Sujet: Devil's Trill Sonata | Sashet Ven 13 Nov 2020 - 12:43
Un Samedi, où il a du temps pour lui. Où il ne doit pas se rendre au Ministère de la Magie, pour seconder Morfin Carrow. Ni prétendre à voir Addison Yaxley. Ou le restant de sa famille. Quelque chose qui lui est somme toute réservé et qu’il a à cœur de voir se reproduire. L’étui en feutre noir renfermant son Stradivarius, prend la poussière en haut de sa garde-robe et ça ne lui plait pas. Il n’a plus eu le loisir de faire résonner le son de l’instrument de musique à cordes frottées. Y préférant le son que la plume remplie d’encre peut faire sur les parchemins à parapher. Alors, que Corban Yaxley est bien mieux porté sur la musique et ce qu’elle peut en dégager que tous les « autres ». Il voit en ce médium artistique, quelque chose qui transmet des émotions, des sensations et sentiments, sans pour autant se lancer dans un discours d’orateur et tout un laïus qui va de pair. Il laisse, cela aux uns et prend la place pour les autres.
Twinkle, l’Elfe de Maison est déjà à pied d’œuvre pour satisfaire son Maître et faire en sorte qu’à peine levé, sa journée soit au beau fixe. Récupérant la chaise présente dans sa chambre où se trouve pendue sa cape noire de sorcier, il pose ses pieds sur l’assise et monte s’emparer de l’étui de feutre noir, dont il chasse la poussière par un souffle. Un léger sourire orne ses lèvres fines, lorsque ses doigts effleurent la texture, sachant très bien ce qu’il se cache à l’intérieur. Un merveilleux violon au son si caractéristique et si fragile, que peu de personnes en ce monde ont la chance d’en avoir un pareil en leur possession. Corban Yaxley fait partie de ces esthètes, qui lors d’un voyage secret à Milan s’est vu acquérir le violon de Giuseppe Tartini lui-même, compositeur de la non moins célèbre Sonate des trilles du Diable. Avec précaution, il défait les deux renforts argentés qui scellent le violon et le soumet à sa vision, ses prunelles olivâtres remplies d’un élan de satisfaction, peu commun.
- Comment te portes-tu, Lipinski ?Lipinski étant le nom donné au Stradivarius, par le compositeur italien en 1715.
Refermant d’un coup pour le moins sec, l’étui, il se met en quête de Twinkle qui lui tend déjà sa tasse de thé agrémentée d’une collation saine mais néanmoins rapide à manger. Collation, qu’il ne dévore qu’en seulement deux bouchées, qu’il avale grâce à sa boisson. D’un coup de baguette, il se change prestement, revêtant alors un costume entièrement moldu et sombre, dont la seule touche de couleur est une chemise blanche à liserés rouge carmin. Ses bottines noires, tapotent le sol avant qu’il ne jette un dernier regard à l’Elfe qui le salue en lui octroyant une révérence pour le moins soumise et polie. Or, le jeune descendant des Yaxley, bien qu'attaché à ces préceptes de Sang-Pur et notamment ceux qui réduisent les Créatures comme Twinkle en esclavage, prend plaisir à ne pas le brusquer. Restant courtois, malgré la condition inférieure de l’Etre qui lui fait face.
Quittant sa demeure, son étui porté à la main gauche, il décide d’agir tel un Moldu –chose que Mère-Grand et Addison désapprouverait- et ne transplane pas cette fois-ci. Préférant faire en sorte de capturer chaque moment que peut lui offrir ce Samedi matin, chose si rare en soi. Il fait abstraction des personnes qui tentent une parole ou une salutation sur son passage, focalisé sur un seul et unique objectif : le Richmond Park. Ce dernier étant un écrin de verdure où il aurait tout le loisir d’exprimer son art sans être dérangé. Arrivé devant l’immense grille en fer forgée, il la repousse d’un geste léger de la main, et s’enfonce le plus loin possible, empruntant le sentier terreux.
