Une autre soirée gâchée à patrouiller dans les couloirs, SU-PER ! Alors oui Lily adorait son rôle de préfète, ça prouvait que l'on avait confiance en elle, ça lui permettait d'aider le corps enseignant qui avait déjà fort à faire mais dès qu'il s'agissait des rondes, c'était plutôt l'occasion de traîner les pieds. En même temps, la logique de l'école laissait parfois à désirer. Les élèves n'ont pas le droit de sortir de leur salle commune après le couvre-feu donc on va laisser des élèves déambuler dans le château une partie de la nuit pour surveiller à ce qu'il n'y en ai pas d'autres qui sortent. Vous voyez la logique, hein ?

Ce soir elle était avec Marcus, le préfet des Serdaigles pour lui tenir compagnie. Lorsque Lily le rejoint, elle constata qu'il n'avait pas l'air lui aussi très enthousiaste pour la tâche qui leur était confié. En même temps, rare étaient ceux qui l'étaient pour tout dire.
La ronde commença en silence. Ils se séparaient à un endroit pour se retrouver quelques minutes plus tard à un différent embranchement.

Au fond, ce n'est qu'une fois devenu préfet que la jeune fille se rendit compte qu'elle connaissait mal le jeune homme. Cela faisait cinq ans qu'ils se côtoyaient dans les même cours et pourtant... ils n'étaient que connaissance. Le problème restait que lorsque c'était le cas c'était souvent difficile de changer les choses. On ne se levait pas un matin, soucieux de faire le premier pas et de changer les choses. Cela aurait semblé bizarre, non ?
Leur rondes étaient donc souvent peu animées. Enfin, ils n'en avaient eu qu'une en commune jusque là. Aucun incident notoire.

- Tu n'as pas entendu quelque chose ? murmura Lily alors qu'ils entraient dans le couloir des cachots.
Plus rien. La jeune fille se demanda si elle n'avait pas rêvé, pourtant les deux préfets s'enfoncèrent plus encore dans ce dédale de vieilles salles sombres et obscures avec pour seule source de lumière celle provenant de leur baguette.

Encore un bruit suspect. Lily lança un regard entendu à Marcus et tout deux repartirent, persuadés d'être sur la trace d'un rôdeur de nuit.
Ils entrèrent finalement dans une des salles d'où provenait un son de goutte à goutte. La lourde porte était si rouillée qu'elle ne semblait plus pouvoir se bouger. Un triste spectacle les attendaient.
La pièce était complètement ravagée. Les étagères avaient été vidées et leur contenu s'était répandu au sol, composé de divers éléments plus répugnants les uns que les autres, certainement utilisés pour les potions, il y a fort longtemps.

- Qu'est ce qui s'est passé ici ? s'étonna Lily.
Un caquètement caractéristique se fit brusquement entendre dans leur dos.
- ELEVES HORS DES DORTOIRS, hurla Peeves avant d'abattre la lourde porte sur eux sans que l'un des préfets ne put faire quoi que ce soit.
Un dernier éclat de rire retentit avant que l'esprit frappeur ne s'éloigne définitivement laissant Marcus et Lily seuls.

Marcus détestait vraiment patrouiller. D’un ennui mortel – en plus il fallait marcher -, les rondes étaient répétitives et monotones. Toujours la même rengaine ; il ne se passait rien. Les quelques fois où il lui arrivait de surprendre des élèves, il préférait les laisser filer plutôt que de leur courir après. Ses patrouilles consistaient davantage en un acte de présence non dissimulé plutôt qu’en un acte fier et revendiqué pour la « protection et la tranquillité du château ». Poudlard avait-il vraiment besoin de protection alors qu’il y avait Dumbledore dans les parages ? Bref, c’était sous l’étendard de la flemme que le garçon patrouillait ce soir-là, de quoi faire honneur au blason violet orné d’un « P » qui trônait sur son torse. A ses côtés aujourd’hui, Lily Evans, une jeune femme qu’il connaissait de loin uniquement, et principalement parce qu’elle était la meilleure amie de Mary McDonald. Tout ce qu’il savait d’elle venait de Mary, donc autant dire qu’il ne connaissait la jeune femme qu’au prisme d’un portrait élogieux et franchement partial. Tant pis, il s’en fichait un peu à vrai dire. Il regrettait seulement de ne pas la connaître davantage.

