Glinda pesa le pour et le contre de lui faire un prix pendant un instant. D'un côté, le bilan à la fin de la journée serait un peu moins positif que ce qu'elle avait imaginé. Sur le court terme, c'était moins rentable pour elle. Mais bon, un geste commercial lui assurait plus facilement la fidélité du client et sur le long terme, c’était un très bon point pour elle et pour la boutique. Et puis si ça lui assurait le même sourire que lui réserva Octavius à ce moment-là, il ne lui en fallait pas plus pour être convaincue !
« Hmm, je pourrais sûrement faire un geste pour quelqu’un avec bon goût et en passe de devenir un si bon client ! » fit-elle avec innocence en sachant d’avance qu’elle lui accorderait pour sûr un rabais plus qu’acceptable.
Ils rassemblèrent ensemble de nombreuses pièces, quand Miss Byers fit irruption dans la boutique et quémanda après la petite vendeuse. Celle-ci lui expliqua aussitôt qu’elle avait été conviée à une soirée de travail de son mari et qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’elle pouvait mettre : ni du dress code que les autres emprunteraient, ni même de ses envies. Elle comptait pour ainsi dire sur Glinda pour deviner ce qui serait le plus adapté et ne pas être en décalage le soir venu. Glinda avait ainsi été retenue tout le long des essayages d’Octavius, à poser des questions à Miss Byers sur le métier de son mari, sur les invités qui seraient présents, sur le lieu de la réception et le programme, pour y voir un peu plus clair, avant de proposer plusieurs robes à la sorcière qui était très difficile…
Enfin, elle avait pu se libérer pour retourner voir Octavius qui patientait à la caisse quand Miss Byers avait décidé de réessayer toutes les robes sélectionnées. Celui-ci avait réuni une belle collection de vêtements pour compléter sa garde robe et Glinda n’osa s’imaginer combien il gagnait pour pouvoir dépenser autant d’argent d’un coup : son salaire de vendeuse à Gaichiffon n’aurait jamais été suffisant, à moins qu’elle se nourrisse d’air pendant deux semaines. Au total, il y en avait pour 68 gallions, 2 mornilles et 26 noises. Elle se trouva bien embêtée de devoir faire une remise sur un tel total. Pendant qu’elle faisait ses calculs, elle ne put s’empêcher de demander d’un air innocent :
« Et du coup, tu travailles dans quoi en ce moment ? » avant de déclarer : « Allez, on peut arrondir à 63 gallions tout rond ! »
Ca représentait quand même un peu moins de 10% de la facture !