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That slow knowing smile w/ Sinistra

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Athos Greyson

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NEUTRE
Le silence est une opinion.

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MessageSujet: That slow knowing smile w/ Sinistra That slow knowing smile w/ Sinistra 129196351Dim 3 Mai 2020 - 2:14

Les mains de Glinda avaient une nouvelle fois fait des merveilles. L’élégant anglais se sentait admirablement bien, le tissu d’excellente qualité épousant parfaitement les courbes de son corps. Un nouveau costume, et pas des moindres, à ajouter à sa collection qui ne faisait que prendre plus de place dans son minuscule appartement. Avec ses nouveaux revenus, Athos pouvait enfin se permettre des vêtements qui collaient à ses véritables envies, lui qui avait du renoncer des années durant au luxe des jolies choses, quand ses activités étaient peu lucratives. Et ce costume était à la hauteur de ses espérances, son reflet lui renvoyant une image qui lui arracha un sourire qui n’avait rien de modeste.

Quittant la boutique avec une confiance en lui exacerbée, Athos avait hésité quelques secondes sur la suite de sa soirée. Flint lui avait gracieusement offert sa soirée, et sa tenue flambant neuve méritait bien mieux que d’aller dans un bouge de l’allée des embrumes. Déambulant dans les rues jusqu’à trouver une devanture qui attirerait son attention, Athos poussa une porte qu’il n’avait pas franchie depuis des années. Depuis son retour à Londres, probablement. La musique chaude et envoutante le replongeant quelques années en arrière, il balaya la salle sombre, les murs de velours rouges et sa décoration bien plus classe que les lieux qu’il fréquentait en temps normal. Voilà qui s’accordait parfaitement à son humeur actuelle.

Une fois arrivé au bar, assis sur un tabouret étrangement stable et les coudes posés sur un comptoir propre, Athos savoura l’instant et commanda une tequila hors de prix. Habituellement, le whisky était son poison. Mais habituellement, il passait sa soirée dans des endroits trop bruyants, théâtre de bagarres d’ivrognes et de bras de fer violents, où les prostituées n’essayaient même pas de faire semblant d’être quelqu’un d’autre, où les gens les mieux habillés pouvaient se faire dépouiller à la vue de tous sans que cela ne déclenche la moindre réaction. Ici, il était en quelque sorte dans son élément, tout en se sentant complètement étranger. Depuis bientôt 10 ans, Athos Greyson n’appartenait plus à ce monde, qui aurait dû être celui d’Athos White. Pourtant, il se fondait parfaitement dans la masse des clients du club. Mais après tout, n’était-ce pas sa spécialité ? Toutes ces années, Athos n’avait rien perdu de son éducation, et il adoptait une posture, un langage, une attitude toute entière qui n’avait rien à voir avec ses compagnons malfrats. Finalement, c’était bien ici qu’il était le plus à sa place. En apparence, tout du moins.

Le liquide mexicain réchauffa sa gorge d’une façon bien plus douce que le Pur Feu qu’il buvait en temps normal. Un alcool à déguster plutôt qu’à boire d’une traite dans le seul but de se rendre saoul, pour oublier parfois que la conquête chez qui il allait passer la nuit était bien en-dessous de ses espérances. D’ailleurs, la présence d’Athos ici n’était pas dénuée d’intentions. Ses yeux glissant sur les hommes et femmes qui parlaient d’une voix basse que couvrait l’incroyable voix jazz de la chanteuse, il fit ce qu’il savait faire le mieux : analyser son environnement, et y trouver une appétissante opportunité. Certes, Athos ressentait un immense mépris envers cette classe de la population, qu’il avait fréquentée durant toute son enfance et qui lui avait tourné le dos en même temps que son père. Il savait bien qu’ici, tout n’était qu’apparence et paraître, faux-semblants et mensonges. Finalement, les bas-fonds qu’il fréquentait étaient bien plus authentiques, dans un sens. Brut, sale, souvent moche, mais vrai. L’envers du miroir, parfaitement représenté sur fond de tenture hors de prix, était tout l’inverse. Mais les femmes y étaient sublimes, il ne pouvait pas le nier. Leurs robes de créateurs, leurs parfums enivrants, leur port de tête altier, leur sourire de circonstance. Une magnifique façade qui donnait envie à Athos d’aller voir ce qui se cachait dessous. Ne serait-ce pas la meilleure façon d’étrenner son nouvel habit, que de l’éprouver auprès de la gente féminine ?

À l’autre bout de la pièce, une de ces sublimes créatures capta l’attention du jeune sorcier. Quelque chose chez elle lui semblait étrangement familier, et il fit appel à sa mémoire pour chercher d’où lui venait cette impression. Serait-ce un fantôme de son passé aristocratique ? La robe qu’elle portait mettait en valeur des courbes qui lui donnèrent du fil à retordre niveau concentration. Et puis soudain, le nom lui revint. La jeune femme n’était pas inconnue du grand public, qui plus est, mais Athos avait effectivement fréquenté la jeune femme lorsqu’ils n’étaient encore que d’innocents enfants, et les années qui avaient suivies à Poudlard. Sinistra Lowe. Veuve de feu Travers, désormais Selwyn. La Gazette du Sorcier était un torchon, mais un torchon riche en informations. Mariée donc. Voilà qui ne faisait que rajouter un peu de challenge à ce défi qu’il avait eu en tête à l’instant même où il avait posé les yeux sur elle. Pourtant, il hésita quelques minutes, évitant de la fixer, mais lui jetant quelques regards appuyés de temps à autre. Était-ce une bonne idée d’ainsi renouer avec son ancienne vie, qu’il s’efforçait de garder la plus éloignée de lui que possible ? Oh, et puis, après tout, Athos n’était plus un gosse apeuré à la simple idée qu’on évoque son paternel. Il avait tourné la page, l’avait déchirée et brûlée même, assumant pleinement qui il était. Quant à Addison... C'était une toute autre histoire. Et pour ça, il improviserait. Et puis, il avait envie de jouer. C’était ce qui l’avait amené ici, non ?

Traversant finalement la pièce, son verre de tequila à la main, il finit par s’approcher d'elle, un sourire amusé sur le visage. « Sinistra Lowe… » dit-il d'une voix chaude quand il fut suffisamment près pour qu’elle puisse l’entendre. Si proche, elle était encore plus ravissante que l’éclairage tamisé ne l’avait laissé entendre. « Pardon, Mrs Selwyn. » Lui notifier qu’il était au courant pour son mari lui parut une entrée en matière relativement intéressante. « Cela fait une éternité. La dernière fois que l'on s'est vus, vous ne portiez pas aussi bien la robe… » Trempant à nouveau ses lèvres dans son verre de tequila, il attendit sa réponse avec une impatience contenue. Quelque chose dans son regard l’intriguait au plus haut point.
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MessageSujet: Re: That slow knowing smile w/ Sinistra That slow knowing smile w/ Sinistra 129196351Mar 5 Mai 2020 - 22:34

Sinistra aimait bien profiter de la vie mondaine à laquelle elle avait accès de droit par son sang. La sorcière ne s'en était donc jamais limitée les plaisirs, bien au contraire. Son côté vieux jeu lui donnait toujours envie de participer à des bals et des réceptions. Mais elle appréciait également les plus élégantes réunions autour d'un thé... Ou d'un martini. Ce soir-là, Ulysse était loin - réunion de travail à l'étranger pour le plus grand bonheur de sa volage de femme - et la manoise avait de ce fait décidé de sortir prendre l'air dans un endroit que son époux aurait rejeté avec le plus grand dédain. Un bar sorcier qui était destiné surtout aux biens-nés. De quoi bien se faire voir, de quoi observer et amasser des informations sur les autres également. Dans sa jolie robe bleue, Sinistra posait ses yeux sur les visages intéressants qui daignaient entrer dans son champ de vision. De charmants visages, sans plus, des gens quelle connaissait de nom, pour la plupart d'entre eux. La paume posée sur le socle de son verre à apéritif, la sorcière battait discrètement la mesure avec son pied. Les voix chaudes des chanteurs étaient parfaits pour l'ambiance tiède de ce petit bar. Et Sinistra appréciait ce genre d'atmosphère, presque lourde, étouffante, qui mettait à l'épreuve les corps les plus aguerris.

