La froideur et l'obscurité des cachots lui manquaient terriblement, elle y avait pris un gout presque malsain à trainer dans le repère des vipères. Alors lorsqu'elle avait dû rejoindre les hautes tours de la salle commune des serdaigles suite aux inondations de la sienne, elle s'y était rendu avec contrainte et résignation. Ses livres, ses planisphères, les étagères, tout reflétait l'érudition des maîtres des lieux. Non pas qu'elle n'aimait pas être ici, mais sans doute redoutait-elle d'y croiser le garçon à qui elle allait fendre le cœur.
Dans un coin de la grande pièce commune, où trainaient les élèves des deux maisons confondues, Daisy faisait passer entre ses doigts sa petite sourie Narcisse. Parfois dans la poche de sa cape, souvent dans sa manche, le petit rongeur au poil noir se faufilait, sans quitter sa maîtresse (même si elle aurait voulu provoquer le petit chat jouant avec Laya).
Le silence ambiant fut rompu par la jeune fille en question, commençant à conter une histoire au petit animal, l'attisant de son doigt fin. Le conte attira son attention, et à mesure que la préfète étirait son récit, son oreille se fit plus assidue.