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| [Mi-mars 1979] Les yeux en amende | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: [Mi-mars 1979] Les yeux en amende Mar 16 Mar 2021 - 21:34 | |
| Fallait-il que le Ministère de la Magie manque de bras, pour qu'on sollicite ainsi les étudiants. A moins qu'il ne se soit agi d'un test déguisé. Il ne les pensait pas au dessus de ce genre de manœuvre, quand on voyait que le Doyen n'avait pas hésité à mettre Meredith en difficulté, lors des répartitions de binômes pour l'année (certes, cela s'était au final bien arrangé, mais il était certain que, du point de vue de cet homme, ça n'avait pas été le but de la manœuvre).
Il accepta donc la mission confiée, sans protester ou s'émouvoir outre mesure. Délivrer une convocation accompagnée d'une prune, ce n'était pas vraiment le pire qu'il aurait à gérer dans sa carrière d'Auror. Et s'il doutait que la personne le prenne bien, eh bien.... Il ne faisait pas les Lois, il n'était que l'émissaire. Par ailleurs, à vrai dire, il comprenait la politique du Ministère à ce sujet. Le fait d'être Animagus provoquait un avantage certain. Si on ne gardait pas des informations précises sur les individus dotés de cette habilité, on pouvait rater un élément déterminant, lors d'une enquête, sur un délit ou un crime. Pire, on pouvait potentiellement perdre son suspect, qui aurait tôt fait de filer s'il avait le gabarit d'un insecte.
L'idée de ne pas laisser ce genre de personnages se balader sans que le Ministère en ait connaissance semblait tomber sous le sens. Pourquoi, alors, si elle ne souhaitait pas en faire mauvais usage, la contrevenante avait-elle ignoré les démarches pour se faire enregistrer dans le bureau compétent ? …..l'amende et la convocation semblaient diablement justifiées.
En cet après-midi de mars, il se présenta donc à la boutique qui figurait au dossier, comme contact de la sorcière concernée. La Main du Nil. Un cabinet d'apothicaire. Il avait opté pour son costume de travail ordinaire, pour se donner un air un peu officiel, vu qu'il n'avait aucune plaque ou badge à présenter. La devanture était originale, mais moins chargée que celle de la boutique de sa mère ; d'après ce qu'il en apercevait à travers la vitrine, il n'y avait pas de clients à l'intérieur, du moins dans la pièce principale, puisqu'il apercevait ce qui ressemblait à une arrière-boutique. Il passa la porte dans un bruit de grelots, et fut aussitôt assailli par une odeur forte, de poudres rappelant l'orient et des contrées lointaines.
La petite boutique était pleine d'ingrédients, d'objets et d'odeurs, un bric-à-brac de couleurs et d'éléments parlant d'ailleurs. D'ailleurs géographiques et d'ailleurs imaginaires. C'était un monde exotique et féminin. Il jeta un coup d'oeil, cherchant la gérante, à qui il devait remettre le courrier.
« Excusez-moi, Il y a quelqu'un ? »
Il attendit patiemment que se présente une personne avec qui il pourrait échanger. Dans l'intervalle, il étudia le contenu des étagères, souriant en apercevant entre des fioles une collection de petites figurines animales stylisées : étaient-elles là pour évoquer les patronus ou les animagus ? Ou autre chose ? Il en saisit une pour la regarder de plus près. |
| | | | Sujet: Re: [Mi-mars 1979] Les yeux en amende Mer 24 Mar 2021 - 19:10 | |
| D'aucun pourrait aisément se demander comment Maât pouvait avoir une boutique. Et pour être honnête, elle-même se le demandait souvent. Avec le départ précipité d'Âamet, sa soeur - qui était rentrée au pays pour épouser le vendeur de dragons égyptien qu'elle avait elle-même fuit - la jeune femme avait pourtant dû prendre le taureau par les cornes. C'est donc le nez dans sa comptabilité désastreuse qu'elle passait son après-midi. Elle en était à son troisième thé fumant - et son deuxième arrêt pipi - pour essayer de décrypter les entrées et sorties d'argent. C'est que sa soeur lui avait laissé des indications qu'elle-même trouvait peut-être claires en les écrivant. Mais la mise en pratique était plus laborieuse et en se rongeant l'ongle, Maât ne fit même pas attention au son de la clochette qui se situait au dessus de la porte de sa boutique. « Donc si j'ajoute quarante et que je retire cent à cette ligne... » - Rah ! La voilà de nouveau perdue, alors que dans son arrière boutique, la voix d'un homme lui parvint enfin. « Par Isis !» s'écria la sorcière en déboulant dans la pièce principale, habillée de sa robe d'été couleur prune, pieds nus, habitués à la vie de bohème : « Bienvenue à la Main du Nil ! » s'exclama l'égyptienne sans forcer son sourire, « vous cherchez quelque chose de particulier, un médaillon pour votre douce...? Ou votre doux, d'ailleurs ? ». Sans réaliser que peut-être, ses paroles seraient mal prises, elle regardait ce jeune homme avec toute l'amabilité du monde sans réaliser qu'il tenait dans sa main un courrier qui, en réalité, lui était destiné. Sans attendre de réponse, Maât se dirigea vers l'étagère remplie de figurines animales qu'elle taillait elle-même dans du bois spécialement choisi pour endurer les meilleurs sortilèges.