Un visage entra finalement dans son champ de vision et elle le reconnu immédiatement parce qu'elle avait une excellente mémoire des visages. Le sourire amusé d'Athos White attira le même sur le visage de celle dont il prononçait le nom. Le regard illuminé d'une tiède flamme, l'autrice répondit à sa salutation par un mouvement de tête : « La seule et l'unique ». Elle ne se formalisa pas de sa reprise sur son nouveau nom de famille. Un rire s'échappa de ses lèvres alors qu'elle croisait ses mains devant elle, le regard posé dans celui de son nouvel interlocuteur, avant de l'inviter à prendre place en face d'elle : « Je pense que votre vue s'est simplement améliorée avec le temps » - elle lui fit un clin d'oeil éhontément provocateur - « mais vous portiez plutôt bien la cravate dans mes souvenirs cependant ». La sorcière afficha un sourire mutin, celui qu'elle avait l'habitude d'utiliser avec les hommes, avant de tremper ses lèvres rouges dans son martini. « Je ne me souvenais pas que vous étiez attiré par le jazz » lui fit-elle poliment la discussion, « mais les gens changent, je crois voir... ». Oh, Sinistra avait bien entendu parler du cas Athos White sans jamais réellement comprendre ce qui s'était passé. C'était de ce fait une réelle surprise de poser ses yeux noisettes dans ceux de la même couleur du jeune homme. Mais après tout, elle partait sans doute pour passer une soirée bien originale.
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MessageSujet: Re: That slow knowing smile w/ Sinistra That slow knowing smile w/ Sinistra 129196351Dim 10 Mai 2020 - 17:15

Unique. Voilà un adjectif qui correspondait parfaitement à la jeune femme à la robe bleue. Ce soir, Athos aurait pu porter son dévolu sur bien des femmes, mais il avait délibérément choisi celle-là même qui représentait le défi le plus élevé. Il émanait d’elle quelque chose qu’il n’avait pas décelé lorsqu’il était encore à Poudlard. Sans doute parce qu’à l’époque, les deux adultes qu’ils étaient aujourd’hui étaient bien trop innocents pour envisager le potentiel de séduction qui sommeillait encore en eux. Et qui ne dormait plus désormais. Et pas besoin d’être Casanova pour remarquer à quel point la jeune femme était consciente de ses atouts. Elle comptait visiblement en jouer ce soir. Et la conversation venait tout juste de démarrer. Un sourire de prédateur se dessina sur ses lèvres légèrement alcoolisées tandis qu’il s’installait en face d’elle, comme elle le lui intimait.

Tout dans son attitude laissait deviner que la soirée allait devenir intéressante. Son rire, ni trop forcé, ni trop aérien. Sa façon de croiser ses longues mains parfaites sur ses genoux que dévoilaient la robe. Son clin d’oeil délibérément provocateur. Même le plus idiot des hommes auraient compris les intentions de la jeune femme. Et Athos était loin d’être idiot. Oh non, ça n’était pas sa vue qui s’était améliorée. C’était tout le reste. À demi-mots, elle évoqua leur passé d’enfants sages qui fréquentaient les mêmes cercles bourgeois, qui s’asseyaient côte à côte pour jouer d’interminables morceaux de classiques sous les regards fiers de leurs parents respectifs. À l’époque, la fameuse cravate ne faisait que renforcer sa sensation d’être étranglé par tant de pression ridicule tandis qu’il jouait sans passion, n’échangeant que peu avec sa partenaire de piano. Tous deux se contentaient de répondre aux attentes, correspondant parfaitement à ce qu’on attendait d’eux. Athos se fendit d’un soupir amusé, imaginant ce que leurs parents penseraient de leur attitude qui n’avait plus rien de sage. En moins de trois phrases, la tension sexuelle entre les deux anciens apprentis pianistes s’était installée. Plus jeunes, lorsque leurs doigts se frôlaient, c’était signe qu’ils avaient fait une erreur. Ce soir, Athos espérait bien commettre l’irréparable à quatre mains. « Merci. Mais fort heureusement, mes goûts ont évolué avec le temps. » Car qui aurait cru en ce temps-là qu’Athos poserait un jour un regard pareil sur la jolie blonde ?

En parlant de goût, la jeune femme s’aventura sur ceux qui concernaient la musique. Cela faisait bien longtemps que ce sujet qu’il affectionnait avait été relégué au second plan. Dégoûté par le classique et la rigueur du piano, Athos avait basculé sur un style plus rock à Poudlard, ayant déniché une guitare à Pré-Au-Lard qu’il se gardait bien de ramener au manoir. Son père détestait cette musique de punk anarchiste, comme il l’appelait. Mais depuis qu’il avait changé de vie, la musique n’y avait plus sa place. Trop occupé à survivre, il n’avait plus le temps de se laisser aller à des mélodies, qui seraient à coup sûr empreintes de mélancolies. Or, la musique avait toujours été une joie pour Athos. Athos White, une nouvelle fois. « Ce n’est pas tellement le jazz qui m’a attiré ici. » C’était la vérité. Ce style musical ne contribuait qu’à conférer une certaine atmosphère au lieu, rien de plus. Personne n’écoutait vraiment avec attention du jazz. Ce n’était finalement que des préliminaires auditifs.

Voilà enfin la partie de la conversation qu’il attendait. Athos ne savait pas exactement ce qu’elle sous-entendait par là, ni à quel point ce traître d’Addison avait été bavard. À vrai dire, il avait toujours été curieux de savoir quelle excuse bidon son père avait été inventé pour justifier sa disparition de la vie aristocratique magique. Faisant tourner son verre, les glaçons à demi-fondus s’entrechoquèrent dans l’élégant verre qu’il fixa quelques secondes, son regard se détournant un peu d’elle. Il lui était difficile de la regarder dans les yeux tant sa tenue incitait à la goujaterie. Son décolleté était plus que suggestif. Les gens changeaient, en effet. Et la partition qu’il avait l’intention de jouer avec elle cette nuit-là n’aurait rien à voir avec les souvenirs qu’il en avait. « Je pense en effet que nous avions tous les deux besoin de changement dans nos vies, non ? » Commença-t’il, son regard se posant à nouveau sur elle, glissant sur la peau nue qui se trouvait sur son chemin. « Je vous demanderai bien comment va mon père, si seulement j’en avais quelque chose à faire. » S’il avait dans un lieu bien moins classe, il aurait sans doute été plus vulgaire. Mais il gardait les vilains mots pour plus tard.

Son regard noisette était déterminé. Le genre de regard qu’il arborait chaque fois qu’il avait une idée bien précise en tête, que ça soit dans son travail, durant ses parties de poker, ou en plein flirt. Et la clé de la réussite, dans ces trois cas de figure, c’était l’assurance. Et une petite dose de bluff. Piquante et provocante, Sinistra avait donné le ton. « D’ailleurs, je pourrais aussi vous demander si votre nouvelle vie vous satisfait pleinement... » Sinistra avait désormais la réputation d’être une veuve peu encline au chagrin, ou en tout cas une jeune femme qui savait vite retomber sur ses pattes. Et sa simple présence ici, seule, dans une robe qui invitait autant à la luxure, ne pouvait vouloir dire qu’une chose. « Mais je préfère vous poser une question dont j'ignore la réponse. » Et il y avait tant de questions qui lui brûlaient les lèvres à cet instant précis. Il se retint de justesse et prit le temps de boire une nouvelle gorgée avant de parler. Sans perdre de sa détermination, son regard reflétait désormais toute la malice qui se cachait également dans son sourire ravageur. À quoi bon faire semblant ? « À quel point pensez-vous qu’une relation puisse changer en une simple soirée ? »
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MessageSujet: Re: That slow knowing smile w/ Sinistra That slow knowing smile w/ Sinistra 129196351Jeu 14 Mai 2020 - 1:59

Athos avait un regard qui parlait plus que les mots. Et ce serait un terrible mensonge que de dire qu'elle n'appréciait pas particulièrement les regards à la volée dans son décolleté. Sinistra aimait le jeu, elle aimait plaire. Sentir tout l'effet et la puissance de son corps sur l'esprit d'un homme lui procurait un plaisir que l'on pourrait sans aucun doute traiter de "malsain". La robe n'était pas choisie au hasard bien entendu, la sorcière avait passé de longues minutes devant son miroir à trouver quelle bague irait avec son joli habit bleu. Et étant donné l'air de son nouvel interlocuteur, elle avait bien fait. Le sourire qu'elle affichait était de ce fait, aussi poli qu'amusé par toute cette situation qu'elle avait provoqué par le simple fait d'exister. Le tempérament cruel de la sorcière s'enorgueillissait de cet effet, et elle répondit avec sa modestie habituelle : « Je ne crois pas me tromper en disant que vos goûts se sont paufinés ». Son sourire dévoila brièvement ses dents blanches.

