MARIAGE DE GARDENIA ET MORAN | Sur invitation seulement

COTÉ DU BIEN

C'était une belle journée de printemps qui avait de nouveau vu leur union. Gardenia et Moran s'étaient dit "oui" en bonne et due forme, dans une cérémonie discrète mais belle, respectant à la lettre les traditions de mariage écossais (y compris Moran en kilt, cela va de soit). Mais ce n'était finalement jamais vraiment pour la cérémonie qu'on invitait du monde, davantage pour la soirée qui suivait. Aussi était-il en grande discussion avec son cousin Darius et Hestia, qui avaient également été ses témoins en retournant à la demeure Powell. La décoration était assez sobre et traditionnelle, famille de sang-pur l'oblige, mais au moins, les tableaux du grand hall ne faisaient-ils pas la tête, pour une fois.

La température était clémente aujourd'hui. Tant et si bien que la soirée se déroulerait dans les jardins, certes pas grandioses, mais au moins grands, de la maison familiale Powell. Une haie de grands chênes pour délimiter la propriété, une pelouse parfaitement coupée et quelques arbres fruitiers, les rares qui poussaient dans ces contrées d'Ecosse. « Je tiens à tous vous remercier d'être venus aujourd'hui » commença-t-il, un verre à la main, après s'être assuré que tout le monde était servi, « je ne vais pas vous faire de long discours et promis, je ne jouerai pas un morceau de cornemuse ». Il s'esclaffa comme Darius qui était en face de lui parce que l'un et l'autre avaient connaissance de son incapacité à sortir une note correcte de cet instrument celtique. « Mais je vous souhaite de passer une excellente soirée et n'hésitez pas à abuser du pur feu, il est local ». Pour lui, ce serait un verre de vin des elfes et surtout pas plus. Le toast porté, Moran s'éloigna un peu, tandis que ses parents discutaient avec l'oncle de Gardenia qui avait fait acte de présence. Le nez dans son verre, le jeune homme dégusta les quelques gorgées qu'il pouvait espérer ce soir, comme un spectre qui lui rappelait qu'il avait vécu le pire. Mais aujourd'hui actait le meilleur.

Les invités:

Précisions:

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MARIAGE DE GARDENIA ET MORAN | Sur invitation seulement Boulp10

Parfaitement à l’aise dans sa longue robe blanche, Gardenia avait rarement été aussi heureuse que lorsqu’elle lui avait de nouveau dit « oui ». La cérémonie s’était déroulée sans incident, sans alcoolique, sans prêtre étrange et sans prostituée. Une cérémonie des plus chaleureuse, intimiste, presque bohème qui marquait le nouveau départ de la petite famille qui s’agrandirait au mois d’août. C’était la seule chose qui ne changeait pas par rapport à leur premier mariage d’ailleurs : elle ne pouvait toujours pas boire. Alors qu’ils avaient commandé un pur feu d’enfer. Un fait qui n’avait pas l’air de perturber James et Wilda, ses témoins du jour qui ne cessaient de lui proposer des verres en espérant qu’elle craque pour mieux lui faire remarquer derrière. Ces deux bougres.

Des lumières flottaient dans le jardin, éclairant les tables dispersées autour de celle des mariés, une ambiance bien éloignée de la période sombre dans laquelle ils entraient. Une fois Aedhan assis confortablement à côté d’une petite demoiselle qui avait l’air de lui faire de l’œil (apparemment on ne commençait jamais assez jeune), elle rejoignit son époux un grand sourire aux lèvres. Le petit discours de Moran ne pu qu’étirer celui-ci, debout à côté de lui, verre de jus de pomme dans une main tandis que l’autre était posée dans le dos de son époux. « Je vous promets de l’assommer si je le vois avec une cornemuse dans les mains. » reprit-elle en cours de discours, effectivement son mari et cet instrument typique n’était pas très compatible. Et oui, le kilt ne faisait pas tout. « Je pense que c’est également le bon moment pour vous annoncer que notre petite famille s’agrandira bientôt » commença-t-elle en faisant un clin d’œil à ses beaux-parents qui étaient au courant depuis un petit moment maintenant. Une fois le discours de Moran clôturé, la bleue fit un petit signe de tête à son fils qui tapa aussitôt deux fois dans ses mains. « Bonne choirée à touch ! » fit-il, tout content de son rôle. Divers plateaux apparurent sur les tables, tout comme du pur feu et d’autres boissons qui rejoignirent les verres déjà bien remplis des convives. Si son époux avait décidé de partir à l’aventure, elle pour sa part en profita pour s’asseoir un moment, les jambes lourdes de la grossesse et du stress de l’organisation de la petite fête.

