Quand on ne sait pas se mêler de ses affaires

Remus se doutait que ce n’était pas une bonne idée tout ça, loin de là, mais tant pis, il tentait quand même. Il savait bien que ce n’était pas ses affaires, et qu’il n’avait pas du tout à s’en mêler, mais Sirius était l’un de ses meilleurs amis, et il trouvait la situation vraiment triste. Les choses ne devraient pas se passent ainsi. Les histoires de famille, c’était souvent compliqué, il comprenait l’avis de Sirius, mais c’était tout de même de son petit frère dont il s’agissait, et il était certain qu’ils pouvaient trouver un terrain d’entente.  

Remus savait que depuis que Sirius avait été réparti à Gryffondor, il y avait eu comme une cassure avec le reste de sa famille, surtout sa mère. Mais Walburga Black était à moitié cinglée de toute manière, alors ça ne comptait pas vraiment. Mais le jeune adolescent trouvait ça dommage qu’il se soit éloigné de Regulus. Ils n’avaient pas à être aussi loin l’un de l’autre, pour des bêtises de répartition. Il était certain que Sirius souffrait de cela, même s’il revendiquait que non, mais Remus connaissait son ami, et il savait que tenter de lui faire admettre qu’il avait tort était mission impossible.  

A la place, il allait tenter le coup auprès de Regulus. Il ne s’entendait pas particulièrement bien avec le jeune homme, mais il se disait que ce dernier serait peut-être plus ouvert à la discussion ? Bon, il se faisait probablement des faux espoirs, mais qui ne tente rien n’a rien, alors il allait tenter le coup, quitte à se manger un mur, mais ça ne serait pas la première fois que ce genre de choses lui arrive.  

Remus finit par trouver le vert et argent dans la cour de l’école. Il était seul, en train de lire un livre, c’était le bon moment. Sirius allait le tuer pour ce qu’il allait faire, si Regulus ne s’y mettait pas avant... mais bon, il était temps d’y aller, alors allons-y ! Remus finit par se décider et s’avança vers le jeune homme pour se planter devant lui. Il se racla légèrement la gorge.  

“Bonjour Regulus, est-ce que je peux te parler cinq minutes ?”

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Quand on ne sait pas se mêler de ses affaires

La vie de Régulus Arcturus Black avait complètement basculée il y’a deux ans avec la répartition de Sirius chez les rouge et or. Leur mère, Walburga, avait été furieuse que l’aîné, l’espoir de la famille  n’ait pas été réparti chez les serpentards comme tous ses ancêtres avant lui dont Phineas Nigellus Black, ancien directeur de Poudlard. Leur père, Orion, avait finalement donné pendant un an beaucoup d’attention à Régulus, le puiné, lui qui n’avait jamais existé à ses yeux avant. L’année suivante, lorsqu’il a à son tour intégré Poudlard, ses parents lui avaient demandé de les rendre fiers. C’était chose faite dès le soir de la répartition.
Dans le fond, Régulus était content que Sirius déçoivent leurs parents. Cela lui permettait d’exister. D’un autre côté, il était partagé entre l’envie de rendre ses parents fiers à présent qu’on lui donnait cette chance et celle de profiter de son frère.  Dans leur enfance, les deux sorciers Black étaient très proches. Si Régulus était dans l’ombre de son frère, Sirius était aussi son modèle et son meilleur ami. Mais s’il n’était pas digne d’amour pour ses parents, il ne devait pas l’être pour lui. Petit à petit, le lien entre les deux frères s’était distendu. Ils ne se détestaient pas mais ils ne se parlaient pas. Du moins pour l’instant. Parfois Régulus aurait aimé pouvoir parler à son frère mais il ne pouvait pas. Ses parents ne veulent pas qu’il lui parle et puis les autres serpentards se moqueraient de lui. Pour un garçon de 12 ans, ce n’était pas une situation facile, mais le nouvel héritier des Black s’y était résigné.

En attendant son cours de métamorphose, Régulus était dans la cour, assis à lire son manuel de potions. Il aimait beaucoup cette matière. Surtout qu’il était dans sa promotion le chouchou du professeur Slughorn et un des membres de son club. Une voix le sortit de sa rêverie.  Rémus Lupin ?  Il était un des trois acolytes de Sirius. D’une certaine façon, Régulus le jalousait. Il avait un peu l’impression que James et lui étaient devenus les nouveaux frères de Sirius. D’un autre, il le méprisait. Il le méprisait parce qu’il se devait de mépriser son frère. «  Cinq minutes, pas une de plus » dit-il en tournant la page de son manuel, sans prendre la peine de le regarder. « Alors ? Qu’est-ce tu me veux ? »   aboya-t-il (et pourtant ce sera Sirius le chien !).

