Piou ! Piou ! Piou ! Depuis cette fameuse classe de DCFM où elle avait été fortiche, Moggy dégommait absolument toutes les araignées de Poudlard. Pour le plus grand malheur de ses camarades qui se recevaient, parfois dans la face parfois dans leur touffe, des petites arachnés volantes. Les plus grands levaient leurs yeux au plafond devant cette bouffonnerie, ils en étaient à l’âge où ils postulaient pour devenir aurors, d’autres menaces croupissaient dans les ténèbres que celles perchées sur huit pattes poilues. Et finalement emportée par son enthousiasme, plus que par le dédain des vieux blasés, Moggy s’était finalement décider à traquer … plus mastard !

La nuit était tombée dans les couloirs de l’école et les torches éclairaient de leur lumière lugubre les portraits qui se pieutaient déjà dans leur cadre. La grande horloge avait sonné l’heure du couvre-feu depuis une poignée de minutes et la seconde année était attentive au moindre grincement du parquet, au moindre écho, ou ronflement de tableau. La gamine n’était pas très grande et suffisamment filoute pour ne pas se faire remarquer quand ça l'arrangeait. C'était comme ça que ses grolles l’avaient conduite en haut de la tour d’astronomie. Tout en poursuivant la montée en loucedé des escaliers, elle remarqua bientôt l’ombre de sa proie danser sur le colimaçon. La baguette sortie de sous sa cape, son coude gainé contre son buste, elle bondit devant Miss Teigne. Ca faisait des semaines que plus aucun étudiant ne se laissait berner par le chaton soi-disant ronronnant. Et mon cul c'est de l’hippogriffe ? La poucave du cracmol traquait les points de maison mieux que les souris ! Et sa queue touffue frétillait déjà d’excitation à l’idée d’en retirer encore un peu plus à Gryffondor. « Felindra Exumai ! ». Absolument rien ne se produisit. Hormis que Miss Teigne poussa un meow qui résonna vénère contre la cavité voûtée du plafond. « Mais ferme ta beuglante, ferme ta beuglante sale poucave de mes deux citrouilles !!! ». Et alors que la gosse se jetait sur la bête hurlante façon baston dumolle, lucifer se calta en crachant l'enfer. Moggy eut à peine le temps de se retourner pour voir la queue ébouriffée se tailler un chemin entre deux chaussettes jaune canari. Ca, c'était les chaussette d'une préfète, et pas n’importe laquelle, la pire des préfètes, pour un tas de raisons différentes. La principale étant que Jyn Dawkins, vraiment, elle aurait eu grave raison de saisir ici et maintenant l'opportunité de se friter.

Moggy avait versé de l'amortentia dans son jus de citrouille l’année passée et Jyn avait roulé des galoches à Reggie. La môme la zieutait beaucoup plus, mais lui parlait beaucoup moins cette année. Elle testait parfois son humeur en posant son cul sur le même banc en classe. Mais Jyn affichait toujours ce même air fermé de porte d'azkaban. Ca aurait tout aussi bien pu être le symptôme de flatulences causées par le festin d’une boîte de beans chouré aux elfes, que par l’envie de pousser la plus petite par la fenêtre. Et Moggy, qui croyait bien ne rien avoir à perdre, lui lâcha finalement un « Yo ! ». L’air de rien quoi.

Quand Jyn avait troqué son insigne de capitaine de l'équipe de Quidditch, elle ne s'était pas imaginée que c'était pour ensuite obtenir celui de préfette. Elle pensait que c'était un mauvais deal et disons-le, c'était un mauvais deal. Mais ce n'était pas uniquement à cause de ce coup du sort que la gamine tirait une tête de six pieds de long depuis le début de l'année. En effet, elle avait fini l'année précédente sur une note nauséabonde - et elle ne parlait pas des résultats aux BUSEs où elle avait étonnamment brillée (façon de parler) - puisqu'elle s'était malheureusement retrouvée à rouler des patins à l'ignoble Reginald Diggory, accessoirement camarade de maison ET camarade préfet. Ce soir-là, la poufsouffle avait été claire : il pouvait aller se faire cuire le chaudron, elle ne ferait pas sa ronde avec lui. Les explications qu'ils avaient échangé une fois bloqués à un étage ne valaient pas encore la décennie de haine que la jeune femme avait décidé de lui vouer. Et il n'était pas au bout de ses peines, car Jyn Dawkins était rancunière.