Comme il se l’est silencieusement persuadé, il n’y a pas grande monde en cette heure et là où il se trouve, il ne peut souffrir d’aucun trouble quant à sa pratique musicale. L’étui de feutre noir, se dépose avec un bruissement délicat sur l’herbe verte fraichement taillée et comme chez lui, il en découvre l’intérieur. S’accroupissant devant pareille beauté, il effleure le bois savamment travaillé ainsi que l’archet. Une main, délivre le Stradivarius de son écrin incarnat tandis que l’autre s’empare de l’archet, dont il fait quelques mouvements entre ses doigts fins et agiles. Tout naturellement, l’instrument vient se caler entre son épaule droite et son menton, et l’archet prend place dans sa main gauche et sur les cordes magnifiques. Ses doigts jouent sur ces dernières pour s’échauffer avant qu’il ne débute une mélodie. Si, la mère de Perseus Flint lui a appris les rudiments du piano, c’est en autodidacte convaincu qu’il apprend le violon. Au fur et à mesure que ses doigts malmènent les cordes et que l’archet entame son travail, une harmonie s’élève de son instrument.
Les yeux clos, il ne fait plus attention à ce qui peut l’entourer, captivé essentiellement par la musique que lui et son instrument peuvent produire à l’unisson. Il ne ressent pas cette présence occupée à le contempler pendant qu’il joue, appliqué.
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Sujet: Re: Devil's Trill Sonata | Sashet Ven 13 Nov 2020 - 15:31
Le ciel était bleu, peut être trop bleu pour ce deuxième matin du mois de novembre passé à Londres. Cela faisait bel et bien deux jours que son professeur l'avait accompagné sur les terres froides et arides de l'Angleterre, somme toute une éternité. L'Ouganda et ses camarades lui paraissaient moi loin et ce langage auquel elle n'était pas habitué devenait de plus en plus compréhensible. Titulaire d'une chambre au Chaudron Baveur, quelques jours lui avaient été accordés avant sa rentrée définitive à Poudlard le lendemain après-midi. L'appréhension était grande, mais supportable. Elle préférait penser à ce ciel immense, le même que sur le continent chaud et pourtant si différent, plus sombre, mais moins terne que la chambre qui lui avait été attribuée. Une chambre poussiéreuse au lit peu confortable pour celle qui avait toujours été habituée, et ce même au pensionnat, à une literie d'exception.
Assise sur le rebord de la fenêtre dans un pull trop large pour être le sien, ses envies de liberté commençaient à naitre de l'étouffement provoqué par la pièce. Les gens marchaient vite dans les rues, trop vite pour un samedi matin. Ils paraissaient tous si pressés d'atteindre un quelconque objectif. La jeune fille n'avait qu'une envie : celle de sortir dehors et de trouver un coin tranquille. Aussitôt dit, aussitôt fait, elle jeta son pull dans un coin de la pièce pour enfiler une tenue des plus monotones, de laquelle ne ressortaient que sa belle blouse blanche cachée sous un long manteau et un pantalon noir. Une véritable londonienne pressée. Bottines aux pieds, elle ne laissa qu'une vulgaire note signant son heure de retour à l'intention de son Professeur qui ne la chercherait probablement pas avant plusieurs heures.
Son étui de velours rouge à la main, le froid présent dans les rues londoniennes lui lynchait la peau. Laissant ses pas la guider, elle se contentait d'observer. L'homme un journal à la main, l'air épuisé rentrant très certainement d'une longue nuit de travail, les deux tourtereaux se tenant la main à la terrasse d'un café. Le monde ne cessait de tourner et de changer, les gens allaient et venaient. Pourtant elle n'était pas seule, il lui suffisait de regarder le ciel pour s'évader, tout était possible lorsque l'on avait la tête dans les nuages ou le regard rivé vers les étoiles. Il n'y avait plus qu'à tendre la main pour se retrouver dans un lieu où elle se sentait chez elle, toujours. Et si celui-ci la guidait souvent, ce jour-là, arrivée dans un parc, c'était à ses oreilles que la jeune femme se laissa aller. Ses oreilles qui la guidaient vers un son qu'elle connaissait, une maitrise peut être même trop parfaite, trop fidèle à l'originale.
Les volutes sonores s'emparaient de ses oreilles l'avait mené dans un coin perdu, presque un petit paradis perdu, occupé par une personne unique. Un homme qu'elle pouvait sans peine qualifier de passionné. Elle sentait quelque chose dans cette musique pleine de retenue. La classique au sommet du classique pour un violon reconnaissable à des lieues de là. Les yeux pleins d'étoiles, la jeune fille était heureuse de sa découverte : un violoniste matinal en plein Londres. Un violoniste doué en plus de cela. Une chose inattendue au possible. Assise sur un banc à quelques mètres de l'artiste, son propre étui dans la main, elle se contentait d'observer chacun des faits et gestes de celui-ci. Ce ne fut que lorsque le son s'arrêta que ses mains se mirent à claquer dans les airs, tentant tant bien que mal de garder son étui dans les mains. « C'est un Lac des Cygnes très bien exécuté. » L'accent exotique à couper des briques de la jeune fille résonnait dans le grand espace vert.
