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Visite au plus noir de la nuit | Perseus - Octobre 1978

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Alizea J. Spudmore

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MessageSujet: Visite au plus noir de la nuit | Perseus - Octobre 1978 Visite au plus noir de la nuit | Perseus - Octobre 1978 129196351Mer 25 Nov 2020 - 18:43

Maison des Spudmore, sortie de Londres. Octobre 1978

Alizea tournait chez elle comme un lion en cage. L'article avait fait la Une de la Gazette, il y avait tout juste une semaine et depuis tout avait tourné au chaos. La jeune femme avait juste eu le temps de voir son beau-frère avant que ce dernier ne mette les voiles. Depuis, le néant.
Randolf et elle s'était pris le bec récemment mais tout cela n'y changeait rien : elle était assignée à résidence jusqu'à ce que tout cela se calme.

Elle n'avait plus droit de mettre un pied à la boutique- de toute façon qui voudrait faire affaire avec eux par les temps qui courraient. Jusqu'à présent, l'entreprise familiale de balais c'était toujours montrée irréprochable. Familiale, sympathique, toujours à s'entourer des bonnes personnes. Comment ces balais avaient-ils pu parvenir aux mangemorts ?
Pour toute la famille, rien ne semblait plus clair ! Anselmus était derrière tout ça. Seule Ali refusait de croire à cette machination. Il lui arrivait de faire des conneries sans doute, mais ça, il en était incapable !

La jeune femme avait tenté de voir ses beaux-parents mais sans grande surprise, s'était heurtée à un mur. Quand à son époux d'ordinaire peu loquace, depuis leur échange houleux c'était le pôle nord entre les deux.

Alizea soupira. Elle n'en pouvait plus de rester seule ici sans personne à qui parler, elle allait devenir folle ! Mais l'unique fois où elle avait mis un pied dehors, elle s'était faite accostée par une journaliste qui avait tenté de lui arracher une déclaration. Au fond, elle ne lui en voulait pas, elle ne faisait que son métier, elle était bien placée pour le savoir mais depuis, elle s'était résolue. Si elle voulait aider sa famille et l'entreprise, il fallait qu'elle accepte de se mettre en retrait un moment.

Le salon était devenu son lieu principal de vie où elle trainait sur le canapé en attendant que les journées passent. Alizea habituellement si joyeuse se sentait déprimée au possible et peinait encore plus de ne rien pouvoir faire pour améliorer la situation. Tout était hors de son ressort.
Elle n'avait ni Ansel, ni Randolf à proximité. Décortiquer les différents journaux ne l'avait avancé à rien et elle ne savait plus que faire.

Une fois de plus plongée dans de sombres pensées, elle entendit soudain sonner. Qui cela pouvait-il être ?

La jeune femme se leva, on pouvait observer sur son visage ses traits tirés par l'angoisse et la fatigue. Les cheveux attachés à l'arrache et son vieux sweat étaient loin de sa bonne tenue habituelle. En un sens, Ali avait laissé tomber. La bulle de son existence avait volé en éclats avec ce scandale et le peu de stabilité qui était jusque là présent dans sa vie semblait avoir fichu le camp lui aussi.

Ali entrouvrit prudemment la porte, sur le qui-vive, s'attendant à tomber nez à nez avec un journaliste. La jeune femme écarquilla les yeux de surprise.

- Perseus ? Qu'est-ce que tu fais là ? ...enfin, excuse-moi, je veux dire rentre, l'invita-t-elle en ouvrant la porte en grand.

Elle ne s'était certainement pas attendu à la visite de son ancien collègue.


Dernière édition par Alizea J. Spudmore le Mar 5 Oct 2021 - 19:52, édité 3 fois
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Perseus Flint

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L'homme n'est libre que de choisir sa servitude.

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MessageSujet: Re: Visite au plus noir de la nuit | Perseus - Octobre 1978 Visite au plus noir de la nuit | Perseus - Octobre 1978 129196351Mer 16 Déc 2020 - 13:22

