Alors que la nuit tombait sur Poudlard, Sirius et moi-même étions surexcités. Ce soir, nous allions aller boire un bon vieux whisky pur-feu avec Tybalt qui aimait à nous accompagner, surtout après le couvre-feu. Tous seuls, nous ne pouvions espérer passer sans qu'on nous demande nos cartes d'identité et Tybalt, âgé de 17 ans, nous faisait paraître beaucoup plus vieux. L'excitation fit gronder mon ventre qui digérait encore sa ratatouille du soir et ses patacitrouilles de l'après-midi.

N'oublie pas ta baguette, Sirius... J'ai pris ma cape d'invisibilité, tout est ok. Dis-je en remontant sur ma tête la grande capuche noire de ma cape de sortie.

Le tavernier ne poserai sans doute aucune question à des voyageurs encapuchonnés. Cela faisait toujours très mystérieux, on ne demandait jamais rien à des hommes mystérieux. Surtout pas "désirez-vous du pudding ?"

Alors que Sirius chaussait ses baskets, je pris ma cape d'invisibilité sous mon pull et descendit les escaliers du dortoir, direction la salle commune où Tybalt nous attendait déjà. Pour toute réponse, je sortis ma cape de sous mon vêtement couleur soupe de potiron et lui lançai dans sa direction.

Je pense que ça devrait déjà faire l'affaire...

Personne d'autre que les maraudeurs ne connaissaient l'identité de cette cape que je gardai pour secrète afin d'éviter les ennuis et les groupies qui souhaiteraient sortir en douce le soir. Mais j'étais face à Tybalt et, lui, je lui faisais confiance. En ce qui concernait la carte des maraudeurs, nous avions décidé de ne jamais la montrer... A quiconque. C'était comme montrer sa tarte aux myrtilles préférée à un enfant pauvre qui l'avalerai sans un scrupule.

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Pack Gastronomie : Ratatouille, soupe de potiron, pudding, patacitrouille, tarte aux myrtilles.

Installé sur son lit, Rémus semblait plongé dans son manuel d'étude des runes. Mais à y regarder de plus près, sous ses sourcils froncés, les yeux étaient immobiles. Lorsqu'il avait entendu le projet de James et Sirius de sortir en douce avec Tybalt pour aller boire à la Tête du Sanglier, il avait simplement répondu "Sans moi". Non pas que l'idée de sortir avec ses amis ne lui plaisait pas, mais le contexte lui semblait plutôt défavorable. Et puis Rémus se méfiait beaucoup de l'alcool, comme de tout ce qui peut faire perdre le contrôle, question de principe. Il avait donc joué au sourd-aveugle pendant leurs préparatifs, même s'il ne comprennait pas un traitre mot de la page sur laquelle il était bloqué depuis une demi-heure. Une fois qu'ils eurent passer la porte du dortoir, il poussa un profond soupir. Il ne lui fallut pas plus d'une demi-seconde pour fermer le livre d'un coup sec. Le jeune loup garou attrapa sa cape grise et sa baguette et descendit à son tour dans la salle commune. Tybalt était déjà en bas. Rémus les gratifia d'un grognement en enfilant sa cape.

- Ne comptez pas sur moi pour vous porter sur le chemin du retour...

Evidemment, il était incapable de les laisser partir seul, connaissant leur légère tendance à l'excès de zèle et à l'inconscience. Pas question pour lui de prendre la moindre goute de quoique ce soit, mais il se sentirait mieux s'il les accompagnait plutôt que d'attendre au chateau et de s'imaginer les pires scenari. Pas facile tous les jours d'être la bonne conscience des Maraudeurs...

- James... On ne rentrera pas tous là-dessous...

Je savais que tu ne pourrais résister à l’appel de l’aventure, Rém… dis-je en souriant à mon ami qui fini par nous suivre dans les escaliers qui menaient à la salle commune.

