COTÉ DU BIEN On n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait.
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Sujet: Smile like you mean it ▬ PV Melody Ven 13 Nov 2020 - 23:34
ft. Melody Fawkes - novembre 1978
Save some face you've only got one
Natanaël avait sincèrement espéré ne plus jamais avoir à mettre les pieds au Ministère de la Magie. Sa dernière visite avait été pour l'enregistrement de sa baguette, et si tout s'était bien passé, devoir aligner autant de mensonges à la minute l'avait fait flirter dangereusement avec ses anciens penchants. Et comme il n'avait pas eu de nouvelles du gouvernement par la suite, il s'était convaincu qu'il n'aurait jamais affaire à eux. Sauf que dans ce bel optimisme, il avait omis de considérer qu'en tant que professeur, c'était le Ministère qui fournissait sa paie. En vérité, il ne l'avait pas réellement oublié - il s'était contenté de ranger ça dans un coin de sa tête, celui où il mettait toutes les vérités gênantes auxquelles il préférait ne pas songer. Comme sa mystérieuse maladie, ou le fait que son passé le rattraperait un jour ou l'autre. Recevoir un courrier inquisiteur du Ministère avait donc fait l'effet d'une douche froide. Lui qui pensait avoir fourni bien assez de justificatifs lors de son retour dans le monde sorcier avait été amèrement déçu. Voilà qu'on se proposait d'aller fouiller dans son passé - sans aucune doute pour en déterrer toutes les horreurs qu'il y avait soigneusement enfouies.
Il était donc de bien mauvais poil quand il se matérialisa dans une des nombreuses cheminées alignées dans le hall du Ministère. La mâchoire crispée, il s'extirpa de l'âtre. Âtre nettement trop petit pour lui, soit dit en passant - c'était incroyable ce que les britanniques étaient petits. Il se redressa et, tout en époussetant les quelques cendres qui restaient dans ses cheveux, observa l'agitation qui habitait le cœur de la vie magique anglaise. Il en détestait chaque parcelle. Tout lui semblait menaçant ; chaque visage semblait vouloir creuser dans les secrets qu'il avait méthodiquement construit autour de lui. Mais il ne laissa rien paraître de son angoisse. Il avait passé la dernière semaine à rassembler différents justificatifs, à contacter les moldus qui l'avaient payé ou hébergé au cours des dernières années. Et quand une pièce de son mensonge, un élément ce passé fictif qu'il s'était établi, ne trouvait pas d'écho réel ou tangible, alors il en créait un de toutes pièces. Il avait usé de sorts qu'il pensait oubliés, d'artifices qui n'auraient jamais dû lui servir de nouveau.
Mais il était prêt. C'était du moins ce dont il essayait de se persuader quand il se présenta à l'accueil du Magenmagot, pour l'entretien qu'il devait avoir avec la juriste à l'origine de cette fameuse lettre. Dans une sacoche qu'il portait en bandoulière, plusieurs papiers et parchemins soigneusement roulés pourraient attester de sa bonne foi. Ou plutôt, de la solidité de ses mensonges. La secrétaire le dirigea vers un bureau un peu plus haut dans le couloir, dans lequel il s'engouffra après s'être signalé d'un léger toquement à la porte. Il fut quelque peu surpris de se retrouver face à une jeune femme frêle, aussi blonde que l'était Neolina. Mais n'en laissa rien paraître. - Natanaël Johansson, se présenta-t-il sommairement. J'ai amené plusieurs justificatifs, comme vous le demandiez. Quelles sont vos questions, exactement ? Son ton était froid et impersonnel, retranché qu'il était derrière ses murailles de glace. Maintenir son passé hors des radars, tout en évitant de sombrer dans ses anciens penchants violents et manipulateurs, allait nécessiter toute sa concentration.
