Il y a plus dans les forêts que dans les livres. (PV: Bobby Donagan)

Tout s'écoulait comme dans un rêve. Un flou étrange semblait l'envelopper. Depuis la rentrée, il était différent. Au fond de lui, il savait très bien que la rentrée n'était absolument pas la cause de tout cela, mais il refoulait ses souvenirs, il ne voulait plus y penser. Poudlard même semblait avoir changé, la bonne humeur ne touchait que les premières années, et trop de gens l'avaient abandonné, partis pour le grand monde. Même sa relation avec Sue s'était détériorée alors qu'ils pensaient avoir passé le pire. Bref... le cours du professeur Binns coulait sur lui tandis que ses pensées dérivaient à des kilomètres de là. Le bouquin il le connaissait déjà, c'était bien la seule chose qui n'est pas changé d'ailleurs, il était toujours un serdaigle accompli, bosseur, brillant, ... solitaire.
La cloche sonna, Bobby rangea ses affaires sans avoir ouvert la bouche, descendit les escaliers, et déboucha sur le parc. Le jeune homme était en 7e année, il savait ô combien il aurait dû profiter de ces espaces infinis, de ces salles magiques et pourtant il restait morose.
Il longea le lac dans un état second, la journée était belle, beaucoup d'élèves en profitaient, s'allongeant dans l'herbe ou bavardant en cercle, Bobby savait qu'il aurait dû s'y mêler. Pour beaucoup il avait un nom dans cette école, pour certain il était l'ancien capitaine de quidditch respecté qui avait placé son équipe deux ans durant dans les plus hautes places de la Coupe, pour d'autres il était l'ami réfléchi et amical, et pour certain il avait été le petit ami de... Daisy Blackstone. BOUM!
Avant même qu'il est pu comprendre ce qui était arrivé, son regard tomba sur une jeune femme à terre au milieu de bouquins et pages en pagaille. Merde, il avait même pas regarder où il allait le crétin! Pfff, y'avait vraiment des jours où faut rester dans son lit, juste par égard pour les autres.
S'empressant d'aider la jeune femme, il attrapa le premier livre qu'il trouva. Tiens, les contes de Beedle le Barde. Sa nourrice avait dû lui en raconter la totalité une bonne centaine de fois. Aujourd'hui, Bobby le considérait comme de faible lecture pour son niveau mais il était toujours à chercher la morale profonde des choses et ce livre ne faisait pas exception.

-Où est-il?!Se demandant l'espace d'une demie seconde de quoi elle parlait il lui tendit le livre, ne sachant quoi en faire.
- C'est ça que tu cherches...?
Se trouvant aussi idiot qu'elle deux minutes auparavant, il s'empressa d'ajouter.
- Il a l'air très ancien, je dirais d'au moins quatre générations à en croire la couverture.

Et merde, voilà qu'il redevenait plus serdaigle que Rowena!

[pareil pour moi --' et ma réponse est nulle.]

Entretenir une relation sentimentale avec des livres aurait pu faire rire n'importe qui. Mais Bobby chérissait ces innombrables pages aussi peu semblables que le commun des mortels et ne marqua aucune surprise devant l'enthousiasme de la jeune femme.

-Merci beaucoup, tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse que tu l'ai trouvé.Le garçon ne fit qu'élever les épaules, ne sachant quoi répondre. Il se contenta de l'observer à la dérobée. Griffondor, de part son uniforme, elle ne partageait pas sa classe, n'était donc pas de la même année d'où plus jeune que lui. En une seconde il avait percé le mystère de la demoiselle maladroite. Sur quoi se concentrer à présent pour oublier ses tourments.

-Tu es vraiment fort. En effet si on me compte, cela fait 4 générations qu'il est dans la famille. On le passe de père en fils mais mon père m'a eu moi,dit-elle en riant, donc il a bien fallut faire une entorse à la règle.Un léger sourire se dessina à la commissure de ses lèvres et là encore il choisit de se taire. Il avait un instinct, un esprit calculateur, découvrir c'était son domaine. Fourrant les mains dans les poches de sa cape il reprit une marche lente, se laissant suivre par la demoiselle.