Dernière édition par Sashet Kazareh le Lun 16 Nov 2020 - 18:28, édité 1 fois
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Sujet: Re: Devil's Trill Sonata | Sashet Dim 15 Nov 2020 - 18:36
Le jeune frère Yaxley, joue, sans ne se poser nulle autre question. Il fait abstraction de tout ce qui l’entoure, quitte à ne pas ressentir une présence qui pourtant est bien là. A le regarder, alors que lui, possède toujours son regard olivâtre scellé. Dans un souci de perfection, il continue de se laisser aller à jouer cette musique qu’il connait par cœur. Tant ses doigts et l’archet virevoltent avec aisance et maîtrise sur l’instrument au son plus que mirifique. Un léger sourire apparaît sur ses traits, quand il prend conscience qu’il l’a retrouvé. Lui, le seul et unique. Différent du piano par bien des aspects, car le violon est un instrument merveilleux d’introspection. De mise en exergue des sensations et des sentiments. De ces mêmes sentiments, que Corban Yaxley occulte à la face du monde. Ne parlant généralement qu’avec le regard ou seulement avec quelques mots assortis d’une voix douce et d’un venin conséquent.
Les dernières notes s’égrènent alors qu’il relâche doucement son Stradivarius, ayant encore son regard clos. Un léger soupir se soustraie au sourire, car il est réellement fier d’avoir retrouvé cette sensation que le dévore quand il joue. Quand il fait résonner cet art qu’il affectionne tout particulièrement. Or, lorsqu’il met un terme à sa sonate, il comprend qu’il n’est définitivement plus seul et qu’il y a eu un public durant son concert plus que privé. Non loin de lui, à quelques mètres sur un banc, se trouve une jeune femme. Qui l’acclame en lui offrant une salve d’applaudissements. Ce n’est qu’après un petit temps à l’observer, qu’il se rend compte qu’elle aussi, porte un étui avec elle. Silencieux, il la contemple de ses iris olivâtres avant de lui adresser un pâle sourire, car tout comme lui, il est en face d’une musicienne. D’une artiste. Qui voit le monde autrement et qui l’appréhende comme tel. Non pas avec une seule lecture mais avec plusieurs. Et ça, ça a le mérite de plaire au jeune frère Yaxley.
Il s’approche doucement, son sourire délicat ne s’étant pas retiré de ses labiales et vient prendre place à côté de la jeune femme, ayant rangé au préalable son instrument dans son linceul de tissu rougeâtre et de feutre noir. D’un mouvement de tête, il désigne la jeune femme et son instrument qui se trouve encore scellé dans son boitier de couleur rouge. Et, il a bien remarqué l’étrange accent de la jeune femme au teint hâlé, ce qui traduit des origines pour le moins étrangères et exotiques.
- Merci, Mademoiselle. Pour ce compliment. Dit-il d’une voix douce, lui faisant face sur le banc. Aurais-je l’honneur d’entendre un son émanant de cet instrument ? La questionne-t-il, tout en désignant l’étui avec son index.
Il veut savoir d’où provient cet accent si chantant que produit la jeune femme à la peau couleur d’ambre. Et aux cheveux et regard couleur d’ébène. Bien que, Corban Yaxley soit cantonné à son rôle de petit frère propre sur lui et adepte de ces préceptes séculaires lui ayant été inculqués depuis sa naissance, il n’en reste pas moins curieux. De cette curiosité, poussée par l’attrait que peut avoir l’art ou plus spécialement la musique. Mais, il préfère à ce qu’elle joue et constate qu’elle aussi, est soumise à cette appréciation somme toute artistique. C’est tout ce qu’il souhaite et au fil de leur échange « musical », il se plaira à la rejoindre. Si elle l’invite à le faire. Seulement à cette seule et unique condition.
- Je vous écoute. Ce n’est pas un ordre qui s’échappe d’entre ses lèvres, c’est plus un conseil, une curiosité prise sur l’instant. Si vous souhaitez partager votre art, bien entendu.
Il a bien fait de venir dans ce parc, ce Samedi matin. Même s’il s’est pensé seul. Du moins, jusqu’à maintenant.
