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Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya

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Gemini Deshpande

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MessageSujet: Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya 129196351Mer 22 Juil 2020 - 22:49

La nuit était magnifique. Tellement de petites étoiles qui parsemaient le ciel comme ça, c’était joli. Le nez en l’air, Gemini dessinait dans sa tête des traits imaginaires qui les reliaient de milles et unes façons. Mieux que ça même, il les voyait se tracer devant ses yeux aux pupilles bien dilatées. C’était drôlement beau. Drôlement faux aussi mais hé, ne lui dites pas. Le feu de camp projetait des ombres qui dansaient sur son visage plus bronzé que d’ordinaire, à force de trainer ses guêtres sur le festoche. Au loin, de la musique raisonnait. Il y a avait toujours un peu de musique quelque part, sans discontinuer, c’était agréable, il aimait bien. Ca lui sortait un peu le beau chanteur de la tête. La mélodie lui faisait danser la tête, elle n’était heureusement pas assez forte pour réveiller son amant endormi, dans la tente derrière lui. Qu’il dorme, le bel inconnu. Il devait être fatigué après tout, mais pas Gemini, non, lui ne dormait quasiment pas depuis son arrivée au campement. Surtout après s’être soufflé une quantité astronomique de poudre lunaire dans la même soirée. Comme ce soir, en somme. C’était à peine s’il se souvenait de son prénom, du fait qu’il était marié et de tout le reste. Non, il admirait les étoiles, comme un grand gosse défoncé, torse nu à la lueur des flammes.

Il n’y avait pas grand monde à cette heure tardive. D’ailleurs, quelle heure était-il ? Des rires lui parvenaient au loin, mais c’était aussi des ronflements qui se faisaient entendre. Bienheureux dormeurs. Un péteuforik était coincé entre ses lèvres parce qu’après tout, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Il tirait dessus sans même s’en rendre compte, appréciant de sentir son esprit faire des tours sur lui-même, comme la planète même sur laquelle ils étaient. Les étoiles liées entre elles par les fils invisibles de son esprit bougeaient de façon infime, mais il avait l’impression de les percevoir. Était-ce seulement possible ? Peut-être que là-haut, le petit point qu’il fixait intensément était mort depuis longtemps. Cette notion le fascinait. Ressusciter une étoile morte simplement en la regardant, n’était-ce pas la plus belle chose ?

Gemini regardait en l’air, mais un mouvement sur sa gauche attira son attention, comme un papillon, mais en plus gros. Il détacha son regard à regret de ses étoiles, et cligna des yeux face au feu tout proche. Assis en tailleur, il devait tout fois lever la tête pour apercevoir le papillon de nuit en forme de fille. De femme plutôt. Son sourire béat accroché à sa gueule, comme ça lui faisait depuis 3 jours, il souffla une fumée violacée avec un calme déconcertant. « Vous êtes belle. » Ca n’était pas son genre de parler aux gens le premier, mais que voulez-vous, quand on était défoncé… « Vous êtes réelle ? » Il n’en savait rien. Son esprit lui faisait voir des trucs des fois, alors mieux valait demander. « Si c’est oui, mentez-moi. J’aime l'idée que ma tête sache créer des choses jolies comme ça. » Il y avait dans les cheveux de Gem des résidus de poudre colorée, sur son torse nu aussi, où la chair de poule apparaissait alors qu’il ne ressentait pas le froid. Il ne ressentait que le fait qu’il était bien. Et c’était ça le principal, non ?
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MessageSujet: Re: Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya 129196351Ven 24 Juil 2020 - 22:20

Phil avait eu le mérite de la faire bouger, on devait lui reconnaître. Il avait aussi ce mérite de pouvoir lui changer les idées quelques instants. C’était tout à fait appréciable en ce moment alors qu’elle avait beaucoup de mal à tourner la page suite à cette rupture qui lui tournait en tête ainsi. Phil lui avait offert une pause, et si ce festival ne lui serait jamais venu en tête pour la simple raison que ce n’était pas forcément son truc, il fallait lui reconnaitre que l’idée n’était pas mauvaise. Bon, elle passait un temps certain en pleine ivresse ou assez allumée par quelques mélanges de plantes de sa préparation, mais après tout cela participait au charme du séjour, non? Sans compter qu’elle était loin d’être la seule dans un état second ici. Elle ne faisait pour une fois pas trop tâche dans le paysage.

Freya comme souvent avait du mal à retrouver le sommeil. Ce n’était pas franchement le cas de celui qui lui offrait l’hospitalité de sa tente. Phil avait sans doute abusé des bonnes choses dans la journée et ils en avaient largement abusé tous les deux dans la soiré. Il s’était donc assez logiquement rapidement effondré. La scandinave ne lui en voulait pas d’ailleurs, c’était même plutôt amusant. Mais elle, elle ne dormait pas. Une bouteille à la main et une nouvelle cigarette dans l’autre, elle s’était extirpé de la tente bien que déjà un peu entamée, ayant tout de même pris le temps d’enfiler une robe qui n’en avait que le nom à force d’avoir été portée. Respirant l’air frais du soir, elle entendit quelques bruits au loin sans plus, un peu de musique, mais l’endroit où elle se tenait était calme. La belle voulut donc allumer sa cigarette maison histoire de bien poursuivre la soirée, se rendant compte qu’elle avait oublié un détail important. Un coup d’oeil à l’intérieur de la tente et elle se souvint que son paquet d’allumettes était sous un tas de vêtements derrière Phil. Freya se mordit la lèvre en hésitant avant de décider de le laisser dormir. Tournant les talons, elle vit un homme assis un peu plus loin, laissant échapper de ses lèvres une fumée violette. De toute évidence, ils ne consommaient pas la même chose. Mais peu importe, il avait bien allumé son… peu importe, ce qu’il fumait. Elle s’était donc doucement et en tanguant avancé vers lui. Plus elle s’approchait, plus il était clair qu’il y avait autre chose que tu tabac ici…

-Vous êtes belle.