« Tu n'as pas entendu quelque chose ? » demanda alors la jeune femme à la crinière rousse, assez bas pour que personne ne l’entende à part Marcus. Lui se contenta d’hausser un sourcil, posant son regard noisette sur Lily, voilà bien longtemps qu’il ne faisait plus attention aux bruits du château. Avec toutes les créatures siégeant dans et aux alentours de Poudlard, il trouvait normal qu’il y ait du bruit la nuit. Les élèves étaient dans leurs dortoirs – pour la grande majorité d’entre eux – et il était donc normal que ce genre de bestiole se manifeste la nuit. Il haussa alors les épaules. « Non, mais je ne faisais pas attention. Sûrement un rat, ou un elfe qui profite de la nuit pour quitter les cuisines » . Pourtant, quelques instants plus tard, un nouveau bruit résonna alors dans les couloirs. Cette fois-ci, le bleu et bronze l’entendit et échangea un coup d’œil avec la préfète des rouges et ors. Qui que ce soit - un elfe, un élève ou n’importe quelle autre créature -, il fallait qu’ils vérifient, ne serait-ce que pour faire semblant de bien faire leur travail de préfet.

En suivant les bruits, les deux élèves arrivèrent devant une vieille salle de cours. Le jeune homme tendit l’oreille pour percevoir le « ploc » régulier d’un égouttement. Alors, avec tout le courage qui le caractérisait, Marcus laissa Lily entrer avant lui. Mais aussitôt furent-ils tous les deux rentrés que la porte derrière eux claqua, plongeant les deux élèves dans un noir profond que seules les extrémités de leurs baguettes parvenaient à percer. VLAM ! Le Serdaigle sursauta, regardant tout autour de lui. « Elèves hors des dortoirs ! Ah ah ah ah ». La voix de l’esprit percuta le silence dans la salle, suivie d’un rire qui résonna dans la pièce et dans l’esprit du jeune homme. C’est en entendant les moqueries de Peeves que Marcus comprit ce qui venait de leur arriver. Dépité, il soupira en se passant une main dans les cheveux. Peeves était un perturbateur, tout le monde dans Poudlard le savait. Le garçon ne comprenait vraiment pas pourquoi Dumbledore laissait quelqu’un comme Peeves auprès des élèves. « Putain » , marmonna-t-il pour lui-même. Avec le bout éclairé de sa baguette, le jeune homme regarda tout autour de lui. Des fioles et des bocaux étaient répandus à même le sol. D’étranges ingrédients, la plupart visqueux et verts à cause de la moisissure, étaient éparpillés là. L’endroit ressemblait au cabinet d’un savant fou, ou pire encore, d’un professeur de potions. Il se détourna de ce qu’il y avait finalement au sol. Désireux de ne pas perdre de temps et de quitter l’endroit au plus vite, Marcus se dirigea vers la porte et tenta de l’ouvrir, en vain. « Humpf, c’est fermé … » . L’esprit l’avait verrouillée de l’extérieur. « Viens me faire de la lumière s’il te plait » , lança-t-il à sa camarade alors qu’il éteignit le bout de sa baguette. Puis, le Serdaigle pointa l’objet vers la serrure. « Alohomora » dit-il distinctement. Un germe de lumière blanche s’échappe de la baguette pour percuter la serrure. Cette dernière réagit mais ne s’ouvre pas. « Hein ? » . Marcus se tourna ensuite vers la jeune femme. Pourquoi ça ne marchait pas ? L’élève fronça les sourcils et lança le sort à trois reprises, toujours sans résultat. « Ce foutu Peeves. Si je le choppe, je vais lui rendre la monnaie de son gallion ! »

Citation :

J'ai besoin de dragées :x

• Faire un post de 500 mots  ▬ 2 dragées : 777
  
• Lancer un sort (contre quelqu’un ou sur un objet) formulé ou non ▬ 1 dragée : Alohomora
  
• Faire un post avec au moins cinq onomatopées   ▬ 3 dragées : ploc, VLAM, ah ah ah ah, humpf, hein ?
  
• Inventer une expression sorcière à partir d’une expression ou d’un proverbe populaire (ex : « La nuit tous les fléreurs sont gris », « Mêle toi de tes parchemins ») ▬ 2 dragées :  « je vais lui rendre la monnaie de son gallion ! »
  
• Faire un post avec dix noms de couleur ▬ 3 dragées : violet, rousse, noisette, bleu, bronze, rouge, or, noir, vert, blanche
  

Génial ! C'était tout ce qu'ils souhaitaient vraiment, merci Peeves ! Déjà que les deux préfets n'étaient guère emballés par leur ronde voilà qu'ils se retrouvaient enfermés par l'esprit frappeur.
Sur l'injonction de son camarade Lily s'approcha de la porte afin de mieux l'éclairer. Elle augmenta la luminosité de son lumos afin qu'il ait plus de portée. Marcus essaya le classique Alohomora. Une fois, deux fois tout en s'échinant sur la porte.

"Laisse tomber" lui intima la Gryffondor en soupirant. "A mon avis ça n'a rien à voir avec la serrure. Peeves a refermé la porte, il ne la pas fermé à clé."
Lily promena son regard sur la porte.
"Regarde ! Elle est couverte de rouille. Et vu comme elle m'a l'air épaisse ça ne sera pas une partie de plaisir de la pousser."

