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Un bain de soleil italien | BILLIE

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Ronan Malone

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COTÉ DU MAL
La méchanceté s'apprend sans maître.

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MessageSujet: Un bain de soleil italien | BILLIE Un bain de soleil italien | BILLIE 129196351Mar 8 Juin 2021 - 11:19

Florence, Italie


Le soleil latin posait délicatement ses rayons sur la ville de l'Art, de la Peinture, de la Culture. Ronan n'avait jamais réellement voyagé en Europe avant d'arriver à Londres. Il était parfois venu en Angleterre parce que les liens qui unissaient son pays d'origine et l'ancien colonisateur étaient forts. Mais le continent n'avait pas grand chose à voir et il s'en rendait maintenant compte. Pour autant, toute la beauté de la ville le frappait dans sa rétine, comme s'il ne pouvait que trouver l'endroit merveilleusement beau. La langue, l'architecture, la couleur du ciel même... Et que dire, que dire de ces ombres qui passaient sur le visage de sa douce amante qu'il avait kidnappé avec elle, sans la prévenir au diable le maudit mari qui les empêchait de se voir par sa simple existence. Alors, au détour d'une soirée où ils s'étaient vus pour donner une finalité à leur passion, pour se donner corps et âme à leurs ébats, il l'avait emmené. Comme ça, la veille, parce qu'il l'avait prévu et qu'il voulait passer un week-end avec elle. Un couple ? Oui et non, peut-être pouvait-on les qualifier de couple officieux. En tout cas, aux yeux italiens qui les voyaient tous les deux dans les rues de Florence, rien n'était plus officiel. Il avait fait fi de ses protestations, de son petit air outré pour l'embrasser d'autant plus, avec toute la puissance de ses sentiments dévastateurs qu'il ne contrôlait plus. Et quoi de plus naturel que de choisir la ville de l'Art ?
« Ce temps ensoleillé te va mieux que la luminosité nuageuse de Londres » la complimenta-t-il naturellement alors qu'ils déambulaient dans les ruelles pavées. Il manqua d'ajouter que sa propre présence à lui l'aidait à être aussi belle. Ronan avait envie de profiter d'elle, de ne pas penser au fait qu'ils allaient encore être séparés par la vie après cet agréable interlude. Qu'ils étaient faits pour n'avoir qu'une relation vague et sans attaches. La main du peintre était glissée dans le dos de la jeune femme et il ajouta, la bouche proche de son oreille : « Admets que tu préfères être ici avec moi que seule à Londres... ». Seule, vraiment ? Mais son mari ne comptait pas de toute manière.
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MessageSujet: Re: Un bain de soleil italien | BILLIE Un bain de soleil italien | BILLIE 129196351Mer 23 Juin 2021 - 1:49

Billie n’était pas une femme qui aimait l’imprévu. Sa vie était calée sur un planning timé à la minute près ou presque, depuis son réveil à la routine bien huilée jusqu’à l’heure du coucher où l’attendaient des draps souvent bien trop froids. Ronan, pourtant, était une respiration faite d’imprévus au coeur de cette mécanique digne d’un horloger suisse. Parfois, Billie passait sans prévenir à son atelier, ou perdait un peu de son précieux temps à lui écrire, voire à penser à lui - trop souvent d’ailleurs. C’était une parenthèse, rien de plus, quelques heures par ci par là, à défaut d’un vrai week-end à eux. Pas depuis du moins cette escapade irlandaise où le hasard de la destination avait bien fait les choses. Mais c’était sans compter sur l’imprévisibilité furieuse de l’américain qui, un soir de passion comme un autre, décida que passer le second ne lui suffisait plus, du moins pendant un temps. Et ce ne fut qu’à des milliers de kilomètres de leur hôtel, face à un autre bien plus luxueux, que la moldue eut tout le loisir de s’offusquer de pareil comportement - alors même que son coeur trop passionné appréciait au fond l’impulsion. Mais les baisers de Ronan avaient vite eu raison de la sienne, justement, et Billie s’était quelque peu laissée happer par l’euphorie du moment, avant de cogiter à nouveau au coeur de la nuit pour trouver une façon de se dépêtrer de cette délicate situation. D’abord, il avait fallu justement s’extraire des bras possessifs de Ronan qui, tout sorcier qu’il était, l’avait emmené dans un hôtel qui l’était tout autant. Un tour tardif à la volière, drappée dans la chemise de son amant qui lui faisait office de robe, et deux hiboux plus tard, l’affaire était réglée. Le premier pour notifier son mari d’un dossier urgent qui la requérait tout le week-end à l’autre bout de l’Angleterre - Aidan ne poserait pas de question, peut-être était-ce ça le pire d’ailleurs. Le second, pour parfaire son alibi en mettant sa secrétaire dans la confidence - on était jamais trop prudente. De retour dans la chambre, délestée un peu de sa culpabilité, Billie eut alors tout le loisir de dévorer du regard son amant au clair de lune, ignorant tout des effets du satellite sur ses humeurs. Et puisque monsieur était d’humeur à la faire goûter aux surprises, l’anglaise prit un malin plaisir à le réveiller pour lui en délivrer une toute particulière.

