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Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan

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Neolina Siankov

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COTÉ DU BIEN
On n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait.

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MessageSujet: Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan 129196351Dim 28 Mar 2021 - 23:56

Les deux semaines de folie furieuse auxquels ils avaient tous deux était soumis étaient terminées, enfin. Bien sûr, le rythme de leurs métiers respectifs n’allait pas se calmer tout à coup, car Sainte-Mangouste comme le Ministère étaient deux institutions qui ne s’arrêtaient jamais, surtout pas en temps de guerre. Mais au moins ce lundi là était paisible, et Neo s’était réveillée dans les bras de l’homme qu’elle aimait sans se sentir pressée par le temps, puisqu’on lui avait accordé sa matinée. Oh, ça n’était pas une attention généreuse, plutôt une façon d’équilibrer un peu le compteur d’heures supplémentaires qu’elle abattait sans broncher, comme toujours. Et voilà qui était tombé à point nommé, car une journée et demi rien pour eux, voilà exactement ce dont elle avait besoin, et lui aussi sans doute. Un dimanche tranquille, et un lundi qui le serait tout autant, avant que la vie et son cours effréné ne les rattrape. Du moins, c’était ce qu’elle pensait.

Neo était en train de sécher ses cheveux à coup de sortilège, la tête penchée en bas dans une posture somme toute improbable. Ses mèches blondes frisaient joliment à cause de l’humidité ambiante, car Razvan était resté dans la douche, miracle s’il en était qu’ils aient réussi à se décoller. Miracle aussi que Neo parvienne à pareille contorsion sans faire tomber la serviette qu’elle avait nouée au-dessus de sa poitrine - oh et puis après, si elle tombait, ça ne devrait pas gêner le regard qui se poserait sur elle. L’eau ruisselait en fond, et le souffle produit par sa baguette créait une ambiance sonore propice à, vous savez, ces réflexions qu’on ne maîtrise pas trop. C’était souvent dans ces moments-là que Neo se souvenait de quelque chose qu’elle avait oublié, ou qu’elle trouvait une idée de cadeau pour quelqu’un qu’elle aimait ou alors, que son esprit divaguait tant et si bien qu’il était difficile de savoir comment elle en était arrivé à penser à ça.

Le fait était que leur futur emménagement, bien que sans date fixe, ne la stressait pas en soi. Ils n’en avaient pas tellement reparlé, pas besoin d’ailleurs car quand le moment viendrait, ils le sauraient, voilà tout. C’était une étape naturelle de leur relation, et voilà qui offrait à Neo un joli projet auquel elle s’accordait à rêver de temps en temps. Mais voilà, tout n’était pas parfait, bien sûr, et si la question de son croup avait été plus ou moins abordée, il restait un autre… pas problème, le mot était mal choisi… disons, un autre élément à prendre en compte dans cette décision. D’ailleurs, il aurait été bien plus intelligent de l’aborder avant de la prendre, mais ni Neo, et encore moins Razvan, n’en avait eu la force. Cela n’empêchait pas la roumaine d’y penser, depuis le début de leur relation d’ailleurs, même avant. Elle qui ne pourrait jamais être la mère de personne allait devoir laisser entrer une petite fille dans sa vie, une petite fille qui y prendrait sans doute une grande place mais… Il fallait que les choses soient claires. Et en l’état, rien ne l’était. Cet enfant n’avait pas à souffrir de la situation, pas plus que Neolina au fond. C’était un sujet épineux, un sujet qui nécessitait de prendre le temps de poser ses mots, de les choisir, et… « Razvan, qu’allons-nous faire pour Mihaela ? » Eh bien, c’était bien la peine de retourner la question dans tous les sens pour que ça sorte comme ça ! Mais peut-être justement que le non-dit était trop lourd, et surprise par ses propres mots, Neo se redressa en arrêtant son sort, presque gênée de s’être entendue. Elle avait dit nous, nous oui, vraiment ! Mais n’était-ce pas à Razvan de décider ce qui se jouerait pour sa fille ? Avait-elle seulement son mot à dire ? Oui mais voilà, lui dire tu, toi, et tout ça, ça impliquait qu’elle ne voulait pas s’impliquer et… Oh, par Merlin, ce qu’elle était sotte ! Se mordillant la lèvre, elle fixa la paroi de verre qui ne lui permettait que de deviner la silhouette de Razvan, maudissant la magie de ne pouvoir permettre de remonter le temps ne serait-ce que de 30 secondes. Oui, pour une fois, Neo voulait revenir en arrière, c’était dire. « Désolée, enfin, je… » Voilà qu’elle bégayait maintenant ? « J’ai besoin qu’on en parle. » Voilà qui était plus clair. Et véridique. Etait-ce égoïste ? Peut-être, mais c’était aussi et surtout nécessaire, quoi qu’il leur en compte d’aborder ce sujet. Et puis, de toute façon, le mal était fait.
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Razvan Vacaresco

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L'homme n'est libre que de choisir sa servitude.

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MessageSujet: Re: Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan 129196351Lun 29 Mar 2021 - 10:11

Ils étaient trop rares les deux jours sans travail pour ne pas en profiter totalement. Razvan avait obtenu un dimanche et un lundi, autant dire que c'était plus que ce qu'il avait demandé à la base. Car bon, le roumain ne demandait rien, jamais, car ce n'était pas dans sa nature de quémander. On l'avait élevé pour encaisser les choses, pas pour venir pleurer pour en avoir davantage. Cela marchait dans la vie de tous les jours comme dans son milieu professionnel. Après tout, il avait eu la chance d'embrasser la médicomagie par passion et non par obligation, sans doute que cela l'aidait à faire certaines concessions. Ou bien c'était simplement dans son caractère, possible aussi. Et c'était curieusement à ce genre de pensées que son esprit divaguait dans la douche embuée que Neolina avait quitté. Miracle s'il en est, se doucher ensemble n'était jamais réellement une bonne idée puisqu'ils peinaient à rester concentrés. Pour des raisons, somme toute, très légitimes, bien entendu. Les douches qu'ils prenaient à deux étaient souvent plus longues que ce qui était prescrit pour la santé de la planète, mais pouvait-on seulement leur en vouloir de désirer profiter de l'autre, eux qui avaient dû s'ignorer si longtemps ? Il était occupé à se passer le jet d'eau sur le visage et les cheveux lorsqu'une question scinda l'air en deux autant que la pièce, d'ailleurs. Neolina ne pouvait voir le regard incrédule qui se posait sur elle à travers la buée qui s'était installée sur la vitre, sans doute était-ce mieux. Sidéré, il n'éteignit pas l'eau, pas plus qu'il ne dit quoique ce soit.

A la quiétude naturelle qu'il ressentait venait maintenant de succéder un rejet assez profond de la conversation qu'il sentait venir. Et sans qu'il ne puisse s'en empêcher, Razvan en voulu silencieusement à la jeune femme de poser le sujet sur la table, qui plus est avec autant de violence. Aucun propos préliminaire, une phrase qui avait simplement sans doute dépassé le stade de la pensée pour se matérialiser violemment dans sa bouche. C'était donc à ça qu'elle pensait quand elle ne lui parlait pas ? Et depuis combien de temps le sujet était-il un problème pour elle ? Terriblement, Razvan manquait de sensibilité sur la question. Et parce qu'il manquait de sensibilité sur la question et qu'il le remarquait tout juste, il prit son temps avant d'éteindre l'eau pour répondre à Neo. Cette dernière s'excusait d'ailleurs, de la violence de sa question. « Je ne savais pas que ça te pesait » admit-il d'une voix plus distante qu'il ne l'aurait voulu. Pour lui, il était assez clair que Mihaela n'allait pas revenir en Angleterre. Pour diverses raisons, la première étant qu'elle n'y serait sans doute pas en sécurité. Pas autant qu'en Roumanie, en tout cas, où elle pouvait passer pour une parfaite petite moldue, elle qui n'avait pas encore eu de manifestation de ses pouvoirs magiques. Cette réflexion lui fit réaliser qu'il ne serait sans doute jamais là pour le voir et cela lui fit un coup au cœur. Mais outre cela, le sujet était toujours un peu tabou pour lui. Ce n'était pas sain, c'était un déni flagrant. « Il n'y a pas grand chose à dire » continua-t-il sans réaliser qu'il était sans doute un peu cruel, « je ne peux pas faire revenir Mihaela en Angleterre. Et de toute façon, elle me déteste ». Il ouvrit la bouteille de shampoing pour s'en verser sur les doigts en redoutant un peu la réponse de Neolina.