-Je m’appelle Vivaldi Richards, je suis à Gryffondor, en 6ème année; comme toi non? Alors comme ça tu connais les contes de Beedle le Barde?Pour la première fois depuis le début de leur conversation, Bobby ne cacha pas sa surprise.
- Vivaldi... c'est un beau prénom. Bobby Donagan... de Serdaigle.Original... pour une personne qui semblait l'être tout au temps. A sa supposition il ne put s'empêcher de sourire.
- Raté, je suis en dernière année, mais j'vais le prendre comme un compliment.Benjamin d'une fratrie, Bobby avait toujours été considéré et s'était toujours vu comme le petit de la bande. Même à Poudlard il n'était pas rare qu'il se sente encore comme un gamin. Il aurait pourtant cru que la gente féminine était d'un tout autre avis m'enfin.
- J'dois les connaitre par cœur. Mais j'éviterais de me promener avec si j'étais toi. Déjà tu risquerais de le (re)perdre. Il y avait également le fait que des élèves aussi idiots que des trolls pouvaient lui chercher les noises mais il se retint de le dire. Vivaldi avait beau avoir l'air maladroite, elle n'appartenait pas à Griffondor pour rien.
- Pourquoi tu y tiens tant en fait? A part qu'il appartient à ta famille depuis longtemps?

-Tu es bien une des seules personnes à trouver mon prénom joli. Généralement les élèves sorciers me disent juste qu'il est bizarre et ceux nés moldus: Vivaldi, comme le compositeur? Mais c'est un nom de famille pas un prénom! Comme si j'y pouvais quelque chose. Bobby lui sourit en retour. Oui il avait pensé au compositeur. En même temps on donne rarement un prénom comme tel sans connaitre son origine. Curieux de tout, Bobby avait touché un peu à la musique, mais il s'était toujours trouvé mauvais, et préférait écouter les autres.
En même temps avoir un prénom original c'était être sûr que les gens tiqueraient. Qu'en bien ou mal, ils vous témoigneraient de l’intérêt. A bien y réfléchir, le garçon ne voyait pas en Vivaldi une quelconque envie de se montrer. Il y en avait beaucoup à Poudlard, et un bon paquet venait d'ailleurs de Griffondor. Mais même la célèbre maison de Godric, connu pour son enthousiaste avait ses exceptions. Il lui fallut deux minutes de plus pour s'apercevoir que la rouge et or le suivait difficilement, chargée comme elle l'était. D'un geste doux il lui prit la pile toute entière, lui redonnant seulement son livre de contes. Pour un capitaine de quidditch qui avait eu à porter une malle pleines de balles, un paquet de balais, tout ça avec l'équipement d'un joueur aguerri, c'était comme de porter une plume. Peut-être arriverait-elle à le suivre sans se prendre trop de racines et autres objets dont seuls les maladroits ont le secret.
-Il me fait penser à ma famille, c'est un lien comme un autre que j'ai avec eux. Et bien que je sois très heureuse d'être à Poudlard, ils me manquent tous les jours. Il me réconforte en quelque sorte. Et puis au fil des années, j'ai beau connaître ces histoires par cœur, j'apprends toujours de nouvelles choses. Il me fait réfléchir et j'aime ça. Le cœur du garçon se serra mais il ne laissa rien paraitre. Il avait laissé derrière lui les souvenirs de sa famille, sachant qu'il ne la reverrait sans doute plus jamais. Il avait souvent pensé à eux avant, mais il la voyait comme elle pouvait être et non comme elle l'était réellement. Après trop de rêveries la réalité était cruelle mais juste, il n'y avait plus d'espoir brisé. Vivaldi devait vivre dans une famille aimante pour qu'un livre tel que Beedle est autant d'importance à ses yeux.

