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| Let's Fall in Love for the Night w/ Razvan | |
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Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Let's Fall in Love for the Night w/ Razvan Ven 5 Fév 2021 - 20:20 | |
| Elle était jolie, Neo, dans sa petite robe noire brodée d’étoiles dorées cachée que sa cape bordée de fourrure cachait pour le moment. Grimpant les escaliers deux marches par deux - entreprise risquée quand on connaissait sa maladresse - elle se sentait comme une adolescente qui allait à son premier rendez-vous amoureux. Après tout, ça serait le leur, quand on y songeait. Elle n’avait fait qu’y penser toute la journée, et heureusement d’ailleurs qu’elle n’avait eu l’idée que la veille car sans ça, sa productivité se serait retrouvée bien entachée pour la semaine. Cela faisait quelques jours qu’ils ne s’étaient pas vus, la faute à leurs emplois du temps de ministre, pas toujours des plus compatibles. Car oui, il avait bien fallu se rhabiller un jour, sortir de ce lit et reprendre le cours de leur vie. Le simple fait de savoir que Razvan faisait à nouveau pleinement partie de la sienne, et qu’il y occupait cette place toute nouvelle la remplissait de joie et chaque fois qu’elle y pensait, elle arborait ce sourire un peu imbécile des gens amoureux. Quelques nuits parfois, ils arrivaient à se croiser et avaient alors tout à fait l’occasion de s’aimer. La veille n’avait pas été de ces soirs-là, mais Neo était tout de même passée à son appartement et avait glissé un petit mot sous sa porte, imbibé du parfum qu’elle portait ce soir. Mon Razvan.
On sort demain ? Ne t’inquiète de rien, j’ai déjà tout prévu. Tu me manques, mais bientôt plus.
Ta Neo.
PS : porte donc cette chemise qui me va mieux qu’à toi. Tu es quand même très beau dedans.C’était une fausse question, et une vraie invitation en tout cas. Et elle avait hâte, oh oui si hâte de dépenser son argent durement gagné qu’elle ne dilapidait pas vraiment. La faute à des années passées dans un monde communiste. Mais elle avait surtout hâte de découvrir ce fameux endroit dont on lui avait parlé en bien charmante compagnie. Entre le moment où elle frappa et celui où il ouvrit, Neo trépigna presque tant l’impatience l’habitait. Elle lissa pour la douzième fois les pans de sa robe patineuse, enlevant au passage les quelques poils de Croup qui s'y accrochaient encore, et mordit sa lèvre inférieure joliment colorée d’un rose assez nude - le même qui donnait un peu d’éclat à ses joues qui n’avaient pas besoin de ça. Mais elle avait joué le jeu, et pris quelques minutes pour se maquiller là où d’habitude, elle ne se donnait pas cette peine. Peu importait que la couleur s’efface au bout de quelques minutes, à cause de tous leurs baisers. D’ailleurs, à peine la porte fut-elle ouverte qu’elle eut envie de croquer ses lèvres, mais elle se retint un peu pour profiter de la joie de le revoir. « Bonsoir. Vous m'attendiez ? » le salua-t’elle avec un grand sourire et un air un peu filou. Ils n’en étaient pas encore au stade des surnoms, n’y seraient peut-être même jamais - elle verrait - mais sans savoir pourquoi, que ce soit le matin dans ses bras ou dans des moments comme celui-là, Neo le vouvoyait toujours un très court temps d’une façon un peu désuète et, il fallait bien l’admettre, un peu coquine. Tellement d’ailleurs qu’elle n’eut pas le temps de lui dire qu’elle le trouvait élégant et l’embrassa avec une passion dont leur relation était empreinte depuis ce fameux jour de juillet, il fallait croire. Il lui fallut d’ailleurs toute la volonté du monde pour se détacher un peu de lui - ses mains étaient retournées dans ses cheveux, décidément… « Allez, soyons un peu raisonnables. Sinon, on va encore passer toute notre soirée au lit. » Son petit haussement de sourcil laissait entendre que ce programme-là lui allait, mais ils auraient tout le loisir de s’y retrouver après. Après tout, un peu d’attente ne rendrait tout ça que plus… intéressant ? « Prêt, domnule ? » - Spoiler:
Neo ayant sa petite idée en tête, le lieu de rendez-vous sera révélé dans le prochain post
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| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Let's Fall in Love for the Night w/ Razvan Ven 5 Fév 2021 - 21:17 | |
| Le moins que l'on puisse dire, c'était que les études de médicomagie ne stimulaient pas vraiment l'imagination. En tout cas, elles n'avaient jamais stimulé celle de Razvan et cela expliquait sans doute que la plupart des gens le trouvaient particulièrement ennuyeux. Le roumain était souvent pris dans le train des habitudes et oubliait de descendre à un arrêt. Neolina l'avait pourtant tiré de son ennuyeux trajet, par son simple sourire, sa voix douce qui l'apaisait tant, ses baisers qui le détendaient rapidement. Repris dans son travail, ses trois huit, et plus généralement ses gardes de nuit, la vie l'avait bien vite remise au pas. Alors, rentré aux alentours d'une heure du matin après avoir travaillé toute la soirée, le médicomage avait été surpris de voir un petit mot glissé sous sa portée d'entrée. Et il avait sourit, parce qu'il était attendri, avant de rentrer dans son appartement pour se nettoyer les mains qui possédaient encore les stigmates de sa violente soirée de la veille dans cette cave désaffectée dans laquelle il allait tristement toujours se défouler. Trop occupé à courir entre les services à l'hôpital des sorciers, Razvan n'avait pas eu trop le temps de penser à la soirée, il s'était contenté, pour une fois, de partir à l'heure et de ne pas faire d'heures supplémentaires ce qui avait eu le don de surprendre certains de ses collègues qui prenaient pour acquises les heures en plus qu'il faisait. Sans explications bien entendu, le roumain s'était contenté de raccrocher sa blouse pour quitter Sainte-Mangouste.
Comme elle le lui avait demandé, Razvan avait enfilé cette chemise que Neolina lui avait pour une journée volée. Il ne savait même pas à quelle heure elle devait venir. Ne pas le préciser, c'était bien tout Neo. Mais cela ne le dérangeait pas particulièrement de toute façon, ce n'était pas comme s'il attendait du monde, avait prévu de voir des amis - ça tombait bien, puisqu'il n'en avait pas - ou bien toute autre occupation qui aurait été normale pour un homme de son âge. Le médicomage, de toute façon, avait toujours eu une vie bien simple. Il se doutait bien qu'ils sortiraient manger et même s'il n'avait pas faim - ce n'était pas comme s'il mangeait beaucoup ces derniers temps, lui qui n'allait pas très bien mais faisait quand même bonne figure lorsqu'elle était là - le roumain comme souvent, n'allait rien dire. La seule perspective de voir Neo suffisait à occulter ce qui ne pouvait pas aller, au moins le temps de cette soirée. Le fait qu'ils se voient bien peu rendait les choses un peu bizarres et adolescentes. Pourtant, ils étaient deux adultes de plus de trente ans, mais que voulez-vous. Ils avaient passé une vie à s'apprécier. Il était maintenant temps de s'apprivoiser et de s'aimer. Lorsqu'elle toqua à la porte, Razvan n'eut guère le temps de la regarder - l'admirer - qu'elle l'embrassait déjà. Les mains glissées à leur place sur ses hanches qu'il avait encore envie de parcourir avec ses lèvres, le roumain la serrait doucement contre lui. Il s'enivrait déjà de sa présence et elle se décolla enfin. « Je vous suivrai où il vous plaira d'aller, Domnișoară » lui répondit-il en enfilant son manteau noir qui rehaussait tant ses cheveux de la même teinte. Baguette dans sa poche, il glissa machinalement sa main dans celle de sa roumaine pour y entrelacer ses doigts, en fermant la porte de son appartement. « Tu as l'air de bien bonne humeur » remarqua-t-il alors qu'ils descendaient les escaliers tous les deux, « quelque chose à me dire peut-être...? ».
