Dommage collateral [Lea C.]

GRYFFONDOR · Sujet: Dommage collateral [Lea C.] Sam 18 Juin 2011 - 23:50

Avez-vous déjà vu un Rémus en colère ? Très rare sont les personnes qui ont eu ce "privilège" tout simplement parce que le jeune homme c'était fait un devoir ultime de toujours se contrôler lorsqu'il était en pleine possession de ses moyens. Mais aujourd'hui, Rémus marchait d'un pas vif, la rage au ventre. La raison était étroitement serrée dans sa main droite. Une lettre reçue il y a une heure de la part de ses parents. De sa mère plus précisément qui, enfin, lui racontait les raisons de toutes ses cachoteries que lui avait fait son père depuis des mois. Des Mangemorts étaient venus chez eux, mais contrairement à ce que pensait Rémus, la raison n'en était pas seulement l'origine moldue de sa mère. Ils étaient venus accompagnés de deux loups garou raliés à la cause de Voldemort, dont un certain Greyback. Ils venaient pour dire à Rémus que sa place était avec eux, que les loups garou avaient tout intéret à se ralier à la cause du Seigneur des Ténèbres. Ils venaient pour prévenir Mr et Mrs Lupin que s'ils tentaient de retenir leur fils et à l'empêcher de les rejoindre, ils n'auraient aucune pitié pour la Sang-de-Bourbe et le traitre à son sang qu'ils étaient.

Les parents de Rémus les avaient repousser avec fermeté, et son père avait décidé et cacher cette affaire au jeune loup garou. Seulement, les choses allaient de pire en pire, et lorsqu'il fallut expliquer par lettre à son fils pourquoi il ne pourrait pas les rejoindre chez eux et pourquoi son Mr Lupin avait perdu son emploi au Ministère, Mrs Lupin n'y tint plus et avoua tout sur papier. Malgré les mots choisis avec soin, la défense qu'elle faisait de son père qui "voulait te protéger du mieux qu'il le pouvait", et l'assurance qu'ils n'avaient "jamais douter de toi", ces aveux blessaient Rémus comme une lame à multiples tranchants. Il se rendait compte à quel point sa nature le désignait presque par définition comme un partisant de Voldemort, et cela il ne pouvait l'accepter. Mais encore pire, il voyait dans le silence de son père l'aveux qu'il n'avait pas confiance en sa capacité de choisir le bon camp, à être attiré par les bête féroces et sanguinaires, ses semblables. Et pour couronner le tout, à cause de lui, ses parents souffraient encore une fois, subissant des menaces et des injustices comme le renvoie de son père du Service des Relations magiques internationnales.

Bref, toutes ces idées noires avaient eu raison du calme légendaire de Rémus qui arpentait les rues dans l'espoir d'un peu d'air et de marche l'aiderait à reprendre ses esprits, à y voir plus clair et surtout, à décider ce qu'il allait faire. Il baissa la tête vers le parchemin froissé dans sa main et relut pour la énième fois une des dernières phrases de sa mère : "Je te supplie de ne rien faire d'irréfléchi et de ne pas garder de rancoeur contre ton père, ni contre personne. Tes capacités d'empathie ont toujours été ta force, continue à les utiliser pour décider par toi-même ce qui te semble une juste cause...". Les dents serrés, les yeux fixés sur sa lettre, il bouscula une jeune fille qu'il n'avait pas vue. Il n'eut besoin que d'à peine deux secondes pour lever les yeux et faire disparaître son air furieux plutôt effrayant pour reprendre un visage doux, et pour le coup terriblement désolé.

- Oh par Merlin, je suis vraiment désolé, je ne faisais pas attention où j'allais. Je ne vous ai pas fait mal au moins ?

Il reconnut rapidement une camarade de Poudlard et même si le choc n'avait pas été si terrible, il voulait s'assurer de ne pas passer pour la brûte épaisse et impolie qu'il n'était pas. Et puis il s'en serait encore plus voulu d'avoir causer un nouveau dommage collatéral, même minime.

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La jeune fille aurait pu lui lancer un regard noir, avoir une remarque un peu exaspérer, ou tout simplement passer son chemin sans plus d'histoire, Rémus aurait trouvé cela tout à fait normal, et même légitime. Mais la Poufsouffle eut l'air gêné au point de rougir, si bien que le jeune homme se demande ce qu'il avait fait de si terrible. Il se sentit coupable, sans trop savoir pourquoi. De plus il ne la connaissait pas, à part vaguement de vu à Poudlard. Après un bref silence où le malaise alourdissait un peu l'air, il se dit que faire des présentation permettrait peut-être de ne pas repartir en lui faisant une si mauvaise impression.

- Euh... Moi c'est Rémus... Rémus Lupin, on s'est peut-être déjà croisé à Poudlard... Excuse-moi, vraiment, ce n'est pas dans mes habitudes de bousculer les gens comme ça.

Le sourire d'excuse insistant prenait la forme d'excuse pour Merlin sait quelle autre chose il avait fait contre la jeune fille, plus ou moins directement. Il avait beau retourner son esprit dans tous les sens, il ne se souvenait pas quel aurait pu être cette offense.

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Pour Rémus, être populaire ne voulais pas dire grand chose. Bien sûr il était préfet, mais pensait bien n'être "connu" qu'en tant qu'ami de James et Sirius, qui accrochaient la lumière bien plus que lui, de son propre avis. Il fut en partie soulagé en sentant que Léa ne semblait pas avoir de dent contre lui, mais restait quand même inquiet de l'avoir mis si mal à l'aise à première vue. Alors qu'il répondait par un sourire plus franc, la jeune fille se rendit compte qu'elle avait fait tombé son paquet et que son contenue, une robe noire très élégante. En se précipitant pour la ramasser, elle perdit l'équilibre et se retrouva par terre, avec quelques écorchures, malgré l'élan, pas assez rapide, que tenta Rémus pour la rattraper. Il se pencha immédiatement pour l'aider à se relever, la soutenant d'une main, ramassant la robe de l'autre.

- Tu t'es blessée ! Attend, je dois avoir ce qu'il faut...

Il commença à fouiller dans sa sacoche, à la recherche de sa mini trousse de premiers secours que ne le quittait pas depuis son entrée à Poudlard. C'était Mme Pomfresh en personne qui lui avait confectionné, pour tout problème liés à ses blessures récurrentes du type griffures ou morsures. Mais il devait reconnaître qu'il s'en servait aussi (trop ?) régulièrement lors des opérations 400 coups des Maraudeurs. Au moment où il sortit une petite bourse en cuir, il remarqua que la lettre de sa mère gisait aussi au sol. Il la ramassa avec empressement et la fourra sans une poche, tentant de garder un air indifférent, malgré quelques battements de coeur un peu emballés. La bourse contenait entre autre du coton et une petite fiole violette. Il tendit à Léa un morceau du coton sur lequel il avait versé quelques gouttes de la potion. Ses gestes trahissait une certaine habitude.

- Tiens, c'est pour nettoyer rapidement. C'est complètement indolore.

Pendant qu'elle s'occupait de ses écorchures, Rémus épousseta la robe.

- Elle est très jolie. J'espère qu'elle n'est pas abîmée... On dirait que ça va, tu as due plus souffrir qu'elle de la chute, dit-il en souriant.

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