la fin d'une journée... mais pas que... [Laura Ranjar]

GRYFFONDOR

Cette fois-ci il n'avait pas pu s'échapper. C'était peut-être mieux ainsi. Depuis des semaines, Rémus avait tout fait pour éviter Laura. Une succession d'évènements et de prises de conscience l'amenait de plus en plus à se rendre compte de l'inconscience qui avait été la sienne de sortir avec la belle Poufsouffle. Et pourtant, il n'arrivait pas à regretter, et surtout, il n'arrivait à trouver le courage d'affronter la situation en face. Au lieu de cela, il se défilait, mettant une distance entre eux de plus en plus grande, sans autres formes d'explications. Il se rendait bien compte que la pauvre Laura ne devait pas comprendre. Ou plutôt si... Elle devait comprendre que le secret qu'il portait devait être la cause de leur éloignement.

Ce soir là, à la sortie de la Grande Salle après le diner, Laura l'intercepta et l'invita à aller faire un tour dans le parc. Il savait qu'il ne pourrait pas fuir indéfiniment, et vu le regard que lui avait lancer la jeune fille, il ne pouvait pas refuser. Ils marchaient donc silencieusement dans cette soirée de printemps, le soleil bas jettant des ombres immenses derrières eux nappait le parc d'une couleur orangée. Mais Rémus ne prêtait aucune attention au paysage et gardait les yeux fixés sur ses pieds, redoutant les prochains mots de Laura, mais ne sachant lui-même pas quoi dire. Ou plutôt ne sachant que trop bien ce qu'il devait dire...

GRYFFONDOR

Lorsqu'il sentit les yeux de Laura se poser sur lui, Rémus ne résista pas à tourner la tête vers elle. Il aimait tellement ses yeux... Leur échange muet ne dura pas, et le Gryffondor dut se ressaisir. Non, il ne devait pas se laisser aller, il avait prit une décision, il fallait qu'il s'y tienne, pour le bien de Laura, et accessoirement pour le sien aussi même s'il avait du mal à voir ce qui irait mieux chez lui lorsqu'ils se serait vraiment séparés... La question qu'il attendait finit pas tomber, comme une pierre dans le ventre de Rémus. Mais sa voix était si calme... Elle ne lui en voulait pas ? Si elle n'avais aucune rancoeur, Rémus était sûr qu'elle en aurait très bientôt... C'était légitime...

- C'est vrai... Je... J'avais besoin de réfléchir.

Sa voix était timide, hésitante. Il soupira et se retourna vers Laura et dit d'une voix plus assurée.

- Je crois que je ne suis pas du tout le garçon qu'il te faut. Ca peut paraître banal de dire ça, voir même un peu... facile, mais je t'assure que ça n'a jamais été aussi vrai que dans mon cas.

GRYFFONDOR

Rémus serra les dents, il ne voullait surtout pas faire culpabiliser Laura... Surtout pas... Il fixait lui aussi ses chaussures, se forçant à garder ses émotions pas trop visibles, ça ne serait que plus dur. Sa voix resta calme, essayant simplement d'être sûr et persuasive.

- Tu n'as absolument rien de faire de mal. Il ne faut pas que tu t'en veuilles. Si il y a une personne contre qui tu peux être en colère, c'est moi et personne d'autre.

Oui, il vaudrait mieux qu'elle lui en veuille... Pour la première fois de sa vie, Rémus considérait qu'il était préférable que quelqu'un ait de mauvais sentiments envers lui. Cela le ferait certainement souffrir, mais moins que de devoir être encore plus froid pour empêcher ses propres sentiments de prendre le dessus. Il reprit donc la parole avec une intonation plus dure.

- J'ai été malhonnête, égoïste et trompeur. Je ne peux pas revenir en arrière. Mais il ne faut pas que ça aille plus loin. Je suis désolé.

Il faillit flancher sur la dernière phrase et sa voix trembla légèrement, mais il tint bon, sûr qu'il faisait ce qu'il y avait de mieux, pour elle...

GRYFFONDOR

La voir partir en pleurant ou même se prendre une giffle aurait été plus facile comme situation... Rémus continuait à serrer les dents, pour se forcer à garder le contrôle, mais l'insistance de Laura lui coutait grandement. Il tourna la tête vers elle et commença d'une voix glaciale :

- Laura, ne m'oblige pas...

Mais lorsqu'il croisa son regard d'azur, il lui fut impossible de ne pas fondre, impossible d'être froid, distant, sans émotion. Il était à deux doigts de répondre à sa question, de tout lui avouer, se disant que finalement, la vérité serait la meilleure solution de la faire fuir. Mais il ne pouvait pas. Il ne devait pas. Le ton de sa voix était devenu faible, presque implorant.

- Je ne peux pas... Être honnête... c'est impossible. La seule chose vraie que je peux te dire, et qu'il faut que tu crois, c'est que ce n'est pas ta faute. J'ai... certaines choses en moi qui auraient dû m'empêcher d'être avec toi dès le début, malgré mes sentiments. Quelque chose de trop fort... Je ne peux pas te le dire et il ne faut pas que tu cherches à savoir. S'il te plait...

GRYFFONDOR

Laura semblait terriblement déçu mais comme résignée... Rémus était vraiment mal à l'aise mais lui était vraiment reconnaissant de la façon dont elle prennait tous ça. Il se rendait bien compte de se que pouvait ressentir la Poufsouffle et il s'en voulais de lui faire endurer ça, surtout après ce qui s'était passé avec son frère. Un nouvel abandon... Mais il commença à s'iquiéter lorsqu'elle fut prise d'une sorte de malaise. Mince... Il ne voulais pas la mettre dans des états pareil. Tout à coup elle lui cracha une insulte à la figure dans un accès de rage avant de se reprendre et de s'excuser sincèrement.

- Laura... Tu as le droit de m'insulter mais...

Tout à coup son coeur fit un bond. Depuis quelques temps il s'intéressait de près au virus et avait soigneusement observé les personnes contaminées. Il essayait tant bien que mal de comprendre ce qu'il se passait et était de plus en plus inquiet qu'on ne sache pas d'où vienne cette épidémie. Oubliant qu'ils étaient en pleine rupture, il lui saisit la main. Elle était légèrement tremblante. Elle présentait la plupart des symptômes. D'une voix inquiète il lui demande :

- Comment tu te sens ? C'est important...

GRYFFONDOR

Laura fut prise d'un nouvel accès de rage qui fit sursauter Rémus. Mais il n'y avait plus de doute, elle avait été touchée par le virus. Il la regardait d'un air grave, se forçant à ne pas céder à la panique. Il ne songeait même pas à la possible contagion auquel il était exposé. A vrai dire, le plus important était de faire comprendre à Laura ce qu'elle avait avant qu'elle tombe dans les délires profonds des autres contaminés.

- Ce n'est pas un rhume... Laura, si j'ai bien comprit ce qui se passe, tu a été touché par le virus. Ne panique pas. Tu ressens des moments de fureur, ça fait partie des symptômes. Et c'est surement un peu amplifié par la situation... Bref... Il vaudrait mieux qu'on aille rapidement à l'infirmerie, Mme Pomfresh te prendra en charge.

Décidément, Rémus ne s'attendait pas à ce que ça se passe ainsi... Mais la nouvel inquiétude qui l'avait pris avait remplacer celle qui le tenaillait il y a quelques heures. C'est désormais pour la santé de Laura qu'il était inquiet. A sa connaissance, il n'y avait toujours pas de remèdes de découvert et on ne savait pas si le virus est mortel ou pas.

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