Sujet: Greener Days ▬ PV Randolf [FB] Dim 13 Juin 2021 - 18:06
ft. Randolf Spudmore ▬ juin 1961
all i'm asking for is a little faith
Le dernier cours d'Arithmancie de l'année venait de se terminer, et les élèves qui l'avaient suivi rassemblaient leurs affaires pour quitter la salle. Aaron ne s'attarda pas pour poser des questions à leur professeur ; après six ans d'études, il se doutait qu'il n'obtiendrait aucune information sur leur examen à venir. Il était pourtant un étudiant appliqué, sérieux, mais pas au point de devenir le favori de ses professeurs. Personne n'aimait les fayots, n'est-ce pas ? Aussi prenait-il garde de maintenir ce délicat équilibre entre bonnes notes et faveurs sociales. Il quitta la salle de cours avec un visage fermé, déjà concentré sur l'ordre dans lequel il devait organiser ses révisions. Mais ses pas le menèrent jusqu'aux arcades qui délimitaient le château et donnaient sur le parc, ce qui lui permit de constater que la majorité des élèves n'était plus entre quatre murs.
Pour la première fois depuis une semaine, le soleil revenait pointer le bout de son nez, attirant sur les espaces verts tous les étudiants de Poudlard. Les bords du lac étaient donc envahis d'uniformes et de livres de cours entrouverts. Car, il ne fallait pas l'oublier, les examens approchaient à grands pas. Raison pour laquelle Aaron n'avait pas prévu de s'attarder trop longtemps - et pas seulement parce que sa peau de roux préférait largement les ciels gris et nuageux. Mais voir tout ses camarades profiter du soleil était trop tentant. Il ne pouvait se résoudre à retourner immédiatement s'enfermer dans l'obscurité de sa salle commune ou entre les murs froids et silencieux de la bibliothèque. Tandis qu'il s'avançait dans l'herbe, son regard parcourait les groupes d'étudiants assis par terre, à la recherche de visages familiers. Mais la plupart de ses amis, tous Serpentards, assistaient à un cours de potion, une option qu'il n'avait pas choisi de suivre. Avec l'âge, Aaron se faisait moins influençable, ou trouvait du moins le courage de prendre des décisions à contre-courant de celles de ses proches. Le choix de ne pas subir l'humidité des cachots et les commentaires doucereux de leur professeur de potions avait donc été plutôt facile.
Il finit par repérer un bosquet, non loin du lac, qui lui offrirait au moins un peu d'ombre, à défaut de visages familiers. Il fut surpris de constater, en y arrivant, que la place était déjà occupée par quelqu'un. Un certain Randolf Spudmore, avec qui il avait déjà pu échanger à plusieurs reprises, bien qu'ils n'appartiennent pas à la même maison. Aaron était un Serpentard pur et dur, et fréquentait donc peu ceux qui ne l'étaient pas - l'expérience lui avait en plus appris qu'on n'en tirait rien de bon. Mais il n'était pas complètement fermé pour autant, et Randolf partageait son côté studieux. Il l'appréciait, sans pour autant attendre grand chose de lui en échange. Aaron lui adressa donc un sourire cordial, nettement moins feint que ceux qu'il réservait à ses professeurs. - Tu permets que je m'installe par là ? vérifia-t-il, toujours aussi poli. Merlin, il ne voulait surtout pas déplaire. Il attendit d'avoir reçu confirmation pour s'asseoir dans l'herbe, prenant garde à éviter les quelques zones de terre nue, qui saliraient sans faillir son pantalon d'uniforme. Tu as toi aussi cédé aux sirènes du beau temps ?
Randolf Spudmore
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Sujet: Re: Greener Days ▬ PV Randolf [FB] Mer 30 Juin 2021 - 23:18
Randolf, comme souvent lorsqu'il s'agissait de lui, avait tendance à rester seul. Il ne passait pas de temps avec son jeune frère pour la bonne et simple raison qu'il était un être frivole, donc, forcément, pas vraiment digne de recevoir son attention. L'on définissait fréquemment l'allemand comme étant austère, la vérité étant plutôt qu'il était plus mature que la plupart des étudiants qui foulaient le par terre de l'école. Spudmore était là pour étudier, donc, il étudiait. Point, à la ligne, majuscule.
