C’était un après-midi d’avril, un après-midi resplendissant mais froid du fait de cette brise qui se divertissait à nous glacer le sang, se faufilant dans nos vêtements comme une idée folle dans notre esprit et sifflant à nos oreilles comme une hyène affamée. A nous rendre chèvre, à nous donner un furieux mal de tête, pensais-je assis là sur le sol dur des marches anthracites du château alors qu’un frisson me parcourait le corps.

Remus, Sirius et Peter, mes acolytes de toujours étaient en balade à Pré-au-Lard tandis que tristement je restai là, parmi les parchemins orangés et les livres vieillis, avec mon devoir de défense contre les forces du mal sur le danger des babouins violets d'Amérique à rendre au plus vite. J’étais en retard de plusieurs jours et cette fouine de professeur Waldorf n’était aucunement du genre à plaisanter sur le sujet. Mes responsabilités prises, j’avais donc décidé, pour mon bien et celui de mes fans, d’annuler la sortie au village pour terminer mes obligations. Cependant, l’esprit n’était pas là et trottait bien ailleurs, sur le chemin de l’Ordre de Poudlard qui m’obsédait de plus en plus. Chaque jour, chaque nuit parsemée d'étoiles argentées, je pensais à cette menace qui planait au dessus de l’école, sans aucune solution pour arrêter cela sinon l’espoir seul d’une armée montée par les élèves courageux du collège. Quand me vint une idée… Un rassemblement… Une solution.

Laissant à terre toutes mes occupations, hormis une plume soyeuse et carmin et un parchemin vierge, je me hissai sur mes deux jambes endolories de n’avoir pas bougées depuis un moment puis pris la direction de la volière, rassemblement de chouettes et hiboux en tout genre. Ne sachant pas où se trouvait ma Pénélope, ma chouette blanche câline et capricieuse, je me précipitai au plus vite vers la tour aux oiseaux. Il m’était nécessaire d’envoyer à mes trois amis un mot sur mes idées avant que celles-ci ne disparaissent de mon crâne.

Je montai les marches quatre à quatre, ces marches salies qui me séparaient de la porte en bois massif que je poussai dans un lourd fracas. Les volatiles s’envolèrent de toute part dans la tour, poussant des cris de chameau, je les avais effrayés. C’est avec un sourire au coin des lèvres que j’aperçu Ella Willis sur le derrière. Je fis un pas en avant pour l’aider à se relever que celle-ci était déjà debout, époussetant les pans de sa jupe poussiéreuse de foin et de terre caca d'oie.

Tu as oublié comment on tenait debout, El’ ? Dis-je en m’avançant vers elle et en lui déposant un baiser sur la tempe. Tu sais comme je suis, mes entrées doivent être fracassantes !

Puis je levai les yeux vers le fameux hibou qui jouait les fines bouches alors que son travail consistait justement à être au service des élèves de l’école. En y réfléchissant, quel travail pénible ce soit être de devoir rester constamment dans un lieu où règne une odeur de bouc infernal. La jeune gryffondor avait déjà sorti sa baguette, je fis de même et posa ma main sur le poignet d’Ella pour lui faire baisser sa garde.

Incarcerem ! Prononçai-je, la baguette visée en direction du hibou fainéant.

Des liens apparurent à l’extrémité de ma baguette et se glissèrent en direction de l’oiseau comme des serpents d’eau dans un fleuve. Les cordes se serrèrent autour de ses ailes sans qu’il ne puisse rien y faire. Puis il tomba tel un rocher d’une falaise. M’avançant d’un mètre, je réussi sans soucis à l’attraper au vol, ma pratique de poursuiveur m’aidant beaucoup.

Et voilà, Blondie ! Tu l’as, ton hibou ! Lui dis-je en lui tendant la bestiole encore ligotée, un grand sourire sur les lèvres.

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Pack Couleurs : Argenté, carmin, caca d'oie, orangé, anthracite.
Pack Animaux : hyène, babouin, fouine, chameau, bouc.

Je ne doutai pas une seule seconde du fait que mon amie aurait très bien pu s’en sortir sans moi. Seulement, c’était dans ma nature d’être chevaleresque et de venir au secours des jolies damoiselles en détresse sur fond de violon orangé, summum du romantisme. Ou bien ce n’était que du pipeau et j’étais simplement trop prétentieux, il fallait sans cesse que j’en mette plein la vue à mon entourage, même sans véritablement m’en rendre compte.

Bien sûr que tu y serais arrivé… Nous savons tous que tu es extrêmement talentueuse ! Dis-je en levant les yeux au plafond parsemé de volatiles qui frappaient leurs ailes anthracite sur les constructions argentées du toit dans un bruit sourd de xylophone.