Mais voilà, Reginald n'était pas le seul fautif. Non non, s'il avait eu l'idée débile d'empoisonner une fille avec de l'Amortancia, la potion des pervers, c'était quelqu'un d'autre qui avait choisi son verre à elle. Ce quelqu'un d'autre qui venait justement d'effrayer Miss Teigne qui fila entre les pattes de Jyn.

Cette dernière leva un regard impérieux en direction de Moggy qui la regardait comme si elle était la septième merveille du monde - ou plutôt le quatrième cavalier de l'Apocalypse - en collant son poing sur ses hanches. Elle ne répondit pas à sa salutation bien entendu, et pour la première fois en trois mois, Jyn fut ravie de constater que son insigne de préfet était l'occasion parfaite pour un petit abus de pouvoir. « Tu penses que c'est une heure pour te promener dans les couloirs ? » demanda-t-elle en étant naturellement bavarde pour une fois, « et pour torturer un chat ? ». Ça allait barder, parole de Dawkins. Comme la Poufsouffle se sentait la victime innocente d'un stratagème visant à l'humilier, cela la rendait naturellement d'autant plus vindicative. Son petit coeur ne souffrait pas de la solitude amoureuse bien qu'il continuait de tressaillir à chaque fois qu'elle croisait ce brave Ambrosius dans les couloirs. Finalement, il n'y avait bien que Goujon qui avait eu un peu de respect pour elle après cet épisode foireux dans la Grande Salle. Elle n'en attendait pas tant de lui et si elle n'était pas à proprement parler amie avec Bubblington, elle lui avait quand même filé des napolitains l'année précédente et bon sang, ce n'était pas rien ! Quand on connaissait la taille de l'estomac de la jeune femme, il fallait s'estimer heureux qu'elle en laisse pour les autres. « Alors ? » s'impatienta-t-elle en veillant à se mettre bien au milieu du chemin pour que la gamine ne s'en aille pas comme la chatte de Rusard l'avait fait.


(500)

Moggy aurait mis sa baguette au feu que, plus tard quand elle serait grande, elle ne se prendrait pas le chou : pas pour des histoires de notes en tout cas, ou pire encore des histoires de garçons. Les formules qui unissaient Reginald, Jyn, Dave et Rosalyn volaient bien plus haut que celles de n’importe quel sortilège. Et la môme n’y captait rien à part qu’elle avait bombabousé en versant l’amortentia dans le jus de citrouille de la mauvaise fille. Reginald et Jyn avaient kiffé se bécotter (même si elle avait trouvé ça plutôt dégueu) puis patatras, tout le monde avait réagi comme si le château s’écroulait sur leur chapeau. Son grand copain ne lui avait heureusement pas fait la gueule, le capitaine de son équipe de quidditch non plus (triple ouf pour les sélections !) mais la dernière protagoniste et plus grosse vicos de toute cette blague ? Apparemment ouais et pas qu'un peu ! Pas moyen que le pouvoir de préfète soit monté à la tête de la plus grosse rebelle de l’école. La petite n’acheta pas du tout son charabia et sa grande gueule protesta direct. « Hé, c’est plutôt Miss Teigne la tortionnaire ! ». A vrai dire, c’était une bonne chose que le greffier se soit cassé … la deuxième année aurait sûrement fini avec autant d'égratinures sur la tronche que son pauvre camarade qui avait voulu lui papouiller son bidon tout fluffy.

Un petit phare rouge lui recouvrait doucement les tâches de son qui lui grêlaient le tour du nez pendant qu’elle soutenait le regard noir de son ancienne amie. La cause n’en était pas la colère. Mais plutôt la honte. Car même si la gamine détestait gamberger, surtout pour se remettre en question, son cerveau le faisait parfois malgré tout. Et quelque part la pensée l’avait traversée que si quelqu’un lui avait fait ce qu’elle avait fait à Jyn, elle lui aurait rempoté la tête dans une cruche de mandragore pour qu’il devienne fou en bouffant des vers. La gamine avait déjà cru mourir de honte l’année dernière quand la rumeur avait couru dans sa promotion qu’elle était l’amoureuse de Florian Fortarôme. BEURK ! Moggy avait préféré éteindre la rumeur en se montrant vache avec lui qui était alors son seul vrai ami de son âge. La jeune sorcière n’était pas très douée pour se faire des amis, mais très douée pour perdre les seuls qu’elle arrivait à se faire par hasard. Et ça lui cassait franchement les cognards le regard farouche que lui lançait la poufsouffle ce soir … impossible pourtant de dire pardon. Alors quoi ? Le gène de l’intelligence avait été remplacé dans son génome par celui d’une fierté d’hippogriffe. Et c’était comme la créature contrariée qu’elle baissa finalement la nuque, pour observer sa godasse en train de retourner la poussière, comme la bête aurait recherché des vers de terre sous son sabot. « Euh … chépas … je te file vingt points de maison et on s'la tope ? - Court silence - Cinquante ? ». Dire que la gosse n’en avait jamais rien eu à péter de la coupe des maisons était un doux euphémisme, que leur concierge finisse par se pointer pour la coller par contre ...

