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Sweets desillusions

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MessageSujet: Sweets desillusions Sweets desillusions 129196351Mar 3 Nov 2020 - 15:43

J’avais été conviée à boire le thé à la mode sorcière, avec une amie très chère, ce matin-là. Nous avions échangé sur de nombreux sujets, et la revoir devant moi, après toutes ces années, m’avait ravie amplement. Elle connaissait de multiples pans de ma vie, mais ignorait les principaux. Ceux que j’occultais sciemment aux yeux de tous, car ils m’appartenaient.
Je l’avais rencontrée lors de mes années d’études à Poudlard, et au contraire de mon caractère expansif et souvent sévère, elle était plutôt réservée et secrète. Mais quelque chose en elle nous avaient rapprochées, et une forte amitié s’était révélée. Je souriais en plongeant mes lèvres dans le liquide chaud et odorant, avec un goût exquis.

Deux longues heures s’étaient écoulées en sa compagnie. Mais l’heure du travail avait sonnée pour mon amie, et je la quittais donc en l’enlaçant, et en lui promettant de revenir la voir très vite. Je passais mon long manteau pourpre sur mes épaules, et lui donnait un baiser sur la joue, en souriant largement. Je dévalais les quelques marches, et m’engouffrais à l’extérieur où l’air s’était rafraîchi. Je me questionnais un instant, sur ma future destination, tout en martelant le sol avec mes talons sombres.

Je déambulais dans les rues peu fréquentées à cette heure-ci, et une fois n’était pas coutume, je laisser mon esprit divaguer, et passer d’une idée à l’autre, sans que je n’y attache plus d’importance que cela. Je resserrais mon manteau, et en extirpais un morceau de parchemin plié en deux, où était stipulé l’heure et le sujet de la réunion du lendemain matin, à l’Empire. Père serait également présent, et je ne devais aucunement le décevoir. Tout en soupirant d’une anxiété furtive, je le repliais et le replaçait à l’intérieur de ma poche. Je reprenais ma promenade sur talons hauts, et jetais un coup d’œil machinal à l’astre solaire, qui venait de faire une apparition timide. Ce dernier symbolisait la lumière que j’offrais à qui voulait bien la voir, alors que l’astre sélénique et les serpents, étaient cette part d’ombre, que je refoulais au plus profond de mon être, dans l’attente patiente de s’exprimer au grand jour. Il en était ainsi de ma personne.

Puis je songeais que l’Empire pharmaceutique Yaxley and Co se trouvait à quelques rues, et l’idée de poursuivre cette charmante journée en tête-à-tête avec son petit minois, m’emplissais de joie. J’optais pour une ruelle discrète à quelques mètres de l’entrée, et redonnais à mon visage et ma coiffure, une allure féminine, à l’aide de ma baguette magique. Des lèvres bordeaux et mes cheveux de jais rassemblés en un chignon haut, j’étais fin prête.

Je respirais longuement, et pénétrais dans le vaste hall épuré, et dont les murs étaient tapissés ça et là, d’affiches pharmaceutiques, vantant les mérites et prouesses de l’entreprise. Au centre trônait l’accueil, où une personne familière orientait les visiteurs. Je m’avançais néanmoins vers elle d’un pas léger. Je n’avais nul besoin de ses renseignements, mais je me présentais avec un sourire en coin.

- Selena Stomby, pour Monsieur Yaxley. Est-il dans son bureau ? Je vous remercie Majsen. Je m’étais exprimée sur un ton mondain, autrement dit très hypocrite. Mais je n’avais pas de temps à perdre avec cette insignifiante subalterne. Je faisais claquer mes talons sombres, et transplanais à l’abri des regards, jusque devant la porte de son bureau, que je ne connaissais que trop bien. Je n’avais aucunement pris la peine d’écouter ses marmonnements incompréhensibles, qui ne m’intéressaient pas le moins du monde.