Bien qu'elle aimât particulièrement la musique, et qu'ils étaient tous les deux musiciens, cela ne les avait jamais réellement rapprochés plus que cela. Sinistra, contre toute attente, préférait largement parler littérature et art plutôt que musique. La musique était agréable pour être jouée mais elle était trop souvent partagée et son égoïsme profond préférait que les notes ne soient adressées qu'à elle. La mannoise ne rebondit donc pas sur le jazz pour le laisser continuer à sa guise sur une conversation qui leur plairait davantage. Les paroles brusques du jeune homme sur son père firent tiquer la sorcière qui le devina plus ivre qu'elle le pensait. C'était donc encore mieux. « Oh, ne vous en faîtes pas, ce n'est pas comme si nous avions une relation proche, lui et moi... Contrairement à celle que j'entends avoir avec vous » fit-elle en portant son verre à ses lèvres pour guetter sa réaction. Elle n'en avait elle-même rien à faire du père du jeune homme, héritage du caractère snob de la jeune femme. Le franc-parler d'Athos lui arracha un rire bref, quoique très sincère. Effectivement sa vie lui déplaisait. Son pauvre Warren six pieds sous terre, Ulysse s'était jetée sur elle pour lui proposer un mariage et son père à elle avait eu le travers d'accepter. Il avait donc raison, sa vie lui déplaisait, son quarantenaire d'époux violent la dégoûtait sans parler du fait qu'il s'énervait souvent sur l'existence même de sa perruche, ce qui avait le don de la mettre en colère. Mais là n'était pas la question. Surement pas d'ailleurs. L'impertinence de la question suivante lui plaisait de façon déraisonnée. « C'est une question bien impertinente qui mériterait une longue dissertation » - elle afficha son sourire en coin d'allumeuse et continua - « je crois que vous possédez la même réponse que moi. Me tromperais-je ? ».
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MessageSujet: Re: That slow knowing smile w/ Sinistra That slow knowing smile w/ Sinistra 129196351Jeu 14 Mai 2020 - 12:41

Rares étaient les femmes de la trempe de Sinistra. Il y avait, bien sûr, des femmes qui savaient qu’elles étaient belles. Et qui en jouaient outrageusement. Que ça soit dans les milieux aristo ou dans les bars insalubres, elles étaient là, dégageant une assurance et envoyant des signaux plutôt clairs et faciles à décoder. Athos avait plutôt l’habitude d’ailleurs de ce genre de conquêtes, même s’il se plaisait parfois à séduire des femmes plus farouches au premier abord. Casser leur barrière de bienséance était toujours un défi qu’il prenait plaisir à relever. Et le plaisir devenait ensuite mutuel, évidemment…

Mais Sinistra, c’était tout autre chose. Une autre catégorie. Au-delà de son assurance et son égocentrisme clairement assumé - mais qui était-il pour critiquer à ce niveau-là après tout ? - elle était si sûre d’elle qu’elle en venait à dépasser le stade du sous-entendu. Ce n’était plus du flirt, c’était clairement une invitation à passer au niveau supérieur.Si Athos n’avait pas été aussi habitué aux jeux de la séduction, ou s’il avait été un tant soit peu prude, il aurait sans doute rougi ou subi une violente bouffée de chaleur lorsqu’elle annonça la couleur sur le type de relation à laquelle elle s’attendait. Cinq minutes à peine s’étaient écoulé et déjà, la fin de cet échange était plutôt clair pour les deux parties : cela finirait dans un lit. Ou ailleurs. Mais froisser les draps de soie de cette petite bourgeoise avait quelque chose d’excitant. Au fond de lui, Athos sentait son désir monter en flèche tandis qu’il maintenait son attention sur le regard de la jeune femme, même si son décolleté prodigieux était un appel à y plonger. Dans sa tête, déjà, des images de sa peau blanche et lisse apparaissaient, tels des prédictions d’un délicieux futur auquel il lui tardait de goûter. Et ce sourire, ce sourire de séductrice impitoyable qui se transformerait tandis qu’il s’occuperait de satisfaire tous ses désirs… Il imaginait déjà. Et son imagination était bien trop fertile. « Vous m’intéressez, madame. » répondit-il à son invitation à la proximité prochaine, appuyant bien sur la formule de politesse qui promettait de briser son engagement de fidélité. Le fait qu’elle soit mariée était un plus qui ne faisait que rendre la chose plus excitante.

Athos n’avait pas hésité une seconde à partir sur le terrain de l’impertinence avec elle. Clairement, leurs intentions étaient transparentes, et si les longues conversations de flirt avaient parfois un intérêt, la tournure que prenait celle-ci lui plaisait vraiment. Simplicité, rapidité, efficacité. Tout cela dénotait clairement avec ce lieu bien trop chic, et cela l’amusait profondément. Il voyait déjà les regards outrés alentours quand il partirait à son bras dans un lieu plus propice à l’échange qui se profilait. Et choquer la bourgeoisie, c’était un luxe qu’il adorait se permettre. Il regretta toutefois une chose : l’espace entre ces fichus tabourets confortables, qui ne lui permettait pas de jouer la carte du 5e sens, le plus redoutable presque. Toucher sa peau nue, ne serait-ce que l’effleurer pour la mettre dans tous ses états, voilà qui aurait pu lui plaire. Mais la configuration rendrait tout geste un peu trop déplacé. Il fallait donc ronger son frein. Attendre. Faire durer le plaisir, même si clairement, le suspense n’allait pas durer longtemps . La frôler avec des mots, l’émoustiller avec un rire, une attitude. Athos savait faire tout ça, heureusement. Posant une de ses mains sur son genou, il n’était qu’à quelques centimètre du sien, découvert par la robe fendue.

« Si vous avez besoin d’une réponse à cette question, c’est que mes intentions n’étaient pas assez claires, visiblement. » Pur jeu de rhétorique. Ils savaient bien évidemment tous les deux à quoi s’attendre. Mais Athos préparait doucement le terrain pour la suite. Alors qu’il aurait aimé lui susurrer ces mots à l’oreille si l’occasion s’y prêtait, il trouva amusant de les prononcer à voix haute, de façon aussi assumée que ce qu’elle aimait faire. Sa voix douce et posée se faisait velours, tandis que le jazz au fond ne faisait que donner plus de poids à ses mots. « Parce que j’ai bien l’intention de vous posséder, vous. Toute entière. Toute une nuit. Et découvrir chaque centimètre carré de votre peau qui attire visiblement tous les regards. » Booster son égo, un petit cadeau tout à fait volontaire pour la flatter, évidemment. Derrière Sinistra, un homme aux oreilles indiscrètes et au regard baladeur rougit devant tant de franchise brute. Le jeune sorcier sourit de plus belle.

« Mais cette nuit, ce soir, je vous veux pour moi. Et moi seul. » Athos savait que ce genre de phrase pouvait avoir son petit effet, notamment sur les femmes qui savaient qu’elles plaisaient. Entendre aussi clairement le désir qu’elle provoquait, ce besoin de la posséder égoïstement alors que tout le monde en avait envie… Et puis, ce n’était qu’un reflet de sa pensée, finalement. Si elle était mariée, cette nuit, elle serait pourtant sienne. La spontanéité, l’imprévisibilité, c’était son crédo. Profiter de l’instant présent. Un instant délicieusement dépravé, où le plaisir serait, il l’espérait, partagé.
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MessageSujet: Re: That slow knowing smile w/ Sinistra That slow knowing smile w/ Sinistra 129196351Lun 18 Mai 2020 - 16:43

