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| On devrait s'aimer comme si on allait se quitter – CARADOC | |
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Auteur | Message |
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Raven Fawkes
| HIBOUX POSTÉS : 758 | AVATARS / CRÉDITS : › Eva Green | SANG : › Sang-Mêlé
| Sujet: On devrait s'aimer comme si on allait se quitter – CARADOC Dim 3 Mar 2019 - 12:06 | |
| Quelle soirée éprouvante. Et dire que tout avait bien commencé au début. Raven avait pu retrouver son filleul qui allait devenir père, l’ambiance avait été plutôt détendue, et si elle s’était doutée que quelque chose de terrible allait arriver, la sorcière avait malgré tout eu l’espoir d’une soirée sans meurtre. C’était peine perdue, et de la pire des manières qui soit. Soyle avait lancé le sort de la Mort. Bien entendu, ce n’était pas elle, Raven l’avait su dès l’instant où elle avait posé les yeux sur elle. La professeur d’Etude des Moldus était incapable d’une telle atrocité, incapable de faire preuve d’autant de violence. Mais le fait qu’elle ait été victime d’une tentative d’assassinat la première fois et victime de l’Imperium une seconde fois prouvait qu’elle restait une cible facile. Cela était peut-être dû à la matière qu’elle enseignait. Mais ce qui était le plus dangereux, c’était de savoir que des Mangemorts se cachaient parmi eux, car aucun sorcier ou sorcière n’avait pu rentrer sans invitation officielle du Ministère. La sécurité à ce niveau avait été très bien gérée. Leur institution ainsi que celle de Ste Mangouste était corrompue. Depuis l’épisode du Musée, accorder sa confiance à autrui se révélait compliquée. Elle allait l’être encore plus à présent. Pourtant, Raven avait épluché les dossiers d’une grande partie des employés du Ministère sans trouver quelque chose pouvant les inculper. Ils savaient surveiller leurs arrières. Plus le danger grandissait, plus l’auror avait l’impression que le Bureau était impuissant face à leur ennemi, que tous leurs efforts demeuraient infructueux. Raven quitta le Ministère en transplanant. Il était tard, presque minuit, et Aaron lui avait ordonné de rentrer chez elle. Elle avait beaucoup donné ces derniers temps et il tenait à ce qu’elle soit en forme le lendemain. Ils avaient du pain sur la planche. L’interrogatoire s’était passé avec une Soyle en panique qui jurait qu’elle n’y était pour rien. Ses souvenirs aussi n’avaient rien donné. Certainement modifiés par le lanceur de l’Imperium. Il allait falloir passer au peigne fin les antécédents de chaque membre de cette soirée. Elle atterrit dans son couloir. Depuis quelques temps, Raven avait entouré son appartement d’un sort de protection empêchant quiconque de transplaner à l’intérieur. On n’était jamais trop prudent, et ce n’était pas quelques pas en plus qui allait la tuer. Mais au moment où elle sortait sa baguette, la sorcière vit une silhouette sur le pas de sa porte. Ils n’avaient tout de même pas osé la suivre jusqu’ici… ? D’un geste du poignet, elle éclaira le couloir et tomba nez à nez avec une personne qu’elle aurait préféré ne pas croiser ces derniers temps. Caradoc. Une certaine émotion lui serra le cœur. Celle du soulagement. Il était sain et sauf. – Qu’est-ce que tu fais ici ? souffla-t-elle, prise par la surprise.
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| | | Caradoc A. Dearborn ORDRE DU PHÉNIXLa meilleure défense, c'est l'attaque | HIBOUX POSTÉS : 416 | AVATARS / CRÉDITS : Tom Hardy (avengedinchains) | SANG : Sang-mêlé
| Sujet: Re: On devrait s'aimer comme si on allait se quitter – CARADOC Jeu 21 Mar 2019 - 16:22 | |
| La soirée avait viré au cauchemar en un clin d'oeil, et plusieurs heures après qu'Oona et lui aient réussi à s'extirper du Ministère de la Magie, Caradoc Dearborn ne saisissait toujours pas exactement ce qui avait bien pu se passer. Il avait vu un corps, une femme était morte, et la Marque des Ténèbres s'était épanouie sous le plafond du Ministère, illuminant d'un vert morbide l'Atrium au sein duquel la fête battait son plein quelques instants plus tôt. Comment les Mangemorts avaient-ils pu agir au cœur même du pouvoir sorcier ? Avaient-ils été arrêtés ? Y avait-il d'autres victimes ? Autant de questions que Caradoc se posait en ramenant chez elle une Oona bien plus secouée qu'elle n'acceptait de le reconnaître, mais qui trouvait malgré cela la force d'être suffisamment en colère contre lui pour refuser de le laisser l'héberger pour la nuit. Il avait eu beau argumenter qu'il n'était pas sûr pour une personne comme elle (il évitait de prononcer le terme de cracmolle par pure délicatesse) de rester seule cette nuit, sans protection, la jeune Graves révoltée lui avait balancé un paquet d'horreurs à la figure et il l'avait abandonnée. Maintenant qu'une bonne heure était passée et qu'il était moins aveuglé par la