Don en voyance : 4/6
1.2.3.4 | « Voyons... Mon petit doigt me dit que votre patronus est un Ours ! » dit-elle en se saisissant d'une statuette taillée dans du bois de saule pleureur, « le saule pleureur, contrairement à ce que son nom indique, est un arbre tout indiqué pour apaiser les cœurs les plus hardis... Car en effet, l'hardiesse n'est rien sans prise de recul, n'est-ce pas ? ».
5.6 | « Voyons... Mon petit doigt me dit que votre patronus est une hermine » fit Maât en se saisissant d'une figurine d'hermine pour la lui tendre. « Oh, suis-je bête, je m'appelle Maât. Je suis la gérante ! » - elle accompagna sa présentation d'un sourire lumineux en levant le nez pour voir correctement le visage de ce jeune anglais.
Dernière édition par Maât Kazareh le Mer 24 Mar 2021 - 19:10, édité 1 fois |
| | | Le dé
| HIBOUX POSTÉS : 6929 | SANG : Hasardeuse
| Sujet: Re: [Mi-mars 1979] Les yeux en amende Mer 24 Mar 2021 - 19:10 | |
| Le membre 'Maât Kazareh' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Le dé ' : 1 |
| | | | Sujet: Re: [Mi-mars 1979] Les yeux en amende Dim 28 Mar 2021 - 14:19 | |
| Finalement, une personne vînt l'accueillir, une jeune femme à l'image de cette boutique : vêtue de façon diffuse, d'étoffes exotiques et n'enfermant pas son corps, semblant conçues pour rester, alanguie, sur des coussins, en échappant aux contraintes du monde. Elle semblait d'origine étrangère, encore que Londres soit suffisamment cosmopolite pour qu'elle soit née ici. Et elle paraissait ouverte. S'agissait-il de la contrevenante, malgré ses airs amènes.
Il aurait commencé par se présenter, si elle ne lui avait coupé l'herbe sous le pied, avec sa double interrogation. Comment ça 'ou votre doux' ? Non mais Merlin, c'était pas possible, il allait commencer à se poser des questions, sérieusement !! Il fronça les sourcils, grognant.
« UNE douce, c'est une douce. »
Le 'merci bien' était clairement sous-entendu, sur un ton peu amusé qui disait l'ego masculin ne plaisantant pas trop à ce sujet-là. Il allait lui dire qu'il n'était pas là pour des achats, mais la jeune femme suivait son propre rythme de conversation, et le surprit en devinant correctement son Patronus. Coup de chance ou Troisième Oeil ? …..Si Troisième Oeil, et qu'il s'agissait de sa cible, lui aurait-elle fait un accueil si léger ?
Quoiqu'il en soit, il hocha la tête, pour signaler qu'elle ne se trompait pas. Du moins pour le Patronus. Le reste était-il une maxime générale, ou un avertissement ? Il resta sur ses gardes, parce qu'elle avait beau paraître calme et posée, on lui avait déjà fait le coup, hein. Il se méfiait des gens qui explosaient d'un coup ; cela dit, elle n'avait pas l'air agacée ou menaçante, il devrait s'en tirer sans difficulté et sans cicatrice.
