Une longue après-midi à Poudlard comme il y en avait tant. Le temps semblait de plus en plus clément à mesure que le printemps arrivait et les élèves pouvaient enfin profiter du parc qui était à présent envahi de personnes bruyantes que je n'appréciais guère. Heureusement pour moi, je n'avais pas prévu de m'y attarder et je continuais mon chemin, sourde aux braillements incessants. Je longeais les arbres appréciant cette nouvelle quiétude. A mesure que le parc s'éloignait, je me rapprochais de mon but, le lac. J'avais découvert il y a deux ans un petit coin tranquille à l'abri des indiscrets et à l'ombre d'un arbre, un lieu parfait pour se retrouver avec soi-même ou pour apprécier le lieu sans être dérangé chaque instant. Ce lieu était son havre de paix dans cette fourmilière qui me fatiguait souvent bien trop. J'arrivais enfin et m'assis à mi-distance de l'arbre et du lac. Seulement je n'étais pas seule, j'avais partagé cet endroit avec mon acolyte dans la mesure où j'étais sûre qu'il ne me dérangerait pas. Elmyr MacFusty, héritier du plus puissant clan de dragons du monde et figure respecté du monde de sorcier par son pouvoir et sa fortune. Jeune homme toujours bien entouré qui malheureusement pour lui n'appréciait pas plus que moi de se mêler en société de faire la conversation, en bref toutes ses choses inutiles et futiles. Ma rencontre avec lui m'avait permis de rencontrer quelqu'un qui me ressemblait, avec qui je pouvais partager un silence et qui est vite devenu un ami à mes yeux. Depuis ce jour, nous nous retrouvons régulièrement, nous n'échangions que quelques mots mais cela nous convenaient à l'un comme à l'autre parfaitement. Avec lui, pas de faux semblants, pas de blabla, cela me permettait de lire au calme en solitaire mais à deux. "Salut" je m'assis, ouvrit mon livre et commença à lire me plongeant dans l'univers passionnant des premiers grands sorciers qui ont marqué notre histoire.

Il ne me fallut que quelques secondes pour me retrouver complètement plongé dans mon ouvrage. Je n'entendais plus les bruits au loin, je ressentais simplement la brise qui agitait mes cheveux et qui apportait une fraîcheur bienvenue. Seulement, je n’avais pas cette quiétude qui me portaient chaque fois que nos chemins se rencontraient. Pourquoi ? Je n’en avais pas la moindre idée, le sujet était pourtant un de mes préférés, l’endroit parfait et la compagnie des plus agréables. J’essaya de me concentrer en lisant et relisant un paragraphe parlant d'un botaniste dont le nom m'était inconnu mais qui avait révolutionné la manière de s’occuper des mandragores. J'aimais le savoir, c’était une relation à sens unique qui ne demandais aucun effort sauf de la passion. Je lisais et j'apprenais, c’était tout, rien de plus complexe que ça. J'avais beau emmagasiner des informations, je ne m'en lassais jamais et je n’oubliais jamais rien. Et pourtant aujourd'hui rien. Je n’y arrivais pas, était ce à cause de ce garçon qui m’avait encore demandé de sortir avec lui, il n'avait reçu de ma part qu'un nouveau refus, ce dont à quoi il devait s'attendre s’il me connaissait un tant soit peu. Pourquoi tout n’était pas aussi simple qu’avec Elmyr. Sans attente, sans prise de tête, simplement le plaisir d’être avec l’autre, sans demande extravagante. La solitude me convenait très bien et lui au moins le comprenait. Ce constat fait, je me replongea dans mon livre mais cela ne fut pas bien long car je fus coupé par une intervention d'Elmyr. Chose rare et surprenante pour ne pas dire quelque peu perturbante. Surprise par tant d’audace de sa part. Je replia mon livre en retenant page 326 et lui montre la couverture. « L’encyclopédie des sorciers du 18eme siècle". C'est un sujet qui t’intéresse ? » demandais-je me faisant la réflexion que seul l’attrait du contenu aurait pu le conduire à me parler. Je le regardais, il semblait la tout en étant un peu ailleurs comme à son habitude d'ailleurs. Il ne tenait pas de livre er semblait partagé entre l'horizon, les pâquerettes ainsi que moi et mon livre dans sa vision.