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Quand on ne sait pas se mêler de ses affaires

Remus se disait que c’était une très mauvaise idée, mais il se devait tout de même de tenter le coup. Tant pis si jamais les répercussions tombaient sur lui, il les assumerait. Parce que Sirius n’était absolument pas le commanditaire de tout ceci. Il n’était même pas au courant de ce que Remus était en train de faire. Mais bon, il avait envie de faire cet effort pour son meilleur ami. Sait-on jamais, les deux frères pourraient peut-être se réconcilier ? Remus espérait que cela puisse être le cas... sincèrement. Mais bon, ce n’était même pas sûr que Regulus l’écoute, et même s’il le faisait, qu’il daigne le croire.  

Quoiqu’il en soit, c’était trop tard, il avait déjà abordé Regulus. Il pourrait très bien inventer un tout autre sujet, rebrousser le chemin, mais ce serait complètement stupide. Il n’avait pas peur de Regulus Black, il craignait simplement d’envenimer la situation entre les deux frères. Même si les choses pourraient difficilement empirer, étant donné qu’ils ne se parlaient déjà plus du tout. Passer de frères à étrangers pour une histoire de maison c’était totalement stupide. Ils étaient frères par Merlin, ils devraient surmonter cela, mais aucun ne semblait vouloir faire le premier pas. Et c’en était agaçant pour Remus. Alors autant qu’il tente de faire quelque chose. Même si le résultat restait totalement incertain. Sirius allait probablement lui faire la tête durant un moment, mais ça lui passerait, comme toujours.  

« Cinq minutes, pas une de plus. Alors ? Qu’est-ce tu me veux ? »

Regulus ne s’adressait pas à lui avec un ton très chaleureux, mais Remus s’en contenterait. Au moins, il ne le repoussait pas totalement, il lui laissait une chance de s’expliquer, et c’était tout ce dont il avait besoin pour le moment. En réalité, il n’avait aucune idée du temps dont il avait besoin, mais il tenterait de faire concis. Et puis, il se disait qu’en entendant parler de Sirius, Regulus serait probablement intéressé et en oublierait de chronométrer cet étrange. S’il le faisait, ce qui n’était pas certain. Remus ne savait pas par où commencer, il aurait dû se préparer avant, mais bon, il allait tenter de le faire à l’instant, il verrait bien ce que cela donne.  

“Merci. Je voudrais te parler de Sirius, je sais que vous êtes en froid tous les deux, mais tu sais, tu restes son petit frère, et tu lui manques.”

Sirius allait vraiment le tuer s’il en entendait parler. Il ne lui avait jamais dit que son frère lui manquait, mais Remus estimait que ça devait être le cas... non ?

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L’héritier des Blacks n’avait pas été très accueillant envers l’ami de son frère. Il lui avait demandé de ne pas le déranger plus de cinq minutes et n’avait pas pris la peine de lever son regard de son livre.  Il restait plongé dans son manuel de potions. Une façon non verbale de faire comprendre au gryffondor qu’il le dérageait et ne souhaitait pas lui parler. Pourtant, au fond, il mourait d’impatience de savoir ce dont voulait lui parler celui qui était bien plus proche que lui avec son frère.  Est-ce qu’il était arrivé quelque chose de grave à Sirius ? Il espérait que non même s’il ne l’avouerait jamais. «Merci. Je voudrais te parler de Sirius, je sais que vous êtes en froid tous les deux, mais tu sais, tu restes son petit frère, et tu lui manques.».

