Aujourd'hui, un soleil de plomb engloutissait le village de Bourg-st-Calmar. Sirius était avec une fille, Rémus avec Laya, bref, Peter et moi nous retrouvions seuls tous les deux sur la place du village, les mains dans les poches, errant comme deux feuilles d'automne en plein vent. Alors que faire lorsqu'il n'y a plus ni tournoi de Quidditch, ni concert de Festi'witch ? Une idée germa dans mon esprit alors que je regardai les vagues et les bateaux à l'hoziron.

- Peter, mon vieux, je crois que je sais ce qu'on va faire cet après-midi... On va aller rendre visite aux jolies demoiselles sur l'île aux sirènes ! Qu'en dis-tu ?

Sirius et moi-même avions très souvent des petites copines, Rémus était en ce moment en couple avec une serpentard mais Peter, lui, il était toujours seul. C'est pourquoi l'idée de l'île aux sirènes était plutôt bonne. Faire découvrir à mon meilleur ami les joies de la féminité ! Lui apprendre à devenir un homme ! Bon, certes, les sirènes étaient inaccessibles et intouchables mais je souhaitai juste lui faire plaisir, pas le marier non plus.

- Elle chante, ça, oui ! D'ailleurs, t'as intérêt à rester concentrer car la légende raconte qu'elles en ont retourné, des bateaux !

Je posai ma main dans le dos de Peter et nous avançâmes tous les deux jusqu'à la rive. De là, nous pouvions traverser l'eau jusqu'à l'île aux sirènes dans de grandes embarcations à plusieurs ou, si nous souhaitions un peu plus d'intimité, nous pouvions prendre des barques un peu miteuses mais bien plus tranquilles et personnelles. Ce que nous fîmes ! Je pénétrai le premier dans l'embarcation en bois qui tangua sous mon poids. Non, je n'étais pas gros, qu'est ce que vous allez inventer ! Puis je regardai Peter en secouant la tête de droite à gauche, un sourire sur les lèvres.

- Tu crois vraiment tout ce qu'on te dit, n'empêche ! Sirius te dirait que la bouse de troll, c'est bon contre les boutons, tu t'en foutrais plein les joues ! Non mais, non, elles ont quelque chose en haut ! Peut être des coquillages... Imagine une sirène avec des bigorneaux sur la poitrine ! Dis-je en me mettant à rire tandis que Peter grimpait pour me rejoindre dans la barque.

J'éclatai de rire lorsque Peter se pris les pieds dans je ne savais quoi et s'étala de tout son long dans le fond de l'embarcation, faisant tanguer avec beaucoup de force la barque dans laquelle nous nous trouvions. Sacré Peter, je ne connaissais personne d'aussi maladroit que lui !

- Des bigorneaux, tout à fait ! Donc au final, c'est comme si elles n'avaient ri... Hein ? T'as entendu ?

Une voix venait d'atteindre nos oreilles, une voix d'outre tombe, lointaine, résonnante comme venant tout droit du fin fond de l'océan. Je ne mis pas longtemps à comprendre que l'on venait d'entendre un chant de sirènes. Nous étions pourtant si loin de l'île encore mais leur voix était si proche.

- Qu'est ce que je te disais ! On les entend d'ici, ces demoiselles ! Peter, je crois qu'on va vivre un grand moment, mon vieux ! Elles nous appellent !

J'avais un grand sourire sur les lèvres comme un gamin qui venait de découvrir une cabane dans un arbre. J'étais si excité que j'attrapai les rames et entrepris de nous faire avancer le plus vite possible jusqu'à la fameuse île.