Les cours de la journée sont enfin terminés. T'es pas mécontent. Malgré tes bons résultats dans la plupart des matières, tu ne peux t'empêcher de t'ennuyer profondément dès lors que tu te retrouves assis sur une chaise à gratter ta plume sur un parchemin. En plus, comme si ce n'était pas suffisant, durant les cours, tu ne peux pas t'éloigner de tes camarades autant que tu le voudrais. Pourtant, la plupart a bien compris qu'il ne fallait pas trop s'approcher, la majorité du temps tu te retrouves sans voisin direct, et c'est sans doute ce qui te permet de tenir. Enfin, ça, et les petits dessins qui se retrouvent un peu partout sur tes parchemins de notes quand t'as décidé qu'une partie en question ne t'intéressait pas et donc que tu la laisses de côté, préférant mettre en application tes talents très discutables de dessinateur. Il faut dire que ce n'est pas le dessin en lui-même qui t'importe, mais bien le coup de baguette qui finit toujours par lui donner vie. T'adores voir tes bonhommes difformes prendre vie et voler sur des balais à la forme toute aussi discutable.

T'es rentré directement à ton dortoir, fouillant les moindres recoins de ce dernier en espérant mettre la main sur une fiole de philtre de paix. Malheureusement, t'as dû avaler la dernière ce matin, parce que t'es bien incapable d'en trouver une. Tu sens la pression qui monte, tu détestes être à court, et t'as aucune envie de te retrouver à faire semblant de t'entraîner aux potions en cette fin d'après-midi ensoleillée. Surtout que as horreur de te retrouver derrière un chaudron, et que, malgré le fait que tu réussisses celle-ci pas trop mal, ses effets s'estompent bien plus rapidement qu'ils ne devraient, et sont moins puissants que prévus. Tu te dis depuis quelques temps que tu ferais bien de trouver quelqu'un pour les faire à ta place. Quelqu'un de plus doué, et qui ne posera pas trop de questions. Et qui acceptera de t'aider, aussi. C'est pas franchement une mince affaire, les gens qui t'apprécient se comptent sur les doigts d'une main. Faut dire que tu mets un point d'honneur à être particulièrement désagréable avec tous ceux qui essaient de venir te taper la discute alors que tu préfères amplement être seul. Finalement, un seul et unique nom t'es venu à l'esprit : Dawkins. Oh, évidemment, elle ne fait pas partie des gens qui t'ont approché. D'ailleurs, elle semble toute aussi solitaire que toi. Mais t'es persuadé de pouvoir trouver un moyen pour qu'elle accepte de t'aider.

C'est donc tout naturellement que tu t'es mis à sa recherche. T'as bien remarqué qu'elle semblait apprécier les animaux tout autant que toi. Vous êtes ensemble en cours de Soins aux Créatures Magiques, et il est difficile de passer à côté de quelqu'un qui aime s'occuper des créatures en question. Tu le vois tout de suite. Parce que l'idée que quelqu'un ayant de mauvaises intentions envers l'espèce animale soit autorisée à participer à ce cours te débecte au plus haut point. T'as toujours peur qu'un imbécile finisse par blesser une créature, intentionnellement ou non. Avec Dawkins, quelques coups d'oeil ont suffit à te rassurer. Après un tour rapide du côté de la Salle Commune des Poufsouffles où t'as fait un arrêt pour demander aux Blaireaux qui sortaient si elle était dans le coin, tu te rends à l'évidence : t'es pas franchement prêt de la trouver. Tu pousses un soupir, enfonçant tes mains dans les poches de ta robe de sorcier après l'avoir époussetée de quelques poussières imaginaires. T'es pas franchement pressé, c'est pas comme si t'étais complètement accro non plus. Mais t'aimerais bien régler cette histoire au plus vite quand même, histoire d'aller profiter des derniers rayons de soleil de la journée.

Tu n'as pas plus de chances en passant par la Grande Salle. N'ayant aucune envie de te taper une vérification de tous les étages du château, tu décides de commencer tes recherches dans le parc. Après tout, autant allier l'utile à l'agréable. Enfin, l'agréable... Ce le serait sans doute plus si t'avais pas l'impression que tous les élèves de Poudlard se sont donnés le mot pour se retrouver dans le parc, emplissant le lieu de bavardages futiles bien trop forts à ton goût. Décidément, t'as du mal à supporter les gens. Tu commences par la chercher du côté du Saule Cogneur, puis celui du lac. Tu fais des détours pour éviter les petits groupes formés par les autres, essayant de faire abstraction du brouhaha ambiant. Finalement, tu t'éloignes au maximum de tes camarades, t'approchant de la lisière de la Forêt Interdite. Et en passant non loin de l'enclos des Hippogriffes utilisés justement pour le cours de Soins aux Créatures Magiques, tu finis par découvrir la silhouette tant recherchée. Tu t'approches alors, la hélant sans plus de cérémonie.