colère, la honte commençait à envahir le jeune Dearborn... Si bien qu'il décida d'enfiler de plus belle sa cape et de sortir dans plusieurs buts plus ou moins avoués : déjà, il devait aller voir si Oona allait bien, ensuite, il pouvait en profiter pour glaner quelques nouvelles, et enfin, il était bien incapable de dormir. C'est ainsi qu'il s'était retrouvé à errer dans les rues de Londres comme une âme en peine, à traîner dans la rue de sa jeune amie mais sans oser se manifester... Après avoir vu l'ombre de la jeune femme passer à plusieurs reprises derrière les rideaux du salon, il assista à ce qui devait être son coucher car les lumières s'éteignirent dans son appartement, et le Médicomage se retrouva seul dans la rue que plus rien n'éclairait. Avec un soupir éreinté, il se remit en route sans pouvoir se résoudre à rentrer chez lui, et ses pas le menèrent dans une rue dont le nom lui était étrangement familier... Sainte-Mangouste, un patient... Une patiente. Caradoc hésita un moment, incapable de décider ce qu'il convenait de faire. Leur dernière entrevue s'était mal terminée, et elle lui avait ordonné de la laisser tranquille, ce qu'il s'était résolu à faire, jusqu'à ce soir toutefois et cette idiote tentative de la rendre jalouse en invitant sa jolie amie à se rendre au bal avec lui... Le bal, Raven devait toujours y être, ou peut-être pas puisque plusieurs heures avaient passé depuis... Caradoc poussa la porte de l'immeuble. Elle serait toutefois en mesure de le renseigner, après tout il faisait partie de l'Ordre du Phénix comme elle, il était légitime de sa part de venir aux nouvelles, et lui apporter la preuve qu'il allait bien et qu'il avait pu quitter le Ministère sans encombre. Il monta une volée de marches, déchiffrant au passage les noms affichés aux portes, une part de lui désirant s'être trompé de patient, d'immeuble, de porte. Il ne resterait pas, après tout, il lui demanderait simplement s'il pouvait lui rendre le moindre service, d'un membre de l'Ordre du Phénix à l'autre... Son regard s'arrêta sur son nom, et Caradoc se figea. C'était une mauvaise idée. Mais au moment où il allait pour quitter les lieux, un craquement sonore le fit se retourner et elle éclaira de sa baguette le couloir dans lequel il n'était plus très sûr de vouloir se trouver. Elle fut la première à prendre la parole, mais son ton était plus surpris qu'hostile. « Je... Tenais à m'assurer que tu allais bien... ce qui était la vérité la plus pure. Et savoir si je pouvais faire quelque chose. » Ce qui n'était pas moins vrai. |
| | | Raven Fawkes
| HIBOUX POSTÉS : 758 | AVATARS / CRÉDITS : › Eva Green | SANG : › Sang-Mêlé
| Sujet: Re: On devrait s'aimer comme si on allait se quitter – CARADOC Dim 31 Mar 2019 - 18:49 | |
| Raven ne s’était pas attendue à le voir ici. Elle l’avait imaginé rester avec Oona le temps que les choses se calment, le temps que les environs soient plus sûrs. Et puis elle se souvint de l’heure. Il était suffisamment tard pour qu’il laisse la jeune femme. De toute façon, la cadette Graves n’avait jamais vraiment eu besoin d’aide pour quoi que ce soit. Depuis son plus jeune âge, elle se débrouillait toute seule, autonome comme elle était obligée de l’être. La sorcière se remémora le regard noir qu’elle lui avait lancé lorsque la foule avait commencé à s’éparpiller. De la haine, de la rancœur, du mépris ? Peut-être un peu des trois ? Après tout, c’était de sa faute si son frère aîné se retrouvait entre les quatre murs d’Azkaban à présent. La sous-chef ne pouvait lui en vouloir. Raven se savait responsable pour cet acte, elle ne pouvait le nier. – Je vais bien, affirma-t-elle face à son inquiétude. L’auror Fawkes avait appris à ne pas laisser ses émotions prendre le dessus lors de ce genre de situation. Non, le trouble qu’elle ressentait était celui provoqué par le fait de le voir. Je vois que toi aussi. Je pensais que tu serais avec la jeune Graves. Il y avait autre-chose qu’elle ne pouvait nier et qu’elle ne s’avouait pourtant pas : le bond que son cœur avait fait en apercevant Caradoc. Était-ce bien ou mal ? La sorcière savait simplement qu’elle ne pouvait pas se permettre de ressentir de telles choses. Elle ne voulait pas revivre ce qu’ils avaient vécu tous deux lors de leur précédente rencontre. Elle ne voulait pas qu’il s’accroche. Ou peut-être que si ? Son esprit était plein de contradictions, et il fallait s’avouer que Raven ne savait pas bien ce qu’elle voulait. L’ancienne Poufsouffle avait simplement peur, ce qui pouvait être assez étonnant pour une auror de ce niveau. Elle regarda autour d’eux, méfiante. Même si Raven connaissait les habitants de cet immeuble, on n’était jamais trop prudent. – Nous ne devrions pas parler ici. D’un geste de la main, sa porte d’entrée se déverrouilla d’un petit cliquetis et s’entrouvra. Tu veux rentrer ? lui demanda-t-elle en déglutissant.