Perseus n'avait pas toujours été un mangemort qui vendait au plus offrant ses services d'empoisonneur. Près de quatre années plus tôt, l'auteur était même un sorcier parfaitement fréquentable. Cette époque bénie par les divinités, dépourvue de meurtre, malédiction, mission suicidaire pour un "maître" qui se fichait bien de ses soldats, il la regrettait. Souvent. Il avait connu ses meilleures années en tant que journaliste et tuteur d'une petite sœur cracmol. Depuis que sa marque brûlait continuellement sa peau pour lui rappeler que sa liberté de mouvement ne lui appartenait plus, il lui était difficile d'éprouver une quelconque compassion. Ou alors, il la réprimait. Et pourtant, à la lecture de la Une de la Gazette, il avait eu une profonde sympathie pour son ancienne collègue. Alizea faisait partie de ces vestiges de son passé, ces amitiés qu'il essayait de conserver. Il était bien placé pour savoir ce qu'un scandale pouvait faire au moral d'une personne. Il avait travaillé dans la presse durant une dizaine d'années. Il savait ce qu'un journaliste pouvait faire pour obtenir quelques gallions. Il était parfaitement conscient de ce que quelqu'un était capable de faire par crainte d'être entrainé à son tour dans le tourment d'une autre personne. Voyez-vous, son père était un drôle de spécimens qui était capable de scandaliser toute la bonne société sorcière. Perseus restait à l'affût pour leur éviter le pire.

Avec cela en tête, le sorcier avait décidé de rendre visite à son ancienne collègue imaginant sans mal les conditions dans lesquelles elle devait vivre. L'isolement. Voilà une chose que sa pauvre sœur avait vécu durant des mois, une année presque. Ainsi il marchait avec ces souvenirs assez noirs vers le logement où habitait la jeune femme. Un coup d'œil alentour lui permit de constater qu'il n'y avait pas de journaliste planqué. Avant de sonner à la porte, il prit le temps de s'allumer une cigarette - une autre chose qui s'était installée dans ses habitudes durant les quatre dernières années. Il se demandait comment il allait retrouver son ancienne collègue. Quelqu'un comme lui survivrait plutôt bien à un confinement, mais Alizea ? Il se souvenait d'elle comme une personne positive, un être social et une collègue amicale. Rien de bon, il songeait. C'était pourquoi il se trouvait là après tout. Il craignait le pire. A cette pensée, il écrasa le mégot sous sa chaussure impeccablement cirée et cliqua sur le bouton de la sonnette.

Il attendit quelques instants avant qu'elle ne lui ouvre prudemment. Elle exprima sa surprise. Elle aurait pu voir un dragon dans un magasin de farces et attrapes que cela aurait été probablement la même chose. Elle l'invita ensuite à entrer. Il ne se fit pas prier. Plus vite était-il à l'intérieur, plus vite elle pourrait refermer cette porte pour mieux éviter les curieux. Pour répondre à sa question, il choisit de jouer la carte de l'honnêteté. Inutile de faire celui qui ignorait ce qui lui arrivait. “Tu n'as pas à t'excuser. ” Commença-t-il en toute sincérité. Si quelqu'un d'autre lui avait parlé de la sorte, dans d'autres circonstances, peut-être aurait-il pris la mouche. “J'ai appris ce qui t'arrivait. ” D'abord par la gazette, puis par le cercle familial - évidemment son père n'avait pas oublié qu'il avait travaillé avec Alizea - puis d'autres ragots étaient venus à lui par d'autres intermédiaires. “Je suis venu te voir pour avoir de tes nouvelles. Comment te portes-tu ?” Il devinait sans mal qu'elle ne lui annoncerait rien de bien positif. Et il se sentit bien bête d'avoir posé la question. Parce que la réponse était assez visible en fin de compte. “Ne réponds pas à cette question. C'était indélicat de ma part.” Et il le pensait vraiment. Voilà une étrange situation dans laquelle il se trouvait.
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Alizea J. Spudmore

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MessageSujet: Re: Visite au plus noir de la nuit | Perseus - Octobre 1978 Visite au plus noir de la nuit | Perseus - Octobre 1978 129196351Sam 19 Juin 2021 - 12:42

Si on lui avait demandé de donner un nom avant d'ouvrir la porte, elle n'aurait certainement pas pensé à Perseus Flint ! Elle n'aurait sans doute pas pensé à grand-monde d'ailleurs, vu la situation.
Quand sa famille faisait les gros titres en étant associé aux mangemorts, étrangement, peu de personnes se bousculait pour venir la voir. Elle ne les blâmait pas, surtout à une époque si incertaine.
Randolf serait d'ailleurs de mauvaise humeur, ne serait-ce que de savoir qu'elle avait invité quelqu'un à entrer en son absence. Mais elle en avait marre ! Et pour être honnête, elle ne savait plus vraiment que faire ici.