- Dawkins ! J'te cherchais justement. J'ai un marché à te proposer.

T'as planté ton regard dans le sien, juste le temps d'annoncer la couleur. Tu commences directement par la raison de ta venue, c'est pas ton délire les conventions sociales, demander aux gens comment ils vont et tout ça. Déjà parce que tu t'en fous, et ensuite... Ouais, non, il n'y a qu'une seule raison. Bref, tu détournes rapidement le regard, uniquement le temps de sauter lestement de l'autre côté de la barrière. Sitôt les deux pieds ancrés dans le sol, tu t'inclines devant les créatures hybrides qui te font face, n'ayant aucune envie de les effrayer ou de leur donner l'impression que tu voudrais leur manquer de respect. Les Hippogriffes sont majestueux. Et il est facile de savoir à quoi s'en tenir avec eux, bien plus facile qu'avec tes pairs. Tu passes souvent les voir, parfois avec quelques bouts de viandes volés en cuisine. Ce n'est guère le cas aujourd'hui, mais ça ne les empêche pas de répondre à ton salut. Tu t'approches alors de l'un d'eux pour lui caresser le bec avec un léger sourire tout en reprenant.

- T'es douée en potions, pas vrai ?

Jyn avait passé sa matinée à maugréer contre Dave Gonjon qui s'était encore fait remarquer par un formidable manque d'intelligence à la table des Gryffondors lorsqu'il l'avait interpellé avec l'habituel titre qu'il lui donnait, à savoir "nain jaune". La galloise était certes petite, mais elle en avait dans le coffre, et elle lui avait clairement fait comprendre ce qu'elle pensait de ce grossier adjectif en lui envoyant une tartine beurrée et confiturée dans les cheveux. Maline, elle s'était de suite enfuit, les mains pleines de scones. Elle aurait bien voulu les partager avec Ambrosius Flint mais elle ne l'avait pas trouvé, et le coeur brisé, l'orpheline les avait fini seule en laissant derrière elle plein de miettes dans la salle commune. La question qui planait dans sa tête blonde était celle de savoir ce qu'elle pourrait faire pour attirer encore l'attention du directeur. Ou bien comment faire pour trouver de l'argent et le soudoyer pour qu'il la renvoie dans le plus grand des secrets. Malheureusement, elle doutait que cette issue soit possible. Le Professeur Dumbledore lui paraissait être un homme plus intègre qu'elle-même ne le sera jamais. Le fantasque rêve de le voir lui sourire malicieusement en acquiesçant lui paraissait non seulement être improbable, mais également fantasmatique. Ses pieds l'avaient mystérieusement conduis jusqu'à l'orée de la forêt interdite, prêt de l'enclos des hippogriffes.
Jyn détestait profondément et passionnément la magie. Pourtant, dès lors que l'on parlait d'animaux magiques, ses yeux bleus s'éclairaient d'une joie étrange voire presque tout aussi animale que celle qui dansait dans les créatures fières qui la regardaient de derrière la barrière. Après s'être inclinée devant eux, laissant derrière elle une fierté que seule une petite celte pouvait avoir, elle grimpa sur l'enclos et s'assit dessus pour les regarder. Un bel hippogriffe s'approcha lentement d'elle et elle admira pendant de longues secondes les reflets oranges sur son plumage de couleur pourtant grise. Lorsqu'on interrompit largement trop vite son admiration de l'animal, l'orpheline poufsouffle se retourna avec un air sévère pour lui répondre sèchement : « La ferme ! Tu vas leur faire peur ! ». Ce garçon dont elle ne se rappelait pas le nom - mais qui était assurément dans son groupe de soin aux créatures magiques pourtant ! - s'approchait dangereusement d'elle sans savoir, apparemment qu'elle était aussi farouche qu'un hippogriffe et, méfiante, elle sauta dans l'enclos pour mettre une distance de sécurité entre eux. Jyn ne portait jamais sa baguette sur elle, et l'abandonnait toujours sur sa table de chevet lorsqu'elle n'avait pas cours. Cela conduisait à des situations souvent ridicule où les Serpentards la harcelaient pour se moquer de son côté moldu. Elle plissa les yeux devant la question du Serpentard pour se reculer d'un pas ou deux. Elle était prête à partir en courant se réfugier dans la forêt interdite où elle se baladait un peu trop souvent aux yeux d'Apollon Picott. Aussi se contenta-t-elle d'un regard suspicieux en haussant les épaules, sans rien dire de plus. La jeune fille se recula encore pour disparaître derrière l'hippogriffe qu'elle admirait précédemment. Si Stolas Hopkins espérait captiver son attention, il allait devoir faire d'autres efforts...