Melody Fawkes
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Sujet: Re: Smile like you mean it ▬ PV Melody Ven 20 Nov 2020 - 15:37
Melody Fawkes était arrivée tôt ce matin-là au travail. Depuis qu’elle avait reçu un courrier de son ex-petit ami disparu, dans lequel il tentait d’expliquer son départ, elle allait mieux. En tout cas elle faisait tout pour. Elle buvait beaucoup moins, avait plus le sourire et s’investissait de nouveau dans sa vie, la prenant en main. La disparition inexpliquée de sa sœur aurait pu le mettre de nouveau au fond du gouffre mais, au contraire, cela l’avait aidé. Pour elle, pour Raven, elle avait décidé d’être forte, de tenir tête à la vie et d’être assez en forme pour chercher son aînée coûte que coûte, et pour cela il lui avait bien fallut reprendre pied. Évidemment, l’auror avait laissé un grand vide derrière elle, mais surtout des centaines de questions sans réponse. Pourquoi avait-elle disparu ? Était-elle partie, ou l’avait-t-on kidnappée ? Avait-elle été assassinée ? Où pouvait-elle être ? Depuis la mort de leurs parents puis celle de leur grand-mère, une femme terrible, Raven était la seule famille de Melody, la dernière personne avec laquelle elle partageait des souvenirs et son sang. Malgré les désaccords et les disputes, les deux sœurs été récemment parvenues à se rapprocher de nouveau, à se retrouver… La blondinette avait retrouvé l’espoir de lier une vraie relation avec son aînée, et puis elle s’était tout simplement envolée… Depuis, les idées noires se bousculaient de nouveau dans la tête de la juriste qui, cette fois-ci, comptait bien ne pas y céder. Les soirées pendant lesquelles elle buvait pour oublier étaient derrière elle, Melody restait debout et forte. Ce nouvel état d’esprit s’était bien fait sentir dans son travail : elle était de nouveau très impliquée et déterminée, même si on lui avait donné des tâches peu intéressantes afin de la mettre au placard depuis le procès du jeune Graves. Elle se montrait efficace et méticuleuse, bien décidée à reprendre sa place. C’était donc tout naturellement que la jeune femme s’était mise très sérieusement au dossier compliqué, mais très chronophage, qu’on lui avait demandé : la vérification des pièces administratives des dossiers des employés du Ministère. Cette tâche faisait suite au nombre grandissant d’enquêtes menées sur des employés qui seraient à la solde de Lord Voldemort. Résultat elle devait éplucher des centaines de dossiers… Ce n’était clairement pas quelque chose qu’elle aimait faire, c’était même aux antipodes de ce pour quoi elle était devenue juriste au Magenmagot, mais elle savait qu’elle avait mérité cette mission et qu’en faisant ses preuves là-dessus elle pourrait retrouver son poste. Elle s’acquittait donc chaque jour de son travail et le tout avec le sourire, puisqu’elle l’avait retrouvé ! Melody avait envoyé énormément de courrier par hiboux pour demander des pièces justificatives manquantes ou des explications sur certaines périodes de la vie de employés, et elle avait déjà fixé quelques rendez-vous pour voir tout cela de vive-voix, mais ce jour-là elle n’en attendait aucun. Cela expliquait donc son regard plein de surprise quand, suite à un bruit de quelqu’un qui toque à la porte, elle vit débarquer un homme dans son bureau. Le dénommé Natanël Johansson, dont le nom lui disait quelque chose en effet, se présenta à elle et déclara avoir amener des papiers comme demandés, demandant quelles étaient les questions qu’elle devait lui poser à ce propos. Légèrement décontenancé par cette intrusion non prévue, Melody resta quelques secondes silencieuse avant de se lever et d’afficher un grand sourire lumineux. « Monsieur Johansson, je ne vous attendais pas ! » dit-elle avant de lui indiquer d’une main le fauteuil situé devant son bureau, juste en face d’elle. « Je vous en prie, asseyez-vous pendant que je sors votre dossier ». D’un coup de baguette, elle récupéra le dossier de l’homme dans le tiroir des J et le fit se poser délicatement, ouvert, sur son bureau. Elle fit quelques pas sur sa droite, vers un petit meuble sur lequel était posé de multiples tasse, théières et pots de thé en tout genre avant de demander d’une voix particulièrement douce et bienveillante « Souhaitez-vous une tasse de thé ? C’est une simple entrevue de formalité, nous n’avons pas besoin d’être protocolaires et pour être honnête je ne rate jamais l’heure du thé ». C’était vrai d’ailleurs, même après une soirée à boire et pleurer et alors qu’elle avait une énorme gueule de bois le lendemain, elle pensait toujours à prendre une tasse de thé chaud ! Avec des petits biscuits de sa confection quand elle se sentait capable de cuisiner, évidemment !
