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Miss Siankov,
Je regrette de ne pas avoir pu donner suite à notre échange du mois dernier. Croyez bien que j'aurais apprécié de vous retrouver à nouveau dans ce salon de thé de Londres.
Vous comprendrez sans doute que l'ambiance du Royaume-Uni n'est en ce moment guère propice aux études. Il en faudrait plus pour me décourager d'enseigner, mais n'ayant pas de cours à donner cet été, j'ai préféré me déplacer en des contrées plus apaisées - plus studieuses, aussi. Je serai donc au Canada pendant les mois d'été. On raconte qu'on y trouve encore des zones où les Moldus n'ont pas trop installé leurs lumières artificielles, et que les observations stellaires s'y font donc à merveille.
J'espère que votre lecture vous aura plu.
Avec mes égards, et au plaisir, peut-être, de pouvoir la discuter avec vous à la fin de l'été,
Natanaël Johansson.

Chère Miss Siankov,

S'il y a un endroit que je vous voudrais vous faire découvrir maintenant, c'est bien la toundra canadienne. Les aurores boréales y sont extraordinaires, et on y distingue les constellations mieux que partout ailleurs.
J'ai beau apprécier les Moldus et leur manière d'aborder la science, il faut avouer que leur absence dans certaines zones reculées du monde laisse rêveur. Pas pour la magie qu'on peut y pratiquer en paix, mais bien pour la tranquillité que leur monde a depuis longtemps oublié. Mais peut-être que notre monde aussi ne sait plus se poser pour observer le ciel.
Toujours est-il que je reviendrai bientôt aux moeurs modernes, et pas aux plus sorcières d'entre elles, car je devrais bientôt visiter un observatoire Moldu. J'espère pouvoir y faire quelques calculs dignes d'intérêts. Pour reprendre vos mots, ne me demandez pas comment j'y ait eu accès ... c'est un secret !

Je n'ai pas eu vent de ce Festi'witch dont vous me parlez ... Mais je n'ai pas fait suivre la Gazette jusqu'au Canada. De quoi s'agit-il ? Êtes-vous bien sûre qu'un festival soit avisé en ces temps troublés ? Loin de moi l'idée de vouloir vous régenter, mais je regretterais tellement qu'il vous arrive quelque chose ... Soyez prudente. Les quelques sorciers que j'ai pu croiser pour l'instant m'ont évoqué les temps troublés que vit le Royaume-Uni. Si même eux, à l'autre bout du monde comme vous l'avez fait remarquer, en ont entendu parler, c'est qu'il ne s'agit pas d'une simple tendance. Plutôt d'une dangereuse vague.

Mes yeux sont dans les étoiles mais mes pensées vont vers vous,
Natanaël.

PS : si vous souhaitez varier du yuzu, le kumquat est délicieux dans le thé. Ou même en salade.

Chère Neolina,

Je craignais que mon chat ait terrorisé votre hibou au point de le dissuader de venir me porter vos courriers. Soyons honnêtes, ce ne serait pas la première fois ... J'aurais dû vous prévenir du grand risque que vous preniez en l'envoyant me voir. Je suis donc soulagé de constater que Jotünn n'a pas encore réussi à le décourager.

Ce festival dont vous me parlez a en effet l'air fort prenant ! Je ne pourrais vous reprocher d'en profiter et de faire fi des risques - je suis moi-même d'avis que la situation, toute dramatique qu'elle soit, ne devrait empêcher notre monde de tourner. J'espère que vous m'excuserez d'avoir été si moralisateur. Au moins ce festival peut-il sans doute vous détourner de votre mal du pays. Je dois avouer de mon côté que les contrées froides qui m'ont accueilli cet été ne sont pas sans me rappeler quelques souvenirs.

Mon séjour à l'observatoire s'est d'ailleurs avéré plus long que prévu. Pour tout dire, j'y suis encore ... J'y ai rencontré de très intéressants collègues, dont l'un partage avec nous plus qu'on ne l'aurait cru au premier abord. Vous me pardonnerez de conserver son anonymat, les lois séparant Moldus et sorciers outre-Atlantique étant bien plus sévères que les nôtres. Je me vois donc prolonger mon voyage hors de nos frontières d'une dizaine de jours - moi qui pensais rentrer tôt pour préparer la rentrée ...

Voilà qui repousse un peu plus notre prochaine rencontre, et j'en suis sincèrement désolé. Profitez bien de votre ami de cœur en attendant, et prenez tout de même garde à vos pieds.

Affectueusement,
Natanaël.