C'était malin, comme souvent avec Peeves. Il avait dû trouver cette porte rouillée, ne lui restait qu'à attirer ses proies dans la pièce avant de fermer la porte d'un coup sec. La rouille faisait le reste.
Lily posa son épaule contre la porte et poussa de toute ses forces. La porte ne bougea pas d'un iota.
- Tu me donnes un coup de main Marcus ?
La magie ne leur serait pas d'une grande utilité dans ce cas. Elle n'avait jamais entendu parler de sort d'anti-rouille. Si cela existait, il était probable que Dumbledore n'aurait pas laissé tout un couloir à l'abandon.
La porte bougea légèrement lorsque son homologue vint l'aider mais pas de quoi l'entrouvrir pour autant.

- Super ! lâcha Lily essoufflée. foutu, foutu Peeves !
Elle était fatiguée, elle en avait marre !
A court d'idées, la jeune fille s'assit un moment sur le rebord d'une vieille table. Elle observait Marcus à la recherche d'un plan d'évasion.
- Désolée, sans doute pas la soirée que t'attendait, s'excusa-t-elle avec un pâle sourire.

Au fond c'était un peu à cause d'elle s'ils se retrouvaient là maintenant. Il aurait suffit de ne rien dire. Ce n'est pas comme si leur présence allait changer quoi que ce soit au fait qu'il y ait des rôdeurs la nuit.

« Mh, je pense plutôt à un sortilège anti-alohomora. On avait vu ça en cours de Flitwick » annonça Marcus en soupirant. « Ça expliquerait pourquoi je n’arrive à rien … » . Il préférait mettre son échec sous le coup de la magie plutôt que sur de la rouille. En un sens, cela le réconfortait sur ses propres capacités et le faisait relativiser ses précédents échecs. Le sort de déverrouillage était un sortilège apprit en première année ; cela entacherait trop l’égo du Serdaigle que d’échouer face à quelque chose d’aussi trivial que de la rouille. Impuissant, il aida tout de même la gryffondore à pousser la porte. Vaine tentative vu la vétusté de l’objet ; une porte aussi vieille et massive que celle-là devait peser plus de cent kilos, le tout alourdi par une rouille tenace.

Alors que la jeune femme s’assit, Marcus, lui, regarda tout autour d’eux. Pressé de quitter rapidement l’endroit, il ne voulait pas perdre une seconde à se lamenter. Plus vite il sortirait d’ici, et plus vite il irait se coucher. Les étagères de la pièce étaient à l’image du plancher : sales et recouvertes d’étranges ingrédients, la plupart tous périmés depuis des années. Du bout de sa baguette, il lui arrivait de tâter certaines substances. L’objet en bois de sorbier s’enfonçait légèrement dans quelques matières visqueuses, tout ça sous le regard dégoûté du jeune homme. Il se détourna des ingrédients aux excuses de Lily. « Bof, de toute façon ma soirée était déjà fichue à l’instant même où on m’a demandé de faire une ronde. Tu n’y es pour rien » . Sa nouvelle étiquette avait drastiquement contribué à ruiner les soirées de Marcus de toute façon. Depuis qu’il était préfet, il avait de moins en moins de temps pour lui. Il savourait chaque instant de son temps libre ; cela le rendait malade. Il avait l’impression d’être un travailleur lambda, un fonctionnaire, comme tous ces esclaves qui attendent le week-end pour s’enfuir.

En reportant son attention sur les étagères, le Serdaigle aperçut l’épaisse tranche poussiéreuse d’un vieux bouquin. En ouvrant les premières pages, il aperçut un nom, sûrement celui d’un ancien élève, et une date : 1968. Cette salle semblait bloquée dans le passé, rien n’avait bougé, comme par respect pour les générations précédentes. « On dirait que tout ici date d’il y a environ dix ans … » . Les sorciers ne savent-ils pas ranger ? « Bon, on devrait essayer de trouver un moyen de partir d’ici. La pièce m’a l’air sans issue … Il nous faudrait trouver un moyen pour appeler quelqu’un dehors, ou pour faire céder cette foutue porte » . Marcus soupira alors. La situation l’ennuyait, mais il devait faire son maximum pour sortir d’ici … ce qui l’ennuyait encore plus. Que pouvaient-ils réellement faire ? Marcus se gratta la tête, à la recherche de solutions. Faire céder cette porte était sans doute la meilleure des solutions qui s’offrait à eux. Ça ou attendre que quelqu’un arrive, ce qui risquait de prendre beaucoup de temps vu l’heure et l’endroit dans lequel ils se trouvaient.