Miss Teigne la tortionnaire ? Jyn voulait bien croire que cet animal soit possédé par le Malin, mais à l'heure actuelle, elle avait plutôt l'impression que le démon à mâter était Moggy Bubblington. Elle n'avait pas digéré ce qui s'était passé l'année précédente et c'était triste pour la Gryffondor, mais la galloise avait une fierté démesurée. Une fierté de galloise, quoi. Et autant dire qu'elle jetait en général de très bons crache-limaces à la figure de ceux qui se plaisaient à la ridiculiser. La jeune femme avait souvent manqué d'avoir de sérieux problèmes à cause de son caractère difficile. Et même si elle s'était un peu calmée depuis un an, la jeune femme n'en demeurait pas moins quelqu'un avec du caractère. Elle leva de ce fait un sourcil inquisiteur, l'air de dire "Te fiche pas de moi ou tu vas finir la tête dans les toilettes" et à dire vrai, l'idée la séduisait assez. Moggy méritait une jolie punition, une punition autre que de perdre des points. La vengeance tardive n'était généralement pas l'apanage de Jyn mais pour une affaire aussi grave, elle ne pouvait pas se laisser marcher sur les pieds. Sinon, tout le monde la ridiculiserait.

Alors, honnêtement, les points de maison, la galloise n'en avait rien à cirer. Et Bubblington non plus, vu l'odieuse proposition qu'elle lui fit. Elle pouvait rêver pour qu'elles redeviennent amies : la plus jeune avait détruit le semblant de confiance qui s'était instauré entre elles. Et c'était bien dommage, par ailleurs. Toutes deux avaient des caractères atypiques, particuliers, insupportables aussi, sans doute. Si elles ne pouvaient plus compter l'une sur l'autre, alors quoi - oui, je sais, elles n'ont pas élevé de botrucs ensemble, certes ! Mais quand même ! Le don du sacro-saint Napolitain était un acte quasi d'amour pour la jeune fille qui avait été remerciée d'une humiliation scandaleuse. « Cours toujours » grommela-t-elle d'un air mauvais alors que sa camarade semblait mal-à-l'aise, « j'espère que t'as honte ». Ouais, elle espérait qu'elle se sente mal. Jyn ne savait pas comment la manœuvrer pour la forcer à la suivre - l'idée de lui fourrer le visage dans la chasse d'eau la séduisait dangereusement - mais elle bénéficiait fort heureusement d'un avantage de taille. Sa taille. Jyn n'était pas une asperge, mais au moins, elle était plus grande de trente bons centimètres. Ce n'étaient donc pas les petits poings de la gosse qui allaient lui faire peur. Non ? « J'vais t'faire payer la honte que tu m'as collé, Bubblington » affirma-t-elle en s'avançant dangereusement vers la gamine, « et on oubliera mon humiliation pour ne parler que de la tienne ». Elle comptait bien la floquer d'un nouveau surnom, celui de la "Frangine de Mimi Geignarde". Non pas que ce soit très original - c'était Jyn, il ne fallait pas non plus trop en demander - mais au moins, ça ferait oublier les quolibets qu'on lui attribuait depuis son roulage de galoches avec Reginald.

PAIR | 1,2,3 c'est parti ! Jyn la sauvage se jeta sur Moggy pour lui faire un plaquage digne d'une finale de coupe du monde de rugby.
IMPAIR | Flûte de zut ! Jyn essaie de se jeter sur elle, mais la gosse est vive !