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Let's Fall in Love for the Night w/ Razvan Sam 6 Fév 2021 - 1:43 | |
| Non, vraiment, ce vouvoiement apportait décidément un petit quelque chose que Neo ne pouvait expliquer. L’entendre lui répondre sur le même ton faillit faire vaciller sa volonté et ses jambes au passage. Où il lui plairait d’aller, hein ? La vérité, c’était que où qu’elle aille, si Razvan était là, cela lui allait. Même retourner affronter sa mère lui semblerait une épreuve acceptable. Il fallait dire que la matriarche serait ravie et hautement insupportable de réaliser qu’elle avait eu raison tout ce temps et rien que pour ça, Neo n’était pas pressée de lui avouer. Seule Iléana était au courant, Neo ayant bien évidemment pris sa plume pour couvrir son parchemin de remerciements en tout genre. Sa soeur méritait une statue à son effigie sur la grand place de Sibiu pour avoir réussi à les réunir. Mais pour l’instant, il n’était pas question de Roumanie. Ils étaient à Londres et Neo était bien décidée à faire un peu aimer cette ville à son amour exilé, qui rejetait l’endroit sans pour autant parvenir à le quitter, pour une raison qu’elle ne s’expliquait pas. Mais après tout, si elle comprenait Razvan sur bien des points, tant de choses étaient encore un mystère, et le resteraient certainement. Et puis, elle aussi avait ses petits secrets. « Je crois que ça risque de te plaire… » Car oui, elle le connaissait. Et n’avait pas juste choisi un petit restaurant bruyant où il se serait senti mal à l’aise, collé à d’autres gens qui l’auraient assailli de cette langue anglaise qu’il n’aimait pas tellement. Mais pas question de lui dire où ils allaient. De toute manière, ça n’était pas bien loin. Alors que leurs mains se trouvaient, encore, toujours, elle avait déjà atteint la première marche, le tirant presque par le bras pour le presser alors qu’il fermait sa porte, le pauvre. Elle était impatiente, oui, avec son petit air ravi qui ne passa pas inaperçu. Alors qu’ils descendaient tranquillement, et qu’elle essayait de réfréner son pas rapide, Razvan lui posa une bien drôle de question. Qu’aurait-elle pu dire, si ce n’était que oui, elle était heureuse, et c’était tout simplement parce qu’elle l’avait pour elle toute la soirée. « C’est parce que tu ne me manques plus. » répondit-elle dans un sourire en serrant doucement sa main dans la sienne. Ça avait ça de beau, le manque. Le plaisir de retrouver celui auquel vous aviez pensé des heures durant, de savoir que l’attente était finie. Se manquer était indispensable pour se retrouver, pas vrai ? « J’en aurais, des choses à te dire… » Oh ça oui, plein. Des tonnes. Ça débordait dans son coeur. « Mais pas le lieu où on va, ne rêve pas ! » Aussi raconta-t’elle quelques banalités sur le trajet, assez court. Quelques anecdotes sur sa semaine, rien de bien folichon. Elle ne songea même pas à se vanter des félicitations qu’elle avait reçu d’un de ses chefs - pas Morfin, évidemment - pour son travail sur une mission bien délicate. Ca n’avait aucune importance, elle ne faisait pas ça pour la gloire. C’était un moment d’une simplicité absolue, juste deux âmes soeurs main dans la main qui parlaient de tout et de rien. Et pourtant, ça la faisait se sentir si bien. Si bien, oui. Finalement, ils arrivèrent devant une petite façade en brique, si discrète qu’il fallait presque la chercher pour la trouver. Le Jardin Secret, ça s’appelait. Neo était si fière et excitée qu’elle fit une petite pause pour faire face à Razvan. « Bon, je n’y suis jamais allée encore. Mais on m’en a parlé, et… » Elle ne finit pas sa phrase, de peur de dévoiler ce qu’elle préférait qu’il découvre par lui-même. « Allez, viens ! » Elle l’entraîna dans l’entrée du restaurant, aussi minuscule que sa façade. Oh, ça ne payait pas de mine, et la petite serveuse qui attendait là avait l’air immense dans l’endroit alors qu’elle faisait la taille de Neo, c’était dire. Par précaution, elle vérifia que Razvan ne tapait pas le plafond : non, ça allait. « Au nom de Siankov, s’il vous plait. » s’annonça-t’elle en anglais, suivant la petite femme silencieuse derrière une porte en bois qui révéla le vrai endroit. Ce qu’elle voyait était encore bien plus beau que ce qu’elle s’était imaginé. Dans une cour suffisamment grande pour que les tables soient bien espacées, la nature avait par endroit repris ses droits. C’était un peu sauvage, assez intime, presque personne. Quelques arbres perçaient ça et là le plancher, surplombant des convives légèrement éclairés par les lumières qui y étaient installées. Mais la vraie merveille tenait dans ce ciel artificiel, magique, si étoilé que jamais à Londres on avait vu ça. Neo était bouche bée, comme une enfant qui découvre la neige, et avançait le nez en l’air jusqu’à leur petite table près d’un mur, à l’écart des quelques conversations étouffées semblait-il par la végétation. C’était parfait, si parfait. Elle se débarrassa de sa cape, dévoilant sa jolie tenue qui faisait écho - c’était voulu - à ce qui les surplombait, avant de s’assoir. Toujours émerveillée, elle reposa son regard noisette, dans lequel se reflétait une étincelle de la bougie sur leur table, sur le visage de son amour. « On dit que ce sort dévoile ce que les lumières de la ville ou les nuages nous empêchent de voir. » Quel merveilleuse, merveilleuse idée. La magie pouvait vraiment révéler les beautés de ce monde, elle en était persuadée. « Ca te plait ? » dit-elle avec une légère pointe d’appréhension, espérant avoir tapé juste. C’était simple, sobre, sans fioriture. Un peu brut, comme lui. Un peu féérique, comme elle. Quel endroit aurait été plus parfait pour leur première sortie en tant que, il était temps de le dire, couple ? Couple, oui. Que ça faisait du bien de se l'avouer enfin. - Spoiler:
Le Jardin Secret (pour la magie, laissez votre imagination s'en charger)
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| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Let's Fall in Love for the Night w/ Razvan Sam 6 Fév 2021 - 16:20 | |
| Razvan ne se demandait pas souvent ce que pensaient les autres de lui. Leur avis l'importaient peu de toute façon et ça avait toujours été le cas. Ne pas faire l'unanimité ne le dérangeait pas, de toute façon, qui faisait l'unanimité, hein ? La seule personne dont l'avis comptait avait sa main liée à la sienne et elle tirait dessus pour l'entraîner alors qu'il était occupé à fermer sa porte. Il aurait pu le faire par magie mais il était beaucoup plus habitué à une façon de vivre moldue que sorcière, finalement. Peu importait les enseignements qu'il avait reçu à Durmstrang à ce sujet. Si Razvan n'était pas, pour des raisons évidentes, la personne qu'il aurait voulu être, il pouvait au moins limiter la casse... A sa manière. La personne qu'il était en tout cas n'était jamais guère portée sur les fioritures, les choses qui se faisaient sans grande raison. Le faire sortir pour une soirée de couple était un exploit que Neolina ne soupçonnait sans doute pas. Cela faisait si longtemps qu'il n'était pas juste sorti avec la personne qu'il aimait dans une contexte où ils pouvaient se réclamer comme étant ensemble. Si si si longtemps. En sept ans, le médicomage n'avait eu aucune relation amoureuse. Parce qu'il était un animal particulier finalement qu'il convenait de connaître bien pour pouvoir l'apprivoiser. Et de la même façon, ce n'était réellement qu'avec quelqu'un qu'il connaissait particulièrement qu'il pouvait imaginer entretenir pareille relation. Un léger sourire s'installa sur les traits du roumain alors qu'elle lui serrait doucement la main, mais il ne répondit pas. Avait-il seulement besoin de lui dire qu'elle lui manquait ? N'était-ce pas assez visible ? Razvan n'avait pas pour habitude de se laisser aller à pareilles confidences, pourtant c'était ce qu'il ressentait. Maintenant que Neo avait sa main liée à la sienne, un manque qui avait pris soin de se développer à son insu toute la semaine venait d'être comblé. Il l'écoutait plus parler qu'il ne participait réellement à la conversation, c'était finalement la juste dynamique de leur relation. Neo n'avait jamais été offensée de son mutisme parce que cela ne voulait pas dire qu'il ne l'écoutait pas. Elle ne le fatiguait pas à parler ainsi au contraire, il aimait l'écouter discuter de choses sans importances parce que ces choses sans importance les reconnectaient un peu l'un à l'autre après avoir été séparés.
