Bon d'accord, j'ai pas le droit de me promener dans les couloirs la nuit, c'est vrai, je l'avoue. Et oui, me diriger vers les dortoirs des Serpentards juste parce que je suis en colère contre Graham et Louisa, c'est stupide, je le sais. Je pensais quoi, en venant ici ? Que je la verrai et que je pourrai l'embêter pour passer mes nerfs sur sa jolie petite tête blonde ? Non mais n'imorte quoi, vraiment ! En plus on est en pleine nuit, je pourrai me faire choper par un préfet, ou même par Picott. Je suis vraiment stupide, elle me rend stupide... Pas Louisa hein ! La colère que je ressens ! Pas elle, attention. Bref, je suis dans le couloir des cachots, pas loin de ses foutus dortoirs des serpents. Depuis ma discussion animée avec Graham, je n'ai qu'une envie : voir Louisa et lui dire ma façon de penser ! D'ailleurs, c'est quoi la façon de penser ? Roh par Merlin je suis trop bizarre ces temps-ci, c'est vraiment pas possible !
Soudain, j'entend un bruit qui me sort de mes pensées. La porte de la salle commune des verts s'ouvre, et je me colle contre le mur en espérant ne pas tomber sur leur préfet ! J'entends des tout petits bruits de pas, vraiment minuscules, et je me penche pour regarder. Il y a un raton-laveur dans le couloir. Un raton-laveur vient de sortir de chez les Serpentard. Un raton-laveur. Et ça choque personne ? C'est vraiment le zoo, cette école ! Jamais ça ne serait arrivé à mon école privée d'humains normaux. Et là, un truc encore plus fou que juste un raton-laveur sortant d'un dortoir se produit : il se change, il se transforme ! En homme ! Un mec blond, avec une carrure sportif... Je le reconnais, même dans la pénombre : c'est un professeur, celui d'une option pourrie... Arith quelque chose... Professeurs Greengrass ! Qu'est-ce qu'il faisait chez les Serpentards ?! Soudain il arrive devant moi, j'étais trop surpris pour me cacher de nouveau... Il me voit, je suis vraiment dans la panade...

Orion Greengrass était plutôt fier de lui : il venait de se venger de la petit Louisa Hurley, ce petit monstre en jupon qui l'avait embrassé par surprise plus tôt dans la journée et qui risquait de ruiner sa carrière de professeur si qui que ce soit apprenait ça. pour sa vengeance, le beau blond s'était introduit dans le dortoir de la demoiselle, changé en raton-laveur évidemment, et lui avait donné de nombreuses claques sur le visage. Il devait bien admettre qu'il s'était franchement bien amusé et avait retrouvé son âme d'enfant. Il fallait avouer que déonthologiquement parlant, c'était très discutable... Aller dans les dortoirs des filles la nuit pour aller s'asseoir sur le buste de l'une d'elles... D'accord, c'était vraiment très discutable ! Mais heureusement, Orion ne pensait pas du tout à mal. Il voulait juste se venger, et il l'avait fait, donc il était satisfait. De plus, comme son pouvoir d'animagus n'était connu de personne au château, jamais il ne serait découvert, ce qui tombait vraiment bien. Orion pensait donc être tranquille : Louisa ne se vanterai jamais d'avoir embrassé le professeur puisqu'elle s'était faite agressée par un animal à cause de ça et Orion ne serait jamais embêté à cause de cela, tout était donc parfait.
Le professeur arithmomancie sorti de la salle commune des verts, toujours en raton-laveur, avant de finalement redevenir lui-même après avoir jeté un rapide coup d’œil dans les couloirs, déserts à cette heure tardive. Il s'étira quelque peu avant d'avancer dans le corridor. Soudain il sembla voir quelque chose devant lui et se figea. Il y avait un élève qui le regardait fixement, visiblement choqué de le voir sortir des dortoirs, et il y avait de quoi ! C'était pire encore qu'une élève lui volant un baiser là ! Orion vint se planter devant lui, le surplombant de toute sa hauteur. "Que faites-vous ici ?" demanda-t-il d'une voix autoritaire, espérant qu'il venait seulement d'arriver et qu'il n'avait rien vu qui pouvait porter à confusion...

Il est là, en face de moi, et il me demande ce que je fais ici. Ce que je fais ici ?! C'est pas plutôt à moi de demander ça ? Je veux dire : je viens de voir un professeur, un adulte donc, sortir de la salle commune d'une maison en pleine nuit, changé en raton-laveur avant de redevenir humain. Et c'est lui qui me demande ce que je fais là avec un air réprobateur ? Dites-moi que c'est une blague ! Je fronce les sourcils et le regarde avec toute la haine que je peux mettre dans un regard. "Je viens voir s'il y a pas des comportements bizarres à la sortie des dortoir, en pleine nuit..." je dis, avec un aplomb que je ne me connaissais pas face à un professeur, quoi que... Et si ce mec était un prédateur sexuel qui aimait les filles jeunes ? S'il allait les voir la nuit ? Ou même les garçons, d'ailleurs. Un frisson me parcours le dos et je détourne le regard avec un léger rire nerveux en passant ma main dans mes cheveux. "En fait j'avais juste besoin de me dégourdir les jambes" je déclara en haussant les épaules, espérant qu'il comprendrait que oui, c'était une raison tout à fait valable pour enfreindre une règle, bien sûr !
Je le vois souffler et se passer la main dans les cheveux d'un air nerveux, comme moi en faite. Aucune personnalité, ce professeur. Il soupire avant de reposer les yeux sur moi. Il cherche ses mots, visiblement.