Ce jour-là, c'était dans le parc que le Serdaigle s'était réfugié. La quête de solitude, autant que le besoin de mettre le nez dehors lui avaient fait choisir le parc. Le soleil était haut, miracle considérant que le ciel écossais avait plutôt tendance à être caché par d'épais nuages. En entendant le cri de crécerelle d'une jeune fille, Randolf se fit la réflexion que se poser dans la bibliothèque aurait peut-être été plus judicieux. Mais le nez fourré dans un livre d'arithmancie pour les étudiants d'une année du dessus, il n'avait pas envie de bouger encore. Ce ne fut pas, pourtant, l'une de ces jeunes femmes immatures qui alpagua l'allemand mais bien un individu avec qui le Serdaigle avait pu échanger, quelques fois, majoritairement sur les cours. L'aîné Spudmore voulait bien reconnaître à ce garçon une certaine intelligence qui manquait aux autres. « Fais donc » hocha-t-il paisiblement la tête pour qu'il s’assoit à côté de lui. Poliment, il referma son livre après y avoir glissé son marque-page. « Le soleil est trop rare dans ce pays pour ne pas en profiter, n'est-ce pas ? » demanda-t-il un peu rhétoriquement, alors qu'un sourire un peu étrange se glissait sur ses traits froids, « j'aurais dû prévoir que d'autres aient la même idée... Et envahissent le parc de leurs cris stridents ». Comme pour souligner un peu plus ce qu'il disait, une fille se mit à hurler alors qu'elle était poursuivie par ses amies. Le garçon leva quant à lui les yeux vers le ciel devant le ridicule de la situation. « J'ai toujours préféré lire dehors. Sans doute parce que la lumière naturelle est plus agréable et parce que c'est plus paisible qu'une bibliothèque envahie des soupirs frustrés de Mademoiselle Geraldine ». La bibliothécaire, 101 ans sans doute - au moins - qui était aussi pimbêche qu'une adolescente et aussi sévère que le plus intraitable des professeurs de Poudlard. Randolf marqua une pause en inspirant largement une bouffée d'air. « Tu venais lire également, je suppose ? Sur quoi as-tu mis la main ?».
Dernière édition par Randolf Spudmore le Dim 8 Aoû 2021 - 14:26, édité 1 fois
Pr Aaron Sheffield
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Si Aaron Sheffield et Randolf Spudmore partageaient une chose, c'était bien leur politesse soigneuse. Ainsi que leur ponctualité et application en classe, même si leurs motivations à ce sujet devaient différer quelque peu. Aaron n'emmagasinait pas les connaissances dans le seul but d'en avoir le plus possible. Comme tout ce qu'il entreprenait, le Serpentard voyait plus loin, vers sa future vie en dehors de Poudlard - futur qui se rapprochait de jour en jour, et qu'il allait devoir sacrément tordre s'il voulait le voir jouer en sa faveur. Son séjour dans la maison de Salazar lui avait bien appris que le monde sorcier ce serait pas tendre avec quelqu'un de ses origines. On ne pouvait pas tous naître dans une famille riche et puissante ... Mais au moins pouvait-on s'en attirer les faveurs. Il remercia donc Randolf d'un signe de tête lorsqu'il s'installa à ses côtés. - Exactement. Encore que la comparaison avec Durmstrang nous empêche de nous en plaindre, j'imagine, acquiesça-t-il sur le ton de la plaisanterie. Personne n'aurait décrit Aaron comme quelqu'un de bavard. Mais il avait toutefois la discussion facile. Qu'il s'agisse d'échanger des banalités ou des convictions, les mots lui venaient aisément, comme si son esprit calculait en temps réel ce que la personne face à lui pouvait vouloir entendre.
