Moi j'aime bien le quidditch ❦ Sean McLoyd

Sean descendait tranquillement les escaliers. Il avait un rendez-vous aujourd’hui. Pas galant, loin de là. Il devait enfin revoir sa meilleure amie. Depuis quand il ne l’avait pas vu : c’était une très bonne question. Peut-être en passant dans un couloir pendant qu’ils allaient chacun dans un cours. Cette année était très chargée pour elle. Mais il ne s’en faisait pas pour elle, elle aurait ses examens haut la main. Et puis, elle avait intérêt de les avoir. Il ne venait pas de passer plusieurs semaines sans la voir à cause de ses études pour qu’elle reste une année de plus. Quoique, cela lui permettrait de la voir et d’être avec elle plus souvent. Il ne le pensait pas vraiment. Il n’espérait absolument pas ça pour elle. Comment pourrait-elle le supporter à plein temps ?

Trêve de plaisanteries, il ferait mieux de se dépêcher s’il ne voulait pas arriver après l’heure du déjeuner. Il ne manquerait plus qu’elle mange sans lui. Il accéléra donc le mouvement. Les escaliers défilèrent sous ses pieds. Il ne faisait même plus attention auxquels il empruntait. C’était devenu un automatisme. Par contre, il savait qu’il serait vite perdu arrivé dehors. Ce n’était pas comme s’il allait souvent s’entrainer pour le quidditch. Le stade n’était pas son lieu préféré et de très loin. Il l’évitait d’ailleurs avec beaucoup de soin. Ça en devenait presque du grand art. Et Deirdre était sensée le savoir. Elle adorait le torturer. Un de ses jeux préférés apparemment. Il ne pouvait cependant pas lui en vouloir, il n’était pas mieux. Il se vengerait. Il y réfléchissait déjà. Il sentait que ses révisions allaient être légèrement perturbées à un certain moment. Il faudrait qu’il mette son idée au point dans la soirée.

Il franchit l’entrée du stade. Des élèves volaient dans tous les sens. Il fut hypnotisé pendant un court instant à cette vue, ayant à chaque fois l’impression qu’ils allaient se rentrer dedans. Ils étaient fous. Il ne voyait pas d’autres explications. Il secoua sa tête et vit une silhouette au loin. Il reconnut sa meilleure amie. Pourquoi avait-il fallu qu’elle choisisse les gradins ? Il devait trouver comment y parvenir maintenant. Il passa par la petite porte sur sa gauche. Il parcourut quelques escaliers et couloirs étroits. Comment avaient-ils pu caser des marches dans cet endroit ? Il se retrouva dans les gradins des serdaigle. Au moins, ça pouvait montrer qu’il soutenait sa maison, même s’il n’était pas venu souvent aux matchs ou avait suivi ses amis. Il fit demi-tour et continua de déambuler dans les coulisses du stade. Il fit tous les gradins avant de tomber sur le bon. Il ne fut pas très doué sur ce coup-là. Peut-être la prochaine fois…

Il se dirigea vers la jeune fille. Il ne voyait qu’un bout de chaussures vertes et une cape jaune, mais il aurait pu les reconnaitre n’importe où. Il s’avança silencieusement, monta dans les étages, la contourna et arriva derrière elle. Elle avait l’air assez concentré dans sa lecture. Il se pencha avec discrétion vers son oreille. Il avait de la chance, le soleil était devant lui donc on ne pouvait pas voir son ombre. Mais il ne serait pas surpris si elle avait quand même deviné sa présence. Tant pis, il fallait bien essayer :

Dites-moi jeune fille, n’avez-vous pas peur pour votre survie ? Un inconnu pourrait venir vous harceler…

Un sourire grandit sur son visage. Il se releva et s’avança pour aller de l’autre côté. En passant, il lui piqua son livre des mains. Il l’étudia rapidement. Il ne le connaissait pas. Ou ne s’en rappelait pas. Mais il ne s’en préoccupait pas vraiment. Un autre jour peut-être. Il ferma le roman et se tourna vers la poufsouffle. Son sourire était toujours présent. Il le montra en demandant :

Alors, il est intéressant ? Je peux te le piquer ?

En attendant sa réponse, il regarda curieusement en direction du panier. Qu’est-ce qu’elle avait bien pu leur préparer ? Avait-elle prévu de le torturer encore un peu ou avait-elle essayé de se rattraper par rapport au lieu de rendez-vous ? Sean glissa un peu sur le banc. Petit à petit, il se décalait. Il s’étonna de ne pas avoir de remarque de la miss. Ça n’allait pas tarder à tous les coups. Mais en attendant, il continuait son ascension vers le petit panier. Il finit par se retrouver à regarder à l’intérieur. Il ne toucha à rien pour ne pas recevoir les foudres d’une certaine personne, mais l’envie était là. Sa lueur curieuse était présente dans ses yeux et il dit :

Qu’est-ce que tu nous as concocté là ? Une belle surprise j’espère ? Il faut que tu te rattrapes vu où tu m’as amené… Je retiens, la prochaine fois ça ne se passera pas comme ça !

Pourtant, on pouvait bien voir qu’il n’était pas très sérieux avec cette menace. Même si son idée devenait de plus en plus précise. Mais elle n’était pas obligée de le savoir…