Le lendemain matin, quand ils eurent quitté enfin la chaleur de leurs draps, Billie et Ronan passèrent la plus délicieuse des matinées au coeur de Florence, la magnifique. Comme il lui paraissait étrange de pouvoir se balader ainsi, aux yeux de tous, au bras de celui avec qui elle n’avait aucun droit de s’afficher. Ronan était plus charmant que jamais, et sa mélancolie d’artiste semblait parfaitement se mêler au cadre de la ville romantique empreinte de culture. Billie souriait plus qu’on ne l’avait jamais vue faire ces derniers temps, du moins, plus sincèrement. Le soleil, en effet, lui seyait plus que la grisaille, c’était un fait. Mais sa bonne humeur n’était pas seulement due à l’astre, car c’était bien Ronan qui la faisait rayonner de la sorte. Mais Billie se garda bien de lui dire, de peur de voir son ego déjà monstrueux crever les rares nuages du ciel italien. Et alors que son regard léchait les vitrines paresseusement, la moldue subit un assaut dont seul son amant avait le secret. « Touché. » avoua-t-elle dans un français imparfait. C’était vrai, Londres était l’antre de sa solitude, aussi mariée qu’elle soit. « Puisque tu m’as emmenée ici, ne parlons pas de là-bas, d’accord ? » dit-elle d’un air faussement réprobateur alors qu’il fallait bien l’avouer, elle se délectait de chaque minute passée à ses côtés, à découvert. C’était dangereux, toutefois. Apprécier autant un instant interdit, c’était risquer d’avoir envie de le voir se reproduire. Et si Aidan n’était pas soupçonneux, pour le moment, il n’était pas pour autant un imbécile.

Les grands yeux bleus de la jeune femme tombèrent finalement sur une robe assorti à ce regard dont son amant ne cessait de lui vanter la beauté. Puisqu’ils étaient partis si précipitamment, Billie n’avait en tout et pour tout que son sac à main minuscule dans lequel se cachait, fort heureusement, son rouge à lèvres. Et si l’hôtel les avait pourvu en produits de première nécessité, Billie n’était pas le genre de femme à se contenter du minimum. « Peut-être ne l’as-tu pas remarqué, mais je ne porte jamais deux jours de suite la même robe. » D’ailleurs, jamais Ronan ne l’avait vue dans la même tenue, elle y avait veillé. Curieux peut-être, mais véridique. « Et mes chaussures ne supporteront pas plus longtemps ces pavés. » dit-elle d’un air fier en l’emmenant devant la luxueuse boutique qui avait capté son attention. Billie et ses talons, toute une histoire. Et s’il était hors de question qu’elle troque ses escarpins contre des ballerines - tout de même, un peu de tenue - des compensées seraient tout de même plus appropriées. « À quel point avez-vous envie de me gâter, monsieur Malone ? » lui souffla-t-elle finalement, provocatrice, au creux de l’oreille, avant de pousser la porte vitrée de ce temple de l’excès.
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MessageSujet: Re: Un bain de soleil italien | BILLIE Un bain de soleil italien | BILLIE 129196351Ven 16 Juil 2021 - 21:24

Cet effet lune de miel était euphorique.