Il n'avait pas fallu plus de cinq minutes de conversation pour que cette dernière dérive naturellement sur ce qu'ils avaient en tête pour l'autre à la fin de la soirée. Sinistra était habituellement une jeune femme plus subtile, mais cela faisait une bonne demi-heure qu'elle attendait que quelqu'un daigne s'approcher d'elle. Ironie s'il en était, Athos s'était dévoué. Sa phrase aguicheuse eut le mérite de faire réagir le jeune homme. Si elle n'avait pas vu sur son pantalon puisqu'il y avait une table entre eux, elle était prête à mettre sa main à couper qu'il s'y sentait plus à l'étroit. Un sourire goguenard se peignit vaguement sur ses traits à la seule idée de ce pouvoir qu'elle possédait sur lui. Pouvoir qui ne résultait que de ses traits harmonieux, de sa naturelle élégance et de ses atouts qu'elle ne cherchait même pas à cacher ce soir. La sorcière regrettait la présence de cette table entre eux. Émoustiller par des mots était certes quelque chose qui lui plaisait, mais émoustiller par quelques gestes était tout au contraire, quelque chose qu'elle adorait. Hélas, elle ne se sentait pas d'humeur à frôler sa jambe avec la sienne sous la table. Ils passeraient peut-être un peu trop vite au stade supérieur. Mais fallait-il réellement cela pour que cela arrive ? La tirade impétueuse du jeune homme lui plaisait, elle devait bien le reconnaître. Sinistra aurait pu le provoquer encore, insister pour qu'il développe, là, en plein milieu de ce charmant endroit fréquenté par la jolie société sorcière. Mais non. Une étrange impatience lui éreintait le coeur et elle porta son verre de Martini à ses lèvres pour en finir le contenu : « Soit » statua-t-elle finalement en souriant de toutes ses dents - que c'était vulgaire, de montrer ses dents, mais ce n'était pas comme si elle allait le choquer outre mesure - « je vois que nos programmes peuvent se rejoindre d'une certaine manière ». Sinistra se leva avec sa plus grande délicatesse, sa robe ouverte sur le côté de sa jambe ne faisait que souligner la longueur de celle-ci, et elle tendit son bras nu au jeune homme pour qu'il s'en saisisse : « Eh bien ? ». Patience, impatience, quelle vertue es la tienne ?


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MessageSujet: Re: That slow knowing smile w/ Sinistra That slow knowing smile w/ Sinistra 129196351Mar 19 Mai 2020 - 5:43

Sa respiration était saccadée, pire, haletante. Les quelques heures passées à enlacer son corps qu'il avait eu tout le loisir de découvrir avaient été à la hauteur de ses espérances, mieux même. Le lit douillet sur lequel il reposait, la sueur imbibant chaque parcelle de sa peau découverte, était bien plus confortable que ceux qui servaient d’habitude de théâtre à ses ébats. Évidemment, les deux jeunes gens avaient pris la direction d’un hôtel suite à leur échange si inconvenant. Saisissant le bras qu'elle lui tendait, Athos n’avait pas prononcé un mot tandis que l’impatience de la jeune femme l’invitait à prendre les devants. Il ne s’était d’ailleurs pas fait prier, misant sur un établissement luxueux pour convenir aux attentes de madame. Ils ne pouvaient décemment pas aller chez elle, encore moins chez lui. Son appartement était la seule honte de sa vie actuellement, et il cherchait activement à en changer pour correspondre un peu plus à son train de vie. De toute façon, Athos ne ramenait jamais personne chez lui. Son adresse était une information connue de ses seuls proches, et ils se comptaient sur les doigts d’une seule main. Il n’avait pas besoin de s’encombrer d’individus indésirables dans sa vie.

Donner un faux nom à la réception n’avait fait qu’ajouter un peu de piquant à cette soirée qui n‘en devenait que de plus en plus excitante. Ses mains avaient eu une furieuse envie de se balader le long du sien, pourtant il avait tout fait pour préserver un suspense qui n’avait fait qu’éclater à l’étage. Plus la porte de la chambre approchait, plus Athos avait du mal à se retenir de la coller contre lui et d’échanger avec elle un baiser dont les deux rêvaient à cet instant précis. La longue montée dans l’ascenseur fut une torture qu’il s’accorda volontiers, gardant un calme olympien qui le surprit lui-même. Attendre, attendre, pour mieux profiter de la suite qui s’annonçait. Son désir était transparent, il en était bien conscient, mais la jeune femme montrait elle-même des signes évidents d’envie de luxure. Prendre ce temps infime était un luxe qu’il s’offrit avec une joie contenue.

Lorsqu’enfin il poussa la porte de la chambre, il n’était alors plus l’heure des faux-semblants. Athos happa cette bouche si désireuse de la sienne sans aucune forme de retenue, et plaqua la jeune femme contre le mur élégamment décoré. Son esprit dérivait déjà vers la suite, mais son envie de profiter de l’instant se délecta de chaque sensation. Elle était si désirable, dans cette robe qui invitait à la luxure, qu’il avait envie de lui arracher sur place. Pourtant, ses mains se contentèrent d’une balade aventureuse tandis qu’il sentait sa langue chercher la sienne. Athos et Sinistra, qui aurait cru qu’un jour, ces deux innocents gosses se livreraient à pareille activité ? Pourtant, ces deux-là étaient fait pour ce moment, quoi qu’en pensent leurs parents. Vouloir caler un enfant dans un moule qui ne leur convenait pas, voilà le résultat. Des pulsions animales qui se révélaient sans honte aucune, tandis que les deux adultes qu’ils étaient se laisser aller à leurs envies. Athos n’avait pas fait que fantasmer ce moment. Il savait déjà, au moment même où ses pensées avaient dérivé dans le club, que la promesse de cette nuit était une réalité qui s’imposerait tôt ou tard à lui.

Pas besoin de détailler la suite, qui avait été un délice interminable et délicieux. Goûter sa peau, sentir son souffle saccadé frôler sa peau nue, tester ses limites jusqu’à la déraison. Athos n’avait rien retenu son envie, et elle avait fait de même. Étrange comme ces deux personnes habituées à tout contrôler dans leur vie pouvait autant se libérer à l’abri des regards. Elle était comme le joyau de son palmarès de conquête. Chacune avait su à sa manière se distinguer, mais Sinistra avait cette faculté d’être au lit ce qu’elle n’était pas dans la vraie vie, il en était certain. À n’en pas douter, les deux esprits libres qu’ils étaient avait réveillé tout l’étage par leur nuit emplie de fougue. Sa rétine était désormais imprégnée des image de cette peau blanche, faussement pure, qui se laissait aller aux affres de la sauvage passion que cette nuit leur imposait. Quelques marques s’étaient alors dessinées sur leurs corps respectifs, elles s’effaceraient d’ailleurs les jours suivants tandis que le souvenir resterait intact.

Athos cherchait donc à retrouver son souffle, un sourire conquérant sur le visage. Il n’eut même pas à tourner la tête pour savoir que la même expression se dessinait sur le visage de celle avec  qui avait partagé cette nuit mémorable. L’air reprenait peu à peu le chemin de ses poumons tandis qu’il maudissait la faiblesse qu’il ne savait qui avait imposé aux hommes, pour accorder un peu de répit aux corps fatigués. Son corps ne brûlait que d’une seule envie, retourner goûter aux plaisirs de cette étreinte partagée. Soudain, il réalisa qu’ils n’avaient même pas pris la peine d’allumer la lumière, trop pressés d’éclater les barrières de vêtements qui les encombrait chacun. La lune éclairait le corps à demi-nu de la jeune femme, le drap la couvrant en partie. Se tournant vers elle, ses doigts glissèrent avec délice le long des courbes qu’il avait eu tout le loisir d’explorer. S’il y avait eu une justice, ou une once de raison dans ce monde, Athos et Sinistra avaient finalement tant de choses en commun qu’ils auraient presque pu être faits l’un pour l’autre. Mais ils étaient si farouchement amoureux de leur liberté que ça en était impossible. Et ils aimaient trop leur propre personne pour s’intéresser, à la longue, à l’autre. Comment cette femme pouvait-elle être mariée ? Quel dommage.

Athos lâcha un léger rire satisfait avant de déposer ses lèvres brûlantes sur le front de son amante qui était tout aussi chaud. Ses gouttes de sueur salée furent une preuve supplémentaire que l’instant avait été satisfaisant. « Nous avons toujours formé un excellent duo mais là… » Athos prit le temps d’une pause salvatrice, se détournant d’elle pour chercher dans la poche de sa veste à côté du lit une cigarette qu’il alluma négligemment. « Des applaudissements ne seraient pas trop. » plaisanta-t’il, faisant une référence évidente à la fierté de leur auditoire de l’époque, qui ne manquait pas de les féliciter de jouer si bien - et pourtant sans âme - les partitions qu’on leur imposait. Mais cette nuit, ils avaient été maîtres de leur propre symphonie.
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MessageSujet: Re: That slow knowing smile w/ Sinistra That slow knowing smile w/ Sinistra 129196351Lun 25 Mai 2020 - 0:24

Sinistra expira brusquement tout l'air qu'elle avait contenu dans ses poumons pour reprendre correctement son souffle, alors qu'elle était encore haletante. Sa peau était teintée d'une légère couche de transpiration alors qu'elle fixait le plafond. Elle était satisfaite, fortement satisfaite, d'avoir décidé de pousser un peu Athos dans ce bar sorcier afin qu'ils passent plus rapidement aux choses sérieuses, et surtout, afin qu'elle puisse enfin poser ses deux mains baladeuses sur son corps. Qu'il avait été amusant pour elle de se tenir derrière lui à la réception de l'hôtel, la main glissée sur ses fesses, un air angélique sur ses traits, alors que personne n'était dupe. Ni Athos qui savait pour quoi il réservait pour une nuit, ni le réceptionniste qui avait vu arriver deux jeunes gens dans une soirée très avancée pour réserver sans aucun bagages.