« Je ne vais pas vous déranger longtemps. Je cherchais Mrs Maât Kazareh. »
S'il était chanceux, ce serait elle, et s'il s'avérait que ce n'était que son employée, il serait bon pour attendre avec elle, dans l'atmosphère chargée de vapeur d'encens, le retour de sa patronne.
« J'ai un courrier que je dois lui remettre en mains propres, c'est tout. »
Il avait ajouté cela pour endormir une éventuelle méfiance, sans révéler le contenu peu plaisant du courrier. Comme si ce n'était qu'une livraison banale, qu'un hibou n'aurait pu exécuter. Ca n'avait que peu de chances de la tromper, mais enfin, cela valait le coup d'essayer. Et puis, encore une fois, lui n'était que le messager. Il ne décidait pas des lois et des règles qui avaient poussé le Ministère à lui adresser la dite convocation agrémentée d'un petit cadeau. |
| | | | Sujet: Re: [Mi-mars 1979] Les yeux en amende Lun 29 Mar 2021 - 20:34 | |
| Maât aimait beaucoup accueillir des clients dans sa boutique, il fallait croire qu'elle était faite pour être proche du public. Proche, vraiment ? Les gens la trouvaient souvent bizarre, la traitaiENt souvent par des noms d'oiseaux, mais pas de quoi vexer l'égyptienne pour qui tout mauvais comportement devait être excusé. Ces gens, après tout, n'avaient simplement pas atteint le stade de compréhension profonde du monde et n'y parviendraient sans doute jamais. Elle ne savait pas ce qu'il en était de ce jeune homme qui la regardait. Les dons de la sorcière marchaient comme bon leur semblaient... « Une douce alors » acquiesça-t-elle sans ajouter qu'il devrait se laisser aller à tout ce que la nature avait à lui offrir. Certains étaient réticents vis-à-vis de cela, et ma foi, elle l'acceptait. La petite sorcière lui tendait déjà une statuette en forme d'ours mais le jeune homme ne lui confirma pas qu'elle avait raison. Une étrange voix dans sa tête lui soufflait pourtant que c'était le cas.
Apparemment, il la cherchait et son grand regard chocolat paraissait teinté de surprise lorsqu'elle entendit son nom. La surprise s'évapora dans la même seconde. « C'est tout ? » répéta-t-elle d'un ton incrédule, « je ne reçois jamais de courrier... ». Cet aveu presque un peu timide était en réalité une façon polie de dire qu'elle ne lisait jamais trop ses lettres si elles n'étaient pas de sa famille. Finalement, l'égyptienne lui tendit la main en lui souriant de toutes ses dents : « Maât Kazareh, propriétaire, vendeuse et comptable de la Main du Nil » fit-elle d'un ton joyeux avant d'ajouter : « Oh, c'est bien comme cela qu'on se salue, n'est-ce pas ? En tendant la main ? ». C'est que Maât était aussi attentive à ce genre de choses qu'aux informations publiées dans la Gazette alors imaginez un peu... Elle prit la lettre de ses doigts fins et continua : « Echange de bons procédés, voici votre statuette » - elle se mit à rire en se détournant pour décacheter la lettre et en lire les lignes. Ça alors ! « Oh, mais comment ça il faut se déclarer comme Animagus dans ce pays...? Vous ne l'êtes pas tous ? ». C'est qu'à l'école de magie africaine, c'était courant, si courant ! Quel étrange pays ! |
| | | | Sujet: Re: [Mi-mars 1979] Les yeux en amende Dim 4 Avr 2021 - 18:52 | |
| Bon, eh bin il avait du bol, ça allait être rondement mené, cette affaire ! Pas besoin d'attendre des heures pour s'acquitter de la tâche, il était tombé directement sur la cible, ce qui était un coup de chance assez satisfaisant.
Malgré lui, il se sentit touché (et un peu coupable) ; son ton surpris et doux à l'idée qu'elle puisse recevoir une lettre avait quelque chose d'innocent et d'enfantin, bien qu'elle soit clairement plus âgée que lui. Et pour une fois qu'elle recevait un courrier, il fallait que ce soit une convocation doublée d'une prune. Reprends-toi, Gauwain, c'est quand même pas ta faute si son entourage ne lui adresse pas de lettres, c'est eux qui devraient se sentir bêtes !
Elle avait une spontanéité touchante, et il lui serra la main, sans y réfléchir, avec un léger rire chaud.
