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Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban]

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MessageSujet: Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] 129196351Jeu 26 Nov 2020 - 22:23

Cette pièce était immense et comme beaucoup d’autres parfaitement inutilisée. Darren avait tenu à avoir une habitation énorme sans en occuper véritablement la moitié. Quelle stupidité, quel gâchis. Ce n’était ni son choix ni même son propre avis, mais qui le lui demandait de toute façon. Alors sans trop le demander à son époux pour une fois, Vibeke avait aménagé cette pièce immense pour pouvoir essayer tant qu’elle le pouvait de poursuivre dans une passion peu appréciée par son époux. La scandinave, bien que cela ne soit pas une priorité ni aux yeux de ses parents ni de son fiancé à l’époque, avait eu la joie de pouvoir pratiquer une forme d’activité qu’elle considérait aussi délicate qu’exigeante. La danse classique demandait beaucoup de rigueur. C’était sans doute ce qui faisait qu’elle avait autant d’attirance pour cette activité. Cela l’obligeait à penser à autre chose de façon intense, à se concentrer sur le moindre muscle en mouvement, et ainsi lâcher toute autre considération.

Pour le moment pourtant, le fait que la pièce soit si grande ne la rendait que plus froide. D’un coup de baguette Vibeke avait donc allumé la grande cheminée. Le vieux parquet craquait sous ses pas mais restait impeccable et sans défaut, lui permettant de se servir de l’endroit pour danser sans danger. Le temps que l’endroit se chauffe elle faisait quelques pas dans la pièce, étirant déjà son cou et ses bras. Une longue veste de laine tricotée à la maille épaisse tombant déjà un peu de son épaule. Trop tôt pour la retirer cependant. Ses jambes étaient protégées par d’épais collants, ses vieux chaussons déjà aux pieds. Les enfants étaient avec leur précepteur, elle avait du temps devant elle. Fait relativement rare finalement, mais elle l’avait choisi. Pourtant elle ne serait pas seule. Sans savoir réellement trop pourquoi finalement elle avait autorisé Corban Yaxley à venir lui tenir compagnie. Question d’échange artistique semblerait-il. Pourquoi pas? Cela pourrait peut-être se révéler très intéressant. A l’heure convenue un elfe avait annoncé son arrivée avant de le laisser entrer. Vibeke qui s’était placée devant une des barres qui suivaient les murs couverts de grandes glaces s’était servie de ces dernières pour le voir entrer avant de se retourner dans un sourire. Ses cheveux noués dans un chignon très serré comme on le lui avait appris, elle était allé jusqu’à lui pour le saluer proprement, lui tendant une main douce et délicate.

-Bienvenue Monsieur Yaxley.

La scandinave était un peu anxieuse. Elle ne savait pas vraiment comment Corban prendrait les choses. Mais surtout elle avait peut de le décevoir avec une prestation qui ne serait finalement peut-être pas à son goût. Il n’avait jamais été question de lui montrer tout un ballet. A vrai dire il serait présent pour la totalité de son travail, y compris le plus simple étirement. Et en même temps la démarche avait ce petit quelque chose d’excitant. Les choses le seraient certainement beaucoup moins si Darren s’était trouvé dans les parages. D’ailleurs il ne devrait pas le savoir, jamais, Corban aurait sans doute autant d’ennuis qu’elle autrement. Mais personne ne lui dirait, pas ici.

-J’espère que je ne vais pas vous ennuyer. C’est que je ne suis pas exactement une danseuse étoile…

Son accent écossais jurait presque avec la délicatesse de sa voix. Mais Vibeke espérait très sincèrement qu’il ne la trouverait pas trop mauvaise non plus. C’était un risque. La belle fit donc quelques pas de plus. Elle avait étiré ses chevilles à chaque pas, puis plié les genoux. La pièce s’était réchauffée. La brune avait donc retiré sa veste, dévoilant ses bras fins, son dos laissé découvert par son justaucorps de velours noir, sa jupe noire de tulle très fin, souple et si fin qu’on pouvait détailler chaque partie du corps qu’elle couvrait. Un coup de baguette alors qu’elle posait sa veste dans un coin et la musique se lançait, le vinyle crissant un peu au départ. Prenant place à la barre, bien droite, le visage sérieux, il fallut une grande inspiration pour retrouver assez de calme pour commencer. Les positions de base pour le moment, de quoi se lancer sagement et se remettre dedans.
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MessageSujet: Re: Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] 129196351Ven 27 Nov 2020 - 10:53

Vibeke Camran.
Légèrement plus vieille que Corban Yaxley mais qui tout comme lui, possède une allégeance envers les Mangemorts. C’est d’ailleurs ainsi qu’ils prétendent à se connaître, en plus d’être des Sang-Pur et de faire partie des familles sacrées inhérentes à ce sang. Le jeune frère d’Addison Yaxley connait le certain attachement bien que totalement dépourvu d’intérêt d’Isaac Wellington, un Sang-Mêlé. Ce dernier trouvant en Vibeke, comme une sorte d’oreille attentive. A force d’examiner et de sonder ses semblables avec ses iris olivâtres, c’est la conclusion que le jeune descendant a eu. Le regard du Batteur en disant long, par moments. Or, le jeune blond ne s’en formalise pas outre mesure, ayant pour Vibeke Camran une fascination qui la fait être une Muse.

S’il sait que pour Perseus Flint, Elise Lerouge est une Muse pour ses écrits, en ce qui concerne Corban Yaxley, Vibeke Camran est une Muse pour sa musique. Sachant qu’il n’a pas touché son précieux violon Lipinski, depuis son aventure musicale dans ce fameux parc. Où il a rencontré une autre âme musicale débordante des mêmes idéaux. Étant bien trop préoccupé par les aspirations grandissantes de Morfin Carrow et de son ascension, qui ne doit souffrir d’aucune halte. D’aucune interruption. Alors, c’est tout naturellement que Lipinski a repris sa place infortunée dans son linceul de feutre noir, drapé de rouge incarnat. Mais, en ce jour, cela reste différent car il s’escompte à retrouver cette part de lui qu’il aime tant : la créatrice. Celle qui se trouve être occultée par la bureaucrate, et le perpétuel contrôle dont il peut faire preuve au quotidien.

Ayant son précieux Stradivarius drapé dans son cercueil, le protégeant de toute agression extérieure, Corban se rend alors en la demeure des Camran. La jeune mère de famille profite toujours que son cher et tendre mari soit absent pour prétendre à accueillir quelconque personne extérieure. Il est certifié que le jeune frère d’Addison Yaxley ne supporte pas cet homme à la rudesse somme toute écossaise et sa façon que son accent roule les « r » et les garde en bouche, sur sa langue. Pour le jeune blond, cet homme aux manières patibulaires n’a rien à faire avec la douce et délicate Vibeke et il semble qu’il n’est pas le seul à partager ce douloureux avis. Mais, le mariage est ainsi fait et il ne peut soustraire la jeune femme à son mari, même si l’idée lui a traversé quelquefois l’esprit.

Évoluant silencieusement et se fondant merveilleusement bien dans le décor de la demeure des Camran, Corban est enfin annoncé. Par l’Elfe, qui à peine son arrivée, en fait part à sa Maîtresse et lui indique alors, le lieu où il est attendu. Marchant prestement, le regard olivâtre focalisé sur un point qu’il juge imaginaire, il suit la Créature, cette dernière s’arrêtant devant une salle. Lorsqu’il pénètre dans cette dernière, il en vient presque à lâcher Lipinski, tant l’atmosphère se veut propice à cet échange artistique voulu. Des grandes glaces, qui rendent entièrement justice à la maîtresse des lieux. Il lui faut un temps considérable avant de réaliser qu’elle s’est tournée pour lui faire face afin de le saluer. Vêtue ainsi, elle est magnifique. Un petit sourire apparait sur les lèvres du descendant Yaxley, qui au lieu de lui serrer la main, comme elle doit s’y attendre, lui offre un baise-main avec un genou à terre. Signe ostentatoire de politesse et de déférence.

- Merci à vous Miss Camran. La salue-t-il tout en se redressant et empoignant Lipinski qui s’est sagement posé sur le sol, le temps du salut.

Se dévoilant entièrement devant lui, elle est alors résolument splendide. Une vraie danseuse d’Edgar Degas, mais bien plus sombre, au vu de son attirail de danseuse ténébreuse. Corban sourit en entendant ces propos délicats empreints d’anxiété de la jolie scandinave. Comme pour lui en attester le contraire, il hoche la tête, les iris olivâtres ayant déjà perçu les quelques mouvements d’échauffement. Se mettant dans un coin de la pièce, en retrait, pour lui laisser la joie d’exprimer toute sa grâce et tout son art, le jeune frère d’Addison écoute la musique qui commence à emplir la pièce et comme pour rassurer la jeune femme, il murmure mais assez distinctement pour qu’elle l’entende :

- Sachez, que vous ne me décevrez nullement Miss Camran. Dit-il en prenant place contre l’un des murs, adossé contre ce dernier, son fidèle Stradivarius présent à ses pieds.

Il va jouer pour elle. Il en est certain. Plus que certain.
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MessageSujet: Re: Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] 129196351Ven 27 Nov 2020 - 20:55

Comme toute jeune fille de bonne famille Vibeke avait reçu une éducation artistique assez poussée. C’était plus ou moins tout ce qu’on pouvait lui demander à cette époque mis à part sa beauté et surtout son silence. Un point très important. Son avis n’était ni demandé ni pertinent de toute façon à leurs yeux. Alors elle s’était appliqué dans ce qu’on lui avait demandé, apprenant avec ferveur même toutes ces choses qu’ils voulaient la voir faire. La musique, l’équitation, la danse, le dessin… Elle était bien loin d’exceller dans tous ces domaines. Néanmoins malgré les quelques années et la vie qu’elle s’était vue confiée à défaut de la choisir, la scandinave avait gardé la danse. Une activité qu’elle pratiquait plus régulièrement qu’elle ne le dirait, surtout à son mari qui n’en voyait pas l’utilité. Mais lui si elle l’écoutait elle ne ferait pas grand chose finalement. Alors elle continuait, pendant son absence, ce qui était fréquent, soit par son travail, soit par d’autres activités dont elle ignorait malheureusement beaucoup.

Corban finit par la rejoindre. Pendant quelques instants la belle avait songé à quel point les hommes finissaient par se faire présents dans cette maison lors des absences de son mari. Si cela venait à se savoir cela pourrait être tout à fait inconvenant et terriblement interprété. Elle ne faisait pourtant absolument rien de mal, n’avait aucune mauvaise pensé. Corban était venu la voir danser, voilà tout. Et elle espérait pouvoir par ces gestes l’inspirer dans sa musique. Une idée qu’elle trouvait bien prétentieuse pour elle-même mais comment refuser? C’était tellement poétique et quelque part tellement flatteur. Au moins cette fois elle voulait essayer, juste pour voir. Il serait peut-être déçu de toute façon, il serait peut-être totalement incapable de se servir de ses mouvements pour quoi que ce soit. Mais dans un premier temps elle était heureuse et assez excitée de pouvoir le recevoir ici ce jour-là. Lui tendant la main dans un geste de convenance habituel, il s’était baissé au point de mettre un genoux à terre pour lui adresser ce baise-main. Un geste emprunt d’un tel respect lui fit presque un peu bizarre. Mais elle lui sourit parfaitement flattée par cette attention délicate.

-Merci à vous Miss Camran.

La belle scandinave se sentait flattée par ce geste qu’il lui adressait. Il était parfaitement correct, très courtois, comme toujours. Débarrassée de ce qui la cachait encore un peu, elle se mettait en place, fine, droite, rassemblant courage et concentration accrochée à cette barre. Un peu de musique pour l’aider et elle se lançait.