Natanaël A. Johansson
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Sujet: Re: Smile like you mean it ▬ PV Melody Dim 13 Déc 2020 - 18:30
ft. Melody Fawkes - novembre 1978
Some things sat by so carelessly
Natanaël haussa un sourcil en comprenant qu'il n'était pas attendu. Sans doute trop anxieux à l'idée de devoir rendre des comptes au Ministère, il n'avait pas envisagé d'envoyer simplement les papiers par hibou. Pour lui, ces formalités se termineraient forcément par un entretien ; il avait donc sauté directement à cette étape. Mais cette visite surprise, si elle n'était pas préméditée, n'en restait pas moins arrangeante pour lui. Car qui disait surprise, disait moins de temps pour préparer des questions gênantes, ou mettre le nez dans des détails bâclés. Il ne risquait donc pas de tourner les talons et de remettre cette interrogatoire au lendemain. Surtout que la sorcière qui lui faisait face avait vite dépassé son étonnement pour l'accueillir dans son bureau - et avec le sourire, s'il vous plaît. Sourire que Natanaël ne prit pas la peine de lui rendre. Il était déjà trop concentré sur l'entretien à venir. Ce fut donc avec des gestes un peu raides qu'il s'installa dans le fauteuil que l'employée du Magenmagot venait de lui désigner. Le bureau n'était pas très grand, mais impeccablement rangé. Comme le sien, d'ailleurs, Natanaël étant incapable de travailler correctement dans le désordre. Mais ce point commun n'était pas de nature à le détendre. Car qui disait personne organisée, disait aussi personne plus susceptible de déterrer d'ennuyantes vérités.
Il n'accueillit donc pas la proposition de thé avec un enthousiasme débordant. Au contraire, une vague expression ennuyée traversa un instant son visage, avant que ce dernier ne reprenne son air impénétrable. Il s'était fait violence pour venir ici, et désirait plus que tout que cet entretien se termine au plus vite. - Je ne suis pas - Il s'interrompit en plein refus. Une petite voix soufflait à son oreille qu'il n'était pas très stratégique de se mettre à dos cette charmante sorcière. Sans quoi ses questions pourraient se faire beaucoup plus intrusives. Et quand bien même il s'était promis de ne plus écouter cette petite voix, il tenait trop à ses secrets. Alors il céda. Même s'il n'était pas venu ici pour prendre le thé, comme il s'apprêtait si bien à le dire. - Hum. Pourquoi pas, merci, acquiesça-t-il du bout des lèvres, et en détournant quelque peu le regard. Il était rouillé à ce jeu. Lui qui, justement, prenait à cœur de toujours dire la vérité à ses étudiants - même si elle était blessante, c'est comme ça qu'on progresse - n'avait plus l'habitude de proférer d'autres mensonges que par omission.
- Je n'ai pas non plus pour habitude de rater l'heure du thé, commenta-t-il quand la tasse fumante fut posée devant lui. Ce qui, pour le coup, était une belle vérité. La traditionnelle pause autour de cette infusion était une des habitudes anglaises qu'il avait le plus vite adoptée. Une manière, sans doute, de remplacer quelques addictions par une autre. Mais s'il avait, aujourd'hui, failli manquer à cette précieuse habitude, c'était parce qu'il avait des préoccupations plus sérieuses. Comme être enfin en règle auprès du Ministère. Après une gorgée de thé, il se mit donc à farfouiller dans son sac, qui était jusque là resté sagement sur ses genoux, protégé par l'étreinte de ses bras. Il en sortit les multiples parchemins qui devaient justifier de son histoire, et les posa sur le bureau pour signifier qu'il était là pour affaires, et pas seulement pour prendre le thé. Il leva son regard glacial, pour aller chercher celui de la juriste, se composant une assurance qu'il était loin de ressentir. Il s'était efforcé, dans toute cette paperasse, de donner de la consistance à son personnage de Natanaël Johansson. A cet homme sans histoire, qui aurait suivi une scolarité classique à Durmstrang, qui aurait choisi de s'intégrer au monde moldu en Scandinavie puis en Angleterre, sans qu'aucun évènement indésirable n'ait jamais chahuté son existence. Il avait fallu falsifier quelques papiers, notamment ceux de son inscription à Durmstrang - qui étaient, naturellement, à son nom de naissance. Il espérait seulement que le Magenmagot n'aurait guère d'intérêt pour sa scolarité.