La chute n'en sera que plus dure encore.

Mais pour l'heure, Billie et Ronan profitaient d'un moment volé, d'un séjour dans la ville de l'Art et de la peinture. L'Italie avait cela de beau que c'était un pays qui grouillait d'artistes. On disait les italiens touchés par le don de l'art. N'ayant pas une goutte du sang de ce pays dans ses veines, l'américain n'en savait rien. Mais à voir l'architecture, la peinture, les souffleurs de verre, il voulait bien croire à cette légende urbaine. Pour l'heure, il partageait sa bonne humeur un peu pensive avec sa douce qui l'était tout autant que lui. Ce séjour semblait lui faire du bien, il l'avait arraché aux griffes de Londres, le Londres morne et monotone. Entendre la confession de la trentenaire à sa petite phrase qui ne visait qu'à flatter son propre ego fit gonfler son orgueil tant et si fort qu'il inspira une grosse bouffée d'air sans même s'en rendre compte. Il ne répondit rien cependant. Ronan n'évoquerait plus Londres, ne serait-ce que parce qu'à Londres, ils n'étaient qu'amants, alors qu'ici, ils pouvaient s'afficher... Comme si...

C'était curieux qu'un indépendant comme lui vive aussi mal le fait que sa propre amante soit une femme mariée. Sa possessivité animale le rendait insupportable sur la question, et plus le temps passait, plus les références à propos de l'époux de Billie lui donnaient envie de le tuer. C'était terrible, cette espèce de pulsion morbide et pleine d'égoïsme. L'homme était fou et c'était ainsi, il n'y pouvait rien. Dans sa folie, il l'aimait elle, d'un sentiment profond et aussi dévastateur qu'une furieuse montée des eaux. Et il pourrait tout lui donner, tout lui offrir, cet américain au porte-feuille en or, pour voir cet air heureux sur son visage si parfaitement sculpté qu'on eut dit un miracle de la nature. Tout, tout, il pourrait lui acheter Florence elle-même si elle le voulait. Et sa petite demande lui fit passer sa langue sur ses lèvres alors qu'il la suivait dans la boutique : « Tu auras ce que tu voudras » lui dit-il en sachant pertinemment que ce n'était pas là une phrase à confier à une femme, « chaussures, robes, sous-vêtements... ». Son sourire se fit plus narquois à cette mention finale alors qu'il laissait deux doigts connaisseurs glisser sur une robe d'excellente manufacture et au prix tout aussi élevé : « Tu pourrais me laisser choisir » continua-t-il alors qu'il mettait un rayon entre eux, bien qu'il puisse toujours la voir par dessus, « c'est moi, après tout, qui ait le loisir de te les retirer ». Une vieille dame avec un sac à main ressemblant à un sac en fourrure de chien le regarda d'un air particulier, à croire qu'elle comprenait l'anglais. Il n'y fit pas plus attention que cela, toutefois, et sortit une robe du rayon pour la regarder. Elle était à fleurs, des motifs épurés, qui mettraient assurément en valeur son teint. Il leva un sourcil pour la chercher du regard. Ronan la verrait bien dedans, ne serait-ce que parcequ'elle saurait souligner à la perfection les courbes de son corps dont il ne savait se lasser.


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MessageSujet: Re: Un bain de soleil italien | BILLIE Un bain de soleil italien | BILLIE 129196351Sam 24 Juil 2021 - 20:52