-Sachez, que vous ne me décevrez nullement Miss Camran

Très concentrée, les mots n’étaient pas passés inaperçus pour autant. Vibeke lui adressa un regard et un sourire en se coupant dans ses exercices quelques instants. Une forme de regard reconnaissant quelque part. Doucement, préparer le dos, se baissant doucement dans un geste de bras. Un geste similaire pour ses genoux, donnant à ses jambes une forme presque parfaite de rectangle avec le sol avant de reprendre sa place bien droite. Une fois, deux fois, plier de plus en plus. Ses pieds s’étaient à nouveau croisés, parallèles l’un avec l’autre, avant qu’elle ne se dresse doucement sur ses pointes, levant un bras avec délicatesse, puis le seconde, restant statique et droite quelques instants. Se tournant pour poser l’autre bras sur la barre qui lui servait de soutien, elle avait reproduit le schéma. Doucement elle avait ensuite désolidarisé ses jambes, en levant une pour la placer devant elle, sur le côté, puis derrière. Une seconde fois, plus haut, refaisait ce tour. Elle avait répété ce mouvement jusqu’à ce que sa jambe touche doucement son front, s’alignant presque à son bras levé sur le côté, venant attraper sa cheville derrière sa tête dans la dernière position. Une nouvelle fois elle s’était tournée pour répéter les mouvements. Lâchant finalement sa barre, elle fit quelques tours sur la pointe de ses pieds, en changeant régulièrement pour se refaire au mouvement et à ces sensations. Des tours sur elle-même dans diverses positions, avec différents élans. Venaient ensuite les différents pas. Certains sautillants, certains bien plus réduits, sur la pointe ou non. Cela dura un moment. Une fois cela passé, elle était déjà avec une respiration plus marquée, plus profonde, et plus rapide. Elle sentait son corps entre grande tension et une certaine libération. Un petit sourire sur les lèvres, elle s’était tournée vers son invité. Avait-il apprécié ? Au fond, ce n’était pas la partie la plus intéressante. Il s’était peut-être même ennuyé. Elle n’était pas certaine de vouloir le savoir finalement.

-Puis-je l’arrêter?

Pointant le tourne disque du doigts, elle l’invitait sans trop oser à sortir son instrument et lui montrer à son tour ce qu’il pouvait libérer de quelques gestes de doigts. Ce n’était pas son instrument à elle, elle ne saurait pas quoi en faire exactement. Tout au plus elle saurait faire crisser les cordes quelques instants avant de renoncer sous l’effet du son insupportable. Mais lui il savait certainement en révéler le potentiel et les transporter tous les deux le long de ces cordes.

-Jouez pour moi s’il vous plaît, laissez-moi vous écouter un peu…

Presque honteuse de lui demander si directement elle se mordit la lèvre inférieure presque en punition, pour se retenir d’en rajouter, comme si cela serait une mauvaise chose. Alors qu’il semblait fort heureusement accepter, la jeune femme s’était approché pour finir en tailleur devant lui. Pas trop près, pas totalement à ses pieds, mais assez pour apprécier encore plus la moindre subtilité de ses mouvements à lui. Assise toujours aussi droite et digne, elle posait un regard très doux sur lui, ne demandant qu’à se laisser bercer par ses notes et prête à se laisser envahir par elle.
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MessageSujet: Re: Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] 129196351Sam 28 Nov 2020 - 12:10

Cet espace est propice à la création.
Corban Yaxley en est certain. Il en est même sûr, car dans cet espace restreint où il n’est qu’avec la jeune femme à la beauté déique, il va se complaire dans la conception de ce qu’il fait le mieux. Lipinski attend d’être dévoilé et d’être prêt à distiller une douce et délicate mélopée qui va emplir cette pièce. Mais auparavant, il a salué la jeune scandinave avec une politesse empreinte de respect, lui offrant un baise-main caractéristique propre à sa beauté et à son rang. Vibeke Camran est magnifique, vêtue ainsi, et se laissant aller à un médium artistique qu’il ne connait pas. Lors des réceptions parmi les Sang-Purs, il a tout de même appris la danse et ses convenances. Le jeune frère d’Addison Yaxley s’est appliqué à reproduire des pas de valse viennoise, sous la dictature d’un professeur toujours plus exigeant.

Or, ce qu’il a préféré c’est l’apprentissage du piano avec la mère de Perseus Flint, qu’il maîtrise désormais sur le bout des doigts. En revanche, en ce qui concerne le violon et son adresse quant à son maniement, il l’a appris. Seul. Y passant des journées entières, quand le temps le lui a permis, à faire résonner les cordes dans sa grande demeure. Sous le regard attentif de Twinkle qui s’est bien gardé d’émettre un seul jugement quant à l’appréciation d’une quelconque sonate. Au début, il y a eu quelques anicroches, quelques fausses notes. Mais Corban Yaxley a vite trouvé son rythme et s’est enfermé dans un classicisme extrême qu’il tente néanmoins d’effacer. Du moins, un peu.

Adossé contre le mur de cette salle aux miroirs imposants, les iris olivâtres décomposent chaque mouvement de la belle jeune femme qui se tient devant lui et qui, en quelque sorte, se met à nu. Dans son art. Il remarque l’aisance dont elle peut faire preuve, augmentée par une souplesse presque désinvolte. Sûrement dûe à des années à pratiquer, à meurtrir son corps dans des ballets incessants et diaboliques. Fasciné voire subjugué, il en oublie même la musique qui accompagne les balancements de ce corps gracile et ne se concentre alors, que sur ce dernier. La façon dont elle évolue dans cet espace et dont elle se meut, lui fait prendre conscience qu’elle est une véritable Muse. L’incarnation vivante de Terpsichore. Par Salazar, Paracelse ou Flamel, il a du mal à comprendre qu’elle vient de s’arrêter. Sa question s’étant perdue dans un brouillard nébuleux et purement esthétique. D’une harmonie sans failles.

Il faut un temps à l’esprit brumeux de Corban Yaxley pour s’émerger de cette vision harmonieuse. Et, d’hocher la tête pour toute réponse, quand il comprend que c’est envers la musique qu’elle s’adresse. La musique sur le gramophone s’étant enfin arrêtée, le jeune blond s’empare de Lipinski, et le dévoile sous le regard de son hôtesse. Enfermé dans son suaire incarnat, il l’en délivre. Doucement et posément, avant de le présenter. A Vibeke Camran.

- Miss Camran, je vous présente Lipinski. Et, il va jouer pour vous. Commence-t-il en souriant tendrement, répondant à la supplique de son interlocutrice.

Retirant son manteau, et le posant délicatement dans le coin de la pièce où il s’est trouvé quelques instants auparavant, il réajuste sa chemise, notamment ses manches. Avec un large sourire sincère, quand il voit sa vis-à-vis prendre place devant lui, en tailleur. Lui, décide de s’avancer doucement mais de garder une certaine distance, entre eux deux. Son archet se trouvant dans sa main gauche, il pose son instrument entre son épaule droite et son menton, un petit sourire s’étant présenté sur ses lèvres. Avant de fermer son regard olivâtre et d’égrainer quelques notes. Subtiles. Sans liant. Juste pour réentraîner Lipinski et redécouvrir son son si puissant. Étant un Stradivarius, il résonne autrement, la mélopée étant bien plus belle à l’écoute. Il sait ce qu’il va jouer, c’est en hommage à ce même violon dont il partage le premier destinataire : Giuseppe Tartini. Car, c’est son propre violon qu’il tient entre les mains et dont il fait retentir les notes. C’est cette sonate, qu’il effectue.

Sa concentration étant au paroxysme, faisant écho à ce qu’a fait la danseuse précédemment.
Un échange si courtois, de médiums artistiques, qu’il en sourit. Toujours. Passionné.
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MessageSujet: Re: Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] 129196351Dim 29 Nov 2020 - 19:56

Il y avait dans ce monde des gens qui appréciaient l’art, qui savaient chercher la beauté des choses et partir dans une quête de l’essence de ces choses. Des intellectuels ou de simples amateurs, ils étaient nombreux et arrivaient généralement à s’entendre. Darren Camran faisait partie de ces gens qui ne comprenaient absolument rien à cet intérêt. Lui préférait comme il le disait les fait concrets, le palpable, et si possible, le monnayable. Une nouvelle fois, mari et femme n’avaient pas d’accord à ce sujet. Naturellement curieuse, cette dernière était non seulement sensible à l’art mais elle l’appréciait même. Elle ne prétendrait pas avoir la science infuse et encore moins être incollable sur le sujet. Elle aimait d’ailleurs qu’on lui en apprenne plus. Vibeke faisait partie de ces personnes qui se savaient jeunes et avaient ainsi presque une vie pour en apprendre plus.

Corban Yaxley n’était certes pas très âgé non plus, plus jeune même encore qu’elle. Mais il avait pour lui des connaissance qu’elle n’avait pas, faisant ainsi de lui une personne qu’elle fréquentait avec plaisir. Cette qualité combinée à ces manières impeccables dont il faisait preuve, elle appréciait sa visite. Le jeune homme aurait de gros ennuis si Darren venait à l’apprendre, elle aussi. Mais ce jour-là il n’était pas présent, et les jeunes gens seraient donc libres de laisser s’exprimer leur art.

Vibeke avait été la première. Il faut dire que la forme d’expression qu’elle avait choisi nécessitait une préparation physique minutieuse. Bien qu’un peu rougissante, elle avait donc pris le temps nécessaire pour se mettre en forme pour pouvoir mettre en oeuvre ce projet qu’ils avaient eu d’échanger leurs expressions artistiques respectives. Au moment de revenir à la réalité, Vibeke avait trouvé son interlocuteur le regard vissé sur elle, presque rêveur. Difficile pour elle de calmer son angoisse. Avait-elle été à la hauteur? S’était-il ennuyé? L’avait-il regardé par simple dépit, aucun autre mouvement n’étant présent dans la pièce? Son attitude finit par la rassurer… un petit peu. Il semblait en tout cas prêt à prendre la suite, la laissant à son tour profiter de ses talents. La scandinave vint donc s’installer devant lui, prête à faire preuve de la plus grande attention.

-Miss Camran, je vous présente Lipinski. Et, il va jouer pour vous.

Présentations faites, Vibeke se réjouissait de cette proposition. Comme elle l’avait fait plus tôt, Corban s’était préparé pour pouvoir pleinement s’exprimer. Retirant son manteau, ajustant sa chemise, sa posture, un sourire accroché aux lèvres. La belle lui répondit dans un sourire qui collait parfaitement au sien, ravie d’avoir ce privilège de le voir jouer, seule, rien que pour elle.

-Je ne doute pas d’en être enchantée.

Enchantée par la rencontre avec cet instrument nommé, par le son qu’il produirait, par cette vision de Corban jouant pour elle, la belle avait bien des raisons de se réjouir de ce moment.

Cette fois ça y est. Il se met en place, ferme les yeux, commence par laisser échapper quelques notes que la scandinave prenait comme un début un moment pour se familiariser tous les uns avec les autres. Lui, elle, le violon, les lieux… Autant de choses qui faisaient qu’une certaine délicatesse était à garder. Bientôt une toute autre expression émerge. Des notes plus liées, délicates, elles semblent presque sautiller entre elles, le mouvement oscillant entre lent et rapide. A son tour, Vibeke ferme les yeux et en apprécie les subtilités, calant même sa respiration sur le tempo de la musique qui emplie la salle et y tourne magnifiquement. Tendue, droite, c’était sa tête qui avait été la première à bouger pour se balancer doucement en se calant sur les notes de son invité. Se laissant porter comme ils l’avaient prévu plus ou moins au départ, Vibeke s’était relevée doucement. Les bras levés à hauteur de ses épaules, le dos bien droit, une jambe tendue vers l’arrière en pointant le pied, elle s’était regardé quelques secondes dans la glace en face d’elle pour essayer de finir de se mettre dans les conditions les plus propices à sa propre création. Un premier mouvement lent, un second, se laissant porter par une forme de quasi mélancolie en suivant les notes de violon, la belle s’était mise en mouvement avec grâce, ne cherchant pas même à voir si Corban avait les yeux ouverts pour la regarder ou non. Elle se laissait porter, tout simplement. Par moment la mélodie se faisait plus rapide, plus enjouée. La scandinave offrait donc des mouvement plus aériens, plus légers, suivant toujours du mieux qu’elle le pouvait le mouvement du musicien qu’elle ne regardait plus mais dont elle pouvait apprécier le moindre geste. Chaque mouvement, le plus minime qu’il soit, provoquait un grand changement dans le son de l’instrument dont l’harmonie l’envahissait elle et semblait lui souffler ses propres gestes.