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| | | Caradoc A. Dearborn ORDRE DU PHÉNIXLa meilleure défense, c'est l'attaque | HIBOUX POSTÉS : 416 | AVATARS / CRÉDITS : Tom Hardy (avengedinchains) | SANG : Sang-mêlé
| Sujet: Re: On devrait s'aimer comme si on allait se quitter – CARADOC Lun 8 Avr 2019 - 12:24 | |
| Caradoc n'aurait su dire si l'Auror était surprise de sa visite dans un bon ou un mauvais sens – dans le cas présent, il n'était pas complètement certain que cela revête la moindre importance. Il hocha de la tête lorsque après lui avoir assuré qu'elle allait bien, Raven observa qu'il semblait en bonne forme. Ce hochement de tête se transforma cependant en grimace lorsque le nom d'Oona fut évoqué, lui confirmant non seulement que Raven avait bien repéré sa jeune cavalière, mais surtout que toutes les deux se connaissaient – information qu'il ignorait totalement jusqu'à ce soir. Cependant, il ne sentait pas dans la voix de Raven l'animosité dont au contraire Oona avait copieusement entouré l'évocation de son nom, et se fit la réflexion qu'il ferait mieux de chercher à glaner quelques informations à ce sujet auprès de l'Auror plutôt que de son amie... S'il désirait garder le plein et entier usage de ses yeux, ou toute autre partie de son anatomie nécessaire au bon fonctionnement de son corps. « Je l'ai laissée en sécurité chez elle. » répondit-il sobrement, tout en s'arrangeant subtilement avec la vérité : elle l'avait viré de chez elle, et il ne la pensait pas en sécurité. Pour sa défense, personne ne paraissait plus en sécurité nulle part, et surtout, le plus grand danger auquel Oona était confrontée était elle-même. Dès lors, que pouvait-il faire pour elle ? Mauvaise foi, lui souffla la petite voix de sa conscience, mais Caradoc décida de l'ignorer pour cette fois. Le présent l'appelait, de toute façon, par la voix de Raven Fawkes l'invitant à entrer chez elle pour plus de discrétion. Caradoc jeta un léger coup d'oeil sur la porte de l'appartement de Raven, devant laquelle il se tenait toujours, puis sur l'issue du couloir, toujours vide. Personne ne l'avait vu entrer (du moins le pensait-il), mais il n'était effectivement pas prudent de leur part de rester ici, surtout s'il maintenait son plan d'obtenir des informations sur les événements de cette nuit. Ce qu'il était, au moins autant que d'obtenir des informations sur le passif qui semblait relier Raven et Oona. « Je... hésita-t-il cependant une courte seconde, cherchant dans le regard de Raven une quelconque indication sur la marche qu'elle attendait qu'il suive, d'accord. Mais pas longtemps, tu dois être fatiguée. » Il s'effaça pour laisser Raven entrer dans son appartement et la suivit pour s'immobiliser dans le hall encore plongé dans la pénombre, un peu gêné à l'idée de faire ainsi irruption dans l'intimité de l'Auror, et incapable de déterminer s'il faisait le bon choix ou non.« Merci. Je ne reste vraiment que quelques minutes. » crut-il nécessaire de préciser de nouveau pour lui signifier qu'il ne comptait pas abuser de son hospitalité. « J'ai simplement... J'ai vu la Marque des Ténèbres et... » Il laissa sa phrase en suspens, ne sachant pas très bien comment la conclure : est-ce qu'il s'agissait de l'oeuvre des Mangemorts ? L'Ordre savait-il quelque chose ? Dumbledore était-il intervenu ? Le Ministère était-il véritablement infiltré comme l'on murmurait de plus en plus ces derniers temps ? Qui était la personne assassinée ? L'assassin avait-il était appréhendé ? Tellement de questions se bousculaient dans la tête du Médicomage, mais ce dernier resta coincé sur le paillasson de l'appartement de Raven Fawkes, incapable de se décider ni à entrer un peu plus dans son univers, ni à l'interroger frontalement comme il brûlait pourtant de le faire. |
| | | Raven Fawkes
| HIBOUX POSTÉS : 758 | AVATARS / CRÉDITS : › Eva Green | SANG : › Sang-Mêlé
| Sujet: Re: On devrait s'aimer comme si on allait se quitter – CARADOC Dim 14 Avr 2019 - 10:19 | |
| Il y avait eu trop de chamboulements depuis le début de la soirée. Pour une fois, Raven avait participé à une soirée organisée par le Ministère sans devoir participer à la sécurité des invités. Mais elle aurait dû se douter que quelque chose semblable au Musée pouvait se reproduire. Et à vrai dire, la sorcière avait voulu y croire. Ce besoin de faire comprendre à la population qu’il fallait rester uni et soudé face à la menace partait d’une bonne intention après tout ; mais c’était peine perdu. Les sorciers de Grande-Bretagne et du monde étaient déjà divisés, et chaque individu se méfiait de l’autre à présent. Se montrer fort se révélait être un peu plus ardu que prévu. Cette guerre avait tant affaibli, avait tant fait souffrir. Et cela ne faisait que commencer. Les pertes essuyées n’avaient pas été sans conséquences : elles avaient fait des veuves et des orphelins. Des orphelins. Ce qu’il s’était passé avec Callaghan allait la poursuivre jusqu’à la fin de ses jours tant que ses enfants allaient rester en vie. – Bien, répondit simplement l’auror, bien qu’elle ne pensât pas que la cadette de son ancien chef avait besoin d’une quelconque aide pour se mettre en sécurité. Graves Senior lui avait déjà mentionné l’indépendance et la fougue d’Oona et ce trait de caractère avait dû s’accentuer depuis son décès et avec le temps. En ouvrant la porte de son appartement, Raven sentit une sorte de malaise. De la sienne mais aussi de Caradoc. Elle ne savait pas vraiment dans quelle direction elle allait, tout était en train de se faire à l’instinct. Peut-être ne voulait-il pas rentrer, peut-être allait-elle trop loin ? L’auror ferma les yeux en son for intérieur. Il fallait qu’elle arrête de vouloir avoir le contrôle en toute circonstance. Qu’elle se laisse vivre. S’il y avait bien une chose qu’elle avait retenu de ses séances avec Artémis, c’était bien ça. Le laisser rentrer chez elle ne signifiait pas qu’il allait se passer quelque chose. Ils étaient tous deux des adultes responsables qui savaient bien se tenir, et la sorcière avait mis les points sur les i quelques mois plus tôt. Elle était de ceux qui tenaient à respecter leurs paroles. – J’ai vécu plus fatiguant que ça, tu sais, informa l’auror en faisant référence au Musée ou aux journées sans fin au Ministère où elle n’avait vu les heures défiler. L’aînée Fawkes entra dans son appartement qui donnait lieu à la cuisine dans un premier temps et se dévêtit de son manteau. Le sortilège qui avait donné à sa robe l’apparence d’une tenue d’auror avait à présent cessé de faire effet et son vêtement de soirée était revenu intact. – Ils n’ont vraiment peur de rien à présent, commenta-t-elle à propos de la Marque des Ténèbres. Ceux qui se faisaient appeler Mangemorts avaient constaté l’inefficacité du Ministère et se permettaient une plus grande liberté. Se cacher n’était plus vraiment leur but à présent. Ils attaquaient. Tu veux un thé ou autre ch… demanda Raven en se tournant vers lui avant de s’apercevoir qu’il était toujours à l’entrée. Elle fronça les sourcils. Mais rentre enfin, même si ce n’est que pour quelques minutes. Le malaise grandissait. Enfin, ce n’était pas vraiment un malaise à proprement parler. Plutôt une sorte d’alchimie. Ou un peu des deux ? Elle ne savait dire. De toute façon ils n’étaient que deux collègues échangeant sur une affaire importante de sécurité nationale, non ?