Malgré toute la nuit qu'ils avaient passé et les ébats dans lesquels ils s'étaient donnés corps et âmes, Sinistra ne pu, faiblement, retenir un frisson de parcourir son corps lorsque la main d'Athos s'égara encore sur elle. Elle ferma brièvement les yeux lorsqu'il lui embrassa le front. La sorcière n'avait que peu de réconfort auprès de son tyrannique époux, et c'était bien pour cela qu'elle le trompait tant. Elle ne prenait pas autant de plaisir à tromper Warren qui était si bon envers elle. Son premier mari avait peut-être été un ange, Ulysse était pour sa part un démon venu la tourmenter autant qu'il le pouvait. L'un avait été patient et compréhensif avec elle, il lui avait offert de belles discussions pleines de sagesses, alors même qu'il avait son âge... Là où Ulysse lui interdisait de plus en plus de chose, se permettait de lever la main sur elle et pire, l'empêchait maintenant d'écrire, alors qu'il savait qu'il s'agissait là de sa grande passion. Sinistra ne pouvait supporter de subir cela sans le ridiculiser par derrière, et elle préférait encore souffrir qu'il l'apprenne plutôt que de se terrer dans ses draps chez elle. Ce qu'elle avait ressenti avec Athos la confortait dans l'idée qu'elle avait bien fait de sortir ce soir. Le jeune homme, néanmoins, la tira de ses pensées par une phrase à l'humour fort grivois, qui lui arracha un rire sincère, mais légèrement épuisé : « Ce n'est pas très étonnant » fit-elle orgueilleusement, « nous avons toujours été doués pour les récitals à quatre mains... ». Sinistra sortit finalement une jambe du drap pour réguler sa température, avant de se tourner du côté d'Athos pour le regarder. Elle passa son bras replié sous l'oreiller avant de lever sa main pour faire passer son index sur le corps du jeune homme. La manoise se rappelait bien de ce garçon aux cheveux bouclés qui était le meilleur ami d'Addison. Elle se rappelait bien également du fait qu'elle ne l'avait pas plus calculé que cela à l'époque. Quel triste chose. Il n'était pour elle que l'enfant avec lequel elle devait jouer du piano. Rien de plus, rien de moins, une vie parmi d'autres dans le cercle de sang-purs qui était le leur. « Quand comptes-tu filer, Athos ? » demanda-t-elle malicieusement, en fixant les traits harmonieux de son visage. Sinistra n'était pas dupe. Il n'allait sans doute pas rester jusqu'au matin. Mais pour l'heure, elle se sentait d'humeur à quémander un peu d'affection dans ses bras.


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MessageSujet: Re: That slow knowing smile w/ Sinistra That slow knowing smile w/ Sinistra 129196351Lun 25 Mai 2020 - 1:27

Sa répartie fine et pourtant si explicite lui arracha un rire saccadé, de ses rires de fumeur qui se découpaient en petits souffles saccadés, la fumée s’échappant de ses lèvres amusées.Leurs quatre mains avaient fait bien plus cette nuit que de se balader innocemment sur un clavier. Quelques souvenirs tout frais lui revinrent en tête tandis qu’il tirait, l’air pensif, sur sa cigarette. Pourtant essouflé, elle se consuma bien vite tandis qu’allongé sur le dos, il restait à distance de Sinistra pour ne pas l’enfumer. Elle s’était tournée vers lui et il sentait son regard se balader sur son corps, sensation agréable que d’être observé par un regard si avide et délicieux. Le drap recouvrait le bas de son corps, laissant le reste à la merci de ses yeux, et de sa main délicatement baladeuse. Son index suivait ses courbes légèrement dessinées sans qu’il n’ait à faire le moindre effort physique. L’injustice de la génétique.  

Bien qu’Athos ne se laissait jamais aller aux affres du romantisme, il appréciait tout de même de partager un peu le lit avec ses conquêtes avant de prendre la poudre de cheminette. Enfin, de transplaner, plutôt. Déjà, il fallait attendre que la dame s’endorme, même s’il devait pour cela lutter contre l’envie irrépressible de fermer les yeux que lui imposait la biologie. Et puis, malgré tout, Athos aimait trouver un peu de réconfort dans des bras aimants, ne serait-ce que quelques minutes. Enfouir son nez dans une chevelure féminine était son point faible, son repos du guerrier en quelque sorte, et il ne refusait jamais une étreinte. Rares étaient les fois où il était l’initiateur, mais il se plaisait à passer un moment contre ce corps qu’il venait de découvrir d’une certaine façon. Ce n’était même pas pour leur laisser un souvenir plus agréable le matin. C’était une envie purement égoïste, une recherche de quelque chose d’un peu tendre dans cette vie qui ne l’était pas vraiment avec lui. Même les animaux les plus sauvages pouvaient se laisser apprivoiser un petit temps, avant de retrouver leur liberté.

En parlant d’animal sauvage… Athos écrasa sa clope quasi terminée dans le cendrier de l’élégante table basse, et se tourna vers Sinistra. Elle affichait un visage serein, bien moins déterminé que dans le club, le dévisageant avec un regard tout autre que ceux qu’ils avaient échangés à la lueur de la lune. Attendri, Athos lui sourit et dégagea une mèche de cheveux collé sur son front pour mieux l’admirer à son tour. Il décelait dans son attitude quelque chose sur lequel il ne parvenait pas à mettre un nom. La prédatrice s’était clairement adoucie, mais il était dans le même état d'esprit finalement. Mais elle n’avait rien perdu de son bagoût, et Athos apprécia sa franchise et sa témérité. Elle n’était pas dupe. Lui non plus en même temps : peu de chances qu’elle passe le reste de la nuit ici. Si elle se levait la première, il aurait le plaisir de l’admirer une dernière fois avant que chacun ne retourne à sa vie.

Bien qu’il savait exactement quoi répondre, Athos hésita quelques secondes sur la marche à suivre avec elle. Elle ne l’avait pas collé immédiatement leurs folies achevées, et elle restait à une distance raisonnable. Fallait-il que ce soit lui qui en prenne l’initiative ? En même temps, s’il ne faisait rien et qu’elle partait sans échanger avec lui un moment de tendresse, cette nuit aurait comme un goût d’inachevé. Et puis, après tout, leur soirée s’était créée à base de spontanéité, alors qu’avait-il à perdre, si ce n’était de passer pour un gentil ? « Quand tu seras repue de moi… » murmura-t’il avec une dose de malice et une énorme pointe de sincérité. Pour tout dire, même si ça n’était pas dans ses habitudes, Athos était prêt à remettre ça dès que son stupide corps le lui permettrait. Mais il y avait autre chose qui se cachait dans sa phrase. Sa grande main passant sous le drap, il attrapa délicatement ses hanches pour l’attirer jusqu’à lui, même si quelques dizaines de centimètres à peine les séparaient depuis qu’il s’était tourné vers elle. Sa tête se lova parfaitement dans son cou, le reste de leurs corps suivirent, et sa chaleur tout contre lui lui fit du bien.