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MessageSujet: Re: Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan 129196351Lun 29 Mar 2021 - 21:24

Le temps était quelque chose de tout à fait relatif. Parfois, il filait comme le vent d’Ecosse, lors de ces moments agréables qu’elle partageait avec lui dans cet appartement, où les au revoir arrivaient trop vite. Et puis, il y avait comme des morceaux d’éternité, quand le moment était pénible, douloureux. Quand l’attente était insoutenable, l’absence, le manque, ces choses là. C’était dire si le silence qui suivit ses justifications lui donna l’impression de durer des heures. Figée dans sa serviette, Neo sentait une sorte de froid l’envahir, peut-être à cause de ses pieds nus sur le carrelage ou peut-être pour tout autre chose. Cette fichue barrière de verre l’empêchait de voir les réactions de Razvan, plus insondable que jamais sous l’eau qu’elle entendait ruisseler. Et ce fut lorsqu’elle reprit sa respiration tout à coup qu’elle réalisa qu’elle l’avait retenue tout ce temps. La vérité, c’était que Neo ne savait pas du tout à quoi s’attendre, elle qui pourtant connaissait par coeur celui dont elle attendait une réponse, une réponse qu'elle appréhendait. Le moment était mal choisi, si mal choisi mais après tout, il n’y aurait pas eu de moment parfait pour cette conversation, alors…

La voix qui émergea de derrière la cloison la surprit, sans doute parce que cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas entendue. Etrangement, des souvenirs de cet hiver, devant Sainte-Mangouste, lui revinrent sans qu’elle ne les contrôle, et elle redouta de se retrouver face à ce fantôme qu’elle avait espéré ne plus jamais croiser depuis. Il lui fallut plus de temps pour saisir la portée de ses mots, interpellée qu’elle était par l’intonation, et ce fut au fond un deuxième coup au coeur qu’elle reçut. Il ne savait… pas ? Enfin, était-elle si douée que ça pour faire semblant ? Ou était-il si doué pour ne rien voir ? Pas de panique Neo, pas de panique. Le tout était de communiquer après tout, et maintenant au moins, il savait. Et pouvait réagir en conséquence, peut-être trouver les mots pour la… Non.

La façon qu’eut Razvan de couper court à la conversation la désarçonna tellement qu’elle en laissa échapper une larme silencieuse, et invisible derrière la nappe de buée qui les séparait sur la vitre. Elle la chassa aussitôt du bout des doigts, comme honteuse, et détourna le regard de la douche pour enfiler sa robe, oubliant complètement ses sous-vêtements au passage. Comme si cette mince couche de tissu pouvait masquer un peu de sa vulnérabilité. Il n’y avait donc rien à dire ? Razvan était passé maître dans l’art du déni mais là tout de même, ça atteignait des sommets. Il n’y avait pas de photos de la petite dans l’appartement. Pas de dessin d’enfant, pas de trace de son existence. C’était tout simplement comme si elle était un rêve, ou presque. Il n’en parlait pas, jamais, et oui, oui, il l’avait dit, ce sujet silencieux la pesait lourdement. Comme il devait le peser lui certainement et si le doute était permis, Razvan condamna violemment toutes les portes possibles pour entrer dans le vif du sujet; Ainsi pensait-il que le fait qu’elle soit en Roumanie l’exemptait de réfléchir à la place que Neo allait prendre dans leur famille ? Ça ne fonctionnait pas comme ça. Segmenter sa vie de la sorte ne pourrait amener qu’à la détruire, et Neo le sentait si fort qu’elle en était bouleversée, tout comme par cet aveu étrange qu’il lui fit. Un instant, elle hésita à chasser la buée d’un sort pour cerner un peu ce qu’il pouvait ressentir, mais se dégonfla. C’était surtout qu’elle ne voulait pas qu’il voit la peine dans ses yeux. « Tu te trompes. » dit-elle d’une voix blanche, sans préciser de quoi elle parlait car elle même ne savait pas bien. Sur tout, probablement. Il y avait un tas de choses à dire, il existait des solutions à son exil, et sa fille ne le détestait pas. Mais sa rancoeur était légitime, et à cet instant, Neo était en colère contre Razvan, et comprenait, au fond, l’enfant qu’elle connaissait à peine. La puissance d’un rejet était parfois dévastatrice. Et jugeant qu’elle en avait déjà bien assez fait, Neo n’eut pas la force de rajouter quoi que ce soit, et quitta la salle de bain pour rejoindre le salon où elle s’assit mécaniquement sur le fauteuil, enfilant ses bottes à lacets sans réfléchir, comme si elle avait l’intention de partir. Que pouvait-elle ajouter ? J’ai envie de faire partie de la vie de ta fille ? J’aimerais que tu me la présentes ? J’aimerais que tu me dises ce que tu imagines pour nous, un nous avec elle dedans ? Mais le niveau d’intrusion était trop fort, et le coeur de Neo encore trop blessé par le sujet de la maternité pour oser. Mais peut-être que quand il sortirait de la douche, peut-être que Razvan aurait eu le temps de réfléchir, d’encaisser, de comprendre. Peut-être aussi qu’il ferait comme si de rien n’était. Et peut-être qu’il trouverait son appartement vide, qui sait ?


Dernière édition par Neolina Siankov le Mar 30 Mar 2021 - 19:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan 129196351Lun 29 Mar 2021 - 21:50

Razvan ne se rendait pas compte. Il fallait bien dire qu'il ne se rendait pas compte de grand chose, parfois, surtout lorsque c'était l'évidence même. N'importe qui verrait que son comportement n'était pas sain, tout comme n'importe qui verrait bien que le seul fait qu'il ne soigne pas ses mains était la traduction d'une détestation profonde de ce qu'il était. Il ne se faisait pas souffrir que pour se punir, mais parce qu'il se détestait d'être lâche, de ne pas trouver de solution, d'être paralysé par une peur qui lui rongeait le bide à chaque fois qu'il songeait à Mihaela. Le fait est qu'il préférait qu'elle le déteste plutôt qu'il ne lui arrive quoique ce soit. Mais voilà, il ne pouvait pas s'expliquer, ni rien lui dire, tout comme il ne pouvait rien confier à Neolina. Elle aurait tôt fait de s'en aller, à juste raison, pour ne plus jamais le revoir parce qu'il ne méritait pas les attentions qu'elle avait envers lui. Il ne méritait pas sa pitié, il ne méritait pas d'être heureux. Et le silence qui suivit ses propres mots teintés de rejet ne lui fit pas regretter de les avoir prononcé. C'est sans doute parce qu'il ne pouvait pas voir l'expression dans son regard. Ses mots étaient cruels et ils étaient encore trop frais pour qu'il se rende compte de ce qu'il avait osé dire et du rejet épouvantable qu'il venait de lui faire subir.

Razvan ne voyait pas de problème à ce que Neolina entre dans la vie de Mihaela, en réalité. Ce n'était même pas un sujet à discuter, à ses yeux, car si elle voulait s'investir et construire une relation avec sa fille, ce n'était pas lui qui l'en empêcherait. Tout comme il ne voulait pas la forcer à faire quoique ce soit. Le fait est qu'elle était absolument libre du chemin qu'elle voudrait prendre et qu'elle n'avait, à ses yeux, pas à lui demander la permission. Qui serait-il pour lui interdire d'entretenir une relation cordiale avec elle ? Qui serait-il pour lui donner des ordres ou quoique ce soit d'autre ? Le médicomage n'était pas un homme de contrôle, en tout cas pas comme ça. Contrôler ses propres sentiments, oui, pourquoi pas, encore qu'ils lui jouaient parfois des tours. Mais contrôler Neolina ? Elle lui répondit qu'il se trompait et il ne comprit pas pourquoi cette phrase sortait comme ça, elle venait de nulle part. Il se trompait de quoi ? Mihaela était une enfant expressive, il ne fallait pas être Merlin pour savoir ce qu'elle ressentait. Son grand-père le lui avait bien fait remarquer et même si Razvan essayait maintenant de passer une fois toutes les deux semaines, rien ne semblait y faire. Le courroux de la petite fille semblait être un désert sans fin dans lequel il se serait perdu en la renvoyant là-bas. Il entendit Neolina quitter la salle de bain et ne réalisa qu'à cet instant deux choses : la première, qu'elle n'avait pas relevé le lapsus qu'il avait fait. Elle ne savait pas que Mihaela était déjà venue ici, il ne lui avait rien dit et il n'y avait nulle trace de son passage. Pas de dessins, pas de photos. Personne ne savait qu'il avait une fille sinon quelques personnes par-ci par-là. Ses collègues de travail n'en savaient rien et ce n'est pas comme s'il avait vraiment des amis à qui il pourrait en parler. Alors forcément, il ne parlait pas d'elle. Mais la deuxième chose qu'il réalisa, c'est surtout la rudesse de ses mots et de son ton et un soupir s'échappa de ses lèvres alors que l'eau chaude tombait brutalement sur ses cheveux savonnés et ses épaules. Il eut beau fermer les yeux, l'eau mélangée au shampoing les lui piqua et il marmonna quelque chose entre ses dents.

Lorsqu'il sortit enfin de la salle d'eau, cheveux mouillés et joues sèches, Razvan arriva au salon et s'arrêta à l'entrée. Il avait coupé court à une discussion difficile et une partie de lui avait juste envie de l'éviter encore. La bouche était aride et il peinait à trouver de la salive, son cerveau c'était pire, il lui hurlait de partir, parce que parler de Mihaela n'avait fait que lui provoquer mille et un problème et en voilà un de plus. « Je ne veux pas que tu te sentes obligée de faire quoique ce soit vis-à-vis d'elle » - voilà qu'il recommençait à taire son nom comme si c'était un sujet tabou, il était insupportable - « je ne veux pas te forcer à prendre une place particulière, je ne veux pas te faire du mal ». Voilà qui avait au moins le mérite d'être vrai. « Je ne sais pas ce que tu attends de moi » avoua-t-il en secouant la tête, « c'est toi qui décides, Neo ». Il haussa les épaules en prononçant son nom, avant de déglutir. L'envie de fuir était plus présente que jamais, mais pour une fois, il fit preuve de courage.