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Ok, visiblement, la gamine est incapable de répondre à ta question. Elle n'était pourtant pas bien compliquée. Tu lui lances un regard blasé tandis que l'Hippogriffe que tu caresses te donne quelques coups de tête dans le torse, visiblement à la recherche de quelque chose qu'il a l'habitude de trouver sur toi. Tu ne peux empêcher un léger rire de passer tes lèvres devant la réaction de la créature. A croire que, peu importe la situation, l'estomac passe avant tout pour n'importe qui. Tu le repousses légèrement, avec douceur, uniquement pour lui montrer les poches vides de ta robe de sorcier.

- Désolé Grand, j'ai rien du tout aujourd'hui, j'avais pas prévu de venir ici.

Tu te tournes à nouveau vers ta camarade qui a... Disparu. Non mais sérieusement, elle a cru que t'étais venu ici pour jouer à cache-cache ou quoi ? Qu'est-ce qu'elle a cette gamine, à être toujours aussi bizarre ? Tu l'as même pas menacée qu'elle se planque, sérieux... Elle est cependant rapidement repérable derrière l'une des bestioles. Après une dernière tape amicale sur le coup de l'Hippogriffe que tu avais caressé, tu t'approches de l'autre, uniquement pour te rapprocher de Dawkins qui commence déjà à te courir sur le système. Mais tu gardes ton calme, une fois n'est pas coutume. Les animaux ressentent les émotions et l'état d'esprit des gens, tu le sais très bien. T'as pas envie d'effrayer les Hippogriffes, ou de partager ta colère latente avec eux. Aussi tu te contentes de reprendre, comme si de rien n'était, sur un ton clairement moqueur.

- C'est vrai qu'ils ont l'air super effrayés... Mais bizarrement pas autant que toi.

Petit constat, jamais bien plaisant à entendre. Mais pour sa défense, tu passes bien plus de temps avec les créatures volantes qu'avec elle, donc finalement sa méfiance est compréhensible. Elle n'a pourtant rien à craindre de toi si elle ne cherche pas à te nuire. T'es plutôt calme comme mec quand on t'énerve pas. Sauf que quand dès tes premières paroles on te dit de la fermer, clairement, on commence mal. Heureusement pour elle, Dawkins est connue pour être une véritable sauvage, donc tu ne le prends pas trop personnellement. N'empêche, pour elle comme pour toi, si votre échange pouvait être le plus court possible, ce serait sans doute le mieux. Aussi, plutôt que de réitérer directement ta question, tu passes au marché que tu venais lui proposer. Libre à elle d'accepter ou non, ou de fuir comme une lâche. Au pire, tu trouveras bien un autre potionniste pour te venir en aide.

- T'as l'air de vouloir t'attirer des ennuis. J'peux t'aider à foutre le boxon, j'suis plutôt doué pour ça. J'ai juste besoin que tu me fasses quelques potions en échange.

Tu n'attends pas de réponse pour ressortir de l'enclos. T'aimes autant la laisser réfléchir. De toute manière, t'as autre chose à faire en attendant. Tu te diriges droit vers la réserve de Brûlopot. Evidemment, elle est fermée à clé. Mais tu sors rapidement ta baguette magique pour déverrouiller la serrure. Une fois à l'intérieur, tu ne tardes pas à trouver ce que tu cherches. Plusieurs cadavres de rongeurs sont suspendus, et tu les décroches rapidement, t'emplissant les bras avant de sortir en refermant la porte derrière toi d'un coup de baguette. Tu n'as même pas vérifié si personne aux alentours ne regardait. Au pire, tu ne risques pas grand chose, vouloir nourrir des Hippogriffes n'est pas un crime. Tu reviens vers l'enclos des bêtes alors qu'une bonne quinzaine de minutes s'est écoulée, et tu pénètres à nouveau dedans pour balancer quelques rongeurs aux animaux. Sans même un regard pour Dawkins, tu demandes :

- Alors ?