- Un petit aperçu de son appartement hehe:
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| | | Caradoc A. Dearborn ORDRE DU PHÉNIXLa meilleure défense, c'est l'attaque | HIBOUX POSTÉS : 416 | AVATARS / CRÉDITS : Tom Hardy (avengedinchains) | SANG : Sang-mêlé
| Sujet: Re: On devrait s'aimer comme si on allait se quitter – CARADOC Mer 19 Juin 2019 - 11:24 | |
| Caradoc ne trouva rien à répondre lorsque Raven lui assura qu'elle avait connu des soirées plus fatigantes que celle qu'ils venaient de vivre, sans pour autant faire le lien avec les événements du Musée des Moldus. Il oubliait fréquemment, à la voir si délicate, qu'elle était une Auror confirmée, entraînée à se battre et à réaliser de longues nuits de garde, non seulement pour le compte du Ministère de la Magie, mais aussi pour celui de l'Ordre du Phénix. Il sous-estimait sans cesse sa force : c'est quoi ton problème Dearborn, au juste ? Le jeune homme s'était laissé aller à ses réflexions et n'avait pas écouté ce que Raven lui avait dit, jusqu'à ce qu'elle lui enjoigne un peu plus pressement, à lui l'idiot bloqué sur le tapis de la porte, de rentrer pour de bon dans l'appartement. Déjà, elle s'était débarrassée de sa cape et semblait sur le point de faire du thé. « D'accord, d'accord, capitula-t-il en dépassant l'Auror pour faire quelques pas dans ce qui devait être la pièce principale de l'appartement, une vaste pièce à la décoration très minimaliste qui contrastait beaucoup avec le joyeux désordre dans lequel il vivait avec Wolfgang, tu as un bel appartement. » C'était de la politesse plus qu'un véritable enthousiasme, mais Caradoc était de toute façon trop nerveux pour faire preuve d'engouement. Son premier réflexe avait été de se diriger vers l'unique fenêtre de la pièce pour apprécier la vue, avant qu'il ne se souvienne que de nuit cela n'avait pas grand intérêt, et surtout qu'il devait se faire aussi discret que possible pour peu que quelqu'un aie suivi Raven jusque chez elle. « Vous ne savez pas qui a fait ça, alors ? Je veux dire précisément... s'enquit-il, bien heureux d'avoir un prétexte pour rompre le silence épais qui menaçait de s'installer dans l'appartement, et la victime, c'est qui ? » Qui était cette femme dont il avait aperçu le corps désarticulé, qu'avait-elle bien pu faire de mal pour mériter un tel sort en présence de la moitié de la société de Londres ? |
| | | Raven Fawkes
| HIBOUX POSTÉS : 758 | AVATARS / CRÉDITS : › Eva Green | SANG : › Sang-Mêlé
| Sujet: Re: On devrait s'aimer comme si on allait se quitter – CARADOC Dim 23 Juin 2019 - 23:55 | |
| L’auror ferma la porte d’un gracieux geste de la main lorsque le Médicomage fut rentré. Elle était prête à mettre sa gêne de côté pour qu’ils puissent discuter comme deux adultes responsables des récents événements. Ce qu’ils ressentaient visiblement l’un pour l’autre ne devait en aucun cas les empêcher d’échanger normalement, et Raven estimait que ce qu’il se tramait en ce moment était bien plus important que leurs affaires de cœur. – Merci, répondit poliment la sorcière en s’affairant dans sa cuisine à la recherche de tasses et de thé. Une telle boisson n’était pas vraiment conseillée à cette heure-là de la soirée, mais la nuit n’allait pas être bien longue dans tous les cas. Ils n’étaient plus à ça près. De toute façon elle était convoquée avec Aaron le lendemain en fin de matinée pour poursuivre les interrogatoires, même s’il n’y avait, pour elle, plus rien à en tirer. Soyle ne savait rien, aucune victime sous Imperium ne pouvait se souvenir de qui lui avait lancé ce sort. Mais elle avait été prise pour cible par les Mangemorts, encore une fois. Combien d’accidents allait-il falloir au Ministère pour qu’il comprenne que donner des événements de la sorte les mettait plus en danger qu’autre-chose. Visiblement, un attentat n’avait pas suffi. A la question de son invité improvisé, Raven crispa un peu sa mâchoire. – Ce qui est certain, c’est que la personne ayant mis Soyle Hoover sous Imperium était clairement présent parmi les invités, et qu’il ne portait pas de masque. Mais il ou elle faisait partie de ces Mangemorts, j’en mettrais ma main à couper. Raven s’assit tranquillement sur le canapé, une tasse dans une main, déposant délicatement la seconde sur la table basse. – Quant à la victime, il s’agit de Lucresia Londubat. Elle leva les yeux vers lui. Frank, son neveu, fait partie du Bureau des Aurors. Peut-être que tu le connais ? Cela ne l’aurait pas étonné. Le monde était étrangement petit chez les sorciers. Pour le meilleur… Ou pour le pire.