Alors qu'il pensait que Neo essayait peut-être de se débarrasser de lui en l'assommant une bonne fois pour toute - alerte plaisanterie - on les conduisit à l'arrière sur une petite terrasse qui, à sa manière, lui faisait un peu penser à la Roumanie. Ce n'était certainement pas un restaurant roumain pourtant, mais c'était pourtant très ressemblant à la nature qu'on ne pouvait atteindre en restant à Londres. Il avait un travail trop prenant pour se risquer à vivre en dehors de la capitale anglaise alors même qu'il était un homme de la campagne. Il l'avait toujours été et Sibiu avait toujours été une ville trop grande pour lui, déjà. Loin pourtant de l’opulence des capitales, il y avait trop de visages desquels il fallait se souvenir et tout le monde était au courant de tout par ce merveilleux phénomène qu'était le téléphone arabe. Complètement subjugué par ce qu'il avait sous les yeux et auquel, il devait bien l'admettre, il ne s'attendait pas, Razvan reporta finalement ses yeux noirs sur Neo qui se délestait de sa cape pour s'asseoir. Dans un silence de cathédrale, le médicomage retira son manteau pour le pendre à la chaise et s'asseoir en face d'elle. « C'est... » - il se coupa un instant parce qu'il ne savait pas quoi dire, touché qu'elle ait surtout pensé à un endroit qui ne soit pas bondé et où ils auraient au moins un peu de tranquillité - « c'est mieux que ce que je pouvais espérer ». L'aveu était peut-être un peu maladroit, mais il était sincère, Razvan était touché qu'elle ne l'ait pas emmené dans un restaurant des plus classiques où le malheur ferait que sur la carte il n'y aurait que des plats britanniques qui dépassaient l'entendement culinaire. « Merci Neolina » dit-il en reliant sa main à celle de la sorcière qui était sur la table, « qui t'a parlé de cet endroit ? ». Ils furent interrompus par la serveuse qui revenait leur donner la carte et il ne put s'empêcher une vacherie : « J'espère qu'ils sont patients, le temps que tu te décides... ».
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Let's Fall in Love for the Night w/ Razvan Dim 7 Fév 2021 - 21:56 | |
| Il aurait pu être étrange que ces deux-là se retrouvent dans pareil contexte après plus de trente années d’amitié. Après tout, il y avait une certaine différence entre passer la semaine dans les bras de l’autre, à l’abri des regards, des autres, du monde, et exposer cette relation justement à ces autres que ça ne regardait pourtant pour rien au monde. Neolina n’avait jamais prêté tellement attention à ce qu’on disait sur elle - sinon, elle n’aurait jamais divorcé, jamais été à Londres, jamais vécu sa vie telle qu’elle la vivait aujourd’hui. Mais pourtant, de façon inexplicable, il y avait quelque chose de différent ce soir. Mais pas d’étrange, non. C’était naturel, si naturel qu’il semblait presque insensé que ça leur ait pris tant de temps à le réaliser. Comme si leur relation évoluait dans le sens qu’il fallait, sens que tout le monde semblait avoir perçu bien avant eux, d’ailleurs. Sous le ciel magnifiquement étoilé, la lumière conférait à la scène une ambiance toute particulière, et assez romantique sans que ça en ait réellement été l’intention. Neolina n’était pas romantique pour deux noises, sans quoi elle aurait sans doute attendu la date symbolique de la fête des âmes amoureuses pour le traîner ici. Mais son geste toutefois l’était, sans qu’elle le réalise, car le simple fait de choisir l’endroit le plus adapté pour cet animal peu social qu’il était s’avérait être parfaitement adorable.
Sa petite crainte s’envola aussi vite qu’elle était apparue. Malgré la maladresse évidente de sa phrase, Neolina sut lire entre les lignes et déceler, au delà de son tendre merci, l’émotion qui se cachait en lui. Pour le commun des mortels, Razvan passait très certainement pour une personne incapable de communiquer correctement avec les autres, enfouissant ses sentiments plutôt que les dévoilant, même les plus basiques. Mais après tout, n’était-ce pas ce qu’on avait toujours attendu des hommes ? Et plus encore en Roumanie, d’ailleurs, ou à Durmstrang, ou tout autre endroit sombre que ce pauvre Razvan avait été forcé de fréquenter. Et puis surtout, ces autres là ignoraient sans doute qu’on avait le plus souvent pas besoin de mot pour comprendre ce qui se jouait chez quelqu’un. Il suffisait juste de savoir écouter, et ça, Neo savait faire. Elle lisait tout son amour dans ses yeux, sa douceur dans la façon qu’il eut d’entrelacer ses doigts entre les siens. Le simple fait aussi qu’il parle d’espérer quelque chose, bien qu’il ne s’agissait que d’une banale sortie, en disait bien plus long que le reste sur son état d’esprit. En réponse, la roumaine lui sourit, la tête un peu penchée sur le côté, baladant son pouce sur la peau qu’elle sentit plus abîmée que la dernière fois. Il ne fallait pas être un génie pour deviner ce qui se passait. Mais ce n’était ni le lieu, ni le moment pour ça. « Oh, c’est une collègue. Elle a dit que l’endroit lui avait fait penser à moi ! » Alors que dès qu’elle avait entendu la description, Neo avait surtout pensé à eux.
Le petite serveuse revint avec le cauchemar de Neo, sous la forme d’un menu d’au moins 6 pages. Sans lâcher la main de Razvan, elle l’attrapa et n’eut même pas le temps de l’ouvrir que déjà, Monsieur Vacaresco se permettait une gentille méchanceté. Elle aurait pu feindre d’être outrée, mais à quoi bon jouer à ça avec lui alors qu’il la connaissait par coeur ? C’était sûrement ce qu’elle aurait fait il y avait de ça encore quelques mois, mais là… « Et toi, tu sauras être patient ? » demanda-t’elle d’un ton de velours en délaissant sa main pour attraper la carte tandis que son pied et sa cheville habillés d’un collant léger remontaient lentement le long de la jambe du roumain. Ah oui, ça, elle ne l’aurait pas fait quelques mois plut tôt. Sans lâcher son regard, elle posa le menu sur la table sans même y jeter un coup d’oeil. Les coudes sur la table, elle lia ses propres mains et posa son menton contre, un peu provocante alors que son pied continuait avec une inexorable lenteur son agréable trajet. « D’ailleurs, puisque tu me connais si bien, tu n’as qu’à décider pour moi… » |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Let's Fall in Love for the Night w/ Razvan Lun 8 Fév 2021 - 15:36 | |
| Quand on se connaissait aussi bien que tous les deux se connaissaient, il y avait bien des choses que l'on pouvait se permettre. Si la nouveauté de leur relation invitait forcément une nouveauté de réactions, il était finalement bien agréable de découvrir tout ce à quoi ils n'avaient pas eu accès auparavant. Et quel gâchis cela avait été ! Razvan découvrait une Neolina plus taquine et même plus sensuelle et ce nouveau tableau lui plaisait bien. La réciproque était probablement vrai, parce que lui-même se permettait davantage d'écarts et de petites phrases que ce à quoi elle était forcément habituée lorsqu'ils n'étaient qu'amis. Mais finalement, ce qui était intéressant de voir, c'était que leur amitié était toujours là. Elle n'avait pas bougé, peut-être amplifiait-elle tout un peu à sa manière, puisqu'ils se connaissaient si bien l'un et l'autre. Neo n'avait pas eu besoin de beaucoup enquêter pour savoir qu'il n'était pas un animal très sociable puisqu'elle le connaissait quand même depuis une trentaine d'années. Elle n'avait pas à tâtonner avec lui, comme lui n'avait pas à tâtonner avec elle et c'était mine de rien, une étape qu'il était ravi de sauter. Quoi de pire que de s'apprivoiser, craindre de braquer l'autre, quoi de pire que de ne pas savoir quoi dire ou quoi choisir ? Razvan ne s'inquiétait pas trop qu'elle interprète mal ses phrases, puisqu'elle comprenait leur sens caché sans qu'il n'ait à le préciser. Neo savait lire dans ses gestes et ses regards et c'était de première importance lorsqu'on le connaissait un peu. Il communiquait mal, la faute à une éducation qui lui avait appris à ne pas se laisser aller. L'éducation de sa tante, mais aussi l'éducation dure de Durmstrang avaient toujours empêché le jeune homme de se développer correctement. Le roumain était donc doux, certes, mais terriblement maladroit. En témoignait sa phrase dont il ne percevait même pas réellement la maladresse. Il se contenta d'hocher la tête, se faisant la réflexion qu'il était bienheureux pour Neo qu'elle s'entende assez avec ses collègues pour avoir ce genre de conseils - sans réaliser que c'était un conseil bien bateau quand même, notons-le.