Impossible de savoir combien de temps cet échange avait duré. La seule chose que Vibeke saurait dire, c’est que ses  cheveux avaient fini par échapper à leur entrave, se mettant alors à suivre eux aussi les mouvements de la belle sans qu’elle ne s’en préoccupe réellement. Entendant finalement ces quelques notes qui marquaient la fin du morceau, la belle danseuse s’était arrêtée dans une pose ouverte et délicate, attendant la fin du tout dernier son, la toute dernière seconde, pour oser bouger. Libérant ses membres et sa respiration, Vibeke avait les joues rosies par l’effort, un franc sourire illuminant son visage. La belle avait pris quelques inspirations salutaires avant de retourner vers le musicien décidément talentueux.

-C’était magnifique Mr Yaxley, un véritable plaisir.

Reprenant ainsi ses esprits, la belle avait entrepris de nouer à nouveau ses longs cheveux noirs, estimant que cette apparence la rendrait bien trop négligée pour le jeune Yaxley. Ce faisant, elle s’était approché un peu de lui, s’étant beaucoup éloigné par ses mouvements parfois très amples.

-Vous avez eu là une idée charmante, je vous remercie.

Maintenant qu'elle avait repris autant ses esprits que son souffle, la belle claqua dans ses mains, appel courant dans cette maison afin de provoquer l'apparition d'un elfe de maison. Ce dernier ayant été tout à fait prévenu et sachant de toute façon anticiper avait rapidement apporté sur un plateau des rafraichissements.

-Vous désirez boire quelque chose peut-être?

Vibeke avait opté pour un classique verre d'eau, un verre véritablement salutaire après ses efforts.
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MessageSujet: Re: Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] 129196351Lun 30 Nov 2020 - 16:08

Lipinski.
Le Stradivarius précieux et hors de prix sentimentalement parlant égraine ses notes voluptueuses grâce à son seul et unique détenteur. L’autodidacte et perfectionniste Corban Yaxley qui voit dans cet instrument en plus que le piano, une transcendance perpétuelle de tout être humain. Il voue à l’Art, une sorte de religion silencieuse et prend généralement tout ce qui se trouve à sa portée pour générer une quelconque envie de création et de conception artistique. Élevé dans une famille de Sang-Pur aux manières plus que délicates et aux aspirations grandioses, Corban Yaxley s’est vite tourné vers la musique et nombre de ses instruments pour en refaire ressortir l’essence même. S’il se met à griffonner quelquefois sur des morceaux de parchemins, il n’en possède pourtant pas le privilège. Il aurait pu, au lieu de jouer de son poète de bois, dessiner la jeune femme dans ses positions liées à la danse. Or, il préfère se concentrer sur les notes.

Le regard olivâtre scellé et concentré, il fait abstraction de ce qui peut se passer autour de lui. Il n‘a de cesse d’oublier ce qu’il est en train de faire et ne se concentre alors que sur sa seule et unique production. Si Vibeke Camran l’a enchanté avec des pas prodigieux de danse classique, il doit en faire de même avec Lipinski et lui montrer alors, qu’il joue cette sonate pour elle et elle seule. Que c’est un cadeau, un pacte entre eux deux. Seulement Corban Yaxley et Vibeke Camran sont au courant de ce contrat tacite établi entre tous les deux. Il ne vient chez elle que pour chercher cette inspiration qui par moments lui fait cruellement défaut et se laisse entièrement désirer. Telle, une femme. Avec un petit sourire, il continue sa mélopée, tandis qu’il entrouvre son regard couleur olive pour contempler ce qu’il a « réveillé ».

Les notes qu’il produit grâce à son Stradivarius éveillent l’altesse et la suavité de sa vis-à-vis. Car, telle une Vénus, elle s’exprime et il n’a de cesse de jouer pour admirer pareille vision. Les mouvements, les ports de tête altiers, sont un régal pour les iris olivâtres qui n’a de cesse de scruter ce qui est en train de se produire. Corban Yaxley est en proie à une satisfaction absolue liée à l’Art dans son essence la plus pure. La plus brute. C’est comme si son cher et tendre Stradivarius dicte ce qu’il souhaite apercevoir comme pas à la jeune femme, et cette dernière s’exécute. Sans nulle protestation. Avec déférence et envie. Avec beauté et panache. Elle est si possédée par ce qu’elle entreprend, qu’elle en vient à perdre son lien retenant sa chevelure de jais, qui échoue en cascade sur ses épaules. Là, elle est magnifique. Et irradie son Art. Le transcendant. Réellement.

La dernière note de la précieuse sonate, s’échappe dans l’air ambiant et le jeune frère d’Addison Yaxley fait redescendre son archet, ainsi que Lipinski qui a fini de se montrer à la face du monde. Un large sourire apparait sur les lèvres fines du jeune blond, tandis qu’il remarque ce même sourire présent chez la jeune femme. Leur « partage » a été décidément le plus beau, et par une révérence nouvellement appuyée, il l’en remercie. Autant pour sa prestation produite que par son compliment à son égard.

- Le plaisir est partagé Miss Camran. Une véritable Salomé. J’ai été subjugué. Comme si la simple vue de la chevelure noire ainsi dévoilée peut choquer le jeune descendant des Yaxley, la jeune femme fait en sorte de la rattacher.

Au grand désespoir du jeune frère d’Addison qui voit en cette chevelure détachée, un pouvoir artistique encore grandissant. L’idée bien que charmante, est de l’initiative de Corban Yaxley tandis que la jeune femme, elle, s’est mise à l’accepter. Il y a de ce fait, un échange de bons procédés et d’envie d’autre chose. Et surtout, de se compléter. Artistiquement parlant.

- Sans votre accord, Miss Camran, rien n’aurait pu se produire. Il lui sourit. Sincèrement. Merci à vous. Et prie silencieusement pour l’absence du satané mari.

Remettant le fameux poète de bois dans son étui de feutre noir, orné de rouge incarnat, le jeune frère d’Addison Yaxley est bien entendu disposé à s’abreuver. Même, si lui n’a pas fait bouger son corps comme l’a fait Vibeke Camran, lui a sollicité son esprit et sa mémoire pour interpréter cette sonate impeccable et sans fausse note. Un léger sourire qui est bienvenu quand la Créature apparait avec un plateau rempli de rafraichissements. Si, l’hôtesse opte pour un verre d’eau, l’invité quant à lui porte son choix sur un verre à la couleur orangée et à la senteur fruitée. Du jus de fruits doux et délicat qu’il porte à ses lèvres, avec un sourire. Satisfait.

- Avez-vous encore du temps devant vous ? J’aimerais, si cela vous est possible que vous m’appreniez quelques pas. J’ai eu à cœur d’apprendre la valse viennoise mais pas le reste.

Un temps d’arrêt. Avant de poursuivre.

- Si cela vous intéresse, je pourrais faire en sorte de vous apprendre à jouer du violon. Un nouveau sourire. Toujours sincère. Mais, je ne vous force en rien, ça doit venir de vous.

Lipinski, est quant à lui, prédisposé à être entre de nouvelles mains. Du moins, pour un petit temps.
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MessageSujet: Re: Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] 129196351Sam 5 Déc 2020 - 19:57

Il y avait des choses que Vibeke avait parfois du mal à comprendre, comme tout être humain certainement. Ainsi, le fait d’être une forme d’inspiration, de muse comme il l’avait dit, elle avait du mal à le concevoir. Elle n’était qu’une femme d’une banalité désarmante, une de ces femmes de sang pur dont le rôle se résumait très simplement, à qui on confiait la tâche d’être impeccable, gracieuse, délicate, silencieuse, et mère. Jusqu’à maintenant, la belle avait l’impression d’avoir réussi à donner satisfaction dans ces domaines. Elle avait donné un fils à son mari, lui donnant un héritier mâle en premier lieu, puis une fille, une chance de faire une alliance avantageuse entre son nom et celui d’une autre prestigieuse famille. Mais cette idée qu’elle pourrait inspirer quelqu’un sous une forme quelconque, c’était étrange à son idée. Alors tout à fait curieuse, elle avait accepté cette proposition étrange mais très intrigante.

Pour le moment, bien qu’un peu anxieuse, elle n’était pas déçue. Corban s’était mis à jouer, laissant monter dans l’air de douces notes, son violent vibrant sous ses doigts, chaque partie de la mélodie passant sur elle jusqu’entre ses doigts, se laissant sentir et ressentir dans toute sa subtilité. Il était délicat avec son instrument, elle tentait d’en faire autant dans ses mouvements. Son art à elle était loin d’être tendre avec elle, demandant des efforts et laissant souvent des traces. Mais tout l’enjeu, et elle l’assumait parfaitement, était celui de montrer l’inverse. Il fallait qu’elle exprime la délicatesse, une forme de sensualité quelque part, de la finesse, et une aisance toute feinte. Ses cheveux dans la démarche avaient fini par se joindre à ce mouvement pour accompagner la moindre courbe, le moindre balancement.

La fin de cet exercice inédit semblait les ravir tous les deux. Vibeke ne tarde pas à donner son avis sur le jeu de son “partenaire” du moment. Sa musique avait été très douce, un ravissement. Il s’était incliné à son compliment, la belle l’avait suivi en offrant à son tour une révérence. Une expérience inédite pour elle mais un ravissement.

-Le plaisir est partagé Miss Camran. Une véritable Salomé. J’ai été subjugué.

Tant de compliments, voilà qui n’était pas forcément très habituel. De quoi lui rappeler que ses cheveux se baladaient maintenant bien trop librement. Ils étaient une forme d’expression dont la maîtrise s’imposait selon elle actuellement. La belle s’était donc empressé de les attacher à nouveau.

-Je vous remercie. Mais je n’ai fait que me laisser porter par vos notes. Vous vous êtes montré inspirant Mr Yaxley.

Mais ce n’était pas encore assez. Vibeke souriait comme elle le faisait rarement en présence d’une personne qui ne lui était pas vraiment proche. Elle était sincèrement ravie de cet échange qui la laissait presque essoufflée, sa peau restant chaude sous l’effort.

-Sans votre accord, Miss Camran, rien n’aurait pu se produire. Merci à vous.

Ils semblaient tous les deux en accord pour dire que l’expérience était concluante, très concluante. Allaient-il réitérer un jour? Pour cela il faudrait le demander. Ce n’était sans doute pas très raisonnable. Mais leur rencontre en elle-même manquait de raison.

-Dans ce cas j’en suis ravie. Peut-être pourrions-nous reproduire l’expérience une prochaine fois?

Si elle n’était pas déjà un peu rouge par les mouvements si exigeants qu’elle avait effectué, on aurait sans doute pu voir qu’elle rougissait sous l’audace de la demande. Fort heureusement l’eau qu’elle portait à ses lèvres saurait sans doute dissiper cet effet indésirable. Son invité avant également trouvé son bonheur dans les rafraîchissements, optant pour un jus de fruits.