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Comme on pouvait s'y attendre, Amelia n'avait pas assisté à beaucoup de mariages dans sa courte vie. C'était en de telles occasions que sa mère lui manquait le plus. Ses conseils et avis auraient été forts utiles et apaisants. Heureusement, Soyle avait su éclairer sa lanterne quant au choix de sa tenue. Avant de lui demander son opinion, elle avait sélectionné trois robes : une violette, une bleue et une rose. Ce fut la première qui obtint l'approbation de la directrice de crèche. Cela avait amplement suffi à diminuer le stress qui l'habitait.

Le jour du mariage, Amelia avait retrouvé Remus assez tôt dans la journée pour la passer avec lui, mais aussi pour se rendre au mariage avec lui. Elle ne se souvenait plus exactement qui en avait eu l'idée. Mais était-ce réellement important ? Cela ne lui déplaisait pas, loin de là. Elle était contente d'avoir Remus comme cavalier pour cette soirée tout à fait particulière, et charmante. Il faisait beau, comme une belle journée de printemps. Sa saison préférée. Les lumières et le jardin ajoutaient de la douceur, de la légèreté et quelque part un peu plus de magie à cette célébration. Toute cette ambiance tranchait énormément avec les horreurs qui se produisaient dans le monde magique et Amelia supposait que c'était justement ce qu'il leur fallait. Elle aimait les réjouissances. Et elle les appréciait d'autant plus depuis le drame qui avait frappé les Bones. De plus, elle connaissait plusieurs des invités : Hestia, Wilda, Lily bien évidemment. Il n'y avait rien à redire. C'était une excellente soirée qui se déroulait.

Le discours de Moran fut court, mais efficace. Les interventions de Gardenia l'amusèrent. Elle n'avait, lui semblait-il, pas assez entendu de la cornemuse pour savoir si elle appréciait le son qui sortait de cet instrument. Et elle préférait ne pas savoir ce soir. La nouvelle de la grossesse de Gardenia conclut le discours et des plateaux apparurent ensuite sur les tables. Sans se servir, elle se tourna vers Remus pour lui adresser quelques mots : “Tout cela m'a l'air bon, mais je trouve le cadre enchanteur. J'irais bien me promener.” Plus tard sûrement. Elle avait juste souhaité le dire à haute voix sans rien attendre de particulier - ou peut-être que si. Ce n'était qu'une banalité sûrement, mais elle avait voulu l'exprimer et la partager. Il s'agissait bien évidemment d'une invitation ou d'une requête. Elle se contentait de le regarder et lui sourire avec douceur.

MOLDU

Ces deux-là feraient un jour comme tout le monde ? Probablement pas, et ça n’était pas Billie qui leur reprocherait quoi que ce soit, bien qu’elle ait suivi un chemin relativement traditionnel en ce qui concernait les fiançailles, le mariage et compagnie. Aussi avait-elle posé un regard attendri sur le joli couple qui avait renouvelé leurs voeux devant leurs proches cette fois, dans une douce ambiance printanière. La moldue n’avait pas lâché une larme, bien sûr, car il en fallait beaucoup pour faire pleurer celle qui jamais ou presque ne montrait ses failles. Pourtant, son coeur se serrait alors qu’elle sentait dans le creux de ses reins la main de son époux, tandis qu’elle repensait aux voeux qu’ils avaient échangés il y avait de ça une dizaine d’années, et qui semblaient aujourd’hui n’être que le fantôme d’une promesse.

Pourtant, l’atmosphère hautement romantique semblait rendre son époux d’humeur à la combler d’attentions. Le matin déjà, il s’était extasié sur sa tenue, une superbe robe longue d’inspiration asiatique qu’il lui avait offerte quelques mois plus tôt et qu’elle n’avait pas encore eu l’occasion de porter. Aidan avait le compliment rare ces derniers temps, aussi Billie avait-elle était particulière touchée par le regard qu’il avait posé sur elle, qui valait bien plus que n’importe quel mot. « Vous êtes particulièrement élégant aussi, Monsieur Reed. » avait-elle répondu à son compliment silencieux en ajustant son noeud papillon avant d’admirer leur reflet dans leur miroir. N’étaient-ils pas e couple le plus assorti qui soit ? Et pourtant, pourtant oui, la jolie façade laissait apercevoir des fissures invisibles aux yeux des autres. Alors oui, le coeur de Billie était un peu lourd alors que son esprit tâchait de ne pas s’éloigner de l’instant présent. Surtout, non, ne pas penser à celui qui n’était pas à son bras. Pas aujourd’hui.