“Je suis venu te voir pour avoir de tes nouvelles. Comment te portes-tu ?” 
Alizea fit un petit sourire tandis que Perseus s'excusait déjà de sa question.
« Non, ne t'en fais pas ! C'est tellement gentil de ta part d'être venu ! Je n'en peux plus ! Je suis comme assignée à résidence, les seuls à essayer de me voir sont des journalistes...mauvais en plus ! Je les repère à des kilomètres ! Et … j'en ai ras le bol. » avoua-t-elle en l’entraînant au salon.

« Désolée, tu sais que ce n'est pas dans mes habitudes de m’apitoyer sur mon sort mais...je crois que je commence à devenir dingue à rester seule ici ! Plus que le désespoir de la situation, je crois que je suis en colère ! En colère que l'on m'évince de tout et de me sentir si impuissante ! » lacha-t-elle en se laissant tomber dans le canapé non loin.

Perseus semblait si calme en tout, elle qui avait toujours besoin d'être active, de faire partie de quelque chose. Elle avait toujours envié cet aspect de sa personne.

« Pardonne-moi, je manque à tout mes devoirs. Installe-toi où bon te semble. Tu veux boire quelque chose ? Ou grignoter ?
Je n'en reviens toujours pas de te voir ici ! Ça fait combien de temps que l'on ne s'est pas vu ? Trois mois au moins, non ? Les choses ont été tellement prenantes à la boutique ces derniers temps...et maintenant ça. »
finit-elle par une petite grimace.

D'un coup de baguette, elle apporta un plateau chargé de bouteilles sur la table.

« Et toi, comment vas-tu ? » demanda-t-elle une fois qu'il fut servi.


Dernière édition par Alizea J. Spudmore le Mar 5 Oct 2021 - 19:51, édité 1 fois
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Perseus Flint

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MessageSujet: Re: Visite au plus noir de la nuit | Perseus - Octobre 1978 Visite au plus noir de la nuit | Perseus - Octobre 1978 129196351Mar 17 Aoû 2021 - 17:57

Perseus était quelqu'un d'un naturel froid et réservé, peu enclin à la démonstration de ses émotions. Et sous cette couche d'indifférence se cachait de la compassion pour les gens qu'il appréciait. Alizea comptait parmi ces quelques rares élus pour lui. Et dans de telles circonstances, il avait supposé - et à juste titre - qu'elle avait besoin de soutien. le sien peut-être pas en particulier. Mais il avait grandi dans un milieu difficile où trahisons et déloyauté étaient légions. Il s'imaginait qu'elle avait sans doute perdu quelques amis. Les rats quittaient le navire en premier; Et lorsqu'il la vit sur le palier de porte, il constata qu'il avait vu juste. Elle était parfaitement isolée, légitimement en colère et désespérée en un sens. Elle l'avait invité à entrer et il s'exécuta sans mal.

Journaliste, il l'avait été; Durant des années. Et il n'avait jamais, ô grand jamais, couru après le dernier scoop. Perseus Flint avait sa fierté qu'il tirait de ses acquis, de son nom et ses nombreuses qualités. On n'aurait certainement pas demandé à un Flint de servir de paparazzi. Cela aurait été insulté toute une lignée encore très puissante dans le monde magique. “Ce n'est pas vrai.” Tempéra-t-il avec une certaine douceur. Puis avant qu'elle n'ait le temps de s'interroger, il ajouta : “Il n'y a pas que des mauvais journalistes qui souhaitent te voir.” Il n'était peut-être pas le seul à vouloir prendre de ses nouvelles. Mais il était sûrement le seul à avoir fait le déplacement.

Il l'écoutait religieusement et analysait ses paroles. Il ne les comprenait pas comme des lamentations, plutôt comme un appel à l'aide. Réduite à la solitude, elle n'avait sûrement personne à qui parler, à l'exception de son mari ou quelques autres membres de sa famille. “Ne te souci pas de moi. Je suis solide. Tu pourrais me crier dessus si tu en avais besoin...” Cela le dérangerait-il ? A vrai dire, il encaisserait, comme il le faisait toujours. Cela arrivait si souvent qu'il en perdait le compte. S'il pouvait être mangemort depuis quatre années, il devrait pouvoir se remettre de quelques hurlements. Mais quelque part, il se doutait que cette proposition - aussi généreuse soit-elle - ne serait pas prise en considération. Il ne prenait pas de risque à la tenter. Il ne dit rien de particulier quand elle suggéra de lui servir quelque chose. Il hocha la tête comme un automatisme et lui partagea quelques unes de ses préférences gustatives. Il n'était guère venu ici pour cela. Mais il lui accorderait le temps qu'il faudrait. Lui qui croyait à une certaine forme de libre arbitre était bien peiné de se retrouver face à une Alizea privée de cette liberté de déplacement si précieuse à ses yeux - par son mari d'autant plus, lui semblait-il. Quand il disait que le mariage était une tragédie...!