Sa main libre se posa dans son dos, pianotant tout en douceur et sans réfléchir des mélodies imaginaires sur sa peau diaphane. En réalité, ses doigts se souvenaient inconsciemment d’un air de leur enfance qu’ils détestaient tous les deux. « As-tu continué ? La musique, je veux dire. » Peut-être étaient-ce la décharge d’hormone après leur nuit folle qui en était la cause, mais une douce nostalgie s’emparait de lui. Athos avait délaissé le piano pour la guitare, son vrai coup de coeur mélomane. Mais depuis qu’il avait sombré dans le banditisme, il n’avait pas touché à son instrument fétiche, qui prenait la poussière dans un coin de son appartement. Cela n’aurait fait que lui rappeler trop de choses. Étonnant donc qu’il aborde ce sujet, mais à vrai dire, Sinistra et lui n’avaient pas vraiment de sujet de conversation autre depuis leur enfance. Leur échange au club n’avait pas été spécialement bavard après tout.
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MessageSujet: Re: That slow knowing smile w/ Sinistra That slow knowing smile w/ Sinistra 129196351Jeu 28 Mai 2020 - 15:20

Sinistra pouvait bien s'adonner à quelques jeux malsains, elle pouvait bien coucher avec quelqu'un d'autre que son époux, il n'en demeurait pas moins qu'elle avait reçu une éducation stricte de petite fille de sang-pur. Elle avait donc l'habitude de cacher ses émotions à la face du monde, et si elle ne le faisait pas, ce n'était pas par manque de contrôle mais par un manque d'envie. Le désintérêt pour les faux semblants, et les fausses paroles. Avec Athos, elle avait longtemps joué ce jeu-là pour faire plaisir à leurs parents, à jouer tous les deux d'un instrument qui les désintéressait grandement. En tout cas, maintenant que les deux jeunes adultes étaient passés à d'autres types de jeux, il lui paraissait assez stupide de garder cette image de contrôle. Encore plus après les ébats qu'ils avaient partagés. Pourtant, et bien qu'elle en eut envie, elle ne le colla pas. Sinistra avait besoin d'affection parce qu'Ulysse ne lui en donnait pas. Elle était non seulement moins volage, mais également moins tactile lorsque son premier époux était toujours en vie. L'on pouvait sans doute aisément dire que la mannoise se complaisait dans des relations adultérines pour se sentir à l'aise. Ce n'était pas nécessairement faux, mais ce serait oublier, toutefois, qu'elle demeurait une femme orgueilleuse... En plus de la rendre plus fragile qu'elle ne l'était réellement. « Repue de toi... » reprit-elle pensivement ses paroles. Elle allait lui lancer une pique mais il lui coupa le sifflet comme s'il lisait dans ses pensées pour la rapprocher de lui. Même avec toute la meilleure volonté du monde, elle n'aurait pas pu s'écarter de son corps. La chaleur qu'il irradiait la rassurait plus qu'elle ne l'admettra jamais et elle fit glisser ses bras sur lui pour se serrer davantage.

La cadence de sa respiration était fort agréable. Elle avait l'impression qu'il s'agissait du métronome avec lequel elle travaillait toujours en étant enfant. Le rythme du métronome l'avait toujours calmé et de la même façon, la respiration d'Athos la calmait également. « Assez peu » répondit-elle honnêtement avant de poser ses lèvres sur son torse pour lui offrir de chastes baisers, « la musique était une obligation de mes parents... Une fois adulte et mariée, je n'avais guère plus cette obligation, en tout cas avec Warren ». Ulysse était une autre histoire, il se permettait souvent des commentaires désagréables sur le fait qu'elle devrait jouer davantage du piano. Elle avait beau lui répondre qu'après tant d'années sans exercice, ce serait dramatique, il se contentait de maugréer sur son "idiot de premier mari". Sinistra n'aimait pas quand il disait cela. « Je préfère l'écriture... Et j'adore entretenir des relations épistolaires » avoua-t-elle en souriant contre sa peau, « et toi ? Tes passes-temps ont-il évolué de la même façon que les miens ? ».
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MessageSujet: Re: That slow knowing smile w/ Sinistra That slow knowing smile w/ Sinistra 129196351Jeu 28 Mai 2020 - 22:58

Sentir le corps d’une femme contre lui avait cette étrange tendance à l’apaiser plutôt qu’à le faire fuir, contrairement à ce qu’on pouvait penser. Ses échappées matinales avaient pour seul but d'éviter les conséquences, mais Athos se délectait toujours de l’instant présent. Même si certaines femmes devaient le croire, sa seule pensée une fois la partie charnelle terminée n’était pas de décamper, mais de profiter du moment. Rares étaient les fois où il laissait tomber les barrières, où il ne cogitait pas au point de réfléchir aux tenants et aux aboutissants de chaque décision qu’il prenait. Mais pourtant, c’était quand il était le plus vulnérable qu’il laissait son cerveau en pause. En même temps, il fallait bien avouer que son cerveau n’était pas son organe le plus impliqué dans ces activités nocturnes.

Bien des femmes parvenaient à apaiser le fougueux Greyson donc, et pourtant, Sinistra sortait étrangement du lot. Posé contre elle, son souffle calé sur le sien, il se laissa aller à fermer les yeux quelques secondes, ne craignant même pas le sommeil qu’il repoussait tant habituellement. Une douce plénitude l’envahissait, peut-être dû au fait que Sinistra et lui partageaient cette même intention de ne pas se revoir. Ou bien était-ce leurs vies tumultueuses qui s’accordaient sur la même harmonie ? Difficile à savoir. Toujours était-il que les deux âmes en peine s’offraient un peu de repos dans les bras l’un de l’autre, et que cela faisait du bien. Ses doigts dans son dos sentaient ses longs cheveux sur son chemin tandis qu’il dessinait des formes imaginaires sur sa peau nue. Les baisers de la jeune femme réveillèrent un sourire apaisé, et il la serra instinctivement contre lui un peu plus. Il l’écouta parler de son rapport à la musique, et ne ressentit même pas une once de malaise ou quoi que ce soit quand elle évoqua le prénom de son premier mari. Sinistra avait donc elle aussi délaissé la musique, au profit d’une toute autre activité toute aussi créative, mais peut-être plus libératrice ? Il se souvenait avoir entendu parler de son livre, mais n’avait pas retenu l’information. Maintenant qu’il avait renoué quelques liens avec elle, il aurait été curieux de savoir sur quoi portait ses écrits, mais il savait bien que là, c’était les hormones et leur proximité immédiate qui parlaient. Athos n’aimait pas tellement lire, préférant vivre les expériences plus que de les imaginer.

« Épistolaire hein ? » releva-t’il, intrigué. Athos n’aimait pas plus écrire que lire, et il n’avait que peu de correspondances régulières. Âamet en savait quelque chose. S’il avait eu un hibou, il n’aurait pas été harassé par les longues distances à parcourir. « Si tu es aussi douée avec ta plume qu’avec le reste, je suis sûre que tes correspondants doivent être impatients de te lire… » la complimenta-t’il, amusé, levant son menton jusqu’à lui pour déposer un tendre baiser sur ses lèvres. Ses yeux brisaient d’un éclat bleuté à cause de la lune. Ou grâce, il ne savait pas.

Évidemment, ce genre de questionnements imposa un retour de bâtons, et Athos soupira doucement en songeant à l’époque bénie où la musique faisait encore partie de sa vie. Aujourd’hui, elle en était bannie, sans qu’il ne l’ait fait consciemment. « Je ne joue plus depuis longtemps. » avoua-t’il, le coeur un peu meurtri. « Disons que j’exploite ma créativité autrement… » Comment mettre des mots sur ces fameux passe-temps qu’elle évoquait ? En réalité, Athos était effectivement très créatif au quotidien, même s’il utilisait ses facultés à des fins… différentes. « D’une façon, qui, disons, choquerait cette petite bourgeoisie dont je ne fais aujourd’hui plus partie. » Un doux rire accompagna sa réplique. Si son père savait quel genre d’homme il était devenu aujourd’hui… Il lui aurait sans doute décoché une autre claque. Mais cette fois, Athos lui aurait rendu la monnaie de sa pièce, au centuple. Mais son père n’avait rien à faire dans ses pensées lors d’une soirée si délicieuse.