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MessageSujet: Re: Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan 129196351Mar 30 Mar 2021 - 20:28

Il y avait une enfant, qui n’avait plus de maman, et une femme qui pensait qu’on ne l’appellerait jamais comme ça. La solution semblait toute trouvée, finalement. Un peu de diplomatie et de tact, laisser à l’une et à l’autre le temps de s’apprivoiser, et voilà que le mot famille pourrait sans doute prendre plus son sens que jamais. Mais voilà, le chaînon qui aurait pu unir ces deux personnes vivait si profondément dans le déni qu’en abordant pas les choses, il les rendait plus difficile encore. Parce que oui, il était difficile pour Neo de se projeter dans un rôle maternel - bien qu’elle ne serait jamais sa mère, elle le savait - plus encore auprès d’une enfant qui vivait à des centaines de kilomètres de là pour des raisons qui lui échappaient franchement. Elle aurait aimé, ça oui, partager ses craintes avec Razvan, avoir une vraie discussion à coeur ouvert, mais ne venait-il pas de prouver que lui n’en avait pas envie ? Alors qu’elle laçait ses bottes, Neo se demandait comment se dépêtrer de cette situation qui lui semblait inextricable. Partir maintenant, ou parler d’autre chose, c’était reculer pour mieux sauter, et dans le vide peut-être. Mais remettre le sujet sur la table, c’était insister et forcer les choses, lui semblait-il, et ça lui paraissait être la pire idée qui soit. Non, il fallait que ça soit Razvan qui fasse le deuxième pas, après qu’elle ait franchement mis les pieds dans le plat, il fallait bien l’avouer.

Une fois chaussée donc, Neo se retrouva toute bête. Elle n’avait pas envie de partir, pas envie de rester non plus, et c’était bien la première fois. Finalement, la roumaine se leva et ouvrit grand une fenêtre, peut-être parce qu’elle avait l’impression de manquer d’air, ou simplement pour entendre le bruit de la ville sous elle et se sentir un peu moins seule face à ses émotions. Le mois d’avril était bientôt là, et l’air était doux dans cette ville à la météo peu clémente. Mais quand on avait connu le froid de la Russie, Londres faisait presque office de ville méditerranéenne. Un rire d’enfant attira son attention, et Neo contempla une petite famille qui passait plus bas, un sourire triste s’invitant sur son visage parce que le timing, tout ça. Elle aurait bien aimé vivre ça, connaître cette sensation là, mais… Etait-ce seulement possible avec une enfant qui ne serait pas la sienne ? Etait-ce seulement ce que Razvan voulait ? La réponse n’allait pas tarder, et elle ne le savait pas encore, sentant tout de même la présence de son amoureux qui l’avait courroucée pas très loin d’elle. Pour une fois, elle ne parla pas la première, et ne posa son regard sur lui que lorsqu’il prit la parole, le laissant voir pour la première fois de la journée l’air triste qu’elle affichait.

Et elle n’était pas la seule. Elle savait, bien sûr, que cette conversation était aussi difficile pour lui que pour elle, peut-être même plus. Mais le voir comme ça, c’était autre chose et presque aussitôt, sa colère disparut alors qu’elle n’avait qu’une envie, franchir les quelques mètres qui les séparaient pour le prendre dans ses bras. Pourtant, elle n’en fit rien et l’écouta tranquillement, redoutant qu’il ne dise la chose qui lui ferait perdre vraiment pied avec la réalité, et l’aimer peut-être un peu moins. Mais il n’en était rien, et même si tout ça était bien maladroit, au moins Neo eut elle un peu l’occasion de comprendre ce qui se passait dans la tête du médicomage. Elle savait pourtant lire en lui comme dans un livre ouvert, sauf sur quelques obscurs sujets, dont celui là. Mais il avait un peu rouvert la porte, et cette façon qu’il eut de penser à elle avant ses besoins à lui la peina autant qu’elle en fut touchée. Elle s’approcha finalement de lui, posant sa main contre sa joue mal rasée en y baladant doucement son pouce, comme souvent, affrontant pour la première fois de la conversation son regard. « Razvan… » commença-t-elle, cherchant un peu ses mots pour éviter de réitérer sa brusquerie précédente. « J’aimerais bien qu’on décide de ça ensemble, tu vois. » Oh bien sûr, Neo savait qu’elle serait souvent celle qui prendrait des initiatives et que Razvan suivrait docilement, mais certaines situations ne pouvaient pas se faire comme ça. Mais le fait était que ce qu’elle pensait était aussi obscur pour lui que l’inverse, aussi fallait-il sans doute un peu expliciter. « Même si la question ne se pose pas aujourd’hui, enfin, le fait est que vous allez vous retrouver, elle et toi. » Elle avait l’impression qu’il en doutait toujours, et pourtant, c’était la vérité. Tout ça n’était que temporaire, même si sans doute bien trop long pour lui. « Et ce jour-là, je n’ai pas envie d’être de trop. » Elle soupira doucement, sa main glissant jusqu’à son torse où la seconde la rejoignit alors qu’elle baissait le regard. C’était difficile pour elle de parler de ça, d’avouer qu’en fait, elle en savait aussi peu que lui sur la suite des événements, et que ça la terrifiait. « Je ne sais pas quelle est ma place, en fait, dans tout ça. J’ai… J’ai envie, tu sais, de la connaître, mais je ne veux pas qu’elle pense, que tu penses même, que j’essaye de… » Remplacer quelqu’un. Non ça, désolée, mais c’était au-dessus de ses forces.
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Razvan Vacaresco

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MessageSujet: Re: Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan 129196351Mar 30 Mar 2021 - 21:15

Razvan n'avait pas redouté cette conversation parce que son déni était tel qu'il ne s'était même pas imaginé l'avoir. Revoir Mihaela, vivre de nouveau avec elle, lui paraissait tellement lointain qu'il s'était simplement persuadé qu'il pourrait remettre à plus tard l'issue de ce genre de problèmes. Neolina avait rebattu les cartes sans lui demander son avis, parce qu'elle en ressentait le besoin et même s'il n'avait rien dit de particulier à ce sujet, il se sentait coupable de n'avoir rien vu. Il se sentait coupable parce qu'il avait laissé son propre déni malsain dégouliner sur elle. Il n'avait jamais voulu que leur relation soit un labyrinthe pour sa roumaine, il n'avait jamais voulu qu'elle en souffre également. Pourtant, il y aurait matière à faire souffrir, autant que pleurer, celle qui serait toujours son amie d'enfance. Elle était à la vitre lorsqu'il arriva au salon et il n'osa pas s'avancer davantage dans la pièce, comme d'une certaine façon, pour ne pas la brusquer. L'air frais qui s'engouffrait chez lui et sur ses cheveux mouillés le fit légèrement frissonner alors qu'il exprimait, tant bien que mal, la façon dont il voyait les choses. Après le déni général quant à Mihaela, voilà maintenant le déni du rôle qu'il avait à jouer et l'avis qu'il pouvait avoir. Razvan aurait pu montrer un entrain dévorant autant qu'une austérité désolante quand à ce qu'elle voulait faire. Mais voilà, il ne savait pas ce qu'elle voulait faire, bien qu'il la connaissait si bien qu'il ne pouvait s'empêcher de se dire qu'elle serait une merveilleuse maman.
Sa fille n'en avait pas, pour des raisons terribles et il savait combien ça lui manquait. Elle lui avait déjà fait des réflexions du genre, à base de "je n'ai ni papa ni maman" et avec ses mots d'enfant, elle avait explosé encore plus fort le coeur déjà terriblement éprouvé d'un homme qui ne savait pas sur quel front jouer. Alors oui, elle voulait une maman, mais le médicomage ne voulait pas forcer Neolina dans un moule qu'elle ne pourrait peut-être pas vouloir. Car il serait sans doute terrible pour elle de se retrouver propulsée dans ce rôle, elle qui s'était faite entendue dire qu'elle n'aurait jamais d'enfant. Quoiqu'il dise ou quoiqu'il fasse, il avait l'impression qu'il allait éclater les oeufs sur lesquels il marchait. Et alors qu'elle réduisait enfin la distance entre eux, Razvan cru pendant un instant avoir éclaté l'oeuf de trop.