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| | | Caradoc A. Dearborn ORDRE DU PHÉNIXLa meilleure défense, c'est l'attaque | HIBOUX POSTÉS : 416 | AVATARS / CRÉDITS : Tom Hardy (avengedinchains) | SANG : Sang-mêlé
| Sujet: Re: On devrait s'aimer comme si on allait se quitter – CARADOC Ven 19 Juil 2019 - 10:19 | |
| Caradoc resta un instant méditatif face à la réponse de Raven, désireux de saisir tous les tenants et les aboutissants de ce qu'elle lui révélait de l'enquête. Il n'avait jamais été un véritable combattant ni un enquêteur, à l'inverse de Raven et d'une grande partie des membres de l'Ordre du Phénix qui cumulait les deux casquettes. Il n'était qu'un soigneur qui avait encore beaucoup à apprendre pour devenir un élément encore plus efficace au service de la paix dans le monde sorcier, aussi écoutait-il très attentivement tout ce qu'il pouvait apprendre de la bouche de Raven, Maugrey (dont il découvrait avec ébahissement la force de caractère) et surtout Dumbledore à propos des Mangemorts, de leurs agissements, de la manière dont ils fonctionnaient. Il saisit donc immédiatement l'allusion de Raven à la présence d'un ou plusieurs sympathisants non-masqués dans l'assemblée, et s'anima subitement. « Il doit bien exister une liste des invités de ce soir, pas vrai ? s'enquit-il en réfléchissant tout haut, tandis que Raven se dirigeait vers le coin salon pour déposer une tasse à son intention sur la table basse, et s'asseyait avec la sienne sur le canapé, on recoupe cette liste avec celle des sorciers dont nous soupçonnons qu'ils font partie des Mangemorts, et alors nous aurons une liste de suspects ! » L'existence d'une telle liste pourrait se révéler très précieuse pour l'Ordre, qui avançait un peu à tâtons puisque les Mangemorts agissaient masqués, empêchant leur identification formelle. Evidemment, certains sorciers, du fait de leurs convictions plus ou moins affichées, faisaient partie des profils suspects que l'Ordre surveillait étroitement depuis des mois, mais le drame de ce soir pouvait leur permettre de confirmer certains soupçons et peut-être même de procéder à des arrestations... Caradoc, qui se prenait à rêver au milieu du salon de Raven à un avenir meilleur dans lequel tous les Mangemorts seraient enfermés à Azkaban, cilla légèrement lorsqu'elle lui révéla l'identité de la victime. « Nom d'une chouette, souffla-t-il avec une grimace compatissante avant de se laisser tomber sur le canapé à son tour, je connais très bien Frank et Alice, oui. Ce sont eux qui ont parlé de moi à Dumbledore pour... il s'interrompit, peu désireux de prononcer le nom de l'Ordre ici, enfin tu sais pourquoi. Mais je ne connaissais pas sa tante. Je ne comprends pas, les Londubat ne sont-ils pas sensés être de sang-pur ? » Caradoc n'avait pas de fascination particulière pour la question du sang, étant lui-même issu d'une lignée parfaitement métissée, mais savait que les Mangemorts et les suprématistes étaient obsédés par ces questions. Et il se souvenait aussi que le nom des Londubat lui avait sauté aux yeux quand il avait, à l'invitation de Dumbledore, jeté un oeil au répugnant ouvrage de Nott relatif à ces questions... |
| | | Raven Fawkes
| HIBOUX POSTÉS : 758 | AVATARS / CRÉDITS : › Eva Green | SANG : › Sang-Mêlé
| Sujet: Re: On devrait s'aimer comme si on allait se quitter – CARADOC Lun 2 Sep 2019 - 10:38 | |
| Face à la question évidente de son invité, Raven hocha silencieusement la tête. La Sécurité avait pris ses précautions face à l’initiative incompréhensible du Ministre d’organiser une telle fête réunissant autant de monde. Une initiative totalement irresponsable selon elle, qui avait non seulement mis en danger tous ceux présents dans l’Atrium, mais provoquant la mort d’une sorcière. Les dégâts matériels et corporels avaient été moins nombreux que le sinistre événement du Musée, mais non sans conséquences. D’une certaine manière, ils avaient montré que malgré les défenses et les précautions, leur camp était toujours le plus fort dans ce genre de situations. Qu’ils pouvaient contrôler qui ils voulaient, leur absence de principe et de règle leur permettant tout. – Nous nous chargerons de discrètement récupérer la liste, commenta-t-elle en faisant référence à ceux qui faisaient à la fois partie de l’Ordre et des Services de la Justice Magique. La liste des suspects allait être longue, l’auror sentait la chose venir. Longue et sans la moindre preuve. Certes, avoir des personnes sur lesquelles se concentrer était plus que réconfortant. Mais ces Mangemorts semaient la mort sur leur passage et Raven sentait l’impuissance pondre dans les yeux de beaucoup. Elle refusait de se laisser abattre. L’annonce du prénom de la victime sembla résonner comme un coup de tonnerre dans les oreilles de Caradoc, si bien qu’il se laissa tomber sur le canapé. Donc il connaissait la famille Londubat. Ce n’était pas étonnant, ils avaient dû faire partie de la même promo pendant leurs années à Poudlard. Tout comme sa question qui n’était pas surprenante non plus. Et la sorcière pensait avoir un bout de réponse là-dessus. – Je pense que la nature du sang ne suffit plus, argumenta la belle auror aux yeux bleus en rapprochant sa tasse de sa bouche. Il faut en plus adhérer à leurs idées – l’infériorité des moldus et des nés-moldus par exemple – ou sinon on pourrait être considéré comme « traître à son sang. Tout en prononçant ces paroles, Raven regardait profondément le Médicomage, l’air de dire que la situation était plus grave que ce qu’ils avaient tous pensé au départ. Puis, les yeux dans le vide, la sorcière laissa échapper dans un murmure, mon père était un sang pur, cela n’a pas empêché sa famille de le détester.