« Plutôt entre hommes, mais j'imagine qu'on peut bien serrer la main à qui on souhaite. Enchanté de faire votre connaissance, Mrs Kazareh. »
Gauwain était censé accompagner la délivrance de la lettre des mentions protocolaires concernant les délais de paiement et les risques encourus à ne pas s'acquitter de ses dettes dans les temps. Cependant, tout à coup, elle avait interverti leurs possessions et décacheté la lettre, tandis que lui se retrouvait avec une petite statuette d'ours, adroitement sculptée. C'était pas du tout conforme aux règles !!
Pour ne rien arranger, elle semblait de bonne foi dans sa surprise. Il grogna.
« Non, les compétences d'Animagus sont rares et réglementées strictement au Royaume-Uni. Vous pouvez vous acquitter de cette somme dès à présent, ce qui vous permettra une remise de six Noises, mais cela ne vous déchargera pas de l'obligation de vous présenter au Département de Contrôle des Animagus afin de régulariser votre situation, dans un délai de dix jours à compter d'aujourd'hui. »
Et puis, parce qu'un doute lui venait, en voyant la surprise de la jeune apothicaire...
« Personne ne vous a contactée à votre arrivée sur le sol britannique ? Vous auriez dû recevoir un dossier de l'administration magique et un dossier de bienvenue, tous les nouveaux arrivants s'en voient adresser un. Il récapitule l'ensemble des procédures à suivre, avec tous les cas particuliers et démarches en vigueur. »
Est-ce qu'il y avait eu un raté au niveau de l'envoi ? Si oui, dans quelle mesure la contravention qu'elle recevait aujourd'hui était-elle légale ? Devait-il le lui signaler pour qu'elle fasse elle-même opposition, ou se charger de contacter sa hiérarchie ?
Il reposa la petite statue d'ours sur l'étagère, pour se concentrer sur la contrevenante, un pli soucieux en travers du front.
« Vous savez où se situe le Ministère de la Magie britannique et comment y accéder, au moins ? » |
| | | | Sujet: Re: [Mi-mars 1979] Les yeux en amende Dim 11 Avr 2021 - 23:19 | |
| Il paraît que l'on ne récolte que ce que l'on sème.
Maât récoltait pourtant beaucoup de problèmes sans jamais en vouloir. C'est qu'elle essayait de ne pas poser problème, mais semblait-il, son existence à la base était un soucis. Dans son pays, ici... Elle était partie d'Egypte pour ne pas avoir à se marier avec le vendeur de dragons africains pour s'échouer dans un pays en pleine guerre - bravo le choix éclairé de la petite sorcière. Mais au moins sa fuite lui avait-elle permis de rencontrer son cher et tendre Addison. Ce n'était pas son amant qui était devant elle, mais un jeune homme qui lui paraissait tout à fait charmant et fréquentable et tolérable et ouvert d'esprit. En tout cas, c'était ce qui lui transparaissait de l'expression de pure bonhomie de son visage. Il ne semblait même pas la juger pour son manque de connaissance sur la politesse de chez eux !
Mais le jeune homme, aussi gentil fut-il, n'était pas porteur de bonnes nouvelles tout au contraire, et la surprise de la sorcière fut décuplée par l'aveu de l'officier du Ministère. Il continuait de lui parler d'argent sans qu'elle ne comprenne grand chose. « Mais je ne savais pas... » fit-elle complètement décontenancée alors qu'il continuait en lui disant qu'elle aurait dû recevoir un dossier provenant de l'immigration. Elle ouvrit ses yeux ronds comme des billes avant de se précipiter derrière son comptoir pour y fouiller dans son courrier qu'elle n'avait, hélas pas ouvert. AH MISERE ! Là, tout en bas, une lettre marron cachetée du sceau du Ministère. Elle la prit entre ses mains et s'adressa au jeune homme : « Euh... C'est de ça que vous parlez ? ». Sans doute que oui, ohlalala quelle cruche ! Elle devait absolument lire son courrier au lieu de l'ignorer, mais comment pouvait-elle imaginer qu'il y avait des démarches comme celle là à faire ? C'était bizarre tout de même non ? De se déclarer au Ministère... Le regard un peu lointain, elle le reposa sur le jeune homme qui lui posait maintenant une question fort pertinente : « Absolument pas ! » fit-elle avec une franchise désarmante, « je ne suis jamais rentrée de ma vie dans un bâtiment officiel, que ce fut en Egypte ou ici ! ». Ça n'allait clairement pas lui faciliter la tâcher pour régler une prune pour laquelle elle n'avait même pas l'argent... |
| | | | Sujet: Re: [Mi-mars 1979] Les yeux en amende Dim 18 Avr 2021 - 19:07 | |
| Etait-ce une preuve qu'il faisait mal le travail qui lui avait été confié ? Qu'il faisait preuve de trop de compassion ? Il avait espéré un instant pouvoir aider la jeune femme à se tirer de cette situation fâcheuse.