Mais comme souvent avec une femme aussi douce qu'elle, ses gestes étaient délicats et tendres, et sa caresse sur sa joue eut au moins le bénéfice de le faire se détendre. Un peu. Il ne voulait pas de cette conversation, que diable, qu'on le laisse dans son déni ! Sauf qu'elle avait besoin d'en parler, parce que le sujet la pesait et qu'il ne voulait pas que ce soit le cas. Sans doute était-il le seul à arriver à segmenter les choses de cette façon aussi terrible qu'il avait de le faire. L'optimisme de Neo arracha un sourire ironique au médicomage sans qu'il ne réponde rien. Ironique, oui, parce que ce n'était pas demain la veille qu'il retrouverait une vie normale. Car elle n'avait que la moitié des cartes dans son jeu, elle qui, innocemment pensait qu'il éloignait Mihaela pour des raisons honorables mais enfin, extrêmes. Il était même terrible qu'elle croit que tout était si simple, c'était dire la confiance qu'elle lui accordait. Il ne la méritait pas. Il ne méritait pas cette relation ni cette conversation qui impliquait à travers des mots simples autant d'importance. Elle était douce et gentille avec lui. Razvan crevait de honte. Elle continua pourtant sans se douter une seule seconde ce qui se jouait derrière la frontière de ses yeux noirs. Et la suite ne fit que lui éclater davantage le coeur. Il ne pensait pas qu'elle puisse se sentir de trop, ça ne lui était pas venu à l'esprit, alors pourtant que c'était une crainte évidente que son manque de tact l'avait empêché de voir. Bien entendu, qu'elle ne voulait pas se sentir de trop, si un jour tout s'apaisait. Bien sûr qu'elle voulait s'éviter ce moment gênant de devoir décliner son identité et qui elle était, de devoir apprivoiser une enfant brusquement. La suite le sidéra davantage encore, si tant est que ce fut possible. Croire qu'elle essayait de remplacer sa femme, qui était morte plusieurs années auparavant ? Lui ? Que croyait-elle, qu'il essayait de transposer sur sa morte le visage de sa nouvelle compagne pour oublier ? Une avalanche de pensées contradictoires firent leur chemin dans sa tête et finalement, c'est sur un pan moins dangereux qu'il aborda le problème : « Tu sais... Mihaela n'est pas difficile à apprivoiser. Et... euh... Elle ne pensera pas que tu essaies de remplacer, tu sais, Mara » commença-t-il prudemment, « au contraire, elle... ». Razvan se coupa, agacé de ses propres hésitations, soupira un bon coup et lâcha finalement : « Mihaela te considérera comme sa mère si c'est que tu souhaites ». Il détourna son regard pour le poser sur ses mains qui étaient toujours sur son torse : « Parce qu'elle est une enfant aimante, rancunière certes, mais qui a besoin d'une maman. Tu n'as pas à te forcer à l'être. Je n'ai pas à te forcer à l'être. Et si tu le souhaites, je ne verrais jamais ça comme une tentative de ta part de remplacer qui que ce soit. Elle, ou moi ».


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MessageSujet: Re: Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan 129196351Mar 30 Mar 2021 - 22:24

Voilà des années que Neo s’était faite à l’idée qu’elle ne serait pas mère. Elle si ouverte à la conversation n’avait jamais tellement abordé le sujet avec qui que ce soit, sauf avec Andrea bien sûr, et même la confiance qu’elle portait à Razvan ne lui avait jamais suffi pour qu’elle s’ouvre ainsi à lui sur ce sujet, qui aurait pu le blesser qui plus est par ricochet. Non, Neo avait fait son deuil toute seule, s’éloignant de son mari jusqu’à demander le divorce alors que pourtant, il existait d’autres solutions pour être parents. Elle aurait pu adopter, après tout, quelle importance de partager ou non les gênes d’un enfant ? Et ça n’était pas les orphelins qui manquaient dans la mère Patrie pourtant, des enfants qui avaient vu des horreurs terribles, qui avaient eu des parents et aujourd’hui, n’en avaient plus et… Allez savoir pourquoi, Neo avait balayé cette option aussi vite que ses espoirs s’étaient envolés. Pour Andrea, s’était-elle persuadée très longtemps. Parce qu’il avait le droit d’avoir son enfant, à lui, et si c’était avec une autre, et bien tant pis. Il y avait sans doute mille autres raisons, auxquelles elle refusait de penser parce que ça rouvrirait la cicatrice déjà mal fermée de son coeur.

Cette fois, les choses étaient différentes. Razvan avait déjà un enfant, n’en voulait probablement pas d’autres. Il s’agissait juste de savoir comment Neo pouvait s’inscrire dans tout ça sans peiner cette enfant déjà forcée de vivre sans père, et qui le retrouverait au bras d’une femme qu’elle avait vu 3 fois dans sa vie, pas plus. Une femme avec qui il avait vécu sans elle, imaginez ! Comment diable cette petite pourrait ne pas la détester de, peut-être, lui avoir volé son père ? Neo était persuadée d’avoir le mauvais rôle dans cette histoire, peu importait comment elle prenait le problème. Cela pouvait bien se passer, bien sûr, mais avec elle qui crevait de peur et Razvan qui préférait se taire sur le sujet, voilà qui promettait quelques difficultés. Même si, étonnamment, le roumain semblait prêt à poser des mots sur ce qu’il ressentait, et pas des monosyllabes qui plus était. Mais l’exercice était laborieux et finalement, Neo rattrapa son regard comme pour lui donner la force de continuer. Ce qu’elle regretta quelques secondes après.

Oui, Neo s’était faite à l’idée de ne jamais être mère. Et pour ça, elle avait enfermé son instinct maternel à double tour. Et ça avait marché, parce que Neo ne s’extasiait pas devant les bébés, ne s’enthousiasmait jamais pour les grossesses. Ne demandait jamais à prendre un enfant dans ses bras, ne les enlaçait pas, ne leur parlait pas comme à des petits animaux mignons. Rien qui pourrait ne serait-ce que lui faire avoir des regrets sur quelque chose qu’elle ne maitrisait pas, et auquel elle ne pouvait rien. Il n’y avait bien plus que ses rêves - et sa propre mère, ignorante du problème - pour la torturer, mais elle s’en remettait. Elle ne serait jamais mère, et elle l’avait accepté, au prix d’incroyables efforts pour vivre avec ça. Aussi, la phrase de Razvan lui coupa le souffle et lui déclencha comme une vive panique. te considérera comme sa mère… La pièce sembla tourner autour d’elle alors qu’elle était figée, figée oui, comme sonnée par une phrase qui partait tout de même d’une bonne intention. Alors que la suite des paroles de Razvan lui parvenait vaguement, comme étouffées par l’énorme coussin du déni ou elle ne savait quoi, Neo reconnut assez vite les symptômes d’une crise d’angoisse, comme lors de ses épisodes de claustrophobie. Ca n’était pas le moment, ça non ! Pourtant, la simple idée qu’une enfant puisse l’appeler… Non même ça, elle ne pouvait pas y penser.

La respiration courte, saccadée, Neo avait du mal à cacher son état physique - et émotionnel tout à la fois. Elle sentait son coeur cogner à sa poitrine si fort qu’il lui semblait que son palpitant avait envie de fuir tout autant qu’elle, sauf que ses jambes ne lui obéissaient pas. Les yeux clos, elle essaya de se concentrer sur sa respiration, comme elle l’avait appris, mais ça ne marchait pas tellement. « Att… Attends. » parvint-elle à dire tout de même en levant son index et en faisant un ou deux pas en arrière, se retournant finalement pour s’appuyer au bout de mur à côté de la fenêtre, lui tournant le dos alors qu’elle cherchait à retrouver un peu d’air frais. si c’est que tu tu souhaites… Mais, enfin, comment pouvait-il… Du Razvan tout craché, capable de se taire des mois durant avant de balancer une bombe énorme en brûlant au passage 45 étapes. Est-ce que c’était ce qu’il voulait ? Ou ce qu’il aimerait qu’elle veuille ? Ou… « Je ne serais jamais mère Razvan. » C’était sorti d’une traite, d'une voix faible et étouffée, et c'était extrêmement mal formulé. Ça ne voulait pas dire qu’elle ne voulait pas l’être, ou qu’elle ne pouvait pas faire office de figure maternelle. Elle aurait aimé lui dire ce qui lui passait par la tête, mais la gorge bloquée, plus aucun son ne daignait en sortir. « Même si je le… si je voulais, c’est impo… » Son dos contre le mur, elle se laissa finalement glisser jusqu’à s’assoir au sol, économisant au moins un peu de ses forces tandis qu’elle haletait comme un animal au collier trop serré pour essayer de tenir cette conversation qu’elle avait pourtant provoquée.
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MessageSujet: Re: Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan 129196351Mer 31 Mar 2021 - 0:09

Bien entendu qu'il avait tout fait foirer. N'était-ce pas sa grande spécialité ? Toujours trouver pire quand il essayait de faire au mieux, toujours choisir la solution qui n'en était pas une pour tout le monde, sauf lui. Razvan manquait de tact, ce n'était pas nouveau. Mais alors là, on pouvait bien dire qu'il faisait fort. Et lui qui ne voulait pas donner l'impression à Neolina de lui mettre une pression quelconque, lui qui voulait à la base apaiser ses craintes, avait probablement rouvert violemment une cicatrice qu'elle lui avait elle-même confiée avoir du mal à fermer. Car pourquoi aller à des réunions de soutien à Sainte-Mangouste, sinon parce qu'elle n'arrivait pas à guérir ? Lui qui avait été le bourreau de ses grandes espérances, était maintenant le spectre qui venait a hanter avec ça. Et il avait déblatéré tout ce qu'il avait à dire sans réaliser la portée de ses paroles, bah oui, quand on a pas de tact, on va jusqu'au bout de ce qu'on doit faire. Non mais, quelle idée de prononcer ces mots quand on connaissait un peu Neo ! Et pouvait-il se targuer finalement de si bien la connaître, pour faire ce genre d'erreurs stupides ?
Razvan ne réalisa pas de suite, en plus, l'ampleur du mal qu'il avait fait. Lorsqu'elle mit de la distance physique entre eux, il ne comprit pas, toujours sans réaliser. Son regard sombre la suivit simplement alors qu'elle s'était rapprochée de la vitre pour bénéficier sans doute d'un air qui lui manquait. C'était donc ça, un bon médicomage ? Ne pas voir une crise de panique quand on en avait une sous les yeux, alors même que lui-même en avait fait par le passé ? Il n'était pas étranger à cela, comment aurait-il pu l'être ? Il se souvenait très bien des sentiments terribles qui l'avaient envahi après son premier meurtre. Peut-être que ça le raccrochait un peu à sa nature d'homme, d'ailleurs. Ça lui redonnait cette humanité qu'il avait lui-même éteinte en prononçant le sortilège de la mort. Car Razvan n'avait pas supporté ce qu'il avait fait, il en avait fait des nuits blanches pendant des jours, se persuadant qu'il méritait ce qui lui arrivait et que ça devrait être lui qu'on mettait en terre et pas cet homme. Il se souvenait de l'expression de surprise avant que le sortilège ne le touche en pleine poitrine et oui, il avait paniqué, ensuite. Maintenant que la deuxième personne la plus importante de sa vie en faisait une, il était aveugle.