Leur discussion, sans surprise, était ponctuée des hurlements poussés par d'autres élèves, qui jouaient à se chamailler près de l'eau, ou, pour les plus jeunes, se poursuivaient bêtement dans le parc. Aaron, comme Randolf, n'avait jamais fait partie des tapageurs, et éprouvait la même lassitude que lui à leur sujet. - A croire que les examens de fin d'année ne concernent pas certains chanceux, soupira le Serpentard, tout en farfouillant dans son sac bandoulière pour en sortir ses derniers cours d'Arithmancie. Qui disait proximité des contrôles, disait moins de temps pour apprivoiser les derniers cours. Et cette matière n'était pas exactement la plus facile qui soit. Il regrettait déjà son envie d'air frais, lui qui préférait travailler dans le calme, voire l'obscurité, de la salle commune ou de la bibliothèque. Il était toutefois incapable de contredire frontalement Randolf, alors il haussa les épaules avant de rebondir. - On est bien d'accord sur cette vieille harpie ... Mais va savoir, c'est peut-être plus de la jalousie que de la frustration. Personnellement, je ne l'avais jamais vue lancer de sort.
La fameuse Geraldine n'était pas particulièrement sensible à ses sourires charmeurs. Ce qu'il ne vivait pas trop mal, étant donné que la rumeur courrait dans la salle commune des Serpentards qu'elle était une cracmolle - ce qui expliquait au moins sa mauvaise humeur permanente. - La lecture suppose du loisir, alors que c'est plutôt le devoir qui m'appelle. Je venais réviser l'arithmancie - un cours que tu suis aussi, je me trompe ? A peine avait-il fini sa question qu'un élève de Gryffondor - deuxième ou troisième année à tout casser, vu sa taille - passait en trombe devant eux, projetant au passage mottes de terre et autres gouttes d'eau tout droit venue du lac. Aaron mis en sécurité son sac d'un geste vif, tandis que sa main libre se refermait sur sa baguette. Aurait-il été en compagnie d'autres Serpentards qu'il aurait certainement lancé un sort à l'impertinent. Mais il ignorait le point de vue de Randolf sur la question, aussi s'arrêta-t-il en plein élan, se contentant d'un regard entendu en direction du Serdaigle. - L'atmosphère ici n'a pas l'air très studieuse, cela dit ...
Randolf Spudmore
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Sujet: Re: Greener Days ▬ PV Randolf [FB] Dim 8 Aoû 2021 - 14:25
Il était bien rare que Randolf Spudmore se laisse aller aux petits bavardages avec ses camarades. La première raison étant qu'il les considérait souvent comme manquant d'intérêt, car tristement immatures et sans intelligence. Le constat était sans doute sévère pour la majorité des gens qui le subissaient, mais tout de même. Les petits mots glissés ici et là lui passaient totalement au dessus et Randolf n'avait pas envie de perdre du temps à parler du dernier match des Faucons de Falmouth. L'arrivée d'Aaron aurait pu laisser présager une indifférence crasse renouvelée mais non. Non non. Randolf avait mis un marque-page dans son livre pour détourner son attention, sans dédain. Peut-être qu'Anselmus aurait donné cher pour avoir le droit à la même chose - ou pas. La réponse un poil amusante du jeune homme arracha un sourire à l'Allemand, presque le mieux qu'il puisse faire en matière d'humour. Durmstrang. Cette école était légendaire pour plusieurs raisons. Et si sa famille n'avait pas fui l'Allemagne, si sa famille n'avait pas tout perdu là-bas, il aurait été un étudiant de cette école, pas de Poudlard. Il ne savait pas s'il regrettait ou non, gageait que l'enseignement y était plus dur et aurait donc satisfait davantage son intellect supérieur. Mais pour le reste... Remarquez, il se serait sans doute adapté. Ses yeux gris cherchèrent l'ombre de son frère comme s'il n'aurait pas été étonnant qu'il soit avec les jeunes filles à s'arroser d'eau. Les examens étaient quelque chose d'important pour le jeune homme. Studieux comme il était, il se faisait un devoir d'impressionner son père. Able Spudmore était un homme de poigne. Et il destinait son fils à de grandes choses qu'il acceptait docilement. Il était bien connu que la famille Spudmore était dans l'industrie du balai et que c'était plutôt florissant également. Il commençait d'ores et déjà à se spécialiser dans la menuiserie sorcière. Sans doute que son père aurait préféré davantage un fils adroit avec une baguette qu'avec ses mains, mais que voulez-vous. Il faudrait confier cela au plus jeune, si tant est qu'il mûrisse un peu. La réflexion d'Aaron fit détourner les yeux clairs du lac pour les raccrocher à la silhouette du Serpentard. C'était connu, cette maison n'était pas réputée pour être la plus ouverte. Et l'avis de Randolf n'était pas exactement connu. S'il avait été stupide, il se serait peut-être emporté. Mais il voyait plus loin, comme un joueur d'échec. Aussi resta-t-il particulièrement calme et fit comme si son interlocuteur n'avait pas dit quelque chose de tendancieux : « Il est vrai. Ce doit être difficile à vivre que de constater chaque jour un peu plus sa propre incapacité ». Qu'elle soit cracmolle ou non lui importait peu. Il savait juste qu'elle était incroyablement désagréable.