(512)

Un sort anti-alhomora ? Mais comment ça ? L'esprit frappeur ne pouvait pas lancer de sortilèges et elle ne voyait pas vraiment qui viendrait s'amuser à lancer des sorts ici. Par lassitude, elle renonça toutefois à contredire son collègue. Elle se sentait fatiguée et aurait bien plus apprécié le confort de sa salle commune ce soir-là plutôt qu'une expédition dans les cachots.
- Merci, je vois que tu n'es pas non plus partisan des rondes des préfets, hein. Autant il y a des tâches compréhensibles mais ça...c'est d'une utilité sans nom ! Vu la taille du château quelques personnes de plus ou de moins à patrouiller dans les couloirs franchement...

Son camarade venait d'attraper un livre qui datait d'une décennie en arrière.
- C'est bizarre... qu'est-ce qui les as poussés à tout d'un coup abandonner cette salle ? s'interrogea la jeune fille.

- Oui tu as raison, il faudrait s'en prendre directement à la porte, reprit Lily.
Plus vite ils s'y attelleraient et plus vite ils partiraient de là. Alors, mis à part Alohomora, qu'est-ce qui pourrait fonctionner ?
Prise d'une idée soudaine, la jeune fille se rapprocha de la porte, baguette en main.
"Bombarda"
Le sortilège ricocha sur la lourde porte sans lui porter ne serait-ce qu'une égratignure pour aller finir son parcours sur l'une des tables en bas qui explosa en morceaux, volant partout autour d'eux.

- ATTENTION ! s'écria la Gryffondor en se baissant vers le sol la main devant le visage pour seule protection.
ça va Marcus ? demanda-t-elle d'une petite voix une fois le silence retombé.
Elle offrait ce soir une bien piètre performance. C'est l'impulsivité qui avait pris le dessus. En même temps après avoir été enfermé à deux reprises cet été, ce n'était pas vraiment dans son idée que de répéter l'expérience.
De plus que Marcus était peu bavard et ne semblait vouloir qu'une seule chose : partir d'ici et ne plus devoir supporter sa présence, ce qui mettait la rouquine plutôt mal à l'aise.

- Je pense pouvoir dire que les sortilèges ne fonctionneront pas sur cette porte. conclut-elle alors son regard parcourant la salle encombrée.
Tu penses qu'une potion pourrait faire l'affaire ?
Une potion pouvait-elle seulement se faire avec des ingrédients aussi vieux ? La jeune fille malgré son niveau n'en avait jamais fait l'expérience.

En voyant Evans s’approcher de l’épaisse porte de la salle, le Serdaigle fit un pas en arrière. Il reposa le livre usé sur son étagère et porta un regard intéressé sur la tentative de sa camarade. Après tout, c’était dans leur intérêt commun que le sort réussisse. Mais à la grande surprise du garçon, l’étincelle qui s’était échappée de la baguette de la rouge et or quelques instants plus tôt se répercuta contre la porte et s’écrasa contre un pied de table. Ce dernier vola en éclats et la table, privée de l’un de ses appuis, tomba au sol. Marcus sursauta et eut juste le temps de reculer pour éviter d’être touché par l’explosion du pied de table. « Humpf non ce n’est rien » dit-il en époussetant sa robe, « ne t’en fais pas tout va bien. Mais à l’avenir, il vaut mieux que nous fassions attention aux sorts que nous utilisons … » lança-t-il finalement pour elle comme pour lui-même.

Le jeune homme plissa alors les yeux. Une potion ? Il n’en voyait pas l’intérêt, sans doute à cause de sa grande histoire d’amour avec la matière du vieux Slughorn. « Tu penses vraiment qu’une potion peut nous faire sortir de là ? » dit-il d’abord. Puis, lorsqu’il se rendit compte du ton légèrement dédaigneux qu’il venait d’employer, il continua sur un ton beaucoup plus calme et posé. « Je veux dire, moi je n’y connais rien en potions, donc de là à savoir les propriétés qu’elles ont … » . Le serdaigle eut ensuite une grimace. C’était la première fois qu’il regrettait sa méconnaissance dans ce sujet précis.

Il la laissa alors là-dessus et s’accorda quelques instants pour réfléchir. Il faisait les cents pas dans la salle de classe à la manière d’un professeur. « De toute évidence, on trouvera notre bonheur dans ces bibliothèques » ajouta le jeune homme en désignant les piteuses étagères en bois d’un geste du menton. « Je prends l’étagère du haut et toi celle du bas ? Et le premier qui trouve une potion ou un sort capable de nous tirer de là prévient l’autre ? » . Un sort, il leur fallait un sort. Marcus n’était pas confiant vis-à-vis de la solution « potions », tous ses échecs en cours parlaient d’eux-mêmes et avec lui dans les parages, préparer une potion était probablement l’une des choses les plus dangereuses à faire.