Lorsque Remus prononça le nom de Sirius, Régulus avala sa salive. Il sentit un frisson d’angoisse l’envahir. Et si sa crainte était réalité ? Ouf, ce n’était pas ça. Apparemment, il manquait à Sirius. Regulus sentit les battements de son cœur s’accélérer. A lui aussi, il lui manquait. Il aimerait pouvoir le voir en cachette et lui dire qu’il resterait toujours son grand-frère et qu’il l’aimerait toujours. Mais jamais il ne le ferait, il devait être le parfait héritier des Black. Puis, il n’aimait pas du tout, les idéaux pro-égalité qui commençait à animer son frère. Il ne laissa rien paraître. Il se contenta d’arquer les sourcils et d’enfin sortir sa tête de son manuel pour poser son regard sur Rémus. « Et il peut pas venir me le dire lui même ? Il a besoin d’envoyer son toutou ?   ou aurait-il dû dire son loup. Si seulement, il avait su.  Le regard du jeune black était très provocateur. Il n’était pas un serpentard pour rien et il aimait cracher son venir.  « En tout cas, tu pourras lui ramener sa balle et lui dire qu’à moi, il ne me manque pas et que je le remercie de m’avoir donné l’opportunité d’exister par sa trahsion !   la seconde partie était vraie mais la première était un mensonge. Il lui manquait. Bien plus qu’il ne voudrait l’admettre.

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Remus n’était pas sûr de ce qu’il faisait, mais il se disait que Regulus ne devrait pas être dur à convaincre. Après tout, il n’avait que treize ans, même si ce n’était qu’un an de moins que lui. Mais à cet âge-là, on n’avait pas envie de s’embrouiller à vie avec son frère pas vrai ? Bon d’accord, Remus n’en savait rien puisqu’il était unique, il ne faisait que des déductions et s’embarquait dans des histoires qui ne le concernaient pas, et auxquelles personne ne lui avait demandé de se mêler. Mais il avait envie d’agir, c’était plus fort que lui. Il le faisait surtout pour Sirius. Il ne pouvait pas laisser un de ses meilleurs amis perdre toute sa famille aussi jeune, pour des raisons totalement stupides soit dit en passant. On n’écartait pas quelqu’un parce qu’il n’avait pas été réparti dans la maison qu’on ne voulait pas pour lui.  

Certes, Remus était conscient de la guerre interne entre Gryffondors et Serpentards, mais ça, c’était des trucs de gosses, ce n’était pas sérieux. Là toute la famille de Sirius lui tournait le dos pour des raisons idiotes. Comme s’ils n’avaient cherché qu’un prétexte pour éloigner Sirius. Ce dernier faisait le fier, et fanfaronnait que ça ne le touchait pas, mais Remus ne pouvait le croire. Il était forcément atteint par cette situation, ne serait-ce qu’un peu. Mais il comprenait qu’il veuille se détacher de tout ça, pour être moins blessé, et ne pas leur donner le sentiment qu’ils avaient gagné.  

« Et il peut pas venir me le dire lui même ? Il a besoin d’envoyer son toutou ? En tout cas, tu pourras lui ramener sa balle et lui dire qu’à moi, il ne me manque pas et que je le remercie de m’avoir donné l’opportunité d’exister par sa trahsion !

Remus aurait dû se douter que Regulus avait le même ego, et le même caractère que son aîné. Ça n’allait pas aider. Il n’avait pas l’intention de se mettre en colère contre lui. D’autant qu’il était presque sûr que ce dernier mentait. Remus n’avait rien pour lui tirer les vers du nez et lui faire admettre la vérité, mais ce n’était pas très grave, il allait tenter de se débrouiller autrement. Maintenant qu’il était dedans, il n’allait pas se défiler.  

"Il ne m’envoie pas. Il ne te dira rien lui-même parce qu’il est trop fier. Comme tu es trop fier pour admettre qu’il te manque aussi. Et il n’a trahi personne.”

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Quand on ne sait pas se mêler de ses affaires