Melody Fawkes
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Sujet: Re: Smile like you mean it ▬ PV Melody Jeu 21 Jan 2021 - 15:02
Melody remarqua que le jeune homme en face d’elle semblait ennuyé par sa proposition de prendre du thé, mais cette impression fut rapide et elle n’en tint pas rigueur. Même si elle avait du mal à comprendre, elle savait très bien que certaines personnes pouvaient être décontenancées par un accueil si chaleureux de la part d’une juriste avec laquelle ils avaient rendez-vous pour des dossiers plus au moins graves. Melody était une femme courtoise, charmante et particulièrement sympathique, elle était loin de coller à l’image froide que les gens avaient l’habitude d’avoir à l’égard de son poste. Natanël ouvrit la bouche pour commencer visiblement une phrase négative, mais après seulement quelques mots il s’interrompit pour finalement accepter avec un petit merci. La blondinette lui retourna un hochement de tête avec un beau sourire avant de servir donc deux tasses de thé qui, d’un coup de baguette, vinrent se poser face aux deux fauteuils. Elles furent suivies par un petit bol de sucre ainsi qu’une petite cruche de lait. « Vous êtes devenus un vrai anglais visiblement ! » dit-elle avec un petit rire lorsqu’il affirma ne pas rater l’heure du thé non plus. « Je vous laisse vous servir à votre convenance » lui dit-elle avant de s’asseoir, une petite assiette de biscuits à la main. Elle déposa ensuite les pâtisseries entre eux deux et parcourut le dossier du dénommé Natanaël. Elle lut les quelques informations avant de relever le regard vers le brun. La première étape était de vérifiée que l’homme en face d’elle était bien celui concerné par ce dossier. Il ne lui était encore jamais arrivé qu’une personne usurpe l’identité d’une autre face à elle, mais il ne valait mieux pas tenter le diable et faire toutes les vérifications réglementaires. La procédure était bien là pour quelque chose, même si parfois la cadette Fawkes avait du mal à comprendre pourquoi. « Bien, nous allons commencer par quelques vérifications assez simples afin de vérifier que vous êtes bien l’homme du dossier » expliqua-t-elle avec un sourire rassurant avant de porter un biscuit à ses lèvres. La jeune femme en prit une bouchée rapide et, une fois sa bouche terminée, demanda « Pouvez-vous me donner les informations de base : nom, prénom, date et lieu de naissance, noms des parents et école magique fréquentée ? ». Une fois ces éléments évoqués à l’oral par l’intéressé, la juriste hocha la tête. « Avez-vous pris avec vous les justificatifs relatifs à cette période de votre enfance ? Comme votre acte de naissance ou votre diplôme magique du premier cycle ? Je voudrais juste vérifier qu’ils correspondent bien à ce que nous avons dans notre dossier, si vous n’avez pas les originaux avec vous ce n’est pas grave pour ce rendez-vous » expliqua-t-elle. La jeune femme hausa ensuite légèrement les épaules avec un petit air désolé sur le visage. « C’est la procédure, vous me voyez désolée de cette perte de temps » ajouta-t-elle avec beaucoup de sincérité. Combien de personnes sans histoire avaient été stressées par ce genre d’entretiens que menaient le Ministère de la Magie ? Évidemment c’était nécessaire, surtout en ce moment, mais il fallait aussi rassurer les gens sur le fait qu’ils n’étaient pas suspectés de choses affreuses mais simplement victimes du zèle du Gouvernement. « Nous allons ensuite passer à la partie qui nous pose problème dans votre dossier, celle après votre scolarité du premier cycle. Pouvez-vous me dire ce que vous avez fait une fois sorti l’école de sorcellerie ? Vos études à l’université de magie, ou un justificatif de travail peut-être ? » demanda-t-elle les mains posées sur le dossier du beau brun en face d’elle. Elle détestait faire ça, fouiller dans le passé des gens pour déterrer des certificats vieux de parfois plus de trente ans. Mais c’était son travail et c’était parfois utile.