Pour le coup ça lui avait échappé, elle avait pouffé. C’était bien la première fois qu’on lui disait quelque chose du genre aussi directement. Il était définitivement loin, il avait une sacré avance sur elle. Mais ce n’était pas forcément désagréable, il était après tout souriant et ses mots étaient agréables.

-Vous êtes réelle ?

Une question qu’elle ne trouvait pas même étrange en fait. Freya avait assez connu ces moments de doute en plein trip. Elle ne pensa pas même être désagréable un instant. Elle allait d’ailleurs lui répondre avec gentillesse quand il avait repris le premier.

-Si c’est oui, mentez-moi. J’aime l'idée que ma tête sache créer des choses jolies comme ça.


Bon, il faut avouer que ces mots avaient de quoi la faire sourire. Il était toujours agréable d’entendre ce genre de choses. Un peu amusée par la situation Freya restait face à lui en souriant.

-Bien, dans ce cas je dirais que non, je m’en voudrais de vous priver de ce petit plaisir. Mais je vous remercie quand même pour le compliment.

un regard alentour et ils étaient définitivement les seuls encore “debout” dans le coin. Freya s’assit donc à ses côtés (non sans difficulté), sentant la fraîcheur faire frémir ses bras découverts. Une belle soirée tout de même. Elle se tourna finalement vers son nouvel interlocuteur.

-Auriez-vous du feu pour une si jolie illusion?
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MessageSujet: Re: Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya 129196351Ven 31 Juil 2020 - 21:36

La chaleur du feu l’enveloppait agréablement, comme une sorte de présence physique. C’était fou comme la drogue pouvait décupler certains sens, en faire même apparaître certains qui n’existaient pas. Comme l’énigmatique femme, même s’il était presque sûr qu’elle était vraie, il fut ravi qu’elle lui confirme qu’elle n’était qu’une création de son esprit. Il rit doucement, un rire pur et mélodique presque. Ainsi donc, c’était un compliment ? Oh peut-être, il n’en savait rien après tout, il était juste porté par l’instant et ne réfléchissait à rien, rien du tout. Son esprit était enfin vidé de tout ce qui y tournait en permanence, raison pour laquelle se défoncer le crâne lui était si bénéfique.

L’illusion s’assit à côté de lui, et son regard la suivit doucement tandis qu’il tirait à nouveau sur son pétard, qui, combiné à la poudre lunaire, le faisait clairement partir dans la stratosphère. Du feu, vraiment ? Il afficha son mystérieux sourire et mit un petit temps avant de répondre. Était-elle si peu connectée à la terre qu’elle ignorait donc les flammes qui dansaient en face d’eux ? Même lui, pourtant perché si haut, les voyait, alors… Mais il ne voulait pas la tourmenter, la heurter. « Regarde… » Tout en disant cela, dans la plus parfaite des contradictions, il ferma les yeux, sentant son corps partir en arrière alors qu’il était pourtant superbement immobile. « Les flammes sont là, tout à côté, tu n’as qu’à te pencher… » C’était comme s’il lui donnait des instructions, comme s’il apprenait à une femme de la lune ou d’ailleurs comment la terre fonctionnait. Il ouvrit les yeux, craignant qu’elle n’ait disparu mais non, elle était là, bien là, si proche et si loin pourtant. « Mais ne te brûle pas les ailes, si elles sont invisibles, tu ne pourrais plus repartir de là d’où tu viens. » Pour qui la prenait-il ? Même lui n’en savait rien. En tout cas, il aimait la regarder, elle avait l’air si apaisée, gentille. Les gens sur le festival étaient tous comme ça, ou presque, agréables et avenants, tactiles, amoureux, fous, d’une folie douce qui lui faisait véritablement du bien.

Son regard se perdit à nouveau dans les étoiles, juste au-dessus d’elle. C’était un joli tapis pour le ciel, et vraiment, il les voyait bouger, comment expliquer ça ? Non, surtout, ne rien expliquer, ne rien essayer de comprendre, juste admirer. « On peut vraiment y voir ce qu’on veut, n’est-ce pas merveilleux ? » Les traits invisibles continuaient à lier les étoiles, qui étaient pourtant à des années lumière les unes des autres. Il y voyait Nessie, Tiri, Stubby, sa mère, le mensonge, la vie presque, si elle avait une forme. À quoi ressemblerait la vie si on devait la dessiner ? Il eut l’impression d’avoir la réponse, tout en sachant que c’était impossible. Les paradoxes des hommes dans la lune étaient si clairement compréhensibles, c’était beau ou presque. « Il y a un livre moldu où un garçon irréel comme toi demande à un homme de lui dessiner un mouton. On pourrait y dessiner des troupeaux entiers, et les compter je crois, sans s’endormir jamais. » Le sommeil était devenu un compagnon rare chez lui, il s’en moquait. Il dormirait quand il serait mort, ou à Poudlard, même si ça n’avait rien à voir. « Qu’est-ce que tu vois, toi, femme de la lune ? » Sa pâleur lui évoquait le satellite, ou les étoiles, ou tout ce qui était loin de cette planète bleue, bleue comme la poudre qui parsemait son bras.
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MessageSujet: Re: Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya 129196351Sam 1 Aoû 2020 - 14:56

Il y avait quelque chose qui flottait dans l’air, et pas uniquement des fumées douteuses. Il y avait cette ambiance presque bienveillante par défaut, ce quelque chose qui faisait que chaque rencontre semblait se passer naturellement et sans animosité sans en savoir grand chose. Freya appréciait que les tensions ne semblent pas atteindre cet endroit. Ou en tout cas elle ne les percevait pas du fond de sa bouteille ou prise dans ses propres fumées. De ce fait, cette rencontre improvisée avec un homme assis dans l’herbe se faisait facilement. Elle n’avait aucun mal à entrer dans son monde et prenait part à la plaisanterie involontaire. La scandinave s’assit à ses côtés, lui demandant de quoi partir elle aussi dans d’autres divagations.