Regulus était tiraillé entre son discours et ce qu’il ressentait tout au fond de son cœur. Evidemment, il n’avait rien laissé paraître et avait prétendu que son frère ne lui manquait pas le moins du monde. Cette phrase lui avait arraché le cœur, car la vérité c’était que Sirius lui manquait terriblement.  Mais ça, jamais, non jamais, il ne l’avouerait. Et encore moins à Remus. Aussitôt avait il terminé de parler qu’il avait replongé son regard dans son manuel de potions comme pour signifier à son interlocuteur que cette conversation était close.  Il fallait mieux qu’elle se termine vite, pour ne pas qu’il craque. Et pourtant, l’ami de son frère ne semblait pas l’entendre de cette oreille, puisqu’il continua à parler.   «Il ne m’envoie pas. Il ne te dira rien lui-même parce qu’il est trop fier. Comme tu es trop fier pour admettre qu’il te manque aussi. Et il n’a trahi personne.». Est-ce que Remus lisait en lui, en eux, comme un livre ouvert ? C’était la question que se posait Regulus en tournant la page de son manuel.  Pour lui, Remus avait raison,  Sirius lui manquait mais il était bien trop fier pour l’avouer. Avait-il raison pour Sirius ? Il se posait la question car il ne pensait pas manquer à son frère. Il devait être bien plus heureux avec ses nouveaux amis. Sirius avait toujours tout eu. Il n’avait jamais eu besoin de lui.   Alors que Regulus avait toujours eu besoin de Sirius, son grand frère. Avait toujours été dans son ombre. Jusqu’à sa trahison. Il n’y avait pas raison qu’il lui manque. « Il t’envoie pas ? Alors pourquoi tu es là ?  Mêle toi de tes affaires, tu veux bien. » .  La voix de Régulus était ferme.  Si Sirius ne l’avait pas envoyé,  pourquoi l’avait-il prétendu ?   A quoi est-ce qu’il jouait au juste ? « Il n’a trahi personne ? Est-ce encore un mensonge de ta part ? .  Pour l’accuser de menteur, le vert et argent avait relevé ses yeux de son livre et fixé droit dans les yeux son interlocuteur.  « Ou alors, est-ce de l’ignorance ? Pour ta gouverne, il a trahi et déshonorer toute sa famille en étant amis avec des sangs de bourbes !!!  Casse toi maintenant ! J’ai d’autres hippogriffes  à fouetter. » allait-il seulement se casser ? Regulus allait-il devoir se casser lui même ou jeter un sort à ce crétin ?

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Remus se doutait bien que ses chances de réussite étaient quasiment nulles, mais au moins, il aurait essayé. Après tout, Regulus avait l’air d’être un garçon intelligent, alors il entendrait peut-être ce qu’il lui disait. De là à ravaler sa fierté et d’aller voir Sirius ? Pas sûr, mais Remus avait juste envie d’arranger les choses. Il détestait les conflits inutiles, et il était persuadé que les deux frères pourraient renouer. Ce serait idiot qu’ils se fâchent éternellement pour ce que Remus prenait pour des idioties.

Sirius n’adhérait pas aux préceptes de sa famille, et des sang-purs conservateurs. Il ne méprisait pas ceux qui n’avaient pas son sang, et il laissait sa chance à tout le monde. Et c’était une excellente chose aux yeux de Remus. Même si cela lui valait le mépris de sa famille, et une profonde incompréhension. Regulus s’était rangé de l’avis de ses parents, mais cela pouvait changer. Il était jeune, et il pouvait peut-être faire machine arrière, en tout cas, Remus le souhaitait vraiment, pour le bien de Sirius. Cela devait être épuisant de tout le temps lutter contre son sang, contre son nom… Remus pouvait à peine imaginer. S’il avait été renié par ses parents à cause de son statut de loup-garou, il ne savait pas ce qu’il aurait fait.

« Il t’envoie pas ? Alors pourquoi tu es là ? Mêle toi de tes affaires, tu veux bien. »

C’était justifié, mais Remus n’allait pas partir pour autant. Il se mêlait des affaires de son meilleur ami, parce que c’était important pour lui. Sirius ne le remercierait pas, Remus le savait, surtout que cela avait de très grandes chances de tourner en eau de boudin, mais Remus ne comptait pas baisser les bras. Il savait parfaitement être têtu quand il le fallait, alors il allait continuer à l’être.

« Il n’a trahi personne ? Est-ce encore un mensonge de ta part ? Ou alors, est-ce de l’ignorance ? Pour ta gouverne, il a trahi et déshonorer toute sa famille en étant amis avec des sangs de bourbes !!! Casse toi maintenant ! J’ai d’autres hypogriffes à fouetter. »

Remus était étonné par l’agressivité de Regulus. Lui qui était toujours si calme, si posé… il affichait un tout autre visage. La preuve que son discours ne le laissait pas indifférent ? Possible. Remus voyait une ouverture qu’il comptait bien prendre. En tout cas, non, il n’allait pas se casser, pas maintenant. Pas comme ça. Il n’avait pas fini de dire ce qu’il avait à dire, et Regulus allait l’écouter, qu’il le veuille ou non.

