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| La fois de trop | JULES | FLASHBACK | |
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Clare Delarco COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 61 | AVATARS / CRÉDITS : emma corrin ~ ooolympia ~ icon signa by renegade | SANG : Mêlé
| Sujet: La fois de trop | JULES | FLASHBACK Mer 1 Sep 2021 - 0:21 | |
| automne 1971 Les joues humides, Clare fumait une cigarette contre le rebord de sa fenêtre. Elle n'avait jamais été aussi blessée de sa vie. Pourtant, elle pensait avoir tout vu avec Anthony, tout. Les humiliations, tout le temps, les moqueries à peine déguisées, les cris, la gifle. Machinalement, elle se passa une main contre la joue qui l'avait reçue. Anthony n'avait levé la main qu'une fois sur elle. Surprenant, pour un homme qui pouvait s'avérer si impétueux. Mais non. Une fois, pas deux. Lui-même avait semblé être surprit de son geste. Clare avait eu le malheur, ce jour-là, de répondre avec particulièrement de cynisme à l'une de ses mauvaises plaisanteries. Et elle se trouvait d'autant plus idiote d'être restée, de rester encore maintenant qu'elle avait appris ce qu'il faisait. Elle renifla bruyamment et bien peu élégamment en écrasant la cigarette dans son cendrier - ça n'était pas très bon quand elle reniflait de la sorte, mais vraiment. Non content de l'humilier en permanence, maintenant il fallait aussi qu'Anthony ait le toupet de la tromper. Et encore, elle aurait pu encaisser la trahison. Car n'en était-ce pas une de la traiter aussi mal ? De lui enfoncer sa confiance en elle avec violence ? De la traiter comme un objet soumis en permanence ? La tromper n'était finalement qu'une étape comme une autre. Mais la tromper dans leur propre appartement ? La jeune femme lâcha un nouveau souffle stupéfait. Elle bougea brusquement jusqu'à sa salle de bain, se jeta de l'eau fraîche sur le visage. Elle frotta bien comme il faut pour enlever toute trace de larmes, se sécha les joues, les cils, les lèvres. Et elle entreprit, calmement de se maquiller. Clare se maquillait toujours très simplement, assez pour faire ressortir la clarté de ses yeux bleus et ses lèvres vermeilles. Quinze minutes plus tard, il n'y avait plus de traces de larmes sur les joues de l'anglaise, qui se saisissait de son sac pour descendre les escaliers de l'appartement. Elle devait mettre la main sur cette femme. Mais enfin, elle pouvait être n'importe où ! La stupidité de sa propre décision la faucha en même temps qu'une bourrasque glaciale. La jeune femme resserra son écharpe autour de son cou pâle alors que le temps automnal semblait s'acharner sur tous les passants du Chemin de Traverse. Cette femme, qui qu'elle soit, pouvait être n'importe où. A Londres comme ailleurs, à Poudlard, Pré-au-Lard, n'importe quel village sorcier. C'était stupide d'essayer de la chercher alors qu'elle pouvait tout aussi bien attendre qu'elle retourne voir Anthony. Un souffle agacé s'échappa de ses lèvres et elle fit teinter le carillon du Tsarduck's en y pénétrant. « Un café très long, avec une noisette de caramel et de la chantilly, s'il-vous-plaît. Oui oui, le verre le plus gros » commanda-t-elle en s'accoudant contre le bar. Dans un soupir, elle se mit dos à lui, les coudes toujours posés dessus dans un position foutrement masculine et puis... Les yeux bleus de la jeune femme s'écarquillèrent tant elle se demandait si elle ne rêvait pas. « Je rêve... » murmura-t-elle alors que son regard ne se décollait pas d'une femme assise à une table, entourée de parchemins. Elle pouvait bien travailler sur son temps libre au lieu de faire cocue quelqu'un d'autre ! « Mademoiselle ? Mademoiselle ! ». Clare sursauta et quelques clients lui jetèrent des regards alors que ses joues s'empourpraient de gêne. « Pardon... » - elle fouillait en même temps ses poches pour déposer l'argent sur le comptoir