- Regarde…

Il ferma les yeux, provocant un amusement chez Freya qui ne rit pas pour autant, de peur de le vexer. Même si il était peu probable qu’il se sente vexé dans son état actuel. Elle finit par tourner son regard déjà embrumé par une dose résiduelle d’alcool vers ce qu’il semblait vouloir lui montrer.

-Les flammes sont là, tout à côté, tu n’as qu’à te pencher…

Il y avait effectivement un feu devant eux. Elle était passé presque un peu à côté sans trop y faire attention, refusant presque d’instinct cette possibilité. Craquer une allumette serait sans doute plus sûr que se pencher au-dessus d’un feu bien vivant. Mais bon, tout bien considéré, c’était une option comme une autre. Freya s’était avancé vers le flammes sans se relever, à quatre pattes pour plus de stabilité, et avant finit par allumer sa cigarette arrangée. Un mélange maison de sauge, armoise, hysope, tussilage, millepertuis, et d’autres petites choses odorantes. La belle tira un bon coup dessus, fermant les yeux, presque soulagée par l’inspiration.

-Mais ne te brûle pas les ailes, si elles sont invisibles, tu ne pourrais plus repartir de là d’où tu viens.

Pour cette fois, elle rit un petit coup avant de tourner la tête vers lui, amusée par sa divagation. C’était assez poétique comme idée, elle aimait bien. Freya revient s’asseoir près de lui, prenant une nouvelle inspiration enfumée avant de la relâcher vers le ciel.

-Dommage qu’elles soient invisibles. J’aurais aimé savoir à quoi elles ressemblent. Elles sont légères, je ne les sent pas. Elles doivent être grandes, comme moi.

La belle répondait à ses idées farfelues, plus amusée par elles que réellement convaincue. Mais il était finalement assez agréable d’avoir ce genre d’échange simple dans les circonstances actuelles. Son coeur brisé se faisait silencieux pour laisser la place à quelque chose de plus agréable pour son esprit. Le regard de l’homme se tourna à nouveau vers le ciel, admirant les étoiles.

-On peut vraiment y voir ce qu’on veut, n’est-ce pas merveilleux ?

Oui, merveilleux. Freya n’y voyait pas forcément des formes, plus la beauté générale de la chose, cette façon que les étoiles avaient de briller de façon irrégulière. Quand son regard se fixait sur l’une d’elle, elle était attirée sur une autre parce qu’elle brillait plus encore. Et la lune, la lune avait finit par attirer ses yeux, la laissant comme hypnotisée.

-Oui, merveilleux… La nature est merveilleuse…

Un fin sourire s’était finalement étiré sur ses lèvres. Elle pris une nouvelle inspiration, fermant les yeux, envoyant un peu sa tête en arrière. L’endroit était calme. Le feu crépitait, quelques sons lointains, eux, et le calme de la nuit fraîche. Le genre de moment qu’elle appréciait tout particulièrement.

-Il y a un livre moldu où un garçon irréel comme toi demande à un homme de lui dessiner un mouton. On pourrait y dessiner des troupeaux entiers, et les compter je crois, sans s’endormir jamais.

Pour une fois qu’elle avait la référence, c’était presque agréable. Un sorcier qui avait cette culture moldue, ce n’était pas si simple à trouver, surtout par hasard, surtout visiblement dans un état second. Mais elle était plutôt d’accord. Le sommeil de toute façon, elle ne le trouvait pas.

-Si tu es le petit prince, je suis le renard? Il va falloir m’apprivoiser selon toi?

Un dialogue incongru mais tout à fait logique selon eux et eux seuls sans doute. Mais pour Freya cela restait tout à fait abordable à suivre. C’était sans doute sa tendant naturelle à la divagation qui la rendait si réceptive.

-Qu’est-ce que tu vois, toi, femme de la lune ?

Ce qu’elle voyait? Beaucoup de choses. Sans doute pas aussi belles que ce qu’il semblait voir lui. Mais ils n’avaient pas les mêmes consommations cela dit. Entre la fumée violette qu’il expulsait et la poudre bleue de son bras, elle devait être plus raisonnable dans ses visions pour une fois. Elle entendait bien lui répondre pourtant.

-Je vois, je sent, j’entends… La vie est partout, elle respire. Tu as déjà essayé  de communiquer avec elle? Savoir écouter le vent, échanger avec l’eau, sentir battre la terre.

Freya leva la tête, les yeux clos, respirant profondément, laissant son esprit s’ouvrir sous les effets des plantes qu’elle respirait. Elle plaqua une main sur le sol, l’herbe glissant entre ses doigts, sentant les pulsations lui faire fourmiller la paume. Exagération de son esprit ou réelle sensation des énergies de la nature, difficile de savoir. Mais c’était agréable. Tout vibrait autour d’eux, la rendant sensible à tout ou presque, mais pas dans une mauvais sens, simplement à l’écoute.

-Et la lune, tu sens ses rayons? Les gens la trouvent souvent froide, tu es d’accord?
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MessageSujet: Re: Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya 129196351Mer 2 Sep 2020 - 1:11

L’écouter parler de ses ailes était doux. Peut-être en avait-elle vraiment alors ? C’était dommage, parce qu’il ne les voyait pas. Son imagination en fit défiler quelques paires, diaphanes, colorées, dentelées. Des grandes, des petites, c’était joli. Comme un défilé dans son esprit. Ca devait être étrange d’avoir des ailes, étrange et agréable, de pouvoir voler avec une magie autre que la baguette, tiens. « Les plus jolies choses sont parfois invisibles… » La drogue donnait accès à bien des mondes que les mortels ne voyaient pas, après tout. Le pouvoir de l’imagination était tel, et celle de Gem était bien fertile. Son cerveau était un puissant instrument, qui cogitait beaucoup, mais savait aussi inventer des merveilles. Des beaux mensonges, la plupart du temps. Et ceux sous influence étaient les plus magnifiques.