Imbécile !

La voix étouffée de Neo lui parvint et enfin, enfin, il réalisa sa bêtise. Enfin, juste après un petit : « Je sais bien mais... » avant de se taire comme l'idiot qu'il était. Médusé, le peu de couleurs qu'il avait encore sur le visage, pouf, envolées ! Il devint si blanc qu'on aurait pu croire qu'il avait la même couleur de peau que Neolina, eux qui pourtant, jusque-là, étaient si opposés. Et ne l'étaient-ils pas encore ? L'une à un bout de la pièce et lui à l'autre, l'un tortillant encore les mots maladroitement histoire de faire souffrir l'autre. Rien n'allait, rien du tout, et la même panique le gagna, quoiqu'à un degré moindre. Bonjour le médicomage, encore une fois. C'est que, gérer les soucis des autres n'était pas un problème en soit, gérer par contre les soucis des gens qui comptaient sur lui, il allait falloir reprendre rendez-vous. Lorsque finalement, elle s'appuya contre le mur pour glisser contre lui en haletant comme si elle manquait d'air, il se flagella enfin, parce qu'il lui avait fait du mal, avec ses mots. Razvan aurait voulu croire dès le début de leur relation qu'il ne lui ferait jamais de mal d'aucune façon que ce soit, se voilant quand même la face parce qu'un secret funeste comme le sien, ça ne se gardait pas. Mais finalement, c'est d'une autre façon qu'il venait de la blesser, pas volontairement certes, mais quand même. Et il avait tourné plusieurs fois la langue dans sa bouche avant de parler, sans pourtant, mesurer la portée de ses paroles. Son indélicatesse était honteuse, comment diable pouvait-elle l'apprécier ? Le roumain finit par s'avancer pour s'agenouiller devant elle, en posant ses mains sur ses genoux. C'est qu'il n'y avait pas de solution miracle aux attaques de panique, sinon du calme, du silence, et une respiration ordonnée. Il ne fit pas de geste supplémentaire, surtout pas un geste pour la prendre dans ses bras, car la priver davantage d'air alors qu'elle en cherchait serait stupide - bravo Razvan de faire preuve d'intelligence pour la première fois de la journée. Quelques minutes passèrent. « Je me suis mal exprimé, je suis désolé » lui dit-il en espérant la raccrocher un peu au son de sa voix en commençant par des excuses, qu'il pensait qui plus est, « écoute, n'en parlons plus. Je te présenterai à Mihaela quand tu le voudras. Et tu gères les choses, si quelque chose te tracasse, tu m'en parles et on avisera, d'accord ? ». Car que pouvait-il dire d'autre ? Que diable pouvait-il dire d'autre ? Peut-être que le problème serait pire, au fond. Mais bon, il avait déjà fait suffisamment de mal pour la soirée, non ?


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MessageSujet: Re: Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan 129196351Mer 31 Mar 2021 - 2:02

Comment expliquer ce qu’elle ressentait à cet instant précis ? C’était un tourbillon qui lui donnait l’impression de l’engloutir, de la submerger. Ses pensées s’affolaient tellement qu’aucune ne semblait avoir de cohérence, rien d’autre qu’un espèce de chaos de choses et d’autres, de mots qui passaient sans s’arrêter. Il fallait qu’elle se calme, et tout de suite. Mais voilà, c’était la première fois qu’une crise pareille lui arrivait en dehors d’un lieu où elle se sentait mal. Après tout, cet appartement était une sorte de havre de paix pour elle, ça n’avait pas de sens. Des mots ne pouvaient pas vous mettre dans pareil état, ça n’était que des lettres arrangées ensemble pour former des sons. Mais des sons qui avaient un sens, et le sens de ceux-là l’avait terrassée à tel point que Neo n’avait même plus la force de tenir debout. Mais ça allait passer, il le fallait, sinon quoi ? Elle allait rester là, prostrée sur le sol comme une idiote ?

La voix de Razvan la ramena un peu chez les vivants, ou du moins les sains d’esprit, et elle réalisa à cet instant qu’il était en face d’elle, l’air un peu… inquiet ? Elle n’en savait trop rien, trop focalisée sur elle-même pour une fois, son expression lui paraissait insondable. Elle aurait aimé qu’il la prenne dans ses bras, qu’il la réconforte, tout comme elle aurait aussi détesté ça, c’était terrible. Terrible de ne pas savoir ce qu’elle voulait, terrible de réaliser que c’était lui qui l’avait mis dans un tel état alors que pourtant, c’était elle qui avait commencé. Elle lui en voulait tellement, comme quand il lui avait cruellement dit que la vie ne tournait pas autour des enfants, quelle foutue injustice que ce soit lui qui soit père et elle qui soit privée de ce bonheur là ! Non, surtout, ne pas penser à ça, ne pas envier le bonheur des autres parce qu’on pouvait être heureux sans enfant, c’était vrai, elle l’était. Elle était heureuse, bon sang ! Mais juste, pas maintenant, et Razvan avait beau s’excuser, ça n’arrangeait pas grand chose. Si elle avait été rationnelle, alors peut-être mais là, ses émotions avaient tellement pris le pas qu’excuse ou pas, rien n’y faisait.

Neo commençait à retrouver un peu son souffle, doucement, mais pas forcément sa raison. Des images de sa visite à Mihaela lui revenaient sans qu’elle n’y puisse rien, et elle se faisait la remarque que Razvan ne pouvait pas décider à la place de la petite comment elle accueillerait Neo. Tout comme il ne pourrait pas la retenir de dire le mot de trop non plus, les enfants étaient si imprévisibles. A quel moment avait-elle cru que ça marcherait, hein ? Alors qu’elle n’osait même pas parler de cette situation à son groupe de soutien, comme intimidée par le fait d’être dans le même bâtiment que lui, sa pudeur, sa peur la retenant en arrière. Mais maintenant au moins, les mots étaient dits, douloureux, mais dits, et peut-être que cela lui permettrait d’avancer.

Ou pas.

N’en parlons plus… Quoi ? Tu gères… QUOI ? C’était donc tout ce qu’il avait à répondre à ça, à cette situation ? Sous le coup de son émotion trop vive, sa magie se manifesta sans qu’elle ne la contrôle, et la fenêtre claqua avec violence, faisant vibrer la vitre alors qu’elle posait un regard sombre sur lui. « C’est ça ta solution ? » L’air lui manquait encore un peu, mais la colère lui permettait de trouver en elle des ressources insoupçonnées. « C’est justement parce qu’on en parle pas qu’on en est là. » Il ne parlait jamais d’elle, jamais ! Comment pouvait-on être père et refouler ainsi la présence de son enfant dans sa propre vie ? Neo ne comprenait pas, ne pourrait sûrement jamais comprendre. Elle voulait apprendre à la connaître, ne serait-ce que par quelques souvenirs de Razvan, et peut-être qu’elle aurait du lui dire. Mais elle avait d’autres choses à évacuer avant ça. « Tu veux que je te parle de ce qui me tracasse ? » dit-elle en dessinant de ses mains encore un peu fébriles des guillemets sur le dernier mot. Neo essaya de se lever en s’appuyant sur le mur, n’y parvint pas et ses fesses tapèrent le sol. Tant pis. « J’ai peur, tu comprends ça ? J’ai peur ! J’ai passé ces 7 dernières années à me répéter que je n’aurais jamais d’enfants, que ça n’était pas pour moi et… j’ai eu tellement peur que j’ai failli te perdre à cause de ça ! » Elle ne lui avait jamais dit sa raison, pas plus que lui d’ailleurs. « Et quand je t’ai retrouvé, je me suis dit, comme tu dis déjà ? Ah oui, qu’on aviserait. Mais ça ne marche pas comme ça, tu ne peux pas juste refuser d’en parler et me balancer 3 minutes après que je peux devenir la mère de ta fille ! Tu ne peux pas, tu m’entends ? » Elle avait un peu crié sur la fin, du peu que sa faible voix était capable. Logeant sa tête dans ses genoux qu’elle entoura de ses bras, Neo s’extrait du regard de Razvan qu’elle ne supportait plus d’affronter.
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MessageSujet: Re: Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan 129196351Mer 31 Mar 2021 - 3:14