Mais son sourire tenait bon alors qu’elle laissait son regard glisser sur le ventre étonnamment plat de Gardenia - c’était qu’elle connaissait la confidence avant qu’elle ne soit dévoilée - et qu’elle riait en levant un peu les yeux au ciel aux blagues du marié qui, il n’y avait pas si longtemps de ça, était dans un bien plus triste état. Oui, ces deux-là avaient connu bien des épreuves, mais semblaient pouvoir survivre à tout. Alors pourquoi elle, épouse qui avait tout pour être heureuse, n’arrivait-elle pas à suivre leur exemple ? Alors qu’Aidan la serrait contre elle, Billie posa sa tête sur son épaule avant de trinquer à la santé du couple du jour, avant que son époux ne lui glisse un mot à l’oreille. « Cachottière. » La moldue eut un sourire amusé alors qu’elle réalisait qu’il y avait bien longtemps qu’ils n’avaient pas partagé pareille intimité. Son souffle dans son cou la rendait fébrile, presque. « J’ai toujours su garder un secret. » répondit-elle, se fustigeant de l’étrange double-sens qu’il ne pouvait pas comprendre.

Une fois les festivités lancées, Hippolyte, l’un des cousins Reed, vint à leur assaut comme s’il ne les avaient pas vu depuis trois ans, alors que ce devait faire en tout et pour tout trois semaines. Mais Aidan et lui avaient cette faculté certaine à savoir discuter des heures durant sans se fatiguer, aussi Billie s’éclipsa-t-elle sans dire un mot pour rejoindre la jeune mariée, pas encore prise d’assaut par les autres, fait étonnant. « Mes félicitations officielles. » lui dit-elle avant de lui lancer un clin d’oeil alors qu’elle s’asseyait à côté d’elle. « Je suis navrée que tu ne puisses même pas trinquer à ton propre mariage. » plaisanta-t-elle en glissant ses propres lèvres ourlées d’un rouge vif dans sa coupe de champibulle. « En tout cas, je suis contente d’être présente à celui-ci. » Son petit regard en coin en disait long. C’était qu’elle avait longuement plaisanté sur le fait d’être vexée de n’avoir pas été là pour le premier, alors qu’en soit, n’était-ce pas juste la bêtise de deux adolescents un peu perdus ? « Mais ravie de voir que tu as conservé le même mari. » Son coeur se brisa un peu, rapport à sa propre situation, mais elle n’en montra rien. « Cet homme-là n’a d’yeux que pour toi. » poursuivit-elle en désignant Moran qui s’amusait un peu plus loin. Au passage, elle capta le regard d'Aidan qui lui aussi, semblait captivé par elle. Aujourd'hui peut-être, mais qu'en était-il des autres jours ?

ORDRE DU PHÉNIX

C’était un grand jour. Un beau jour. Ce n’était pas tous les jours que deux personnes se mariaient, et pour une fois, Remus allait pouvoir y prendre part. C’était la première fois qu’il était invité à un mariage, mais il ne doutait pas du fait que cela devait être une expérience très sympathique. D’autant que c’était deux amis à lui qui se mariaient, et qu’en prime, il connaissait plusieurs des invités, et certains étaient très proches de lui.

C’était d’ailleurs le cas de sa cavalière (et cela devait être très probablement aussi la première fois qu’il en avait une). Remus était vraiment fier, et honoré, de se rendre au mariage de Gardenia, et Moran aux côtés d’Amelia. Leur relation avait beaucoup changé, évolué ces derniers temps, et cela ne pourrait le rendre plus heureux. Il s’était habillé aussi bien que possible (même si c’était plus Sirius et James qui s’en étaient chargés à dire vrai), avant d’aller chercher Amelia pour se rendre au mariage.