Tout perdu qu’il était dans sa contemplation des étoiles, il entendit à peine ce qu’elle répondit. Les volutes violettes l’enveloppaient comme un manteau évanescent et les étoiles attiraient ses yeux. Sans doute était-ce ça qui lui évoquèrent le Petit Prince, ce garçon qui vivait sur une petite planète avec son volcan. Il avait bien aimé étudier ça à l’école moldue, l’histoire était vraiment belle, poétique et tout ça. Il y avait des leçons sur la vie, sur l’amour, sur les gens qui n’étaient pas heureux aussi. Autant de trucs que des petits garçons et des petites filles ne comprenaient pas, du moins, pas comme les grands. Et alors qu’il voyait en elle le reflet de cet enfant blond irréel, elle lui renvoyait la même vision en miroir. « Ahah, non. » Lui, le petit prince ? Peut-être que sa coiffure ébouriffée et son air lunaire pouvaient l’évoquer, mais il se voyait plus comme la créature que personne ne parvenait à apprivoiser. « Tu n’es pas le renard. Tu n’es pas sauvage, regarde, c’est toi qui es venue me voir. » Il tira une nouvelle bouffée de son pétard en la regardant tout à coup. Non, pas un renard, assurément. « Et puis, apprivoiser, c’est renier la nature profonde de l’autre, non ? Je ne sais pas, je préfère me dire qu’il vaut mieux laisser la liberté à chacun de se rencontrer et de s’aimer, au fil du temps. Ou, d’un coup, comme ça, sans raison aucune. Et puis, après, partir, ou pas. » Est-ce que tout ça avait le moindre sens ? Dans sa tête, il se comprenait. Comme souvent d’ailleurs. Mais elle, est-ce que ? Bah, tant pis. Les discussions nocturnes au coin du feu n’étaient pas faites pour être raisonnables.

Le regard brun de l’indien s’était à nouveau perdu là-haut. L’espace, c’était quand même une chose étrange, sans doute parce qu’on ne comprenait pas tout ce qui s’y passait. Comme dans la tête des gens. Dans la sienne aussi. C’était amusant, d’ailleurs, d’entendre la vision de la créature lunaire à côté de lui. Oui, les sens s’emmêlaient, c’était comme ça. Alors que lui était là-haut, elle se raccrochait à la terre. Ca lui rappela comme dans un flash sa virée sous opium avec la belle Mâat. Sourire rêveur qui s’accrocha à ses lèvres. « J’ai essayé, oui. Mais la terre n’a pas envie de me parler je crois. On ne parle pas la même langue. » Non, décidemment, Gemini appartenait aux astres et au tapis bleuté tout là-haut. Aussi, quand elle parla de la lune, il était dans son monde.  Plus que jamais, oh, ça. « Je la connais la lune. J’habite là-bas souvent. C’est bizarre, hein, qu’on ne s’y soit jamais croisé. » Dans la lune, oui, tout le temps. Ca rendait les gens fous de le voir se perdre dans ses pensées comme ça. « Hum, froide tu dis, eh bien… » Son corps réchauffé par le feu se perdait avec ces histoires de température tout à coup. « Les gens trouvent toujours un peu froid ce qu’ils ne comprennent pas, et elle, elle est changeante. Mystérieuse. Pas comme le soleil, lui, il dévoile tout. » Les ombres de la lune étaient plus jolies que celles du jour, du moins, il trouvait. « J’aime bien quand elle est en croissant, tu vois. Je me dis qu’on pourrait s’allonger dans son creux et regarder en bas tout en paressant. Les jambes dans le vide. Et se laisser bercer doucement. » Tout en disant ça, il avait fermé les yeux et son corps se balançait doucement de gauche à droite, dans la vapeur violacée. Derrière lui, une toux rauque se fit entendre dans la tente où son amant du soir dormait. Gemini n’avait pas envie de le retrouver, pas tout de suite, non. Peut-être même qu’il dormirait là, dehors ? « Ca doit être parce que je préfère observer. Et toi, tu parles avec la nature, c’est amusant. Qu’est-ce qu’elle te dit ? Je n’arrive pas bien à entendre. »  Avec Mâat non plus, il n’avait pas bien réussi, encore perdu dans sa vision ensoleillée alors que la lune avait été témoin de leurs ébats. Une légère brise balaya son corps, et tout ce qu’il y entendit, c’était une mélodie et la voix d’un jeune chanteur aux origines libanaises qui hantaient un peu trop ses pensées.


Dernière édition par Professeur Deshpande le Sam 24 Oct 2020 - 2:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya 129196351Dim 27 Sep 2020 - 15:52

Le corps affaibli et l’esprit ouvert de force par quelques substances, Freya se retrouvait aux côtés d’un homme qu’elle ne connaissait pas mais semblait aussi peu capable qu’elle de faire preuve de logique ou de raison. Et finalement c’était sans doute une bonne chose. C’était peut-être de ça qu’elle avait besoin en fait, de faire autre chose, se laisser porter ailleurs, s’envoler. Sans doute grâce à ces ailes qu’ils étaient maintenant deux à imaginer plantées dans son dos. Comment seraient-elles? Brillantes? Scintillantes? Discrètes? Bruyantes? Lourdes? Douces? Tout était possible. Tout semblait possible.