-Tu sais ma mère aurait préféré que j'aille à Serdaigle, même si elle est moldue, de ce qu'elle a compris, d'après elle j'aurais eu moins d'ennuis en étant à Serdaigle. Ça ressemblait plus à l'image qu'elle se faisait de moi. Les livres, la réflexion. Et bien que j'adore apprendre, et que j'aime le calme je dois dire qu'une bonne dose d'adrénaline de temps en temps ne me déplait pas non plus. Bobby laissa échapper un rire discret. Moins d'ennuis à Serdaigle... c'était une vision des choses. Il était vrai que la gueguerre qui opposait les griffons aux serpents étaient légendaires, et que par mimétisme, chaque élève reproduisait avec brillo cette haine ancestrale.
-Et toi, tu as voulu aller à Serdaigle dès ton entrée à Poudlard?
- Je crois oui. Je ne savais pas exactement où je voulais aller, mais je savais où je ne voulais pas être. Quand le choixpeau a désigné ma maison j'ai su que ça avait toujours été ma place. Plus que tous les autres gardiens, Rowena m'est proche. Par ses convictions, les qualités qu'elle aimait...
Je pense que la seule limite qui nous sépare de vous, c'est qu'on réfléchit beaucoup trop. Bobby se surprit à rire de nouveau. C'est vrai que son ciboulon carburait pas mal depuis ses deux ans, un peu trop peut-être.
-Au fait à quoi ressemble la salle commune des Serdaigle, je me suis toujours demandée. Elle doit être géniale non?!Se prenant au jeu le garçon répondait à toutes ses questions. Elle avait bien un petit côté de Rowena, la curiosité insatiable.
- On a la meilleure salle commune de toutes les maisons! Même la tour de Griffondor ne nous arrive pas à la cheville. Elle est la deuxième plus haute après la tour d'Astronomie. C'est comme un nid, circulaire, avec un ciel ensorcelé, des ouvertures partout, bref le paradis... sauf quand il y a eu les inondations et qu'on a dû cohabiter avec les Serpentards.... une horreur.
Il eut une légère grimace dégoûtée avant de faire un clin d’œil à Vivaldi. Il était vrai qu'avoir mis les dortoirs les plus souterrains avec les plus aériens avaient été une décision surprenante qui n'avait été au goût de personne.

[pas grave du tout et pareil pour moi]

Une pile de bouquin n'est pas synonyme d’œillère, et Bobby vit clairement sa jeune amie se prendre je ne sais quel obstacle sans qu'il pu rien faire. Heureusement elle se réceptionna sans mal, avec pour seule séquelle une couleur pivoine aux pommettes. Le garçon se surprit à sourire de nouveau, trop souvent pour un gars comme lui. Mais Vivaldi avait quelque chose de rafraichissant et de simple. Elle était drôle sans le vouloir certes, mais elle était avant tout elle-même, une qualité bien rare de nos jours. Il balaya ses inquiétudes d'un revers de main, il était tout de même capable de porter trois kilos de livres lorsqu'il en portait le double au quidditch.
-C'est vrai que beaucoup de Gryffondors ne réfléchissent pas assez. Bobby pinça les lèvres pour ne pas rire et leva les yeux au ciel mine de rien. Oui, pour les Serdaigles, les Griffons avaient toujours eu cette réputation. Tout les "tourne 7 fois ta langue dans ta bouche avant de parler" "réfléchis avant d'agir" semblaient avoir été exclusivement trouvés pour eux. Tout le monde pensait bien sûr au quatuor des maraudeurs. Toujours là où les ennuis se trouvaient étrangement aussi. Mais Vivaldi était la preuve vivante que ce n'était que grossir le trait.

- Bien sûr que nous avons d'autres qualités que celles de nos maisons. Heureusement, nous ne sommes pas des clones de Godric ou de Rowena. C'est simplement que celles pour lesquelles Griffondor t'a choisi, sont les mêmes qui te font avancer dans la vie. Tu choisiras sans doute toujours de te battre pour ce qui te semble juste, quitte à foncer tête baisser pour aider ceux que tu aimes.

Il lui sourit en coin, espérant lui redonner confiance en elle. Mine de rien il examina ses bouquins, trouvant par la même occasion les options qu'elle avait choisi. Et oui, chasser le serdaigle et il revient au galop! Il découvrit le visage presque enfantin de Vivaldi lorsqu'elle parla de sa salle commune. Cette fille était un vrai rayon de soleil! En même temps il la comprenait, il ne s'imaginait pas dormir ailleurs que dans le dortoir des Serdaigles. Il aurait plausiblement pu survivre dans la tour des Griffondors mais c'était tout.