« Je veux juste aider mon ami. Ça ne sert à rien que tu te mettes à me crier dessus, tu ne vas pas m’impressionner si c’est ce que tu cherches. Tu as conscience que tu renies ton frère pour des idioties ? Il a juste été lui-même, alors que toi tu te contentes d’être ce que tes parents veulent que tu sois. C’est dommage pour toi. »

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Quand on ne sait pas se mêler de ses affaires

Regulus n’avait pas hésité à cracher son venin au visage de Rémus comme le parfait petit serpent qu’il était. Il n’avait pas apprécié que ce dernier lui fasse croire qu’il venait parler au nom de son frère alors que celui-ci n’avait rien dit. Ce n’était pas sympa de jouer avec les espoirs d’un gamin.  Le rouge et or aurait-il fait un bon vert et argent ? La question méritait d’être posée. L’attrapeur des verts et argent ne tarda pas, par son verbe acerbe, à honorer les couleurs de sa maison et envoyer sur le banc de touche du terrain de quidditch le rouge et or.   « Je veux juste aider mon ami. Ça ne sert à rien que tu te mettes à me crier dessus, tu ne vas pas m’impressionner si c’est ce que tu cherches. Tu as conscience que tu renies ton frère pour des idioties ? Il a juste été lui-même, alors que toi tu te contentes d’être ce que tes parents veulent que tu sois. C’est dommage pour toi. » Le jeune homme s’était mis à parler comme moulin à paroles.   L’impressionner ? Non, il ne cherchait pas à  l’impressionner. Il criait parce qu’il était en colère et que crier c’est ce que l’on fait quand on est en colère. Du moins, c’était la conviction qu’il s’était fait à force d’observer sa mère qui à la moindre contrariété se mettait à hurler comme une furie. « Je ne crie pas pour t’impressionner. Je n’ai que faire d’impressionner un bouffon d’or ! Je crie parce que tu m’énerves et que je veux que TU TE CASSES ! TU COMPRENDS OU JE TE PARLE MOLDU ?» continua-t-il quand l’ami de son frère eu terminé sa tirade.  Renier son frère pour des idioties ? Non, ce n’était pas des idioties. Il reniait son frère parce qu’il avait trahi les siens. Le renier, était ce qui lui permettait d’exister et il ne pouvait donc pas faire autrement.  « Il a juste été lui même, alors que toi tu te contentes d’être ce que tes parents veulent que tu sois. C’est dommage pour toi. »  Touché. Il avait entièrement raison et ça énervait fortement le jeune Black qui pointa sa baguette droit sur le visage du Lupin « Bloclang » s’exclama-t-il pour le faire taire. « Puisque tu ne veux pas la fermer ! Je n’ai pas de choix que de te la fermer ! » . Regulus claqua son livre pour le refermer et se redressa sèchement pour s’avancer vers celui qu’il venait d’ensorceler et de lui tourner autour  avant de se planter juste devant lui et de le fixer avec un regard aussi noir que son nom. « Tu comprends donc pas que je n’ai jamais existé pour mes parents jusqu’à ce que Sirius montre son vrai visage ? Tu ne comprends donc pas que ce n’est que parce qu’il est devenu le fils haï que je suis devenu le fils chéri ?  Tu comprends donc pas que le renier me permet d’exister ? » .  La voix de Régulus était tremblante et il ne regrettait pas d’avoir jeté un sortilège de mutisme à l’ami de son frère car s’il l’avait interrompu, il n’aurait sans doute pas terminé ses phrases.  C’était sans doute l’émotion qui semait ce trouble dans sa voix. « Je devais choisir entre lui et moi.  Je me suis choisi, et je le referai sans hésiter. Ce sera toujours moi avant lui» conclut-il avant de pointer à nouveau sa baguette sur le visage de Rémus Lupin  « Finite Incantatem» . Après cette scène, il espérait que son interlocuteur avait compris que la conversation était close.

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Remus se doutait bien qu’il perdait très probablement son temps. A en juger par les réactions de Regulus, cela ne mènerait strictement nulle part. Au moins, il aurait essayé. Il aurait pu se contenter de partir, suite à son échec flagrant, mais non. Il n’avait aucune raison de se laisser parler ainsi par Regulus. Ce n’était pas tellement une question d’ego qu’une question de respect. Pas une seule fois Remus n’avait eu des paroles déplacées, ou dégradantes pour le jeune adolescent en face de lui, alors Regulus n’avait pas à lui parler de cette manière. Et puis, Remus tenait tout de même à exprimer le fond de sa pensée, que cela plaise ou non à son interlocuteur.

« Je ne crie pas pour t’impressionner. Je n’ai que faire d’impressionner un bouffon d’or ! Je crie parce que tu m’énerves et que je veux que TU TE CASSES ! TU COMPRENDS OU JE TE PARLE MOLDU ?»