Avouer aussi ouvertement le fait qu’il était un paria ne lui fit même pas de peine. C’était sorti, c’était ainsi. « Vous avez fauté avec un bien mauvais garçon, Sinistra… » souffla-t’il dans un murmure, repassant au vouvoiement avec un plaisir non dissimulé. Il était persuadé que cette perspective lui plaisait. La bourgeoise et le roturier. La précieuse et le paria. La princesse et le voyou. Des histoires vieilles comme le monde. Un fantasme qui existait depuis que la société avait imposé des classes sociales. Et puis, il n’avait pas beaucoup fallu insister pour la belle vienne froisser les draps avec lui. C’était dire si les apparences étaient trompeuses.
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MessageSujet: Re: That slow knowing smile w/ Sinistra That slow knowing smile w/ Sinistra 129196351Mar 2 Juin 2020 - 0:36

Sinistra avait l'humeur taquine de la personne qui avait passé un très bon moment avec une autre. Cette espèce de paix intérieure et physique qui la faisait pourtant frissonner alors qu'elle était réfugiée dans les bras d'Athos. Qu'il était dommage, pensait-elle, qu'ils ne se soient pas rencontrés de cette façon, plus tôt. Ils avaient raté des choses, des moments languissants. La sorcière ne savait pas trop ce qu'elle ressentait de plus, à dire vrai. Elle se sentait soulagée d'avoir l'impression d'être en sécurité dans ses bras. Elle se sentait soulagée d'avoir de l'attention à ce moment-là. Sinistra prenait du plaisir à le torturer un peu avec quelques baisers brûlants, tout comme elle n'en doutait pas, il prenait lui-même plaisir à lui caresser le dos comme il le faisait. Lorsqu'il la serra un peu plus contre lui, un léger sourire satisfait égaya les traits jeunes de l'autrice. On la prenait rarement dans les bras ainsi, sinon jamais. L'affection chez les sang-purs était vu comme un synonyme, souvent, de faiblesse. "Ne montre pas tes larmes, ma fille, car elles sont la preuve que tu as un coeur". « Mm » fit-elle en première réponse à sa plaisanterie sur sa passion épistolaire, « il m'est peut-être arrivé de rédiger quelques lettres sur le dos d'un amant... Une table agréable, quoique souvent gigotante ». La sorcière était plutôt satisfaite de sa remarque littéraire. Athos lui offrit un bien doux baiser qui laissait entendre qu'il n'en était pas une, de table.

Il l'avait écouté et c'était son tour maintenant de lui proposer une oreille attentive. Ils n'étaient plus vraiment du même monde. Ils n'avaient pas eu une vie facile, mais leurs chemins s'étaient séparés en deux visions bien différentes. Elle sentait que celle d'Athos était plus violente, plus sombre aussi. Sans cependant être capable de dire pourquoi. La sorcière fit courir ses doigts sur lui avant de les faire remonter à sa nuque pour les faire glisser dans ses cheveux bruns. « Tu sais » fit Sinistra d'un ton dramatique, « tu as couché avec une petite bourgeoise, rien ne pourrait plus choquer ma mère que cela ». Elle se mit à ricaner. Pauvre Mrs Lowe. Pauvres ancêtres. Pauvre nom. Il repassa au vouvoiement à ce moment-là, et le sourire provocant de la manoise s'étira d'autant plus sur ses traits : « Et vous avez fauté avec une vilaine femme, Monsieur... » - elle s'arrêta, stupéfaite - « Je ne sais même pas comment je dois t'appeler désormais. Ton prénom est toujours Athos. Mais dois-je envisager une référence littéraire supplémentaire ? ». Elle afficha ses dents dans un sourire malin. Vraiment, elle ne savait pas comment l'appeler. Elle savait simplement que "White" ne correspondrait sans doute plus vraiment.
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MessageSujet: Re: That slow knowing smile w/ Sinistra That slow knowing smile w/ Sinistra 129196351Mar 2 Juin 2020 - 1:19

Elle avait cet espèce d’humour qui n’appartenait qu’aux femmes de sa classe sociale. Déjà, elle partageait avec lui ce langage qu’il était bien le seul ou presque à adopter dans le milieu où il exerçait ses nouveaux talents. De longues phrases, bien construites, sujet, verbe, complément. Et une once d’imagination qui avait sans doute à voir avec sa nouvelle vocation. Athos lâcha un léger rire en imaginant Sinistra griffonner de sa plume le dos luisant d’un amant pour écrire à un autre. Des provocations littéraires qui n’avaient rien à voir avec celles qu’il était habitué à subir au quotidien. « J’apprécie que tu ne me prennes pas pour un meuble. » répondit-il après son tendre baiser. Athos n’avait de toute manière pas une stabilité suffisante dans sa vie pour être comparé à un objet destiné à ne jamais bouger.

Tandis qu’il se livrait sans rien dire pourtant, Athos sentait les longs doigts de l’écrivaine courir sur sa peau jusqu’à atteindre la base de sa nuque, et jouer avec sa précieuse chevelure. Il aimait tant parcourir les cheveux des femmes, mais appréciait plus encore quand elles faisaient de même. Aussi ne parvint-il pas à retenir un soupir de satisfaction qui coupa un temps sa parole, silence dont elle profita pour préciser que leur étreinte en aurait choqué plus d’un. La mère de Sinistra était effectivement, dans son souvenir, une femme prude et bienpensante, bien moins énigmatique que sa propre mère. La jeune femme lâcha un rire qui ne pouvait que signifier le plaisir malin qu’elle prenait à braver la bienséance de sa lignée. Dans cette période où être une femme n’était pas tout à fait un privilège, en être une dans une famille de sang-pur retirait encore bien d’autres libertés. Pourtant, Sinistra semblait farouchement attachée à ce besoin de n’être enchaînée à rien. Femme infidèle, provocante, qui savait ce qu’elle voulait, cette force de caractère était sans doute ce qui l’avait séduit dans l’atmosphère étouffé du club. Finalement, les deux anciens enfants sages avaient trouvé, à leur manière, une façon de sortir des carcans de leur condition. Même si la jeune femme devait sans doute encore trop souvent prétendre plutôt que de laisser éclater au grand jour qui elle était. Même s’il avait délibérément choisi de ne pas l’évoquer, Athos n’avait pu passer à côté des quelques marques sur son corps. Des marques qui ne résultaient pas de l’amour, au contraire. Il ne fallait pas chercher bien loin les raisons de son infidélité, et cette connotation l’avait mis en colère quelques secondes avant qu’elle ne l’attire à nouveau dans les affres de leur passion mutuelle. Comment pouvait-on ainsi traiter une femme si merveilleuse ? Instinctivement, ses doigts évitaient les endroits douloureux, ne souhaitant pas réveiller une peine dans un instant si tendre.

Le vouvoiement avait donc fonctionné, à son grand plaisir. Son sourire s’élargit un peu tandis qu’elle avouait être bien moins pure que ce qu’elle laissait paraître - et il le savait déjà pourtant - laissant la phrase en suspens sur l’inconnu que représentait son patronyme. Athos n’aimait pas qu’on lui pose des questions, encore moins sur son identité ou son passé. Pourtant, il ne se mit pas en colère. Il était bien trop apaisé pour ça. Et puis, la finesse de sa phrase avait permis de faire passer les choses en douceur, tandis qu’elle appuyait sur ce prénom de mousquetaire étrange dont ses parents l’avaient affublé. Athos n’avait jamais lu les aventures de son homonyme, trop occupé qu’il était à vivre les siennes. Mais il s’était souvent demandé pourquoi son américain de père avait pioché cette idée dans un livre moldu français. Au fond, peut-être était-ce cet auteur, cet Alexandre quelque chose, qui avait emprunté ce prénom au monde sorcier. Il n’en savait rien. Mais il aimait le fait que personne qu’il ait jamais croisé du moins ne partage cette particularité avec lui. « Ça n’a aucune importance. » souffla-t’il d’un ton doux tandis qu’il savourait ses caresses. L’instant qu’ils vivaient était léger, suspendu dans le temps, et jamais ils ne se reverraient. Il préférait même cela, car l’imaginer dans les lieux qu’il fréquentait était une vision qui ne lui plaisait pas tellement. « Et dites-moi si je me trompe, madame l'autrice, mais dans les livres, le voyou n’a qu’un prénom après tout, non ? Et la bourgeoise en a toujours trois ou quatre… » s’amusa-t’il, repartant sur le terrain littéraire qu’elle semblait tant affectionner.

Reconnaître qu’il était un paria était une chose. Mettre un mot, que dire, un nom qu’il n’avait même pas eu le loisir de choisir en était une autre. Bien sûr, elle aurait pû apprécier le trait d’esprit de son sadique de père, qui avait choisi un patronyme lourd de sens, mais aucun il n’en attachait plus aucun aujourd’hui. « Et puis, je préfère que ce soit mon prénom que tu souffles quand je fais ce genre de choses… » Sa main descendit jusqu’au creux de ses reins en effleurant son dos, l’attirant plus encore à lui tandis que ses lèvres glissaient dans son cou, y déposant quelques baisers chauds pour attiser un peu son envie qu’il avait soudainement envie de réveiller un peu, plutôt que des souvenirs déplaisants.
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Sinistra Lowe

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COTÉ DU MAL
La méchanceté s'apprend sans maître.