Perseus était doué avec les dates et les chiffres. Peut-être trop d'ailleurs. Ainsi, il put dire avec précision depuis combien de temps ils ne s'étaient pas vus. “Bientôt quatre mois. D'ici cinq jours.” Son cerveau était bourré d'informations plus ou moins inutiles à la vie de tous les jours. “j'ai aussi ma part de responsabilités.” Reconnut-il sans vraiment de difficultés. Il lui fut cependant plus douloureux d'admettre qu'il n'était pas forcément le meilleur des amis. Un bon ami, un excellent ami, ne laisserait pas plusieurs mois s'écouler entre deux rencontres. Et il n'en était pas réellement un. Pas tout à fait. C'était peut-être là sa manière de se rattraper. Allez savoir ce qui se passait dans la tête de Perseus Flint. “Je vais bien, mais je suis attristé pas ta situation. J'espère que cela s'arrangera rapidement. En tant qu'ancien journaliste, je peux dire tout comme toi que dès que ces rats auront trouvé un autre sujet ils te laisseront tranquille. Mais cela ne change pas le mal qui a été fait.” Lui s'était toujours plus intéressé aux interviews officielles, aux enquêtes, aux revues historiques et scientifiques. Il méprisait les paparazzis plus qu'il ne saurait le dire.
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Alizea J. Spudmore

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MessageSujet: Re: Visite au plus noir de la nuit | Perseus - Octobre 1978 Visite au plus noir de la nuit | Perseus - Octobre 1978 129196351Mar 5 Oct 2021 - 19:49

« Te crier dessus ?  Tout de même, pour qui me prends-tu ? » s'esclaffa doucement Alizea. C'eut été bien mal remercier la seule personne venue la voir. Et puis, Perseus...s'il y a bien une personne sur laquelle elle pensait ne jamais crier, c'était bien lui. Il était plutôt d'un tempérament calme, comme son époux d'ailleurs. Cela ne lui avait pas empêché d'hurler sur lui l'autre soir. La jeune femme soupira à ce souvenir. Elle en venait parfois à se demander si tout n'était pas de sa faute. Où en était son couple ? Avait-elle fait tout foirer à un instant T ou bien cette relation était dès le début vouée à l'échec. Parce qu'il fallait dire, que depuis le début, elle n'avait guère était épargnée.

« Quatre mois, déjà ?  Ah je n'aurai pas dit tant ! Mais je te fais confiance, toi et ta super mémoire. » dit-elle avec un petit sourire. Alizea était vraiment contente de le voir. « Peu importe tu sais, tu es là, maintenant. » Dans un élan de reconnaissance, elle posa sa main sur la sienne avant de le regarder droit dans les yeux. « Merci. »

Elle détourna le visage en sentant les larmes lui monter aux yeux. Décidément, elle était bien trop émotive à son goût ces derniers jours. Alizea retira sa main, se leva comme si elle allait chercher une autre bouteille au bar, le temps de battre deux, trois fois des paupières et de se calmer.

« Oui, oui tu as raison, il faut juste attendre que ça passe à autre chose.... mais tu sais Perseus, ce qui m'inquiète le plus ce sont plutôt les répercussions. Je...sans rentrer dans les détails... tout n'était pas au beau fixe au sein de la famille et.... » sa voix se brisa sans qu'elle ne termine sa phrase. Elle craignait plus de toutes les non-dits qui étaient sortis suite à cette tempête extérieure au foyer. C'est comme si cette dernière avait permis de mieux faire exploser l'intérieur.

Ali tenta de noyer sa faiblesse en reprenant une nouvelle gorgée d'alcool. Verre qu'elle reposa bien vite en réalisant que sa main tremblait.
Elle se sentait si vulnérable.

« Pour tout te dire, je ne sais même pas comment traverser tout ça. » avoua-t-elle dans un souffle.
On dit que le soleil brille toujours après la pluie. Pour la première fois de sa vie, Alizea se demandait si le soleil pouvait ne plus jamais briller.
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