Puis c’est avec une moue déçue que je me fis à l’évidence, cette cape d’invisibilité ne pourrait pas tous nous faire disparaître. Résigné à ne pas m’en séparé, je regardai les autres lancer un sort à leur cape tandis que pour ma part, je préférai me faufiler sous mon étoffe déjà transparente qui créerai l’illusion à la perfection.

Une fois prêts tous les quatre, nous sortîmes de la salle commune, essayant d’être les plus discrets possible. Pour Sirius, Rémus et moi, c’était comme une soirée de routine, à vrai dire. Nous savions être discrets et on réussissait sans mal à ne jamais se faire prendre par Picott ou par l’un des professseurs. Mais en ce qui concerne Tybalt, je fus surpris de voir qu’à mon avis, ce n’était pas sa première sortie nocturne.

Une fois à la statue de la sorcière borgne, je ne pris pas la peine de sourire à Tybalt, sachant pertinemment qu’avec la cape, il lui était impossible de me voir. C’est donc sans un mot, mais en tapotant le bras de Connell pour lui faire comprendre que pour ma part, j’étais toujours là, que je franchis l’ouverture et terminai ma course dans la cave de chez Honeydukes. Heureusement que ce passage ne menait pas dans la chambre du gérant…

Ils finirent par sortir tous de chez Honeydukes et j’en profitai pour retirer ma cape d’invisibilité que je rangeai bien pliée sous mon pull de laine rouge et or. Je remontai la capuche noire de ma cape de sortie puis on pénétra dans la taverne qui sentait le cigare et l’alcool a plein nez.

Un bon whisky pur-feu pour moi, tavernier ! dis-je en essayant d’avoir un ton grave qui me donnait quelques années en plus au compteur, mon visage toujours dissimulé sous ma capuche.

Ce que nous ne savions pas, c’était que le gérant de la taverne n’était autre que le frère d’Albus Dumbledore… Alors sincèrement, si nous avions dans l’idée de passer inaperçu, c’était raté.

Lorsque le tavernier quitta notre table, je ne pus me retenir et éclatai d'un rire aigu qui résonna dans tout le Pub. Surement ce qui mit la puce à l'oreille du gérant pour ensuite, venir nous poser la question cruciale. Rémus qui commandait un thé à la menthe, c'était à se tordre de rire.

J'attrapai l'épaule de mon ami et, toujours un grand sourire aux lèvres, je vins lui pincer la joue.

Alors mon petit Mumus, tu souhaites des guimauves, avec ça ? Grand-mère va te préparer ton thé à la menthe et après, tu regarderas les aventures de Martin de Moldu Fou sur les genoux de papi, d'accord ? dis-je en me tenant le ventre tellement je riais. D'ailleurs, la capuche de ma cape de sorcier faillit en tomber à la renverse.

Je m'apprêtai à répondre à Tybalt en m'essuyant les yeux larmoyants de mon index lorsque le tavernier refit son apparition. A peine le temps de lui lancer un "Merci mon brave, j'avais grand soif !" que le vieil homme posa la question fatidique qui mis fin pour de bon à ma crise de fou rire. Les yeux ronds, le ventre gargouillant dû au stress, je jetai un coup d'oeil à mes camarades pour voir qui serait le premier à répondre. Sauf que visiblement, personne ne voulait se dévouer.

Je pris ma voix la plus assurée possible et entama une réponse que j'espérai, convaincrai le tavernier qui filerai par la suite derrière son comptoir histoire de nous ficher la paix.

Eh bien, l'ami, nous sommes de passage dans le coin ! Nous venons de la belle London et faisons escale à Pré-au-Lard histoire de se reposer un peu, un vieil ami nous attend au village. Nous sommes des pécheurs et faisons route jusqu'au Loch Ness dans l'espoir d'y attraper la bête !

Ma voix était, certes, grave et semblait celle d'un adulte. Mais mon histoire était complètement loufoque.