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MessageSujet: Re: That slow knowing smile w/ Sinistra That slow knowing smile w/ Sinistra 129196351Mar 2 Juin 2020 - 22:48

Athos avait certes été élevé parmi les sang-pur, il ne fallut guère beaucoup temps à Sinistra pour comprendre que l'accent avait davantage été mis sur la musique que sur la littérature. Sa réponse à sa plaisanterie et référence littéraire, le jeune homme ne la perçu pas, ou s'il la compris, il ne le montra pas. Alors bien entendu, la manoise se mit à rire, naturellement et simplement, sans guère pourtant se moquer de lui. « Tu serais pourtant une pièce élégante dans un boudoir » lui confia-t-elle en baissant d'un ton le son de sa voix, « je vois ici et là quelques jolies finitions ». Elle lui offrit un chaste baiser sur la poitrine en se collant un peu plus à lui. Sinistra aimait se laissait aller aux jeux de la tendresse avec des gens qui en valaient la peine. Athos, elle le connaissait depuis l'enfance, ce n'était pas n'importe quel homme. Son nom, originel en tout cas, ne valait pas rien non plus. La sorcière se complaisait dans des relations adultérines qui en valaient la peine, et taisait plus volontiers celles qui lui feraient plutôt honte. Pour autant avec lui, rien à craindre. Ils étaient tous les deux dans une chambre d'un hôtel bien situé, pour les bourses pleines et non pas pour les gredins qui parcouraient les rues de Londres. Elle appréciait tout particulièrement cette atmosphère luxueuse qui lui rappelait, dans chaque détails, qu'elle n'était pas n'importe qui.

La tendresse qu'ils volaient tous les deux n'avait peut-être rien d'anodin sur l'instant. Ils étaient sans doute plus authentiques qu'ils ne l'avaient jamais été ensemble. Deux enfants de bourges qui redécouvraient les affres et plaisirs de l'existence. Sinistra appréciait de passer ses doigts dans les cheveux de cet homme qu'elle ne soupçonnait pas si bon amant. Il repoussa l'idée de lui répondre sur son nom et elle n'insista pas. Il avait le droit de ne pas vouloir lui répondre. Et tout au contraire, l'humour dont il fit preuve la fit sourire un peu plus. « C'est vrai ce que vous dîtes là. J'irais même jusqu'à dire que le voyou a un surnom... Laissez-moi trouver le vôtre ». La sorcière plaisantait. Elle ne remettait nullement sur le tapis la question de son nom. Au contraire, elle le regarda d'un air inquisiteur avant de décider : « Nous partions sur les meubles tantôt. Peut-être devrais-je vous appeler... Bibus ? ». Elle laissa planer la plaisanterie quelques instants avant de décréter en pouffant : « Non vraiment, c'est épouvantable ». Il en profita pour glisser sa main dans le creux de ses reins, et cela eut pour mérite de lui remettre les idées en place. Il serait bien terrible qu'il s'en aille de nouveau sans qu'ils ne profitent un peu des étreintes de l'autre, non ? Sinistra en profita pour grimper à califourchon sur lui : « Il est possible que la petite bourgeoise se transforme en vilain petit démon ce soir » le provoqua-t-elle en faisant glisser ses mains sur son torse, « mais je ne crois pas que cela vous dérange ? ». Elle se pencha pour lui arracher un long baiser. Il fallait sans doute au moins cela pour relancer la partie.
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Athos Greyson

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Le silence est une opinion.

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MessageSujet: Re: That slow knowing smile w/ Sinistra That slow knowing smile w/ Sinistra 129196351Mer 3 Juin 2020 - 0:14

Dans toute sa vie d’homme adulte et séducteur, Athos avait connu bien des conversations sur l’oreiller. Des drôles, des spirituelles, des monosyllabiques, des douces, des salées, des silencieuses ou presque, des choquantes. Mais des comme celle-ci, jamais. Oh non, jamais de sa vie quelqu’un n’avait osé comparer Athos à un meuble, même si le compliment était… flatteur ? Son rire le troublait suffisamment pour qu’il ne sache pas bien quoi en penser et à vrai dire, il estima préférable de ne pas répondre plutôt que de s’embarquer dans un discours sur l’ameublement. Bien sûr, Athos était friand des discussions alambiquées, adepte du bon mot au bon moment. Mais clairement, comparer Sinistra à une chauffeuse ou tout autre mobilier ne lui semblait pas de bon goût. Quoiqu’il appréciait tout particulièrement s’allonger sur elle…

La discussion qui suivit était bien agréable, quoiqu’étrange. Évoquer ainsi des ombres du passé alors que l’instant présent était si délicieux donnait une saveur toute particulière à la scène. Athos aurait pu jouer les grands blessés au coeur tendre, que ses souvenirs hantaient. Mais c’était si loin de la réalité pourtant. Bien sûr, il avait quelques cicatrices sur le palpitant, qui ne palpitait d’ailleurs plus pour personne depuis longtemps. Blessures invisibles qu’il cachait sans trop d’efforts, pansées depuis un bon moment et les sutures tenaient encore le choc. Le déni et le temps faisaient des miracles. Trop de déceptions avaient donné naissance à une barrière de fer qui entourait son coeur, cadenassé à double tour pour éviter les blessures futures. L’évocation de son changement de nom n’avait même pas suffi à le briser, c’était pour dire. Il fallait dire que Sinistra baladait toujours ses doigts dans ses cheveux, et cela suffisait à le calmer. Il aurait pu rester là toute la nuit et fuir au petit matin, pour une fois. Le fait qu’ils savaient tous deux très bien à quoi s’en tenir rendait la situation lipide, et ne lui donnait pas envie de fuir. Bien au contraire. Une envie sourde était toujours bien ancrée en lui, même si son stupide corps n’était pas encore assez reposé.

Sinistra s’amusa de sa remarque, et en joua en voulant lui trouver un surnom. Il avait bien hâte de voir à quoi son esprit si créatif pouvait penser, et de quel nom étrange elle allait pouvoir l’affubler. Athos n’était pas fan des surnoms, même si dans son milieu, c’était plutôt monnaie courante. Mais les White prononçaient les prénoms en entier, et il avait gardé cette vieille fierté envers ce prénom qu’il aimait tant. Crook l’avait longtemps vanné sur ses bouclettes, et Magda écorchait son nom de famille à loisir, et puis quelques filles l’avaient appelé par des noms jugés mignons mais à part ça… Alors bon, un surnom éphémère de la part d’une femme spirituelle, pourquoi pas. Mais c’était sans compter sur le sujet des meubles qui revint sur le tapis. Quelle étrange obsession… Quand elle prononça ce mot qui ressemblait presque à un sort inventé par un gamin pour faire sortir un diable d’une boite, Athos ne put maintenir une poker face. Sourcils levés, regard interrogateur, sa mâchoire se décrocha même un peu tandis qu’il lâchait un soupir de surprise. Bien sûr, elle se moquait ouvertement de lui, mais son ego mal placé n’avait pu faire comme si de rien n’était. Quand elle se reprit enfin, Athos mima une mine renfrognée un peu forcée et glissa dans un souffle « Serait-ce la fatigue qui trouble votre imagination ? »

Mais pas rancunier pour une fois, le jeune homme repassa au tutoiement en lui intimant d’utiliser son prénom pour les actes à venir, que tous deux voyaient déjà se profiler. Son cou que sa bouche sillonnait sentait encore le parfum que seules les femmes de son rang pouvaient se permettre. Son acte eut l’effet escompté, puisque la jeune femme prit les devants en lui grimpant habilement dessus. La vue était délicieuse. Ses caresses tout autant. Pourtant… « Je n’y vois aucun inconvénient… » lui répondit-il tandis qu’elle lui offrait une invitation à rejouer leur partition nocturne. Son baiser réveilla encore un peu plus son envie, qui malheureusement était plus logée dans sa tête qu’ailleurs. Maudite, maudite physionomie. Il laissa leurs langues s’affairer un peu avant de devoir hélas rompre le charme. Dans un sourire qui n’était ni gêné, ni vraiment amusé, il dut lui faire ce terrible aveu. « Malheureusement, il n’y a bien que dans les romans que l’homme est une machine infatigable. » Attrapant sa nuque, il l’attira encore plus à lui pour toutefois lui murmurer à l’oreille un compliment qui ravirait son ego et qui trahissait ses véritables intentions. « Ne crois pas que je n’en ai pas envie. Il faudrait être fou pour avoir envie de quitter ce lit. » Pourtant, la nuit étirait inexorablement ses secondes, mais le jour n’était pas encore levé. À force de patience et de quelques mots, voire gestes, bien pensés, il se savait capable de satisfaire le petit démon. « Pardon de vous faire attendre, madame… » termina-t’il, laissant ses mains se balader là où bon leur semblait. Bordel, qu’il détestait être un homme à cet instant précis.
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