Remus avait envie de lui signifier que le moldu n’était pas une langue, mais ce serait vain. Pour quelqu’un comme Regulus, ça ne ferait probablement que l’énerver deux fois plus, et il le trouvait déjà très remonté. En tout cas, ça ne changeait rien à la situation, ce n’était pas parce que Regulus se mettrait à hurler qu’il obtiendrait gain de cause. Remus ne partirait pas tant qu’il ne l’aurait pas décidé, c’était aussi simple que ça, alors Regulus ferait mieux de l’intégrer.

« Bloclang. Puisque tu ne veux pas la fermer ! Je n’ai pas de choix que de te la fermer ! »

Voilà autre chose. Remus se contenta de lever les yeux au ciel pour signifier sa façon de penser, puisque tenter de parler ne servirait à rien. Il avait vraiment pris la mauvaise décision en venait voir Regulus, mais il ne regrettait cependant pas. Au moins, les choses étaient claires, et il savait dorénavant que le jeune Black était totalement irrécupérable, c’était dommage, c’était triste, surtout pour Sirius, mais Remus n’y pouvait rien.

« Tu comprends donc pas que je n’ai jamais existé pour mes parents jusqu’à ce que Sirius montre son vrai visage ? Tu ne comprends donc pas que ce n’est que parce qu’il est devenu le fils haï que je suis devenu le fils chéri ? Tu comprends donc pas que le renier me permet d’exister ? Je devais choisir entre lui et moi. Je me suis choisi, et je le referai sans hésiter. Ce sera toujours moi avant lui. Finite Incantatem »

Remus n’avait aucun mal à croire que Regulus était sincère avec lui. Et c’était désolant. Il connaissait Sirius, ce dernier… prenait de la place par sa présence, mais il ne le faisait pas exprès, c’était ce qu’il dégageait. Il voulait bien croire que Regulus, qui semblait plus réservé, était toujours resté derrière son aîné, mais… mais ça ne justifiait rien aux yeux de Remus. Quel but y avait-il à être l’enfant chéri de ses parents ? Surtout que d’après Sirius, ses parents n’avaient rien de glorieux, surtout sa mère qui était folle d’après ses dires. Regulus avait trouvé un moyen d’exister par le départ de Sirius, mais il restait persuadé qu’il n’en était pas totalement satisfait, ça n’avait pas de sens pour le lycanthrope.

« Et tu attends quoi, des félicitations ? C’est ça ton but dans la vie, être le fils préféré ? Tu sais quoi, en fait tu me fais de la peine Black. Je ne dis pas ça pour être méchant, mais parce que c’est la vérité. Je pense que tu vaux plus qu’être le digne fils de. Mais bon, je sais bien que je perds mon temps avec toi, tes parents t’ont déjà complètement conditionné comme ils le voulaient. »

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Régulus était en colère. Très en colère. L’attitude de l’ami de son frère n’était pas du tout appropriée. D’abord, il venait le déranger alors qu’il voyait franchement bien qu’il était occupé à lire. Ensuite, il lui faisait croire qu’il manquait à Sirius alors que ce n’était absolument pas le cas. Le cœur de Régulus lui avait pincé quand il avait dit ça. Parce que la vérité c’était que Sirius lui manquait. Petit, il avait été son meilleur ami. Et cette amitié lui manquait. Même s’il était content d’avoir enfin trouvé grâce aux yeux de ses parents. La vérité c’est qu’il aimait Sirius autant qu’il le détestait. La vérité c’était qui lui en voulait autant qu’il le remerciait. Le petit jeu de Lupin n’aidait pas l’héritier des Black à y voir clair dans ses sentiments envers son aîné. Il n’avait qu’une envie, qu’il parte et qu’il le laisse tranquille, pourtant, il ne semblait pas en avoir décidé ainsi.