A quel moment au juste la situation avait-elle dégénérée ? En fait, Razvan avait l'impression qu'à cet instant, quoiqu'il dise ou quoiqu'il fasse, il déclencherait le courroux de Neolina. Elle avait été en colère qu'il ne veuille pas en parler. Soit. Il en parlait, en essayant de trouver une solution, laquelle étant qu'elle faisait comme ça lui chantait et ça ne lui plaisait pas non plus. Soit. Il s'excusait, lui proposait de gérer la chose sans pression extérieure, surtout pas la sienne. Et ça ne lui plaisait pas non plus. Il n'était pas très imaginatif, Razvan. Mais alors là, sortir deux solutions de son chapeau avait été un exploit que la roumaine lui balançait à la figure comme on balancerait à la figure de quelqu'un quelque chose sans importance. Voilà pourquoi il ne parlait jamais de Mihaela. Le sujet était tabou, c'était comme cela, ça avait toujours été le cas. Il ne lui en parlait jamais dans les lettres qu'il lui envoyait fut un temps et maintenant il ne lui en parlait pas plus. Sa fille était exclue du tableau de sa vie parce qu'il supportait mieux les choses ainsi. Il y pensait moins, la douleur était donc moins présente. Mais voilà, voilà, Neo avait voulu en parler, et la voir dans cet état lui fit mal, d'autant plus qu'il savait l'avoir provoqué. Mais que dire ! Que dire alors qu'on ne comprenait pas la situation ? S'il ne disait rien, elle ne serait pas contente non plus, et si la patience du roumain était quand même remarquable, il ne fallait pas non plus pousser le bouchon trop loin.

Sauf que Neo le poussa bien bien loin.

Il passa outre de son ton désobligeant parce qu'il mettait cela sur le compte de la colère, très bien. Très bien. « Ou c'est parce qu'on en parle qu'on est là » marmonna-t-il en retour une phrase qu'il savait purement provocatrice mais qu'il n'avait pu s'empêcher de lâcher. Parce que s'ils n'en avaient pas parlé, ils profiteraient de leurs deux journées de repos ensemble au lieu de se fixer en chien de faïence. Il retira d'ailleurs ses mains de ses genoux en reculant d'un pas. Neolina n'était pas violente mais il aurait sans doute mérité une bonne gifle et son subconscient le savait très bien. Ses mots tapaient fort contre ses tympans. Neo était rarement violente dans ce qu'elle disait pourtant ce qu'elle lui dit le vexa tellement qu'il se releva d'un geste sans lui tendre les mains pour l'aider à son tour. Il savait très bien qu'argumenter ne ferait rien d'autre que l'énerver encore plus, qu'en l'espèce, il aurait beau dire n'importe quoi, ça ne changerait rien à sa blessure. Il l'avait blessé sans le vouloir et en vengeance elle le blessait sciemment. Elle lui en voulait donc d'être conciliant, merveilleux.
« Tu sais quoi ? Je vais te laisser te calmer » dit-il d'un ton froid, avant que tu ne dises encore des choses que tu finiras par regretter. Il s'épousseta machinalement le pantalon. Il s'était toujours positionné dans son prisme à elle, à lui répéter qu'elle faisait ce qu'elle voulait, parce que c'était ce qui comptait. Elle ferait comme ça l'arrangerait, il ne dirait rien et se plierait tranquillement, sans lui en vouloir d'essayer de remplacer quelqu'un qui était mort, si c'était ce qu'elle voulait faire. Quoi ? Elle lui en voulait de lui laisser le champ libre ? Elle voulait qu'il lui donne des directives ? Elle ne se rendait même pas compte de ce que ça lui coûtait de ne serait-ce que prononcer son nom. Par la force il avait dû rejeter une part intégrante de ce qu'il était. Et il en souffrait tous les jours et il n'était jamais heureux. Forcer la conversation sur ce sujet avait été dangereux. Ce n'était pas la première fois qu'elle le faisait, d'ailleurs. Neolina semblait avoir le don de convoquer les sujets qui fâchent, lui qui pourtant, les évitait si bien. En se retrouvant devant la porte d'entrée, le médicomage fit une pause. Voulait-il réellement couper court à la discussion ? Neolina dans cet état, c'était aussi risquer de déclencher une guerre qui ne leur ressemblait pas de mener. Et puis merde. Il ne voulait pas parler de Mihaela, il ne voulait pas parler de cette situation. Elle l'avait mis face au fait accompli alors qu'il ne se sentait pas prêt à en parler. Car évoquer sa fille le faisait souffrir et il mettait un point d'honneur à ne jamais y faire référence. Depuis toujours, d'ailleurs, même lorsqu'il était encore en Roumanie, le médicomage ne parlait pas de Mihaela à Neo, pour des raisons évidentes. Il en avait ras le bol. Ras le bol de cette situation, ça lui pesait sur la conscience, il n'avait pas besoin de ça. Razvan n'attendit pas son reste et prit simplement son manteau sur le bras pour sortir fumer une clope. Il ressentait, pour la première fois depuis longtemps, le besoin de mettre de la distance entre eux. Plus que jamais, il ne comprenait pas. Et lui qui était pourtant si prompt à reconnaître ses erreurs, il avait beau essayer, il ne voyait pas ce qu'il avait fait de mal. Car pour une fois, les oppositions radicales entre Neo et lui les éloignaient réellement l'un de l'autre.


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MessageSujet: Re: Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan 129196351Mer 31 Mar 2021 - 4:03

Ce n’était pas simplement Neo et Razvan qui s’affrontaient, mais leurs deux façons de penser, diamétralement opposées. Le simple fait qu’il réponde que c’était la discussion qui était le problème, pas le fait qu’elle ait trop traîné à venir sur le tapis, en disait long sur sa façon de voir les choses et si Neo connaissait sa propension à taire ce qu’il ressentait, cette fois c’en était clairement trop. Ils étaient un couple, et les bases d’un couple tenaient dans la communication, ça n’était pas faute d’en avoir déjà souffert une première fois ! Elle ne pouvait imaginer passer sa vie avec quelqu’un capable de ne pas lui parler de ce qui le pesait, quelqu’un capable de faire comme si sa propre fille n’existait pas, et surtout capable de se persuader que ça ne poserait aucun problème. L’absurdité de la situation lui éclatait en pleine tête et à cet instant, Neo se demanda si elle n’avait pas fait une sérieuse erreur en balayant ses craintes qui se réalisaient froidement sous ses yeux impuissants. Elle savait qu’elle ne pourrait pas changer Razvan, ça n’était pas ce qu’elle voulait car après tout, elle l’aimait pour la personne qu’il était. Elle aimait son calme qui contrastait avec le sien, elle aimait ses gaucheries en société, son austérité, ses moqueries adorables et la façon qu’il avait de chercher à la protéger tout en respectant son espace. Mais cette fois, même si elle percevait au fond la bienveillance dont il avait essayé de faire preuve, il avait clairement outrepassé la limite. Passer du silence absolu à un état de fait aussi violent pour elle, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde, c’était tout à fait impossible à gérer pour elle. Et comme elle le lui faisait souvent remarquer en le corrigeant, ça n’était pas à elle de gérer ça, mais à eux. Parce qu’ils étaient un eux, et que oui, parfois, la vie faisait qu’il y avait des choses difficiles à aborder, mais nécessaires. Crever l’abcès, ça c’était fait, mais encore fallait soigner la plaie et en l’état, il semblait que ni l’un ni l’autre ne soit en capacité de prendre soin de l’autre, et de faire un pas dans la bonne direction.

Preuve en était, Razvan s’éloigna, de ce qu’elle entendit, pour lui laisser le temps de se calmer. C’était sans doute la meilleure chose à faire, même si Neo lui en voulait d’encore une fois fuir la conversation mais après tout, elle était trop en colère pour que tout ça soit cohérent, alors… Et lorsqu’elle entendit la porte se claquer, elle releva la tête tout à coup, surprise sans vraiment l'être qu’il soit vraiment parti. Il pouvait toujours rêver pour qu’elle lui court après. Après tout, la dernière fois qu’elle avait fait ça, on se souvenait de ce que ça avait donné. Aussi se releva-t-elle après un petit temps, les jambes encore tremblantes, hésitant sur la conduite à suivre. Peut-être était parti pour un bout de temps, et peut-être fallait-il qu’elle fasse de même. Mais ses jambes étaient faibles, quant à transplaner, elle doutait d’y parvenir sans encombre. Piégée dans un endroit qu’elle aimait pourtant, Neo se dirigea vers la chambre sans savoir pourquoi, et s’écroula dans le lit, vidée comme jamais de toute son énergie. Elle ne prit même pas la peine de délacer ses bottes, c’était là le cadet de ses soucis et perdue, troublée, en proie avec les plus contradictoires des émotions, elle enfouit son visage dans l’oreiller. Fait amusant, et inconscient, elle n’était pas allée s’allonger à la place qui était habituellement la sienne, et le tissu était totalement imprégné de l’odeur de Razvan qu’elle aimait tant, et qui lui apporta un réconfort certain alors que pourtant, elle lui en voulait. Mais son amour pour lui était plus fort que la plus dévastatrice des colères et finalement, Neo se calma un peu, son esprit cogitant toujours en se demandant comme diable tout ça avait pu aussi vite déraper alors qu’au fond, ils avaient tous les deux la même envie. Juste, pas du tout la même façon de l’exprimer et surtout, une façon différente d’aborder les choses. Pour Razvan, il semblait presque naturel que Neo deviendrait la figure maternelle de Mihaela, comme une évidence qui aurait du lui réchauffer le coeur alors qu’elle craignait juste de ne pas savoir quoi faire, pas savoir s’y prendre. A force de se convaincre qu’elle ne serait jamais mère, et si elle en était vraiment incapable ? Hélas, ce genre de pensées ne pouvait traverser l’esprit d’un homme comme Razvan qui, aussi emphatique soit-il, ne saisissait aucunement la portée qu’une blessure psychologique comme celle-là pouvait laisser sur une femme comme Neolina.
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Razvan Vacaresco