Natanaël A. Johansson
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Sujet: Re: Smile like you mean it ▬ PV Melody Lun 8 Mar 2021 - 18:12
ft. Melody Fawkes - novembre 1978
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Une tasse de thé flotta jusqu'à lui, tandis le sucre et le lait se posaient non loin. Il les ignora royalement, car il prenait son thé noir, merci bien. Les biscuits posés entre eux reçurent le même traitement - il n'était pas si facile à amadouer. Il eut plus de mal à laisser filer la remarque de la juriste, qui affirmait qu'il était devenu un vrai petit anglais. En dehors de sa grande taille, il avait parfois l'impression d'être plus anglais que les londoniens eux-mêmes. Ses efforts pour s'intégrer n'avaient pas été vains. - Je vis à Londres depuis bientôt dix ans, pointa-t-il, glacial. Il ne doutait pas une seule seconde de connaître plus de secrets concernant la capitale britannique que la jeune femme qui lui faisait face. Les sorciers ignoraient tant du monde moldu qui fourmillait juste à côté du leur ... Mais il prit sur lui pour arrêter là ses remarques désagréables. Mieux valait qu'elle soit bien disposée à son égard, et que cette entrevue se termine au plus vite. Car elle ne commençait pas particulièrement bien. En effet, Natanaël n'était pas exactement l'homme du dossier. Merlin, il n'était même pas né sous ce patronyme. Une petite pointe de nervosité crispa ses doigts, qu'il relâcha bien vite. Il avait connu des situations bien plus stressantes. Il manquait juste d'entraînement face à l'adversité. Mais ses anciens réflexes reviendraient assez vite. Sans doute.
- Natanaël Andreas Johansson. Né le 30 juin 1941 à Copenhagen, mentit-il d'un ton bref. Comme agacé par ces formalités. Né de Kristian et Anna Johansson. Des Moldus. Les prénoms étaient les bons. Le reste n'était que fiction - il était plus difficile pour des sorciers de s'y retrouver dans les archives moldues. Toujours mêler vérité et mensonge, un secret qu'il n'avait pas été long à découvrir. On y croyait mieux, ainsi. Scolarité à Durmstrang, termina-t-il, en s'abstenant bien sûr de préciser qu'il avait effectué ses trois premières années à Poudlard. C'était Natanaël Skovgaard qui avait étudié à Serdaigle. Natanaël Johansson n'avait pas mis les pieds au Royaume-Uni avant son arrivée dans le monde moldu. Mais créer des histoires était facile. Les justifier, les prouver ... Voilà qui était une autre paire de manches. - Je n'ai pas d'acte de naissance. Mes parents et moi ne sommes plus en bons termes. Et le gouvernement danois n'a pas réussi à remettre la baguette sur une copie. Il doit être moins bien organisé que vous. Ou peut-être est-ce une histoire de Sang. Au moins le métier de ses véritables parents lui avait-il permis de mettre un pied dans la Coopération Magique Internationale, et de voir tous les points faibles que cette dernière lui laissait exploiter. Il n'était pas si facile de se procurer la paperasse des autres pays. Le Ministère anglais n'avait aucune raison de se donner cette peine - du moins n'allait-il pas leur en donner l'envie. Sans compter qu'avec les troubles qui secouaient l'Angleterre en ce moment, la Coopération n'avait pas dû aller en s'arrangeant. - Mais voilà une copie de mon diplôme, précisa-t-il en tendant son justificatif, qu'il avait falsifié pour que le nom et la durée du cursus collent à son histoire. Là encore, il se doutait que les relations entre Durmstrang et le Ministère n'étaient pas assez correctes pour qu'ils aillent vérifier tous les détails. Je l'avais déjà fourni au Ministère lors de ma désignation comme professeur à l'EMS, fit-il noter, un peu grinçant. Le Natanaël qui n'avait rien à se reprocher était tout naturellement agacé de devoir répéter les mêmes formalités. Et il jouait bien son rôle - peut-être un peu trop bien. Son aisance lui tordait l'estomac. Etait-ce donc si facile de recommencer à mentir ?
