pas l'air d'apprécier. Du coup il n'y en a jamais. »
La théorie de sa camarade le fit sourire. En vérité, ces sucreries étaient associées à de la malbouffe. Et la malbouffe était la nourriture des pauvres. Les Croupton valaient mieux que cela.
« Je suis sûr que ça lui passerait complètement au dessus de la tête. Tant que je me fais oublier, ce n'est pas son problème. »
Cela n'aurait été pour Senior qu'une déception parmi tant d'autre. Le directeur du département de la justice magique ne considérait pratiquement pas son fils comme tel. S'il prenait du poids, cela n'aurait été qu'une raison supplémentaire pour l'ignorer. Elle était belle, la relation père-fils ! Le juste reflet de la vie de famille chez les Croupton dans laquelle seule la mère tenait à mettre une cohésion.