Ce qu’il pouvait dire, c’est que pour le moment, il trouvait la cérémonie très réussie. Il n’y avait pas à réellement chercher pour voir le bonheur et la joie sur le visage des mariés, et c’était assez communicatif. Il était clair que ces deux-là s’étaient trouvés, et ils avaient déjà leur petite famille à eux, qui à en voir l’était de Gardenia, ne tarderait pas à s’agrandir de nouveau. Remus était vraiment très heureux pour eux, et il souhaitait vraiment que leur bonheur perdure dans le temps.

“Tout cela m'a l'air bon, mais je trouve le cadre enchanteur. J'irais bien me promener.”

Remus posa son regard doré sur Amelia avant de lui sourire. Il avait remarqué ce détail ces derniers temps, c’est qu’il souriait très facilement en sa présence, peu importe ce qu’elle pouvait bien lui dire. Mais cela ne l’inquiétait pas outre mesure, c’était assez reposant, en réalité, de ne pas broyer du noir toute la journée. Amelia l’aidait beaucoup à voir les choses sous un jour beaucoup plus optimiste, il ne savait pas si elle en était consciente, mais lui l’était en tout cas. Et il espérait que cela allait continuer ainsi. Délicatement, il replaça l’une de ses mèches blondes derrière son oreille.

« Oui, pourquoi pas. Mais j’irai bien féliciter Moran et Gardenia pour commencer, et les remercier pour leur invitation. »

COTÉ DU BIEN

Il y avait quelque chose de rafraîchissant et de terriblement doux au fait d'avoir un cavalier pour le mariage de Gardenia et Moran. Elle avait manqué la plupart des bals et autres fêtes à Poudlard. Et lorsqu'elle s'était retrouvé à pareille organisation, elle était venue en compagnie de Aurora et Svetlana. Et elle trouvait que Remus était la personne idéale pour cette première fois. La soirée suivant la cérémonie se déroulait bien, sans fausse note. Assise à côté de Remus, elle avait écouté le petit discours avec attention. La dernière information n'était pas évidemment pas tombée dans l'oreille d'une sourde. Une nouvelle tout à fait resplendissante. La famille s'agrandirait une fois de plus. Elle se fit la réflexion que 1979 serait l'année des grossesses et naissances. Soyle, Nora, Gardenia... Une bonne chose par ces temps qui couraient.

Aussi quand les mariés eurent fini avec leur petite élocution, Amelia jeta un coup d'oeil au décor et eut la soudaine envie de se promener. Elle en fit même la suggestion à Remus qui approuva l'idée. Cependant, il émit la volonté de féliciter le couple. Elle reporta son attention sur Gardenia qui était en discussion avec une charmante femme qui lui était parfaitement inconnue. Beaucoup trop polie pour venir la déranger, elle chercha alors du regard Moran qui était parti plus loin. Elle était proche de Gardenia, la considérait comme une grande sœur, mais avait peu de relation avec l'époux de cette dernière. “ Bien sûr. ” Qu'elle répondit en souriant. Il serait probablement très discourtois de ne pas présenter ses félicitations au couple. Et Amelia ne voulait pas faire partie de ces personnes irrespectueuses. “ Gardenia semble occupée pour le moment. Mais Moran est parti par là. ” Mais ils pouvaient facilement le distinguer de leur place. Elle supposait qu'il était assez rare qu'on perde le marié de vue à son propre mariage. Ou alors, il avait réellement envie de disparaître. “ Tu veux y aller dès maintenant ? ” Demanda-t-elle en glissant sa main dans la sienne.

Elle attendrait bien quelques minutes si c'était nécessaire. Ou peut-être pourrait-elle se servir un verre ou quelques petits mets qui parsemaient la table. En gourmande qu'elle était, elle finirait peut-être pas dénicher quelque chose dont son estomac ne se priverait probablement pas. Tranquille et silencieuse, mais toujours avec le sourire, elle attendait patiemment la réponse de Remus.