Il s'était toutefois imaginé que les questions s'arrêteraient là. Sauf que la juriste n'en avait pas fini avec ses questions. A nouveau, les doigts de Natanaël se crispèrent. Comme s'ils se refermaient sur une baguette inexistante. Un tour de poignet, murmurer la formule, et ses problèmes se réglaient dans l'oubli ... Non. Il força ses muscles à se détendre. - Le Ministère est bien curieux. Si ce qui l'inquiète est l'activité des Mages Noirs, il devrait savoir que la Scandinavie n'a connu aucun trouble depuis la chute de Grindelwald. Ses partisans sont tombés il y a longtemps, maintenant. Exactement ce que dirait quelqu'un qui a des choses à se reprocher, nota-t-il en lui-même. Il se doutait que pour alléger le regard du Ministère dans son dos, il n'y aurait aucun secret. Des justificatifs. Les sorciers ne différaient en rien des moldus sur ce point. La paperasse régnait sur leurs deux mondes. - Mais je dois pouvoir fournir de quoi étayer mes dires si le Ministère veut tant connaître l'histoire personnelle de chacun de ses employés ... affirma-t-il en fouillant dans son sac, qui avait glissé par terre. Pendant ce temps, son cerveau tournait à plein régime. Ses papiers ne couvraient pas la période obscure durant laquelle il avait côtoyé la pègre danoise. Mais sans doute y avait-il un certificat de travail qu'il pourrait falsifier ...
Melody Fawkes
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Sujet: Re: Smile like you mean it ▬ PV Melody Lun 15 Mar 2021 - 18:04
Melody Fawkes était habituellement une femme lumineuse, solaire. Et bien qu’elle tentait de le redevenir, les récents événements de sa vie avait impacté son sourire ainsi que son regard : tout deux se faisaient plus mélancoliques, plus vides… Les occasions de penser à autre chose étaient bien rares, mais les rendez-vous avec les sorciers étrangers au Ministère était une bouffée d’oxygène pour la blondinette. Dans ce genre de moment, elle devait être le plus accueillante et chaleureuse possible, alors, armée de ses gâteaux et de son sourire, elle éloignait la Mélody triste et déprimée pour laisser place à celle qui aidait les sorciers à s’y retrouver dans toute cette paperasse. Forcément, face à un homme aussi distant et froid comme celui qui était assis sur le fauteuil en face de son bureau, il lui était compliqué de rester celle qu’elle avait été, celle qu’elle voulait être. Pourtant, même lorsqu’il lui répondit bien plus sèchement que nécessaire à sa remarque sur le fait qu’il semblait être devenu un vrai anglais, Melody se contenta d’un sourire doux et d’une petite phrase. « Ceci explique cela ». L’homme en face d’elle ne voulait ni lait, ni sucre, ni biscuit. Tant pis pour lui, il n’avait pas idée de ce qu’il ratait ! La jeune Fawkes avait certes perdu sa joie de vivre inébranlable – bien qu’elle la retrouvait peu à peu – elle n’avait en revanche rien perdu de son talent pour la cuisine et la pâtisserie ! Ce qu’elle concoctait était toujours aussi délicieux, alors ce petit encas était le bienvenu, au moins pour elle. La juriste, qui était tout de même assez observatrice, sentit le malaise ou du moins le stresse que ressentait l’homme dans son bureau. Avoir besoin de se rendre au département justice du Ministère de la Magie n’était jamais très rassurant, et elle le comprenait amplement. C’était d’ailleurs pour cela qu’elle s’efforçait d’être douce et bienveillante, même si le sujet semblait particulièrement récalcitrant à cela. Le dénommé Natanaël Johansson commença alors à se présenter, à donner le nom de ses parents ainsi que des informations sur sa scolarité avant de déclarer qu’il n’avait pas d’acte de naissance, ce qui fit légèrement froncer les sourcils à la jeune femme. Visiblement, retrouver ce genre de papier chez les moldus semblait compliquer. Melody balaya la remarque qui consistait à comparer à l’organisation des détenteurs de baguette et des autres, avant de dire « Ils sont plutôt bons pour ce genre de choses, normalement. Non pas que ce soit rapide lorsque vous faites une demande, mais ils ont la manie de garder tout un tas de documents officiels ». Ne pas parvenir à avoir un acte de naissance si rapidement était tout à fait normal, autant chez les moldus que chez