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| Et si on en parlait plus sérieusement? [Athos] | |
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Yelena Dratsena ORDRE DU PHÉNIXLa meilleure défense, c'est l'attaque | HIBOUX POSTÉS : 204 | AVATARS / CRÉDITS : Sharon Den Adel | SANG : mêlé
| Sujet: Et si on en parlait plus sérieusement? [Athos] Dim 19 Avr 2020 - 21:10 | |
| Les choses n’avançaient pas. D’abord Seyre, puis Fawkes, non seulement cela n’avançait pas, mais en plus on lui avait demandé de ne plus s’en occuper, de laisser ça aux “professionnels”. Yelena hésitait à reprendre les choses en mains. Mais il fallait leur accorder qu’elle n’était sans doute pas la plus qualifiée du monde pour s’en occuper. Surtout qu’elle n’était pas d’une très grande délicatesse ni d’une grande discrétion. Un minimum tout de même, mais face à ces gens, cela ne suffisait pas. Alors la slave avait décidé de chercher un autre moyen. En cherchant bien, elle trouverait peut-être quelqu’un d’autre pour l’aider. Quelqu’un qui ne ferait pas partie du bureau des Aurors cette fois. Elle ne comptait clairement plus dessus.
Elle avait finalement entendu parler d’une piste qui pouvait être intéressante. Un homme qui pourrait sans doute s’occuper de cette tâche, qui semblait même être assez habitué. En fait il se pourrait qu’il puisse s’approcher bien plus près qu’elle de ceux qui étaient responsables de cette sale affaire. C’est dans cette idée qu’elle avait commencé à surveiller l’endroit qu’on lui avait indiqué. Yelena avait un peu repéré l’homme en question, s’assurant qu’elle pourrait tenter de l’approcher ici. Cela avait duré quelques jours. Et puis finalement elle avait tenté sa chance. Profitant qu’il n’y avait personne d’autre, profitant qu’il faisait assez sombre pour qu’il ne la repère pas trop vite, elle avait fini par s’approcher de lui.
-Athos? On m’a parlé de vous, il se pourrait que j’ai besoin de vous toucher deux mots. Vous avez un peu de temps devant vous?
Elle ne cherchait pas à l’intimider, ce n’était pas franchement l’idée. Si elle n’était pas spécialement engageante, et ce même si on parvenait à oublier son accent russe assez marqué, elle ne faisait preuve d’aucune forme de menace. Après tout, si il devait effectivement faire affaire avec elle, autant l’avoir réellement de son côté. Dans un élan de bonne volonté elle s’était même approché pour lui tendre une main.
-Je suis Yelena, et j’ai besoin d’aide pour des recherches un peu… particulières.
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| | | Athos Greyson NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 500 | AVATARS / CRÉDITS : Nick Jonas by non uccidere | SANG : Pur, moitié américain.
| Sujet: Re: Et si on en parlait plus sérieusement? [Athos] Mar 28 Avr 2020 - 3:31 | |
| Appuyé contre le lavabo, Athos fixait son propre reflet, et pour une fois, il n’était pas ravi de ce qu’il lui renvoyait. L’eau continuait de couler, se mêlant au liquide rougeâtre qu’il avait nettoyé quelques secondes auparavant. D’une main hésitante, il effleura sa lèvre inférieure. Le reflet grimaça. La coupure était plus profonde qu’il ne pensait, et il sentait les vaisseaux battre à l’intérieur. Blessure superficielle, certes. S’il avait été un tant soit peu doué en soins, il aurait pu régler tout ça en une micro-seconde. Mais il préférait confier ça aux mains d’un médicomage confirmé, histoire que ça soit fait proprement. Un visage pareil méritait des soins de qualité. Toutefois, il n’avait pas envie de débouler chez Razvan en plein milieu de la nuit pour une coupure ridicule, malgré le fait que leur arrangement incluait un service 24/24. Il lui faudrait attendre le lendemain matin, où il devait de toute manière lui rendre visite pour réenchanter les bracelets de Mihaela. Les sourcils froncés, il fixait la plaie comme s’il pouvait la faire disparaître d’un simple regard. Et se repassait mentalement les événements qui avait conduit à ce résultat.
Les nuits d’Athos au casino étaient en général plutôt tranquilles. Se fondre dans la foule des clients, saluer les croupiers tel l’habitué qu’il était censé être, ignorer les gorilles de Flint, et observer tout en faisant mine de jouer. La population d’un casino était souvent plutôt fascinante, et les soirées passaient vite. Il s’amusait parfois, pour tromper l’ennui des heures sans tricheurs, à deviner leurs vies. Là, un riche homme du ministère venu dépenser sa fortune pour oublier à quel point sa vie était misérable. Ici, une femme vêtue d’une des deux seules robes apprêtées qu’elle possédait, cherchant un client pour la nuit. De ce côté, un couple qui n’osait même pas se regarder dans les yeux, femme trophée cachant son cou pour éviter qu’on y découvre les marques d’un “amour“ trop physique. À chaque table se déroulaient des histoires silencieuses, sous-textes que seule une âme attentive pouvait deviner. Athos aimait ces moments, où la marque d’une alliance retirée lui sautait aux yeux, où son esprit divaguait en toute tranquillité. Ce soir, il avait eu tout le loisir de se perdre dans ses observations. Et de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment.
Assis à une table, son attention focalisée sur une paire de mains pâles qui manipulaient les cartes avec une dextérité inhabituelle, Athos avait négligé d’écouter ce qui se passait sur sa gauche. Le ton était monté d’un coup, les remarques froides servant de mise en garde n’ayant pas attiré son attention. Deux hommes qu’il avait observés un peu plus tôt en vinrent aux mains, se battant pour une poignée de jetons. La voix de l’un d’eux le tira de son observation, et il eut le malheur de tourner la tête dans leur direction. L’un d’eux était toutefois trop ivre pour viser, et le poing vint rencontrer sa lèvre avec violence. Le jeune sorcier en eut le souffle coupé. Il n’était pas habitué à se battre, et donc encore moins à recevoir des coups. Son cou accompagna violemment le mouvement, laissant son visage au-dessus de la table désormais déserte. Quelques gouttes de sang vinrent tâcher le tapis autrefois vert.
« C’est réglé, Athos. » Le sorcier observa son interlocuteur à travers le miroir, hochant légèrement la tête pour signifier qu’il l’avait bien entendu. Son cou le faisait un peu souffrir. Bien qu’il était un employé à part, les sorciers chargés de la sécurité ici avaient beaucoup de respect pour lui. Cela venait sans doute du fait qu’il les traitait correctement, et qu’il facilitait grandement leur travail. Ce n’était pas toujours le cas dans ce genre de milieu. « Merci Hayden. Mais j’aimerais régler une dernière petite chose moi-même, si tu veux bien. » Le sorcier aussi large qu’un meuble acquiesça en grognant et lui tendit sa veste qu’il avait accrochée à la porte pour éviter de la tâche. Athos l’enfila avec élégance, et lâcha un dernier regard à son reflet avant de quitter les toilettes, accompagné par ce garde du corps qui n’était pas le sien.
