Sirius écouta les réponses de Marlene avec attention - cela lui arrivait parfois. Il comprenait qu'elle nuançait le jugement qu'elle pouvait avoir sur des choses de la vie qu'elle avait peut-être trop vite étiquetées. Cela lui arrivera peut-être à lui aussi - c'était sûrement cela, devenir adulte. Cependant, songea Sirius, cette expérience semblait venir sans enthousiasme pour Marlene. Nul doute que, si elle avait entrepris des études sur les éruptifs, elle aurait pétillé de joie. Sa réserve mit la puce à l'oreille de Sirius.

▬ Je réalise, approuva Sirius pour qui le genoux de Marlene contre le sien faisait l'effet d'une caresse. Mais je préfère la vie, moi.
Il avait tant appris à rôder la nuit dans les couloirs de Poudlard et dans la Forêt Interdite...
Marlene continua sur leur lancée, arguant que l'amitié valait toutes les connaissances théoriques du monde. Puis, elle lui demanda ses projets à lui pour l'année prochaine.
▬ Je ne sais pas trop pour l'an prochain.

Il était sincère et ne se projetait pas dans des études longues - la barbe ! Il y avait tant à faire.
▬ Je ne sais plus trop, à vrai dire.
Un sourire séducteur fleurit sur ses lèvres.
▬ Si tu n'es pas à la Fac magique, dit-il, taquin, inutile que j'y aille, non ?

Il n'avait pas invité Marlene à boire un chocolat juste pour la conversation. Autant aller au bout.

Difficile de faire plus rentre dedans. Mais Sirius était sincère : il appréciait réellement Marlene et savait qu'elle lui manquerait dans le paysage de la fac. Seulement, cette dernière n'était plus la jeune fille effarouchée, et rétorqua à Sirius avec un aplomb nouveau :
▬  C'est marrant, j’ai plutôt le souvenir que t’as jamais eu de souci pour profiter de la vie avec d’autres filles. Tu devrais pouvoir t'en tirer à la faculté, non ?

Il sentit comme une once de reproches - bien méritée. Très tôt, il avait affiché un intérêt pour l'ancienne Gryffondor, mais cela ne l'avait pas empêché de batifoler à droite à gauche. Et alors ? Cela ne voulait pas dire que Marlene n'avait pas sa préférence...
Mais elle avait marché dans son jeu et Sirius attrapa la baguette qu'elle lui tendait.

▬ Serait-on jalouse ?, badina le jeune Black avec un sourire séducteur. Si tu voulais un peu d'attention, il fallait le dire.

En réalité, Marlene avait toujours eu l'art de lui glisser entre les mains et lui-même avait adopté une certaine retenue en sa présence, comprenant qu'il ne pouvait agir avec elle comme il le faisait avec d'autres - elle avait bien trop de cran pour être traitée comme une midinette.

Sirius percevait que, sous ses tâches de rousseur et sa peau bien trop encline à rougir instantanément, Marlene McKinnon était une badass' de première catégorie.