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MessageSujet: Re: Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan 129196351Mer 31 Mar 2021 - 13:56

Comme toutes les conversations douloureuses qu'il avait eu dans sa vie, Razvan regrettait amèrement d'en être arrivé là. C'était simple, il n'aimait pas les conversations. Il n'était pas fait pour ça, la preuve en était, il avait mal exprimé quelque chose pourtant destiné à la rassurer. Mais après tout, voilà, ce n'était pas la première fois qu'elle le rejetait pour quelque chose qu'il disait sans mauvaises arrières pensées. Il se souvenait bien qu'ils s'étaient vus en janvier quand elle était revenue de Roumanie, et qu'elle l'avait assez directement congédié. Là, c'était un peu pareil. Neolina lui avait forcé la main pour une conversation qu'elle-même n'était pas prête à avoir. Tout ça pour quoi ? Pour se braquer, le faire se braquer et qu'il s'en aille, tirer sur sa clope dehors ? Il savait bien qu'en rentrant il devrait faire face à la réalité de ce qu'il avait laissé derrière lui. Généralement, il fuyait les conversations pour ne plus jamais revenir dessus, mais comme beaucoup de choses, ce n'était pas une attitude propre à Neolina. Elle affrontait le problème, arrachait le pansement, là où il laissait les choses pourrir encore et encore, tristement. Peut-être au fond qu'aucune des deux solutions n'était la bonne. Son regard noir croisa celui d'un passant qui le salua en soulevant son chapeau, et Razvan se retrouva, l'espace d'un instant, catapulté dans les souvenirs de sa tendre Roumanie.

A cette époque où il avait annoncé à son amie d'enfance qu'elle n'aurait jamais d'enfant alors même que lui serait père - et veuf - quelques mois plus tard. A l'époque où il avait maladroitement présenté les choses, utilisé des mots qui l'avaient blessé. Etait-il donc si incapable de choisir les bons ? Il tira machinalement sur la clope en faisant un signe de tête à l'homme qui venait de le saluer poliment. Et finalement, il écrasa le mégot sous ses baskets dont il n'avait même pas fait les lacets pour sortir fumer. Il retourna à son appartement sans savoir si Neolina serait encore là et sans savoir ce qu'il allait lui dire si elle y était toujours. Razvan ne savait même pas ce qu'il voulait. Est-ce qu'il voulait lui parler encore pour l'instant ? Non, clairement pas, mais il n'allait pas déclencher une guerre froide si elle était toujours là. Il n'allait pas l'ignorer copieusement et lui faire la tête, il n'était pas un adolescent, merci bien. Au fond, il espérait qu'elle soit partie. Il avait fait un effort épouvantable pour répondre à son invitation de parler du sujet qui fâche pour ne se prendre par derrière qu'une claque derrière le crâne - merci pour  ta délicatesse, Razvan ! L'homme ne supportait plus de parler de Mihaela, ça lui rongeait le coeur ne serait-ce que d'aller la voir. Et la petite devait bien s'en rendre compte, que quelque chose clochait chez son père, lui qui la rejetait sans réellement le vouloir, alors qu'il l'aimait pourtant si fort qu'il acceptait de tuer des gens pour la protéger elle. Il aimait Mihaela jusqu'aux confins du monde et la rejetait pourtant dans un même temps, parce que son attachement le rendait nécessairement vulnérable vis-à-vis d'autres, parce que son attachement le faisait souffrir par l'absence de son élément principal.

Neolina n'était plus dans le salon, lorsqu'il revint. Le médicomage pendit son manteau et retira ses baskets pour s'avancer timidement dans cet appartement qui était le sien. Etait-il seul ou était-elle toujours là ? La réponse ne tarda pas alors qu'il la trouvait maintenant allongée dans son lit, le nez dans un coussin. Il resta quelques longues secondes à la regarder, comme dans l'espoir que la colère allait disparaître, et ce fut un peu le cas. Une partie de lui se flagella encore, encore, de lui avoir fait du mal. Une vieille phrase lui revint en mémoire, celle où elle lui confiait qu'elle ne regretterait jamais aucun moment passé en sa compagnie, et un sourire ironique se grava sur ses traits comme on gravait des expressions sur un visage de marbre. Ne regrettait-elle pas, là ? Le fréquenter, c'était aussi accepter qu'il était veuf, avec tout le trauma qu'il y avait derrière. Et si à l'époque, il lui avait répondu en pensant avant tout à son travail officieux, là, ce qui lui sautait aux yeux, c'était la situation inextricable dans laquelle il était enfoncé jusqu'au cou. Razvan s'avança finalement dans la chambre et s'assit sur le lit, dos à Neolina. Pour ne pas voir son expression autant que pour qu'elle ne voit pas la sienne. « Je me dégoûte, tu sais » lâcha-t-il de but en blanc, « tu ne comprends pas pourquoi je ne parle pas de Mihaela, je le sais très bien ». Sinon, elle n'aurait pas forcé la conversation, hein ? Elle n'aurait pas forcé la conversation s'il n'y avait pas eu de problème. « Tu ne te rends sans doute pas compte à quel point ça me ronge d'en parler, ou d'y penser ou de songer à quoique ce soit dans le futur avec Mihaela parce que je ne m'en figure pas. Je n'arrive pas à me projeter alors oui, désolé d'être maladroit pour t'aider à trouver ta place. Je ne sais même pas où est la mienne » continua-t-il d'une voix interdite, « Mihaela est orpheline. Elle n'a plus de parents. C'est un fait, je n'y peux rien, elle m'en veut, elle me réclame, et me dit clairement ce qu'elle pense quand elle me voit. Ses grands-parents me disent clairement ce qu'ils pensent aussi et tu vois, moi je suis juste en face d'un aveu d'échec que je ne suis même pas capable d'assumer. Je te le redis, tu prendras la place que tu veux. Mais je ne saurais pas t'aider à trouver la tienne alors que je ne suis même pas capable de gérer la mienne ». Razvan se tourna de moitié en soupirant pour la regarder : « Je sais que ce n'est pas la réponse que tu attends mais c'est tout ce que je suis capable de te donner à l'heure actuelle ».


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Neolina Siankov

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MessageSujet: Re: Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan 129196351Mer 31 Mar 2021 - 19:45

Aspirée par ses propres pensées, Neolina n’avait même pas entendu la porte se claquer, pas plus que les pas feutrés de Razvan jusqu’à la chambre à coucher. Pour une fois, elle ne sentit pas sa présence, ni son regard posé sur elle, et cela valait sans doute mieux. Nichée dans son odeur, Neo avait envie de s’y fondre pour oublier qu’elle avait mal, mais aussi magiques soient ses pouvoirs, ça n’était pas possible. Sans qu’elle se l’explique, la pensée d’une réalité où elle ne pourrait plus l’inspirer à plein poumons creusa un léger vide dans son coeur déjà blessé, blessé surtout de penser à ça. Elle qui pourtant voulait y aller tout doux, elle qui avait si peur de s’engager, sentait au fond d’elle que Razvan était le seul et l’unique pour le reste de sa vie. C’était une évidence, une certitude, c’était comme ça. Elle avait déjà passé trente ans de sa vie à ne pas le voir, hors de question que les années qui suivent se passent loin de lui. Ça expliquait sans doute son océan de tristesse, alors qu’elle réalisait qu’elle était prête à tout pour lui, pour eux, mais que son propre passé la maintenait en arrière alors que pour une fois, lui voulait aller de l’avant. Rendez-vous compte de l’ironie de la situation !