les sorciers. « Vous aurez probablement ce document dans quelques mois » affirma-t-elle avant de tourner quelques pages du dossier qui était sous ses yeux. Les premières informations données correspondaient à ce qui y était écrit, renforcées même par le dernier document transmis par le jeune homme : un diplôme de l’école de magie de Durmstang. Natanaël, visiblement quelque peu agacé de devoir se justifier de nouveau sur sa vie, affirma qu’il avait déjà transmis ces papiers le jour où il était devenu professeur à l’école magique supérieure. La paperasse était quelque chose de redondant et d’agaçant, Melody le savait mieux que quiconque, mais son travail consistait également à expliquer pourquoi c’était nécessaire. « Je comprends votre agacement, Monsieur Johansson, mais le Département de l’Education et cela de la Justice sont deux entités différentes qui évoluent donc indépendamment l’une de l’autre, c’est pour cela qu’il est nécessaire que je revois votre dossier avec vous » tenta-t-elle d’éclaircir d’une voix douce, non pas de celle qu’on utilise pour parler à un enfant, mais plutôt du genre de celle qu’on emploie pour dire à un proche que l’on tente de l’aider plutôt que de l’enfoncer. L’homme, qui décidemment devait trouver cet entretien bien ridicule, affirma que le Ministère était bien curieux et que les Mages Noirs avaient disparus depuis bien longtemps des territoires scandinaves. Melody le regarda quelques secondes sans rien dire, comme interloquée. Cet homme était-il à ce pressé de finir cette simple vérification pour dire des choses se voulant disculpantes mais qui ne l’étaient clairement pas ? Les partisans du Mage Noir n’avaient ni origine ni langue particulière, ils venaient des quatre coins du monde pour le rejoindre et le servir. « Ce n’est pas parce qu’un pays ne connait aucun trouble de cette sorte que ses habitants ne voyagent pas pour devenir des partisans du mal, Monsieur Johansson » répondit Melody d’un ton légèrement plus froid qu’elle ne le voulait. Elle reprit, d’une voix plus douce « Néanmoins il n’est en rien question de ce genre de chose dans votre cas, simplement un manque d’informations. Ne vous en faites donc pas pour ce sujet ». Les grands yeux bleus de Melody se plantèrent dans ceux de Natanaël avec une intensité toute particulière quand celui-ci déclara qu’il allait bien pouvoir fournir tous les justificatifs demandés, si le Ministère voulait tant connaître l’histoire personnelle de chacun de ses employés. Le cœur de la jeune femme se serra, mais elle tenta de ne rien laisser paraitre alors qu’une ombre passa sur son si doux visage. Si seulement le Ministère, et surtout Croupton, n’avaient pas mis le nez dans les affaires de son ex petit ami – qui soit dit en passant était probablement innocent étant donné que ses aveux avaient été extirpés grâce au sort interdit doloris – sa vie serait peut-être bien différente aujourd’hui… Elle se reconcentra sur l’instant présent avant de dire d’un air encore quelque peu distrait « Ce serait parfait, merci ».
Natanaël A. Johansson
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Sujet: Re: Smile like you mean it ▬ PV Melody Mar 16 Mar 2021 - 19:28
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Some things sat by so carelessly
La posture de Natanaël était trop inconfortable pour qu'il s'amuse à contredire la juriste qui lui faisait face - un passe-temps qui était pourtant un de ses favoris, ces derniers temps. Ainsi, si elle affirmait que les papiers qui n'avaient jamais existé finiraient par refaire surface, il préférait abonder dans son sens. Elle n'avait pas l'air de tenir tant que ça à voir son certificat de naissance. Et puis, d'ici quelques mois, le Ministère aurait eu le temps de l'oublier, de classer cette petite irrégularité comme une insignifiance dans la masse de leurs enquêtes plus urgentes. Si vraiment ils insistaient, il serait toujours temps de créer le document de toute pièce - même si c'était nettement plus difficile et risqué que de falsifier un papier déjà existant. - D'ici quelques mois, oui, je l'espère, approuva-t-il donc, tout en essayant de chasser de son esprit ces calculs et manipulations qu'il prévoyait déjà. N'était-il pas censé avoir changé ?