Apparemment son camarade n'était pas très enthousiaste à l'idée d'utiliser une potion pour se sortir de là. Lily se tourna vers lui.
-J'y vais de manière logique. Si les sorts lancés sur la porte sont déviés par celle-ci, j'en déduis qu'il ne faut pas utiliser des sorts. Et puis il existe sorts et potions pour un peu n'importe quoi, après la meilleure utilisation dépend de son contexte, suggéra-t-elle.

C'est sûr que si l'on tombe d'un balai, user d'une potion pour espérer sauver sa peau est plutôt ridicule. Mais tout dépend de la situation.
Sa remarque de chercher dans les bibliothèques lui arracha un sourire. Devant son regard sur elle la jeune fille expliqua :
- Non, je suis d'accord. Désolée, c'est juste qu'entendre un Serdaigle dire que la première chose à faire est de chercher dans les livres....désolée, désolée, j'aurai d'ailleurs probablement fait la même chose, conclut-elle devant le regard du préfet.
Il ne fallait pas non plus qu'il ne s'imagine qu'elle se moquait de lui !
Mais Lily avait besoin de l'humour pour désamorcer des situations comme celles-ci. Sinon cela ferait belle lurette qu'elle aurait viré folledingue !

- D'accord on fait ça ! acquiesça-t-elle à son plan.
Fais tout de même attention avec les étagères du haut. Vu comme elles sont vieilles il y en a peut-être avec le bois pourris.

Elle ne tenait pas particulièrement à finir seule avec Marcus assommé à ses côtés.
Alors voyons voir. Les deux élèves se mirent à fouiller les différents ouvrages. Lily allait droit au sommaire, regardait rapidement ce dont il était question et refermait l'ouvrage aussi sec.

Elle savait qu'il existait des potions pour tout. Elle en avait vaguement une en tête qui rongeait les choses comme une sorte d'acide. Malheureusement, n'ayant jamais eu à la préparer, elle ne faisait pas partie de celle qu'elle connaissait par coeur. Severus aurait peut-être su, lui. Enfin lui ne se serait sans doute pas fait enfermer dans les cachots en pleine nuit pour commencer.

- Tu aimes bien les sortilèges Marcus ? demanda-t-elle enfin, histoire de discuter un peu tout en cherchant dans tout ces livres. Parce que tu semblais vraiment contre le fait d'essayer une potion, expliqua-t-elle son raisonnement.
Certains sorciers ne juraient que par les sorts et non par les potions et inversement pour d'autre.

Marcus était sans le moindre doute l’un des élèves de Serdaigle les plus feignants et paresseux. Etudier et apprendre de nouvelles choses ne le gênait pas, mais cela l’ennuyait horriblement. Plus jeune, alors qu’il n’était qu’en seconde ou en troisième année à Poudlard, il lui arrivait de passer des heures à se demander pourquoi le choixpeau l’avait envoyé chez les bleus et bronzes. Surtout lorsqu’il se comparait avec des élèves comme Wilda ou Agatha, des « vraies » serdaigles à ses yeux. Aujourd’hui, ces interrogations étaient bien lien derrière lui et Marcus cessait de se tracasser pour si peu. Alors, quand Lily lui fit comprendre qu’il avait les réactions d’un bleu et bronze classique, le garçon ne put s’empêcher d’afficher un fier et satisfait rictus au contour de son visage.

Rapidement, le jeune homme imita sa camarade et ses méthodes efficaces, se contentant alors de regarder le sommaire d’un livre plutôt que de perdre du temps à le feuilleter. « Ah ! » s’exclama le garçon qui trouva quelque chose. Sans perdre un instant, il se retourna vers la porte et lui fit face. Il s’arma de sa baguette en bois de sorbier. « Reverte » . La formule était clairement prononcée, Marcus le sentit lorsqu’une étincelle fusa de l’extrémité de sa baguette. Le sort heurta la porte … sans que rien ne se passe. « Ah merde ! » dit-il en jetant le livre endommagé au sol. « Normalement, ce sort permet de ramener un objet à sa position ou à son état d’origine … je pensais que ça marcherait sur la porte » .  

Sans perdre de temps, il se remit à ses recherches. Les ouvrages qu’il feuilletait se ressemblaient tous et le serdaigle eut plusieurs fois l’impression qu’il se contentait de prendre le livre qu’il venait d’écarter. A la question de Lily, il lui adressa un simple coup d’œil. « Je préfère les sortilèges aux potions … c’est plus « fiable » on va dire. Pas besoin de doser les ingrédients, de surveiller le temps et la température de cuisson » . Il marqua une pause pendant laquelle il se concentra pour parcourir le sommaire d’un bouquin poussiéreux. « Et puis ce n’est pas la matière que je préfère. Les potions et moi, ça fait deux. Heureusement qu’il y a d’autres matières pour rattraper celle-ci » . En effet, il était bien content de pouvoir compter sur le cours de sortilège, celui de défense contre les forces du mal ou encore sur l’étude des runes pour équilibrer ses désastreux résultats dans le cours de Slughorn.