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De sa chaise drapée de blanc, la mariée ne pouvait qu'arriver à la conclusion que cette petite fête était une réussite totale, ou tout du moins pour l'instant. En un laps de temps très court, une fois encore, Moran et Gardenia avait décidé de renouveler leurs premières noces qui - entre nous - avaient été lamentables. Voir tout ces gens, heureux, faisant la fête, riant, jouant, ne pouvait qu'attirer un sourire sur ses lèvres perlées de rose. Cette impression d'être dans un autre monde la quitta légèrement lorsque celle qui avait tout d'une grade soeur à ses yeux fit son apparition à ses côtés. « Tu es magnifique. Encore plus que les autres jours. J'ai le chic pour choisir mon moment, que veux-tu ? Le jus de citrouille n'est pas si mauvais tu sais ? » Clairement, non. Le jus de citrouille ne pourrait jamais remplacer le champibulle. Jamais. Ce n'était d'ailleurs pas la première célébration à laquelle elle ne pouvait pas trinquer. Il fallait croire qu'elle en avait pris l'habitude ? « C'était important pour nous deux de partager ce moment avec vous, vraiment. Je suis très heureuse qu'Aidan et toi soyez présent, Billie. » Depuis le décès de ses parents, les Reed avaient été très présents dans sa vie, au même titre que les Potter. C'était Billie qu'elle était allée voir quand elle avait appris pour sa première grossesse, c'était aussi elle qu'elle avait informé de la deuxième après la sage-mage. Elles avaient toutes les deux bien plaisanté de ces premières noces avec un peu de recul, et Billie la charierait certainement pendant encore quelques années sur le sujet. « La Nia de 12 ans n'aurait jamais pensé aimé autant son meilleur ami non plus. Je l'aime, Billie. Plus que je ne l'avais pensé au départ de tout ça. » déclara-t-elle en captant le regard de Moran au loin qui conversait avec l'un des convives. Ils étaient partis de loin, et jamais elle ne ferait jamais marche arrière. « Et toi ? Comment vas-tu, Bee' ? » Mais loin d'être aveugle malgré le fait d'être captivée par l'écossais, elle avait remarqué le comportement des Reed ces derniers mois. Que pouvait-il bien se passer dans la tête de Billie ? Elle n'en savait rien du tout, celle qu'elle considérait comme sa grande soeur avait passé bien plus de temps à l'écouter que l'inverse. Une situation qui avait souvent pesé à la jeune femme.

ORDRE DU PHÉNIX

Remus n’était pas forcément un habitué des mariages, mais il savait qu’il était de coutume d’aller féliciter les mariés, ce qui ne le dérangeait en aucune façon. Et il jugeait qu’il y avait de quoi les féliciter. Leur bonheur n’était plus à prouver, et ils avaient déjà leur petite famille, qui comptait un fils, et de ce qu’il avait compris, un autre membre viendrait bien assez tôt s’ajouter à leur vie. On pouvait donc affirmer que leur histoire était réussie, et il leur souhaitait vraiment que cela dure le plus longtemps possible. On ne savait jamais ce que la vie pouvait réserver, et il était donc important de profiter de chaque instant, mais il avait tout de même bon espoir que cela dure pour Moran et Gardenia. Ils le méritaient, en tout cas.

Il était vraiment heureux de pouvoir assister à cela en tout cas, et en aussi bonne compagnie. Il est vrai qu’il ne connaissait pas la totalité des invités, mais ce n’était pas un problème pour autant. D’autant qu’il avait une cavalière qui battait tous les records, alors il avait vraiment de quoi être heureux. Seulement, même si passer tout son temps avec Amelia ne le dérangerait d’aucune façon, ce ne serait pas vraiment correct d’ignorer le reste des festivités. Alors, se mélanger un peu aux autres ne serait pas une si mauvaise chose. Pourtant, Remus n’était pas vraiment du genre à agir de la sorte, mais pour une journée aussi spéciale, il pouvait bien faire un effort.

“ Bien sûr. Gardenia semble occupée pour le moment. Mais Moran est parti par là. Tu veux y aller dès maintenant ? ”

Remus jeta un coup d’œil en direction de Gardenia, et il est vrai qu’elle était déjà en discussion avec quelqu’un. D’ailleurs, Remus ne connaissait pas du tout cette personne, mais il n’avait pas spécialement envie d’aller les déranger. Leur conversation était peut-être privée, ou importante, et il se verrait mal de les interrompre. Autant aller voir Moran, il le connaissait moins qu’il ne connaissait Gardenia, mais c’était peut-être l’occasion d’apprendre un peu plus à le connaître. Il adressa un sourire à Amelia.

« Oui, allons voir Moran. »

Sur ces mots, il entraîna doucement Amelia vers le marié. Arrivé à sa hauteur, il lui adressa un sourire sincère. Il ne savait pas ce qu’on devait dire exactement, dans ce genre de situation, mais il pouvait toujours improviser, on ne lui en voudrait sûrement pas.