L’air froid de la nuit réveilla sa plaie qui palpitait fort tandis qu’il poussait la porte du casino. La rue était déserte, ou presque. Sur sa gauche, dans l’obscurité, une ombre gémissait. Marchant d’un pas léger, il arriva à sa hauteur, suivi par son ombre qui le dépassait d’une tête. Athos sortit lentement sa baguette. « Lumos » chuchota-t’il enfin, révélant le triste tableau d’un homme au visage tuméfié. Les gardes de Flint avaient exécuté leur sombre travail, visiblement. Le pauvre type n’avait plus que ses yeux pour pleurer, s’il restait bien des yeux là-dessous. Athos s’abaissa à sa hauteur, un léger sourire sur son visage. Cela lui fit mal, tirant sur sa blessure, mais il s’en foutait bien. « Tu vois ça, là ? » lâcha-t-il en exécutant un cercle avec sa baguette autour du visage abîmé de l'homme. « C’est ce qu’on appelle le karma. » Profitant de l’éclat de son sort, Athos avait scanné rapidement le pauvre hère et avait trouvé quelque chose. Utilisant le bout de sa baguette, il la glissa à l’intérieur d’une bague que l’homme avait attaché autour d’une chaine, posée sur son cou. Tirant d’un coup sec, il détacha le bijou de la chaîne visiblement de mauvaise facture et attrapa la bague. Le type sanglotait, mais semblait incapable de bouger. Le bijou ne valait pas grand chose en soit, mais semblait être d'une grande valeur sentimentale. « Je prends ça en guise de dédommagement. Tu touches à truc qui compte pour moi, je fais pareil. » Hayden lâcha un rire étouffé derrière lui. « Karma. » Se redressant, Athos informula un Nox pour éteindre sa baguette et fit quelques pas en compagnie du garde du corps. De retour sous la lumière artificielle de la devanture, il tendit la chaine poisseuse à Hayden. « Tiens. Revends-la et paye un joli truc à Nina. » C’était quand même lui qui avait fait le sale boulot après tout. Le grand type sembla ému et remercia Athos, qui remonta son col et prit la direction de chez lui tandis que son comparse rentrait dans le casino.
Faisant quelques pas, Athos sortit une cigarette de sa poche et la colla entre ses lèvres, du côté qui n’était pas abîmé. À peine l’eut-il allumée que la flamme dévoila une silhouette qui venait de l’approcher. Intéressant. Cela faisait quelques jours qu’il avait effectivement repéré cette ombre qui semblait le coller de près. Quand on maîtrisait la dissimulation, on apprenait aussi à remarquer quand on était surveillé. Cela ne l’avait pas inquiété outre mesure, même s’il avait veillé à rester sur ses gardes plusieurs fois. Si l’ombre lui avait voulu du mal, elle s’y serait prise bien avant. Et visiblement, elle connaissait son nom. « Le temps d’une cigarette, cela vous suffira ? » D’ordinaire, Athos était plus doux avec de potentiels clients, mais ce soir, il n’était pas d’humeur. Surtout pas quand il savait qu’il avait été observé.
Mais un boulot était un boulot, et il se stoppa net, continuant à fumer sa cigarette tout en dévisageant son interlocutrice. Fort accent de l’est. Bientôt la quarantaine. Jolie, et plutôt bien apprêtée. Jamais passé la porte du casino. Elle n’avait rien à faire ici. Cela pouvait expliquer sa méfiance et sa filature. Athos ne traitait que rarement avec les gens qui n’étaient pas de son milieu, et il était plutôt difficile à approcher pour les gens, disons, de bonne famille. Faisant tenir sa cigarette entre ses lèvres, il lui serra la main pour ne pas se monter impoli. Il attrapa alors le bâton de nicotine et souffla un long nuage de fumée loin du visage de la femme qui le sollicitait. « Si cela peut vous convaincre que vous faites appel à la bonne personne, je suis bien meilleur que vous en camouflage. Çela fait quoi, 4 jours que vous me suivez, si mes calculs sont exacts ? » Sa formulation était faussement hésitante, car il savait que le nombre était correct. Mais cela avait le mérite de lui prouver qu’elle était venue voir la bonne personne. « Excusez-moi d’être un peu rude. Nuit difficile. » fit-il par dire en désignant sa blessure de sa main libre. « Je vous écoute, Yelena. » |
| | | Yelena Dratsena ORDRE DU PHÉNIXLa meilleure défense, c'est l'attaque | HIBOUX POSTÉS : 204 | AVATARS / CRÉDITS : Sharon Den Adel | SANG : mêlé
| Sujet: Re: Et si on en parlait plus sérieusement? [Athos] Mer 29 Avr 2020 - 18:53 | |
| Dans l’ensemble, Yelena était plutôt une femme assez peu délicate. Sans grande finesse, elle était néanmoins une très bonne sorcière. Une très bonne dragonnière aussi. Pour manquer une fois de plus de finesse, une belle personne aussi. Elle n’était pas d’une grande subtilité, et c’était bien là son problème. La russe avait des ambitions plus grandes que ses capacités. Comme elle avait aussi la grande qualité de pouvoir tout à fait être honnête avec elle-même, il lui avait fallu se résoudre à trouver d’autres moyens. Et justement, des moyens, elle en avait peut-être trouvé un. Il s’appelait Athos, et elle venait pour lui ce soir.
Restant d’abord sagement dans son petit coin sombre, elle avait finalement pris la décision de le rejoindre lorsqu’elle eut le loisir de l’identifier clairement. Yelena ne doutait pas qu’il la remarque rapidement. Ce qui fut évidemment le cas. Il allumait une cigarette visiblement désireux de prendre quelques instants de repos. Enfin, jusqu’à ce qu’elle ne vienne briser son espoir en lui adressant la parole.
-Le temps d’une cigarette, cela vous suffira ?
Tout dépendait de lui, de ce qu’il pouvait faire, de ce qu’elle lui demanderait. Cela pourrait suffire à donner les premières informations. Est-ce qu’ils iraient plus loin? Aucune idée pour le moment. Mais consciente qu’il attendait sans doute une réponse Yelena lui en donna une.
-Cela sera un début…
Il n’avait pas l’air d’une humeur charmante. Ce qui finalement ne tentait pas Yelena à faire de même. Elle se tenait encore cependant, attendant de voir un peu mieux ce qu’il pourrait dire. Et puis, il avait tout de même accepté de serrer sa main.
-Si cela peut vous convaincre que vous faites appel à la bonne personne, je suis bien meilleur que vous en camouflage. Cela fait quoi, 4 jours que vous me suivez, si mes calculs sont exacts ?
Outre le fait qu’elle n’était effectivement pas spécialement douée pour ça, Yelena n’avait pas spécialement essayé d’être invisible dans le dos de cet homme. En fait, il s’agissait plutôt de voir qui il était et si il serait abordable. La réponse faisait qu’elle avait préféré le voir ici et maintenant. Voyant qu’en plus il était seul et dans un coin sombre, il aurait été bête de ne pas le faire.