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| | | Caradoc A. Dearborn ORDRE DU PHÉNIXLa meilleure défense, c'est l'attaque | HIBOUX POSTÉS : 416 | AVATARS / CRÉDITS : Tom Hardy (avengedinchains) | SANG : Sang-mêlé
| Sujet: Re: On devrait s'aimer comme si on allait se quitter – CARADOC Lun 9 Sep 2019 - 19:48 | |
| Les théories tourbillonnaient dans la tête du Médicomage comme des chauves-furies tandis qu'il évaluait les tenants et aboutissants de ce que Raven lui exposait. Les sorciers de sang-pur étaient peu nombreux, les unions métissées ayant été nombreuses aux fil des années : les sorciers de sang-mêlé, comme lui, étaient aujourd'hui majoritaires dans la société. A première vue, il était ainsi particulièrement stupide d'abattre une femme qui, malgré ses opinions divergentes, relevait d'une caste prétendument supérieure qui plus est en voie de disparition. « La nature du sang ne suffit plus, et la mort d'une Londubat sert d'avertissement à tous ceux qui seraient tentés de s'opposer à eux, abonda-t-il lentement en pensant à tous ces sorciers bien nés qui désormais n'oseraient plus mettre en avant leurs idées libérales de peur de représailles. Qui nous dit que Frank et Alice ne sont pas les prochains ? Quiconque les a déjà côtoyés sait que ces deux-là ne changeront jamais de camp ! » s'alarma-t-il soudain en se relevant du canapé pour faire quelques pas dans le salon. Tous les deux étaient de sang-pur, des Aurors chevronnés et appréciés, ils représentaient une cible idéale ! Mais manifestement encore hors de portée de ces lâches Mangemorts, puisque ça n'était pas sur eux que s'était abattu le sortilège de mort de ce soir... Caradoc réalisa soudain ce que Raven venait de dire à propos de sa famille. « Tu es de sang-pur ? » s'étonna-t-il étourdiment en se tournant vers l'Auror, d'avance désespéré à l'idée d'apprendre qu'elle pouvait elle aussi se retrouver en plus grave danger du fait de sa seule parenté. Pour sa part il était tranquille, celui faisait bien des générations qu'aucun sorcier de sang-pur n'avait croisé le chemin d'un Dearborn !
Dernière édition par Caradoc A. Dearborn le Mer 16 Oct 2019 - 11:40, édité 1 fois |
| | | Raven Fawkes
| HIBOUX POSTÉS : 758 | AVATARS / CRÉDITS : › Eva Green | SANG : › Sang-Mêlé
| Sujet: Re: On devrait s'aimer comme si on allait se quitter – CARADOC Dim 29 Sep 2019 - 21:29 | |
| La sorcière hocha doucement la tête pendant que le Médicomage assimilait ses paroles à voix haute. Prendre conscience de la réalité était encore plus effrayant que ce que la majorité voulait bien laisser paraître. Il semblait n’y avoir aucune règle dans cette guerre, ou sinon une : être un Sang-Pur converti ou n’être qu’une proie. Quant aux cibles visées, elles semblaient être totalement aléatoires mais avaient tout de même pour but de servir d’exemple. Voilà dans quel monde ils vivaient actuellement. A sa question, le visage de l’auror resta totalement ferme, et ses yeux se refusaient à trahir une quelconque émotion. Au vu des événements, évidemment que l’existence des Londubat étaient en danger. Après tout, les Mangemorts avaient bien assassiné les parents Prewett. Ils étaient bien capables de détruire une famille entière pour empêcher quiconque de se dresser au travers de leur chemin. Raven avait cessé depuis longtemps de les sous-estimer. – Je ne vais pas te cacher qu’un tel scénario est possible. Et cela était difficile à dire. Raven avait été présente aux débuts d’Alice au sein du Bureau, tout comme elle l’avait été lors de l’arrivée de Frank. Ils ne méritaient certainement pas une fin comme Lucresia. L’auror suivit l’homme des yeux lorsqu’il se leva et se mit à faire les cent pas dans le salon. Elle comprenait son angoisse, après tout les Londubat étaient visiblement des amis de longue date. Mais lorsqu’il se tourna vers elle pour lui faire part de son inquiétude, c’est son cœur à elle qui se serra. Raven posa alors son verre. – Mon père seul était de sang-pur. Mes grands-parents maternel étaient moldus. La sorcière se leva et s’approcha de Caradoc avant de poser une main rassurante sur son bras. – Je n’ai rien à craindre, lui assura-t-elle.
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| | | Caradoc A. Dearborn ORDRE DU PHÉNIXLa meilleure défense, c'est l'attaque | HIBOUX POSTÉS : 416 | AVATARS / CRÉDITS : Tom Hardy (avengedinchains) | SANG : Sang-mêlé
| Sujet: Re: On devrait s'aimer comme si on allait se quitter – CARADOC Jeu 17 Oct 2019 - 20:02 | |
| « Je ne vais pas te cacher qu’un tel scénario est possible. » Caradoc tourna le dos à sa compagne en se passant une main lasse sur le visage, et un profond soupir traversa sa cage thoracique. La voix de l'Auror était ferme et atone, ne laissait pas transparaître d'émotion, seulement un fait. Ses amis étaient en danger, bien plus que les autres probablement, autant que les Prewett, les voisins de son père chez qui il avait passé les plus belles années de sa jeunesse, l'avaient été et avaient fini par le payer de leur vie. Les Mangemorts ne s'arrêteraient-ils qu'une fois qu'ils auraient tué tous ceux qu'il aimait ? Le Médicomage commençait sincèrement à se poser la question, et l'allusion de Raven à son propre sang ne fut pas de nature à le rassurer. Il n'était du reste pas surpris - l'Auror avait une prestance folle et semblait avoir bénéficié de la meilleure éducation, un profil qu'il avait été habitué à côtoyer... mais sur les bancs de Serpentard, où se rassemblaient la majorité des sorciers issus de grandes et anciennes familles. Raven toutefois lui confia avoir des grands-parents moldus, et Caradoc expira légèrement de soulagement tandis que sa compagne se levait du canapé pour se diriger vers lui. Un sourire étira légèrement ses lèvres lorsqu'elle lui pressa le bras, mi-amusé mi-étonné : « Non, tu n'as rien à craindre, ironisa-t-il gentiment en plantant un doux regard dans le sien, tu es Sous-Chef du Bureau des Aurors, membre de l'Ordre du Phénix et par-dessus le marché fille d'un homme qui n'avait visiblement rien à faire de la pureté de son sang puisqu'il s'est acoquiné avec une né-moldue. Circulez Mangemorts, il n'y a rien à voir ! » conclut-il légèrement en faisant un signe de main désinvolte en direction d'hommes masqués imaginaires. « Tu es adorable. » D'essayer de me rassurer, aurait-il dû ajouter pour aller au bout de son idée, mais peu lui importait d'aller au bout de son idée. De toute façon il le pensait tout court, et peu lui importait que cela puisse mettre Raven mal à l'aise. Elle agissait de manière à se rendre adorable à ses yeux, et il n'avait aucune honte à reconnaître qu'il y était sensible. Quand bien même elle l'avait déjà repoussé à plusieurs reprises.