-Avez-vous encore du temps devant vous ? J’aimerais, si cela vous est possible que vous m’appreniez quelques pas. J’ai eu à cœur d’apprendre la valse viennoise mais pas le reste.

Ce fut des yeux ronds que la scandinave avait ouvert à cette remarque. Lui apprendre à danser? c’était sans doute pire que le reste. Mais c’était peut-être plus tentant encore. Une autre forme d’échange quelque part. Si Darren apprenait une telle chose qui sait ce qu’il ferait. Mis à part entrer dans une rage folle bien entendu. Et l’idée pourtant lui plaisait.

-Si cela vous intéresse, je pourrais faire en sorte de vous apprendre à jouer du violon. Mais, je ne vous force en rien, ça doit venir de vous.

Lui apprendre le violon maintenant. Décidément il en avait des idées charmantes. Si elle connaissait la musique elle n’avait jamais mis les mains sur un violon. Un si bel instrument pourtant. Son regard brillait sous l’envie. Vibeke restait hésitante tout de même. Jamais Darren ne devait l’apprendre, absolument jamais.

-Oui… Oui bien sûr! Oui pourquoi pas?

L’excitation lui donnait un air presque enfantin, un sourire radieux, et tendait déjà ses membres. Toujours prête à en apprendre plus, elle serait ravie de pouvoir apprendre à se servir de cet instrument. Vibeke savait que la maîtrise dont faisait preuve Corban ne serait pas atteignable avant des années. Mais l’idée qu’elle pourrait extirper quelques notes cristallines à ce délicat objet de bois un jour lui plaisait. Quand à donner un peu d’elle-même et de son expérience au jeune homme par la danse lui plaisait énormément. Réajustant sa tenue re reculant déjà vers le centre de la pièce elle en rirait presque, les yeux brillants et le sourire franc.

-Retirez vos chaussures, vous sentirez mieux.

D’un pas sautillant et un peu étrange à cause de ses chaussons à elle bien plus adaptés à la danse que les chaussures de son invité, elle était allé changer la musique pour une valse comme il disait mieux les connaître.  Reprenant sa place, elle fit signe à Corban de la rejoindre.

-Venez, essayons autre chose si vous le voulez bien.

Vibeke lui tendait la main, attendant qu’il la saisisse pour l’attirer à elle avec un peu d’entrain, l’invitant à prendre la place habituelle de la valse, allant ensuite replacer la main de son invité de son dos comme la valse de vienne le demande  à sa hanche où elle savait qu’elle serait plus utile.

-Laissez-vous porter, comme vous savez le faire.

Ils se mirent ainsi bientôt en mouvement. Vibeke dans un premier temps n’avait rien modifié, laissant le rythme de la valse s’installer. Doucement, elle avait ajouté quelques subtilités. Se dressant par moments sur ses pointes, ajoutant quelques pas ou en sautant un pour étendre la jambe. La jeune femme avait ensuite osé se détacher un peu, sa main toujours dans la sienne, pour s’étendre dans une pose déployée avant de revenir contre lui. La belle s’était laissé porter, souriante, appréciant cette nouvelle expérience. Allait-il se laisser porter lui aussi? Allait-il oser sortir de ces pas qu’il connaissait? Elle ne lui avait en soi pas appris, mais oserait-il par lui-même s’y risquer par goût de la nouveauté ou simple curiosité? Même si il ne bougeait pas de ses habitudes, Vibeke était persuadée que cette danse serait particulière. Un mélange comme on ne lui permettrait plus d’en connaître, oubliant quelques instants à qui appartenait cette main sur sa hanche, à qui elle offrait cette vue sur son sourire habituellement si précieusement gardé, à qui appartenait cette main sur laquelle elle avait refermé la sienne encore chaude.
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MessageSujet: Re: Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] 129196351Dim 6 Déc 2020 - 19:20

C’est un échange somme tout parfait.
Un de ceux que l’on est à même de rêver et à peine de concevoir, tant il est surréaliste. Corban Yaxley aime cette compagnie et encore plus cette Muse qui ne se définit pas comme telle mais qui l’est. Assurément. Elle est réellement magnifique et ces mouvements produits sont une véritable ode à cet Art qui lui est pourtant purement et simplement étranger. Le jeune frère d’Addison Yaxley voit en la magnifique scandinave un atout majeur et le fait qu’elle ait accepté cette « entrevue » le comble d’aise. Le temps est suspendu entre eux deux, Lipinski et sa douce mélopée d’un côté et le corps de Vibeke Camran qui se laisse porter par la danse et ce que la mélodie lui inspire. C’est une connexion, un lien pour le moins puissant qui s’est crée entre eux. Et pour cela, Corban en est plus que satisfait. Car peu de personnes peuvent se targuer de le rendre ainsi. Et de le voir ainsi, surtout.

Une révérence assortie d’un compliment. Ou l’inverse. Le jeune blond ne le sait plus vraiment, mais ce qu’il sait en revanche, c’est le plaisir qu’il a pris en jouant seulement pour elle. Et, qu’elle se soit ainsi livrée face à lui et à son Art. Son Art brut, qui s’est dispersé dans l’air et a rempli l’atmosphère de ce quelque chose de bien plus sensuel. Et d’atypique. Or, le jeune descendant des Yaxley sait pertinemment que la belle brune, ne peut inviter un public masculin en sa demeure. Surtout, sous le regard acéré de Darren Camran, son mari. Mari, que Corban n’apprécie pas réellement. D’ailleurs, si ce dernier les surprend un jour, que peut-il advenir de leur relation future ?
Corban préfère étrangement, ne pas se poser la question.

- C’est vous qui m’inspirez Miss Camran. Vous êtes décidément une Muse. Une véritable Muse. Il marque un temps d’arrêt avant de se reprendre, avec un mince sourire. Vous m’avez pris de court avec votre demande. Mais, je ne peux qu’y répondre par l’affirmative. Vous revoir serait un souhait, non négligeable.

Une nouvelle révérence et un nouveau baise-main.

Le jus de fruit s’est vu être un atout salvateur après l’effort recommandé pour avoir interprété une telle sonate et fait en sorte de faire danser, une merveilleuse ballerine. Corban Yaxley se met à sourire, surtout lorsque la jeune femme est réellement enthousiasmée par sa proposition présentée quelques minutes plus tôt. L’expression et le regard, traduisent à eux seuls, l’envie qui a fait naître en elle, cette demande du jeune frère d’Addison Yaxley qui souhaite s’adonner à l’Art de Vibeke Camran. Mais, avec nulle prétention de la surpasser. S’il est passé maître dans la danse viennoise, il l’est beaucoup moins dans celui de faire des pointes et des entrechats. Il se peut que la belle scandinave doive être réellement patiente. Tout comme lui, va l’être sûrement avec son Stradivarius. Vibeke Camran étant alors, une des seules personnes à part le violoniste lui-même à avoir touché Lipinski. Même Addison Yaxley n’en a nullement le droit.

Retirer ses chaussures.
Un premier point non négligeable qui fait que le jeune blond ne se prive pas de les envoyer un peu plus loin et de se rapprocher alors de la cariatide, vêtue de son justaucorps et de son voile d’étoile. Miss Camran lui tend une main, qu’il saisit délicatement tout en lui offrant ce sourire qu’il octroie à peu de personnes en ce monde . Sa main est douce et relativement chaude tandis qu’il l’étreint et dépose son autre main sur sa hanche. Les iris olivâtres se plongent dans ceux de son interlocutrice, alors qu’ils entament quelques pas. Ces derniers étant purement académiques, tandis que Corban Yaxley est en passe de se laisser guider comme elle le lui a suggéré. En plus de ces mouvements traditionnels et un tant soit peu alambiqués, il remarque que la jeune femme se permet quelques audaces. Ce qui le fait agréablement sourire malgré qu’il essaye -sans grand succès- de garder un regard neutre vers un point imaginaire. Ce dernier étant rapidement oublié, parce qu’il repose ses prunelles olivâtres assorties d’un éclat nouveau sur cette splendide Muse. L’instant est là encore suspendu, encore plus intense que le précédent. Cette fois-ci, il y a ce contact de dermes et surtout ce nouvel échange. Cette nouvelle envie de faire transparaitre quelque chose à travers ce nouveau biais. Et pour cela, Corban Yaxley en est plus que comblé. Il en vient même à ressentir le parfum de la jeune femme. Quelque chose de délicat et de frais qui émane d’elle mais surtout de sa chevelure, qu’il préfère voir détachée. Mais la bienséance et le sens commun, l’interdit.

Dans son esprit, il réfléchit déjà à une tout autre danse. Encore plus « sensuelle » et plus apte de les connecter tous les deux. Il en connait les quelques rudiments et s’autorise à lui demander par un regard appuyé, si elle souhaite continuer et se laisser guider, cette fois-ci. Le jeune blond opte pour un Tango. Quelque chose de bien plus véhément et de bien plus puissant dans ces pas, qu’ils vont devoir faire. Néanmoins, il se désolidarise à grand regret de la jeune femme brune pour lui faire face de toute sa supériorité, non sans sourire.

- Un Tango, Miss Camran ? Le questionnement est murmuré tandis qu’il se met déjà en position.

L’allure est encore incertaine mais il reprend rapidement ses automatismes. Attendant que la belle Muse accepte sa requête.


Dernière édition par Corban Yaxley le Mer 9 Déc 2020 - 11:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] 129196351Mar 8 Déc 2020 - 17:37

Vibeke ne savait pas tellement à quoi s’attendre lors de cette entrevue. La curiosité et quelque part la volonté de bien faire lui avait soufflé d’accepter et même lui avaient implanté une forme d’excitation. Elle l’avait accueilli avec plaisir, dans le secret de cette pièce où son mari ne mettait presque jamais les pieds, profitant de toute façon de son absence. C’était un peu comme si l’endroit était finalement libre de l’influence oppressante de Darren. Sans doute un endroit parfait ainsi pour ce genre d’exercice inédit.

Corban semblait ravi par l’expérience, elle l’était également plus que largement. Vibeke l’en avait d’ailleurs bien remercié, ne sachant presque plus se détacher de son sourire. Tout deux ainsi s’envoyaient de remerciements et des politesses. Ils semblaient avoir tous deux apprécié ce moment si particulier. Mais ni l’un ni l’autre ne semblait très pressé de mettre fin à cette entrevue.

-C’est vous qui m’inspirez Miss Camran. Vous êtes décidément une Muse. Une véritable Muse.

Réellement? Vibeke n’aurait pas songé pouvoir entendre ces mots à son sujet. une muse, une source d’inspiration à elle seule, la justification d’un élan artistique. Quelle image superbe. Et c’était peut-être même un peu trop pour elle, comme si elle n’avait pas réellement le droit de les porter. Mais sans les exposer, elle les garderait précieusement en elle et s’accorderait certainement quelques moments pour les regarder en souriant. En attendant elle ne pouvait faire autrement que de proposer à son acolyte musical de se revoir, essayant tant bien que mal de cacher le rose de ses joues sous le compliment qu’elle prenait à sa juste valeur.

-Vous m’avez prise de court avec votre demande. Mais, je ne peux qu’y répondre par l’affirmative. Vous revoir serait un souhait, non négligeable.

Vibeke s’était mordu la lèvre sous l’impair. Elle lui avait effectivement fait une proposition osée et spontanée là où la bienséance ne l’aurait pas voulu. Fort heureusement, elle n’était pas tombé à côté. Corban semblait aussi heureux qu’elle par cette découverte. Il semblait donc tout à fait prêt à se retrouver à nouveau en sa présence dans cette pièce pour un nouvel échange. Ils avaient échangé une nouvelle révérence et la belle lui avait sans la moindre résistance cédé sa main pour qu’il lui offre un nouveau témoignage de respect. Des manières comme elle les appréciait grandement, une forme de franchise naturelle, une expression en soi à son sens. Pour elle il était aussi naturel d’exprimer ses sentiments de cette manière que prendre quelqu’un de cher entre ses bras. Lui tendre cette main n’était en rien une expression de supériorité ou de domination. Elle acceptait simplement avec plaisir cette nouvelle expression de la part de Corban. Elle le faisait donc avec le sourire et toute la délicatesse possible.