«Et tu attends quoi, des félicitations ? C’est ça ton but dans la vie, être le fils préféré ? » Oui pensa-t-il sans le dire. De toute façon il n’en eut pas vraiment le temps puisque le sorcier continua sa tirade. «Tu sais quoi, en fait tu me fais de la peine Black. Je ne dis pas ça pour être méchant, mais parce que c’est la vérité. Je pense que tu vaux plus qu’être le digne fils de. Mais bon, je sais bien que je perds mon temps avec toi, tes parents t’ont déjà complètement conditionné comme ils le voulaient. » visiblement, il ne savait rien de tout le poids que cela représentait de vivre dans une famille comme la sienne et encore moins de naître second. De n’être rien. Il lâcha un soupir de mépris « Si tu perds ton temps avec moi, va voir ailleurs si j’y suis car moi clairement,, tu me fais perdre le mien. Au cas où tu l’avais pas remarqué, j étais en train de réviser» puis il se replongea dans son livre de potions et resta muet. Pour l’instant le jeune homme était toujours là. Qu’attendait-il ? Allait-il finalement partir en voyant que le jeune Black avait arrêté de lui parler ? Ou allait-il rouvrir sa grande gueule de loup ?

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Cette conversation n’allait strictement nulle part, Remus en avait conscience. Pourtant, il n’arrivait tout simplement pas à abandonner. Tout ceci était ridicule, vraiment ridicule. Mais pourtant, il n’arrivait pas à totalement blâmer Regulus. Il s’était totalement fait laver le cerveau par ses parents. Au final, il n’était juste pas aussi fort que Sirius. Son ami avait su résister à tout cela, à toute cette folie des grandeurs. Il n’y avait rien à gagner sur cette voie-là. Mépriser la plupart de ses semblables, ce n’était pas une vie. Mais il ne pouvait pas forcer Regulus à réviser son jugement, et à penser autrement si ce dernier n’en avait pas envie. De toute évidence, tout ce qui comptait à ses yeux, c’était rendre ses parents fiers de lui, dans ce cas-là, Remus ne pouvait juste rien faire du tout, c’était comme ça.

« Si tu perds ton temps avec moi, va voir ailleurs si j’y suis car moi clairement,, tu me fais perdre le mien. Au cas où tu l’avais pas remarqué, j étais en train de réviser»

Remus était presque tenté de lui arracher son livre des mains. Ça ne ferait qu’empirer la situation, mais Regulus était vraiment quelqu’un de détestable dans son comportement. Si un jour il se retrouvait seul, sans amis sans famille, il ne faudrait pas qu’il se demande d’où cela venait. Ce n’est pas parce qu’il ferait tout bien comme il fallait que ses parents lui témoigneraient de l’affection. Ça ne marchait pas comme ça, les parents n’avaient pas de conditions à donner pour aimer leurs enfants. Quand Remus comparait avec ses propres parents, il y avait un monde entre les deux. Son père et sa mère avaient toujours tout fait pour lui, ils avaient tout tenté pour rendre sa vie plus supportable, ils ne lui avaient jamais demandé de faire ci, ou de penser comme ça. Les Black, et toutes les autres familles du même acabit étaient vraiment tarées.

« Tu sais, un jour tu regretteras vraiment de te comporter ainsi. Il faudrait probablement un miracle pour que tu te réveilles, mais tu vas finir par te retrouver tout seul. Et tu ne pourras t’en prendre qu’à toi-même. »

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Le temps était vraiment une chose fascinante. Il était toujours le même et pourtant parfois il passait à toute vitesse et d’autre fois, il paraissait interminable. A cet instant, c’était la deuxième option. Black n’avait accordé que 5 minutes à Lupin et il avait l’impression qu’elles étaient largement écoulées. Il n’avait jamais été aussi pressé d’entrer en cours de métamorphoses. C’était visiblement le seul moyen de mettre un terme à cette conversation. L’héritier se demandait bien ce que cela pouvait lui faire que lui et son frère soient amis ou non. Cela ne le concernait en rien. Pourquoi s’obstinait-il ainsi ? Est-ce que Sirius, lui avait vraiment dit un jour que Régulus lui manquait ? Il commençait à sérieusement se le demander et il se demandait même s’il ne devait pas aller parler à Sirius. Comme quoi, le discours de Lupin finissait par faire son effet.
««Tu sais, un jour tu regretteras vraiment de te comporter ainsi. Il faudrait probablement un miracle pour que tu te réveilles, mais tu vas finir par te retrouver tout seul. Et tu ne pourras t’en prendre qu’à toi-même. »» Tout seul. C’était le sentiment qu’il avait, d’être tout seul, avant la trahison de son frère. Aux yeux de ses parents, il n’existait pas. Il était seul. Même s’il était proche de Sirius à cette époque, il se sentait seul, sans parents. « Mieux vaut être seul que mal accompagné Lupin. » . De qui parlait-il ? De Sirius ? de James ? De Remus ? de Peter ? Je vous laisse le soin de deviner. Après un soupire, il ajouta « D’ailleurs, j’étais bien seul avant que tu viennes me déranger. Donc si tu veux bien me laisser seul ! J’aurai tout le loisir de m’en prendre à moi même. » . Il marqua une courte pause pour voir si le jeune rouge et or allait enfin se décider à disposer. Il semblait hésitant. Regulus ajouta contre toute attente « Si vraiment Sirius veut me parler, il n’a qu’a me retrouver ce soir juste après le diner dans le couloir de l’aile est du quatrième étage » . Un couloir toujours désert qui était devenu une sorte de zone neutre, où les deux frères se retrouvaient parfois pour échanger rapidement.