La vacherie que Razvan se permis lui revint en pleine figure alors que Neolina prenait un plaisir évident à le provoquer sur un autre terrain de jeu, moins enfantin mais tout aussi taquin. Un violent frisson lui traversa l'échine alors qu'il sentait le pied de sa petite-amie remonter avec une lenteur qui s'équivalait à une torture le long de sa propre jambe. Un rire bref et défait sorti de ses lèvres, comme une expiration brusque d'un souffle qu'il retenait malgré lui et il posa son dos contre le dossier de la chaise, carte en main, en lui lançant un de ses regards intenses qu'il maîtrisait à la perfection. Sans lâcher les prunelles qui lui envoyaient un regard taquin, il répondit : « Vraiment ? » - un sourire mutin s'invita sur ses traits avant d'ajouter « c'est que, tu m'as l'air toute inclinée à sauter le repas jusqu'au dessert. Ce serait dommage de partir maintenant... ». Difficile pour lui en effet de répondre à la sale question de Neolina alors qu'il trouvait difficilement le courage de lui dire que ce serait difficile pour lui d'être patient si elle continuait de lui faire pareilles caresses sous la table. Il regretta de ne pas être assit à côté d'elle pour la torturer avec une main sur sa cuisse. Razvan baissa les yeux vers la carte en se mordant malgré lui la lèvre inférieure, comme s'il pouvait faire fit de ce qu'elle lui infligeait : « Je suppose qu'une salade fera parfaitement l'affaire pour toi en entrée » lui dit-il en se faisant la réflexion qu'il n'était pas capable de manger une entrée avec le ventre noué comme le sien, « tu m'as l'air d'humeur gourmande ».
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Let's Fall in Love for the Night w/ Razvan Lun 8 Fév 2021 - 21:41 | |
| La soirée promettait d’être délicieuse. Et ce n’était pas la perspective de l’agréable repas qui la laissait penser ça, il fallait bien l’avouer. Retrouver enfin Razvan, passer du temps de qualité avec lui, l’avoir pour elle toute seule… et jouer aussi, bien sûr. Neo n’avait jamais été une grande séductrice. Combien de prétendants avait-elle bien pu éconduire sans le vouloir, sans même s’en rendre compte ? La roumaine n’avait jamais été très au fait des jeux de l’amour et du hasard, n’en maîtrisait même pas très bien les règles quand on y songeait. Enfin, pas celles qui n'étaient que le préambule du couple. Car une fois la relation établie - et là, elle était établie, Merlin merci ! - la jeune femme retrouvait ses attitudes mutines qui la caractérisait quand elle était tout à son aise. Et comment être plus à l’aise qu’en la présence de celui qu’elle connaissait mieux que personne au monde, presque mieux qu’elle même parfois, se plaisait-elle à croire ?
À s’amuser ainsi avec les nerfs de son beau roumain, que la lumière flattait considérablement, Neo en réalité se torturait elle-même. Sentir le tissu glisser contre le voile de son collant laissait deviner la peau qui se cachait dessous, et la lenteur du geste était un supplice qu’elle infligeait à l’un comme à l’autre. Toutefois, la jolie blonde joua le jeu et garda tout son sérieux, appréciant en retour la réaction à peine cachée de Razvan. Ce qui se jouait sous la table était affreusement excitant, et bien que les tables étaient éloignées et le public peu enclin à les juger, il fallait garder la face. Mais voilà, après s’être repus l’un de l’autre des jours durant, désormais le manque s’était installé, comblé en partie par leur simple présence, mais il en subsistait un autre qui ne se contenterait pas des conversations. Peut-être aurait-elle du arriver un peu plus tôt, pour satisfaire une autre faim avant celle que les restaurants comblaient. Mais cela aurait été aussi s’interdire le plaisir de ces préliminaires délicieux. « Le dessert a toujours été ma partie préférée. » s’amusa-t’elle avec un double sens qui n’aurait pu être plus vrai. Neolina était une bouche à sucre, certes, mais pas seulement. Et Razvan avait déjà eu l’occasion de s’en rendre compte.
L’heure était au choix du menu, donc, et Neolina se moquait presque de savoir ce qu’il allait décider pour elle. En temps normal, oui, elle hésitait. Mais cette fois, elle aurait bien pris le premier plat qui passait pour abréger un peu le moment qu’elle avait initié - c’était dire le paradoxe. Alors qu’il se mordait la lèvre, Neo se fit la réflexion qu’elle aurait bien fait la même chose, et passa une main le long de son poignet qui tenait la carte, frôlant tout juste sa peau en écho à sa jambe sous la table qui s’arrêta tout en même temps. Il ne fallait pas exagérer, car elle-même aurait du mal à se tenir si elle continuait de la sorte. Ca ne faisait même pas 5 minutes, tout de même. « Entrée, plat, dessert donc ? Et c’est moi que tu traites de gourmande ? » Un rire s’échappa de ses lèvres alors que la serveuse revint. Ils passèrent commande, pour la première partie du moins. « Oh, et mettez-nous ce que vous avez de moins anglais en apéritif. » C’était une demande tout à fait étrange, tout à fait Neo en somme. Spontanée, surtout, elle qui n’avait même pas zieuté la carte. Ses yeux étaient en effet bien trop occupés. Le magnifique ciel londonien ne pouvait faire concurrence à Razvan ce soir, que le doux regard noisette de la sorcière ne lâchait pas. Gourmande, ça oui. Et pas seulement de cette relation physique si intense qui les unissait, mais aussi de tout le reste. La jeune femme repartit avec la même discrétion que lorsqu’elle était apparue, sans doute parce qu’autour d’eux, rien ne semblait exister. « Te voir comme ça, c’est tellement… » Comment finir cette phrase ? Sa main gauche épousa à merveille la courbe de sa mâchoire, tandis que son pouce effleurait presque ses lèvres, juste à la commissure. « J’aime tant te voir sourire. » Et cela faisait des lunes que ça n’était pas arrivé. En tout cas, pas avec ce sourire là, dans lequel aucune tristesse ne semblait nichée. Même à son arrivée à Londres, Neo avait décelé le spectre de la nostalgie qui semblait cohabiter en lui. Mais ces derniers jours, là, rien. Du moins en avait-elle l’agréable sensation. Quelques secondes - minutes ? - plus tard, deux verres apparurent sur leur table, par pure magie. Un alcool transparent constellé de sorte de pépites dorées, tout à fait thématique. « À nous. » déclara-t’elle simplement, une pointe d’émotion dans la voix en faisant claquer son verre contre le sien, nouant une nouvelle fois sa main à la sienne sans même s’en rendre compte. Au moins y avait-il un nous maintenant, et c’était là tout ce qui comptait. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Let's Fall in Love for the Night w/ Razvan Lun 8 Fév 2021 - 23:42 | |
| Razvan en bon roumain qu'il était, n'avait dû aller au restaurant qu'une ou deux fois dans sa vie. Ce n'étaient pas des plaisirs qu'on s'autorisait dans l'austère monde communiste. La scolarité à Durmstrang était du même acabit, froide, impersonnelle et dure. L'empire soviétique avait le don de torturer les âmes en son sein, accablant encore les plus fragiles et ébranlant les plus fortes. Et pourtant, pourtant, c'était cette terrible austérité qu'il regrettait tous les jours depuis qu'il était à Londres. Comme le chien qui réclame le bâton avec lequel on le bat. Il était étonnant que Neolina ne l'ait jamais mis face à cela encore. Elle qui allait de l'avant, qui préférait le monde de l'ouest là où il regardait à l'est. Deux personnes qui s'aimaient mais étaient attirés par deux opposés, deux faces d'une même pièce qui ne se croiseraient jamais. Razvan rêvait de rentrer chez lui, de reprendre sa vie. Il voulait retrouver un village tranquille, des patients habituels, une simplicité de vie absolue mais ce n'était pas ce qu'elle voulait. Elle était une fille de ville, il était conscient de cela, même que cela lui donnait du charme. L'opposition allait plus loin, il le savait, mais ne voulait pas la regarder en face. Leurs différences physiques étaient une chose. Leurs activités en étaient d'autres... Et puis il y avait le reste. Depuis que Neolina était venue le voir ce matin du dix-sept janvier, Razvan repoussait autant qu'il le pouvait ce qui le tourmentait. Pour ne pas qu'elle le voit. Sa petite-amie le regardait mais elle ne le voyait pas. Elle ne voyait pas ce qu'il était en réalité. Et alors que ce terrible tourment commençait à s'installer chez lui, Neo le happa d'une phrase délicieusement placée, pour lui rappeler le présent au lieu de le laisser se focaliser sur ses regrets. Le frôlement près de son poignet lui fit poser les yeux dessus et il allait s'en saisir lorsqu'elle éloigna sa main. « Oh, on peut sauter l'étape du dessert si tu préfères. Je crois me souvenir que j'ai de la chantilly qui n'attend que toi » lui répondit-il d'un ton cassant et provoquant. Quand il fallait provoquer, il n'était pas non plus en reste.