Le long couloir virginal et aseptisé était silencieux, juste troublé par le souffle de ma respiration excitée. J’étais enchantée de le revoir. Mais lui, en serait-il de même ? Avait-il changé, ou était-il demeuré le même homme que je n'avais pas revu depuis quelques mois ? Plus précisément depuis la mi-mai, je me le rappelais à présent. Je n’avais nulles réponses à toutes ces interrogations. Je tendais l’oreille, mais pas un bruit ne transparaissait par la porte estampillée à son nom. Parfait, il était seul.

Je fermais ma main en un poing, et toquais à cette dernière, sans attendre de réponse. Je la poussais, et pénétrais par la suite, dans cette pièce toujours aussi étendue, où se trouvait un foyer allumé. Je me souvenais tout à coup, de ce qui s’y était déroulé. J’avais déjà foulé le sol de Yaxley and Co, pour négocier un contrat important, et la conclusion en avait été que plus charnelle, sur ce même bureau. Une idée se précisait dans mon esprit, et s’imposait à mon regard. Mais je la gardais sous silence.
Je le saluais tout en souriant, donnant à ma voix, une douce intonation.

- Bonjour Addison, comment vas-tu ? J’étais en déplacement à proximité, et je me disais que devrais venir saluer un ami.

Puis je reprenais d’un ton amusé.
-Ta secrétaire est toujours aussi agréable, à ce que je vois.Je riais, car je ne la portais effectivement pas dans mon cœur.

Je prenais place sur un des confortables fauteuils qui lui faisaient face, tout en ôtant mon long manteau pourpre, et le repliait sur mes genoux. Je croisais lentement mes longues et fines jambes, tout en caressant du bout de mes doigts vernis, les accoudoirs. Des flammes crépitaient dans l’âtre, ce qui conférait à l’ensemble, une atmosphère chaleureuse. Puis posant à nouveau les yeux sur lui, je le questionnais sur la santé de son Empire.

- Comment se portent les affaires ? Merveilleusement je l’espère. Ce détail était d’une importance capitale, car nous pouvions tout perdre, à la suite d’une mauvaise manœuvre. Mais le connaissant, il était un travailleur acharné, et je savais que son entreprise était florissante. De mon côté, je ne ménageais pas mes efforts non plus, pour mes très chers chaudrons magiques, et leur prospérité à long terme. Les loisirs se faisaient rares, aussi étais-je déterminée à mettre cet instant à profit.

Je le considérais quelques minutes. Il n’avait pas changé, mis à part une certaine maturité visible, et qui le rendait séduisant. Son charme était indéniable, et je ne doutais pas que les jeunes filles se bousculaient sur son passage. Cette idée me procurait un petit rire intérieur, et un sourire entendu s'installait sur mes lèvres bordeaux. Le temps des réjouissances était venu...
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MessageSujet: Re: Sweets desillusions Sweets desillusions 129196351Mar 1 Déc 2020 - 21:44