« De toute façon, je ne veux pas te déprimer » , commença-t-il en réalisant quelque chose, « mais si on trouve la bonne recette … où est-ce qu’on trouvera les ingrédients ? Je veux dire, vu la tête que tirent toutes les substances pourries qu’on a vu dans cette pièce, les ingrédients ne risquent pas d’être périmés ? » . Il n’y connaissait vraiment rien, alors il se contentait de supposer. Peut-être que l’état avancé des ingrédients permettrait à la potion d’être plus efficace, qui sait ?


(510 mots : 2 dragées
Lancer un sort : 1 dragée)

Lily releva la tête en entendant l'exclamation de son camarade. Avait-il trouvé de quoi les sortir de cette impasse ? Il lâcha aussitôt son livre et se précipita sur la porte ennemie des deux préfets ce soir. Mais son intervention ne changea strictement rien à leur situation.
La jeune fille reporta son attention sur son ouvrage sans faire plus de commentaire sur ce nouvel échec. Pas besoin d'en rajouter une couche. Il leur faudrait juste essayer jusqu'à pouvoir s'en sortir. Et si possible avant l'aube parce qu'elle ne tenait pas particulièrement à passer sa nuit ici. Elle ne put retenir sa question cependant, brisant le silence de la salle seulement entrecoupé par le bruit des pages qui se tournent.

Marrant qu'il trouve que les sortilèges étaient plus fiables à cause de tout ce que le sorcier était censé faire dans la fabrication de la potion.
- Personnellement c'est ce que je trouve fascinant dans les potions. Il faut être exact dans ses proportions.
Cette rigueur lui plaisait. Et puis en potion, il fallait du travail, ne s'improvisait pas potionniste le premier venu !
Lily ne put s'empêcher d'explorer les étagères alors qu'il pointait du doigt le principal problème.

- Oui j'y ai pensé, à vrai dire c'est le seul point qui me chiffonne, la fraîcheur des ingrédients. Après je n'ai jamais vu ce point-là abordé en potion, ni dans les livres, alors j'imagine deux cas de figure possible. Soit la mixture n'aura aucun effet, soit cela décuplera ses effets. Comme un fruit trop pourri qui fermente.

Enfin c'est comme ça qu'elle se l'imaginait. Elle ne l'avait jamais vu exprimé nulle part et n'avait jamais eu à se poser la question jusque là. Il fallait dire qu'elle avait toujours eu accès aux ingrédients qui lui étaient nécessaire.

- Tiens là ! s'interrompit-elle souvent en tombant sur un fait intéressant. Lily s'empressa de tourner les pages jusqu'à celle qui l'intéressait.
Apparemment cette potion serait corrosive sur toute sorte de matière. Cela devrait pouvoir entamer la porte je pense, expliqua-t-elle tout en observant les ingrédients déjà nécessaire pour celle-ci.
ça ne me semble pas trop compliqué, marmonna-t-elle. Pour peu qu'on ai tous les ingrédients.

Des yeux de scarabée, des chrysopes, de la poudre d'épine de poisson-diable, de la valériane et pour finir de foie de chauve-souris.
Lily lit tout cela à voix haute tout en essayant de les repérer sur les étagères.

- J'ai un peu peur pour la valériane et les foies. Je pense qu'il les faudrait frais pour bien faire.
Tu ne penses pas à un sort qui pourrait les "rafraîchir" d'une manière ou d'une autre à tout hasard ? Tu sais un peu comme la potion de ratatinage permet à des êtres de remonter un peu le temps.

Elle n'arrivait pas à penser à un sort qui pourrait agir de la sorte mais peut-être que son camarade saurait la surprendre.

« Je vois. J’espère que tu as raison » dit Marcus après les hypothèses sur l’état d’une potion qu’on utiliserait avec des ingrédients périmés. Il espérait que cela ne leur retombe pas dessus d’une quelconque manière ou qu’un effet indésirable ne se mêle à tout ça. Mais il garda ses craintes pour lui. Partager ses doutes ne serait pas constructif et les deux préfets avaient besoin de se concentrer. Peu optimiste vis-à-vis de leurs chances du succès, le garçon continua tout de même de chercher. Dans les différents livres qu’il feuilletait, le Serdaigle vit apparaitre des sorts dont il n’avait jamais entendu parler, des sortilèges d’utilité diverses qui avaient été rayés du programme du cours du Professeur Flitwick il y a plusieurs années. Par moments, piqué par la curiosité, il osa même jusqu’à en lire davantage sur certaines formules. Si cela ne lui permettait pas d’apprendre lesdits sorts – les choses seraient beaucoup plus faciles ainsi – il en apprit cependant sur l’histoire et l’origine de certains sorts.