Le regard brun fixait chacun des mouvements du violoniste rangeant son étui. Si les yeux étaient le reflet de l'âme, la musique, elle, était le passeport des sentiments et des émotions en tout genre. Elle permettait de faire tout un tas d'émotions si fines et pleines de couleurs. L'égyptienne se plaisait à croire que les sons étaient la pluie des arc-en-ciel appliquée à l'espèce humaine. Un doux songe duquel elle ne voulait s'extirper. Toute la musique n'est au final qu'amour, qu'il soit naissant, stable, passionnée, brisé : toute musique n'est qu'amour. Il suffit simplement de garder les yeux ouverts... et comment ne pas remarquer les yeux olives de celui qui s'approchait près d'elle ? Plus il avançait, plus elle remarquait qu'il était beaucoup plus âgé qu'elle, il devait une petite vingtaine, guère plus. Si elle se contentait de juger par son âge, la jeune fille au teint halé ne pouvait que penser que cela ne faisait pas si longtemps que le musicien maitrisait le poète de bois.
« C'est moi qui vous remercie pour ce doux matinée. » Si l'accent quelque peu voyant de celle-ci se ressentait plus que de raison, il n'était pas le seul et sa maitrise partielle de la langue de Shakespeare ne faisait que l'accentuer. « Je serais enchantée de vous le faire entendre. » fit-elle, sourire rêveur sur le visage, déjà perdue dans le choix de la chanson qu'elle lui ferait écouter : devait-elle le perdre dans la Sonate n°9 ? Ou devait elle le perdre dans la musique moldue, elle n'allait quand même pas lui jouer de la musique sorcière sans pouvoir justifier son choix ? Et il était fait. Avec douceur, elle ouvrir l'étui, dévoilant Mirage, un nom donné à ce délicat poète de bois blanc après la découverte de quelques lettres partagées entre son ainée et un certain Cowboy. Elle aimait ce surnom aussi doux et léger que le son provenant de son instrument.
Au milieu de la place isolée, là où l'anglais se trouvait quelques secondes plus tôt, elle plaçait la mentonnière sur son épaule droite. Son archet dans la main gauche, des nuages de sons délicats s'envolèrent dès qu'il eut rencontré les cordes. La douce mélodie d'Elvis Presley résonnait dans les lieux, lui donnant l'impression de flotter sur un nuage, entièrement dédiée à sa musique : elle avait déjà oublié les yeux olivâtres qu'elle avait rencontrés. Les yeux fermés, elle se laissa aller à l'amour, encore une fois.
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Sujet: Re: Devil's Trill Sonata | Sashet Mar 17 Nov 2020 - 11:23
Délicate rencontre que celle des sens et des sentiments. C’est du moins ce que ressent et constate le jeune descendant des Yaxley quand il fait jouer ses doigts sur les cordes de son instrument, accompagné de son archet. Ce dernier étant une partie du vecteur qui tend à produire une mélopée teintée d’émotion et de sensibilité. Il a déjà cette chance avec le piano, ce dernier étant appris dès son plus jeune âge, grâce aux cours appliqués de Madame Flint et de son enseignement rigoureux et parfait. C’est en tout cas, à cause d’elle et de sa rudesse musicale qu’il s’est essayé à l’apprentissage –seul-, du violon. Ce dernier étant un poète différent de celui orné de touches noires et blanches. Corban perçoit bien plus d’émois avec son Stradivarius qu’avec son violon. Alors, il s’emploie avec plus de flegme à le faire résonner à la face du monde.
Se pensant seul, il ne l’a pas été bien longuement, rejoint par une délicate Euterpe, une Muse attribuée pour la musique. La jeune femme a l’air d’être sortie d’une ancienne civilisation perdue avec son teint caramel et sa chevelure d’un noir pur et obsédant. S’étant mis non loin d’elle, le jeune frère d’Addison Yaxley, prétend et souhaite même qu’elle joue de ce qui se trouve occulté dans l’étui de feutre rouge. Appliqué et curieux, le jeune homme blond, sourit en entendant le petit accent se trouvant dans les quelques mots qu’elle prononce de sa voix chaude. Le doux matinée, le fait allègrement sourire, car il trouve cela vraiment « mignon ». Elle dénote totalement dans ce paysage typiquement britannique avec sa voix suave teintée de sonorités orientales. Et elle sort encore plus de l’ordinaire, lorsqu’elle délivre le violon qui a été emprisonné dans son linceul rougeâtre, jusque-là.