Ce fut ensuite à lui de faire une demande étonnante. Elle avait du temps, bien sûr, elle avait aussi l’envie de poursuivre l’expérience sous ce nouveau format. Vibeke était pleine d’excitation une nouvelle fois, très pressée d’en voir plus et quelque part en apprendre plus du jeune homme. Cela signifiait aussi lui en livrer plus quelque part, mais ce n’était pas la parti à laquelle elle préférait penser. Pour ne pas dire qu’elle l’avait littéralement mise de côté et bazardée plus loin.

Volontaire et même encourageante, Vibeke s’était donc laissé étreindre, se plaçant au mieux presque contre lui finalement. La belle lui sourit alors qu’il la regarde droit dans les yeux. Visiblement pour cette fois, ils sont dans son domaine à elle. Une valse viennoise en premier lieux, c’est ce qu’il lui a dit savoir pratiquer et la belle souhaite ainsi le mettre à son aise. Doucement, c’est elle qui se donne des libertés, tentant de lui permettre de s’exprimer à son tour dans ce mélange étrange de styles. Elle s’éloigne et s’approche, restant dans le raisonnable tout de même. Son expression se fait plus concentrée, elle se replonge doucement dans cette concentration qui lui permet de s’exprimer de cette manière la plus physique qui soit. Mais alors qu’elle se plonge plus profondément encore, elle le sent prendre de l’assurance et même finir par prendre la direction de leurs mouvements. N’ayant pas la moindre intention de résister, la scandinave finit par relever les yeux vers lui, cherchant la suite dans son regard, y trouvant une forte malice à laquelle elle tente de répondre en suivant ses impulsions à lui. Il finit par s’éloigner, ne semblant pas pour autant rompre l’échange totalement.

-Un Tango, Miss Camran ?

Vibeke est aussi surprise que partante. Un tango les sortait tous deux de leurs domaines. Mais c’était une forme de découverte à laquelle elle était très réceptive. Répondant d’abord par le regard, elle finit par sourire, le regard aussi malicieux que brûlant. Elle défait les noeuds de ses chaussons sans le quitter des yeux alors qu’il est déjà en position. Prise par le jeu, elle les jette l’un après l’autre à l’écart en imprimant doucement une sorte de cercle autour de lui. Vibeke se tient bien droite, entame des mouvements plus saccadés, oserait-on dire plus langoureux. La scandinave finit par s’approcher pour revenir contre lui, se plaçant dans la position la plus courante dans cette danse, une main sur l’épaule de son cavalier, l’autre dans sa main, la joue contre la sienne. Elle sentait son souffle dans son cou en étant aussi proche. La brune n’y pensait pas pourtant, restant la plus concentrée possible sur ses mouvements, se plaçant naturellement sur la pointe des pieds pour simuler les talons qui se portaient généralement dans ces chorégraphies. Une façon aussi d’être à sa hauteur à lui dans cette nouvelle position. Il avait murmuré sa proposition, elle lui avait donc répondu sur le même ton, presque contre son oreille.

-Vous nous sortez de nos habitudes à tous les deux Mr Yaxley.

Ce n’était plus sa spécialité. Elle ne refusait cependant pas l’idée. Lui laissant finalement la direction, Vibeke lui suivait au mieux, laissant encore parfois échapper quelques mouvements plus classiques.
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MessageSujet: Re: Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] 129196351Mer 9 Déc 2020 - 11:40

Une Muse.
C’est ce qu’est Vibeke Camran. Une douce et délicate Muse qui a enchanté le jeune descendant des Yaxley par sa danse poétique et ses mouvements gracieux. La belle brune peut se targuer de faire naître en Corban Yaxley, des envies de créations et d’artistiques. La sonate qu’il a jouée pour elle, a été une réponse à cet échange qui s’est avéré bien plus instructif qu’il ne l’a pensé avant de se rendre en sa demeure. Il a été convenu que cette entrevue ne va pas être la seule et que d’autres vont se profiler dans un avenir certain. En plus de son travail prenant au Ministère de la Magie et de sa satisfaction qu’il doit offrir à Morfin Carrow, il s’octroie des parenthèses bienvenues grâce à la belle brune. Du moins, il espère que ce ne sera pas la seule et l’unique.

De ses iris couleur olive, Corban Yaxley a vu le mordillement de lèvres perpétré par la jeune femme, sous son impétuosité. Il est véritable et certifiable qu’une telle demande peut être mal interprétée, mais le jeune blond voit cet engouement dont elle peut faire preuve et il le salue admirablement. Avec un large sourire empreint d’une certaine douceur. Là encore, c’est un visage de lui qu’il montre très peu ou pas du tout à ses détracteurs ou détractrices. Mais ici, il est face à une Muse. A sa Muse et rien que pour cela, le jeune frère d’Addison Yaxley en est plus que satisfait. Il s’est d’ailleurs empressé de lui montrer Lipinski et a joué avec ce dernier. Souhaitant rapidement que la belle brune puisse interpréter n’importe quelle mélopée. Même, si au vu de l’expérience autodidacte qu’il pratique, cela va être complexe. Ayant appris le piano avec rigueur et pragmatisme, tandis que pour le violon, c’est différent. Et cela, le sort de ses croyances et de ce classicisme qui le dessert quelquefois.

Ce qui l’intéresse présentement, c’est la danse. Il en a fait le souhait, de danser avec elle. Sa Muse. Une valse viennoise en premier lieu, parce qu’il connait les pas et la maîtrise. A force de soirées mondaines et d’apparitions familiales en société sacrée. Le fait qu’ils soient si proches peut porter à confusion, si par malheur un individu extérieur vient à pénétrer dans leur sanctuaire. Mais, Corban Yaxley est là pour la danse et ce qu’elle implique de conception esthétique. Emporté par l’ivresse d’un tel moment, le jeune frère d’Addison Yaxley s’est vu proposer une danse à la limite de la brutalité et du sensuel exacerbé : un Tango. Là encore, il sort de sa zone de confort et cela lui arrache un large sourire de complaisance. Offrant une révérence à sa partenaire, il l’incite à poursuivre et à revenir se plaquer contre son corps. Pour un corps-à-corps dicté par la puissance régie par cette danse. Tentant de ne pas afficher un sourire qui peut être malvenu, il a vu les pointes de danseuse classique disparaître, pour n’avoir plus que ses pieds. Nus. Et surélevés. Comme des talons, imaginaires. La main sur l’épaule de Corban et l’autre dans la sienne. Le visage proche du sien.

C’est ainsi que ce ballet plus intense prend place dans cette immense salle qui lui plait tant d’arpenter. La scandinave est si proche de lui, qu’il en sent le derme et les odeurs fraîches qui en découlent. Son sourire ne le quitte plus tandis qu’il est emporté dans son mouvement. Toujours plus fluide, plus travaillé. Le murmure prononcé par les lèvres féminines peut le troubler d’ordinaire, mais pas ici. Car, il reste focalisé sur ses intentions, de faire un Tango. Le plus parfait possible. Les pas se décalent dans la pièce, tandis qu’il affirme son emprise dans son dos, tout en la faisant basculer et en récupérant ce corps gracile qui fait que son visage, ne soit plus qu’à quelques centimètres du sien.

- Je l’espère, Miss Camran. Je l’espère. Un nouveau murmure lâché à quelques centimètres des lèvres charnues, tandis qu’il continue sa chorégraphie.

A force de se laisser aller dans cette danse qui pourtant bouscule des codes bien établis du classicisme et de la bienséance, Corban Yaxley se laisse aller à être encore un peu plus rude et dirigeant. Tout comme cette danse l’exige, avant de lui offrir une réelle apothéose, la faisant basculer avec un léger rire. La Muse est décidément splendide, les joues ainsi rosies par l’effort accompli et ce partage unique. Il faut un temps au jeune descendant des Yaxley, gardant toujours la jeune femme dans ses bras, ayant une main assurée sur sa taille fine. Les iris olivâtres parcourant le visage et voulant savoir à travers les prunelles sombres de la jeune femme, ses ressentis. Ses espoirs et ses futures exigences. La remettant droite, en position pour lui faire face, il ne peut s’empêcher de murmurer, sa voix douce emplissant l’espace établi entre eux deux.

- Cela a-t-il été à votre goût, Miss Camran ? Ai-je été un bon leader, ou pas du tout ? Ne soyez pas indulgente, dites-moi tout. Un petit sourire, tandis qu’il replace une mèche blonde. C’est vous la maîtresse en ce domaine, mais je veux bien m’initier à d’autres danses.

Il en connait d’autres, mais les mouvements risquent d’être bien moins assurés. Là, elle doit lui apprendre, si elle en connait d’autres. Ce qui est là encore, un échange parfait. Qu’il ne regrette pour rien au monde. Attendant avec une certaine impatience quand il va devoir offrir Lipinski à la grâce de sa Muse.
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MessageSujet: Re: Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] 129196351Ven 11 Déc 2020 - 21:27

Il était devenu rare, bien trop rare, que Vibeke puisse se laisser aller à une démarche artistique autre qu’une simple pratique visant à ne pas perdre ses acquis. Parfois une expressivité finalement, une façon de faire retomber une certaine pression ou quelques angoisses qui la prenaient parfois. L’art en exutoire sans doute plus que pour l’art lui-même. Cette entrevue avec Corban était donc une nouvelle inspiration, une nouvelle vision. Et cela lui plaisait beaucoup. C’était tout à fait agréable et satisfaisant pour elle. Sans doute plus encore en le voyant lui aussi si réactif et positif suite à cette expérience. Elle avait ainsi laissé son coeur espérer qu’ils auraient d’autres occasions de retrouver ces sentiments si doux et rassurants.

Peut-être finalement s’était-elle trop laissé porter justement, osant faire la demande elle-même. Les convenances auraient voulu que Corban le fasse, sans doute après quelques jours. Quoi qu’à vrai dire les convenances auraient refusé de voir se tenir ces entrevues, deux jeunes adultes dissimulés dans cette pièce, à l’abri du regard de Darren, là où les esprits pouvaient se brouiller et se perdre peut-être. Vibeke pourtant se sentait en pleine possession de ses moyen, tout à fait lucide et capable de garder la ligne de conduite qu’elle s’était imposée. Peut-être un peu plus impulsive qu’à l’habitude ceci dit. Elle devait bien le reconnaître. Il ne semblait pas lui en tenir rigueur pourtant. Corban lui apparaissait comme un jeune homme doux, patient, intelligent, capable d’apprécier l’art à sa juste valeur. Un bon musicien aussi, sensible et très juste selon elle.

Et comment résister à cette proposition qu’il lui avait faite. Apprendre à jouer de son cet instrument délicat c’était en effet une belle idée. Elle appréciait l’idée de pouvoir un jour savoir faire vibre ces cordes pour produire de si belles mélodies. Si Vibeke ne se pensait simplement pas capable de pouvoir jouer aussi habilement que lui un jour, elle espérait être capable de produire une ligne mélodique satisfaisante après de longs efforts. Elle s’en contenterait. Mais pour le moment, il était question d’une autres expression artistique. Ils commenceraient pas la danse cette fois.