« Ce que nous pouvons faire, c’est combiner une potion et un sort » dit-il ensuite après avoir réfléchi quelques secondes. « Tu l’as dit toi-même, ta potion est corrosive : elle entame la porte et on la termine avec un sort bien placé » . Sur le papier, les choses semblaient faciles, mais dans la réalité, cela risquait d’être plus compliqué. « Eh non, il n’y a pas de sorts pouvant rafraichir à ma connaissance … ou alors s’il y en a un, je ne le connais pas. Mais tant pis. Improvisons sans … on a pas le choix de toute façon. En quoi puis-je t’aider ? » . Le garçon n’était certes pas doué avec les potions mais il ne risquait rien à donner un coup de main. D’autant plus que s’ils s’y mettent à deux, ils auront plus de chances pour quitter les lieux.

Sous l’impulsion de Lily, Marcus participa à l’élaboration de la potion. Elle disait, et il faisait. Les choses étaient aussi simples que ça lors de cet atelier potions. Pendant qu’il aidait la jeune femme, le bleu et bronze essaya de penser à un sort qui, une fois la potion appliquée sur la porte, pourrait les tirer d’affaires. Il n’eut pas à penser longtemps, la liste était longue. Bombarda, Reducto, Reverte, Confrigo ou même un sortilège aussi classique qu’Alohomora pouvait suffire.

« Une fois qu’on sera sortis de là, il faudra parler de Peeves aux professeurs … il faut qu’ils fassent quelque chose pour le calmer » ajouta simplement Marcus en plein travail.

Combiner un sort et une potion. Oui ça semblait pas mal ! Comme cela même si l'un des deux étaient plus faibles les effets s'additionnant seraient toujours plus probants que l'un des deux. Lily hocha la tête, déterminée à faire de son mieux pour qu'ils puissent sortir d'ici. Le couvre-feu était passé depuis un moment et même pour des préfets il commençait à se faire tard.

Lily rassembla les ingrédients, attrapant les pots sur les plus hautes étagères à l'aide du sortilège d'attraction et plaça le tout sur l'une des tables. La poussière émanant de tout ça la fit légèrement tousser mais imperturbable, elle relisait déjà le manuel pour être sûre de n'avoir rien oublié.
- Okay bon je pense qu'on a tout.
Tu peux prendre les épines de poissons-diables qui sont là et les réduire en poudre, il doit y avoir un mortier quelque part. Tiens là-bas c'en est un je crois ! dit la jeune fille en indiquant l'objet au loin. Fais bien attention à ne pas te piquer le doigt, elles sont venimeuses, l'avertit-elle. Le préfet devait sans doute le savoir mais vu qu'il avait fait part de son niveau désastreux en potion, elle préférait le mettre en garde. Elle n'avait pas de quoi lui faire d'antidote ici en plus de ne pas être certaine de pouvoir le réaliser si jamais dans le temps imparti.

Pour sa part, elle avait trouvé un petit couteau rouillé avec lequel elle lacéra la valériane en petits bouts. La rouquine était dans son élément au milieu des flacons à remplir son chaudron d'eau et de toute les substances nécessaires. Un feu magique alimentait le tout tandis qu'elle regardait sa montre pour vérifier les temps de cuisson.
- Oui c'est bon, là tu peux ajouter trois pincées et tu mélanges dans le sens inverse des aiguilles d'une montre à quatre reprises, commanda-t-elle sûre d'elle tandis qu'elle ajoutait les yeux de scarabée à son tour dans la préparation.

La potion avançait assez rapidement, le silence seulement entrecoupé par les instructions donné par Lily.
- Oui, acquiesça la jeune fille. J'ai l'impression que c'est de pire en pire avec Peeves ! Comme s'il avait bien pris confiance et qu'il osait de plus en plus. Mise à part le menacer d'en avertir le Baron Sanglant, je ne vois pas trop qu'elle alternative on a. Mais c'est vrai qu'en terme de détérioration de matériel cette année, c'est de plus en plus fort !
Elle-même en avait assez d'être piégé par les bêtises de l'esprit farceur, Merlin ça n'arrivait pas souvent mais lorsqu'elle y arrivait c'était pas une petite blague. La preuve, ils étaient là à préparer une potion pour espérer sortir.