Le sourire de Razvan se fit plus léger alors qu'elle demandait quelque chose qui ne serait pas très anglais. Neolina essayait peut-être à sa manière de le ramener en Roumanie, ou en tout cas, de lui faire quitter Londres. Il se demandait quand elle finirait par lui demander le pourquoi de ce choix, lui qui n'aimait pas l'Ouest. Il aurait pu aller en Allemagne. Tout du moins en Yougoslavie, il paraît que la Slovénie a un doux climat. Mais non, il était venu en Angleterre. Pour le meilleur mais également pour le pire. Le médicomage ne parlait guère plus, parce qu'il y avait un temps pour les mots et un temps pour les silences. Le temps des silences était souvent plus long que le temps des mots, en tout cas dans sa bouche. Lèvres closes, il la regardait avec une tranquillité absolue, tranquillité physique qui ne pouvait laissait entendre que dessous se cachaient des remords. La main sur sa joue semblait vouloir les faire disparaître. « Je souris parce que je suis heureux » lui répondit-il à sa grande surprise, lui qui était pourtant gêné de ce qu'elle lui avait dit, gêné qu'on lui fasse un compliment. Sans doute qu'elle le savait d'ailleurs, que ça le gênait ce genre d'aveux. Mais parfois, ils faisaient aussi du bien et malgré tout cela, il avait une étrange envie de profiter de l'instant. Leurs verres tintèrent tranquillement et il dit en même temps qu'elle : « A nous ». A nous, oui. Vraiment ? Il ne pouvait pas s'empêcher de penser, jamais, alors même qu'il prenait une gorgée d'apéritif, lui qui pourtant ne buvait presque jamais. Son pouce caressait doucement la peau douce de sa main, alors que son regard tombait sur le lien physique qui les unissait tous les deux. « Je t'aime » lui dit-il du bout des lèvres. Sans relever son regard pour le poser dans le sien, Razvan continuait tranquillement la caresse délicate de son doigt sur sa main. Peut-être ne le lui disait-il pas assez, peut-être le disait-il trop, il n'en savait rien. C'était l'émotion brute qu'il ressentait, encore plus fort à cet instant. Il l'aimait et rien ne semblait pouvoir le changer jamais.
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Let's Fall in Love for the Night w/ Razvan Mer 10 Fév 2021 - 1:43 | |
| Jouer, c’était accepter de perdre. Et même si en vérité, il y aurait bien deux gagnants dans tous les cas, la petite joute verbale et provocante qu’elle avait elle-même initiée laissait entendre tout à fait ce qui était en train de se jouer à cet instant : ce serait à qui céderait le premier. Ils avaient bel et bien parlé de patience, et leur petite soirée prenait une tournure pas si inattendue. Qui craquerait et écourterait le repas pour transplaner jusqu’à un endroit où ils pourraient laisser éclater leur désir si transparent dans une intimité plus conventionnelle ? Neo n’aimait pas tellement les effusions d’affection en public. Sans juger ceux qui se le permettaient, sa propre pudeur l’empêchait de se lancer dans des élans trop démonstratifs, à peine si elle se osait parfois un chaste baiser. Frôler la peau de l’autre, encore, ça n’était rien car déjà en étant amis, ils se permettaient pareils gestes. C’était bien ce qui se déclenchait en eux désormais qui changeaient la donne. Ainsi donc, Neo avait préféré son mouvement invisible qui avait fait son petit effet, et il leur restait aussi les mots. Les mots avaient un pouvoir, et combiné à celui déjà dévastateur du charme indéniable de Razvan, voilà qui ne lui assurait pas une victoire sur sa volonté. Lorsqu’elle entendit le mot chantilly, sa langue ne put s’empêcher d’humecter un peu ses lèvres alors que certaines images l’assaillaient sans qu’elle ne contrôle rien. Les fourmillements dans son ventre la surprirent presque tant ils étaient forts, soudains. Comme une myriade de Billywig qui flottaient dans son bas-ventre. La piqure de ces bestioles vous donnaient le tournis, paraissait-il et, il fallait bien le dire, à cet instant, Neolina n’avait plus toute sa tête. C’était qu’il allait lui faire regretter son idée de soirée loin de l’appartement, non mais ! « J’ai quelques idées de ce que je pourrais déguster avec… » répliqua-t’elle d’une voix un peu sourde après de trop longues secondes. Des flashs de leurs moments enlacés lui revinrent, le goût de sa peau sous sa langue. Aucun dessert de la carte ne pourrait rivaliser avec ça.
Mais voilà, ils n’en étaient qu’aux prémices. Même pas encore à l’entrée, et c’était qu’il se contredisait en lui en proposant une après avoir évoqué une certaine envie d’écourter. Mais ça aurait été se priver de ce genre de moment, un peu suspendu dans le temps, où les mots se faisaient moins frivoles et plus profonds. Neo savait bien que Razvan n’aimait pas qu’on parle de lui, n’aimait pas qu’on lui prête trop d’attention. Mais voilà, il allait bien falloir qu’il s’habitue. Parce que désormais, il y avait un nous, ce nous qu’ils prononcèrent tout à fait en même temps, comme si c’était étonnant d’ailleurs. Il y eut un silence, un geste tendre qu’ils regardèrent tous deux, comme déconnectés du reste du monde. Et puis, ces trois petits mots qui lui réchauffaient tant le coeur. Trois mots qui autrefois l’avaient dévastée mais aujourd’hui, tout était différent. « Moi aussi, je t’aime. » répondit-elle naturellement, comme si c’était la suite de la phrase. La première fois, elle ne lui avait pas répondu. Elle ferait en sorte que ça n’arrive plus ou du moins, si ça n’était pas avec des mots, elle lui répondrait toujours avec le plus grand amour.
L’instant était chargé en émotion, c’était indéniable. Peut-être était-ce pour ça que les mots lui échappèrent tout à coup. « Il y a quelque chose dont j’aimerais te parler. » Ce genre de phrases n’annonçait rien de bon en général. Mais voilà, c’était sorti, et elle en ressentait le besoin, c’était comme ça. Quelques jours plus tôt, en sortant de Sainte-Mangouste, elle avait regretté de n’être pas passée à son étage pour échanger un regard ou même un baiser peut-être, parce qu’elle n’aurait pas su expliquer la raison de sa présence. Mais voilà, ils s’étaient cachés trop de choses et elle ne voulait plus de ça. « Il est possible que tu me croises à Sainte-Mangouste de temps en temps, et pas pour une cote cassée ! » dit-elle dans un rire qui sonnait à moitié faux. Elle voulait se détendre, mais ça ne marchait pas bien. Elle souffla un grand coup, fermant les yeux pour les extraire aux siens le temps de le dire. « Je vais dans un groupe de soutien. Pour les femmes qui… » Elle hésita. Evidemment qu’elle hésita. Son coeur avait eu un petit raté. Elle en parlait avec celles qu’elle n’arrivait pas à nommer, mais jamais plus avec les autres. Même pas avec celui qui l’avait su avant elle. « Qui ne peuvent pas avoir d’enfants. » Etrangement, elle ressentit un soulagement intense, et ouvrit les yeux pour affronter le regard de Razvan. Alors qu’elle aurait pu être celle qui avait besoin d’être consolée, il n’en était rien. Ce fut elle qui balaya d’un geste tendre la paume de sa main en lui adressant un doux sourire. Un sourire qui voulait dire qu’il n’y avait pas forcément besoin de répondre à ça. C’était important pour elle, d’y aller, mais aussi de le partager avec lui. Juste ça, simplement. « Je passerai te distraire un peu la prochaine fois que j’irai. » Son ton était tout à coup bien plus léger. Comme son coeur, finalement. |
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| Sujet: Re: Let's Fall in Love for the Night w/ Razvan Mer 10 Fév 2021 - 13:42 | |
| La pente devenait foutrement glissante et à trop plaisanter dessus, ils risquaient de tomber tous les deux. C'est qu'ils ne semblaient pas capables de laisser à l'autre un quelconque répit. Les gestes d'abord, les mots ensuite, les regards enfin. Ces derniers parlaient largement pour eux, les yeux sombres de Razvan ressemblaient à deux abysses insondables pour les autres, mais claires comme de l'eau de roche pour Neolina. Elle n'avait pas besoin de chercher bien loin la signification de son regard. Le roumain regrettait, en effet, qu'ils aient été au restaurant d'abord au lieu d'y aller ensuite. La patience était pourtant une de ses qualités mais à cet instant, il avait bien envie de laisser tomber. Vous imaginez bien que, détaillant le visage de la femme qu'il aimait, il remarqua qu'elle s'humectait les lèvres pour lui répondre une phrase du même niveau. Bon. Bon bon bon. Elle venait de lui donner une sale bouffée de chaleur qu'il n'afficha pas alors qu'il n'avait qu'une seule envie, vraiment, c'était d'avoir un coup de vent pour le calmer. Bon. Il aurait voulu lui répondre d'être raisonnable alors et de ne pas trop manger mais sans doute valait-il mieux ne pas embrayer de nouveau là-dessus. Ils avaient toujours la carte sous les yeux qu'ils étaient déjà prêts à partir pour obtenir ce qu'ils désiraient de façon si transparente. Le moment n'était-il pas parfait pour lui dire qu'il l'aimait ? Parce que c'était ce qu'il ressentait, de façon brute, propre à son caractère mais sincère. Razvan l'aimait, il l'aimait depuis des mois et pendant des mois ça l'avait rongé. Que ce sentiment ne le ronge plus le soulageait, bien que s'instauraient, lentement mais sûrement, d'autres angoisses dont il ne pouvait pas lui parler. Ce n'était probablement pas très sain de ne pas lui dire ce qu'il avait sur le coeur, mais comment admettre quelque chose de si terriblement dévastateur ? Comment lui dire au risque de la perdre pour de bon ? Il se sentait égoïste, terriblement égoïste, et alors qu'elle lui répondait qu'elle l'aimait aussi, il détourna le regard. Parce que Neolina aimait une chimère de lui.