- J'ai déjà entendu parlé de ce plafond magique mais je ne connais pas le sortilège exact, c'est un peu près le même que dans la Grande Salle, tu devrais en toucher deux mots à Dumbledore si tu veux le même.
Bobby lui fit un clin d'oeil. Il n'avait jamais cherché plus loin mais il se promit de fureter à la bibliothèque pour lui trouver un sort digne de ce nom et qu'elle s'endorme chaque soir avec pour plafond la Voie Lactée. Sentant le poids des livres peser, il les cala plus avant contre son torse, ça lui ferait de l'exercice, il était persuadé d'avoir les bras moulus à la fin de cette promenade, un petit souvenir.
-En fait je crois que je te connaissais quand même avant. Tu joue au quidditch non. Je me souviens avoir entendu ton nom lors d'un des matchs. Bobby secoua la tête lentement.
- Affirmatif demoiselle! D'ailleurs j'ai entendu plus d'une fois des rouges et or crier mon nom!
Il lui jeta un regard amusé. Il n'était pas du genre à se vanter, mais de temps en temps, se faire mousser faisait rire.
- Tu aimes bien le quidditch?

De nouveau il balaya sa question d'un revers de main. Elle pourrait sans doute le lui répéter vingt mille fois d’affilée qu'il aurait toujours répondu la même chose. Mais c'était amusant, Vivaldi se souciait des gens, à chaque moment, et dans sa vie, c'était rare.
- Oui j'aime beaucoup, je trouve que c'est un jeu vraiment intéressant, plein de suspense et d'action mais ce n'est pas un jeu auquel je joue. J'ai bon être une sorcière plus ou moins douée, lorsqu'il s'agit de monter sur un balai il ne faut pas compter sur moi. Je préfère encourager: ça c'est un sport à ma hauteur.
Bobby eut un grand sourire. Oui, tout le monde ne pouvait pas prétendre être à l'aise sur un balai. Il fallait aimer être à plusieurs mètres du sol, avec pour seul appui une branche d'arbre sous les fesses! Pour lui c'était une seconde nature. Voler, c'était son rêve, depuis gamin. Il avait dû être un oiseau dans une vie antérieur pour aimer à ce point voltiger au ras des nuages. Mais que serait les joueurs de quidditch sans leur supporters? Pas grand chose...
- Depuis combien de temps joues-tu au Quidditch en fait? Je me suis toujours demandé à quoi ressemblait exactement le vif d'or de près. Je me demande bien quelle sensation cela donne lorsqu'on le tient dans les mains?
La curiosité de la griffondor était insatiable, et pour Bobby c'était une qualité.
- J'ai deux grands frères qui sont passés par l'équipe de leur maison alors j'crois qu'avant même de savoir marcher je savais monter un balai! Quand au vif d'or, je suis poursuiveur donc en plein match, c'est pas de celle là dont je m'occupe vraiment mais pour l'avoir eu dans mes mains lors des entrainements c'est la plus magique, la plus belle aussi. Quand j'étais petit je faisais souvent l'attrapeur, c'est un de mes postes préférés avec celui de poursuiveur!
Il s’épanchait si facilement que c'en était déconcertant. Parler d'une chose qui lui tenait autant à cœur à une jeune femme qu'il venait de rencontrer aurait été normal pour tout autre garçon que le serdaigle.
- Désolé je parle comme une pie depuis tout à l'heure, je pose des questions sans intérêt et en plus je ne te laisse même pas le temps d'en placer une.
- Non au contraire, j'ai le cerveau qui carbure trop en ce moment alors parler, surtout avec toi, c'est reposant.
Comme quoi! La plupart des gens trouve qu'ouvrir la bouche est plus fatiguant de penser! Il eut un sourire énigmatique avant de reprendre.
- Un jour si tu veux, tu pourrais venir à la fin des entrainements de Quidditch et je t'arrangerais un tête à tête avec le vif d'or!

» Main dans la main. [Bobby]
» La résidence Bobby-Sue [Bobby]
» Quelque part au milieu d'un champ ..... (pv Mister Donagan)
» Peut-on changer le passé ? (Bobby)
» Leçon de vol [Bobby]

Il y a plus dans les forêts que dans les livres. (PV: Bobby Donagan)

Il y a plus dans les forêts que dans les livres. (PV: Bobby Donagan)

Sujets similaires

Sujets similaires