Parler des cours était moins délicat. Et plus intéressant aux yeux de l'Allemand qui se fichait bien de la nature du sang de telle ou telle personne. « J'aime beaucoup l'arithmancie et c'est en effet une matière que je suis » répondit-il en levant son livre pour que son camarade en voit la couverture, « mais je prends de l'avance sur les années supérieures. Le niveau reste désespérément bas ». Du moins de son point de vue. Randolf aimait que ça aille vite, que le programme avance pour ne pas passer des heures sur une notion. Chose que les autres élèves du château ne partageaient pas, il semblerait. « Cette matière est assez mal-aimée, je ne comprends pas très bien pourquoi » ajouta-t-il d'un ton pensif. En réalité, il savait très bien pourquoi : c'était trop compliqué pour le commun des mortels. Il eut à peine le temps de dire cela qu'un jeune homme les éclaboussa de boue et les joues de l'Allemand prirent une teinte diablement rougeâtre. Il contenait sa colère, comme le lui avait appris son père, mais l'envie n'était pas absente de se lever pour attraper ce marmot par le col et lui remonter les bretelles. « Ils sont médiocres » dit Randolf comme s'il s'agissait d'une vérité générale, « simplement médiocres ». L'allemand se leva en prenant ses affaires et s'adressa à Aaron : « L'autre côté du lac est moins fréquenté. Peut-être aurons nous ainsi la paix et moins de babillages de la part des autres ». Il se baissa pour se saisir de son sac et fit glisser son livre dedans. Il le pendit à son épaule en glissant un pouce sous la lanière en regardant son camarade : « A moins que tu ne préfères risquer l'intégrité de ton ouvrage ».
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Sujet: Re: Greener Days ▬ PV Randolf [FB] Mar 31 Aoû 2021 - 13:31
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La réponse de Randolf était laconique, mais finalement assez facile à déchiffrer. Contrairement à ses amis Serpentards, il était clair que l'aîné Spudmore n'aurait pas la moquerie facile concernant les cracmols et autres anomalies du monde magique. Message reçu. Aaron n'épargnerait donc de retourner sur cette pente glissante à l'avenir. Il s'abstint de tout commentaire, toutefois, car prétendre la même empathie que Randolf était simplement au-dessus de ses forces. En ce qui le concernait, il aurait largement préféré naître sans pouvoir dans une famille sorcière que l'inverse. Il était plus facile ensuite d'aller s'intégrer dans le monde des moldus, si stupides et ignorants. Alors que lui devait se battre chaque jour pour affirmer son droit d'exister parmi les sorciers. Il devait mentir, sourire quand il voulait mordre, courber l'échine, faire semblant d'apprécier des individus médiocres qui lui étaient immensément inférieurs. Ce n'était pas ce qu'il ressentait vis-à-vis de Randolf, cependant. L'intellect du Serdaigle ne pouvait lui attirer que de la sympathie de sa part. Son intérêt pour l'Arithmancie aussi.