- Les plus jolies choses sont parfois invisibles…

Invisibles ou simplement cachées? Freya pensait que toute chose pouvait devenir bien claire avec un peu de temps et de volonté, rendant tout presque palpable. Peut-être même ses ailes finalement, pourquoi pas? Elle n’avait jamais cherché à savoir si elle en avait ou non en fait, alors qui disait qu’elle n’en avait pas? Freya sourit un peu bêtement à son nouvel ami improvisé pour lui répondre.

-Il faut apprendre à ouvrir les yeux, à savoir regarder.

Ses dons de voyance étaient une chose, ils pouvaient faciliter des choses. Mais elle restait persuadée que voir ce qui n’était pas visible était possible pour ceux qui s’en donnaient la peine.

Son compagnon de fin de soirée avait évoqué une histoire qui pour une fois lui parlait aussi. Une belle histoire, pleine de vérité déguisée. Alors elle était entré dans son jeu et l’avait questionné sur son point de vue, sa façon de voir cette histoire de leur point de vue.

-Tu n’es pas le renard. Tu n’es pas sauvage, regarde, c’est toi qui es venue me voir.


Freya inspira une nouvelle bouffée de fumée, la gardant un peu dans ses poumons avant de la laisser s’échapper vers le ciel. Elle savait être une parfaite petite sauvage qui ne sait plus même comment interagir avec l’autre. Il est vrai cependant que pour ce soir, elle était plutôt bavarde même. La scandinave avait levé un doigt hasardeux vers le feu qui brûlait encore devant eux.

-Non, je cherchais le feu.

Elle eut un rire à retardement, comme si elle-même avait eu besoin d’un peu de temps pour comprendre sa propre blague. Cela n’avait pas trop duré. Il avait repris rapidement.

- Et puis, apprivoiser, c’est renier la nature profonde de l’autre, non ? Je ne sais pas, je préfère me dire qu’il vaut mieux laisser la liberté à chacun de se rencontrer et de s’aimer, au fil du temps. Ou, d’un coup, comme ça, sans raison aucune. Et puis, après, partir, ou pas.

Bon… alors là il l’avait perdu pour le coup. Freya l’avait regardé avec insistance, perplexe, avant d’éclater d’un rire franc. La belle ne voyait pas franchement de quoi il parlait, ce qui était en partie causé par le fait que l’esprit ainsi embrumé, elle ne comprenait pas tout de cette langue. Mais tout bien réfléchi, elle s’en fichait assez fortement. Est-ce qu’elle avait besoin de le comprendre ce soir? Avait-elle seulement besoin de le comprendre en règle générale? Pas sûr non, elle se contenta donc de fumer une nouvelle fois avant de lever les yeux vers le ciel. Ils avaient ensuite brièvement échangé leur façon de voir la chose.

-J’ai essayé, oui. Mais la terre n’a pas envie de me parler je crois. On ne parle pas la même langue.

Un sourire se dessina sur le visage de Freya, sans qu’elle n’ouvre les yeux, amusée par cette réaction. Il ne la comprenait pas, assez peu de gens semblaient en être capables.

-Elle parle toutes les langues. Elle parle avec nos sens. Mais souvent elle chuchote, elle sait être discrète.

La scandinave n’insisterait pas. Elle n’avait en rien besoin de le voir tenir une conversation avec la nature et elle ne pensait même pas forcément lui apprendre à le faire. Pas sûre qu’elle sache le faire de toute façon. Elle avait donc parlé de la lune qui emplissait ses yeux et brillait de cette lumière douce qu’elle aimait tant.

-Je la connais la lune. J’habite là-bas souvent. C’est bizarre, hein, qu’on ne s’y soit jamais croisé.

Un voyageur hein? Freya le croirait presque actuellement. Il avait l’air tellement convaincu. Elle avait penché la tête dans un regard interrogateur un peu endormi. Non, elle ne l’avait jamais vu. Elle n’avait jamais mis les pieds sur cette lune.

-Je n’y suis jamais allé tu sais. Je l’aime la lune, elle est belle, elle est douce. Mais je l’observe de loin, d’en-bas.

En tout cas elle n’était pas froide, pas pour elle. Quand à lui, elle en serait surprise en fait, pas après ce qu’il disait.

- Hum, froide tu dis, eh bien… Les gens trouvent toujours un peu froid ce qu’ils ne comprennent pas, et elle, elle est changeante. Mystérieuse. Pas comme le soleil, lui, il dévoile tout.

C’était vrai, ou en tout cas Freya était d’accord. Brillant, chaud, presque trop, envahissant. Elle hocha donc la tête dans un mouvement saccadé peu naturel mais sincère.

-J’aime bien quand elle est en croissant, tu vois. Je me dis qu’on pourrait s’allonger dans son creux et regarder en bas tout en paressant. Les jambes dans le vide. Et se laisser bercer doucement.

Freya le regarda se balancer sans l’imiter. Elle avait porté son regard vers la lune pour essayer d’imaginer à son tour la situation qu’il décrivait. Imaginant qu’elle pourrait s’étendre sur son creux lisse et se lover contre elle. Oui, c’était accueillant comme image et comme endroit.

-Ca doit être parce que je préfère observer. Et toi, tu parles avec la nature, c’est amusant. Qu’est-ce qu’elle te dit ? Je n’arrive pas bien à entendre.

La belle s’était tourné vers lui, le sourire malicieux. Donner des mots à ce qu’elle entendait de la terre, traduire ce qu’elle ressentait, c’était difficile, presque impossible.

-Beaucoup de choses. Elle murmure, elle palpite, elle bourdonne. Elle ne prononce aucun mot, c’est une autre forme de communication.

Malicieuse, Freya s’était tourné un peu plus vers lui, l’observant avec l’attention qu’elle pouvait encore déployer. Elle avait ensuite tendu vers lui sa cigarette bien entamée mais encore assez grande pour qu’il s’y essaye si il en décidait ainsi.