Cependant.... Il grimaça lorsqu'elle exhuma de son comptoir un courrier encore cacheté. Ouais bon, bah... autant pour le fait d'apporter de l'aide.
« Ca y ressemble, en tout cas. Vous ne l'avez pas ouvert ? Même pas par curiosité ? »
Et pour ne rien arranger, la jeune commerçante ne semblait pas plus au fait des détails administratifs importants. Il eut un grognement, se passant une main dans le cou.
« L'adresse du Ministère se trouve sur le courrier que vous avez reçu. Il y a un plan et un récapitulatif des voies d'accès pour les citoyens souhaitant y accéder. Si vous souhaitez vous acquitter de votre créance maintenant, je pourrais vous y conduire, et vous indiquer les différents chemins d'accès de visu. Ca pourrait vous être utile. Si vous ne souhaitez pas fermer momentanément votre commerce, ce que je comprendrais, je peux demander si un agent administratif peut vous accueillir au jour et à l'heure de votre choix, si c'est plus parlant pour vous ? »
Elle n'avait pas l'air à l'aise avec la paperasse, alors... sans doute qu'une visite concrète serait plus parlante ? Il réalisa qu'avec ce discours, elle allait borner dans son esprit le Ministère à un lieu d’acquittement d'amende, surtout si elle n'avait l'habitude des lieux administratifs. D'ailleurs, mince, c'était possible, ça, de n'être jamais rentrée de sa vie dans un bâtiment où siégeaient des autorités ?? Il jugea utile d'en rajouter une couche.
« Ecoutez, je dis pas que vous devez passer au Ministère chaque semaine, mais... c'est important, comme lieu. Je ne connais pas l'Egypte, mais au Royaume-Uni, beaucoup de choses passent par le Ministère de la Magie Britannique. Pour déclarer un vol, recevoir une assistance, un jugement, une autorisation. Votre bail, votre autorisation de faire commerce ici, par exemple, il faut bien que- »
Il s'arrêta et la fixa, pris d'un doute.
« Vous avez une autorisation du Ministère à jour pour cette boutique, n'est-ce pas ? »
Elle en avait forcément une, non ? Si on l'avait envoyé ici, c'était que le Ministère connaissait son adresse. Est-ce que quelqu'un avait effectué ces démarches en son nom ? Merlin, dans quoi il s'était fourré, lui, encore ? |
| | | | Sujet: Re: [Mi-mars 1979] Les yeux en amende Mer 19 Mai 2021 - 4:28 | |
| Maât lisait peut-être très bien dans les cartes de tarot, dans l'esprit du monde d'après et celui du monde d'avant, elle vivait bien mal dans le présent. Elle se faisait parfois la réflexion que son doux Addison n'était pas issu du même monde qu'elle, que peut-être d'ailleurs, elle l'enfermait dans le sien, ésotérique, à ses dépends. Mais il semblait tellement détendu quand il était avec elle, si naturel, que la sorcière ne put s'empêcher de sourire un peu tendrement, dans le vide, alors que son esprit divaguait loin, bien loin de Gauwain Robards...