- Je vois ça, répondit-il, un sourcil un rien haussé, en constatant que non content de travailler la matière, Randolf prenait de l'avance en étudiant le manuel de l'année supérieure. Je t'aurais bien proposé un coup de main si tu te trouvais en difficulté dans la matière, mais je pense que c'est toi qui sera bientôt meilleur que moi. Il n'en pensait pas un mot. Et même si Randolf s'était avéré plus talentueux que lui dans l'étude des chiffres, il ne se serait jamais abaissé à aller demander de l'aide à un étudiant d'une année inférieure. Et d'une autre maison, en prime. Les professeurs ont cette désagréable habitude de calquer le rythme de leurs cours sur celui des moins studieux, soupira-t-il, plus sincère cette fois-ci. Aaron aurait aimé que le monde ne tourne qu'autour de lui, et que les cours suivent son rythme. Il n'osait imaginer le niveau qu'il aurait pu atteindre si les choses se déroulaient ainsi ... Je pensais que le passage au niveau ASPIC écrèmerait un peu plus les bons des mauvais, pour être parfaitement honnête. Aucun doute que beaucoup des étudiants de son cours d'Arithmancie n'étaient là que pour faire plaisir à leurs parents, et pas pour l'intérêt qu'ils portaient à la matière. Un gâchis de temps et d'énergie.
Et puisqu'on parlait de gâchis d'énergie, un sale môme de Gryffondor venait de les salir en courant trop vite devant eux. Médiocre, disait Randolf. Aaron aurait rajouté impertinent. Dans ses premières années d'études, il n'aurait jamais risqué de se mettre des élèves plus âgés à dos de la sorte. Il était discret, observateur, respectueux. Et si par malheur il avait dérapé - ce qui, bien sûr, n'était jamais arrivé - il serait allé s'excuser platement, au lieu de partir en rigolant comme ce jeune insolent. Aucun sens de la hiérarchie. C'était accablant. - Tu as raison. Du calme mérite bien une petite marche, acquiesça-t-il à la proposition de Randolf. Joignant le geste à la parole, il se leva, époussetant son uniforme poussiéreux, chassant du plat de la main les petites taches de boue qui avaient atteint ses genoux. Se serait-il écouté qu'il aurait battu en retraite dans la fraîcheur des murs du château, mais il avait encore du mal à refuser une opportunité de sociabiliser. Surtout avec quelqu'un d'aussi intéressant que Randolf Spudmore. Il rangea son livre dans son sac, lui emboîta le pas. - Heureusement que ledit ouvrage n'a pas souffert, ou ce Gryffondor aurait mérité une petite leçon, soupira-t-il en levant les yeux au ciel. Les livres sorciers n'étaient pas donnés, et il ne roulait pas sur l'or, loin de là. Aaron devait revendre les siens à la fin de chaque année pour espérer pouvoir s'acheter ceux de l'année suivante. Quel projet professionnel as-tu qui nécessite autant d'application en Arithmancie ? enchaîna-t-il, revenant sur le sujet qui les intéressait tous les deux.
Randolf Spudmore
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Sujet: Re: Greener Days ▬ PV Randolf [FB] Dim 12 Sep 2021 - 13:39
Bien difficile il était pour un esprit supérieur de trouver quelqu'un avec qui converser. Randolf n'avait jamais eu de doute quant à ses capacités intellectuelles plus avancées que ses comparses, bien qu'il n'ait jamais eu l'outrecuidance d'en faire part à qui que ce soit. Il gardait sa supériorité silencieuse et la laissait se manifester uniquement par des soupirs suffisants lorsqu'il était ennuyé par un camarade ou un sujet. Aussi évitait-il les autres étudiants, pour les devoirs, pour toute chose de façon générale. Randolf était l'étudiant qui mangeait seul constamment, rapidement pour se retirer à la bibliothèque et continuer ainsi son bonhomme de chemin. Celui que tout le monde connait mais à qui personne ne parle, celui sur lequel quelques murmures se font entendre lorsqu'il arpentait Poudlard. Cette réputation de paria ne le dérangeait pas particulièrement. Il se l'était construite seul et il s'en satisfaisait pleinement. Néanmoins, ce ne serait pas faux de dire que cela lui faisait bizarre de converser avec quelqu'un capable de lui répondre et surtout, capable d'être sur la même ligne de pensée que lui. L'allemand n'était pas naïf, pour autant. Il connaissait les Serpentards et se méfiait d'eux comme ses parents s'étaient méfiés des partisans de Grindelwald. Il y a des choses dont il vaut mieux se méfier pour le bien de chacun. Aaron en faisait parti, uniquement à cause du blason vert et argent qui brillait sur son pull gris. Randolf eut malgré tout un sourire assez froid quand son comparse sous-entendit qu'il était moins bon, pour l'heure, que lui en arithmancie. Non seulement il se doutait que ses mots n'étaient pas sincères mais en plus il savait très bien qu'il était au moins aussi bon que lui en la matière. Mais pour la paix de cette conversation, il ne nia certainement pas cet état de fait. Il préféra au contraire, se concentrer pour fustiger les étudiants les moins studieux : « Hélas, c'est nous qui en subissons les conséquences, avec des examens au rabais ». Combien de fois avait-il fini tôt, plus tôt que tout le monde parce qu'ils n'étaient pas assez avancés dans l'étude de la matière ? Combien ? Trop de fois pour le compter, tant et si bien que le professeur d'arithmancie ne rechignait pas à le laisser filer. Il savait qu'il lui mettrait un Optimal de toute manière. Parce qu'il ne méritait que cela, pas vrai ? L'écrémage ne semblait pas avoir eu lieu pour son aîné mais malheureusement, ils n'y pouvaient rien. Sinon subir, comme il le lui avait dit.