Si le départ avait été relativement calme, les choses avaient finalement pris une autre direction. Corban avait changé ce rythme, il avait changé leurs attitudes. Des gestes plus secs, plus sensuels aussi, bien plus proches. Le tango qu’ils ont entrepris de danser tous les deux les guide dans une attitude différente. Darren si il venait à entrer dans cette pièce en ferait peut-être même une syncope. Vibeke pourtant n’avait aucune mauvaise pensé, se concentrant sur ses pas, sur son attitude. Le dos bien droit, le torse bombé, même son regard se faisait plus sévère, même sa respiration s’en trouvait saccadée. Ils s’approchent et s’éloignent en rythme, la scandinave se laissant guider par son cavalier qui ne se privait pas de la ramener à lui dès qu’elle faisait mine de s’en séparer. C’était aussi le jeu de cette danse si particulière. Elle s’était tout de même permis une remarque, presque amusée par leur situation, simplement plongés dans leur rôles à chacun.

-Je l’espère, Miss Camran. Je l’espère.

Vibeke trouvait ces paroles douces. Pas parce qu’elles venaient d’un homme, pas parce qu’elles avaient ce petit côté provocateur, mais simplement parce qu’elles signifiaient qu’elle n’était pas la seule à apprécier ce moment, que Corban savait apprécier son expression à elle. Comme si ce court échange lui avait donné une forme d’assurance complémentaire, le jeune homme s’était fait plus rude encore, menant plus fermement leurs mouvements. Elle ne s’en plaindrait pas, se laissant peut-être même plus aller, le laissant la plier entre ses mains, la diriger et la serrer contre lui. C’était son domaine, mais pour le moment, c’était son rôle à lui. Cela s’était terminé lorsqu’il l’avait basculée, plus bas encore, la tenant d’une main sûre. Sachant y voir la fin de leur danse, Vibeka s’était laissé aller en arrière, lui offrant la vue de sa gorge blanche, pliée autour de son soutien, tenant quelques instants cette pose au côté presque lascif. La respiration profonde, la scandinave s’était redressé lentement avec son aide. Ils furent bientôt à nouveau face à face, souriants. Elle était ravie de cet essai tout à fait concluant. Et même si plus rien ne l’exigeait, la belle n’avait pas immédiatement lâché sa main, celle qu’elle tenait depuis le début de leur danse.

-Cela a-t-il été à votre goût, Miss Camran ? Ai-je été un bon leader, ou pas du tout ? Ne soyez pas indulgente, dites-moi tout.

L’épouse Camran était ravie. Parfaitement ravie. Elle ne le cachait d’ailleurs pas. Son sourire l’aurait trahis de toute façon.

-Nous manquons je pense d’expériences sur cette danse particulière. Mais vous avez très bien mené je crois, vous vous êtes fait comprendre assez facilement.

Pour une première danse, elle avait trouvé cela assez concluant pour le coup. Elle n’était sans doute pas objective, c’est vrai, et elle voulait bien le reconnaître. Vibeke pourtant avait apprécié la chose, le sentir donner les directives, le suivre avec aisance, presque appréciant se plier sous ses décisions dénuées de toute violence, comme des indications franches qui lui demandaient tout de même son approbation.

-Mais le guide ne peut pas faire grand chose si on ne l’entend pas. J’espère avoir été une cavalière à la hauteur. Dites-moi sans ménagement également.

Difficile de cacher qu’elle avait apprécié ce moment. Vibeke avait tout de même lâché sa main, prenant ses distances par réflexe, comme elle le ferait habituellement. Plus souriante tout de même, mais c’était une question d’habitudes et de convenances.

-C’est vous la maîtresse en ce domaine, mais je veux bien m’initier à d’autres danses.

Elle pourrait oui, elle pourrait lui en montrer plus. Mais il n’avait visiblement pas prévu cette possibilité avant de venir. Si il avait eu dans l’idée de s’initier à sa danse, il se serait certainement habillé autrement. Vibeke y pensait en le détaillant un peu. Il n’avait certes plus de chaussures, mais il restait assez peu libre de ses mouvements finalement. Croisant les bras devant sa poitrine, elle avait finit par glisser l’ongle de son pouce entre ses dents en souriant, presque amusée. Joignant finalement les mains presque pour se donner un peu de courage, elle finit par lui répondre.

-Je pense Mr Yaxley qu’il sera un plaisir pour moi de vous en montrer plus, mais je ne suis pas certaine que vous soyez dans la bonne tenue pour cela si je peux me permettre…

Et il n’était bien entendu pas question de le pousser à se dévêtir. Cette option ne se présentait même pas dans l’esprit de la scandinave. Pas contre, ce qu’elle y voyait était largement plus intéressant. Elle en venait maintenant à se tordre un peu les doigts en hésitant à se lancer.

-En revanche… si vous l’acceptez… je suis très curieuse d’en apprendre un peu plus de votre Lipinski…

Accepterait-il de lui confier son si précieux instrument? Elle en mourrait d’envie pourtant, prête à aller remettre sa grosse veste pour palier à l’immobilité qu’imposait la potentielle pratique de cet instrument. Il n’avait qu’à accepter sa demande et elle y sauterait presque.
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MessageSujet: Re: Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] 129196351Sam 12 Déc 2020 - 13:35

La Danse, dans tout ce qu’elle peut être comme Art.
Corban Yaxley ne la maîtrise pas réellement, bien qu’il ait été contraint par le passé, à le faire. Sous le coup de professeurs légèrement tyranniques qui lui ont fait pourtant acquérir un certain perfectionnisme et une envie réelle de se surpasser et de toujours apprendre. Bien que la danse classique soit quelque chose de plus féminin, c’est ce qu’il vient à penser du moins, il en a appris tout de même les codes surannés. Et, voir danser sa Muse Camran l’a enchanté. Virevoltant allègrement sans aucune attache, ni entrave. Avec seulement sa grâce pour seule compagne, il en a été plus que subjugué. Il l’a vue alors, évoluer comme une Nymphe et constater qu’il a eu en face de lui, ce véritable visage. Celui, qu’elle occulte à la face du monde. Et, qui est pourtant si beau à contempler.

Le jeune frère d’Addison Yaxley a eu le tempérament d’un leader, d’un homme rude pétri d’hardiesse, quand il s’est vu lui proposer un Tango. La danse sensuelle par excellence. La belle brune a accepté cette invitation silencieuse de l’accompagner dans ce ballet brûlant qu’impose ce pas effectué à deux. Dans son rôle d’homme impétueux mais néanmoins cavalier, il a mené sa partenaire jusqu’à une finitude en apothéose. Mais avec cette crainte manifeste, de ne pas avoir été à la hauteur et d’engendrer chez Vibeke Camran, une déception. Car peut-être, a-t-elle eu en tête tout autre chose quand il s’est vu lui proposer cela ? Le jeune descendant des Yaxley a demandé rapidement, afin de s’en faire une idée. Ne préférant pas rester dans l’expectative d’un réel émoi, s’il n’a pas été un danseur émérite.

- Vous m’en voyez ravi. J’ai eu peur de vous avoir déçue, Miss Camran. Je m’en serais tellement voulu. Cela reste essentiellement véridique. Si, je me suis fait aisément comprendre, c’est que j’ai réussi mon pari. Il affiche un petit sourire avant de concentrer ses iris olivâtres sur elle.

Elle a été une compagne inimitable pour cette dualité présente dans cette danse. L’espèce de Feu contre la Glace et il se plait à rêver, si par bonheur d’autres chorégraphies se mettent en place. Sans l’œil du mari jaloux pour les superviser. Le jeune frère d’Addison Yaxley vient à penser subitement à Darren Camran, comment ce dernier aurait-il pu réagir en voyant sa femme dans les bras d’un autre homme ? Surtout que les mains de Corban ont gardé un petit temps celles de la jeune femme brune dans les siennes.

- Vous avez été diaboliquement parfaite. Et je ne dis pas cela pour vous faire plaisir, sachez-le. Il s’autorise une révérence et un baise-main, en profitant encore pour garder l’une des mains douces et fines, dans l’une des siennes. J’ai vraiment à cœur, de recommencer pareille entreprise.

C’est d’ailleurs ce qu’il a énoncé, quelques instants auparavant. Souhaitant expérimenter d’autres danses, mais n’étant peut-être pas vêtu correctement. Vibeke Camran l’atteste d’ailleurs, ayant lu dans les prunelles olivâtres la légère interrogation qui les a traversés. Tout en souriant largement, lorsqu’il se regarde dans l’immense glace qui lui fait face et constate amèrement, qu’en effet, ces atours viennent à le desservir en pareille circonstance. Cela étant fort dommageable.

- La prochaine fois que nous nous verrons, Miss Camran, faites-moi part de la tenue la plus appropriée en cas de danse future avec vous ! S’exclame-t-il en riant doucement, ne souhaitant tout de même pas finir nu dans cette immense pièce. Cela peut être déraisonnable.

Mais tellement drôle et hors des sentiers communs.
Ceux-là même, qu’il n’a pas l’habitude d’emprunter.

Elle vient à lui parler de Lipinski et cela l’enchante grandement. Rapidement, il vient s’accroupir devant le linceul de feutre noir et en extirper le précieux poète de bois qui dort encore dans le drapé couleur incarnat. Sa main gauche tient l’archet et la droite le Stradivarius au bois impeccablement ciré et lisse. Ne souffrant d’aucune imperfection. En souriant, Corban Yaxley fait signe à Vibeke Camran de lui offrir ses mains, en guise de réceptacle pour contenir le compagnon de bois, qu’il aime tant. Elle doit se l’approprier, l’apprivoiser car ils sont inconnus. Ils ne se connaissent pas encore, et le jeune frère d’Addison Yaxley est le lien qui va les faire se rencontrer.

- Vibeke, apprivoisez Lipinski, autant que lui peut le faire. Touchez-le et sentez-le. Comme un être à part entière. Un lien qui va faire en sorte de composer une musique pour vous et de la faire s’en échapper. Un petit sourire avant de continuer. Lipinski sera doux avec vous, seulement si vous l’êtes avec lui. Car, il peut être tellement capricieux quand il le désire.

Corban Yaxley se place derrière la jeune brune, avec un petit sourire sincère, attendant qu’elle prenne en main l’instrument, se l’approprie et fasse connaissance. Comme on peut le faire, avec un nouvel « ami ». Sauf, que celui-ci peut être silencieux de prime abord ou montrer son mécontentement, s’il n’est pas apprécié à sa juste valeur.

- La question la plus importante maintenant. Entame-t-il en souriant, soufflant contre la peau de sa joue. Êtes-vous gauchère ou droitière, Vibeke ?

Ce qui a son importance. Véritablement.
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MessageSujet: Re: Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] 129196351Jeu 24 Déc 2020 - 0:14

L’art avait cette beauté de pouvoir se faire comprendre par le plus grand nombre. Peu importe d’où on peut venir, peu importe son histoire, une sensibilité à l’art peut naître et se voir nourrie jusqu’à peut-être trouver le moyen d’être exprimée d’une autre manière. Vibeke y avait été sensibilisée, elle avait appris, on lui avait expliqué, et le reste était venu par goût pour ces expressions. C’était ainsi qu’on finissait par trouver sa spécialité, par savoir exprimer ce que l’on pouvait qualifier de talent. Cela restait prétentieux, mais était-ce totalement faux? Vibeke n’irait pas jusqu’à parler de sa danse ainsi. Il était même très rare qu’elle ait des retours sur le sujet. Pour la très simple raison qu’elle n’avait que très rarement du public. Pour ne pas dire jamais. alors avoir Corban pour l’observer et même danser à ses côtés par la suite, c’était plus que surprenant.