-C’est exact, mais je n’ai jamais prétendu avoir ce genre de… talents. C’est potentiellement là que vous intervenez.
Calant son propre ton sur le sien, sans être d’une grande amabilité elle n’en était pas encore agressive. Quoi que certains pourraient le prendre ainsi tout de même avec son accent qui pouvait donner cet effet. Yelena restait un peu à distance, l’observant comme il le faisait. Mais on lui avait conseillé cet homme, il ne devrait pas y avoir trop de problèmes.
-Excusez-moi d’être un peu rude. Nuit difficile.
Il désignait une coupure à la lèvre qui n’était certes pas bien belle mais pas non plus dramatique. Cela passerait. Là on était déjà plus dans son domaine à elle. La russe était habituée aux blessures de tous genres, cela faisait partie de sa vie depuis toujours. Elle avait développé une grande tolérance à la douleur qui lui permettait de résister aux coups de griffes et autres brûlures sans laisser tomber ses partenaires lorsqu’ils devaient mener une opération avec les grands animaux dont ils avaient la charge. Alors une coupure pareille, il était certain qu’Athos en serait vite remis. Elle comprenait cela dit que cela ne faisait jamais plaisir.
-Je vois ça… Vos nuits semblent assez animées.
En même temps, dans un endroit pareil… bon, c’était dirons-nous peu surprenant. Yelena ne trouvait cela dit pas une grande utilité à en rajouter. Elle avait bien vu qu’il fréquentait un milieu particulier. Qu’elle-même ne fréquentait pas particulièrement. Et ce genre de désagréments, ça allait avec.
- Je vous écoute, Yelena.
Bon, il était visiblement temps de se lancer dans le vif du sujet. Et quel sujet! La belle n’avait pas grand chose, mais elle espérait qu’Athos pourrait être en mesure d’en trouver plus. Enfin, à condition qu’ils fassent affaire…
-J’ai un dossier qui traine au Ministère depuis un moment, depuis 1956 précisément. Celui d’Ivan Dratsena. Il avait 19 ans à cette époque, il venait d’arriver en Angleterre. Il était dragonnier en Russie, Ivan était venu chercher son père inconnu qu’il savait venir d’un clan près d’ici. Je sais qu’il a été enlevé, gardé et torturé au moins trois semaines, puis achevé et abandonné dans une ruelle avec la marque des ténèbres au-dessus de la tête. Je sais qu’ils étaient plusieurs, ils l’ont soigné et nourri tout ce temps, sans doute parce qu’ils voulaient quelque chose de lui.
Yelena avait sorti sa copie du dossier qu’elle avait elle-même composé en se basant sur l’officiel que Miss Fawkes lui avait montré, et agrémenté de ses propres recherches. Elle le tendit à Athos, lui proposant par là de le feuilleter plus précisément. Il y trouverait sans doute très vite le lien qu’elle avait avec la victime, elle ne voulait simplement pas le souligner par peur de simplement passer pour quelqu’un qui n’y avait pas sérieusement pensé. Quelqu’un qui se précipitait simplement sur la piste. Mais elle l’avait réfléchi, des années, tout comme elle savait parfaitement ce qui se passerait si elle devait finir par avoir des noms…
-Je veux savoir qui est responsable. Je ne peux pas les approcher d’assez près, comme je vous l’ai dit je ne possède pas de grands talents pour les filatures. Je suis donc arrivée à la limite de mes possibilités. Mais je ne peux pas non plus compter sur le Ministère pour terminer le travail…
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| | | Athos Greyson NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 500 | AVATARS / CRÉDITS : Nick Jonas by non uccidere | SANG : Pur, moitié américain.
| Sujet: Re: Et si on en parlait plus sérieusement? [Athos] Dim 3 Mai 2020 - 18:55 | |
| Ses nuits étaient effectivement aussi remplies que des journées. De là à dire qu’elles étaient animées… Disons simplement que Yelena n’avait pas bien choisi son moment. Au-delà d’une simple blessure superficielle, c’était surtout l’ego d’Athos qui avait été un peu entaillé ce soir-là. Il détestait qu’on porte atteinte à son physique, et se posait des questions sur ses capacités de concentration ces derniers temps. En temps normal, il aurait du remarquer que les esprits s’échauffaient pour s’éloigner. Mais les récents événements avaient quelque peu mis à mal sa légendaire confiance en lui.
Continuant à fumer en silence, Athos écouta d’une oreille attentive Yelena tandis qu’elle lui donnait des détails sur l’affaire qu’elle souhaitait qu’il résolve pour elle. Car oui, il ne s’agissait pas là d’une banale mission de filature. C’était bien une affaire, comme le prouvait l’implication du Ministère là-dedans. Ce fut la première information qui le fit tiquer. Depuis que le Ministère avait détruit sa vie, il en restait aussi éloigné que possible. Mais cela ne l’étonnait pas que ces incapables piétinent sur un cas pareil depuis plus de vingt ans. Deuxième information qui retint son attention. À l’époque de cette disparition sordide, il n’était encore qu’un minot. La victime devait être quelqu’un de bien proche de cette femme pour qu’elle soit encore hanté par son souvenir deux décennies plus tard. Amant ? Frère ? L’une de ces deux options, sans nul doute. Une situation qui avait du l’empêcher de faire son deuil correctement, et expliquait ce qui l’amenait dans une ruelle sombre à une heure aussi tardive, parlant à un inconnu au passé trouble. D’ailleurs, avait-elle assisté à la scène qui venait de se dérouler ? D’un point de vue extérieur, Athos avait dû passer pour un salaud de première. Un type capable de laisser crever un mec en sang dans la rue. Comme les agresseurs de ce dragonnier, au fond. Mais le type s’en remettrait. Sa réputation auprès d’elle, peut-être un peu moins. Mais elle aurait pu fuir et au lieu de ça, elle était là, déterminée. Il en fut presque admiratif.
Athos resta muet tandis qu’elle lui tendait un dossier. Il eut l’impression d’être dans un de ces polars moldus, où un détective en panne d’inspiration glissait des informations à un mystérieux inconnu dans la rue. Ne lui manquait qu’un imper et un chapeau pour parfaire le cliché. La situation devenait de plus en plus curieuse. Mais sortir de sa routine n’était pas quelque chose qui lui déplaisait au contraire. Calant sa cigarette entre ses lèvres pour libérer sa seconde main, il feuilleta quelques pages malgré la luminosité trop basse pour tout lire. Son frère. Il s’agissait de son frère, c’était évident, ne serait-ce que par la ressemblance. Athos était moins intéressé par le contenu du dossier que ce qu’il révélait sur sa mystérieuse interlocutrice. Méthodique, organisée, acharnée. Il y avait des tonnes de renseignements là-dedans, et pourtant pas un seul qui l’avait amenée sur une quelconque piste. Autant dire que l’histoire devait être difficile à dénouer.