Les iris olivâtres sont teintés d’une certaine surprise tandis qu’ils fixent l’instrument paré d’une nuance virginale. Entièrement blanc, Corban n’en a jamais aperçu d’une telle sorte. Dans ce Samedi matin du mois de Novembre, l’instrument parait assorti d’une lumière propre et nouvelle. Là, il est entièrement subjugué et encore plus lorsqu’elle s’en saisit et se soustraie à ce qu’il vient de réaliser quelques instants auparavant. Drapée dans un état de grâce, la demoiselle semble suspendue et le jeune frère Yaxley capte avec attention tous les gestes qu’elle lui offre. Le menton qui accueille le poète de bois, l’archet qui se positionne dans la main gauche –tout comme lui-, et surtout ce regard qui se ferme. Celui qui fait comprendre que la symbiose entre le musicien et son violon va s’opérer. Qu’ils ne vont faire qu’un, l’espace d’un instant. Celui du temps que va durer ce sonate, qu’elle va interpréter. Pour lui, parce qu’il le lui a demandé.
Face à la scène qui se déroule sous son regard olivâtre de spectateur convaincu et avéré, il analyse chaque geste qu’elle peut faire, avant de clore son regard et de se laisser emporter par cette mélodie. Qu’il ne connait pas. Mais qui est jouée somme toute à la perfection. Quelque chose qui ne sonne pas comme du classique mais qui a l’air bien plus actuel. Plus novateur. Les notes s’égrènent sans heurts, sans fausseté. Mais avec une légèreté perceptible car la jeune femme semble à l’aise dans ce domaine. Domaine que Corban Yaxley ne connait pas vraiment, car habitué au classicisme du violon.
Lorsqu'elle était en symbiose avec son instrument, parce que lui et elle ne faisait qu'un, plus rien n'avait d'importance. Qu'il s'agisse de la langue, du pays, des différences culturelles, plus rien, et tout ça pour une seule et unique raison : la musique était universelle, même si on ne la connait pas. Sashet était déconnectée de cet univers et de ses aléas. Catastrophes naturelles ou invasion, plus rien n'avait d'emprise sur la jeune femme exotique qui se trouvait au milieu de ce square abandonné. Ou presque. Il restait ce jeune homme, avec qui elle partageait ce mouvement familier de l'archet. Elle ne jouait pas pour lui, elle ne jouait d'ailleurs pour personne si ce n'était pour elle, mais bel et bien avec lui.
L'Egyptienne avait fait le choix d'une musique purement anglaise, la question n'était pas de parler de Sorciers ou de Sans-Pouvoirs. Mais bel et bien d'artiste, peu lui importait de faire face à l'un ou à l'autre, elle le saurait bien vite de toute manière. Si même elle, du fin fond de l'Ouganda connaissait Elvis Presley, un Sans-Pouvoirs ne pouvait pas passer à côté.
Sa partition jouée, elle garda les yeux fermés quelques instants, c'était son dernier jour à Londres. Poudlard lui tendait les bras… Mais la musicienne s'était attachée aux divers petits coins de paradis musicaux qu'elle avait trouvé ces derniers jours. Un souris naquit sur ses lèvres tandis qu'elle rejoignait le musicien et son compagnon le poète brun sur le banc. Elles resta quelques secondes assise, écoutant les bruits de la nature lui faisant face avant de prendre la parole. « Depuis quand vous jouez ? » Non pas qu'il jouait mal ou qu'elle voulait établir un quelconque concours, mais elle sentait une certaine rigidité dans sa musique, une rigidité signifiant beaucoup. « Si ce n'être pas impoli ? Veuillez excuser mon anglais, il n'est pas exceptionnel. » Il fallait dire, qu'elle avait choisi d'étudier le mandarin, alors bon… Elle regrettait légèrement.
Emporté par la musique, il en apprécie chaque geste. Que pourtant, il ne voit pas. Les prunelles olivâtres s’étant closes pour se satisfaire de chaque note jouée à la perfection. Même, s’il ne connait pas cette mélodie qui s’échappe du magnifique poète de bois blanc qu’elle peut posséder et dont il n’en a jamais vu l’aspect jusqu’à présent. Corban Yaxley peut ressentir cette symbiose qu’elle possède, elle-même, avec son instrument parce qu’il a la même. Et, qu’il ne compte jamais briser. Car, l’émotion qui peut en découler est telle, qu’elle en vient à le submerger. Alors, il se permet de regarder plus précisément les faits et gestes, de la jeune femme à la peau couleur de caramel chaud.