-Tu veux l’entendre? Pour ça il faut ouvrir ton esprit… Et ça ne se fait pas tout seul.
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Gemini Deshpande

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MessageSujet: Re: Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya 129196351Sam 24 Oct 2020 - 4:09

C’est qu’ils avaient une conversation qui confinait à la philosophie, mais n’était-ce pas là l’apanage des gens qui se laissaient porter par toute sorte de drogues ? Parce que là, clairement, Gemini planait à huit milles, direction la stratosphère ou ailleurs. Déjà qu’il était partisan du monologue en temps normal, mais enveloppé dans sa fumée, clairement, ça ne s’arrangeait pas. D’ailleurs, Gemini ne savait pas bien s’il comprenait vraiment l’illusion, la femme, il ne savait plus, ou s’ils avaient en fait deux discussions parallèles qui se rejoignaient par moment. Elle lui parlait d’ouvrir les yeux, alors que lui avait l’impression d’y voir plus clair quand ils étaient fermés. Le pouvoir, le pouvoir de la drogue, par Merlin, Godric, Rowena et tous les autres fondateurs qu’on élevait au rang de Dieux alors que bon, quand même. « Je vois mieux les yeux fermés. » dit-il d’ailleurs, énigmatique, comme souvent. Comme son sourire qui flottait dans l’espace-temps.

Le pragmatisme dont elle fit preuve ensuite le fit retomber sur terre un peu fort. Ça n’était pas une illusion, c’était une femme de la vraie vie. Un animal, peut-être, qui venait chercher la chaleur du feu plutôt que celle d’une conversation ? « Le feu que tu ne voyais pas ? » Il rit de bon coeur vraiment. Drogué, mais pas suffisamment pour ne pas se rappeler de ce qu’elle avait dit 2 minutes avant. Elle disait n’importe quoi, en fait. Il pensait être celui qui planait le plus haut, mais finalement, peut-être pas. Après tout, ça n’était pas une compétition, ils étaient tous les deux dans la lune, la preuve. Ils en parlaient.

Mais encore une fois, elle restait sur terre sans se laisser la chance de voler là-haut, Gemini ne comprenait pas. La terre qui lui chuchotait des choses visiblement, et il voulait bien le croire. Après tout, il avait grandi sans rien connaître de la magie, qui était-il pour refuser de croire aux choses qu’il n’avait pas vues ?  Même si bon, quand même, il aimait bien comprendre mais pas ce soir, à quoi bon ? Il venait de monter aux cieux, avec l’homme qui ronflait derrière, et il n’avait pas envie de retomber, quoi ? Mais elle, si. Il y avait de la distance entre eux, et il ne pensait pas qu’au feu en disant ça. Elle était laconique, et lui partait dans des délires que la poudre lui inspirait. Franchement, il s’y voyait lui, dans son joli croissant de lune, à faire tanguer ses pieds et le satellite avec. Bien sûr qu’il savait que c’était impossible, hé. Déjà, parce qu’il y avait un problème d’échelle, pas pour accéder hein, quoi que, mais de proportion, de taille. Et puis il savait que c’était l’ombre de la Terre qui faisait ça, et tout, évidemment mais après tout, est-ce que c’était important ? Est-ce que ça empêchait de rêver ? « Pourquoi, tu as peur d’y aller ? » C’était vertigineux d’être là-haut, il pouvait comprendre. Et puis après, bon, il partit dans une tirade sur la lune. Quand il était dans pareil état, rien ne pouvait l’arrêter. Si ce n’était une de ses propres questions dont il attendait une réponse.

Il avait envie, lui, que la terre lui parle. Ça n’était pas le souci, mais elle ne voulait pas, ou il ne savait pas écouter, ou bien c’était vraiment une langue qu’il ne comprenait pas, allez savoir. Comme il ne comprenait pas la femme d’ailleurs, il préférait quand elle était illusion, renard ou enfant aux cheveux comme les blés. Mais ça n’était pas son genre de se formaliser pour ça, alors quand elle expliqua que la terre parlait sans les mots, il la regarda peut-être vraiment pour la première fois vraiment depuis le début. Oui, ça ça allait, il savait. Mais comment on faisait pour communiquer alors, hein ? La réponse semblait tenir dans sa cigarette, et il balança son péteuforik quasi terminé dans les flammes qui s’embrasèrent plus fort en l’attrapant. Accepter ça d’une inconnue, mauvaise idée aurait crié Maman Deshpande. Oh, elle en avait crié, des choses hein.

Inhalant une grande bouffée, il n’arriva pas à dire ce que c’était. Il ne demanda pas non plus, quelle importance ? Ses mains frôlèrent la terre et son esprit était ouvert, même si elle disait que c’était ce qu’il fallait faire. Mais non, la terre, ça n’était pas son royaume à lui. Ils appartenaient sans doute à deux mondes, l’un rêveur, l’autre terre-à-terre. C’était curieux de la part d’une femme qui fumait herbes de pareille qualité. Après deux autres longues taff, il lui rendit son bien et expira longuement, mais il en avait marre de faire l’effort. Sans doute qu’il avait déjà trop décollé pour revenir ici, parmi les gens du sol. « Je crois que la terre ne veut pas de moi ce soir. » Elle était jalouse, peut-être, de son amour pour la belle blanche tout là-haut ? « Ou alors, c’est moi qui ne veut pas d’elle. J’aime mieux retourner vers les étoiles. » Et ses yeux retrouvèrent les astres qui lui semblaient être comme des milliers d’amis silencieux.
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Freya Bakke

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MessageSujet: Re: Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya 129196351Sam 31 Oct 2020 - 15:52

L’esprit était une petit chose volatile qui avait vite fait de vous filer entre les doigts, vous mener dans des recoins inattendus et peut-être vous perdre dans certaines circonstances. Les esprits de deux protagonistes de cette scène improbable étaient déjà loin. Leurs propos se croisaient, volaient et se mêlaient sans jamais réellement se rejoindre il semblerait. Comme si ils ne pouvaient pas vraiment se comprendre. Mais pour le coup, c’était presque plus amusant qu’autre chose pour eux. En tout cas pour Freya. Elle n’était pas perturbée par cette situation. Elle n’en était pas même fâchée à vrai dire. C’était intéressant dans un sens, cela donnait de nouvelles perspectives, un autre point de vue. Elle était de toute façon bien trop détendue pour sembler autre chose que sereine et posée. Ce qui était relativement rare pour elle ces derniers jours.