J’observai ensuite la scène qui suivit. Ella poser l’hibou sur le rebord d’une fenêtre, lui accrocher la lettre dans la patte et le relâcher. Le regard qu’il nous lança failli me donner froid dans le dos et son cri aigu, tel le son d’une flûte à bec, me fit grimacer. Cependant, il me fit replonger dans mes pensées et me souvenir du pourquoi j’étais venu aujourd’hui à la volière, autre que pour y croiser la jolie Willis dans une plutôt mauvaise posture. Il fallait que j’envoie une lettre aux maraudeurs, le plus rapidement possible. Cependant, je me sentis légèrement coincé par la présence d’Ella dans les parages. Pouvais-je me permettre de lui parler de nos doutes ? La jeune fille était une excellente amie. Assez pour lui avouer nos secrets ainsi que nos intentions ? De toute façon, elle finirait probablement par être au courant de ce qui se tramait étant donné qu’elle avait été l’une des premières a figurer sur la liste qu’avait ébauché Rémus lors de notre première discussion sur le sujet.

Ah ! Ah ! Ah ! Excuse-moi, je suis en train de m’étrangler de rire. Non, sérieusement, tu crois vraiment que je ne sais pas écrire ? Si tu fais référence aux lettres d’amour que je t’envoyais à l’époque où on sortait ensemble, ce n’est pas très sympa ! J’étais jeune et les cours d’orthographe ne sont pas la priorité de Poudlard, si on y songe bien…

Un sourire malicieux passa sur mon visage alors que je me remémorai l’époque où nous étions sortis ensemble, Ella et moi. Cela n’avait pas duré bien longtemps, nous n’étions même pas tombés amoureux étant donné notre jeune âge et notre côté volage mais Sirius m’avait conseillé de lui écrire des lettres d’amour, chose que j’avais faite et qui, au final, avait bien fait rire la jeune fille. C’était tout le contraire de ce que je souhaitai mais penser qu’elle aurait pu craquer n’aurait été qu’une chimère. Finalement, j’avais fini par décider de ne plus écouter les sales conseils de mon meilleur ami et de laisser tomber la plume pour mes futures conquêtes, surtout qu’il avait commencé à me mettre dans la tête d’aller leur chanter la sérénade à la guitare, une rose carmin entre les dents. Loin du fantasme de ces dames et plus proche du cauchemar d’un ringard de l’école.

Je suis venu écrire à mes potes. Dis-je en souriant, soudainement plus sérieux. J’avais quelque chose de très importants à leur dire et ça ne pouvait pas attendre… Mais avec du recul, ça attendra.

Les yeux fuyant, rivés vers le sol caca d’oie, Ella finirait probablement par voir qu’il y avait quelque chose de plus important encore qui me trottait dans l’esprit, l’espoir de pouvoir faire quelque chose pour Poudlard.

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• Complimenter un autre personnage (de manière explicite) ▬ 2 dragées
Pack Musique : Guitare, violon, flûte, pipeau, xylophone.
Pack Couleurs : Argenté, carmin, caca d'oie, orangé, anthracite.
Pack Rêve : Chimère, fantasme, espoir, cauchemar, songe.

Inséparables, c’était le mot. Tout le monde pensait cela de notre quatuor infernal. Nous vivions ensemble, en salle commune, dans les dortoirs, en cours, dans les salles de douche, nous nous baladions ensemble, nous mangions ensemble, et nous participions même aux frasques de Rémus Lupin lorsque la Lune était aussi ronde que les fesses d’un dindon, brillant tel un diamant sur le parc de Poudlard. Alors oui, inséparables était le mot qui pouvait nous qualifier le mot, je pense. Je n’avais même aucun doute là-dessus, malgré les rumeurs nous frappant sur nos orientations sexuelles… Etre entouré d’amis, il n’y avait rien de mieux.

Je levais les yeux au ciel lorsqu’Ella me demanda si j’étais sérieux à propos de la compote de cassis. J’aurai préféré ne pas l’être et c’est pourquoi, avec le sourire, je zappai sa question, préférant répondre à celle posée quelques secondes plus tard.

Ils sont en sorti à Pré-au-Lard. J’avais omis de faire un devoir et je devais obligatoirement m’y mettre aujourd’hui, sinon Waldorf m’aurait collé une retenue et empêché d’aller à mon entrainement de Quidditch… J’avais pensé à lui mettre des plantes diurétiques dans sa soupe de tomates ce midi à la grande salle pour qu’il soit pris d’une crise d’envie pressante mais je n’en ai pas eu le temps. Il aurait eu une sacrée digestion, ce troll bouseux !