Dans cette ode pourtant magnifique et empreinte d’une nouveauté qu’il a à cœur de connaître, il ressent néanmoins une forme de tristesse qu’il ne peut pourtant expliquer. Comme si, elle peut s’évaporer, du jour au lendemain et que cette rencontre n’a été qu’éphémère en fin de compte. Il y a une sorte de peine grandissante, surtout quand elle relâche le dernier son et ce que dernier s’évapore dans l’air ambiant. Gardant son regard fermé, elle lui offre ce spectacle d’affliction conséquent, dont il ne peut se détourner. Néanmoins, lorsqu’elle se permet de le rejoindre, elle affiche un sourire, qu’il juge satisfait, vu ce qu’elle a interprété. Et, il lui en octroie un en retour. Un sincère, sans faux-semblants. Un sourire de connivence pour deux amoureux de musique classique rencontré au détour d’un parc, un Samedi. Et dont la rencontre n’a été qu’une réelle surprise, en définitive.
L’observant à la dérobée, le jeune descendant des Yaxley l’imagine comme une Muse éthérée. Comme dans un tableau, où en plus de jouer savamment du violon comme elle vient de le faire, elle se permet de danser pour charmer les hommes. Des kyrielles de bracelets en argent se mettant à tinter autour de ses poignets et de ses chevilles, telle une mélopée enchanteresse. Le jeune frère d’Addison Yaxley est coupé dans son imagination quand elle lui pose une question, diablement intéressante. Elle veut, savoir combien de temps, il s’emploie à jouer avec Lipinski. Les iris olivâtres captent l’attention de ceux de son interlocutrice avant d’avoir un léger sourire.
- A vrai dire, j’ai appris seul. Mais, ça ne fait pas longtemps. Avant de marquer une pause et de l’interroger à son tour, par curiosité. Constatant qu’elle est bien plus libre dans son interprétation de la musique. Et vous ?
La suite, le jeune blond trouve son interlocutrice des plus attendrissantes. Son accent, le fait agréablement sourire, et la petite faute d’anglais est réellement charmante. Mais, il ne lui en tient nullement rigueur. Plus attendri qu’apte à émettre un jugement désobligeant, par ailleurs. En d’autres temps et d’autres lieux, il ne se serait pas privé d’intervenir avec un regard olivâtre des plus froids et un visage figé par cette erreur malvenue. Or, il ont un lien, désormais. Et, il ne veut pas le briser.
- Ce n’est pas impoli. Pas du tout. Il sourit, sincèrement. Et, vous êtes tout excusée. Ne vous en faites pas pour ça.
Avant de marquer une légère pause et de demander, doucement. D’une voix posée :
- D’où venez-vous ? Si cela n’est pas trop impoli de vous le demander.
Un petit sourire. Alors qu’il se met plus à l’aise sur le banc, afin de continuer à converser. Autrement que par la musique.
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Sujet: Re: Devil's Trill Sonata | Sashet Sam 9 Jan 2021 - 23:08
La lumière dévalait le long des feuilles du grand arbre les couvrant du soleil, renforçant cette fraîcheur réelle qui différait de celui des forêt tropicales qu'elle avait connue en Afrique. Elle était passionnée par tout ces changements, autant que par ce violoniste, illustre inconnu. La technique n'était pas encore au rendez-vous, elle se doutait d'un apprentissage tardif qui fut confirmé par la suite. « Je pense une dix d'années. Plus ou moins. » fit la jeune fille. Le violon avait miraculeusement fait irruption dans sa vie lorsqu'elle avait cinq ans, cela faisait donc bel et bien une dizaine d'années et plus exactement douze ans que le violon avait volé son coeur. Elle se demandait s'il avait volé le sien aussi. Si ce magnifique instrument avait capturé ses pensées dès le premier son, dès le premier regard. Tout ce qu'elle savait pourtant, c'était que ce magnifique endroit les avaient liés, grâce à la magie de cette musique, deux styles très différents s'étaient aujourd'hui rejoint. Elle avait hâte de savoir où tout cela pourrait bien donner. L'égyptienne se mis en tailleur sur le banc, plus libre, plus à l'aise, elle était reconnaissante de la compréhension vis à vis de son anglais approximatif et regrettait de jour en jour le choix du mandarin au lieu de la langue de Shakespeare sur les bancs de l'école. Même Mâat parlait mieux langue, échec cuisant. « Ce n'est pas impoli, non plus. Je viens d'Egypte, d'Alexandrie. Je suis arrivée il y a trois jours. » sourit-elle à son compagnon du jour. Il était peut-être temps d'élargir ses horizons.