Pourtant elle avait apprécié. D’abord une danse calme, tranquille, presque très classique. Celle qu’elle avait menée. Au moment où le jeune homme avait repris la main, Vibeke avait senti le changement de ton. Elle ne s’y était pas opposé, au contraire, elle était peut-être même très curieuse de voir où cela pourrait les mener. Et ils avaient ainsi échangé un tango vif et sensuel. Pendant quelques instants elle n’avait pas même pensé à ce que cette danse pourrait leur coûter respectivement, à tout les potentiels ennuis qu’elle pourrait leur causer. Elle s’était simplement laissé guider, laissé porter par les directives de Corban, par ses mouvements et ses demandes non verbales. Il l’avait menée et guidée jusqu’à la conduire à cette fin en tension, cambrée entre ses mains. Sa respiration irrégulière revient doucement, reprenant un rythme correct. Son sourire aussi revient prendre place sur ce visage encore si doux de jeune femme, satisfaite de ce nouvel échange qui leur a permis de s’exprimer une nouvelle fois, d’une nouvelle façon. Pourtant il a douté, il semblait avoir besoin de se rassurer et qu’elle lui confirme finalement avoir apprécié ce moment.

-Vous m’en voyez ravi. J’ai eu peur de vous avoir déçue, Miss Camran. Je m’en serais tellement voulu. Si, je me suis fait aisément comprendre, c’est que j’ai réussi mon pari.

Les limites de la décence et de l’acceptable sont déjà dépassées depuis un moment. Mais Vibeke ne peut s’empêcher d’hésiter. Pourtant la belle sourit à cette réaction, touchée par cette volonté qu’il avait à vouloir lui plaire. Plus encore, il ne voulait pas lui déplaire. Comme si l’avis de la scandinave comptait réellement à ses yeux, comme si elle avait la possibilité d’agir sur son humeur et ses gestes. Qu’on lui demande son avis et son ressenti n’était pas une habitude. Le livrer encore moins. Un nouvel exercice il semblerait. Mais Corban avait l’air d’être un juge clément.

-Vous ne me décevez en rien, rassurez-vous. J’espère ne pas être non plus une source de déception à vos yeux.

Exprimant un peu plus elle aussi cette légère peur de ne pas avoir été à la hauteur, les mains toujours dans celles de son cavalier mais sans la moindre idée interdite dans l’esprit, Vibeke pour cette rencontre improbable restait tout à fait satisfaite de la tournure des choses. Un peu de spontanéité était appréciable selon elle.

-Vous avez été diaboliquement parfaite. Et je ne dis pas cela pour vous faire plaisir, sachez-le.

La jeune femme avait commencé par rire très discret d’une telle dénomination. Diaboliquement parfaite. Vibeke ne s’estimait ni diabolique ni parfaite ou en tout cas pas actuellement. Mais tout fut coupé lorsqu’il lui avait accordé ce nouveau baise-main. Il s’était à nouveau incliné devant elle pour ce geste, lui accordant un tel respect que son jeune âge et sa condition de femme voire d’épouse ne lui donnaient pas si souvent. Surtout avec Darren qui par sa présence pouvait parfois dissuader certains gestes à son égard à elle. Mais elle, elle appréciait ces gestes, elle était flattée par ces attentions.

-J’ai vraiment à cœur, de recommencer pareille entreprise.

La belle avait fini par retirer sa main très doucement, quoi qu’elle s’était plus contenté de suivre le mouvement. Ils savaient tous les deux que rester ainsi main dans la main était étrange et peu approprié. Hochant la tête dans un sourire, reprenant un peu de sérieux tout de même, Vibeke était plutôt d’accord dans l’idée.

-Nous manquons d’entrainement vous comme moi, nous serons presque obligés de réitérer finalement, n’est-ce pas?

Il semblait avoir à coeur de s’améliorer lui aussi finalement. Il voulait déjà qu’elle lui en apprenne plus. Là encore elle n’était pas contre l’idée. Mais la tenue semblait assez peu adaptée pour l’exercice. En même temps comme presque tout le reste c’était un peu inattendu et presque imprévisible.

-La prochaine fois que nous nous verrons, Miss Camran, faites-moi part de la tenue la plus appropriée en cas de danse future avec vous !

Si il voulait bouger, il serait mieux de ne pas avoir un tel pantalon qui collait parfaitement avec la rigidité de la vie courante de ce garçon, mais pas à l’expression de cette danse qu’il voulait apprendre par elle. Un sourire un peu amusé avait pris ses lèvres. Rien de moqueur, la simple idée de la voir danser dans cette tenue qui avait un côté assez amusant tout de même.

-Cela sera fait sans faute, je vous le promet.

Mais très vite autre chose avait titillé sa curiosité. Vibeke n’avait pas oublié la proposition faite par le jeune Corban et elle n’avait pas oublié l’instrument qui était actuellement caché dans son étui. Heureusement il accepte. Alors la jeune femme se dépêche d’aller chercher sa veste pour éviter le froid, passant ses larges manches de laine en revenant vers Corban qui ressort l’instrument si précieux. Ses yeux brillent d’excitation alors que le délicat instrument se dévoile à nouveau. Il lui fait signe et elle s’exécute rapidement, avec une infinie précaution alors qu’il pose le violon entre ses mains. Déjà concentrée, faisant preuve du plus de délicatesse et de précaution possible, la belle en a perdu son sourire, ses yeux rivés sur le violon qui se tient maintenant entre ses mains, la jeune femme le caressant presque de ses doigts fins, essayant d’en comprendre la physique et l’équilibre.

-Vibeke, apprivoisez Lipinski, autant que lui peut le faire. Touchez-le et sentez-le. Comme un être à part entière. Un lien qui va faire en sorte de composer une musique pour vous et de la faire s’en échapper.

Interpelée par cette voix qui la sort de sa découverte, Vibeke relève les yeux vers lui, souriant en réponse, assez intimidée tout de même par l’exercice. Elle avait déjà eu à se faire musicienne amatrice. Mais le violon, c’était une première. Ses gestes sont très précautionneux, sa plus grande peur actuellement étant qu’elle ne commette un geste malheureux sur Lipinski.

-Lipinski sera doux avec vous, seulement si vous l’êtes avec lui. Car, il peut être tellement capricieux quand il le désire.

Personnifier ainsi un instrument ne la surprenait pas du tout. Si elle-même n’en avait pas encore eu l’occasion, Vibeke avait déjà croisé d’autres musiciens adeptes de la pratique. Elle avait donc hoché la tête en essayant de ne pas tout de suite faire disparaitre à nouveau son sourire.

-J’espère qu’il me trouvera à son goût dans ce cas. Je m’en voudrais de lui déplaire.

Replongeant les yeux sur le délicat être de bois, elle avait commencé à placer ses mains d’une façon proche à celle dont Corban les avait mises plus tôt, espérant qu’il la corrigerait rapidement pour pouvoir commencer quelque chose. Elle était réellement intriguée par l’instrument et sur la manière de l’apprivoiser pour en tirer ces si belles notes que Corban avait réussi à produire plus tôt. Lui dans le même temps passait dans son dos, sans qu’elle ne bouge ou ne s’y oppose d’une quelconque façon.

-La question la plus importante maintenant. Êtes-vous gauchère ou droitière, Vibeke ?

La tête légèrement tournée pour le voir du coin de l’oeil, souriante, les choses allaient certainement commencer à se faire plus sérieuses.

-Droitière.

Attendant sa réaction, Vibeke avait retrouvé son sourire presque espiègle, prête à se lancer, sentant même un fourmillement d’excitation lui tenir le ventre.

-Je suis votre pantin Mr Yaxley, montrez-moi ce que je dois faire.

Amusée, elle le laisserait faire, alors même qu’elle n’osait pas utiliser son prénom comme il le faisait sans qu’elle ne lui refuse cette légère familiarité. Elle avait cette sensation d’ailleurs que c’était quelque chose qui se faisait plus facilement d’un homme que d’une femme. En attendant, elle restait à sa disposition, prête à faire connaissance avec l’instrument.
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MessageSujet: Re: Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] 129196351Jeu 24 Déc 2020 - 11:53

Dire qu’il apprécie cet échange placé sous le prisme de l’art, est un doux euphémisme.
Jusqu’à présent, tout ce que Corban Yaxley a pu entrevoir de Vibeke Camran, lui plaît. Cette danse, magnifiquement bien jouée, où elle n’a été que grâce et virtuosité. Évoluant avec une maîtrise parfaite de son art. Pour faire en sorte, que le jeune frère d’Addison Yaxley puisse trouver cette identité créatrice qui a pu lui faire défaut auparavant. La belle brune, est une Muse idéale et parfaite. Tant et si bien, qu’elle a pu imposer son aisance sur le parquet de cette immense salle et offrir alors à l’ancien Serpentard, un spectacle innommable. Magnifique et suspendu. Un délicat instant de flottement, où ils se sont rejoints. Par un échange de bons procédés artistiques, puis une autre danse. Guidée par le petit frère de l’Héritier des Yaxley, lui-même. Une danse toute en puissance, et en sauvagerie. Chose, qu’il n’a pas pour habitude de montrer à son audience. Lui, qui est toujours un jeune homme avec la parfaite maîtrise de ses émotions et de ce qu’elles peuvent engendrer.

Ici, dans ce sanctuaire décidé à la Création et de ce qui peut en découler, la jeune mère de famille voit un tout autre aspect du jeune blond. Celui, qui démontre un être avide de sensations et galvanisé par l’Art. Et ce, sous toutes les formes que ce dernier peut éventuellement prendre. Cette union qu’ils ont tous deux partagés est à la limite de l’indécence. Mais, Corban Yaxley n’en a que faire. Il souhaite juste et en vient même à prier les dieux les plus anciens, que Darren Camran ne fasse pas irruption dans cette salle. Au pire, si cela sonne le glas pour lui d’une perspective de visite prochaine, il peut s’en remettre. Mais que le mari odieux ne s’en prenne pas à sa splendide femme. Là, il en est hors de question. Souriant, le jeune blond hoche une nouvelle fois la tête, quand son hôtesse vient à se déprécier. Une nouvelle fois. Alors, qu’elle est si exceptionnelle.

- Jamais, vous ne serez une source de déception à mes yeux. Jamais. Et, je vous remercie de votre compliment à mon envers. Ça me touche. Énonce le jeune frère d’Addison Yaxley, en mettant sa main sur son cœur. Ça me va droit au cœur. Je vous le garantis.

Le petit rire qui poursuit cet échange, amène chez Corban Yaxley, un immense sourire sincère. Ayant eu à cœur de garder la main douce et gracieuse de la jeune femme dans la sienne, pour ensuite la relâcher. Doucement. Comme s’il doit suivre ces convenances, alors qu’il n’en a franchement pas vraiment envie. Cependant, la frontière de la bienséance a été franchie depuis un long moment. Et rester ainsi, les mains liées peut être très mal vu. D’où la prière toujours silencieuse en référence à Darren Camran.

- Il me semble que vos propos sont remplis de sagesse. Et, je pense être d’accord avec ces derniers. Nous sommes obligés de réitérer l’expérience afin de nous entraîner ! Une exclamation assortie d’un petit rire engageant.

Il est véritable et ça, il ne l’a pas vraiment oublié, qu’une tenue plus décente doit être portée. Éventuellement, pour une future danse. Laquelle ? Il n’en a strictement aucune idée. Tout ce qu’il peut deviner, c’est qu’il doit être à l’aise pour poursuivre une cadence et des pas, sûrement rythmés par Vibeke Camran. Il s’imagine dans un justaucorps lui collant à la peau et étrangement, cela le partage entre dégoût et fascination. Corban Yaxley attend impatiemment de savoir à quelle danse, il va être dévoré.

- Pour ce faire, chère Vibeke, j’attends votre hibou avec une certaine fébrilité. Les iris olivâtres brillant de cette même lueur d’en connaître plus. Je puis vous l’assurer.