Novembre avait toujours été gris et triste. Que ce entre les murs du froid manoir Yaxley, où il avait grandi, sous la voute humide du donjon des verts et argents, où il avait muri, découvert, ou encore dans son appartement trop grand, où il s’émancipait. Ce mois des plus déplaisant débutait évidemment avec l’anniversaire de son horrible mère-grand, à l’occasion duquel l’héritier devait reporter le masque, un art qu’il avait de toute manière perfectionnée avec les années. Le whisky avait beau y être bon, l’ambiance était à crever. En plus de refuser de rendre l’âme, son ancêtre avait décidé de souffle ses infinis bougies en grandes pompes cette année et sa présence était bien entendu requise. L’évènement aurait lieu ce samedi, dans quelques jours et le priverait de vaquer à ses nouvelles passions. C’est pourquoi l’homme d’affaires planchait particulièrement dur cette semaine, dans l’espoir de libérer complètement sa soirée du vendredi, et ce, dès la fin de l’après-midi. Il s’agissait d’un pari ambitieux qu’il était bien déterminé à gagner. Addison s’afférait donc à réviser attentivement chaque lettre d’une longue annexe de dénonciation d’effet secondaires possibles rattachés au nouvel élixir contre les champignons et autres parasites hérités des goules. Bien entendu, le parchemin était écrit en pattes de fée. Le sorcier avait donc le nez bien collé sur ses parchemins alors que son veston reposait sur le dossier de sa chaise, histoire de lui apporter un peu plus de confort. De toute manière, il avait été clair avec son personnel qu’il n’était pas disposé à recevoir. Alors que l’idée d’un café lui chatouillait l’imaginaire, quelques toques à la porte le fit sursauter légère. Selena Stomby passa le pas de la lourde porte, toujours aussi élégante et majestueuse qu’à l’habitude. Les sourcils froncés d’Addison s’estompèrent pour laisser place à une certaine malice ravie alors qu’il s’autorisa un bref instant à la détailler du regard. Il avait conclu de fructueuses transactions avec son homologue féminine, but de grands crus et échangé d’intéressantes conversations d’affaires. Certaines plus charnelles que d’autres. Selena était une femme intelligente, au magnétisme particulier et le jeune homme ne regrettait absolument aucun moment passé en sa passionnante compagnie. Au contraire. « Selena » murmura-t-il en posant sa plume, en fermant ses livres – tout gens d’affaires savait qu’il valait mieux préserver la confidentialité de l’information, spécialement en présence d’un bon partenaire – puis se leva. Il n’osa pas s’avancer pour lui faire la bise, préférant maintenant la distance, et elle ne sembla pas s’en offusquer, au contraire, elle prit place sur un des fauteuils près de l’antre comme s’il était le sien. Un sourire dansa sur les lèvres du brun : il ne pouvait se défaire de cette légère affection pour l’arrogance pure. « Je t’en prie, laisse-moi te débarrasser » lui offrit-il en toute galanterie alors que le manteau prune de la sorcière s’envolait pour se suspendre magiquement à l’un de ses crochets personnels. « Ma secrétaire se rappelle certainement que de tenter d’empêcher Selena Stomby de circuler à sa guise n’est d’aucune utilité » lui répondit-il du tac-au-tac en clin d’œil à cette fâcheuse tendance qu’elle avait d’imposer sa présence. Il n’appréciait d’ailleurs pas particulièrement qu’on critique ses employés. L’héritier appréciait sa secrétaire et la valorisait, contrairement à ses prédécesseurs à lui. Fût un temps, il avait trouvé l’arrogance de la sorcière sexy. L’effets n’était plus du tout le même, vu comment son cœur amoureux le rendait aveugle. Toutefois, il n’était pas importuné par la visite de cette ‘amie’, tant qu’elle ne s’éternise pas trop et conserve une distance courtoise. Ce dernier détail l’inquiétait légèrement. Addison était publiquement bachelor, ni en couple, ni fiancé. Expliquer à une sang pure plutôt conservatrice et au surplus fière et caractérielle qu’on préférait ne pas s’adonner aux plaisirs qui avaient autrefois ponctués leur relation était pour le mois délicat. Il était aussi hors de question qu’il sous-entende que ses réserves puissent être motivés par quelconque relation autre qu’il entretenait sérieuse avec une femme. Il s’agissait là d’une excellente manière de déclencher un petit scandale parmi la haute société. Il opta donc pour la plus grande galanterie et conserva un silence comme il savait si bien le faire, alors qu’il fouilla dans son armoire afin de sélectionner une bouteille de son plus fin Pur-feu. Selena lui ressemblait trop, et ce goût pour les alcools de gentleman qu’il l’avait auparavant séduit le refroidissait à présent. Étrange constat auquel se mêlait le doux souvenir de lèvres pulpeuses qui trempaient dans une coupe de vin bordeaux. « Les affaires vont effectivement à merveille – ce qui était franchement vrai, considérant que le domaine pharmaceutique était une machine à imprimer des gallions – j’espère qu’il en va de même pour toi. » Addison conserva un certain formalisme tout en versant deux verres d’alcool, avant de lui en tendre un. « Santé » fit-il en plongeant ses yeux dans les ceux de la brune. « Que me vaut cette impromptue visite? » demanda-t-il en le regrettant aussitôt, craignant s’aventurer sur une terrain glissant.
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MessageSujet: Re: Sweets desillusions Sweets desillusions 129196351Lun 7 Déc 2020 - 12:48