Elle ramena son attention sur elle d'une phrase qui généralement ne laissait rien présager de bon. Attentif, il ne l'interrompit pas, parce que ce n'était pas dans son caractère. Il l'écouta avec la patience du médicomage qu'il était, avec la douceur de l'homme qu'il était devenu. Les paroles de sa petite-amie lui arrachèrent un espèce de sourire tendre et triste à la fois. Étrange. Il était touché qu'elle lui en parle, parce que c'était quelque chose qui trahissait sa confiance en lui. Ils avaient toujours eu confiance l'un envers l'autre (vraiment ?) alors pourquoi ça changerait maintenant qu'ils se fréquentaient ? Admettre qu'on allait à ce genre de groupes de soutien, pour beaucoup de monde, relevait surtout de la honte alors qu'il ne fallait pas en avoir. Le médicomage serra doucement sa main, en souriant tendrement. « Tu as raison d'y aller » - il marqua une légère pause - « la libération de la parole est un moteur pour avancer ». Même s'il pouvait parler... Lui qui ne disait jamais rien. Il aurait pu ajouter qu'elle pouvait lui en parler, quand bien même il ne saurait comprendre mais elle le savait. C'était bien pour cela qu'elle lui avouait cela, non ? Parce qu'elle savait qu'elle pouvait tout lui dire ? « Je voulais aussi te dire que je suis désolé de t'avoir fait aller en Roumanie » lui dit-il avant d'enchaîner rapidement pour qu'elle ne lui coupe pas la parole, « j'ai réalisé après coup que c'était cruel de ma part ». Cruel, c'était comme ça qu'il l'avait interprété. A dessein, il n'avait pas utilisé le prénom de Mihaela, ni ceux de ses grands-parents, comme si le spectre de leur vie d'avant se tenait toujours derrière eux. Neolina stérile, il lui avait fait faire quelque chose qu'il avait regretté par la suite. Et cela lui semblait important de s'excuser proprement pour cela. Si elle allait toujours aujourd'hui à ce type de groupes, c'est que la douleur n'était pas totalement effacée, sans doute que la cicatrice de la plaie serait toujours vive. Et il comprenait, malgré ses maladresses sur le sujet. Il l'acceptait aussi, parce qu'elle avait traversé le plus dur pour maintenant espérer le meilleur. « Et je suis toujours ravi si tu me sors un peu de mes consultations quotidiennes » ajouta-t-il avec une dose d'amusement, comme pour apaiser la conversation. Entre temps, on leur avait amené leurs salades et il dû bien se résoudre à lâcher la main de Neolina pour plier proprement la sienne. « Tu sais que j'ai dû aller au restaurant une fois dans ma vie » lui dit-il futilement, « comme quoi tu arrives même à me faire tester de nouvelles choses ». Et il ne parlait pas que de nourriture, bien entendu.
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Let's Fall in Love for the Night w/ Razvan Jeu 11 Fév 2021 - 0:59 | |
| La discussion avait pris une toute autre tournure et, avec n’importe qui d’autre, ça aurait sans doute été étrange. Mais pas avec lui, jamais. Neo savait bien qu’elle pouvait aborder n’importe quel sujet avec son ami, et désormais amour, de toujours. Même s’il n’avait pas toujours les mots pour lui répondre, car ça n’était pas son fort… et alors ? Sa simple présence suffisait, et même s’il ne comprenait pas parfois - la conversation de l’époque sur ce sujet douloureux en était la preuve - il était au moins là pour la soutenir, et c’était l’essentiel. Le simple fait de sentir sa main serrer la sienne lui fit du bien. Après tout, le temps était passé. Jamais à l’époque elle n’aurait eu la force de se confier à des inconnues sur ce sujet, même avec des inconnues qui partageaient sa peine. De toute manière, la question ne s’était pas posée, un sujet pareil était tabou en Roumanie. Elle se rappelait les regards de pitié emplis de jugement de ceux qui avaient prononcés son divorce. Le temps était passé oui, et comme disait Razvan, elle avançait. En parler faisait partie du processus, et sans être totalement guérie, elle allait mieux. Et acceptait, peut-être enfin, qu’elle ne serait jamais mère et que ça n’était pas un problème. Qui plus est, Razvan savait. Il n’attendait pas d’elle qu’elle porte l’espoir qu’elle avait détruit à l’époque chez Andrea. Et puis, Razvan était déjà père. Et ça, c’était à la fois un soulagement et un déchirement, en réalité. Mais chaque sujet en son temps…
Mais Razvan aussi semblait avoir besoin d’évoquer un sujet qui le pesait sans doute, et Neo fut à la fois troublée et touchée. Elle n’était pas prête à parler de ça. Pas encore, du moins. Sa visite avait effectivement été une épreuve certaine, mais l’enfant était si touchante qu’au final, et bien… ça avait presque été un agréable moment. Mais comme toujours, Razvan se fustigeait pour un de ses choix du passé, et Neo secoua doucement la tête d’un air doux, malgré son coeur qui se serrait un peu. Il n’avait même pas prononcé son prénom, tout exprès elle le savait, et c’était terrible. « Ne sois pas désolé, s’il te plait. » Elle ne voulait pas de ça, elle ne voulait pas qu’il ne puisse pas parler de sa fille, de ce manque qui devait le submerger. « C’est moi qui te l’ai proposé, et je suis ravie de l’avoir fait. » Ça ne l’empêchait pas de craindre la prochaine rencontre, parce que cette fois, Neo ne serait plus une amie de son papa, mais bien… Non, elle refusait de poser un mot là-dessus pour l’instant. « Tu peux me parler de Mihaela, tu sais. » Prononcer son prénom lui fendit le coeur. « Sauf si c’est trop difficile. Je… Je ne sais pas. » Comment aurait-elle pu savoir, après tout ?