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Sujet: Re: Devil's Trill Sonata | Sashet Jeu 28 Jan 2021 - 10:40
Cela fait donc une dizaine d’années, qu’elle joue de ce poète de bois blanc ? Quel âge a-t-elle au juste, pour se prétendre une telle virtuose avec cet instrument indomptable et si dur à contenter ? Corban Yaxley, a estimé qu’elle est de toutes les façons, plus jeune que lui de quelques années. Peut-être cinq ou six années, tout au plus. Mais, la maîtrise du violon à la teinte virginale, fait réellement plaisir à l’oreille. Elle a su en jouer une merveilleuse mélopée, attendrissant le petit frère d’Addison Yaxley. Sentant ce « lien » somme toute étrange, que l’on peut attribuer à ce magnifique outil musical. Le jeune blond, ne peut décemment point partager cet état de fait, avec des membres illustres de sa lignée. Même son grand-frère, n’est pas au courant. Il se peut qu’il l’apprenne à Perseus Flint, ce dernier étant un mécène assez intéressant dans le monde de l’Art.
Dix années. Plus ou moins. L’ancien Serpentard sourit largement et se délecte de cette information, tout en posant son regard olivâtre sur l’instrument à la teinte singulière et peu commune. Se rappelant, quand, il a pu prétendre à faire résonner un son en usant de son archet, sur les cordes. Cela doit remonter, à moins de dix ans, il en est certain. Car, accaparé à maîtriser l’excellence au piano avec la mère de l’auteur à succès.
- Dix années, plus ou moins, comme vous l’avouez ? La questionne-t-il avec une interrogation somme toute rhétorique. Quelle maîtrise du geste et du bouleversement de l’académisme. Il sourit, attendri. Je vous en prie, apprenez-moi à être un peu moins dans le classique mais à être un peu comme vous. Plus dans la liberté.
C’est une supplique, lâchée du bout des lèvres, avec sa voix douce et quelque peu traînante. Se mettant alors face à elle, dans la même position. En tailleur, contrastant avec son allure guindée ordinaire. Décidément, cette rencontre possède son lot de surprises. Aussi bonnes, soient-elles. Haussant un sourcil, il comprend alors qu’elle est nouvellement arrivée d’un pays lointain. Ce dernier recélant des mystères quant à ses immenses pyramides et à ses pharaons, enterrés dans ces immenses tombeaux.
- D’Égypte ? Je n’y suis jamais allé, mais la perspective de voir ce pays riche en mythologie me semble tout indiqué. Commence-t-il en souriant. Si vous me parlez de votre pays, je veux bien devenir un professeur, en ce qui concerne notre langage. Si, vous me le permettez. A-t-il proposé, tout en ne sachant toujours pas son identité.
Peu lui importe en cet instant. La musique a fait en sorte d’être un meilleur moyen de faire connaissance. Quitte à rester, un moment à converser à deux, sur ce banc.
- Si vous venez d’Égypte, ne deviez-vous pas être dans l’école qui accueille les sorciers de ces pays voisins ? Le Sang-Pur est parti simplement du principe que sa jeune interlocutrice est une sorcière, il ne peut en être autrement. Pourquoi, Poudlard ? Par Paracelse, excusez-mon impertinence. Je suis impardonnable.
Le problème se pose, si la charmante égyptienne n’est pas comme lui, une sorcière. Au pire, il se permettra de l’oublietter. Ni vu. Ni connu.