Elle ne répondit pas à sa question sur l'enveloppe, parce que comme souvent, l'attention de la sorcière était volage, ailleurs, dans un monde que lui-même n'imaginait même pas. Il semblait terre à terre ce jeune homme, quoi de pire à son âge que d'être déjà enfermé dans un monde sombre et froid, impersonnel au possible ? Ils étaient peut-être même de la même année, mais l'égyptienne se disait avec beaucoup d'empathie que le pauvre devrait se laisser aller aux plaisirs de la fumée de péteuforik. Il continua sur une tirade qui était trop longue pour son attention, mais elle se concentra, en ouvrant un tiroir pour y prendre une petite boîte dans laquelle se trouvaient des réglisses bien moldus. Elle en glissa un entre ses dents avant de la lui tendre pour qu'il se serve, en se demandant si c'était raisonnable d'y aller maintenant, ou bien si elle devait en parler à Âamet. Mais ne risquait-elle pas d'oublier aussi ? Mmh... « La seconde solution me paraît pertinente » fit-elle d'une voix un peu plus concentrée. Ça lui laissait le temps d'aviser. Il lui demanda enfin si elle avait une autorisation pour sa boutique et elle se mit à rire. Le son cristallin semblait caresser l'air de la pièce, rendu lourd par les plantes et les fumées d'opium qu'elle ingurgitait un peu trop. « Oui, je m'en suis chargée dans mon pays » dit-elle d'un ton gentil. Enfin... Maât était partie du jour au lendemain en plantant son éleveur de dragons africains devant l'hôtel, mais pour autant, elle avait préparé son coup. Miracle s'il en est. « Je vous remercie de votre sollicitude, Monsieur » fit-elle avec la plus belle politesse du monde, « est-ce que je peux choisir une date au has... ». Quelqu'un entra dans sa boutique et la jeune femme tourna vers la nouvelle arrivante ses yeux sombres : « Bienvenue à la Main du Nil ! » fit-elle d'un ton joyeux comme si elle n'était absolument pas en train d'essayer de se sortir d'affaire face à une sacrée prune, « faîtes comme chez vous, n'hésitez pas si vous avez besoin d'une expertise ». La voix chantante de la sorcière africaine s'éteignit alors qu'elle reportait toute son attention sur l'agent du Ministère : « Quand je veux, donc... ? ».
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| | | | Sujet: Re: [Mi-mars 1979] Les yeux en amende Dim 30 Mai 2021 - 21:38 | |
| Bien sûr qu’elle avait son autorisation de tenir commerce, voyons…. ! Il ne fut qu’à moitié convaincu par cette déclaration, vu ce qu’elle lui avait déclaré concernant son rapport aux démarches administratives ; et puis parce que'elle avait l'air un peu partie. Il s’empêcha de justesse de demander à voir cette fameuse autorisation : ce n’était pas son rôle, il ne faisait que délivrer une contredanse, à la base, il n’était même pas censé jouer les agents d’information ! Est-ce qu’un hibou aurait pris toutes les peines que se donnait Gauwain ? Sans doute pas. Ou alors, ça aurait été un hibou sacrément bien entraîné.
C’était juste que…. La jeune femme avait une mine assez sympathique, elle ne paraissait pas foncièrement malhonnête ou mal intentionnée. Non, elle avait l’air- plus que décalée. En fait elle avait l’air stone. Oui, en la voyant ainsi papillonner de lui à un client qui venait de se présenter, avant de revenir à leur conversation, il eut l’impression qu’elle évoluait avec un pied dans la réalité seulement. C'était à vous désarçonner ; d'autant que lui était habitué à une communication plus directe et à des façons de procéder efficaces. Là.... on n'y était pas. A tous les coups, cette interruption causée par le client lui avait fait oublier la moitié de ce qu’ils s’étaient dit tous les deux. Elle avait, cependant, retenu la dernière information, comme on se raccrocherait aux dernières notes d’une mélodie. Elle pouvait se présenter au créneau de son choix. Il fut pris d’un doute, et jugea bon de préciser ce qui relevait du bon sens :
« Oui, mais je vous déconseille néanmoins de vous présenter sur un créneau de week-end, ou passé 18h en semaine. Les effectifs administratifs sont répartis en fonction de l’affluence supposée. »
Il hésita un peu. Si elle se présentait, ainsi au Ministère…
« Est-ce que tout va bien, Miss ? Vous vous rappelez de ce pour quoi je suis là, n’est-ce pas ? »
Au pire, il la vexerait un peu, mais vu son calme éthéré, il doutait que ce fut le cas. Il baissa un peu la voix, au as où, pour ne pas l'embarrasser en présence d'un client, mais se sentit forcé de détailler :
« Avez-vous pris une décision ? Par rapport à l'amende ? »
Le paiement immédiat ? Ou le déplacement jusqu’au Ministère, représentant un malus financier par rapport à la première hypothèse, mais présentant l’avantage certain de lui permettre d’identifier un lieu administratif clé pour la vie sorcière. Sérieusement, est-ce qu'il était censé lui demander un contrôle anti-drogue ?