Spoiler:

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'Le dé ' : 5

Jyn espérait bien, la honte froissait Moggy et elle ne faisait pas la mariole pour une fois. Son vilain accent mancunien n’écorcha aucune insulte. Pas moyen de s'excuser, autant demander à un chat sauvage de présenter sa brioche à l'ennemi. L’idée était trop férocement inculqué dans sa caboche, par le milieu violent dans lequel elle poussait, que s’excuser était un truc de boloss. Le choix des mots de la poufsouffle était peut-être mesuré, la gamine les vivait comme un bras de fer. Elle refusa donc de soulager sa ténacité sur ce coup. Les lèvres pincées, le regard farouche et les sourcils froncés, la bouffondor se montra aussi loquace qu’un véracrasse.

La plus grande restait flippante, il était facile de la deviner tout aussi déter derrière sa silhouette potache. La carcasse de moineau se recroquevilla un peu plus sur elle-même en la voyant approcher, son pied gauche prit appui sur la marche arrière et sa main attrapa un gros anneau en fonte enfoncé entre deux pierres dans le mur. VLAN, elle esquiva avec toute sa détente au moment où les bras de la préfète s'allongèrent pour la choper. Moggy était moins leste que Miss Teigne, mais plus habile que Jyn Dawkins donc, à la bonne heure ! Les marches, elle les dévala deux par deux, puis trois par trois. Se faire la tchave était pas un truc auquel elle était habituée, même en face d’adversaires qui la dépassaient de deux têtes. C’était la honte qu’elle fuyait et elle ne voulait pas mordre comme un clebs barjo la main qui l’avait nourrie l’année passée. Alors qu’elle s’apprêtait à quitter les escaliers en spirale, la surprise lui fit découvrir la chatte du concierge en train de se lécher le trou de balle sur une marche, la patte au-dessus de la tête, elle voulut sauter par dessus …

1, 2, 3 : Les Doc Martens fleuries volent au-dessus de la tête du chat aussi agilement que quand la batteuse est perchée sur un balai. Elle reprend sa course folle sans perdre haleine, il lui reste un couloir très long à traverser … elle est mal si l’autre décide de sortir sa baguette pour la stopper !

4, 5, 6 : Les Docs Martens fleuries ont les lacets défaits et l’inévitable se produit en bas des marches. La gosse fait un vol plané la tête la première et se marave le menton sur le parquet à la fois dur et lustré. Elle finit sa glissade aux pieds d’une armure et le chat s’enfuit en lui bondissant sur la tronche. Et toc, deuxième coup sous le menton !

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'Le dé ' : 5

Jyn, après son échec à trap-trap avec Moggy, eut au moins l'immense plaisir de la voir dévaler le reste des escaliers pour s'échouer sous une armure. Le tibia dangereusement touché, la galloise pariait sur une vilaine blessure de guerre à faire soigner à Madame Pomfresh pour le lendemain. Zéphyr allait encore probablement la juger, mais qu'est-ce qu'elle y pouvait, hein ? Elle était impulsive et Moggy méritait quand même un sale châtiment. La jeune fille descendit le reste des marches en trottinant pour ne pas finir dans le même état que la Gryffondor qui avait fini sa course sous une armure. Le souffle court des poumons qui se meurent, la Poufsouffle poussa un soupir bien sec de mégère. « Tu vois, ça c'est le krama ! » affirma-t-elle en prononçant mal le mot qu'elle voulait prononcer au départ - c'est que Jyn n'avait pas vraiment une grande culture. Elle mit ses mains sur ses hanches en la regardant d'un air conquérant. « Pourquoi tu as mis le foutu amortensia dans MON verre ?! » demanda-t-elle en insistant sur le pronom possessif parce qu'elle ne comprenait pas ce qui avait pu se passer dans les neurones ravagés de sa cadette pour faire quelque chose de si stupide. Bien entendu que cet abruti de Reginald n'avait pas de vues sur elle - il fallait être aveugle et/ou complètement ravagé du cerveau pour avoir des goûts pareils (Jyn avait une grande estime d'elle-même). Mais quoiqu'il en soit, par sa petite bravade, Moggy l'avait surtout humilié devant tout le monde, elle qui avait une fierté d'hippogriffe. « Alors, répond moi ! ». Elle lui donna un petit coup de pied dans le tibia - pas de quoi lui faire un bleu, hein. Si elle devait se battre, ce serait avec ses petits poings.