« Le Ministère… » commença-t’il en lâchant un rire sarcastique. « Pas étonnant qu’ils ne vous soient pas d’une grande aide. » Cette histoire avait l’air drôlement sale, et probablement bien plus sombre que ce qui se cachait à la surface. Souvent amer par rapport à sa vocation brisée, Athos n’était pas toujours tendre avec les Aurors et autres autorités légales. Il savait que son nouveau milieu lui permettait d’être bien plus efficace, et d’obtenir bien plus d’informations quand on se permettait de contourner quelques lois. Fermant le dossier, il attrapa sa cigarette et tira dessus avant de relâcher un épais nuage. « Malheureusement, pour cette fois, je pense que je ne pourrais pas faire mieux qu’eux. » Athos guettait la réaction de la jeune femme, masquée par la fumée qui venait de s’échapper de ses lèvres. Il lui devait une explication.
Sa voix s’adoucit légèrement, renvoyant une image calme et posée. La jeune femme était très certainement à fleur de peau sur le sujet, la dernière chose dont il avait besoin ce soir, c’était qu’elle réagisse au quart de tour. Il en avait assez bavé comme ça. « Cette histoire a plus de vingt ans. Autant vous dire que les chances qu’il reste le moindre indice à ce sujet sont plus que minces. Et je ne peux pas poser des questions sur une histoire aussi vieille que moi sans attirer les soupçons. » Sans doute qu’il parviendrait à trouver le bout du fil d’Ariane qui conduirait à la résolution de cette affaire. Son réseau était suffisamment étendu. Mais se mêler de ce genre de choses, c’était risquer sa vie et ça, il n’y était pas prêt. Quelle que soit la somme qu’elle lui proposait. La mention de la marque des ténèbres lui avait provoqué un violent frisson le long de l’échine. Athos ne se mêlait pas des affaires des mangemorts, ou tout du moins, il s’en tenait le plus éloigné possible. Il n’adhérait pas à leur idéologie, mais ne cherchait en aucun cas à s’en faire des ennemis. Sa survie était sa priorité.
« Je suis navré Yelena. Navré que vous ne puissiez pas rendre justice à votre frère. Mais ce que vous ne demandez là, c’est plus qu’une simple filature. C’est une plongée dans la gueule du Sinistros. » Athos était certes quelqu’un de vaniteux, mais il savait admettre ses propres limites. C’était rare, mais cette fois, c’était le cas. Le risque n’en valait pas le coup. L’histoire était sordide, certes. Mais le jeune sorcier n’était pas suffisamment emphatique pour y voir une source de motivation. Des morts, il y en avait tous les jours. Ça ne lui plaisait pas, il n’aimait pas ça, mais c’était la vie. Et mieux valait qu’on ôte celle des autres que la sienne. |
| | | Yelena Dratsena ORDRE DU PHÉNIXLa meilleure défense, c'est l'attaque | HIBOUX POSTÉS : 204 | AVATARS / CRÉDITS : Sharon Den Adel | SANG : mêlé
| Sujet: Re: Et si on en parlait plus sérieusement? [Athos] Lun 4 Mai 2020 - 13:58 | |
| Le dossier n’avait jamais été simple. Manque d’éléments, manque de personnel pour mener l’enquête, et finalement beaucoup de temps qui avait filé à toute vitesse. Si leur mère avait décidé de ne plus en parler, Yelena avait décidé de ne pas passer outre et simplement laisser faire les choses. C’était plus fort qu’elle, elle ne pouvait pas juste oublier ou faire comme si c’était quelque chose qu’elle devait admettre. Ce n’était pas possible. Ivan était encore tellement jeune, elle avait un tel sentiment d’injustice. Et puis il avait aussi quitté son clan pour elle, pour trouver des réponses. Ils avaient été deux à rêver de retrouver leur père, c’était pour tous les deux qu’il était là. C’était donc en partie de sa faute si il avait croisé le chemin de ces tristes personnages. Ou en tout cas c’était son idée à elle, sans doute un peu altérée par la douleur.
Avoir eu cette information sur Athos, savoir qu’il pourrait peut-être l’aider dans cette affaire, il y avait eu assez peu d’hésitations de son côté. Et ce qu’elle avait observé ce soir ne l’avait pas franchement perturbé. Il n’était pas difficile de savoir pourquoi cet homme avait subi un tel traitement. Les dragonniers russes n’étaient eux-même pas connus pour régler leurs différents dans la diplomatie. Pour être dans une honnêteté plus profonde, elle aurait sans doute fait bien pire à ce personne qu’elle recherchait. Quoi qu’à bien y réfléchir, elle ferait sans doute pire. Yelena avait passé tellement d’années à rêver de leur tomber dessus qu’il était probable que leur fin soit longue et douloureuse. Autrement plus que ce pauvre homme qui était passé entre les mains du service d’ordre du casino.
Yelena avait scruté le visage d’Athos alors qu’elle le voyait scruter le dossier. Il ne devait pas y voir grand chose mais visiblement assez pour le moment.
-Le Ministère…Pas étonnant qu’ils ne vous soient pas d’une grande aide.
On ne pouvait pas totalement leur retirer le fait qu’ils avaient essayé. Ils avaient été plusieurs à recevoir sa visite depuis qu’elle était en Angleterre, et chaque fois la même réponse. Le dossier était trop vieux, il n’était pas prioritaire, ils n’étaient pas assez nombreux. De son côté, elle voyait qu’on les avait abandonné. Ivan était un jeune étranger issu d’un milieu particulier et assez peu accessible. Un manque de communication? Sans doute oui, surtout quand on savait qu’ils n’étaient venu la trouver que plusieurs semaines après la découverte du corps. Chose qu’elle avait reproché aux premier sur l’affaire mais qu’il serait assez injuste de poursuivre sur celle qui tenait maintenant la responsabilité du dossier. Fawkes n’était pas même encore Auror à cette époque, elle ne pouvait pas franchement lui reprocher. Mais on ne pouvait pas non plus dire que l’affaire avant progressé. Une bonne partie de ce dossier venait de ses propres recherches. Yelena avait tout consigné, absolument tout, et organisé ses notes avec beaucoup de soin. Elle espérait tant de toutes ses informations.
-Malheureusement, pour cette fois, je pense que je ne pourrais pas faire mieux qu’eux.
Ah ça elle ne l’avait pas vraiment vu venir. Ou pas aussi rapidement en fait. Ni même aussi clairement établi. Il venait tout simplement de lui dire qu’il ne lui serait d’aucune utilité, que peu importait les moyens qu’elle pouvait lui proposait, il n’en ferait rien. Il faut admettre que Yelena ne s’était pas attendu à un avis aussi tranché aussi rapidement. Et si elle essayait de ne pas trop le montrer, la surprise lui fit légèrement arquer un sourcil.
-Cette histoire a plus de vingt ans. Autant vous dire que les chances qu’il reste le moindre indice à ce sujet sont plus que minces. Et je ne peux pas poser des questions sur une histoire aussi vieille que moi sans attirer les soupçons.