La conversation redevint plus légère, et c’était sans doute mieux comme ça. Petit pas par petit pas, n’est-ce pas ? « Je vais peut-être finir par apprécier les lits d’hôpitaux, qui sait ? » dit-elle d’un ton bien malicieux en haussant un peu son sourcil droit. Sous la table, elle décroisa ses jambes pour changer de position, frôla à nouveau la sienne sans faire exprès, mais ça aurait pu être bien volontaire. Qu’il le croit, ça n’était pas un problème. Elle était bien prête d’ailleurs à reprendre un peu la partie là où ils l‘avaient laissée, mais la réalité les rattrapa sous la forme de leur repas. Neo n’avait presque même pas touché à son verre, trop occupée à faire ses déclarations. Elle n’avait même pas vraiment faim, pas de ça en tout cas, mais le plat était si bon qu’elle se régalait, et ça se voyait. Elle rit de l’aveu de Razvan, si casanier, si roumain au fond. « Ce n’est que la première étape, tu sais. Bientôt, tu m’emmèneras danser tous les samedis soirs, et tu en redemanderas ! » Elle rit de sa propre bêtise tout à fait voulue, elle rit de l’impossibilité de cette phrase d’ailleurs. Ne serait-ce que parce que Razvan n’avait pas tous ses week-end libres et que surtout, elle détestait tant la routine qu’elle le délaisserait parfois pour danser dans d’autres bras - ceux de Stubby, qu’allez-vous penser là ? « Enfin, ce n’est sans doute pas ça que tu redemanderas le plus, n’est-ce pas ? » Elle lui décocha un regard en coin qui voulait tout dire. S’ils avaient été en privé, elle aurait délaissé son assiette pour ses lèvres, et pour assoir la véracité de ses propos mais hélas, il faudrait attendre… |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Let's Fall in Love for the Night w/ Razvan Jeu 11 Fév 2021 - 17:06 | |
| Bien sûr qu'il était désolé. Comment ne pas l'être ? Razvan s'en était voulu d'avoir accepté quelque chose qu'elle avait proposé par politesse, c'était de sa part, un grand manque de délicatesse. La faute au fait qu'il voulait trouver inconsciemment une raison de la revoir, mais aussi au fait qu'il ne comprenait pas ce qu'elle traversait. L'éloignement avec Mihaela était quelque chose qu'il avait lui-même provoqué d'une certaine façon. L'éloignement, se persuadait-il, ne serait pas éternel. La stérilité de Neolina était éternelle. Et la peine le serait tout autant sans qu'elle ne puisse rien y faire. Il avait toujours voulu être père, Razvan, et maintenant se trouvait-il bête à contempler les ruines de sa paternité. Il aimait sa fille sans pouvoir s'occuper d'elle comme il le voulait, sans pouvoir l'éduquer comme il le pensait. C'étaient ses grands-parents qui s'en chargeaient avec leurs défauts et qualités. Seul, exilé dans ce pays, il ne parlait jamais de sa fille, comme il ne parlait jamais de lui-même à des gens qui ne seraient de toute façon jamais ses amis. « Tu peux me parler de Mihaela, tu sais. » Oh que non. Surtout pas. C'était une jolie preuve d'affection de la part de Neolina, c'était touchant, aussi. Mais... Non. Il avait été indélicat un fois de l'envoyer là-bas, ce n'était certainement pas pour remuer encore le couteau dans la plaie. Il ne se le pardonnerait pas. Le roumain haussa les épaules d'un air prétendument égal : « J'ai pris l'habitude de ne pas en parler ». Parler d'elle, de sa femme, de sa vie d'avant. C'était sans doute terrible d'en être arrivé à un point d'être habitué de garder pour soi ce genre de choses. C'était sans doute terrible à constater, aussi. Razvan ne faisait plus ce qu'il voulait depuis longtemps. Il n'était plus très naturel depuis longtemps. Sa petite-amie s'en rendrait sans doute tristement bien assez vite compte.
Ils refermèrent ensemble la parenthèse terrible que suggéraient leurs confessions. C'était une soirée où ils se retrouvaient pour passer du bon temps, pas pour retourner la baguette dans la plaie. C'était délicat de revenir à un sujet léger, c'était délicat de faire comme si ce qu'ils avaient échangé n'avait pas existé. Mais ils se devaient, l'un comme l'autre, de faire un effort sur ce point-là. Le médicomage n'était pas stupide, il savait bien que leur relation avait aussi de la force parce qu'ils se connaissaient depuis trente ans. Et leur passif les conduirait bien à poser sur la table des questions importantes. Mais alors qu'il laissait ses yeux noirs passer tranquillement sur les traits de Neolina, Razvan se fit la réflexion que de toute façon, il n'attendrait jamais rien d'elle. Il ne la pousserait jamais à subir inutilement Mihaela comme il ne la pousserait jamais à la considérer comme sa fille. Comment oserait-il lui faire cela ? L'équilibre serait peut-être difficile à trouver mais la question ne pouvait pas encore se poser. Mihaela était loin, Neolina était ici. Et c'est à sa présence qu'il se raccrocha, à son pied qui frôla une nouvelle fois sa jambe alors qu'il n'avait pas anticipé le terrible mouvement. « Tu es bien une des rares personnes à qui j'acceptais d'offrir une danse » releva-t-il avec une certaine pointe de fierté parce que oui, fut un temps où arracher une danse à ce taiseux roumain était presque un défi pour certaines filles. Le médicomage dansait bien, il était doux et surtout, il était un des rares adolescents à ne pas laisser ses mains se perdre à quelques endroits interdis à la gente masculine. « Tu peux en être fière ». Le roumain finit sa bouchée de salade et prit son temps pour avaler une gorgée d'alcool avant de lui répondre : « On ne peut pas dire que je te demande grand chose » lui dit-il en étirant un sourire en coin un peu coquin, « et toi, tu demandes à ta manière ». Il faisait bien entendu référence aux caresses qu'elle lui avait infligées et dont il semblait encore sentir la présence contre sa jambe. « Mais j'avoue que j'ai quelques envies en tête qui doivent malheureusement attendre que nous ayons fini de manger » - il lui décocha un de ses rares sourires dont il avait le secret - « dommage, Mademoiselle Siankov ».
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Let's Fall in Love for the Night w/ Razvan Ven 12 Fév 2021 - 1:11 | |
| Ah, les habitudes… Voilà un mot que Neolina n’aimait pas tellement. Sans être totalement partisane d’un mode de vie sous le signe du n’importe quoi, elle aimait ça, être surprise par la vie. Par ce que le lendemain, ou la prochaine heure, ou la prochaine minute, allait lui réserver comme surprise. Certaines étaient plus agréables que d’autres, oui. Mais ça valait le coup, la plupart du temps. Au moins, avoir la satisfaction d’essayer, de sortir de sa zone de confort. C’était pour cette raison que souvent, Neolina essayait de faire du oui son maître mot. Allez, oui, on essaye. N’était-ce pas pour ça d’ailleurs qu’elle était venu le voir quelques semaines plus tôt, un matin ? À se persuader que c’était non, elle s’était fait du mal, et à lui aussi, alors à quoi bon ? Ce oui les avait amenés à cette table ce soir, alors les habitudes, hein… Neo aurait pu dire ce qu’elle en pensait, mais s’abstint. Comme toujours, diamétralement opposé à elle, Razvan était un homme d’habitudes, lui. Casanier, routinier, peu enclin à se laisser porter par les choses de la vie. Alors il n’était pas bien étonnant qu’il ait effectivement banni ou presque l’évocation de sa fille de sa vie. C’était triste, ça oui, mais Neo s’abstint de tout commentaire. Elle lui avait dit ce qui, quelques mois auparavant, lui semblait impensable. Et comme elle lui avait avoué, elle ne savait pas, ne saurait jamais, ce qu’il pouvait ressentir. Alors qu’il en parle ou pas, c’était à lui de voir, de décider. Neo voulait juste qu’il sache que quoi qu’il choisisse, il pouvait.