Tout ça n’était qu’un problème de communication, et alors qu’elle sentait le matelas s’enfoncer un peu à côté d’elle, et l’odeur de nicotine se faire plus forte, Neo se demanda si c’était à elle de faire encore un pas vers lui pour désamorcer les choses. Sauf que non. Elle n’eut pas tellement le temps de se poser la question, en vérité. Car alors qu’elle posait ses yeux noisette sur son dos, sans pour autant se laisser distraire par la vision qui la ravissait à chaque fois, Razvan démarra ce qui sembla être la plus longue tirade qu’elle l’ait jamais entendu dire. D’abord, par une phrase qui lui brisa le coeur, elle qui l’aimait tant, si fort, qui ne comprenait pas comment il ne pouvait pas voir ce qu’elle décelait chez lui. Razvan était un espèce de petit miracle à lui tout seul, capable d’aimer quelqu’un tout en se détestant, ce qui en général, n’était pas une équation gagnante. Du moins, pour l’instant, ça fonctionnait, ne pouvait-elle s’empêcher de penser. Elle eut envie de répondre, mais il ne lui en laissa pas le temps. Le monologue était en route, et Neo n’avait nullement l’intention de l’interrompre. Car pour une fois, enfin, Razvan lui partageait ce qu’il ressentait, lui. Bien que la première réaction de la roumaine fut de se trouver égoïste d’avoir pensé à elle avant tout, elle écouta chaque mot, ressentit toute la peine qui s’y cachait, la violence de sa douleur qui faisait écho à la sienne d’une étrange façon. En réalité, tous les deux souffraient d’une absence, d’un manque qu’ils n’arrivaient pas à combler ou du moins, qu’ils essayaient maladroitement de nier. Et oui, Razvan avait raison, elle ne se rendait pas compte, pas le moins du monde, de ce que pouvait ressentir un parent éloigné de la chair de sa chair. Comment aurait-elle pu ? Mais au moins en eut-elle un aperçu, et parce que son empathie était trop forte, une larme roula de son oeil jusqu'à l'oreiller alors qu’elle l’écoutait calmement, sans bouger, ses mains sous sa joue comme une enfant à qui on raconterait le plus triste des contes. Les mots de Razvan étaient durs, envers lui-même cette fois, aussi durs probablement que ceux qu’il évoquait à demi-mots. Tout ça était injuste, si injuste qu’un homme comme lui ait à subir une situation pareille alors qu’il était tout de même la bonté incarnée. Repousser sa propre enfant pour lui assurer une enfance normale - puisque c’était à peu près comme ça qu’elle comprenait les choses - au risque de la perdre, quel sacrifice était-ce finalement ? Neo devait faire avec un manque auquel elle ne pouvait rien, et Razvan avec celui qu’il avait sciemment provoqué pour le bien d’une enfant qui ne le réalisait même pas. Tout lui parut si clair à cet instant qu’elle se mordit la joue d’avoir été aussi bête, d’avoir provoqué tout ça avec sa phrase ridicule.

Une fois que le silence fut installé à nouveau, et que Neo eut l’opportunité de capter son regard, il lui semblait que sa colère était de l’histoire ancienne. Il pensait ne pas lui avoir dit ce qu’elle attendait alors que c’était tout l’inverse. La roumaine n’attendait pas de lui une réponse catégorique, juste, un aperçu de ce qu’il vivait pour savoir comment s’y inscrire sans le brusquer. Et elle ne le ferait plus, du moins, elle essayerait, juré. Neo se releva doucement, finalement, et passa ses jambes de chaque côté de ses hanches, l’enlaçant doucement comme si elle avait peur de le briser, pas plus qu’elle n’osa briser l’instant par des mots. Ses lèvres préférèrent déposer un long baiser contre son omoplate plus que sur ses lèvres, sans doute pour respecter un peu de sa pudeur après pareilles révélations et ne pas le confronter ne serait-ce que par son regard. « J’ai été idiote. Je suis tellement désolée, Razvan. » Désolée de la tournure que tout ça avait pris, même si maintenant au moins, elle savait. Ca avait été dur, mais elle savait. Désolée aussi qu’il ait à ressentir tout ça. « Tu as raison, je ne comprenais pas. Maintenant, un peu mieux, et même si c’est douloureux… Merci de m’avoir dit tout ça. » Neo ne savait que trop bien la confiance que Razvan plus que quiconque devait avoir en quelqu’un pour dire pareilles choses. « Et j’ai laissé ma peur parler plutôt que le reste, alors je vais réessayer. » D’être aussi courageuse que lui, parce qu’il en fallait du courage pour dire tout ça. Sa joue posée contre son dos, Neo ferma les yeux pour essayer de se reconnecter au moins un peu avec elle-même. « J’ai envie d’apprendre à connaître ta fille. Pas parce que je suis obligée, j’en ai réellement envie. Mais doucement, tu vois. Il faut que je me fasse à l’idée, et je ne veux pas prendre une place dans sa vie parce que c’est ce que le monde voudrait qu’il se passe, mais parce que c’est ce qu’elle ressent, ce dont elle a besoin… et toi aussi. » C’est que Neo n’avait jamais bien aimé se sentir obligée de quoi que ce soit, alors l’étiquette de la belle-mère, voilà qui ne lui plaisait pas tellement. « Peut-être que je pourrais venir la voir avec toi, une fois, enfin si tu veux… » Puisque Razvan ne voulait pas lui en parler, alors il lui faudrait découvrir les choses par elle-même. Et malgré les barrières inconscientes qu’elle avait dressées, Neolina avait tout à fait ce qu’il fallait en elle pour devenir ce que la génétique avait essayé de lui interdire.
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MessageSujet: Re: Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan Cette part de toi que j'aime déjà w/Razvan 129196351Mer 31 Mar 2021 - 21:25

Son laïus lui paraissait avoir duré une heure, c'est uniquement parce qu'il n'avait pas réellement l'habitude d'exprimer de la sorte ses sentiments. Et quels sentiments ! L'impétuosité de ses propres mots l'avait bouleversé, lui qui ne se rendait pas compte finalement qu'il cachait tout cela en lui. Razvan ne réfléchissait pas à sa souffrance elle-même et se flagellait simplement pour les décisions qu'il avait prises. Mais alors qu'il s'exprimait, tout débordait comme un vase qu'on aurait trop rempli. Il n'irait pas jusqu'à dire que ça lui faisait du bien. Plus que jamais, il se sentit nu, lui qui pourtant ne pensait pas s'entourer d'une carapace quelconque pour se protéger des autres. Il avait l'impression que le regard de Neolina lui transperçait le dos alors que non, elle l'écoutait juste parler, exprimer ce qu'il pensait improbable. Il souffrait tellement de sa propre situation et encore une fois, elle n'avait pas toute la situation dans son ensemble. Attraper son regard lui donna l'impression qu'elle verrait le surplus derrière la montagne qu'il avait osé lui avouer. Et toute la mélancolie qu'il s'efforçait toujours de lui cacher ressortait brusquement à travers ses propres mots. Car il en cachait des choses à Neolina, cachait sa dépression qui était toujours tapie là pour le hanter lorsque sa solaire présence n'était pas présente pour l'éclipser. Il s'en cachait des choses dans son esprit torturé. Mais non, ça, il ne pouvait pas le lui dire.

Il la regarda glisser ses jambes de part et d'autre de ses hanches et pour une fois, il ne posa pas ses mains dessus, lesquelles étaient en fait croisées sur les siennes. Le regard perdu sur un point, non loin, par terre, il ferma brièvement les yeux alors qu'elle lui embrassait le dos. Neolina par son attitude, semblait vouloir lui dire qu'elle comprenait et qu'elle acceptait ce qu'il avait été obligé de lui dire. « Ne dis pas ça » souffla-t-il alors qu'elle se flagellait d'avoir été idiote. Bien sûr que non, ça n'était pas sa faute, comment aurait-elle pu savoir ? C'est qu'il jouait bien la comédie, quand il le voulait et qu'il avait trouvé une solution drastique pour ne plus être constamment hanté par le souvenir de sa gosse. Ne pas en parler, jamais. Il n'ajouta rien, bien entendu. Il avait vidé son sac, ça avait été nécessaire. Maintenant c'était à elle de vider le sien. Et finalement, il laissa ses mains se décroiser, comme pour souligner encore qu'il était ouvert à la discussion, pour les poser doucement sur ses jambes. Se reconnecter à elle après ce moment violent, court certes, mais violent quand même.

Neolina et Razvan s'étaient bien rarement disputés dans leur vie. Sans doute parce qu'ils se connaissaient bien et qu'ils avaient confiance en l'autre. Mais voilà, il y avait des blessures dont ils n'avaient pas assez parlé et des événements difficiles qu'ils n'avaient pas vécu ensemble. Il lui avait certes annoncé difficilement qu'elle était stérile, mais elle avait géré ça toute seule. Il avait été attentif à elle quand elle avait divorcé mais la distance les avait ensuite séparés. Et par courrier, on s'en dit si peu, des choses. La preuve, il avait tut tous les problèmes qui étaient entrés dans sa vie, pour la préserver autant que par pudeur. Voilà où on en était maintenant. « Tu peux venir quand tu veux » lui dit-il simplement, songeant qu'il ne pourrait plus y aller dans son dos pour ne pas avoir à lui en parler. Maintenant, il allait devoir le lui dire. Il n'ajouta simplement pas que Mihaela lui avait déjà demandé si elle allait revoir Neolina. C'est qu'une femme si gentille et jolie qui vous amène un cadeau pour noël, fusse pour le compte de son père, cela marquait l'esprit naturellement sociable de la petite fille. « J'y vais toutes les deux, trois semaines, une après-midi ». Il allait peut-être falloir accessoirement qu'il en parle à ses ex beaux-parents avant aussi. Leur faire un choc leur causant un arrêt cardiaque à leur propre maison, ce serait la patacitrouille sur la mélasse.


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