En étant parfaitement honnête et raisonnable, ses propos se tenaient tout à fait. Athos était visiblement assez jeune, sans doute trop pour ne pas se faire repérer à ce sujet. Yelena avait pourtant espéré que le réseau qu’il semblait avoir serait assez efficace, qu’il pourrait approcher les personnes probablement mêlée à cette affaire. C’est qu’on lui avait parlé d’une homme assez impressionnant dans son domaine, quelqu’un d’assez réputé. Elle ne s’était pas attendu à un refus aussi rapide. Elle connaissait évidement le manque de preuves, elle savait que c’était ancien. Et pour cause, elle avait vu passer le temps. Elle avait eu le temps de finir ses études, de dépasser l’âge de son frère aîné, de venir elle-même en Angleterre, de s’y faire une vie, des amis, et quelque part de s’en sentir coupable. Malgré tout ce qui pouvait lui arriver de bien, elle avait ce sentiment qu’elle avait une chance qu’Ivan n’avait jamais eu. Pour le moment elle serrait les dents, voyant bien qu’il n’avait pas terminé.
-Je suis navré Yelena. Navré que vous ne puissiez pas rendre justice à votre frère. Mais ce que vous ne demandez là, c’est plus qu’une simple filature. C’est une plongée dans la gueule du Sinistros.
La russe s’était bien sûr douté qu’il trouverait rapidement quel lien elle partageait avec la victime. Mais l’entendre dire c’était autre chose. A chaque fois son coeur se serrait et son ventre se nouait. L’humidité de ses yeux trahissait la sensibilité du sujet, mais ce n’était pas comme si il pourrait réellement en être surpris.
-Donc d’après vous je n’ai plus qu’à dire à notre mère qu’elle n’aura jamais de réponse? Que personne ne s’en est occupé à l’époque et que le dossier est simplement trop vieux aujourd’hui?
A dire vrai, si elle pouvait entendre qu’il ne prendrait pas de risques pour elle, Yelena n’acceptait pas qu’il puisse lui dire que personne ne le ferait, qu’elle ne pourrait jamais faire justice pour son frère. Et cette colère n’était pas spécialement tournée vers Athos, plus vers elle en fait.
-N’y a-t-il donc personne qui prendrait part à mes recherches? Quelqu’un de plus vieux? Ou de plus impliqué? Je n’ai pas peur de m’en approcher, je n’ai juste… Je ne peux pas le faire seule.
Son ton amer ne lui était pas spécialement destiné. Yelena ne souhaitait simplement pas laisser tomber, elle n’y arriverait sans doute jamais. Admettre qu’elle ne le ferait pas seule était déjà suffisamment difficile à passer. Sa voix s’était d’ailleurs brisée en l’admettant. Mais il fallait bien le dire, seule, elle n’irait pas bien loin. Et puisque visiblement Athos ne le ferait pas… |
| | | Athos Greyson NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 500 | AVATARS / CRÉDITS : Nick Jonas by non uccidere | SANG : Pur, moitié américain.
| Sujet: Re: Et si on en parlait plus sérieusement? [Athos] Sam 23 Mai 2020 - 18:14 | |
| Pour sûr, Athos n’était pas la personne la plus emphatique que la terre ait portée. Non pas qu’il en était dénué, au contraire. Certaines situations le touchaient plus qu’il ne voulait bien l’admettre, et il acceptait bien volontiers des missions pour des raisons autres que pécunières, voire même se permettait de changer de camp quand il estimait que le commanditaire était dans ses torts. Mais la plupart du temps, il évitait de s’impliquer émotionnellement dans les histoires qu’on lui présentait. Certes, Yelena avait toutes les raisons du monde d’être attristée, et le désespoir était visible dans ses yeux, et transparaissait jusque dans le son de sa voix. Mais si Athos se laissait simplement aller à ce qu’un coeur pouvait dicter, il serait mort depuis longtemps.
En vérité, les missions risquées ne lui faisaient pas peur en temps normal. Cette fois par contre, il y avait tellement d’obstacles que cela lui semblait suicidaire, ou presque. Et puis surtout, il y avait une chose qui le dérangeait. Athos voyait bien ce qu’elle avait à gagner en faisant appel à lui. Des réponses, puis la justice qui mènerait, peut-être, à un certain apaisement. Ou tout du moins, une libération. Oui, mais voilà, qu’est-ce qu’elle lui proposait en échange ? Depuis des années, Athos avait une règle qui dictait quasiment toute sa vie d’escroc : chaque relation devait être gagnant-gagnant. Et on ne venait décemment déranger quelqu’un à une heure aussi tardive, aussi désespérée soit-on, sans proposer quelque chose d’extrêmement alléchant en retour. À chaque nouvelle demande, Athos réalisait un savant calcul rapide, pesant les pour et les contre, les opportunités et les risques. En l’occurence, là, le calcul était facile. Il avait tout à y perdre…
Agaçé et fatigué par sa soirée, Athos hésita à envoyer balader Yelena sans autre forme de procès, et transplaner jusqu’à chez lui. Sa lèvre lui faisait un mal de chien, et sa patience atteignait des limites, lui d’habitude si calme et disposé à prendre son temps. Mais voilà, cette femme qui s’énervait face à lui semblait bien volcanique et il y avait autre chose à prendre en compte s’il se permettait de l’humilier en partant comme un rustre : sa réputation. Athos ne connaissait pas son entourage, mais chaque faux pas pouvait le mener à sa perte, lui qui soignait sa réputation autant que son look. Pas question donc de la laisser en plan, même si cela impliquait de devoir marcher sur des oeufs de dragon. Mais que répondre à cette femme qui convoquait sa mère pour essayer de lui tirer une larme, alors qu’il n’en avait strictement rien à faire ? Ce n’était certainement pas la bonne stratégie à adopter pour le convaincre. Preuve en était, il resta aussi impassible qu’un bloc de marbre. La seule chose qui le fit légèrement réagir fut lorsqu’elle mit en doute son implication. Mais Athos savait que c’était la colère qui parlait. Il était suffisamment familier de cette émotion dévastatrice pour en reconnaître les signes.