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Sujet: Re: Devil's Trill Sonata | Sashet Dim 21 Mar 2021 - 0:42
« La liberté ? » Qu'il était drôle, dit ainsi, de parler de la liberté. Si le poète de bois était libre, elle, elle ne l'était pas réellement, une jeune femme en cavale c'était ce qu'elle était. Ses parents la ferait certainement rentrer d'ici quelques années, elle ne pouvait pas croire en une telle forme de bonté de leur part. Alors que ce violon, lui, aspirait à vivre comme les oiseaux sillonnant le ciel bleu azur, par delà les frontières. C'était ainsi, qu'elle voyait la musique. « Il vous suffit simplement de rêver et que ce soit du classique ou chose autre, vous y arriverez certainement ! » Rêver. Cela en était assurément la clé. Il suffisait de rêver et d'aimer cet instrument de tout son coeur pour faire s'envoler haut les notes. Son rêve, à elle, et bien... il resterait secret. Et puis il y eu l'Egypte, sa Terre, qu'elle n'avait pas vu depuis trop longtemps à présent. « Vous devriez aller un jou. Vous adoreriez, je suis sûre de ça. Mais je ne peux point vous en parlez pour l'instant. » s'excusa-t-elle en voyant l'heure sur sa montre. Addison allait la tuer, elle était très en retard pour le diner. Et puis vînt la question qui fachait. « J'étais à Uagadou avant, quelques migrations familiales m'ont guidées jusqu'à ce pays, c'est si différent » lacha-t-elle avant de s'arrêter d'une traite. Que venait-il de dire ? Poudlard ? « Ainsi donc, tu es également un sorcier ? ».
La Liberté. Celle de l’esprit, Corban Yaxley ne la possède pas réellement. Engoncé dans un académisme propre aux sorciers et sorcières dignes de son rang. Évoluant dans un cercle très restreint de Sang-Pur, il ne peut prétendre à s’évader. A ce que son âme vogue. A ce qu’elle se positionne ailleurs. A ce qu’il en vienne à divaguer. Ce seul état, le jeune frère d’Addison Yaxley le trouve dans la musique. Une délicieuse échappatoire. Où là, se traduit la Liberté. Dans son sens, le plus strict et le plus commun. Celui-là même, qui lui manque cruellement. Alors, que cela reste une évidence. Avec cette jeune femme qui porte en elle, cette passion commune liée aux poètes de bois, l’ancien Serpentard se trouve à sa place. Elle le comprend. Elle sait. Et, elle ne juge pas cette passion comme une hérésie. Et pour cela, le Sang-Pur, lui en est reconnaissant. Doublement.
- Je ne vous promets rien, mais je peux essayer. Bien que laisser mon esprit distiller ses propres notes, me semble impossible. Vous, vous me paraissez être un esprit libre, justement. Un oiseau qui n’a nulle contrainte. Pas même celle, de se poser quelque part et de se reposer. Un léger sourire, pour le jeune blond platine qui n’est jamais très loquace. Sauf, quand il s’agit de musique. Je peux, peut-être rêver d’une mélodie prochaine. Que nous partagerions. Tous les deux. L’envie de revoir cette inconnue commence à s’insinuer dans son esprit.
Parce que la musique vient à lier les « gens ». Du moins ceux ou celles, qui tentent de la comprendre. Et avec cette jeune demoiselle à la peau de caramel, il en ressent le besoin.
Cette même jeune femme, qui vient d’une contrée lointaine. Sublimée par son histoire et ses anciennes croyances. Les anciens dieux, qui ont façonné l’Histoire, ainsi que ces rois qui ont régné. Tels des descendants divins. Là, Corban Yaxley souhaite s’y rendre un jour. Peut-être avec son grand frère, pour renouer des liens qui se sont étiolés avec le temps. Alors que l’Héritier des Yaxley est un modèle pour le jeune frère.
- Je vous crois sur parole. J’en suis certain. Commence-t-il avec un sourire, avant d’hausser un sourcil pour le moins interrogateur. Sa vis-à-vis est une bien curieuse cachotière. Car, elle ne veut pas s’exprimer sur la suite. Ne connaissant pas même son prénom. Ne pas m’en parler, pour l’instant ? Il y a autant de secrets sur votre civilisation ? Décidément, je suis de plus en plus curieux. Murmure, le jeune blond platine avec une extrême sincérité.
Les iris olivâtres contemplent la jeune femme, avant que celle-ci ne daigne lui répondre. Lui avouant avoir été dans l’autre école de sorcellerie, celle liée aux gens de son pays, visiblement. Avec un petit sourire attendri, l’ancien Serpentard comprend parfaitement ce dépaysement qui a dû survenir chez l’Égyptienne quand elle a foulé pour la première fois, le sol londonien. Et, d’avoir sous ses yeux sombres, cette cruelle différence.
- Vous devez être clairement dépaysée, face à Londres et tout ce qu’elle peut projeter, sous votre regard nouveau. Une pause. Exactement. Je suis un sorcier et un ancien Serpentard.