-Je vois mieux les yeux fermés.

Cette phrase n’avait pas franchement de sens, elle était presque irréelle. Pourtant Freya semblait lui en trouver, presque savoir de quoi il parlait. Elle avait d’ailleurs hoché la tête. Il était même assez rare pour elle également de garder les yeux ouverts dans un cas pareil. Elle gardait très rarement les yeux ouverts lorsqu’elle avait une vision d’ailleurs. Quoi qu’il en soit, ses mots semblaient lui faire sens. Levant une main hasardeuse vers les yeux de son interlocuteur elle entrepris de lui répondre à son tour.

-Ouvrir tes yeux, mais pas ceux-là. Eux ils voient les images. Les autres ils voient la vérité, les choses comme elles sont, au fond.

Elle avait presque un air malicieux, se mordant les lèvres en se demandant si il y avait la moindre chance pour qu’il comprenne. Sa tournure était assez hasardeuse, même pour elle. Mais elle ressentait une certaine difficulté à trouver ses mots actuellement. Est-ce que cela serait problématique pour cette conversation? En était-ce encore une?

-Le feu que tu ne voyais pas ?

Il est vrai qu’elle était passé à côté, le voyant presque plus comme une source de lumière que réellement une flamme capable d’allumer sa cigarette. De la même manière, par la suite elle aurait préféré éviter de s’en servir de peur de mal calculer son coup et se brûler. Finalement tout s’était bien passé, mais elle comprenait le rire de cet homme. En revanche cela ne changeait pas grand chose à sa déclaration de base. Elle ne s’était pas approché de lui par recherche de sa compagnie particulière. Par contre elle convenait facilement à présent qu’elle pouvait être agréable, ou à défaut apaisante. Elle rit donc avec lui, bien plus calmement cela dit.

-On voit parfois sans comprendre. Mais tu m’as montré.

La “conversation” se poursuivait et ils en venaient à parler de cette lune blanche et lumineuse qui les dominait. Freya aimait la regarder, l’observer, se laisser baigner dans sa lumière. Mais lui, c’était encore différent. Il semblait très proche d’elle, semblait prêt à y passer des heures, des jours. Peut-être finirait-il par y vivre complètement? Il était amusant à en parler ainsi. Il ne semblait ceci dit encore pas capable de la comprendre.

- Pourquoi, tu as peur d’y aller ?

Difficile de savoir si Freya était encore consciente du fait qu’ils ne parlaient pas réellement de faire un voyage concret vers et astre si beau. Probable que non. Elle répondait donc sur le même ton que lui, tous deux portés par leurs diverses consommations respectives. Clairement pas des exemples, il faut savoir l’admettre. Mais à défaut, ils échangeaient, à leur manière.

-Et si je m’y perdait? Si je ne pouvais plus descendre? Si je me perd tout là-haut je serai seule, et ceux que j’aime en-bas, loin.

Freya levait les yeux vers elle, la si belle lune, absorbée par son image et ces rêveries. Quelque part, elle avait parfois cette impression que c’était déjà le cas. Elle était déjà loin d’eux, ne sachant pas comment les retrouver. Impossible de rentrer chez elle et retrouver sa mère, pas dans cet état. Il était exclu aussi de retrouver celle qui tenait encore son coeur captif bien qu’elle l’ait repoussé. Elle était donc là, sous la lune, avec cet homme qu’elle ne connaissait pas, ayant déjà essayé de les oublier dans les bras d’un autre, face à son échec cuisant. Une larme solitaire avait coulé du coin de son oeil, la scandinave souriant presque plus par réflexe que réel sentiment satisfaisant. Mais ce n’était pas de sa faute à lui, son compagnon de coin de feu, il n’avait rien fait pour. Et lorsqu’elle avait retourné son regard bleu vers lui, elle avait repoussé ses tristes pensés à nouveau pour essayer de se concentrer sur lui et ses mots improbables. C’était d’ailleurs à elle de parler, de lui dire ce que murmurait la nature, mais là encore c’était délicat. Elle lui proposa donc très naturellement de prendre un peu de sa propre consommation, sa petite recette secrète.

Son compagnon improvisé en avait rapidement lâché la fin de sa dose, provoquant une belle réaction dans le feu. Il pris la cigarette avec une certaine délicatesse avant de s’y essayer. Freya l’observait, ayant replié les jambes contre sa poitrine avant de poser la tête sur ses genoux, ne quittant pas l’homme du regard. une fois, deux fois, une troisième, avant qu’il ne lui rende sa cigarette, la brune la reprenant sans un mot. Elle voulait savoir, attendait de voir si il dirait quelque chose, si il sentait quelque chose. C’était ses plantes, cultivées avec soin et amour, et elles faisaient généralement très bien leur travail. Mais elles n’avaient jamais été une garanti.

-Je crois que la terre ne veut pas de moi ce soir.

La voilà fixée. Elle reprit donc elle aussi un peu de cette fumée qui, à elle, faisait un bel effet. Inspirant profondément, elle ferma les yeux quelques instants avant d’expirer et de lui accorder à nouveau son attention. Ou en tout cas ce qui en restait.