Sa cigarette était maintenant terminée, et il tira une dernière fois sur le filtre avant de le jeter au loin d’un geste nonchalent. La fumée créa un rempart entre les deux qui ne se comprenaient visiblement pas. Elle venait d’un monde qui n’était pas familier des us et coutumes du sien. Peut-être fallait-il les lui expliquer ? « Écoutez Yelena, vous avez toutes les raisons du monde d’être aussi en colère. » commença-t’il, histoire de ne pas négliger ses sentiments qui débordaient. « Je ne vous ferais pas l’insulte de dire que je comprends, ça n’est pas vrai. Personne d’autre que vous ne le peut. » En rajouter une bonne couche lui semblait nécessaire, et il s’efforçait d’être le plus sincère possible. « Mais des histoires comme la vôtre ne feront que se multiplier par les tristes temps qui courent. Les victimes seront plus nombreuses, les bourreaux moins identifiables… » Ce discours était d’une amertume et d’un pessimisme sans nom, il le savait. Pourtant, c’était ce qu’il pensait. La guerre se préparait dans l’ombre, et l’histoire d’Ivan n’en était qu’un prémice malheureusement. « Et les bons samaritains se compteront sur les doigts d’une main. »
Malgré le sous-entendu évident de sa dernière phrase, Athos sentit qu’il lui fallait être plus explicite. « Le Ministère s’occupe de ce genre de cas pour leur soif de justice, ou toute autre raison hautement valable et chevaleresque. » Il ne put retenir une grimace en prononçant la dernière phrase. Et dire qu’il aurait pu en faire partie. Quelle tristesse de voir à quel point il était devenu blasé après cette épreuve. « Mais dans mon monde, ça ne se passe pas comme ça. » La gentillesse ne remplissait pas les ventres affamés, ni ne payait les verres qui permettaient d’oublier leur triste condition. « Bref, qu’avez-vous à offrir à quelqu’un de suffisamment fou pour accepter ? » Mieux valait être cash. L’argent guidait ce monde qui était aujourd’hui le sien. L’argent, ou ls services qui n’avaient pas de prix. |
| | | Yelena Dratsena ORDRE DU PHÉNIXLa meilleure défense, c'est l'attaque | HIBOUX POSTÉS : 204 | AVATARS / CRÉDITS : Sharon Den Adel | SANG : mêlé
| Sujet: Re: Et si on en parlait plus sérieusement? [Athos] Sam 30 Mai 2020 - 18:11 | |
| Ce n’était pas forcément très surprenant de voir Yelena en si peu fréquentable compagnie. Elle avait d’ailleurs déjà fait bien pire. Athos n’était en soi pas si dangereux à ses yeux. Surtout qu’elle n’avait pas forcément l’intention non plus de trop lui mettre de bâtons dans les roues. Sans être parfaitement détendue pour cet échange, elle était cela dit relativement en confiance. Et puis, elle avait une confiance bien plus prononcée pour celui qui lui avait conseillé de venir le voir. La conversation se tenait donc de façon relativement courtoise pour le moment, ce qui était déjà mieux que le pauvre bougre qui s’était “entretenu” avec Athos juste avant…
Le refus presque immédiat qu’il lui avait opposé cela dit avait eu le don de la réveiller un peu. Yelena avait toujours été assez réactive, avec un caractère bien trempé. Avec un sujet aussi sensible, c’était sans doute le pire. Quoi que de toute façon ce sujet particulier réveillait chez elle les réactions les plus fortes. Mais la belle laissait cependant encore un peu les choses évoluer avant de se laisser aller. On ne sait jamais, et cet homme pouvait peut-être encore l’aider tout de même. Même si plus la conversation avançait, plus il était clair que les deux protagonistes ne se comprenaient pas.
-Écoutez Yelena, vous avez toutes les raisons du monde d’être aussi en colère. Je ne vous ferais pas l’insulte de dire que je comprends, ça n’est pas vrai. Personne d’autre que vous ne le peut.
Il est vrai que la russe ne pouvait pas lui retirer une certaine forme de franchise. Et au fond elle aimait autant. Même si il n’avait peut-être pas une véritable idée du contrôle dont elle faisait actuellement preuve, et c’était assez rare de sa part. Cela ne voulait pourtant clairement pas dire qu’il comptait faire quoi que ce soit pour elle. Plissant très légèrement les yeux en cherchant à savoir où il voulait en venir, serrant les dents, elle restait parfaitement silencieuse et le laissait poursuivre.
-Mais des histoires comme la vôtre ne feront que se multiplier par les tristes temps qui courent. Les victimes seront plus nombreuses, les bourreaux moins identifiables…
Yelena se faisait un peu perplexe. Elle savait déjà trop bien ce genre d’informations bien banales. C’était justement là son problème. Les victimes de plus en plus nombreuses, mais elle était persuadée que les bourreaux aussi. Si les deux chiffres ne grossissaient pas au même rythme, elle en était cependant persuadée. Entendre ces mots de la bouche d’Athos ne lui inspiraient pourtant pas grand chose d’autre qu’une forme de surprise et peut-être une pointe d’agacement.
-Et les bons samaritains se compteront sur les doigts d’une main.
Certes, mais un bon samaritain, ce n’était pas vraiment ce qu’elle cherchait. Pas pour ce genre de choses. Elle avait tendance à s’en méfier en fait. Si on venait lui proposer demain de se charger de son dossier sans la moindre contre-partie, elle serait plus que méfiante. Encore une fois, elle ne saisissait pas bien où il voulait en venir…
-Le Ministère s’occupe de ce genre de cas pour leur soif de justice, ou toute autre raison hautement valable et chevaleresque. Mais dans mon monde, ça ne se passe pas comme ça.
Est-ce qu’il était réellement en train de lui dire qu’il la pensait assez stupide pour simplement lui demander de faire un travail pareil sans rien en retour? Il la pensait réellement si peu consciente de ce qu’elle demandait? Mais en même temps, il lui avait laissé entendre que son dossier était bien trop risqué pour qu’il ne décide de s’y attaquer. Yelena qui n’était pas grande spécialiste des ronds de jambes avait du mal à savoir réellement comment prendre son monologue.
-Bref, qu’avez-vous à offrir à quelqu’un de suffisamment fou pour accepter ?
Ah oui, c’était donc bien cela. Pour le coup la belle fut assez surprise. Non pas de sa franchise, non bien au contraire, mais du fait qu’il l’avait visiblement pensé capable de ne pas s’occuper de ce genre de “détails”.
-Vous me pensez assez naïve pour vous demander de vous lancer dans de telles recherches pour mon bon plaisir? Que je ne suis pas suffisamment consciente de ce que cela pourrait vous coûter? Je ne suis peut-être pas bonne en filature mais vous semblez être bien moins perspicace que prévu…
Reprenant contenance et finalement un peu de calme, la russe entrepris de reprendre les négociations qu’il semblait décidé à ouvrir finalement. Mais elle n’appréciait pas tellement sa façon de tourner autour des choses.
-Ma question est simple: est-ce que vous pensez être capable de le faire ou non? Vous connaissez mes activités, vous savez que les dragons sont des créatures toutes particulières qui peuvent générer un certain revenu. Je pense être en mesure de ne pas vous faire travailler pour rien.
Le commerce (tout à fait légal celui-ci) de différentes parties que les dragons laissaient tout naturellement derrière avec le Ministère russe ne manquait pas de laisser les dragonniers sereins sur leurs moyens. Sans rouler sur une montagne d’or, Yelena aurait fait tout son possible pour permettre à ce dossier d’avancer. Assez peu dépensière en règle générale, elle espérait pouvoir répondre à l’attente d’Athos, prête à lui en laisser une bonne partie pour de réelles réponses.