Billie aimait être traitée comme une reine. Pas être entretenue, ça allait de soi. Mais sentir le désir dans le regard de son amant, savoir qu’il avait envie de céder au moindre de ses caprices, même le plus déraisonnable, c’était une chose qui lui avait manqué. À l’époque bien lointaine maintenant où Aidan la courtisait, ou avant leur mariage même, elle avait tant aimé s’enivrer de ses regards. Jouer avec sa frustration, le désarçonner par ses attitudes. Sentir qu’il était prêt à tout pour elle. Désormais, la routine avait tout érodé, et si Billie connaissait toujours sa valeur, elle ne pouvait plus compter que sur elle… Et sur Ronan désormais. Cette façon qu’il avait de la dévorer des yeux, de frôler son corps même en public. Cet homme réveillait chez elle des instincts qui ne s’étaient jamais vraiment endormis, et qui la faisait se sentir plus que jamais femme. Bien sûr, toute sa vie durant, les hommes n’avaient fait que lui rappeler sa condition. Combien l’avaient regardée comme si elle n’était qu’un morceau de chair ? Mais ça n’avait rien à voir avec une relation réciproque, joueuse, et intense. Comme celle qu’elle vivait avec cet artiste flamboyant, qui la désarçonnait autant qu’il lui donnait, semblait-il, une raison de croire à nouveau à la folie des sentiments.

Alors que Ronan la suivait dans la boutique, Billie laissa sa main glisser le long de son bras jusqu’à sa main, où elle entrelaça brièvement ses doigts avant de s’extraire à son emprise. Ce qu’elle voudrait, hein ? Elle avait beau savoir qu’elle pouvait littéralement se payer tout ce qui lui plairait, savoir qu’il était prêt à céder à ses demandes la faisait se sentir comme la reine qu’elle savait être. « À quoi bon ? » répondit-elle, taquine, alors qu’il mentionnait des dessous dont il ne faisait jamais grand cas lors de leurs étreintes. « Tu n’en profites jamais très longtemps… » Son regard le quitta un instant, le temps de considérer toutes les luxueuses tenues à sa disposition. La plupart ne lui plaisait pas - c’était que Billie était exigeante - mais certaines lui donnaient bien envie de lui faire un défilé privé. Pour autant, la moldue ne comptait pas faire de grandes folies : revenir de Florence les bras chargés de vêtements ne pourrait qu’éveiller les soupçons de son époux, qui restait toujours dans un coin de sa tête, hélas, malgré l’absence de son alliance à son annulaire. Mais Ronan semblait d’humeur à la rhabiller, ce qui changeait nettement de ses habitudes, comme il le dit si bien. Et après tout, puisque monsieur était artiste, Billie était prête à jouer le jeu, et voir à quel point il avait bon goût. La robe qu’il tenait était déjà parfaite, si près du corps qu’elle doutait qu’ils ne fassent pas un détour par l’hôtel avant la suite de la journée si elle l’enfilait. « Hum… Voyons si ton oeil est aussi aiguisé pour choisir une tenue pour pour peindre, très cher. » Disant ça, elle lui déroba le cintre et se dirigea vers l’espace cabine d’un pas félin et assuré, pour qu’il ait tout le loisir de profiter de son déhanché. « Tu viens ? » l’appela-t-elle en se retournant, avant de découvrir l’endroit magnifique où les corps se dénudaient derrière les rideaux tandis que les autres attendaient dans de superbes fauteuils de velours. « À tout de suite… » souffla-t-elle dans le creux de son oreille avant de s’échapper encore, et tira un des rideaux pourpres derrière lequel elle perdit quelques centimètres en ôtant ses chaussures. Enfilant la robe choisie par Ronan, Billie se délecta de sa propre vision dans le miroir, et mourrait d’envie de découvrir la réaction de son amant. Mais elle avait surtout envie de jouer. « Qu’est-ce que tu disais déjà ? Ah oui, chaussures, sous-vêtements… » lança-t-elle en se moquant bien qu’il y ait d’autres personnes dans les alentours, qui de toute façon ne parlaient pas leur langue. Et même si ça avait été le cas, quelle importance ? « Il semblerait pour l’instant, la tenue soit incomplète… » minauda-t-elle un peu en s’asseyant sur le tabouret de la cabine, jambes croisées, toute disposée à attendre que Ronan obéisse à sa requête… ou ne la surprenne.
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MessageSujet: Re: Un bain de soleil italien | BILLIE Un bain de soleil italien | BILLIE 129196351Sam 31 Juil 2021 - 23:05