Les yeux bleus farouches de Jyn Dawkins suivaient de manière suspicieuse les moindres faits et gestes du Serpentard qui se trouvait trop proche d'elle. Sa proximité se trouvait intolérable pour la jeune fille qui sauta de l'enclos pour disparaître derrière les hippogriffes. Les majestueuses créatures, pensait-elle, la protégeraient bien contre ce genre d'intrusion personnelles, n'est-ce pas ? Plusieurs stratégies différentes apparaissaient dans son cerveau en clignotant pour la forcer à choisir l'une d'entre elle : la première proposition - et il se trouvait que c'était la plus alléchante ! - lui dictait de l'ignorer et de ne point lui répondre. Après tout, agacé, et vaincu, il finirait par revenir de là où il venait et elle aurait la paix. Cette stratégie était sa préférée mais il arrivait qu'elle échoue face à quelqu'un de relativement insistant... Comme Wilda. Wilda n'en avait rien eut à faire de ses silences prolongés et de ses violentes explosions de colère. A la grande surprise de Jyn, elle avait même semblé s'attacher à elle, au point même qu'elle lui avoue la vérité sur ses parents. La petite galloise ne comprenait toujours pas ce qui lui était passé par la tête, et plus elle y pensait, et plus elle était en colère. Contre Wilda pour l'avoir, d'une certaine manière, poussé dans ses retranchements et contre elle-même pour avoir cédé si facilement. La seconde proposition était la plus agressive, elle consistait surtout à répondre violemment au garçon pour qu'il s'en aille. C'était sur cette voie qu'elle s'était engagée de prime abord, mais le voyant tourner, et virer près de l'enclos, la Poufsouffle s'était faite une raison. Tant pis. « J'ai pas peur de toi ! » siffla-t-elle avec la virulence d'un dragon en disparaissant à nouveau derrière une autre créature. Elle caressa l'aile d'une des créature d'un air pensif, tout en gardant ses yeux posés sur le Serpentard. Jyn ne faisait pas confiance à cette maison. C'étaient les pires. Ce garçon était certes son camarade en cours de soins aux créatures magiques, ce n'étaient pas quelques mots sur les botrucs qui allaient faire d'eux des amis, ou même des connaissances. La jeune fille se plaisait à fuir toute société et elle n'attendait que cela de fuir pour aller vivre sa vie chez les moldus. Le garçon continua d'un air que l'orpheline considéra comme paisible. Elle n'aimait pas les gens paisibles. Ils étaient hypocrites. Plissant les yeux, elle attira l'hippogriffe vers elle, comme pour être certaine qu'il ne s'approcherait pas davantage. Néanmoins, elle n'avait d'autre choix que d'écouter ce qu'il avait à dire. « Qu'est-ce que tu veux ? Qui te dit que j'ai besoin de toi ? Je n'accepterai rien tant que je ne saurais pas tout » répondit-elle avec la hargne qui la caractérisait toujours. Il y avait anguille sous roche.

Tu lèves les yeux au ciel lorsqu'elle te crache qu'elle n'a pas peur de toi. Elle essaie de convaincre qui, là ? Même elle elle n'y croit pas, t'en es persuadé. T'as la flemme d'argumenter pendant trois plombes, et t'es pas franchement du genre patient avec les gens, d'autant plus lorsqu'ils sont si... Inaccessibles. Comment t'es sensé savoir ce qu'il faut faire pour réussir à l'approcher ? T'as pas un diplôme en psychomagie, elle abuse clairement. Depuis le début, t'es plutôt sympa, ça la tuerait d'en faire de même ? Tu pousses un profond soupir en l'entendant te demander ce que tu veux. Elle est sourde ou quoi ? Tu viens de lui expliquer les choses, tu pourrais difficilement être plus clair que ça. Cette fois, c'en est fini de poser les choses calmement. T'es pas là pour te rouler à ses pieds en espérant qu'elle accepte de t'aider. Tu pensais proposer un marché qui conviendrait à tous les deux, mais elle est visiblement trop bête pour s'en rendre compte.

- J'veux que tu me fabriques des philtre de paix. Et en échange je t'aide dans tes conneries. Si t'as pas besoin de mon aide, j'demande à quelqu'un d'autre, mais j'ai pas l'intention de perdre mon temps ici.