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| | | | Sujet: Re: [Mi-mars 1979] Les yeux en amende Jeu 3 Juin 2021 - 23:14 | |
| Est-ce que Maât était habituée seulement à se concentrer aussi longtemps ? Mm... Les drogues avaient provoqué des choses. Détruit un peu de ses cellules grises pour la faire entrer dans un état de contemplation la majeure partie du temps. Et cela lui plaisait, parce qu'elle profitait ainsi, pensait-elle de tout ce que la vie avait à lui offrir. La jeune femme entrait en communion avec chaque choses, et si elle avait toujours été de ce genre-là, pour autant, cela s'était aggravé au contact de l'opium. Mais le principal, c'était qu'elle ne regrettait rien, non ? Le pragmatisme du jeune homme la heurtait parce que ce n'était absolument pas dans sa nature de l'être. Se laisser porter par l'eau du courant était beaucoup plus agréable, pensait-elle, que de s'inquiéter pour telle ou telle formalité. Qu'est-ce qui pourrait arriver de pire ? La prison ? Elle était déjà pleine de sorciers aux pouvoirs noirs et Maât était persuadée que sa place n'était pas là-bas. Ce n'était même pas une opportunité qu'elle envisageait, elle qui se savait purement inoffensive. L'on mettait là-bas des gens qui étaient dangereux et puissants et quoi ? Deux jours pour elle, pour lui apprendre à payer ses amendes ? Enfin, voyons... Le rouquin lui fit une longue tirade sur les horaires et Maât cligna un peu des yeux pour essayer de se concentrer sur ce qu'il lui disait. Il fallait y aller le week-end mais pas après dix-huit heures. Le week-end, mais pas après dix-huit heures... Bien entendu qu'elle avait compris de traviole. Déjà parce que la phrase était longue, son anglais n'était pas parfait, sa langue maternelle n'était pas la sienne. Mais alors en plus avec des neurones sous opium... Il sembla voir son trouble et lui demanda si tout allait bien et Maât acquiesça vigoureusement de la tête. « Bien sûr bien sûr, voyons, je n'ai pas encore alzheimer ! » - elle se mit à rire et ajouta : « Vous êtes un agent du Ministère pour que je règle... Voilà ». Elle fit un coup de tête en direction de l'enveloppe sans rien dire pour ne pas faire fuir son client. Ce devait être un peu ridicule, d'ailleurs... M'enfin ! « J'irai au Ministère dans les horaires que vous m'avez gentiment indiqué » fit la sorcière d'un ton gentil. Elle retourna derrière sa caisse pour attendre son client qui semblait s'être décidé. « Je vous offre la statuette d'ours » continua-t-elle d'un ton tout joyeux, « vous avez un coeur pur ». - Spoiler:
Peut-être nous approchons-nous de la fin ?