Toujours était-il que Neo, effectivement, chamboulait quelques unes de ses fameuses habitudes. Sinon, qu’aurait-il fait de sa soirée, hein ? Peu importait. Ils étaient là, et c’était tout ce qui comptait et… oh, alors comme ça, Razvan pourrait l’emmener danser ? La petite étincelle qui brilla dans son regard à cet instant précis était le reflet exact de celles qui illuminaient le ciel au-dessus d’eux. Elle avait relevé la tête un peu trop vite, comme un petit animal attiré par un bruit agréable. Encore une fois, il parlait au passé, mais le simple fait de s’imaginer danser avec lui l’avait troublée au point qu’elle avait compris de traviole. Le lieu s’y prêtait si bien, en plus, même si l’instant pas tellement puisqu’il y avait tout un tas de gens venus pour faire bien autre chose que regarder deux amoureux lovés l’un contre l’autre danser sur une musique qui n’existait pas. « Tu as l’art de me faire tourner la tête, aussi… » Elle lui décocha un petit clin d’oeil avant de se souvenir qu’elle non plus n’avait pas trop touché à sa couette - bien moins qu’à son plat, en tout cas. Elle y trempa ses lèvres alors que le terrain redevenait un peu glissant, une douce pente savonneuse qui les menait tout à fait là où ils avaient envie d’être, soit dit en passant. « C’est vrai, tu ne demandes pas… Tu provoques ! » Alors là, c’était Sainte-Mangouste qui se moquait de la charité mais après tout, c’était un peu la conversation qui voulait ça. La preuve, il fallait l’entendre, avec son grand sourire charmeur là, lui parler de ses envies qu’il taisait alors qu’elle aurait bien aimé, plus que les entendre, les vivre avec lui. Et Mademoiselle Siankov de sentir sa propre envie grandir en elle, réclamer l’intimité tant attendue, vite. Après tout, ils étaient des sorciers, par Merlin. Laisser quelques gallions, prendre sa main, transplaner et le tour était joué. 30 secondes, ça aurait pris. Mais… Mais la partie n’était pas terminée, et il restait chez Neo une once de volonté. « C’est dommage, oui. J’aimerais bien en savoir un peu plus sur ces envies… » Elle repoussa doucement son assiette après y avoir posé ses couverts, posant ses mains tout à portée de lui sans pour autant saisir les siennes. C’est qu’il lui fallait de la résistance pour se retenir, vraiment. « Il faut savoir s’ouvrir l’appétit, tu ne crois pas ? » Comme s’ils avaient besoin de ça… D’ailleurs, elle avait tenu quoi, cinq secondes ? Et puis, sa main remonta lentement le long de la paume de Razvan, glissant avec douceur sur la peau fine de son poignet qu’elle effleurait à peine. Ses doigts avaient une volonté propre, visiblement. Bien plus qu’elle, c’était évident. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Let's Fall in Love for the Night w/ Razvan Ven 12 Fév 2021 - 12:55 | |
| Peut-être ne pouvait-on pas faire moins harmonieux qu'eux. Après tout, les deux personnes opposées qu'ils étaient n'auraient rien dû aimer de l'autre. Pire, ils n'appréciaient pas de façon générale des traits de personnalité qu'ils pouvaient pourtant retrouver chez leur partenaire. Razvan aimait les habitudes et abhorrait les imprévus, mais Neolina avait su y faire, tout simplement, en ne l'emmenant pas par surprise le jour J mais en le prévenant la veille. Sans doute que même sans le vouloir, il faisait aussi des efforts pour qu'elle ne déteste pas certaines choses qui étaient pourtant inhérentes à sa propre personne. Avec elle, il veillait à se reconnecter un peu plus au présent au lieu de rester attaché à son passé. Et c'est pour cela qu'il ne continua pas la conversation douloureuse qu'elle avait pourtant initié. La fille qui aimait de l'avant, pour une fois, avait du mal à avancer.
C'était finalement plus plaisant de se concentrer sur leur future soirée à son appartement plutôt que de parler de ce genre de sujets déprimants, il voulait bien l'admettre. Rien que pour avoir le plaisir de voir briller dans ses yeux noisettes cette lueur qu'elle lui envoyait, il voulait bien pour une fois, rêver au futur plutôt qu'au passé. Un rire spontané fendit l'air alors qu'elle lui faisait remarquer - fort justement par ailleurs - qu'il était davantage dans la provocation que dans la demande. « C'est parce que je sais que tu es réceptive que je fais ça » - car oui, Razvan ne la connaissait-il pas ? Et puisqu'elle était réceptive il ne comptait pas s'arrêter tout de suite. Et même si elle subissait ses quelques vacheries, elle avait tout de même l'air d'en demander encore. N'était-ce pas tout le sens de son geste pour repousser son assiette et se concentrer davantage sur lui ? Le médicomage se demanda, l'espace d'un instant, s'ils étaient si transparents vis-à-vis des autres ou s'ils étaient au moins un peu discrets. Difficile à dire. Elle en profita même pour lui caresser le poignet et dans un geste purement instinctif, il lui attrapa la main pour qu'elle arrête. C'était de la triche, de la mauvaise triche d'en venir à des écarts physiques pour le faire craquer, non mais ! « Tu as de l'imagination et tu me connais bien » continua-t-il d'une voix d'où perçait un ton légèrement moqueur, « tu dois pouvoir te faire une petite idée ». Razvan n'avait pas lâché sa main et il la caressait maintenant du bout du pouce avant de soupirer exagérément. « Et je crois que tu as assez faim comme ça... Non ? ». C'est que Neolina était un livre ouvert qu'il avait appris à lire il y avait bien longtemps. Et s'il n'était pas très perspicace en général, il ne fallait pas être devin pour savoir ce qu'elle espérait. Finalement, ses yeux dérivèrent sur les belles lèvres de sa petite-amie et sa langue glissa instinctivement sur les siennes. « Je te propose qu'on mange vite » - il commençait vraiment à ne plus en pouvoir - « et on décampe. On a du temps à rattraper et je gage qu'on va y passer la nuit ».
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Let's Fall in Love for the Night w/ Razvan Sam 13 Fév 2021 - 19:06 | |
| Il faisait chaud, non ? Malgré la terrasse en extérieure, réchauffée par un sortilège a priori, Neolina avait l’impression que la température ambiante avoisinait les quarante degrés. La vérité, c’était qu’elle avait chaud, que Razvan lui donnait chaud. Que les sous-entendus qu’il lui adressait étaient délibérément destinés à la rendre folle et probablement à la faire craquer. Bien sûr qu’elle était réceptive à ses provocations, comment ne pas l’être ! Déjà avant, ils avaient l’habitude de se taquiner et de faire naître sur le visage de l’autre un certain sourire qu’ils ne partageaient qu’entre eux. Mais cette fois, c’était tout autre chose qui se réveillait en elle. Une urgence qui allumait tous ses signaux internes, qui affolaient son cerveau et le reste. Alerte surchauffe, il fallait quitter les lieux !
Toutefois, Neolina tenait bon - donnez une médaille à cette femme ! - et rejoignait bien Razvan sur le terrain des provocations. Elle ignorait où la conversation allait les mener exactement, enfin du moins, du côté des mots parce que pour le reste… aucun mystère ne planait sur l'issue de la soirée. La façon dont il lui saisit la main pour lui ordonner silencieusement d’arrêter son petit jeu laissait bien transparaître que lui aussi n’y tenait plus bien mais surtout, l’étreinte autour de son poignet, ce geste ferme, spontané, incontrôlé, fit monter sa température d’au moins encore deux degrés. Elle laissa échapper un soupir, qui rimait parfaitement avec son désir. Effectivement, oui, elle avait de l’imagination. Voilà qui faisait naître des images mentales tout à fait déplacées dans un lieu public alors qu’elle imaginait ses mains parcourir son corps aux endroits qu’il semblait préférer. Oh, elle avait bien vite compris les goûts de Razvan, et ça n’était clairement pas pour lui déplaire. « Si la suite de la soirée est à la hauteur de ce que j’imagine… Je suppose qu’il vaut mieux manger léger. » La salade avait été une bonne idée, mais ça n’était hélas que l’entrée ! Et ça n’était pas cette faim là qu’elle avait envie de combler. Elle opina doucement à sa question qui n’appelait pas de réponse, mordant sa lèvre inférieure sans faire vraiment exprès, fixant les siennes qui dévoilèrent sa langue et… oui, l’imagination de Neo était décidément bien fertile.
La proposition de Razvan lui allait parfaitement. L’épicurisme de Neo l’incitait pourtant souvent à se délecter des choses, ne pas se presser mais là, pardon, il y avait vraiment un programme plus alléchant de l’autre côté. « Voilà une sage décision. Enfin… » Pas tellement, c’était évident, et son petit air mutin le prouvait. « Ton premier choix était délicieux. Je te laisse décider de la suite, histoire qu’on gagne un peu de ce temps. » En réalité, elle aurait bien choisi le premier truc venu pour une fois, c’était dire le miracle. Et puis, lâchant sa main en la frôlant jusqu’à la dernière seconde de ses doigts, Neo se leva de sa chaise sans faire trembler toute la table. « Tu m’excuses une minute ? Je vais me rafraîchir. » Dans le langage féminin classique, cela sous-entendait se refaire une beauté mais là, il ne fallait pas y voir un sens figuré. Oh non. Le frôlant au passage, elle s’arrêta finalement derrière lui et fit demi-tour, se penchant à son oreille pour lui murmurer « C’est de ta faute tout ça… » avant de déposer un baiser furtif sur sa joue et de fuir, direction la minuscule entrée et les toilettes. L’avait-il suivie du regard tout du long pour la voir s’éloigner dans sa jolie petite robe ? Elle mourrait d’envie de le savoir, mais tint bon et ne se retourna pas même pas. Torture. Une fois devant le lavabo, Neo rencontra son reflet qui souriait, les joues rosies par l’amour et probablement autre chose, c’était évident. Elle passa ses mains sous l’eau froide, l’une glissant sur son cou et l’autre se calant sur sa nuque. Yeux clos, elle laissa échapper un soupir. Une petite voix en elle se demandait si… Non, tout de même. À moins que ? |
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