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Remus savait que tout ceci était inutile. Il ne servait strictement à rien d’insister. Regulus n’allait pas subitement changer d’avis, mais Remus avait tout de même envie de lui dire tout ce qu’il pensait. Ce n’était pas comme s’il risquait grand-chose en agissant ainsi. Et quand bien même, cela n’avait pas vraiment d’importance au bout du compte. Pour lui, Regulus faisait juste preuve de bêtise, et laissait son ego, et sa peine parler pour lui. Cela pouvait se comprendre, mais il fallait tout de même savoir se remettre en question, c’était important.

« Mieux vaut être seul que mal accompagné Lupin. »

Il n’était pas d’accord avec ça. Remus connaissait très bien la solitude, et ce n’était pas un choix mieux qu’un autre. Enfin, quand c’était un choix, bien entendu. Mais là encore, il n’était pas certain que Regulus mesure vraiment la portée de ce qu’il disait. Il ne voulait pas baisser sa garde, mettre sa fierté de côté. Très bien, cela le regardait, et il n’allait pas insister plus longtemps, mais il trouvait tout de même cela complètement stupide, et triste.

« D’ailleurs, j’étais bien seul avant que tu viennes me déranger. Donc si tu veux bien me laisser seul ! J’aurai tout le loisir de m’en prendre à moi même. »

Une fois n’est pas coutume, Regulus préférait faire preuve d’agressivité. Mais si Remus n’avait pas été impressionné la première fois, cela n’allait pas subitement changer. Il avait compris que c’était là le mécanisme de défense de Regulus, mais Remus n’y était pas du tout sensible. Il n’aimait pas s’imposer, mais il y avait cependant des moments où il fallait savoir s’imposer. Même si là, il reconnaissait que cela ne servait plus à rien, et qu’effectivement, il devrait laisser Regulus à présent.

« Si vraiment Sirius veut me parler, il n’a qu’a me retrouver ce soir juste après le diner dans le couloir de l’aile est du quatrième étage »

Alors que Remus s’apprêtait à partir enfin, il fut surpris des paroles de son interlocuteur. Alors il décidait d’être un peu plus intelligent ? Remus n’allait pas laisser passer cette occasion. Même si Sirius serait probablement plus difficile à convaincre, mais bon, il ferait tout de même son possible. Les deux frères avaient besoin de se parler à cœur ouvert, il n’en démordrait pas.

« D’accord, je lui transmettrai. Je suis ravi de voir que tu fais preuve de lucidité, et d’intelligence. »

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Quand on ne sait pas se mêler de ses affaires

« Si vraiment Sirius veut me parler, il n’a qu’à me retrouver ce soir juste après le diner dans le couloir de l’aile est du quatrième étage ». Le vert et argent sentait le rythme des battements de son cœur s’accélérer. Il se demandait pourquoi il avait dit ça. Même si au fond de lui il avait envie de voir Sirius, il regrettait déjà cette proposition car il savait pertinemment que l’échange serait aussi stérile que la tentative de reproduction d’un niffleur et d’un dragon. « D’accord, je lui transmettrai. Je suis ravi de voir que tu fais preuve de lucidité, et d’intelligence.» Le jeune black jeta au rouge et or un regard aussi noir que son nom de famille. Il s’apprêtait à lui siffler des méchancetés à la figure. Ce qu’il aurait fait si la directrice de la maison de Lupin n’avait pas fait irruption pour inviter les élèves de troisième année à renter dans la salle de classe. « Lupin, j’attendrais 5 minutes, pas une de plus » ajouta-t-il à l’adresse du meilleur ami de son frère, devant le regard interrogateur de l’enseignante de métamorphose. Puis, il entra dans la classe et s’installa au dernier rang.

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