-Vous vivez dans votre monde et moi le mien, j’en suis consciente. Ils ne sont sans doute pas souvent compatibles. J’imagine cependant que nous pourrions trouver une forme d’accord, vous ne croyez pas? |
| | | Athos Greyson NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 500 | AVATARS / CRÉDITS : Nick Jonas by non uccidere | SANG : Pur, moitié américain.
| Sujet: Re: Et si on en parlait plus sérieusement? [Athos] Mer 17 Juin 2020 - 1:17 | |
| La patience était une vertu qu’Athos possédait en temps normal. Mais ce soir, il était réellement agacé par la tournure que prenait cette conversation qui avait pourtant démarré il y avait à peine une cigarette. Bien sûr, le contexte était à prendre en compte, et un autre avait déjà bien usé les limites de cette qualité pour la soirée. Mais bon sang, fallait-il lui parler en fourchelang pour qu’elle comprenne ce qu’il attendait d’elle ? Ça n’était pourtant pas compliqué. Propose une putain de somme, et on n’en parle plus. Mais non. Non, non, au lieu de ça, elle continuait à s’enfoncer dans des phrases alambiquées qui commençaient, réellement, à lui taper sur les nerfs. Serrant la mâchoire, il était réellement à deux doigts de disparaître de sa vue pour de bon. Oui mais voilà, entre temps, Athos avait considéré la chose et pensé à une solution qui pourrait la satisfaire tout en garantissant le fait de garder ses précieuses miches en vie. Il attendait juste, oh oui juste, qu’elle soit assez explicite pour savoir si ça valait le coup.
Au lieu de ça, la jeune femme décida de le prendre de haut. Et pour quiconque connaissait suffisamment Athos, c’était réellement une très, très mauvaise stratégie. Il ne la pensait pas naïve, non. Il attendait juste un peu de clarté, qu’elle lui offre une raison suffisante pour s’intéresser à ce bordel qui n’était clairement pas le sien. Mais hélas, elle dépassa la limite en remettant en cause sa perspicacité, ce qui eut l’effet contraire à celui sans doute qu’elle espérait atteindre. Athos était un monstre de fierté, souvent mal placée. Et se faire ainsi juger par une inconnue dans la rue n’était pas pour lui plaire, au contraire. La flatterie était une bien meilleure façon de s’attirer ses faveurs, et son intérêt. Là, c’en était trop. « Vous êtes bien… » commença-t-il d’un ton froid avant qu’elle ne le coupe en continuant sa provocation. Mieux valait sans doute qu’il n’ait pas terminé sa phrase. Au fond de lui, la colère grondait comme un dragon en colère. Et si elle avait l’habitude de ses créatures, pas sûr qu’elle sache gérer un Athos hors de lui. Serrant sa baguette au fond de sa poche, il était réellement à deux doigts de fuir cette conversation désagréable.
Bien sûr qu’il s’en sentait capable. Évidemment qu’il savait comment faire pour obtenir cette foutue information. Aucune mission n’avait été un échec depuis son retour à Londres, jamais. Mais les retombées de cette réussite pourraient lui coûter la vie et ça, jamais. Il écouta à peine son bla-bla sur les dragons, essayant de maîtriser l’émotion dévastatrice qui commençait à l’envahir. Son regard dans la pénombre trahissait la lutte intérieure qu’il était en train de vivre. Il reprit un peu pied quand elle lui parla d’un accord. Toujours agaçé, mais essayant de retrouver son calme pour lui répondre, il sortit à nouveau une cigarette de sa poche et l’alluma. Le shoot de nicotine lui fit un peu de bien. « Effectivement, vous ne connaissez rien de mon monde. » déclara-t-il d’une voix glaciale derrière l’écran de fumée qui la séparait de lui. « Et vous vivez clairement dans le vôtre si vous pensez que c’est ainsi qu’on cèle un accord. » En insultant son interlocuteur à demi-mots, et en choisissant la provocation pour le faire réagir. Qu’elle s’estime heureuse de ne pas être le nez collé au sol. Athos n’était pas un violent, mais il connaissait bien des gens qui n’auraient pas hésité à cogner quelqu’un qui leur aurait ainsi manqué de respect, femme ou pas.
Tirant une nouvelle fois sur sa cigarette, il sentit un liquide poisseux s’y coller. Merde… À force de papoter, sa blessure s’était rouverte visiblement, et un goût ferreux s’invita sur sa langue. D’un geste machinal, il essuya sa lèvre pour se débarrasser du sang. « Je vous ai dit que je ne prendrai pas votre affaire. Mais je connais quelqu’un qui pourrait. » Enfin, il n’avait pas de nom en tête, mais il connaissait quelques types suffisamment mal famés et désespérés pour s’y coller. Suicidaires ? Pas son problème. Mais mettre en lien la jeune femme avec un type de ce genre ne l’engageait pas à grand chose, et pouvait lui rapporter une com intéressante. Oh bien sur, le service serait de bien moins bonne qualité que le sien, certes. Mais encore une fois, pas son problème. Et puis, si ça pouvait l’empêcher de trop fréquenter cette femme désagréable, c’était tout bénéf pour lui. « Alors dites-moi combien vous êtes prête à aligner pour que quelqu’un fasse ce boulot, plutôt que de me parler du vôtre. » Rude, certes. Mais la patience n’était plus de mise dans cette conversation. Sa vie de dragonnière l’intéressait peu. Qu’elle gagne bien sa vie aussi. Là, il parlait de gallions. Il lui fallait une somme, concrète. Il fallait qu’il sache si elle était réellement sérieuse, et à quel point. Son regard la détaillait, attendant une réponse à la hauteur de la demande sinon, cette fois, il partirait. |
| | | Yelena Dratsena ORDRE DU PHÉNIXLa meilleure défense, c'est l'attaque | HIBOUX POSTÉS : 204 | AVATARS / CRÉDITS : Sharon Den Adel | SANG : mêlé
| Sujet: Re: Et si on en parlait plus sérieusement? [Athos] Dim 21 Juin 2020 - 16:43 | |
| Si Yelena pouvait avoir de grandes qualités, elle avait aussi une multitude de défauts. Il faut admettre que pour toute relation humaine, elle n’était pas forcément très douée. En règle générale elle s’en sortait en comptant sur la bonne volonté de son interlocuteur ou ses quelques autres qualités qui pourraient jouer en sa faveur. Mais cette petite parade n’avait pas beaucoup de chances de fonctionner avec son interlocuteur de ce soir. Athos étant en plus et pour ne pas l’aider d’une humeur assez peu aimable (chose que l’on pouvait comprendre avec une lèvre dans cet état, mais tout de même), la conversation avait été tendue dès le départ. Leur incapacité presque totale à se comprendre par la suite ne rendait la chose que pire encore.
Plus le temps passait plus le jeune homme semblait sûr de lui et presque imbue de lui-même, sans doute trop habitué à mener la danse. Yelena le trouvait arrogant pour son âge, surtout en ayant déjà essuyé un visible coup mal placé sans arriver à s’en remettre. Elle le voyait agacé par ce coup et ne pouvait s’empêcher de trouver cela un peu risible. Elle faisait pourtant bonne figure et tentait de trouver un moyen de s’entendre. Ce qui n’était pas franchement un succès… La russe n’était pas une grande fan de flatteries, ni pour elle ni pour les autres. Elle ne serait pas de ceux qui vont flatter l’égo des autres ni par plaisir ni pour obtenir quoi que ce soit. Et tenter une stratégie similaire avec elle ne saurait provoquer une autre réaction que quelque chose de très froid et même un peu vexée. Ils se trouvaient donc dans un cas de figure où pas grand chose de positif ne sortirait sans doute.