Addison Yaxley. Dirigeant de l’entreprise Yaxley and Co, empire pharmaceutique que je savais florissant, tout comme celui que je dirigeais conjointement avec Père. Nous ne comptions pas nos heures, et cela s’en ressentait sur l’évolution de nos empires respectifs. Il n’avait pas changé, mais il avait gagné en maturité, et en charme qui était indéniable. De nombreuses jeunes filles devaient se bousculer sur son passage, cela ne faisait aucun doute. J’avais fait le chemin jusqu’à son bureau, pour le saluer et j’espérais par la même, que nous reprendrions nos discussions et nos échanges, qui par certains côtés, s’étaient terminés de façon charnelle. Accompagné comme toujours, de délicieux Whisky Pur-Feu. Je le savais tout autant amateur que moi.

Ce dernier relevait les yeux de son épais document, sur lequel il semblait affairé et concentré. J’avais étais dans cette situation, à plusieurs reprises. Ainsi je comprenais parfaitement son implication. Ses sourcils froncés retrouvaient leur place initiale, et laissaient la place à un air malicieux. Je m’avançais en direction d’un des confortables fauteuils que je connaissais bien, et m’y asseyais délicatement. Mon manteau s’envolait l’instant d’après vers un crochet, sur lequel il retombait mollement. Il n’avait pas perdu ses bonnes manières.

- Je reconnais bien la ta bonne éducation. Ajoutais-je en souriant. Il s’était levé de son siège, mais pour toute salutation, m’avait offert une poignée de mains. Je trouvais cela curieux. Voilà qui changeait de nos habitudes. Peut-être était-il gêné ?


Il renchérissait sur sa chère secrétaire. Je ne la portais nullement dans mon cœur. Et il était manifeste, qu’elle éprouvait un sentiment identique. Très bien, au moins étions-nous à égalité, sur ce point. Pour le reste, nous en étions bien loin. Enfin, chacun avait sa place dans ce monde.
- En effet, et elle a tout à fait raison. Et puis, je ne m’embarrasse pas de son agrément. Cela était exact. Je n’attendais l’approbation de personne, et menait ma vie comme je l’entendais.

Un silence s’était instauré entre nous, alors qu’Addison se dirigeait vers son armoire pour y dénicher le meilleur cru de Whisky Pur-Feu. Je l’observais à la dérobée, et des images de nos entretiens passés, traversaient mon esprit, en une foule de souvenirs. Je rougissais légèrement, mais tentais de reprendre une contenance adéquate. Je n’allais pas me laisser aller à la nostalgie maintenant. Et je ne voulais pas non plus, dévoiler mon plan trop en avance. Rien n’était plus délicieux que le mystère. Des sons cristallins se faisaient entendre, signe que les bouteilles s’entrechoquaient. Il se retournait quelques instants après, une bouteille et deux verres dans les mains. Il répondait que son entreprise se portait à merveille, et que les affaires allaient bon train. Cela ne m’étonnait aucunement de lui.

- J’en suis ravie pour toi. Mais cela n’est pas étonnant. Je te remercie, les affaires se portent bien aussi à l’Empire. J’y travaille !!! Je le gratifiais d’un sourire, et d’un clin d’œil. Les affaires sont les affaires, et cela vous emporte tout entier.

Le bouchon de la bouteille avait cédé, et le breuvage coulait au fond des superbes verres. Sa couleur ambrée et son fort arôme, venait titiller ma gourmandise. Il m’en tendait un, et portait un toast. Santé, répétais-je à la suite, tout en le regardant dans les yeux, comme le voulait la tradition. Ce visage m’avait manqué, tout comme l’homme qui l’accompagnait. Il était séduisant, et il n’avait rien perdu de son attrait, et ce qu’il dégageait était tout aussi attrayant.
- A la tienne ! Commençais-je, alors que je trempais mes lèvres délicatement maquillées dans le breuvage, et y goûtait son fort arôme. Il était tout à fait succulent.