Je semblai déçu de ne pas avoir pu faire mon sale coup au professeur de défense contre les forces du mal et il fallait avouer que l’image de Waldorf en train de faire pipi dans ses draps me donnait encore plus de remords. Il faudrait que je m’y mette le soir même au cours du diner. Pour l’instant, le but était de rester docile et de faire celui qui n’avait rien derrière la tête. Je restai un garçon diplomate en plus d’être un Don Juan super beau et un vantard à deux noises.

C’est vrai que tu n’es plus préfète… Non mais ça n’a rien à voir avec une quelconque blague, c’est… Enfin, tu seras au courant bien assez tôt, t’en fais pas pour ça. C’est juste qu’on a certains doutes sur… Certaines choses, c’est tout.

Les yeux en l’air, j’entendis un souffle de vent s’engouffrer dans l’une des petites fenêtres de la volière et propulser des tas de foin dans la pièce comme une rafale en ferait de même avec du sable dans un désert. En avais-je trop dis ?

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Pack D - Dindon - Docile - Draps - Diplomate - Digestion - Diurétique - Diamant - Désert - Douche - Don Juan

Je me mis à rire en voyant la réaction d'Ella face à l'idée de ma blague. Certes, ce n'était pas très subtil, mais ça aurait eu sans conteste son petit effet ! Puis d'imaginer Waldorf avoir une crise d'envie de pipi, c'était à se tordre de rire. Puis Ella en vint à mentionner Lily pour que celle-ci me vienne en aide. Ces temps-ci, je ressentais, il fallait l'avouer, deux, trois trucs pour la jolie rousse, plus lionne et pourtant plus détestable que jamais. Je ne savais pourquoi mais j'aimais plutôt bien sa présence, malgré qu'elle soit une vraie peste avec moi. Pourtant, il ne fallait pas que quiconque soit au courant, surtout pas la jeune fille elle-même.

Plutôt demander à un strangulot qu'à Lily ! Elle est trop chiante, cette fille, ça finirait en crise ou en duel, sans aucun doute ! dis-je d'un air faussement énervée contre Evans, alors qu'en réalité, j'aurai pu mourir pour qu'elle me donne de l'aide. Et Kathleen... Ça va, ça vient, je m'amuse bien avec elle. De là à dire que ce sera ma future épouse... Ne t'emballe pas trop, l'entremetteuse ! J'te vois déjà venir !

Je pointai mon doigt dans la direction d'Ella en hochant la tête de haut en bas. Ella était une véritable entremetteuse comme on n'en faisait plus de pareil ! Puis la jeune fille repris un air plus sérieux, air que j'adoptai également. Des espions... Elle ne croyait pas si bien dire.

On a entendu des trucs, on en a soupçonné, aussi... Des trucs en rapport avec le mage noir qui prend de la puissance... Il aurait des alliés... Au sein même de Poudlard, si tu vois c'que j'veux dire. Bien sûr, tout ça reste évidemment entre nous, El', je ne voudrais pas que ça leur vienne aux oreilles.

Je faisais confiance à Ella, bien entendu mais il était d'ordre public que sa meilleure amie était Brionan O'Shea, l'une de nos suspects...

▬ « Blablabla, cesse dont de dire des âneries, Willis ! » Dis-je en levant les yeux au ciel alors qu'elle parlait de mariage et de demoiselle d'honneur. Cependant, je gardai un sourire amusé sur les lèvres.

J'enfilai ma main bien profondément dans la poche de mon pantalon, les yeux rivés vers une petite fenêtre incrustée dans le mur de la volière. Je pensai de nouveau à toutes ces histoires de mage noir dont le pouvoir grandissait de jour en jour. C'était effrayant, comment quelqu'un pouvait en venir à un tel taux de cruauté ? C'était inimaginable. Il fallait surement être serpentard pour pouvoir comprendre un personnage comme ça. Un monstre, avec des idées plus saugrenues les unes que les autres. Il fallait forcément être timbré...
Puis Ella reparla de mon devoir de Défense contre les forces du mal. Je reportai mon attention sur elle et lui souris.

▬ « Il me reste encore une conclusion à faire, deux ou trois lignes tout au plus. Mais ça m'apprendra à mettre trop de temps ! Pas de sortie à Pré-au-Lard, je l'ai cherché ! » Dis-je en riant, alors que je savais pertinemment qu'avec ma cape d'invisibilité et mes connaissances dans les passages secrets, je serais à Pré-au-Lard dans une dizaine de minutes. « Bon, et toi, toujours avec Tyler ? On ne vous voit plus ensemble ! Ça fait polémique ! »