Traiter une femme comme une Reine, voilà une leçon que Ronan avait appris avec les deux premières femmes de sa vie : sa mère et sa soeur. Il fallait bien dire qu'Esmee avait de qui tenir, par l'éducation que lui avait donnée la matriarche de la famille. Adoptée aussi, finalement, elle était l'exemple même de l'impact d'une éducation sur quelqu'un. Sa sœur savait se faire respecter, et désirer. Et elle aimait qu'on la gâte, petite fille pourrie gâtée. Et proche tel qu'il l'avait toujours été, Ronan avait toujours tout fait pour sa soeur, comme il ferait tout pour sa muse, comme il ferait tout pour son amante. Ah, pour Billie il investirait dans le patrimoine florentin, s'offrirait la mairie s'il le faudrait. Pas qu'il soit particulièrement romantique à la base, mais il savait soigner tout de même les relations importantes pour lui. Et tout égoïste et pétri d'orgueil qu'il était, il appréciait de lui faire plaisir, lui offrir des choses. Une mauvaise langue dirait que c'était juste pour obtenir d'elle quelque chose, mais il l'obtiendrait même sans lui offrir quelque chose de toute manière...

Effectivement, elle ne gardait jamais assez longtemps ses sous-vêtements. Après tout, ils étaient amants, et s'ils se voyaient bien pour une chose, c'était pour ça. Mais après tout, qu'importe ! Ronan était un Artiste, il aimait le beau, le propre, l'élégant. Il était donc inutile de préciser combien il appréciait tout de même l'harmonie dans les sous-vêtements et la beauté sur le corps joliment fait de Billie. Ses regards parlaient souvent pour lui d'ailleurs, tout appréciateur qu'il était. « J'apprécie le beau » répondit-il simplement. Comme si elle ne s'en doutait pas, comme si cela n'allait pas encore caresser son ego. C'est qu'elle en avait un tout aussi énorme, mais qui ne se présentait pas de la même façon. De toute manière, Ronan pouvait être avare en compliments dans ses bons jours, pour peu que la pleine lune soit encore loin. C'était le cas, là, c'était pour cela qu'il l'avait emmené dans ce joli pays latin. Ne pas profiter des bons jours serait profondément stupide. Billie lui offrit une bravade en lui volant son cintre et il la regarda filer d'un air appréciateur en laissant ses yeux noisettes couler sur les courbes de son corps. Il finit par la suivre en entraînant avec lui une paire de talons compensés qui lui iraient à ravir, avec cette robe. L'américain n'avait pas répondu, pour autant, il se considérait comme un génie de l'Art, la couture en était un. Il aurait donc nécessairement du goût en la matière, non ? Et forcément, en parlant de goût, l'homme prit un tel plaisir à s'asseoir dans un fauteuil de velours que cela soulignait encore le genre d'homme qu'il était. Il avait l'impression de se sentir tout puissant, désiré, comme s'ils n'étaient absolument pas dans un magasin avec d'autres clients qui pourraient venir briser le moment à tout instant. Le peintre aurait donné cher pour un défilé privé et plus - si affinités. Sa main pendait dans le vide en tenant la paire de chaussures lorsque son amante le happa au vol pour minauder qu'elle n'avait pas tout ce qu'il lui fallait : « Les femmes libres mettent-elles des sous-vêtements ? » demanda-t-il avec aplomb avant de se lever pour se rapprocher de la cabine. Il se demanda s'il allait y entrer, ou ouvrir, ou être raisonnable. Une grande partie de lui avait envie de laisser tomber le masque, une autre... Il tira juste assez le rideau pour lui tendre les chaussures et détourna la tête pour ne pas la voir, comme si c'était mal, comme s'il n'en avait pas le droit : « Et tu pourras constater par toi-même que ces talons vont à merveille avec cette robe ». Lorsqu'il se sentit délesté du poids de ses chaussures, Ronan retourna s'asseoir comme César se serait assit sur son trône. Jambes croisées, il voulait qu'elle vienne à lui. Pas l'inverse. Mais ils avaient tous les deux un ego surdimensionné alors, ce serait sans doute au plus impatient des deux...