- Ton Whisky Pur-Feu est toujours aussi bon. Je déposais mon verre sur le bureau, et m’apprêtais à répondre à sa prochaine question. Pourquoi étais-je venue ? Et pourquoi maintenait-il cette nouvelle distance entre nous ? Voilà qui était tout à fait inhabituel. Je me devais de le remarquer. Un doute m’assaillait aussitôt, mais je le laisser passer, me concentrant sur le présent. Je voulais profiter de chaque minute.

- Et bien je voulais saluer un ami, que je n’avais plus vu depuis longtemps. Je caressais du bout de mes doigts vernis, un des accoudoirs du confortable fauteuil, tout en le regardant dans les yeux. Je tentais une manœuvre de séduction envers lui, qui avait fait ses preuves, par le passé. Je minaudais comme une gamine, et ce petit jeu m’amusait. Qu’en serait-il de son point de vue ? Je l’ignorais. Mais je savais que j’aurais la réponse à mes interrogations dans peu de temps.
Je trempais à nouveau mes lèvres dans mon verre, et je laissais le liquide fondre sur ma langue, en le dégustant doucement.

- J’éprouve de la nostalgie, en posant les yeux dans cette pièce. Il fut un temps, où m’était familière. Je souriais de façon explicite, en buvant une troisième gorgée de ce succulent breuvage. J’ôtais de la commissure de mes lèvres, une goutte qui s’était égarée.

J’étais curieuse, de ce qui pouvait se passer dans sa vie, depuis notre dernière entrevue, au-delà du travail prenant qui dictait nos existences. Et auquel nous nous plions volontairement. J’étais fière de prendre la suite de Père, et je supposais qu’il en était de même pour Addison. Nous avions cela dans le sang, et cela était bien visible. Le pouvoir m’avait toujours attirée, et en détenir une partie entre mes doigts, était exaltant, et me réjouissais chaque jour.
Je décroisais et recroisais mes longues et fines jambes, et formulais la question, qui trottait dans mon esprit.
 
- Depuis notre dernière entrevue, qu’as-tu à me raconter ? Je m’ennuie des rumeurs de notre communauté. Cela était vrai, et ce qui se disait de bouches à oreilles commençait à dater sérieusement. Ce qui était fort regrettable. J’avais besoin de sang neuf, et je savais qu’il était à même d’abreuver ma curiosité. En cela, nous nous ressemblions grandement.

Et puis, j’avais tout mon temps en ce jour, et je comptais bien en profiter pleinement. Et avec lui, cette parenthèse était tout à fait parfaite !
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MessageSujet: Re: Sweets desillusions Sweets desillusions 129196351Lun 28 Déc 2020 - 18:37

Même s’il était plus commun de voir des femmes occuper des postes hauts placés au sein de riches entreprises, il n’en demeurait pas moins exceptionnel. Or, aucun sorcier doté de jugeotte n’oserait laisser aller sa langue à critiquer la position de Miss Stomby. Celle-ci était une agressive femme d’affaires, qui savait boire son whisky comme n’importe quel homme, qui plus est. Elle était douée pour obtenir ce qu’elle voulait et n’y allait pas de main morte dans les négociations. Addison n’était guerre surpris que son empire de chaudrons magiques se portent à merveille. Si elle n’avait pas eu une telle entreprise à sa charge et s’ils n’étaient pas d’anciens amants, il aurait allongé son bras pour la convaincre de faire partie de son équipe de gestion. Selena avait un côté dangereux, qui avait jadis captivé l’ainé Yaxley. Or, à présent, il craignait que leurs aventures passées eurent été un cadeau empoisonné. Le sorcier savait longtemps qu’il y avait tout à gagner à être dans les bonnes grâce de la noiraude et tout à perdre à ne pas y être. Cette constatation l’agaça, tout comme cette visite non-annoncée, finalement. Disons qu’Addison avait suffisamment à penser et un bon nombre déjà d’individu qui lui était adverse. L’aristocrate troqua un soupir pour un sourire hypocrite qu’il masqua rapidement en goutant une fois de plus à son whisky. La visite de Selena avait au moins cela de bon : le Pur feu vieilli.