« Félicitations Moran, c’est une très belle cérémonie. Et je vous souhaite beaucoup de bonheur pour tous les trois, et bientôt quatre. »

MOLDU

Magnifique… Il était tout de même curieux que même pendant ce grand jour où elle était censée être la reine de la journée, Gardenia ne sache pas s’empêcher de mettre les autres en avant. Billie aimait tant et si fort cette gamine qui n’en était plus une, qui construisait sa petite famille dans un ordre certes bien aléatoire, mais qui avait au moins la chance de connaître le grand amour. « C’est bien toi la plus belle aujourd’hui. » lui répondit-elle d’un ton doux en posant sa main sur la sienne avec toute la tendresse qui caractérisait leur relation de soeurs de coeur. Elle lâcha un rire devant l’humour dont savait faire preuve la jeune femme, avec son jus de citrouille. Quel mensonge éhonté, elles le savaient toutes les deux. « Espérons que le petit monstre apprécie aussi. » plaisanta-t-elle en espérant que ça serait tout de même le cas, car après tout, rien de pire qu’une mariée sujette aux nausées.

Les mots de la jeune femme lui allèrent droit au coeur. Malgré l’image qu’elle renvoyait de femme impitoyable et un peu froide parfois, Billie avait toujours été particulièrement liée à sa famille. Celle qui partageait son sang, bien sûr, mais aussi celle qu’elle avait gagné en épousant Aidan. Comment osait-elle donc prendre le risque de perdre tout ça en allant froisser d’autres draps que les siens ? Aujourd’hui plus que jamais, sa faute lui apparaissait comme la pire erreur qui soit, une erreur qui la conduirait vers un précipice si elle ne mettait pas très vite fin à tout ça. « Nous n’aurions manqué ça pour rien au monde. » Nous. Comme il lui semblait étrange d’utiliser ce pronom-là qui lui paraissait être devenu un mensonge alors qu’aux yeux du monde, ils formaient pourtant le couple le plus parfait qui soit. Mais voilà, les apparences ne savaient dévoiler ce qui se jouaient dans leur intimité désormais glaciale. L’amour physique ne faisait pas tout, peut-être, mais son absence entachait décidément leur si belle histoire. Ronan aurait beau n’être qu’une passade - du moins, l’espérait-elle - cette relation avait semé dans son esprit un doute qui ne partirait sans doute jamais, au contraire d’elle sûrement. Mais perdre Aidan, c’était perdre aussi Nia, elle en avait peur. Perdre cette vie qu’elle s’était créée et qui était sa raison d’être, quoique son corps veuille bien lui faire croire. « La vie prend parfois des chemins détournés. Et l’amour aussi. » dit-elle d’un ton plus triste qu’elle n’aurait voulu alors qu’elle souriait à son époux un peu plus loin qui la dévorait du regard. Ce soir sans doute aurait-elle droit à toute son affection. Et si elle tâcherait d’en profiter le plus possible, quelque chose en elle ne pourrait s’empêcher de penser avec regret qu’il était presque trop tard pour ça.

La jolie mariée la sortit de ses pensées en lui posant une question qui reflétait tout l’altruisme dont elle était capable. Comme elle allait ? La réponse était la moins évidente qui soit, et si déjà elle n’avait osé se confier à qui que ce soit en temps normal, le moment aurait été bien mal choisi pour lâcher une telle bombe. Elle allait bien, au fond. Elle allait bien parce qu’elle avait su trouver ailleurs ce qui lui manquait chez elle. « Ce n’est pas une question à poser à son propre mariage, Nia. » botta-t-elle en touche avant de lui adresser un clin d’oeil malicieux. Non loin d’eux, la file des invités qui voulaient féliciter la mariée commençait à s’allonger, aussi Billie jugea qu’il fallait peut-être arrêter de la monopoliser. « Mais je vais bien. À vous voir comme ça, je ne peux qu’aller bien. » Déposant un tendre baiser sur sa joue, la moldue se leva doucement et laissa sa main glisser dans celle de sa cousine avant de s’échapper un peu pour rejoindre Aidan, toujours en grande conversation. « Excusez-moi, mais je vous le vole le temps d’une chanson. Ou trois. » dit-elle d’un ton assuré et un peu doucereux en entraînant Aidan à sa suite. L’élégant sorcier déposa un baiser dans le creux de son cou, qui semblait en appeler d’autres. Une journée, c’était peut-être tout ce qu’elle aurait pour se sentir à nouveau aimée. Et elle comptait bien en profiter, aussi triste soit ce constat.

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