-Ou alors, c’est moi qui ne veut pas d’elle. J’aime mieux retourner vers les étoiles.

Cet homme l’amusait. Il était différent d’elle, très différent. Ils ne pensaient pas du tout de la même manière. Il y avait en soi peu de chances pour qu’ils s’entendent normalement. Mais actuellement, ils étaient bien trop ouverts pour se repousser. Ce n’était en vérité pas réellement la première réaction de Freya avec les autres. Lui par contre, elle n’en savait rien, mais c’était possible. Elle ne le saurait peut-être jamais. Elle ne s’en inquiétait pas franchement d’ailleurs. Il n’en était pas question actuellement de toute façon. Non, pour le moment, il l’amusait. Il n’était sans doute effectivement pas fait pour ça.

-C’est peut-être ça finalement. Je ne suis pas le renard, et tu n’es pas le petit prince. Non, toi tu es la lune, et moi la terre. On peut se tourner autour, mais on ne se comprendra jamais vraiment.

Freya reposa doucement la tête sur ses genoux, lui adressant un regard surprenamment brillant dans son état, le sourire aux lèvres. Ils n’avaient pas besoin de s’entendre en fait, ce n’était pas le but. L’échange en lui-même lui semblait satisfaisant. Il faisait penser à autre chose, il était distrayant, amusant.
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MessageSujet: Re: Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya Les lumières qui dansent existent-elles ? w/ Freya 129196351Mar 24 Nov 2020 - 3:04

C’était là une bien belle conversation de drogués. Du genre qu’on ne pouvait comprendre qu’avec une certaine dose dans les veines, ou ailleurs, où allait la drogue quand elle était consommée ? Les yeux fermés qui s’ouvraient sur la vérité, ce genre de trucs là, ça ne parlait qu’au commun des mortels qui savait se laisser aller à des sens qui n’existaient pas vraiment. Il rit doucement, d’un rire presque d’enfant. « La vérité, ça n’existe pas. » Le Gemini sobre n’aurait sans doute pas été d’accord, lui qui cherchait à comprendre ce monde qui l’entourait. C’était pour ça, d’ailleurs, qu’il se réfugiait dans les confins de la poudre et du reste, ralentir son cerveau qui pensait trop. Multiplier les expériences pour délaisser un peu, enfin, la raison. L’imaginaire et le rationnel, deux parts de sa vie si importantes qui cohabitaient, et faisaient de lui cet être lunaire que peu de gens parvenaient à comprendre, insaisissable personnalité.

Peut-être que c’était lui l’illusion, finalement. Peut-être que c’était lui qui n’appartenait pas à ce monde là. Souvent, il s’était posé la question. Et puis, quel monde au fond ? Il n’était ni vraiment moldu, ni vraiment sorcier. Il ne rentrait dans aucune case, et les gens aimaient bien ranger dans des cases, ou des placards à défaut. Non, ne pas penser à ça. Il était dehors, à l’air libre, libre oui c’était ça, et la chaleur du feu caressait sa peau mate. Gemini était libre, le serait sans doute à jamais, quoi qu’en dise la bague qui enserrait son annulaire. C’était un mensonge, comme tant de choses dans sa vie. La drogue, finalement, ne permettait-elle pas de tisser les plus beaux ?

Alors qu’elle lui faisait part d’une crainte, Gemini posa sur la femme son regard brun empreint de douceur, un petit sourire bienveillant et complètement stone sur les lèvres. Pourquoi avoir peur de se perdre dans ses propres rêveries ? C’était curieux de la part d’une femme qui se laissait aller dans des nimbes de fumée. Elle pleura silencieusement, il ne réalisa pas bien pourquoi, suivit juste la larme qui roula tranquillement et vint mourir sur sa joue. « De là haut, tu peux les surveiller. Et puis, tu sais, il suffit de se laisser glisser pour revenir. » Comme quand on décidait, enfin, qu’on avait trop consommé pour la soirée. Gem sentait qu’il atteignait sa propre limite, et le souffle de son amant du soir sur sa peau commençait à lui manquer. « Et puis, où qu’on aille, on est toujours seul… » Et ça n’était pas grave. Gemini avait appris à aimer sa propre compagnie, parce qu’il avait appris à s’aimer. Il n’y avait pas tellement de gens qui savaient faire ça, savourer la solitude, apprécier qui on était suffisamment pour se satisfaire de soi. Alors, il n’avait pas dit ça tristement. Juste, c’était comme ça.

L’indien était donc reparti dans la lune, les étoiles, son royaume. La terre lui semblait loin, et tant pis pour elle après tout. Il ne la vit pas le regarder, peut-être qu’il l’intriguait après tout, mais les gens lui lançaient souvent des regards curieux, il était habitué. Il écouta pensivement sa métaphore, et elle avait raison. C’était pertinent, peut-être trop pour quelqu’un de perché d’ailleurs. Il l’était sûrement plus qu’elle. « Il faut croire alors que je veillerai toujours un peu sur toi. » Comme la lune, chaque soir, baignait la terre de sa lueur diaphane et fantomatique, qui plaisait tant à Gem. Il poussa un soupir de béatitude, avant de se lever doucement avec une aisance étonnante vu la vitesse à laquelle son esprit tournait sur lui-même. S’approchant d’elle, il passa une de ses mains sur sa joue et essuya de son pouce le restant de larme à demi sèche sur sa peau. « J’espère qu’un jour, tu n’auras plus peur. » lui lança-t’il d’un ton doux avant de disparaître dans la tente, quittant la chaleur du feu pour en retrouver une autre, plus humaine. Ca lui allait aussi bien. Il avait envie de revenir sur terre dans les bras de quelqu’un.
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