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MessageSujet: Re: Un bain de soleil italien | BILLIE Un bain de soleil italien | BILLIE 129196351Lun 9 Aoû 2021 - 3:32

Le beau. C’était là une notion somme toute fort relative, et ça ne serait pas un homme comme Ronan qui viendrait la contredire. Billie était elle-même sensible aux belles choses, aussi bien chez les hommes que dans les biens matériels. La fortune de son mari était une chose, certes, mais la moldue gagnait bien assez sa vie pour se permettre d’aller dépenser ses propres gallions dans de luxueuses boutiques, appréciant de jauger son reflet dans des tenues toutes plus fabuleuses les unes que les autres. C’était un fait, Billie n’appréciait que peu la banalité et même ses tenues les moins habillées étaient taillées dans des tissus de belle qualité, et mettaient en valeur ses formes que son mari ne savait même plus apprécier. Aidan était effectivement un homme bien plus simple, travaillant le bois plus par plaisir que pour gagner l’argent qu’il avait déjà, se moquant considérablement d’avoir un trou dans son t-shirt ou une tâche d’il ne savait quoi sur son pantalon. Un temps, Billie avait trouvé ça charmant, presque animal. Désormais, c’était une simple preuve de sa négligence, envers leur couple, envers lui, et surtout envers elle. Pourtant, quand il s’agissait de débarquer dans l’atelier de Ronan et de le voir constellé de peinture, la jeune femme était bien moins à cheval sur l’étiquette. Mais voilà, Ronan était un artiste, flamboyant, désarmant, et lorsqu’ils étaient à deux, leur impatience ne souffrait pas longtemps de la présence de leurs vêtements.

Ironique donc que leur séjour improvisé les ait conduit dans une boutique où l’on s’habillait, quand on savait à quel point ils faisaient d’habitude tout l’inverse. Dans sa cabine, Billie était plus que satisfaite de l’image que le miroir lui renvoyait, et mourrait de hâte de découvrir le regard de Ronan se poser sur elle. Mais comme parfois, elle fit durer le plaisir - peut-être parce que ce week-end là, elle avait l’impression d’avoir tout le temps du monde - et rongea son frein dans le but de faire céder son amant. La réponse à sa provocation ne se fit pas bien attendre, et Billie afficha toutefois un sourire un peu triste en songeant qu’en vérité, elle n’était pas si libre que ça. Libre de disposer de son corps, peut-être, mais enchaînée dans un mariage qui lui pesait et donnait à cette liberté qu’elle s’octroyait un goût de culpabilité. L’ombre de Ronan derrière le rideau la tira bien vite de ses pensées mélancoliques, et alors qu’elle s’attendait à une petite tenue bien indécente, elle n’eut droit qu’à une somptueuse paire de chaussures qu’elle avait déjà repérée lors de sa flânerie. « Quel homme de goût tu fais. » le congratula-t-elle en prenant les talons qu’elle chaussa dans la foulée, hésitant à sortir pour lui donner ce qu’il voulait.

Mais Billie avait envie de jouer. Si la robe dos nu invitait à laisser tomber toute forme de soutien-gorge pour l’amour du beau, la moldue avait tout de même gardé le bas, aussi léger et tout en dentelle soit-il. Mais puisque Ronan avait sous-entendu qu’elle n’en avait pas besoin, alors… Billie fit glisser la dentelle le long de ses jambes nues, et cacha le fin morceau de tissu dans sa main avant d’ouvrir le rideau d’un geste théâtral. Se délectant de son regard posé sur elle, Billie accentua un peu sa cambrure. « Verdict ? » demanda-t-elle, avide de compliments, restant tout à fait immobile quelques secondes pour qu’il puisse admirer la vue de son corps dans cette robe parfaite. Puis d’une démarche féline et assurée, elle s’avança jusqu’à lui avant de se pencher outrageusement, glissant sa main dans sa poche pour se délester de ce dont les femmes libres n’avaient pas besoin. « Est-ce un gage suffisant de liberté pour toi ? » lui glissa-t-elle à l’oreille, frôlant ensuite ses lèvres sans les embrasser avant de se redresser et de rejoindre sa cabine de laquelle elle referma le rideau, après lui avoir lancé un regard plus qu’équivoque.
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MessageSujet: Re: Un bain de soleil italien | BILLIE Un bain de soleil italien | BILLIE 129196351Lun 23 Aoû 2021 - 22:22

La convoitise.