La réaction de ses amis suite à sa commande fut pourle moins bruyante. Enfin surtout celle de James en fait. Il leur jeta un regard noir. C'est vrai qu'il aurait pû être plus "dans le ton" en commandant une simple bière au beurre, mais cela lui avait semblé tout à fait naturel de commander un thé à la menthe. C'était la première chose à laquelle il avait pensé tout simplement parce que c'était la dernière chose qu'il avait bu à cette même place. Enfin plutôt qu'il avait bu dans le futur, ou ce qui semblait l'être dans sa vision. Il n'eut pas le temps de répondre sèchement à James qu'Abelforth revenait avec leurs commandes. Les avoir servit si vite, cela voulait certainement dire qu'il espérait les voir partir de son pub le plus tôt possible. Et Rémus partageait bien ce souhait. Lorsqu'il leur demandait ce qu'ils venaient faire par ici, il se raidit et échangea un regard inquiet avec ses camarades. Evidemment, ce fut James qui se lança. Son histoire était tellement ridicule qu'il voulut se cacher sous la table. Il se contenta se baiser la tête sous sa capuche, évitant toujours soigneusement le regard du tenancier. Il tira la tasse fumante vers lui et finit par ajouter d'un air sombre.

- Voilà ce que c'est d'avoir des amis avec des rêves pareils. Si vous voulez bien le décourager dans sa "quête" je vous en serez reconnaissant monsieur...

Un parfait discours à double sens, mais qui pouvait aussi leur donner un tout petit peu plus de crédibilité, sauf pour James qui gagnait pour de bon une réputation d'exentrique. Tanpis pour lui, c'était la petite vengeance de Rémus.

Des français ? Nous, nous étions des traducteurs français ? Eh bien pour des mangeurs de grenouilles, nous avions un plutôt bel accent anglais, il fallait avouer. Et si le tavernier venait à nous dire que lui même parlait français et se mettait à entamer une discussion enflammée dans cette langue ? Nous étions cuits ! Mais par chance, il n'en fit rien et reparti derrière son comptoir, le temps de nous laisser l'occasion d'ingurgité quelques rasades de Whisky pur-feu.

"Waouuuh, on a assuré les gars ! s'exclama Tybalt avec joie.
- Tu m'étonnes ! On était à deux doigts de se fai...
- Dégagez d'ici jeunes menteurs, hors de ma taverne !" gronda Abelforth alors que je n'avais même pas fini ni ma phrase, ni mon Whisky.

Oups. Finalement, on s'était fait griller en beauté. Ce n'était probablement pas à cause de mon histoire de Loch Ness qui était une idée brillante, il fallait l'avouer. Resserrant les pans de ma cape entre mes doigts, je me levai de table et lançai un regard aux gars, histoire de voir si l'un d'entre eux avaient un plan. Tybalt prononça une phrase plutôt calme d'apparence avant de prendre ses jambes à son cou. Pour ma part, je me retournai vers Abelforth Dumbledore et le fixai d'un regard glacial, tout à fait dans le personnage.

"Monsieur, sachez que vous faites fausse route ! Et quand nous trouverons le Loch Ness, pensez bien que vous ne nous reverrez pas ! La gloire ne tombera pas sur votre taverne, et vous regretterez d'avoir mis dehors les futurs vedettes de l'Angleterre ! Et sach...
- DEHORS ! hurla le frère du directeur en pointant sa baguette magique dans ma direction.

Aussitôt, la porte de sa taverne claqua, s'ouvrant à la volée et je fus éjecté de la pièce avant même d'avoir pu dire Lutin de Cornouailles jusqu'au bout. J'atterri, après un magnifique vol plané, sur le sol froid de Pré-au-Lard, le visage laissant exprimé un certain choc.

"Woua... Il rigole pas celui là..." dis-je en me redressant sur mes deux jambes.

S'en suivi une crise de rire comme rarement j'en avais connu.