Alors qu’il savourait la brulure que laissait l’alcool dans sa gorge, l’héritier Yaxley s’autorisa à la détailler. Son teint olivâtre ne le séduisait plus, pas plus que ses prunelles sombres, camouflées par de longs et épais cils ne l’émoustillaient. Ses lèvres rouge sang ne lui donnait plus envie de la plaquer durement contre sa bibliothèque pour les capturer des siennes. Il tâcha néanmoins de suivre les doigts griffés de la sorcière alors que ceux-ci s’attardaient aux commissures de sa bouche. L’hypocrisie de l’aristocrate ne faisait que grandir alors qu’elle se remémorait leur passé avec un délice qui était palpable. Malgré tout ce que cela signifiait, Addison ne pouvait taire une certaine satisfaction à être celui qui ne voulait plus d’elle. Il ne commenta ni sur leur amitié, ni sur la familiarité que pouvait avoir cette pièce pour Selena, se contentant d’un « hum » qui pouvait être interprété comme un assentiment. Il releva sur le whisky, tout de même. « C’est un 1825, acquis par mon arrière-grand-père, à Glascow en Irlande. Selon la légende, il aurait acheté toute la production de cette année, charmé par ses arômes fumés. » Le terme acquis était ici employé à son sens large, puisqu’Addison Yaxley Sr. avait en fait dénoncé le petit élevage illégal de Bout-de-feu Chinois qui rendait justement ce goût fumé si unique et délicieux et avait négocier l’acquisition d’une bonne partie de la production perquisitionnée par le Ministère. « Je suis heureux qu’il te plaise. » Le sorcier était à peine conscient que ses airs hautains pouvaient sembler naturellement séducteurs pour certains autres de son statut, tout comme l’éclairage feutrée de son salon, l’alcool chérant et le feu qui crépitait dans la cheminé. « J’ai bien peur de ne pas être le meilleur sorcier pour les ragots qui courent en notre sein » ça le tua intérieurement de référer à ‘leur communauté’ et fit perdre complètement le peu d’appétit qui pouvait peut-être rester pour Selena. ‘Leur communauté’ ne faisait que s’empirer de semaine en semaine et Addison haïssait de plus en plus en faire officiellement partie. Le temps où le racisme envers les moldus et la né-moldus n’était que paroles échangées au souper lui manquait. « Tu me connais, je suis on ne peut plus investi dans cette empire » menti-t-il alors qu’il percevait le visage de Svetlana, qu’il savait désormais de son allégeance à lui, le visage de Maât, qui ferait bien des ragots, le retour d’Athos Greyson. La grossesse de sa jeune sœur lui vint à l’esprit et il sauta sur cette plate occasion pour faire la conversation. « Je serai bientôt parrain. Ma jeune sœur, Cassiopeia attend son premier héritier. » Curieusement, Addison avait sincèrement hâte de bercer ce petit être dans ses bras. Pas qu’il n’ait la fibre paternelle, mais plutôt la fibre familiale bien trop développée vu comment sa famille ne méritait pas son affection. « J’ai bien peu à partager, peut-être en as-tu à m’offrir? » L’aristocrate aurait dû faire plus d’efforts pour alimenter la conversation pour occuper leurs bouches à la conversation et par conséquent fermer à porte à tout autre loisir.
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MessageSujet: Re: Sweets desillusions Sweets desillusions 129196351Dim 3 Jan 2021 - 23:23

J’avais plaisir à me trouver en ce lieu, d’où un certain nombre de souvenirs, me revenaient. Je les laissais entrer, et se frayer un passage, dans mon cerveau. Ce qui était fort agréable.  J’avais dans l’idée, de réitérer l’exploit, aujourd’hui. Mais ce que je constatais face à ma personne, me signifiait que l’héritier des Yaxley, n’était pas réellement de cet avis. Ce qui me contrariait quelque peu. Je lui avais exposé ce que cette pièce m’inspirait, ainsi que notre amitié, qui apparemment était de l’histoire ancienne. Cela était désolant.

