« ¡ Puto cabrón ! ».

Shannon venait de cracher violemment par terre. Ses joues étaient rouges sous sa barbe qui poussait en désordre. Il avait cet air hagard de personne qui venait de boire, alors qu'il était plus sobre qu'il ne l'avait jamais été. La vague de colère était violente et se déversait dans ses veines tel un typhon qui ravagerait tout sur son passage. Un mangemort non loin lui jeta un regard pour lui intimer de la fermer et de rage, l'irlandais frappa dans un mur à s'en casser un doigt. Mais la douleur physique n'avait rien à voir avec la douleur psychologique. La plaie béante que venait de lui infliger Athos valait plus qu'un doigt cassé, qu'un doloris. Il avait demandé à un mangemort de lui passer ce mot. Et s'il le lui avait demandé, c'est qu'il le connaissait. Comme quoi, on ne pouvait peut-être pas faire confiance aux sang-purs après tout. Ils finissaient donc tous par rejoindre les idéaux pourris qu'ils entretenaient ? Et pourtant, il était la dernière personne qu'il aurait pu imaginer fricoter avec des gens comme ça, après tout, il avait un gosse sang-mêlé qu'il avait eu avec une moldue. Mais non, à ses heures perdues, il trouvait du temps pour lui envoyer un message à travers un mangemort.
En fait, le message était beau et une partie du jeune homme avait été touchée, il est vrai, par les lettres couchées sur le papier. Mais tout ce que cela impliquait derrière, par contre, ça lui donnait la furieuse envie de faire exactement le contraire de ce qu'il lui intimait. Il avait envie de provoquer le monde entier, d'aller voir ce type encapuchonné pour lui cracher aux pieds. Mais non. Shannon ne le fit pas. Car après tout, au diable ces mangemorts et leurs masques, au diable cette prise d'otage. Il comptait bien sortir d'ici vivant et aller mettre les points sur les i d'Athos Greyson.