Tous les deux durent finalement partir de leur position en raison de l'immaturité de leurs comparses étudiants. Randolf préférait s'éloigner avant de le pendre par les pieds, et il ne sut pourquoi Aaron le suivait, en réalité. Il semblait au moins aussi solitaire que lui, mais il avait accepté sa main tendue. La conversation le stimulait peut-être plus qu'il ne l'imaginait. « Manger quelques pages ne lui aurait pas fait de mal » rebondit l'Allemand. L'humour était particulier, mais il savait que le Serpentard le comprendrait tout à fait. Finalement, le jeune homme lui posa une question. Une question classique pour les autres étudiants, mais pas pour lui. Randolf n'avait pas le choix de son projet professionnel. Son nom appelait à reprendre la dynastie qui était la sienne, celle des fabricants de balais et Able Spudmore mettait toute son énergie à le façonner comme il le désirait. Si le jeune Serdaigle s'intéressait à l'arithmancie, c'était uniquement parce qu'il aimait que son esprit soit provoqué et il aimait résoudre des problèmes. Pour autant, cela n'avait rien à voir avec son travail, même s'il était évident qu'il lui faudrait être bon en chiffres pour être un bon menuisier. « Rien qui n'ait à voir avec l'arithmancie » répondit-il finalement d'un ton tranquille, « ma famille fabrique des balais et je suis destiné à en fabriquer à mon tour. Pour autant, pour être tout à fait honnête, je me destine particulièrement à la menuiserie. Choisir les bois, tailler les balais, les façonner et les créer, c'est ce vers quoi je me destine ». Plus bavard qu'il ne l'était d'habitude, il se donna un air plus désinvolte en haussant un peu les épaules : « Il s'agit d'être bon avec les chiffres, mais l'arithmancie m'intéresse par curiosité plus qu'autre chose ». C'était la plus pure et simple vérité. Ils firent quelques pas supplémentaires avant qu'il ne se sente obligé de lui retourner la question, par politesse : « Et toi ? J'ai entendu dire que le métier de langue-de-plomb nécessitait d'être bon avec ce type de magie. Cela t'intéresse-t-il ? ». Aaron ne pouvait que se destiner à quelque chose de grand, selon Randolf. Ce n'était certainement pas lui que l'on retrouverait enfermé avec des papiers administratifs, ou au comité d'excuses pour les moldus du Ministère...