IMPAIR | Un miaulement terrible se fit entendre, accompagné d'un rire mauvais. « Des élèves dans la tour d'astronomie si tard...? ». La voix de Rusard fit bomber le torse de la petite préfètte. Et oui, Moggy allait se prendre une bonne grosse heure de colle et pas elle !

PAIR | Jyn, par pur principe de précaution, se mit devant la sortie. Si la gosse voulait la fuir, il faudrait qu'elle lui fonce dessus comme un petit buffle.

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'Le dé ' : 6

« Par le slip de Merlin … ». Moggy qui s’était relevée sur le cul était occupée à râler pendant que Jyn trottinait jusqu’à elle, avec le pas léger, celui de la mauvaise gagnante, puis baragouina un truc imbitable avant de l'interroger. La mauvaise graine eut le réflexe de tout nier en bloc avec la conviction d'une coupable. « T’es folle, j’ai rien mis dans ton verre … ! ». Elle darda un regard bien noir dans celui de la plus grande sous ses mèches folles, finissant la boucle de sa chaussure, s’essuyant le menton sanguinolent contre son épaule. Ce ne fut pas le coup de pied de Jyn dans son tibia endolori (qui la fit gueuler comme un putois « Oh tu m’touches pas ! ») qu’un semblant de jugeote qui l'obligea à corriger sa version. Quel poucave ce Reggie, quel baveux ce Diggory, c’était sûr qu’il avait jacté. Le gars ne connaissait rien à la vie ! Si Jyn avait conduit son enquête en remontant le fil par l’autre bout, Moggy serait sûrement morte noyée la tête dans la cuvette avant de balancer son frère de bavboules. Alors elle lâcha un soupir, blasée par autant de faiblesse, puis bava à son tour en se relevant sur ses deux jambes, deux fils de fer dans ses grolles. « La potion était pour une autre nana, un peu nullarde - solidaire jusqu’au bout elle ne balancerait pas qui - et j’voulais pas qu’il sorte avec elle, qu’on l’incruste dans notre bande … alors … ». Moggy désigna Jyn du doigt laquelle, les poings vissés sur les hanches, lui rappela un instant sa mère. Cette simple corrélation lui fit gueuler la conclusion de l’histoire avec le volume sonore d’une bouchère ! Elle voulait vraiment qu’elle lui raconte tout jusqu’au bout ? « Alors je l’ai mis dans ton verre à la place mais j’savais pas que ça serait aussi dégueu ! ». Le souvenir du bisou lui arracha la grimace que seule une môme farouchement dégoûtée par les garçons peut avoir.

La deuxième année vaincue s’éloigna finalement cahin-caha. Sa jambe avait pris chère et ne rendait plus possible ses sots de cabris, mais elle allait pas non plus chialer, fallait pas rêver ! Elle trouva au contraire le bon mot pour l'insulter. « Espèce de face de pet de goule ... »

1, 2, 3 : Les cheveux lui tombent dans les yeux et Moggy ne remarque pas que, à l’angle du couloir, la lumière d’une torche fait danser les ombres des armures. S’agirait-il de Rusard ? « J’le ferais pas si c’était à refaire … »

4, 5, 6 : Le concierge se taperait-il dans son bureau la siesta de sa vie ?