et offrit un pauvre sourire au serveur en prenant la grande boisson entre ses doigts fins. « Merci beaucoup ». La jeune femme hésita alors que la chaleur de son verre commençait déjà à lui brûler les doigts. Mais voilà, elle était venue pour cela, non ? L'occasion n'était-elle pas trop belle ? « Bonjour » fit-elle avec aplomb en s'asseyant en face de la femme. Clare ne poussa pas le manque de respect à poser violemment son verre sur le travail de la maîtresse. C'eut été trop irrespectueux pour elle. « Je suppose que je ne vous dérange pas ? ». La voix de la petite sorcière était glaciale. Elle pourtant si douce semblait prête à envoyer des stalactites à la figure de cette jeune femme. Rivale ? Sans doute qu'elle aurait dû être soulagée. Soulagée que quelqu'un veuille d'Anthony, que peut-être il se désintéresserait d'elle... Mais elle ressentait une jalousie, une jalousie malsaine qu'il ne méritait pas, comme si elle essayait de se convaincre que ce n'était pas de sa faute à lui, mais de sa faute à elles. Elles oui, l'une comme l'autre. Anthony avait pourtant prouvé maintes et maintes fois qu'il n'était pas un homme à qui on donnerait Merlin sans confessions. Pour se donner de la contenance, elle but une gorgée de son café et passa discrètement sa langue sur ses lèvres. Elle était en colère, en colère comme jamais. (819) - Spoiler:
Voilà ma biche, j'espère que tu as assez de matière
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| | | Jules M. Flores NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 44 | AVATARS / CRÉDITS : Gina Rodriguez | SANG : Moldu
| Sujet: Re: La fois de trop | JULES | FLASHBACK Mar 28 Sep 2021 - 21:25 | |
| Jules était perdue dans une marre de parchemins, de cahiers lignés et même d’énormes bouquins qui s’empilaient sur le sol du Tsarduck, au pied de sa chaise. Elle était à se casser la tête pour la rédaction finale de son cours Communication et gestion de crises qui leur avait demandé de procéder à une fastidieuse étude de cas, puis à une interminable étude analytique et à tout le tralala de la rédaction nécessaire à expliquer comment gérer une crise. Flores avait envie de rouler les yeux à ce concept saugrenu qu’était l’apprentissage de la gestion de crise, elle qui semblait être née pour désamorcer à peu près toutes les situations qui se présentaient à elle, particulièrement celles qu’elle causait par sa langue parfois plutôt déliée. Mais elle ne roulait pas les yeux, non. À la place elle s’enfilait trois quatre cafés – lesquels s’empilaient quelque part sous la masse de notes – ou avaient-ils été ramassés par le gentil barista? – et se tuait à l’exercice, déterminée à devenir la meilleure gestionnaire de crises et de tout autre domaine bien franchement. C’était d'ailleurs avec d’impressionnant cerne qu’elle était parvenue à la conclusion que l’université moldue, ce n’était pas de tout repos… elle n’imaginait même pas le calvaire de devoir faire son ménage sans baguette au travers de tout le reste.
La sorcière poussa un soupire qui ne voulait pas dire grand-chose et se pencha pour repêcher un des énormes manuels qu’elle entreposait avec classe sur le sol. Les pages étaient trop fines et l’écriture trop petite. Distraitement, Jules confondit sa plume pour un crayon et la mordilla afin de bien focusser son attention fuyante sur les pattes de mouches qu’elle défrichait. Autour d’elles les clients papotaient, ricanaient, s’obstinaient, se racontait le dernier des ragots, le tout pour former un délicieux chaos qui lui permettait de se concentrer. Jules aborrhait le silence, ce qui ne surprenait guère personne qui connaissait la jeune femme fougueuse et boderline hyperactive qu’elle était. Un goût amer inconnu empli sa bouche et l’étudiante fronça des sourcils avant d’entreprendre de croquer sa plume de plus belle, inconsciente des tâches d’encre qui coloraient ses lèvres.