Lily ajouta les foies coupés, derniers morceaux de la préparation en réprimant un haut le coeur, leur odeur étaient tout bonnement insupportable.
- Voilà ça devrait être bon, dit-elle tandis que la potion prenait une couleur violette très sombre.
Par contre, j'espère que ça marchera, c'est écrit que la potion doit être de couleur lilas. Celle-ci est assez foncée, marmonna la Gryffondor songeuse.

Après tout, il fallait bien essayer, il n'avait rien d'autre à perdre.
Lily essaya de mettre un peu de potion dans un flacon de verre mais à sa grande surprise, celui-ci fondit l'obligeant à lâcher le flacon dans le chaudron.

- Ah oui. Je pense que c'est plus qu'efficace ! Une chance que le chaudron lui-même n'est pas fondu ! remarqua la jeune fille estomaquée.
Il n'y a pas cinquante solutions je pense, dit-elle enfin je vais rapprocher le chaudron en lévitant de la porte et tenter de l'incliner pour renverser du liquide dessus. Tiens toi prêt avec un sort et dès que possible nous filons d'ici ! proposa Lily.
Alohomora déclama-t-elle approchant le chaudron de la porte.

Tentant de le verser en le penchant de sa main, la jeune fille manqua se brûler et relâcha aussitôt le chaudron. Agacée par cette situation, fatiguée et n'aspirant qu'à retrouver son dortoir, la jeune fille recula et envoya le chaudron s'écraser contre la lourde porte. De la potion gicla un peu partout mais une bonne partie du liquide violet dégoulinait à présent sur la porte, l'attaquant aussitôt.

Marcus était le commis idéal. Sans broncher – parce qu’il n’y connaissait strictement rien et qu’il n’avait ainsi aucun sujet sur lequel broncher – le garçon s’affairait aux quatre coins de la pièce. Si les cours de potion voyaient un Marcus en état larvaire, les choses étaient ici différentes. Marcus voulait sortir d’ici (enfin il voulait aussi sortir des cours de Slughorn mais le contexte n’était pas le même), alors il se donnait à fond. Jamais par le passé il n’avait été aussi efficace et productif dans la préparation d’une potion. Si son professeur le voyait, nuls doutes qu’il n’en croirait pas ses yeux. Par moments tout de même, la couardise du serdaigle reprenait le dessus dès lors qu’il jetait un coup d’œil inquiet à la mixture. La couleur de la potion ne lui disait rien qui vaille, si bien que chaque ingrédient qu’il ajoutait à la préparation rendait un peu plus inquiet le jeune homme.

« Ouais, il faudrait qu’on trouve un moyen de calmer Peeves. On en parlera aux professeurs lors de notre rapport » . En soit, ce n’était pas à eux de tenter quelque chose, ils étaient tout bonnement impuissants face à l’esprit frappeur. Peeves était une véritable plaie pour tout le château, et pour une raison qui échappait à Marcus, Dumbledore laissait l’esprit faire toutes les bêtises qui lui passaient par la tête.

Quand la préparation fut prête, Marcus regarda la jeune femme l’appliquer sur les gonds de la porte. Vu comment la mixture avait fait fondre la fiole en verre, le serdaigle espérait le même résultat sur l’acier. La substance se mit à frire dès qu’elle fut posée sur la porte, et cette dernière fut alors rongée par endroits, comme si une armée de thermite avait pris d’assaut l’objet. « Ok, recule, je vais essayer un sort » . Pour l’instant, leur plan se déroulait sans accro. La potion fonctionnait comme prévu et il ne restait plus qu’à forcer la porte avec un sortilège. Le jeune homme leva sa baguette, avant de l’abattre d’un coup sec, son mouvement fendant l’air devant lui. « Bombarda » . Aussitôt eut-il terminé son incantation que la serrure sauta. Une secousse percuta la porte qui se délogea de son montant. Poussée par l’impulsion générée par le sortilège, l’immense porte en bois bascula doucement vers l’arrière, dans un grincement aussi désagréable que la vétusté des lieux. Dans un lourd fracas, la porte tomba vers l’extérieur de la pièce, ouvrant ainsi un passage pour les deux préfets.

Barksdale risqua de passer sa tête dans le couloir ; Peeves avait bel et bien disparu, et depuis longtemps en plus. « C’est bon, il n’est plus là » , lança-t-il à la rouge et or en mettant un pied hors de la pièce. « Bon, il doit être tard. Je vais directement rentrer au dortoir. On se reverra quand on ira faire notre rapport aux professeurs ». Marcus prit alors la direction du dortoir des bleus et bronzes, avant de se retourner vers Lilly alors qu’il avait oublié l’essentiel. « Et merci pour la potion. Sans toi, je ne sais pas comment j’aurai fait » . A ces mots, le jeune homme quitta les lieux. Les cachots l’avaient occupé pendant une trop longue partie de sa soirée et plus que jamais, il avait besoin d’une douche.

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