On pouvait sans mal dire que l'un en avait envers l'autre, que l'autre en avait envers l'un. En fallait-il pour être des amants et se donner à corps perdu dans une relation que tous les deux savaient éphémère par sa nature. Cette escapade italienne n'était qu'un cache-misère mais un cache-misère florentin, s'il-vous-plaît. Florence était la ville du goût, la ville de l'Art et elle allait autant à Ronan qu'à Billie dans un sens. Les habits de ce magasin semblaient avoir été cousus pour elle, pour les formes de son corps, son teint et ses jambes. L'esprit créatif de Ronan se laissait aller à des essayages mentaux. Si les hommes étaient habituellement désintéressés par la mode, pour lui, c'était digne d'intérêt. Comme tout ce qui pouvait conduire au beau et donc à l'inspiration. C'était d'ailleurs pour cela qu'il lui avait tendu ces talons précisément. Il savait qu'il avait du goût, n'était-ce pas pour cela qu'il avait du succès ? « C'est en parti ce qui te plaît chez moi » assuma-t-il sans vergogne en retournant s'asseoir, tel un pacha sur son trône. Ronan était occupé à regarder ses cuticules d'un air désinvolte, bien enfoncé dans le fauteuil en cuir, lorsque Billie décida de se donner un peu en spectacle pour ouvrir le rideau d'un geste tout théâtral. Une étincelle de désir brilla dans les yeux de Malone alors qu'il la regardait s'approcher de lui de son pas félin.
A cet instant, le lieu ne comptait pas, les témoins potentiels non plus. N'existaient plus qu'eux deux, cette cabine d'essayage, et cette robe délicieuse qui lui allait à ravir. « Tu es splendide » la complimenta-t-il naturellement, « mais tu le sais déjà ». Sinon, elle n'aurait pas cette attitude provocatrice, sinon... Il sentit la main se glisser dans sa poche et son regard se baissa naturellement, non sans prendre soin de se poser d'abord dans son décolleté. Tout de même, il y a des visions qu'on ne s'interdisait pas. Et pourquoi Ronan s'interdirait celle-là ? Il y avait droit. Puis voilà, Billie l'intrépide s'échappa à lui pour retourner dans la cabine, invitation discrète, quoique sacrément sérieuse. Il ne fallu guère plus de trois secondes à l'Américain pour se lever et s'avancer vers la dite cabine pour en ouvrir le rideau et se glisser derrière ce dernier qui cachait à la fois tout et... Rien.

« C'est le temps italien qui te rend ainsi intrépide ? » demanda-t-il quelques minutes plus tard, alors qu'ils étaient ressortis du magasin en achetant ce qui lui allait définitivement comme une seconde peau. Ronan avait entrelacé machinalement ses doigts aux siens, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde à faire. Dans son autre main, il tenait les sacs où reposaient les quelques affaires de son amante. Le soleil tapait fort sur leurs têtes et il avisa un musée d'un coup de tête : « Ce serait honteux de se promener dans la ville mère de l'Art et de ne pas visiter de musée, tu ne crois pas ? ». Sans attendre de réponse, il l'entraîna à sa suite pour qu'ils pénètrent tous les deux dans l'entrée. Il y avait du monde, hélas, toujours du monde pour gâcher la beauté brute de la toile peinte qui se présente au monde, aussi durent-ils faire la queue. « Je préfère visiter ce genre d'endroits en dehors des heures d'ouverture » dit-il en levant ses lunettes de soleil pour les caler sur sa tête, « une toile mérite toujours d'être admirée au calme ».