Dernière édition par Caradoc A. Dearborn le Mar 24 Déc 2019 - 9:14, édité 1 fois |
| | | Raven Fawkes
| HIBOUX POSTÉS : 758 | AVATARS / CRÉDITS : › Eva Green | SANG : › Sang-Mêlé
| Sujet: Re: On devrait s'aimer comme si on allait se quitter – CARADOC Lun 25 Nov 2019 - 23:31 | |
| Il y avait comme quelque chose d’ironique dans cette situation. Ironique car Raven, qui avait repoussé Caradoc maintes fois depuis quelques mois, commençait à comprendre ce que vivre voulait vraiment dire. Et c’était un malheureux événement qui le lui avait fait comprendre. La peur de perdre quelqu’un n’avait jamais été aussi forte que lorsque l’auror avait aperçu les reflets verts sur les murs de l’Atrium. C’est à ce moment-là que le déclic s’était fait, à ce moment-là qu’elle avait commencé à accepter cette réalité. Petit à petit. Avec cette réalité, une angoisse grandissante. Celle de voir quelqu’un partir pour toujours. Une angoisse qui était restée un traumatisme dans sa vie dont elle n’avait jamais pu se défaire et qu’elle craignait devoir revivre à nouveau. Et pourtant, peut-être bien que Raven était finalement prête à prendre le risque. Car après tout, elle avait tout à gagner, non ? Pourquoi fallait-il toujours voir ce qu’on avait à perdre ? Et si ce soir était le dernier soir ? Son métier n’était pas sans risques, tous deux en étaient conscients, preuve en était leur présente conversation. Elle eut un rire silencieux à la fin de son énumération. Oui, il avait raison. Sa vie n’était pas sans risques. Mais parfois, mieux valait ne pas trop y penser, au risque de ne plus sortir de chez soi. C’est dans ces moments-là qu’elle se disait que si le sacrifice de sa vie pouvait en sauver des centaines, alors cela valait le coup de se lever tous les matins. La sorcière haussa légèrement les épaules en souriant. – On se rassure comme on peut. Elle se pencha pour reprendre son verre et s’approcha de la fenêtre. La nuit avait enveloppé la ville de son manteau noir et les traces de vie peinaient à se faire remarquer. – J’ai bien cru que tu y étais resté, au Ministère, avoua-t-elle en serrant sa tasse, le regard perdu au loin.
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| | | Caradoc A. Dearborn ORDRE DU PHÉNIXLa meilleure défense, c'est l'attaque | HIBOUX POSTÉS : 416 | AVATARS / CRÉDITS : Tom Hardy (avengedinchains) | SANG : Sang-mêlé
| Sujet: Re: On devrait s'aimer comme si on allait se quitter – CARADOC Ven 27 Déc 2019 - 15:16 | |
| Raven parut amusée de sa répartie et soudain l'atmosphère dans le salon de l'Auror, si lourde quelques instants plus tôt, se fit un tantinet plus légère. Caradoc avait très tôt découvert, à son arrivée au sein de l'Ordre du Phénix, que l'humour et le rire étaient des armes à part entière au sein de la guerre qui faisait rage, des armes aussi puissantes que toutes les baguettes du monde. Il avait très vite acquis la conviction qu'en arrêtant de rire, la victoire des Mangemorts serait complète car la tristesse et la peur auraient pris le dessus sur tout le reste. Rire et faire rire relevait dès lors pour le Médicomage de l'acte de résistance suprême, et il mettait un point d'honneur au sein de l'Ordre, avec le soutien plus ou moins volontaire d'Alastor Maugrey, à diffuser de la bonne humeur... ce qui n'était souvent pas chose facile, surtout face aux mines austères de certains, à commencer par Benjy Fenwick ou Audrey Worthington. Raven Fawkes, également, brillait en général par son air sérieux (à croire que c'était une fâcheuse tendance au sein du Ministère de la Magie...), et Caradoc était toujours satisfait quand il constatait qu'il parvenait à lui arracher un sourire... Comme à l'instant. « Il ne faut pas confondre se rassurer et vivre dans le déni, Madame Fawkes. » Le ton était resté espiègle, mais le haussement de sourcil qui l'avait accompagné était entendu. Sans doute l'Auror ne le vit-elle cependant pas, car elle attrapa son verre et se dirigea vers la fenêtre en lui tournant le dos. Caradoc en profita pour attraper la sienne et prit une gorgée de thé brûlant qu'il manqua d'avaler de travers lorsque la confession de Raven s'éleva à l'autre bout de la pièce. Un silence assourdissant répondit à cet aveu de l'Auror, car le jeune homme ne trouvait pas de réponse satisfaisante à lui faire. Comme à son habitude, et parce que les choses ne se terminaient jamais bien quand il essayait de parler sérieusement à Raven, il prit finalement le choix de dédramatiser la situation. « Donne-moi encore six mois d'entraînement avec Bones et peut-être, je dis bien peut-être, Voldemort finira par s'intéresser à moi. » Caradoc regretta sa petite sortie immédiatement : il n'était sans doute pas de bon goût de plaisanter de la sorte. Mais il avait été désarçonné par la réflexion de Raven, à laquelle il ne s'attendait pas du tout. « Pardon, c'est nul, j'ai honte, reconnut-il piteusement en se grattant la tête, mais c'est le seul moyen que j'aie trouvé pour le moment pour gérer... Tout. » Il était bien plus simple de masquer qu'il était touché derrière un bon mot, et une émotion derrière une blague. C'était aussi un moyen de s'empêcher de prendre cette confession trop au sérieux, et y voir plus que ce que Raven voulait qu'il n'y voie... après tout, elle était celle qui l'avait repoussé à plusieurs reprises. « Vous étiez, les Aurors je veux dire, les plus exposés. A côté, j'étais planqué, je ne risquais vraiment rien. » C'était à la fois vrai et faux... Car si les Aurors étaient effectivement les cibles les plus évidentes, lui avait passé sa soirée avec Oona Graves... Qui représentait une toute autre sorte de danger, il fallait bien le reconnaître. |