Lipinski.
Tout comme Vibeke Camran, et la première rencontre, Corban Yaxley a ressenti la même émotion. Le même attrait de la découverte de ce poète de bois, qu’il n’a pas osé toucher. Ses longs doigts fins, ne souhaitant pas effleurer le bois le plus pur de ce violon au son si intense et particulier. Le luthier, qui lui a mis entre les mains, lui a fait le même discours. Le Stradivarius appartenant au fameux compositeur Giuseppe Tartini possède ce caractère versatile. Ce qui peut paraître déroutant et inconstant pour un novice en la matière. Tout comme l’a été, le jeune frère d’Addison Yaxley, avec son premier échange, ne sortant alors que quelques notes arbitraires et nullement audibles.

Son hôtesse a l’air captivée, par ce qu’elle voit et peut ressentir. La voix douce du jeune blond l’ayant presque troublée dans son observation méticuleuse de l’instrument. Lipinski, aime à être personnifié de la sorte et s’emploie rapidement à le faire comprendre. L’objet est un délice pour les cinq sens, de la personne qui va prétendre à en jouer. Et, réussir à faire se produire une splendide mélopée. Celle, que le violon voudra bien faire partager.

- Je n’ai aucun souci là-dessus. Miss Camran, si vous ne déplaisez pas au compositeur, alors vous n’allez sûrement pas déplaire à l’instrument. Les lèvres fines s’allongent en un large sourire, alors qu’il la contemple. Tout en se plaçant derrière elle.

Cette promiscuité ainsi donnée, lui offre un regard en coin de la jolie brune, auquel il répond par un sourire, entendant la réponse à sa question précédemment posée. Vibeke Camran est donc droitière, ce qui oblige Corban Yaxley à penser en miroir de sa propre personne. Lui, étant un gaucher et tenant l’archer précieux de cette main, alors que l’autre s’emploie à garder Lipinski. Délicatement, il s’empare de la main droite de la jeune femme  afin d’y placer l’archet. Pour qu’elle puisse le toucher et se familiariser avec le compagnon du poète de bois. Le premier contact ainsi établi avec toute la précaution du monde, il s’emploie à faire de même pour le reste.

- Lipinski, va donc prendre place entre votre menton et votre épaule gauche. Il va vous paraître un peu lourd au début, mais ne vous en faites pas. On s’y habitue. Il prend sa juste place, dans votre environnement. Il sourit avant de poursuivre. Maintenant, qu’il est bien stable, on peut commencer.

Une légère pause, agrémentée d’un large sourire quand il s’adresse à la belle scandinave.

- Je vais amorcer un premier mouvement. Pour que l’archet puisse rencontrer les cordes. Que ce soit une autre main, qu’il connaisse. Et, reconnaisse, pour la suite de nos entrevues. Il murmure près de sa joue. Les bruissements seront durs à entendre au début, et vous serez certaine de ne pas faire des notes correctes. Mais, n’ayez crainte, c’est ainsi que j’ai appris.

Nouvelle pause.

- Allez-y, chère Vibeke. Essayez.

Le ton est doux et encourageant. Un large sourire toujours présent sur les lèvres fines, alors qu’il se met à fermer un œil. Gardant l’autre ouvert, pour surveiller la jeune femme.
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MessageSujet: Re: Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] Le ballet peut se tenir en bien des lieux... [Corban] 129196351Sam 16 Jan 2021 - 23:54

La vie en compagnie de Darren Camran avait ce petit quelque chose de morne et insipide. Lui qui tentait par tous les moyens de donner une impression d’assurance, de puissance, de richesse surtout, prêt à mettre en scène ce qui pouvait lui manquer, de la même manière qu’il avait rendu ce manoir chargé et décoré avait certain manque de goût à force de vouloir en mettre à tout prix plein les yeux. Tout fonctionnait en façade, et si le couple était loin d’être dans le besoin, Vibeke estimait qu’il ne devraient pas en faire autant, surtout pour de telles futilités. Ce moment un peu suspendu avec Corban donnait une nouvelle saveur à son existence. Quelque chose de doux, presque sucré, léger en tout cas et très agréable. Corban était un jeune homme visiblement cultivé, d’une grande délicatesse et aux manières impeccables. Autant de choses qui manquaient à son époux. Loin de nourrir des idées malvenues à son égard, elle appréciait ces différences à son contact, presque satisfaite simplement par le fait de les expérimenter. Quoi qu’avec un peu de temps et quelques danses, ils étaient dans une situation un peu moins respectueuse, lancés dans un tango qui aurait plongé Darren dans une rage folle si il était tombé dessus. Fort heureusement il n’était pas là.

Les deux jeunes gens en étaient donc à échanger sagement sur leur ressenti après cet échange à la limite de l’improvisé bien que la base en ait été envisagé dès le départ. Deux artistes qui s’étaient lancé dans un partage de leurs arts respectifs. Chacun semblait d’ailleurs avoir peur de décevoir l’autre, ce qui semblait ne pas être le cas cependant. Mais toujours désireuse d’offrir le meilleur, cela restait une crainte pour elle.

- Jamais, vous ne serez une source de déception à mes yeux. Jamais. Et, je vous remercie de votre compliment à mon envers. Ça me touche. Ça me va droit au cœur. Je vous le garantis.

Si en temps normal la belle aurait sans doute rougis devant de tels compliments, pour cette fois elle semblait presque avoir une belle maîtrise de ses joues qui restaient impeccablement claires. Elle ne lui accordait qu’un sourire plein de reconnaissance et de douceur.

-J’espère donc rester à la hauteur de vos espérance à mon égard.

Il semblait penser qu’elle ne pourrait jamais lui déplaire, jamais le décevoir. Ce qui était probablement la sur-estimer. Bien qu’elle n’ait aucune envie de lui déplaire, l’être humain restait profondément imparfait et il n’était pas complètement exclu qu’un jour un geste de sa part n’irait pas dans son sens. La belle scandinave se contentait donc pour le moment d’espérer qu’il resterait heureux d’échanger avec elle sur divers sujets voire dans ce si beau domaine qu’était l’expression artistique. Mais si ils en étaient à présent à échanger un rire léger, c’était sans doute de bonne augure pour la suite.

- Il me semble que vos propos sont remplis de sagesse. Et, je pense être d’accord avec ces derniers. Nous sommes obligés de réitérer l’expérience afin de nous entraîner !

Dans les faits, ils n’étaient en rien obligés à quoi que ce soit. Partager de tels moments n’était pas même réellement raisonnable pour eux. On pourrait mal le prendre, mal interpréter ces entrevues, surtout si elles devaient se multiplier. Mais l’idée de partager un nouveau moment de ce genre était très tentant, il avait même quelque chose d’assez apaisant.

-Pour ce faire, chère Vibeke, j’attends votre hibou avec une certaine fébrilité. Je puis vous l’assurer.

Il était sans doute volontairement dans une sorte d’exagération, poussé par les plaisanteries faciles des moments précédents. Mais il y avait sans doute un fond de vérité dans ses paroles. Il aurait sans doute effectivement une certaine impatience d’avoir une nouvelle invitation à venir profiter de cette salle.

-Oh j’espère que vous n’en viendrez pas à de telles réactions, je m’en voudrais de vous provoquer une telle fébrilité. Vous méritez bien plus d’aisance.

Mais en attendant de penser à lui écrire, il fallait que la scandinave apprenne à son tour, et elle en était très excitée. Le violon de son invité était tiré délicatement de sa protection avant d’être placé entre ses mains. Tel un trésors, Vibeke prenait toutes les précautions possibles pour le manipuler, impatiente de pouvoir à son tour en extirper quelques sons, s’imaginant pourtant qu’elle serait incapable d’en produire d’aussi exquis que Corban quelques instants plus tôt. La belle était aussi précautionneuse que possible et se prêtait bien volontiers au petit jeu qui les faisait personnifier l’instrument. Elle en venait à espérer qu’elle ne lui déplairait pas.

-Je n’ai aucun souci là-dessus. Miss Camran, si vous ne déplaisez pas au compositeur, alors vous n’allez sûrement pas déplaire à l’instrument.


Flattée une nouvelle fois, c’est un sourire claire qu’elle lui adressait. Vibeke avait laissé le professeur improvisé se placer dans son dos sans discuter, le laissant ainsi lui montrer ce qu’elle devait faire avec son délicat instrument. Il souriait, elle aussi, et les musiciens sauraient peut-être arriver à quelque chose par ses mains à elle. Il avait saisi sa main droite, lui confiant le fidèle allié de l’instrument. L’archet léger avait son propre équilibre, la jeune femme tentant d’adopter une position la plus proche possible de ce qu’elle avait observé chez Corban. C’était plutôt pas si mal, si ce n’était pas ça elle en était proche.

-Lipinski, va donc prendre place entre votre menton et votre épaule gauche. Il va vous paraître un peu lourd au début, mais ne vous en faites pas. On s’y habitue. Il prend sa juste place, dans votre environnement.

Appliquée, la scandinave s’exécute, installant l’instrument le plus stable possible sur son épaule, sans trop bouger pour autant de peur de rencontrer le corps du jeune homme derrière elle. Il était très proche, et si elle ne prenait pas ce geste comme déplacé, elle ne souhaitait pas poser elle-même un mouvement malheureux qu’il pourrait mal interpréter.

-Maintenant, qu’il est bien stable, on peut commencer.

Bien droite, la belle lui lance un petit regard tout de même, excitée à l’idée de tenter sa chance, s’en mordant même la lèvre inférieure avant de reprendre sa position initiale.

-Je vais amorcer un premier mouvement. Pour que l’archet puisse rencontrer les cordes. Que ce soit une autre main, qu’il connaisse. Et, reconnaisse, pour la suite de nos entrevues.

Il était tellement près, sentir son souffle contre sa joue avait quelque chose d’un peu perturbant. Elle n’était pas dérangée à l’idée qu’il puisse la guider ainsi. Il était plutôt inhabituel pour elle d’entretenir une telle promiscuité avec une autre personne, surtout un homme, surtout qu’elle connaissait si peu. Il ressortait de cet échange une forme de sensualité qu’elle finissait par refuser de voir, tout simplement.

- Les bruissements seront durs à entendre au début, et vous serez certaine de ne pas faire des notes correctes. Mais, n’ayez crainte, c’est ainsi que j’ai appris.

Se contentant d’un très léger hochement de tête pour ne pas perturber toute sa position, Vibeke s’attendait effectivement à ne pas arriver à produire de belles notes. Le premier mouvement n’avait pas même duré une seconde, cela avais suffit pour un premier crissement, provoquant un petit rire très rapidement coupé dans un pincement de lèvres de la mère de famille. Cela serait sans doute assez douloureux auditivement, en effet. Mais comme il le disait, c’était sans doute la meilleure façon d’apprendre.

-Allez-y, chère Vibeke. Essayez.

Droite et concentrée, la belle avait pris quelques secondes pour se concentrer avant de se lancer. Fermant les yeux pour essayer de mieux sentir les sensations de l’instrument, elle l’avait senti vibrer contre elle, une sensation tellement plus agréable que le son nasillard qu’elle provoquait sur ce pauvre violon qui devait être habitué à être manié tellement mieux. Un geste long, faisant presque complètement glisser l’archet contre les cordes. Sur les tout derniers instants, un son peut-être un peu moins atroce avait été produit, suffisant à provoquer un grand sourire à la jeune femme au moment de s’arrêter. Elle souriait tellement, prenant un air presque enfantin dans cette situation toute nouvelle, une enfant qui aurait réussi ses premières pointes ou ses premiers examens. Dans un geste rapide, elle s’était retournée vers Corban, assez amusée finalement. Elle tenait toujours l’instrument avec précautions, le tenant délicatement contre elle, le prenant ainsi comme son nouvel allié dans cette entreprise folle d’apprendre à le manier, son nouvel ami, presque un nouvel enfant tant qu’elle était délicate.

-Pardonnez-moi Mr Yaxley, c’était une bien piètre prestation. Mais la sensation est assez unique…

Vibeke souriait autant que possible, ravie de l’expérience, d’une humeur très légère. Pas si honteuse d’ailleurs…
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