Elle continua ainsi jusqu’à ce qu’une jeune femme au visage triste, mais aux traits jolis se tira une chaise à sa table et posa son énorme café sur son tas de parchemins. Jules sursauta et posa un regard interloqué sur la blonde qui semblait dans tous ses états. L’Odeur de la noisette qui s’échappait du café de l’inconnue, qui pourtant qui semblait familière, titilla les narines de Jules, « humm j’en veux un exactement pareil » dit-elle en fermant les yeux pour mieux imaginer le goût de ce délicieux breuvage vital. Cependant, elle imaginait bien que le voler à la jeune femme ne serait pas très socialement acceptable. Triste vie. « Je vous le volerais bien » blagua-t-elle de son cerveau endolori par toutes ces heures d’études et d’insomnie. Puis, finalement, il sembla que la question de l’autre s’enregistra. « Oh, je suis désolée, je prends beaucoup de place – elle observa ses alentours – c’est que je suis en fin de session, vous comprenez – identifia une autre table pour quatre personnes – cette table viens de se libérer, près de la fenêtre en plus, c’est parfait pour recevoir vous et vos amis. »
La brunette ne se doutait absolument pas que la blondinette avait plus à lui reprocher que de monopoliser beaucoup de place. Elle lui offrit donc un sourire, considérant la discussion close et replongea son nez dans son bouquin. Quelques secondes passèrent et Jules compris que l’inconnue n’avait pas bougé d’un poil. Elle posa donc sa plume, réalisant qu’il s’agissait d’une plume et non d’un stylo – eh merde – puis leva ses yeux vers sa comparse. « Excusez-moi, je vous ai mal comprise, que voulez-vous? » une politesse qui se traduisait par quelque chose qui ressemblait à merci de bien vouloir en finir au plus vite et de transplaner ailleurs, car bibi cumule une importante dette de sommeil. |
| | | Clare Delarco COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 61 | AVATARS / CRÉDITS : emma corrin ~ ooolympia ~ icon signa by renegade | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: La fois de trop | JULES | FLASHBACK Jeu 2 Déc 2021 - 23:24 | |
| La souffrance faisait faire bien des choses. Certains la combattaient et d'autres s'y abandonnaient. Clare avait peut-être trop subi cette relation-là, peut-être qu'elle commençait à sentir l'étau beaucoup trop fort autour de son cou. Peut-être... Les gens changeaient avec le temps. Ils évoluaient au gré des situations, des choses et des rencontres. Les larmes qui avaient longtemps coulé à cause de la trahison n'étaient guère plus visibles sur sa jolie peau blanche. Et pourtant, même si elle les avait essuyé avec application, même si elle avait coloré ses cils d'une pointe de mascara, Clare eut brutalement envie de pleurer en voyant le visage de cet femme toute occupée à travailler. Travailler, pour quoi faire quand on peut récupérer l'homme d'une autre ? Peut-être était-il trop tôt pour qu'elle soit profondément en colère contre lui. Peut-être qu'elle voulait, naïvement, se raccrocher plutôt à quelque chose d'autre, cet espoir qu'il était perdu et qu'il reviendrait vers elle. C'était dire l'influence nauséabonde qu'il avait sur elle. L'anglaise qui était une boule de douceur pourtant s'assit avec aplomb sur le siège en face de cette femme, le regard noir et les pupilles si dilatées que l'on ne pourrait même plus déterminer la réelle couleur de ses yeux. La fureur et l'humiliation pulsaient dans ses veines avec une violence inouïe qui, elle ne le savait pas encore, ne ferait que corroborer tout ce qu'Anthony avait dit de mauvais sur elle. Lorsque la femme eut un petit mot sur son café, les joues pâles de la jeune femme prirent avec brutalité une teinte rouge : « Oui vous avez l'air d'aimer ce que les autres ont » fit-elle d'un ton particulièrement glacial. Mains croisées sur la table, Clare touchait machinalement une bague à son index, qu'Anthony justement lui avait offerte. Et la voilà qui s'enfonçait. Elle le lui volerait bien, alors ? La petite sorcière fronça les sourcils. Elle était tellement en colère que de légère vaguelettes apparurent dans son propre café - provoquées par sa magie elle-même. Mais elle ne bougea pas davantage, ne partit pas à la table pour quatre non loin d'elles. Oh que non. Si elle n'était pas adepte de laver son linge sale en public, la jeune femme ne voyait pas d'autre solution. En l'occurrence, c'était déjà un miracle qu'elle soit tombée sur cette maîtresse... « Peut-être que vous cessiez de vous approprier ce que vous n'avez pas ? » lança-t-elle d'un ton dangereusement mesuré, « comme le compagnon de quelqu'un d'autre, par exemple ». Les vaguelettes se firent légèrement plus violentes. « Vous gagneriez davantage à réviser votre fin de session sur votre temps libre plutôt que de faire cocue quelqu'un d'autre ». Autant ne pas passer par quatre chemins, après tout, non ? Dans les yeux clairs de la sorcières, de l'humidité se fit sentir et il lui fallut toute la force de sa volonté pour ne pas laisser ses larmes déborder. Au diable son café, elle méritait de se le faire vider sur la tête. Mais jamais Clare n'avait été violente avec quelqu'un et elle ne comptait certainement pas lui crêper physiquement le chignon devant tout le Tsarduck's Coffee. En tout cas pour l'instant. (526) - Spoiler:
Avec des mois de retard, ma réponse baby.
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