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| | | | Sujet: Re: [Mi-mars 1979] Les yeux en amende Dim 13 Juin 2021 - 19:50 | |
| La jeune commerçante eut un rire insouciant, comme si tout était parfaitement normal, mais Gauwain avait quand même noté la façon dont elle le regardait. Un peu... dans le flou ? Comme si elle avait du mal à faire le point et à s'ajuster totalement avec le réel, comme un télescope mal réglé. Cela renforça l'impression qu'il s'était forgée, mais... On ne l'avait pas envoyé ici pour mener des contrôles anti-drogues, après tout. Par contre.... Si elle se présentait au siège dans cet état.... Etait-ce son rôle, de lui donner un avertissement ? Ou un conseil ? Sans doute pas. Lui n'était là que pour délivrer un message et potentiellement collecter de l'argent. Enfin... plutôt pour délivrer un message. Car malgré la question du Gallois, elle ne paraissait pas pressée de chercher de l'argent pour s'acquitter de sa dette envers la société. La jeune femme semblait avoir décidé d'aller payer directement au Ministère, même si ça représentait un surcoût (avait-elle bien intégré ce détail?). Il s'en voulut, quand elle lui déclara d'un air réjoui qu'elle lui offrait la statuette d'ours, à l'image de son Patronus, lui offrant un compliment spontané. Grimaçant intérieurement, il la remercia, avec politesse et une certaine forme de gravité, expliquant : « Je ne peux pas accepter. Un cadeau alors que je suis mandaté, s'apparenterait à accepter un pot-de-vin. Vous comprenez ? J'aurais potentiellement des ennuis. Mais.... je veux bien vous l'acheter, d'accord ? »Ce n'était pas en offrant des produits qu'elle paierait ses factures.Vraiment, elle n'était pas méchante, mais au Ministère, ce serait un massacre, il le pressentait. Alors, comme pour la remercier du geste qu'elle avait voulu faire concernant la statuette, il lui offrit un conseil : « Faites-vous accompagner, pour ce rendez-vous. Et.... Allez-y l'esprit clair. »Oooh, le bel euphémisme. Son devoir était accompli, il pouvait quitter la boutique, sans aucun doute. Mais... Il la laissa s'occuper de son client et s'approcha de l'étagère où se trouvait la petite statuette, la prenant du bout des doigts, l'examinant. Cette figurine avait un charme certain. Il aurait pu tourner les talons, mais, au lieu de cela, il se tourna vers la femme, attendant qu'elle en ait terminé avec l'acheteur. « Vous auriez une statuette d'hermine, par hasard ? Ou vous pourriez en faire une ? Je vous la prendrai également, avec un emballage cadeau. »Et celle-ci, il la paierait également. Peut-être était-elle meilleure commerçante qu'il n'y paraissait. - Spoiler:
Je te laisse conclure
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| | | | Sujet: Re: [Mi-mars 1979] Les yeux en amende Ven 25 Juin 2021 - 12:00 | |
| Les questions soporifiques à propos de la corruption, ça passait bien au dessus de l'esprit de Maât. La jeune femme avait grandi en effet dans une riche famille en Egypte, où l'on ne rechignait pas à payer pour quelques privilèges. Ses parents avaient toujours fait cela, naturellement, normalement, parce qu'ils fonctionnaient ainsi dans sa famille. On paie pour quelque chose et tant pis pour ceux qui n'ont pas les moyens. La cruauté du mode d'emploi n'avait curieusement jamais particulièrement ébranlé la jeune femme. Mais le jeune homme se fourvoyait sur ses intentions, ou peut-être pas. Peut-être surtout, qu'elle écoutait bien mal ce qu'il lui disait. La jeune étrangère ne lui donnait pas l'amulette pour obtenir quelque chose de lui mais parce qu'elle adorait offrir des cadeaux, surtout s'ils étaient chargés en symbolique. Après tout, il était fort probable qu'elle taille un cygne en bois pour son Addison, parce qu'il méritait une protection à son image : un animal beau, fier, avec du panache. Contrairement à tout l'instinct commerçant qu'elle aurait pu avoir, Maât fut triste qu'il veuille le payer. Mais elle haussa les épaules. Ce garçon ne semblait pas vouloir coopérer, ni même accepter de ne pas faire les choses comme il le désirait. Soit ! Elle allait baisser le prix, un peu, tout de même. Son geste à elle, pas très commerçant, qui empiétait sur sa marge, mais qui la rendait heureuse. « A votre guise » obtempéra-t-elle de façon diplomatique.
Le conseil du jeune homme était moins diplomate mais elle cligna des yeux pour lui faire comprendre qu'elle avait compris, sans réaliser qu'en fait, il allait simplement la prendre pour quelqu'un de pas tranquille. Après tout, elle n'était plus à ça près, non ? Tout occupée qu'elle était à vendre un tapis oriental idéal pour un sommeil de rêves délicats, Maât ne fit guère attention à l'agent du Ministère qui regardait l'étagère. Aussi fut-elle surprise en entendant sa question alors qu'elle faisait glisser un gallion dans sa caisse. « Je peux tout à fait vous en faire une et l'empaquaqueter » fit-elle sans réaliser qu'elle faisait une grossière faute de langue, « les hermines sont de beaux animaux. Très doux. C'est une statuette de choix. Vous pouvez repasser à la fin de la semaine si vous le souhaitez, elle sera prête ». |
| | | | Sujet: Re: [Mi-mars 1979] Les yeux en amende | |
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| | | | [Mi-mars 1979] Les yeux en amende | |
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