T'es pas du genre à te laisser marcher sur les pieds, et encore moins par une petite sauvageonne du genre. Si même en étant sympa elle est pas foutue de voir que tu vas pas lui coller à l'envers, c'est son problème, pas le tien. Ce n'est pas comme si elle était la seule élève du château plutôt douée en potion. Tu donnes quelques caresses supplémentaires à l'hippogriffes qui te fait face tout en lui donnant un cadavre de souris récupéré un peu plus tôt. L'animal ne se fait pas prier pour le gober et te remercie d'un petit coup de tête. Tu souris doucement. T'adores vraiment les Hippogriffes. Ces créatures font partie des plus majestueuses qui soient. Certains en ont peur et s'en méfient. Ils peuvent bien. Face à eux, le respect est de mise. C'est une relation d'égal à égal qu'il faut former. Un Hippogriffe ne sera jamais un simple animal de compagnie obéissant aux ordres. Et cela te donne une idée.

- T'as déjà pensé à lâcher les Hippogriffes dans Poudlard ? J'suis sûr qu'ils seraient ravis d'avoir accès à la Grande Salle pendant un repas. Dumbledore probablement vachement moins.

Tu lances l'idée comme si de rien n'était. Tu sais très bien qu'elle ne pourrait pas la mettre en oeuvre en étant toute seule, ce n'est pas évident de faire e déplacer un Hippogriffes, alors un troupeau entier... Mieux vaut être deux si on veut atteindre la bonne destination. C'est ton dernier essai auprès d'elle. Si elle te recale encore une fois, elle pourra toujorus continuer ses conneries de gamine puérile dans son coin. Toi, tu sais très bien qu'elle ne voit pas assez grand dans ses plans. Va falloir qu'elle apprenne à se lâcher si elle veut vraiment s'attirer des ennuis. A moins qu'elle ne cherche pas à s'en attirer. Mais dans ce cas, elle s'y prend d'une drôle de façon. Même toi t'es plus subtile.

Jyn n'avait peur de personne pour la simple et très bonne raison qu'elle était purement et simplement inconsciente. Avoir jeté un crache-limace à la figure odieuse d'Amycus Carrow ne l'avait pas fait regretter son geste, bien au contraire. Et encore moins lorsque certains membres de la maison du garçon en face d'elle avaient essayé de lui faire payer son geste. Non, la jeune fille n'avait pas peur de Stolas. Elle le voyait simplement, pour l'instant, comme un nuisible qui se permettait d'entrer dans sa sphère personnelle, et privée. Il était fort simple de comprendre la psychologie de Jyn. Pour avoir une conversation cohérente avec elle, il fallait se tenir au moins à dix pas d'elle. Il n'y avait guère qu'Ambrosius et Wilda qui avaient le droit à plus de proximité : Ambrosius parce qu'elle en était désespérément amoureuse, et Wilda parce que c'était Wilda. Stolas n'étant ni l'un, ni l'autre, il n'avait pas le droit à un passe-droit. Aussi gentil et adroit fusse-t-il avec les créatures magiques. Le fait est que la Poufsouffle, par ailleurs, n'était gentille avec à peu près personne. A part Ambrosius. Avec Wilda, elle se contentait bien souvent d'ignorer ses paroles. Quelle mauvaise surprise elle avait eut en recevant sa lettre pendant les vacances de Noël, pour la voir débarquer chez elle et faire un tour dehors ! Mais le sujet n'était pas là et le Serpentard restait devant elle, à attendre quelque chose de sa part. Il était si vindicatif - comme elle, en fait - qu'elle avait envie de lui tirer la langue pour fuir dans la forêt interdite. D'un autre côté, elle avait peut-être besoin d'aide pour organiser des événements démentiels dans le château. Elle plissa les yeux, ses mains toujours posées sur la croupe de l'hippogriffe derrière lequel elle s'était réfugiée, pensive. « Je ne suis pas certaine d'arriver à faire un philtre de paix » admit la petite sorcière, à contre-coeur, « c'est une potion très difficile. Je ne veux pas être tenue responsable de ton empoisonnement ». Car la galloise avait bien comprit que ce philtre était pour lui. Elle pencha la tête d'un air curieux, en le détaillant. Il était particulièrement énervé, lui semblait-il, cela n'était pas étonnant qu'il en ait besoin. D'un autre côté, la perspective de l'empoisonner se trouvait assez alléchante. « J'pense que Dumbledore me renverra jamais de toute manière. Je pourrais essayer de tuer McGonnagall que...» commença-t-elle avant d'avoir une idée lumineuse, « t'accepterais de lâcher des hippogriffes dans le cours de la vieille McGo ? ».