-Effectivement, vous ne connaissez rien de mon monde. Et vous vivez clairement dans le vôtre si vous pensez que c’est ainsi qu’on cèle un accord.
Ils étaient maintenant tous deux d’une humeur peu engageante et se crispaient en se regardant dans le blanc des yeux. Il l’agaçait, terriblement. Et Yelena voyait parfaitement qu’il en était de même de son côté à lui. Le ton calme mais plutôt glacial elle avait glissé quelques mots entre ses dents.
-Je ne cèle aucun accord actuellement, vous ne semblez pas très emballé par cette affaire. Vous faites un métier dangereux, je ne voudrais pas qu’il vous arrive malheur par manque de concentration…
Il était à peine clair qu’elle ne pensait pas sincèrement au bien être du jeune homme qu’elle trouvait très nettement peu sympathique. Mais disons qu’elle alignait son ton à celui de son interlocuteur. Ce dernier connu un nouveau tracas d’ailleurs alors que sa blessure s’était réouverte. Un filet de sang s’en échappait, ne provoquant pas la moindre émotion chez Yelena qui en avait clairement vu d’autres.
-Je vous ai dit que je ne prendrai pas votre affaire. Mais je connais quelqu’un qui pourrait.
Voilà qui confirmait le sentiment de la slave. Il ne s’en occuperait pas. Ce qui terminait de celer sa décision à défaut d’un accord. Un intermédiaire n’était pas dans ses plans. Plus de monde, plus de fuites, plus de danger, et sans doute plus d’argent aussi. Après tout, il était désagréable mais pas idiot ce garçon, elle n’en doutait pas. Les conditions ne lui plaisaient pas franchement.
-Alors dites-moi combien vous êtes prête à aligner pour que quelqu’un fasse ce boulot, plutôt que de me parler du vôtre.
Quelqu’un non, c’était lui qu’on lui avait indiqué, sans doute pour le sérieux de son travail (en tout cas pas pour son caractère), et elle ne confierait pas cette affaire au premier venu aussi facilement. Et elle n’accordait pas un très grand crédit à l’avis d’Athos finalement.
-Draven m’a envoyé vers vous, pas un autre. Si vous ne voulez pas de cette affaire et que vous ne souhaitez pas me laisser prendre contact seule avec “quelqu’un”, je crois que nous sommes fixés. Je ne souhaite pas d’intermédiaire.
Marius avait dit qu’Athos pourrait le faire. Mais il n’avait après tout donné aucune garanti. Il était possible que Yelena lui lâche un commentaire à leur prochaine entrevue. Cela ne changerait pas grand chose mais soulagerait sans doute ses nerfs. Désignant du regard la blessure qui ruisselait lentement sur sa lèvre, elle ne put s’empêcher une remarque.
-Quand à mon boulot, moi au moins je suis consciente de ses risques. Quand on ne sait pas encaisser les coups on évite généralement les situations où on est susceptible d’en prendre… |
| | | Athos Greyson NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 500 | AVATARS / CRÉDITS : Nick Jonas by non uccidere | SANG : Pur, moitié américain.
| Sujet: Re: Et si on en parlait plus sérieusement? [Athos] Mer 2 Sep 2020 - 6:05 | |
| Ca y était. La limite de sa patience était atteinte, et pour de bon cette fois. Sa provocation quant à ses capacités de concentration le fit tiquer sévèrement, et pas qu’un peu. Sa fausse compassion, elle pouvait se la ranger où elle voulait, sérieusement. Mais quelle désagréable personne ! Et pourtant Athos était habitué à faire affaire avec des rustres autrement plus difficiles à gérer que ça, mais là. La nuit n’était pas encline à ce qu’il soit calme. Il ignora la remarque, proposa son alternative… Et comme de bien entendu, la flamboyante slave balaya ça d’un revers verbal. Toutefois, elle lui délivra une information intéressante. Draven, sérieusement ? Oh, il allait en toucher deux mots à Marius, de cette histoire. Il avait de bonnes relations avec le tenancier, mais qu’il continue à lui envoyer des hystériques comme ça, et ça allait mal se passer. Athos savait se débrouiller pour trouver une clientèle, et il comptait bien délivrer le fond de sa pensée au patron du Gentleman Assoiffé. Ils étaient assez francs pour se dire les choses, après tout. Il espérait juste ne pas croiser la femme là-bas, ça aurait été franchement pénible. « Nous sommes fixés, en effet. » Enfin, enfin un échappatoire. Il allait transplaner, loin de la harpie, retrouver le calme paisible de son lit après avoir inspecté les dégâts de sa lèvre abîmée. Mais bien sûr, oh bien sûr, elle n’allait pas le laisser partir comme ça. C’en était trop, vraiment. Le coin de sa lèvre meurtrie se souleva en un rictus, dévoilant un visage qu’il montrait bien peu quand il était en phase de négociation. Mais là, c’était fini, n’est-ce pas ? Il n’avait plus à faire semblant, ça non. Et au petit jeu des piques bien placées, Athos était passé maître, hélas pour elle. « Vous savez peut-être maîtriser vos dragons, mais en tout cas, vous êtes bien incapable de mener une conversation avec le genre humain. » Il tira sur sa clope et fit un geste pour éviter qu’elle ne le coupe. « J’ai pas fini. Vous avez pris la parole, vous avez dégueulé votre poison, à mon tour. » Sa vulgarité évidente trahissait son agaçement, lui qui aimait les jolis mots et les tournures ampoulées pourtant. « Quand on demande un service à quelqu’un, on évite de lui cracher à la gueule. Marius vous a parlé de moi, mais vous êtes bien mal renseignée si vous pensez que me provoquer vous permettra d’obtenir quoi que ce soit. » C’était le moment ou jamais d’adresser le coup fatal, avant de disparaître. « Alors si vous n’arrivez pas à trouver la vérité concernant votre frère, c’est peut-être bien la faute de votre ego mal placé. Quand on ne sait pas demander de l’aide, on se débrouille toute seule. » Sa main sur sa baguette, il transplana dans la seconde, parce qu’avoir le dernier mot, tout de même, ça comptait pour lui. Une fois dans le confort de son appartement, Athos acheva sa cigarette, l’écrasant dans un cendrier trop rempli. Le sang avait sali le filtre. Direction le miroir pour évaluer les dégâts. Trop crevé pour lancer un Episkey, il irait chez Razvan le lendemain pour réparer ça. Le spectre de la conversation pénible s’évanouit bien vite, et il sombra dans un sommeil sans rêve après avoir soigneusement déposé ses affaires sur le canapé. Ah ça, ça n’allait pas l’empêcher de dormir… - Spoiler:
Désolé pour l'affreux délaiiii Sujet cloturé, donc.
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| | | | Et si on en parlait plus sérieusement? [Athos] | |
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