La Bibliothèque, lieu gardé par une personne aigrie et plutôt du genre grincheuse, ces mots définissait parfaitement la bibliothécaire. Sans oublier qu'elle tenait à ses livres – ou plutôt ceux de Poudlard – comme à la prunelle de ses yeux, à croire que ces vieux grimoires tout poussiéreux étaient ses enfants. Si on osait leur faire du mal, on pouvait s'attendre à des représailles de sa part et si vous voulez mon avis, ce n'était pas très joli à voir... De plus, de manière générale, lorsque quelques élèves provoquaient un petit peu de bruit, elle s'acharnait sur eux telle une gazelle qui bondit dans les savanes africaines mais avec l'allure d'une méchante gargouille et qui vous fait la grimace. Rien de très accueillant. Mais malgré cela, si vous ne causiez pas de soucis et que vous perpétuait le calme religieux du lieux, elle concédait à vous laisser tranquille – en apparence, du moins.

Lors de l'incident qui avait soudain mis en activité toute la bibliothèque, et qui par la même occasion avait réveillé toutes les petites commères présentes. Ces dernières s'étaient faufilées entre les rayons aussi discrètement possible afin de mettre leur stock de ragots à jour. On aurait pu penser à une invasion de grillons prêts à se ruer sur un peu de nourriture ou un petit tas de griottes. La métaphore était plutôt effrayante... Mais même chez les griffons, Mary avait ses sources pour avoir des informations et se mettre au courant des dernières histoires croustillantes de Poudlard. On pourrait d'ailleurs assimiler le Château à ces séries moldues pleines d'histoires aussi passionnantes, intéressantes les unes que les autres. Et chaque épisode révélant une nouvelle intrigue. Si on y prêtait réellement attention, on peut apercevoir entre les rangées de livres des paires d'yeux qui observaient la scène. Dans quelques minutes, tout Poudlard serait au courant que Miss Jolly avait une fois de plus grâce à sa maladresse provoquait une catastrophe pas possible à la bibliothèque et avait été secourue par un chevaleresque Gryffondor contre l'attaque des livres et les foudres de la libraire. Affaire à suivre... Dans un coin de sa tête, Mary Elizabeth imaginait déjà l'affaire s'ébruiter dans tout Poudlard grâce au bouche à oreille aussi rapidement qu'une trainée de poudre. Madame Pince l'aigrie, comme elle aimait surnommer la bibliothécaire, tentait tant bien que mal de retrouver le calme dans son " sanctuaire ". Ce ne fut pas une tâche facile mais au bout de quelques minutes, elle parvint à retrouver son calme. Quand elle passa près d'eux, la jeune fille l'entendit pester contre elle pour avoir provoquer un tel vacarme et abîmer ses ouvrages. Mary Elizabeth ne put s'empêcher de lever les yeux et sourire en l'entendant ainsi. Elle trouvait cela amusant d'enrager la bibliothécaire sans pousser à l'extrême. Son côté malicieux probablement.

Pour le moment, depuis qu'elle s'était relevée grâce au charmant Gryffondor, elle n'avait pas bougé. Non, elle était restée là sans rien dire. Lorsqu'elle avait tenté de dire quelques chose, de s'exprimer, il n'était sorti de sa bouche qu'un balbutiement peu compréhensible. La situation était gênante pour la Gryffondor. Dans un premier temps, elle s'était mise à observer un jeune homme, ou pour ne pas mentir, à l'épier derrière une rangée de livres. Ensuite, elle s'était retrouvée sous une pile de livres en situation plus que gênante. Et finalement, le mystérieux jeune homme alerté par les bruits des livres tombants se retrouve nez à nez avec Miss Jolly. Heureusement – ou pas –, l'aide du jeune homme lui avait été bénéfique. L'incident fini, ils étaient tout deux face à face. Il n'était pas séparé par un géant fossé mais par une vingtaine de centimètres seulement. Mary Elizabeth avait depuis que Tyee était apparu ses yeux plongé dans les siens. Ses joues prenaient peu à peu une teinte vermeille. Sans qu'elle ne puisse l'expliquer, la présence du Gryffondor ne la dérangeait pas. Mais provoquait chez elle, une sensation étrangement agréable... Elle n'arrivait pas à mettre un nom dessus. Est-ce réel ou non, mais elle entendait des sons de guitare lointains. La scène devenait pesante et ses joues chauffaient de plus en plus. Elle baissa la tête pour cacher ses joues pivoines et observer ses chaussures sous toutes les coutures. Elle ne releva la tête que lorsque son interlocuteur lui affirma qu'elle ne l'avait pas gêné. Que ce soit un mensonge ou non, Mary Elizabeth ne put se retenir de sourire. Tout en relevant la tête, elle se demandait tout de même si elle ne l'avait dérangé.

« C'est gentil. Mais... Mais, tu peux le dire si je t'ai dérangeais et pour tout dire, je pense que même cette chère bibliothécaire serait d'accord avec le fait que j'ai mis un bazar fou dans la bibliothèque. » Mary eut un léger rire et reprit. « Euh... enchantée de te faire ta rencontre et je pense que je vais te laisser travailler tranquillement et faire de même. Slughorn attend mon devoir... Encore heureuse d'avoir fait ta connaissance. »

Mary Elizabeth avait repris consistance et confiance. Même si ces joues gardaient une teinte rosée, elle n'était plus la jeune fille timide du début de la rencontre. Elle l'avait gêné dans ses révisions et le sentait. Même si elle devait rendre son devoir de Potions, Slughorn pouvait très bien attendre quelques jours de plus. La compagnie de Tyee était apaisante et disons que si elle restait un peu plus en sa compagnie, cela ne lui dérangerait pas – bien au contraire. Elle retourna à sa table juste à côté de l'endroit où ils se trouvaient. En arrivant près de sa table, elle rassembla toutes ses affaires et commença à les ranger...