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Sujet: Re: Greener Days ▬ PV Randolf [FB] Mar 26 Oct 2021 - 16:55
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you know it's easy so easy to believe
Une bonne réputation prenait du soin à construire. Il fallait surveiller ses gestes, maîtriser ses paroles et, surtout, faire attention aux personnes que l'on fréquentait. Aaron était encore un novice à ce petit jeu - il n'était qu'un adolescent, après tout - mais un novice prometteur. Aussi n'était-ce pas seulement par intérêt intellectuel qu'il s'était approché de Randolf, ce jour-là, mais parce que son nom, Spudmore, était loin d'être inconnu. Il devait toutefois reconnaître que, même s'il était aussi froid, laconique et solitaire que sa réputation l'annonçait, le Serdaigle était aussi une intéressante conversation. Même s'il n'était tout à fait d'accord avec lui en ce qui concernait les examens. Tout agréable qu'il fut de voir son intellect titillé, il était aussi bien pratique d'obtenir des bonnes notes sans trop d'effort. Exactement comme sa réputation, son dossier scolaire lui serait d'un grand secours dans les années à venir. Il mettait donc un soin tout particulier à le consolider - et si ses médiocres camarades lui facilitaient les choses, il ne s'en plaindrait pas. Il fit mine d'acquiescer cependant, préférant brosser Randolf dans le sens du poil qu'admettre auprès de lui cette faiblesse.
C'était donc avec le sourire qu'il lui avait emboîté le pas, lui accordant même un petit rire après sa dernière remarque sur le Gryffondor impertinent. Ils longeaient désormais le lac pour s'éloigner des élèves plus jeunes et plus tapageurs. Leur brouhaha était encore audible, bien sûr, et devait s'entendre jusqu'à la rive la plus lointaine, celle qui bordait la gare. Mais au moins réduisaient-ils ainsi le risque de se faire bousculer, arroser, ou tacher de boue. Leur conversation, elle, les avaient emmené sur le sujet de leur orientation scolaire, et plus précisément de leurs projets après Poudlard. Aaron écouta Randolf évoquer sa famille avec un intérêt qu'il n'avait nullement besoin de feindre. Même si, en réalité, il ne lui apprenait pas grand chose. Le Serpentard se faisait en effet un devoir de connaître sur le bout des doigts la bonne société sorcière. Quel choix avait-il, s'il désirait un jour la rejoindre ? Il ne pourrait compter que sur lui-même. Et sur les relations qu'il parviendrait à forger sur sa route. Comme il le faisait aujourd'hui ... - Je vois, acquiesça-t-il d'un air pensif. Sans offense, mais je ne t'imaginais pas vraiment manuel. Le simple fait qu'il s'intéresse à l'Arithmancie par pure curiosité pointait plutôt vers un caractère plus intellectuel. Pas le genre à s'abimer les mains à travailler le bois. Mais les êtres humains étaient bourrés de complexité, un concept avec lequel Aaron était encore peu familier.
- Je ne me destine pas à travailler au Ministère, répondit-il quand Randolf lui retourna sa question. Je ne pense pas être fait pour toutes leurs règles hiérarchiques. Grimper l'échelle sociale était déjà assez compliqué, inutile de se rajouter une épreuve avec celle du travail. Il ne voulait devoir tout reprendre à zéro. Surtout en n'ayant aucun nom, aucune relation, pour l'aider à monter en grade. - Je préfèrerai avoir mon indépendance le plus vite possible. J'envisage de continuer mes études quelques années après Poudlard - si toutefois il parvenait à financer cet ambitieux projet, mais il avait quelques idées pour résoudre ce problème. Et peut-être m'intéresser à la fabrication de baguettes. Un art délicat, pour le peu qu'on nous en apprend ici. Ils s'étaient assez éloigné, maintenant. Tout comme il l'avait fait en sortant de Poudlard, il prit soin de choisir un endroit ombragé et herbeux, avant de s'installer de nouveau en posant son sac à ses côtés. - Ça doit être à la fois rassurant et aliénant d'avoir sa destinée déjà toute tracée, son futur gravé dans la pierre, finit-il par dire après un long silence - quoique ponctué par des rires lointains et des bruits d'éclaboussures. Son regard était d'ailleurs resté fixé sur le lac tandis qu'il parlait, mais revint détailler le visage de Randolf, scruter sa réaction. Aaron avait du mal à s'imaginer à sa place, lui qui avait toujours dû réfléchir méticuleusement à ses choix, s'il voulait s'assurer le brillant futur qu'il méritait.