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'Le dé ' : 2

Bien entendu, Jyn n'allait pas croire une seule parole de cette petite vipère si ça ne correspondait pas à la version qu'elle avait dans sa tête. Pour la galloise, tout était clair : cette petite gamine avait décidé d'aider son pote à pécho parce qu'il était incapable de le faire tout seul. Et elle avait de ce fait utilisé une méthode si fourbe que Moggy faisait honte à sa maison - dont les qualités, a priori, étaient au moins le courage et la bravoure. C'est que non seulement Jyn était fière comme un hippogriffe, mais en plus de ça, elle avait mal vécu qu'on lui vole son premier bisou qu'elle gardait précieusement de côté pour Ambrosius Flint. Non, elle ne perdait pas espoir, c'est pas beau l'amour ?
Finalement, la gosse décida que pour sa propre intégrité physique, il valait mieux qu'elle dise la vérité. C'est que la Poufsouffle ne verrait pas d'inconvénient pour une fois à utiliser son sortilège préféré afin de lui faire cracher des limaces toute la nuit accompagnée de la sainte journée. Mais la version de Moggy était peut-être pire que ce qu'elle s'était naïvement imaginée. Parce que voyez, dans la version de la galloise, Diggory l'avait sciemment choisi, sans doute parce qu'il la trouvait jolie mais qu'il n'avait pas le courage de venir la voir. Mais même pas, en fait ! Elle s'était faite humiliée parce qu'une jeune fille ne voulait pas d'une autre au bras de son pote ! Diggo n'avait pas de vues sur elle, ne la trouvait même pas sans doute jolie et et... Le coeur de Jyn s'éclata dans sa poitrine. Elle se braqua encore plus que ce qu'on pourrait attendre d'elle et elle dit d'une voix perfide : « Parce que tu crois que j'aurais voulu m'intégrer à ta bande de nullos ? ». Bande de nullos, c'est carrément ça ! Zéphyr lui suffisait totalement tiens, même pas en rêve qu'elle s'approche de Moggy ou de son abruti de pote Reginald. Sans rien ajouter de plus, la poufsouffle jugea qu'elle en avait assez fait, en fait, et elle voulait aller dans sa chambre s'enfermer et chouiner tranquille. Enfin, jusqu'à ce qu'elle entende la Gryffondor marmonner quelque chose sur son physique, histoire d'en rajouter une bonne couche. « Sale chèvre ! » s'écria Jyn. Mm... Elle n'aurait peut-être pas dû dire ça.


PAIR | Un miaulement féroce se fait entendre dans le couloir : « Tiens donc, nous avons des élèves qui se promènent ? ». Ni une, ni deux, Jyn en rajoute une bonne couche en attrapant Moggy par le bras. Après tout, elle est préfète et pas elle ! « J'ai trouvé cette élève en train de fouiner dans le coin, Monsieur le Concierge ». Rien à faire pour la délation, elle le méritait bien.

IMPAIR | Le pas claudiquant de Rusard se fait entendre et la Poufsouffle décide de ne pas cramer Moggy... En tout cas, pas directement, elle passe en courant à côté elle en prenant soin de lui faire un fourbe croche-patte. Rira bien qui rira le dernier !

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'Le dé ' : 6

Bah ça alors, c’était quand même fort de roquefort. Jyn n’avait qu’un seul ami, une tête de lumos bien étrange, mais traitait Reggie, ce mec en or, comme un gros nul. « QUOI ? ». La préfète lui criait dessus qu’elle était une chèvre en même temps. Tout ce baroufle, après l’armure éclatée, faisait largement assez de volume sonore pour que concierge à l’audition toute neuve, pas comme le précédent en voie de péremption, leur tombe sur le coin du chaudron.

Et Moggy de se faire suspendre par la manche comme le dernier balai à la mode, le pas mal assuré, les orteils frôlant à peine le parquet. L’ancienne batteuse avait une sacrée poigne et le bras plus long aussi. La plus jeune avait beau se débattre comme un diable, y’avait rien à espérer. Rouge, comme son blason, mais d’épuisement, quand le concierge la trouva prête à être cueillie comme une citrouille. « Bah Jyn, cette préfète toute pérave, elle a flanqué un coup d’pied à votre chat là ! Elle voulait lui faire un bisou mais même les animaux la trouvent trop laide … laide à devoir voler la louche pour boire du jus de citrouille ! ».

1, 2, 3 : On l’appelle pas Rusard pour rien, c’est qu’il est rusé comme sa Teigne. « J’en ai assez entendu ! On va te suspendre par les poignées et t’arrêtera de t’agiter comme ça, sale petite menteuse ! ». Le concierge saisit la prise par l’oreille qui hurle de rage, mais elle ne tente pas de lui flanquer un gadin. Ses yeux larmoyants de douleur visent Jyn, ça se voit qu’ils rêvent de lui foutre une raclée. « Mais vous êtes fou ! ». Elle se fait traîner dans le couloir. « Ah si je pouvais par les chevilles ... »

4, 5, 6 : On l’appelle pas Miss Teigne pour rien, c’est qu’elle est méchante comme son maître. La chatte arrête de ronronner contre les mollets du concierge et se cache derrière pour feuler la préfète. Rusard chope Jyn par l’oreille pendant qu’elle tient toujours la première année par la manche. C’est-ce qu’on appelle une double prise. « T’as fait quoi à ma chatte ? » il lui beugle dans l’écoutille.

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'Le dé ' : 5