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MessageSujet: Re: Un bain de soleil italien | BILLIE Un bain de soleil italien | BILLIE 129196351Mer 1 Sep 2021 - 1:24

Bien des choses lui plaisaient chez Ronan Malone. Des choses qui n’auraient pas du peut-être, car il y avait là autant des qualités que de nombreux défauts. Son côté impétueux, trop fougueux, incontrôlable. Cette manière qu’il avait parfois de vouloir la posséder alors même qu’il évoquait sa liberté. Mais quand il posait sur elle ce regard là, ce regard qu’elle lisait pourtant dans les yeux de bien des hommes, elle savait qu’elle lui appartenait, toute entière. C’était une sensation enivrante et à la fois bien désagréable pour une femme comme elle qui luttait si farouchement contre l’hégémonie masculine. Mais Ronan avait un pouvoir sur elle, et l’inverse était aussi tout à fait vrai. Lui arracher un compliment avait été d’une simplicité telle qu’elle aurait pu n’en tirer aucune fierté, et pourtant… Evidemment qu’elle le savait. Evidemment qu’elle savait à quel point il la désirait, à quel point leurs étreintes ne faisaient qu’en appeler d’autres. Son regard qui se délectait de la beauté sous toutes ses formes ne faisait que la faire se sentir plus belle encore quand il se posait sur elle. Savoir qu’un homme qui ne se satisfaisait pas de la banalité la désirait elle, c’était tout ce dont elle avait besoin. Savoir qu’il allait la rejoindre sans qu’elle n’ait à dire un mot était une victoire qui la fit passer sa langue sur ses lèvres, alors même que le rideau était encore tiré. Et victoire il y eut, bien sûr.

Un effeuillage et quelques essayages plus tard, Billie et Ronan sortirent donc de la boutique, la jeune femme parée dans sa nouvelle tenue dans laquelle elle rayonnait. Ses pieds s’accommodaient bien mieux des pavés florentins dans cette paire compensée, et son pas était d’une légèreté certaine, elle qui pourtant avait la démarche si assurée d’habitude. Mais là, à fouler le sol italien, sa main glissée dans celle de Ronan comme s’ils étaient plus que des amants, Billie avait le coeur aussi léger que son pas. « Je l’ai toujours été, très cher. » s’amusa-t-elle à répondre à sa provocation. C’était vrai, car derrière ses allures de femme bien sous toutes coutures, Billie avait cette fougue que la routine avait fini par atténuer. Son métier en était la preuve, mais son couple, hélas… Les quelques moments d’intimité se faisaient à l’horizontale, avec une passion froide et presque éteinte. C’était dire si Ronan réveillait le désir qui la consumait. Et bien sûr qu’elle s’y brûlerait les doigts. Elle le savait. Peut-être était-ce même ce qu’elle attendait…

Alors que pour une fois, la jeune femme n’avait aucune idée de ce que lui réservait sa journée, débarrassée de cet emploi du temps bien rempli que Ronan avait balayé avec sa spontanéité aux allures de kidnapping, la moldue se laissa volontiers embarquer par ses envies de l’emmener dans son monde. Un musée, tiens. Depuis combien de temps ne s’était-elle pas laissée aller à une activité aussi futile et peut-être plaisante, et pas pour charmer un futur client ? « Si tu ne juges pas mon ignorance, alors soit. » Elle était bien prête à l’écouter lui parler d’art, de sa voix si chaude aux accents d’ailleurs, et toute l’après-midi même s’il le voulait. Elle doutait juste que son regard sache bien se concentrer sur les oeuvres. Mais la foule leur intimait d’attendre, ce qui ne serait pas au goût de son amant, elle le savait, et ce avant même qu’il ne le dise. « Puisque tu n’as d’yeux que moi, tu sauras bien ignorer les autres. » le provoqua-t-elle dans un rire avant de se hisser sur la pointe des pieds pour combler la distance qui la séparait de ses lèvres, et ainsi lui délivrer un baiser qu’elle n’aurait pu se permettre en public à Londres. Mais Florence était leur parenthèse, et Billie comptait bien profiter de ces instants avant qu’elle ne se referme.
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