Happy New Year

Remus n’avait en ce moment-même, absolument aucune raison de se plaindre. De façon générale, il n’était pas quelqu’un qui passait son temps à déclarer que le monde était contre lui, mais pour une fois, il avait l’impression que tout lui souriait. Amelia, et la tournure qu’avaient pris les évènements, n’y étaient absolument pas pour rien. Il lui devait ce sentiment qu’il ressentait, en cet instant précis, et qui s’apparentait le plus à de la joie. Il se sentait joyeux. Il se sentait heureux. Et il n’avait pas envie que ce sentiment le quitte trop tôt. Pourtant, il se connaissait, et il savait que ses vieux démons ne le quittaient jamais vraiment, jamais trop longtemps du moins. Il savait que tous ses doutes, toutes ses peurs, reviendraient bien assez tôt. Mais pour l’heure, il arrivait à les tenir assez éloignés, et c’était une excellente chose.

“ Il y a une chose que je n'aime qu'à Pré au Lard. La neige ! Et pourquoi me demanderas-tu. L'hiver n'a jamais été ma saison préférée. Et de la neige ne représente qu'une chose pour moi : le nez rouge, les éternuements et autres symptômes désagréables du rhume. Mais ici, la neige, elle est magique. Un peu comme si Pré au Lard n'attendait qu'elle pour se sublimer. ”

Remus adorait écouter Amelia parler. Elle pouvait bien lui parler de n’importe quel sujet, il serait capable de l’écoutant durant des heures sans s’en lasser une seule seconde. Elle avait ce pouvoir sur lui, en plus de beaucoup d’autres, dont il avait conscience, et qui ne l’effrayait absolument pas. Cela ne voulait cependant pas dire qu’il n’apportait aucune attention à ce qu’elle lui disait, bien au contraire. Il avait envie de connaître tous les petits détails de sa personnalité qu’elle voulait bien lui livrer, et qu’il ne connaissait pas encore. Il ne pourrait sans doute pas la connaître totalement, parce qu’on ne connaissait jamais réellement une personne, mais il voulait la connaître du mieux possible, afin de retenir tout ce qu’elle aimait, et ce qu’elle n’aimait pas, et plus encore.

« Oui, je comprends ce que tu veux dire, et je suis plutôt d’accord avec toi. Enfin, la neige ne m’a jamais dérangé personnellement, mais tout est un peu magique ici. »

Et cette journée le resterait aussi longtemps dans le cœur de Remus, à n’en pas douter. C’était sans doute le meilleur souvenir qu’il garderait de cet endroit, d’ailleurs. Le jour où il s’était rapproche d’Amelia de manière significative, et où elle avait pris une place toute particulière dans sa vie. Il marchait tranquillement avec elle, main dans la main. Un geste qui lui paraissait presque naturel, même s’il n’y était pas du tout habitué. Il lui confiait ses doutes, parce qu’il savait qu’elle le comprendrait, ou du moins, qu’elle ne le jugerait pas. Et parce qu’il n’avait vraiment pas envie de faire de faux pas. Il n’avait aucune idée d’où tout cela les mènerait, mais il ne voulait pas que tout soit gâché par sa faute.

“ Et je tiens à ce que ça fonctionne. Alors je crois que nos volontés se rejoignent. J'aime faire cela. J'espère que cela te plait aussi aussi. Et j'aime beaucoup te regarder aussi. ”

Remus observa la jeune femme avec douceur. Il n’était réellement pas habitué aux contacts physiques, mais ça ne le dérangeait pas, quand cela venait d’Amelia. Il arrivait même à apprécier cela. Il ne comprenait pas trop cependant, pourquoi elle aimait le regarder. Il estimait qu’il n’y avait pas grand-chose d’intéressant à voir. D’autant qu’il ne se considérait pas du tout comme beau garçon, ou même attirant. Tous les goûts étaient dans la nature certes, mais Remus ne se voyait pas comme quelqu’un qui était susceptible de plaire, et il était même surpris que ce soit le cas. Il était maigrichon, pâle, souvent cerné, et même si Amelia ne pouvait pas le voir, son corps était strié de plusieurs cicatrices. Evidemment, il était flatté d’être à son goût, mais il trouvait cela tout de même un peu curieux. Mais ce n’était pas vraiment nécessaire de lui en faire part.

« Oui, ça me plaît. Je suis content, d’être ici avec toi, de cette manière. »

Il glissa son regard sur son visage durant encore quelques secondes, avant d’oser se pencher pour lui voler un baiser. Autant qu’il s’habitude à ce genre de marques d’affections, pour que cela devienne le plus naturel possible, même si au fond, c’était quelque chose qu’il avait envie de faire bien entendu.

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