Elle détestait reculer devant l’adversité.
C’était mal la connaître, surtout quand de tels propos pouvaient s’échapper de la bouche d’un première année nouvellement arrivé. Comment pouvait-il prétendre à la réussite, si le simple fait de la réaction de Meredith Hawthorne, l’avait mis dans tous ses états ? Il fallait qu’il compose avec les réactions de la demi-Vélane. Ces dernières n’étant qu’un prélude à ce qu’il pouvait connaître du monde futur dans lequel il évoluerait. D’ailleurs, la belle blonde n’offrit aucune excuse, mais une colère nettement visible sur ses traits fermés. Elle acceptait avec une certaine complaisance, ce duo qui n’avait plus lieu d’être. Depuis Poudlard, en somme.
L’ancienne Serpentard faisait honneur à son ancienne Maison, en étant d’une rigueur soutenue, entaillant l’égo de Gauwain Robards sans demi-mesure. L’étudiant avait été accepté avec un coup du sort non négligeable et, s’il voulait mériter sa place, il devait prendre sur lui. Travailler, exposer ses choix et ses requêtes. Faire en sorte de prôner l’excellence, comme Meredith Hawthorne le faisait quotidiennement. Elle s’était battue pour arriver à cette place, à la tête de la présidence du BDE et ayant obtenu les meilleurs points lors de ses examens de fin de première année. Le Doyen avait été stratège, en les mettant ensemble : offrant par ailleurs à l’aspirant Auror, une chance de se prémunir d’un échec cuisant s’il venait à opter pour une autre tutrice. Ou un autre tuteur.
Le regard chocolat rempli de franchise, la saisit un instant. Un court instant où il lui était impossible de ne pas le fixer avec l’ombre d’une tendresse non déguisée. Mais, elle se reprit bien vite lorsqu’il continua sa tirade qui l’excédait à un tel point qu’elle ne pouvait l’occulter bien longtemps. Là encore, la voix de la belle blonde fut tranchante et aigre. Il ne devait pas considérer cette « chance », comme une acceptation venant de la part de Meredith Hawthorne. C’était tout autre.
- Je ne pense pas que tu peux considérer cela comme une chance. Avait-elle commencé avec son claquement de langue habituel. Tu vas vivre un Enfer sur terre, pour réussir à obtenir un niveau intéressant. Et pour ne pas prétendre à disparaître après la première session d’examen.
Je vais te faire vivre un Enfer, Gauwain Robards.
Telle était la pensée de la jeune et belle blonde, à cet instant précis. S’imaginant des heures intenses de travail où il ressortirait vidé de toute pensée cohérente. Et de toute envie future, pour quelque chose de bien moins stimulant. Trimer, c’était le verbe à employer, mais les nouvelles palabres de l’étudiant de première année, firent froncer les sourcils abruptement de la demi-Vélane. Sans aucune honte, Monsieur Robards déballait son emploi du temps. Était-il sérieux, une seule seconde ?
- Dois-je comprendre que c’est au bon vouloir de Monsieur Robards et de son emploi du temps chargé, que ce dernier va dicter le tutorat futur ? Le questionna-t-elle, avec un léger rire. Ça ne fonctionne pas comme ça. C’est quand moi, je le déciderais.
Une pause.
- Et pas autrement. Sauf, si ce que tu fais en dehors de ton temps d’étude te semble trop chronophage. Une nouvelle pause. Point régulier, toutes les semaines. Même jour. Même heure.
Ce ton si rempli de reconnaissance, lui donnait envie de planter ses ongles.
C’était instinctif. D’office, la voix fut encore remplie de condescendance.
A l’encontre de Gauwain Robards.
- Ne me remercie pas trop vite. Tu me remercieras quand tu auras tenu un semestre entier à l’EMS, avec ce rythme que je vais t’infliger. Pas avant.
Elle prit quelque chose à la hâte dans son sac, un morceau de parchemin déchiré où elle annota quelques mots.
Mardi prochain. Salle vide. Heure de la pause.
Lui tendant le papier, il ne pouvait plus refuser. Il n’en avait nullement le choix de toute façon.