| | | Raven Fawkes
| HIBOUX POSTÉS : 758 | AVATARS / CRÉDITS : › Eva Green | SANG : › Sang-Mêlé
| Sujet: Re: On devrait s'aimer comme si on allait se quitter – CARADOC Mer 8 Jan 2020 - 0:02 | |
| Il y a quelques mois, Raven aurait tout fait pour éviter la situation qui se présentait actuellement. N’étant pourtant pas de nature à fuir, se retrouver en tête à tête avec Caradoc était quelque chose qui l’effrayait, au fond. Cela rappelait à la fois des souvenirs, mais la projetait également dans un inconnu dont elle devinait la fin. Ce soir-là n’était finalement pas bien différent des autres fois ; la sorcière avait toujours autant la trouille, même si son visage et son corps ne le montrait pas. Les événements de la soirée lui avaient fait prendre conscience d’une chose : à avoir peur de perdre quelqu’un, on se rendait compte qu’on y tenait plus que de raison. Mais elle ne voulait pas passer pour une idiote ; deux fois que l’auror l’avait repoussé, deux fois qu’elle lui avait fait comprendre que malgré les sentiments qu’ils pouvaient partager, rien ne serait possible entre eux. Et Raven avait été claire, sa décision était irréversible. Regrettait-elle à présent ? Certainement. – Dans les deux cas, on y est davantage confortable que face à la vérité, Monsieur Dearborn, argua-t-elle comme un écho à ses propres pensées. La nuit au loin avait quelque chose de presque apaisant et de réconfortant. Raven aurait pu s’y perdre, s’y oublier, et c’est donc sans vraiment en avoir conscience qu’elle formula son aveu à celui pour qui elle refusait de ressentir quoi que ce soit depuis ces derniers mois. La sorcière sentit la tension lourde qu’avaient engendré ses mots et serra un peu plus sa tasse entre les mots. La voix du Médicomage eut le don de détendre l’atmosphère, une fois de plus. Il était toujours difficile de naviguer entre les deux ; chacun gérait ses émotions à sa manière. Certains par le rire, d’autres par un masque dur et froid, d’autres encore faisaient comme si tout allait bien. Mais chez tous, la nervosité était présente. Elle était là, comme une boule au creux du ventre qui tordait les entrailles. Il y avait cette angoisse à chaque événement, à chaque regard trop prononcé ou de travers. Il y avait cette peur, amie de l’insomnie, qui imaginait les pires scénarios où tous ses êtres chers partaient en un claquement de doigt. Raven fit volte-face, le regard attendri. – Ne dis pas de bêtises. Il n’y a pas de honte à avoir, on fait tous comme on peut. La sorcière prit une dernière gorgée, posa sa tasse sur le rebord de la fenêtre et revint vers lui pendant qu’elle l’entendait argumenter sur le fait que les aurors avaient été beaucoup plus exposés que le reste. Elle secoua la tête. – Un Avada est vite perdu tu sais, contredit-elle, la gorge nouée. Raven leva alors la tête, rencontra son regard. Ce regard dans lequel elle aurait pu se perdre pour l’éternité mais qu’elle n’avait jamais voulu voir ces derniers temps. Peut-être parce qu’elle en avait peur, finalement. Peur de céder, peur de tomber… Peur de perdre à nouveau. Mais finalement, qu’était le pire entre perdre et perdre mais sans n’avoir rien vécu ? Que valait une vie de regrets ? Rien du tout. Ce fut comme si le temps s’était arrêté. Comme si la lune regardait et que les oiseaux planaient pour contempler. Doucement, Raven s’approcha du Médicomage, si près que leur souffle se mélangea. Son temps d’hésitation ne dura qu’un millième de seconde, car la millième d’après, ses lèvres se posèrent délicatement sur celles de Caradoc comme la promesse salée de ce futur si incertain. Les larmes s’étaient mises à glisser toutes seules sur ses joues pâles et en reculant légèrement, la sorcière eut un petit sanglot. Tout ce qu’elle avait contenu ces derniers mois était en train de s’extérioriser. – Je… Je suis désolée… murmura-t-elle la voix brisée, n’osant pas le regarder. J’ai eu si peur… Si peur de te perdre… Ce n’est qu’alors qu’elle leva la tête et qu’elle recroisa ce beau regard. Ces yeux qui lui faisaient perdre toute raison. Raven passa alors ses bras au-dessus de ses épaules et blottit son visage dans le cou du sorcier, laissant couler à flot des larmes silencieuses pour évacuer ses craintes et ses angoisses.
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