Il n'était pas question de sortir s'aérer l'esprit quelques minutes pour reprendre contenance, toutefois. Cette entrevue allait être une longue course d'endurance contre lui-même. Son expression redevint de marbre, tandis qu'il recevait les excuses de la juriste, qui lui expliquait les pourquoi et comment de la montagne de justificatifs demandés. Au moins était-elle douce et calme. Il espérait juste que cette amabilité de façade ne cachait rien. - Je comprends, veuillez m'excuser, souffla-t-il, presque à contrecœur. Son explication ne le convainquait nullement - ces Départements appartenaient au même Ministère, bon sang, ne pouvaient-ils pas s'envoyer un hibou de temps en temps, ou mettre leurs documents en commun ? Les tréfonds de la bureaucratie étaient décidément insondables pour son esprit trop cartésien. Avec un soupir, il prit une gorgée de thé. Il devait admettre que ce dernier était plus que convenable, d'ailleurs. Mais il n'en était pas encore à faire des compliments - loin s'en fallait.
L'ambiance semblait d'ailleurs s'être encore refroidie avec son évocation des mages noirs. Il se fustigea en lui-même. Pourquoi avait-il besoin de se lancer sur cette pente glissante tout seul ? La réponse était toute trouvée : pour gagner du temps. Mais ce n'était pas une excuse. Sa sortie était déplacée, et la juriste ne se garda pas de le lui faire remarquer. - Je n'imaginais pas la situation si grave, se surprit-il à avouer. Encore une fois il y avait autant de vérité que de mensonge dans cette affirmation. Il savait bien pourquoi le Ministère passait tous les dossiers de ses employés au crible. Mais il ne pensait pas que l'influence des Mages noirs anglais s'étendait au-delà des frontières britanniques. Cela dit, Miss Fawkes, je me doute bien que ma convocation n'est pas tout à fait étrangère à la situation actuelle. Comme celle de nombre de mes collègues, ajouta-t-il, d'un ton qu'il voulait le moins accusateur possible. Juste factuel. Il ne servait à rien de camoufler une enquête interne en de bêtes vérifications de routine. Personne n'y croirait. Surtout pas un grand paranoïaque comme lui.
Ce ne fut qu'après avoir baissé sa grande carcasse sur le sac posé à ses pieds qu'il se mit à réfléchir au véritable problème. Comment fournir le justificatif que la juriste désirait ? Sa baguette était rangée non loin de ses contrats de travail moldus. Tout en faisant mine de fouiller entre les divers documents et parchemins que contenait le sac, il se saisit de sa baguette, lui imprima une légère rotation. Toute sa concentration s'était reportée sur le sortilège informulé qui lui permettrait de modifier les dates désirées, si bien que, l'espace d'un instant, il en avait oublié où il se trouvait. Mais il ne tarda pas à émerger de son sac, le papier à la main. - Je n'ai pas de justificatif de travail danois - mais j'ai rapidement déménagé pour l'Angleterre. Côté moldu, précisa-t-il en tendant le contrat de travail qui corroborait ses dires. Ce n'est pas facile de s'intégrer dans la société non-sorcière lorsqu'on vient de notre monde. J'ai dû cumuler plusieurs petits emplois - certains sans véritable contrat - le temps de comprendre comment fonctionnait leur monde, quelles études faire ... Bref, le temps de trouver ma voie. Broder autant n'était plus dans son habitude, il était rouillé. Mais il prenait sur lui pour camoufler ses doutes derrière son habituelle façade glaciale. A défaut d'avoir l'air innocent, au moins parvenait-il à garder une apparence de calme olympien. - Je comprends bien qu'il ne s'agit pas d'un parcours très habituel, prétendit-il s'excuser.