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Sujet: Re: Greener Days ▬ PV Randolf [FB] Dim 30 Jan 2022 - 13:31
Randolf était de ces adolescents, futurs hommes qui savait qu'il valait mieux être seul que mal accompagné. C'était ainsi, il n'y pouvait rien et ne s'expliquait pas cette suffisance qu'il avait à l'égard du manque d'intelligence. Peut-être était-ce parce que lui-même en était trop largement doté. Car il ne faisait aucun doute que l'Allemand était doté d'un excellent intellect, nourrit par une éducation remarquable quoique stricte et sévère. Éducation qui par ailleurs, l'avait sans doute marqué plus que de raison. Car sur les épaules du petit Randolf pesait toute l'Histoire et tout l'héritage familial. Comment la famille était partie d'Allemagne, comment elle s'était reconstruite ici. Il connaissait tout, toutes les pages de leur héritage, il en était le gardien parce qu'il devait être digne de son nom, de ses parents, et de la compagnie. Anselmus n'avait que faire de tout cela, alors que son aîné, au même âge, était déjà remarquablement mature. « Cela s'apprend » répondit-il d'un ton factuel. Cela s'apprend d'être manuel, surtout lorsque son rôle est déterminé dès l'âge de quatre ans. Et le fait est qu'il adorait travailler les bois, leurs textures, leurs originalités.
Mais pas de quoi s'étendre davantage sur le sujet. Ce qui concernait la famille Spudmore, après tout, ne regardait que la famille Spudmore. « Il est vrai que la plupart sont absurdes » acquiesça justement Randolf qui pourtant, vouait un grand respect aux règles elles-mêmes. Car après tout, c'est dans le respect des règles qu'il avait grandi. Sa famille se faisait un point d'honneur à ce qu'il ne soit pas un petit garçon rebelle et à plus forte raison, un adulte rebelle. Alors, peut-être qu'il mentait un peu dans la façon dont acquiesçait aux paroles d'Aaron. Mais après tout, peut-être aussi que c'est ainsi que l'on se fait de bonnes relations. Nul doute de toute façon que ce garçon serait assez fin d'esprit pour lui retourner également ce qu'il désirait entendre. Il l'écouta donc respectueusement lui exposer son ambitieux projet, qui lui fit même hocher la tête. Randolf était admiratif et il ne sut s'empêcher de lui retourner ce qu'il lui avait dit précédemment : « Sans offense, mais je ne t'imaginais pas vraiment manuel » - il eut un léger rictus et ajouta - « mais c'est une branche qui intéresse assez peu, je ne comprends pas pourquoi. Certains ne veulent peut-être pas faire de l'ombre à Ollivander ». C'était ridicule. Lui qui ne vivait que pour la compétition et qui avait même toujours été mis en compétition avec son frère dès le plus jeune âge : « L'on fait de très bonnes baguettes en Europe de l'Est. Peut-être que voyager là-bas te serait utile » - il marqua une courte pause, presque comme s'il n'était pas au courant que le commun des mortels n'avait pas forcément les moyens de se déplacer à l'étranger pour ce genre de frivolités - « je veux dire, dans ton apprentissage ». L'Allemand s'assit à côté de lui silencieusement. Son camarade reprit la parole sur une pensée qui le fit réfléchir quelques instants.
Les mots n'étaient pas choisis au hasard et heureusement, car il s'agissait là d'une question délicate pour Randolf. Aliénant, cela l'était. Rassurant, si l'on était pas aventureux, oui. Pour autant, il avait toujours envié cette liberté d'Anselmus qu'on lui avait toujours refusé. Au point même de lui déclencher une colère sourde mêlée à un sentiment de trahison qu'il ne s'était jamais expliqué - mais qu'un psy expliquerait sans doute mieux que lui. Aussi prit-il son temps de bien choisir ses mots. Rien ne pressait de toute manière. « Tes mots sont bien choisis » avoua-t-il sans rien partager de sa réflexion intérieure, « j'ai de la chance de ne pas naviguer dans mille possibilités, cela m'évite de m'y noyer ». Après tout, il fallait bien y trouver des avantages, « et c'est une question de sécurité, en effet. Mais cela implique également des responsabilités et tout le monde ne serait pas prêt à les supporter ». Il coula un regard vers son camarade : « Puis-je te demander ce que fait ta famille ? ». Sans jugement aucun, bien entendu.