Il se contentait d’un simple soupir sonore, et rebondissait immédiatement sur le Whisky Pur-Feu, tout à fait délicieux, que nous étions en train de savourer. Je ne comprenais nullement son attitude. Etait-il passé à autre chose ? Sa sensibilité n’était plus aussi présente qu’auparavant. Bien, au moins buvons-nous un grand cru. Mais je ne m’avouais pas vaincue, pour autant. Je reportais mon regard vers sur celui qui avait autrefois enchanté les affreuses conclusions de contrats, plus barbantes les unes que les autres. Il était toujours charmant, avec cette maturité, qui lui seyait à merveille.

- Je l’ignorais Addison, mais voilà qui ajoute de la saveur à ce Whisky, et un charme certain. Ton arrière grand-père a acquis là, une bien belle collection de bouteilles. Je savais que les hommes aimaient à être flattés. Et puis, cela faisait partie du jeu. Intégralement.

J’inclinais la tête, et levais mon verre face à mon ancien amant, agrémenté d’un grand sourire. Son Whisky était délicieux, et je le savourais pleinement. Son arôme se révélait lorsqu’il tombait sur la langue. Un arôme fumé et fort, exquis. Nous nous comprenions depuis toujours sur ce sujet, ce dernier aimait les alcools stimulants, et dont le prix était élevé.

- C’était un très bon choix, je le reconnais aisément.

Le travail, sujet incontournable, sil en était. Je l’avais questionné sur la santé de son Empire, que je savais florissant. Il disait être très investi, je le savais également. Un Empire de cette ampleur, ne se dirigeait pas tout seul, ni ne prospérait sans un investissement  total et sans limite. Nous étions faits de la même essence, du moins l’espérais-je.

- Tout comme moi. Mais je dois dire, que cela est fatiguant à la longue. Un peu de distractions fait du bien, de temps en temps. Je levais les yeux au ciel, à l’écoute de ce ramassis de bêtises. Mais en compagnie d’Addison, cela était presque risible.

Je parlerais volontiers pendant un temps infini de l’Empire familial ave quiconque, mais à cet instant, j’avais d’autres idées et envies en tête. Et je comptais bien les appliquer. Je décroisais et recroisais mes fines jambes  lentement, et plongeais à nouveau mes lèvres dans le breuvage ambré. Il m’apportait du réconfort. Mes lèvres délicatement maquillées avaient laissé une trace sur le verre, à l’endroit même où je les avais trempées. Je tournais ce même verre en direction d’Addison, tentant par là, de réveiller en lui, le désir que nous avions jadis partagé.

Le sujet opérait un tour complet, pour s’arrêter, sur la grossesse de sa jeune sœur, Cassiopeia. J’en avais eu vent, les histoires allaient bon train, dans notre petit cercle restreint. L’héritier des Yaxley semblait heureux, de pouvoir bientôt serrer cet enfant, dans ses bras. J’essayais de l’imaginer ainsi. Puis soudain je pensais Galaad et Antinea. Deviendrais-je un jour marraine ? Rien n’était moins sûr, ils étaient encore jeunes, et avaient la vie devant eux.
Je revenais au temps présent, au bout de quelques secondes. Des félicitations de rigueur ne devaient pas attendre.

- Et bien, je te félicite Addison. Parrain, voilà un excellent titre. Il te faudra être à la hauteur ! Je riais doucement.

Cette nouvelle devait réjouir toute la famille, assurément. Mais enfin, cela n’était pas le sujet du jour. Plutôt la récente distance, et la froideur dont il faisait preuve. Dont je ne comprenais toujours pas l’origine et la cause, malgré le déploiement de toute ma panoplie de séduction.

Des potins, voilà un sujet de discussion croustillant, bien sûr. Je n’en apprendrais pas davantage ici, Addison n’ayant rien à m’offrir. Que pouvais-je lui offrir en retour ? Je me posais la question.
- Je crains malheureusement n’avoir pas grand-chose à t’offrir. Les rumeurs ne cessent pas, mais je n’y prête pas une grande attention. En réalité, je trouve cela usant, certaines fois.

Je me redressais dans mon siège, pour trouver une position plus confortable. Cette visite que je pensais douce et charnelle, ne l’était définitivement pas. A ma plus grande surprise. Que devrais-je comprendre ? Je ne l’intéressais plus de la même façon.
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