J'ouvris les yeux. Le premier réflexe que j'eu fut de les renfermer, le soleil qui frappait derrière les vitres était éblouissant. Madame Pomfresh dû le comprendre car aussitôt, elle quitta le pied de mon lit pour aller fermer les rideaux. La douleur à mon bras avait disparut et pourtant, j'avais encore l'impression d'être à bout de force. C'est avec beaucoup de difficulté que je tournai la tête pour voir qui était avec moi. Un sourire, léger, discret, apparut sur mes lèvres alors que je croisai le regard inquiet de Sonia. J'hochai la tête comme pour lui indiquer que tout allait bien, qu'elle n'avait plus de souci à se faire.
▬ c'est cool, c'est mon lit préféré ... murmurai-je dans un souffle pour tenter de détendre un peu l'atmosphère.
Le pire, c'est que c'était vrai. Avec toutes les chutes que j'avais faite au quidditch, c'était toujours dans ce pieu que je me retrouvai. Il était confortable et il y avait même mon nom de gravé quelque part. Si si, je vous jure, si vous cherchez bien sur un pied du lit, Sirius y a gravé un jour avec son couteau de poche les lettres "POTTER" après avoir ironisé sur le fait que je me retrouvai toujours ici et que madame Pomfresh allait me prendre pour son fils à force de dormir sous son toit.
J'essayai de me redresser, le coussin était mal mis et me gênait le dos. Mais avec un bras valide, c'était difficile et après quelques efforts, je laissai tomber et me recouchai dans ma position initiale. Alors je me mis à penser à mon entrainement de quidditch du soir et m'inquiétais de savoir si j'allais pouvoir y assister ou non. Mais après tout, après ce que nous venions de vivre, le quidditch n'était peut être pas la priorité. D'ailleurs, le baiser échangé avec Sonia... Avait-il été zappé par l'attaque d'Hansford ?

▬ tu veux que je t'apporte ton doudou peut-être ?
J'hochai la tête en riant doucement, non pas pour lui répondre non mais plutôt pour lui dire qu'elle disait toujours autant n'importe quoi, malgré tout ce qui s'était passé.
Puis elle m'aida à redresser mon oreiller, ses bras m'entourant de chaque côté et son parfum délicieux me caressant le nez. J'eus un sourire qu'elle ne pût voir avant qu'elle ne retourne s'asseoir sur sa chaise.
▬ comment tu te sens ? me demanda-t-elle, visiblement soucieuse de ma santé.
▬ comme si j'venais de tomber de balai, j'ai l'habitude, lui répondis-je en sentant que je commençai à reprendre des forces. et toi, tu n'as rien eu ? il t'a pas touché ?... lui demandai-je en retour, faisant allusion aux sortilèges lancés par Hansford Buckley, le mangemort qui venait de tenter de nous assassiner avec un sort de la mort.
Quelle histoire, et cette journée Pré-au-Lard que j'avais préparé spécialement pour Sonia et moi qui tombait à l'eau à cause d'une bêtise qui aurait pu nous coûter la vie à tous les deux. Par chance, nous nous en étions sorti mais je n'avais même pas eu le temps d'avouer quoi que ce soit à Sonia sur mes intentions, me contentant d'un baiser rapide que j'avais excusé aussitôt, sentant que le moment était probablement mal choisi, vu les circonstances.
Madame Pomfresh reparût bientôt avec une potion qu'elle m'ordonna vivement d'engloutir, ce qui je fis, connaissant bien l'infirmière comme étant une dame qui ne lâchait jamais l'affaire. Aussitôt la potion dans ma gorge, une vive sensation de bien être s'empara de moi, jusqu'à ce que ça passe, ne laissant plus que le goût amer et dégoûtant du breuvage sur ma langue.
▬ beurk, vous voulez nous tuer ou nous soigner ! lançai-je à l'infirmière alors que celle-ci déjà tournait les talons et quittait la pièce.
▬ pas longtemps, les visites, miss adamson ! ce garçon a besoin de repos ! dit-elle tout de même d'une voix forte en disparaissant dans son bureau.

J'avais encore la langue pâteuse du breuvage que l'infirmière me donna, qui avait plus le goût d'une purée de salsifis avec des ongles de strangulots qu'une soupe de petit-pois. Madame Pomfresh venait de filer et j'en profitai pour fouiller dans le tiroir de la table de chevet du lit d'à côté. J'y trouvai un slip propre en coton dont je n'avais pas envie de connaître l'histoire, une boîte de salsepareille et une sucette que j'enfilai discrètement dans la poche de mon pantalon avant de refermer le tiroir d'un coup sec.
▬ merci de m'avoir sauvée... mais j'aurais préféré être blessée aussi plutôt que de te voir souffrir autant.
Un sourire en coin se dessinant sur mes lèvres permis de faire comprendre à Sonia que sa remarque était touchante mais que jamais de la vie je ne l'aurai laissé se faire toucher par ce sorcier, même s'ils avaient été dix serpentard devant moi. Sonia était un peu comme un souafle que je devais garder toujours contre moi, malgré les cognards, la pluie, le vent et les autres joueurs cherchant à s'en emparer.
Puis, pour couper court à toutes les questions que pouvait se poser mon amie, je pris sa main dans la mienne, celle que j'arrivais encore à bouger correctement, puis j'attirai la jeune fille vers moi, l'obligeant à se relever de sa chaise, pour la seconde fois. Lorsqu'elle fût assez près, je lâchai sa main douce et froide et vins poser mes doigts sur sa joue rougie par les émotions. Puis, l'attirant encore plus près de moi, je l'embrassai.
Au bout de quelques secondes et après plusieurs baisers échangés, je laissai retomber ma main le long de son cou et de ses bras, puis je reculai mon visage, un sourire amusé sur les lèvres à la vue de l'expression étonnée de la jeune fille.
▬ tu m'devais bien ça ... dis-je en me mordant la lèvre inférieure pour ne pas rire.
Malgré tout ce qui s'était passé aujourd'hui, j'étais heureux, ce qui était peut être dû au somnifère que m'avait administré l'infirmière de l'école. La seule chose qui pouvait me manquer, là, maintenant, c'était un câlin de Sonia ou même un bon sandwich à la saucisse.

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Pack S : Serpentard - Souaffle - Saucisse - Sucette - Salsepareille - Slip - Soupe de petit-pois - Salsifis - Somnifère - Strangulot

Le sourire de Sonia réussit à me remonter le morale. En effet, j'étais heureux de voir qu'elle n'était pas contre l'éventualité d'être ma petite-amie, malgré tout ce qu'avait pu dire Lily sur moi à toutes les filles qu'elle croisait dans la salle commune, dans la bibliothèque, dans les toilettes, dans la grande salle, bref, à toutes les filles de Poudlard.
▬ tu me fais une p'tite place ? me demanda Sonia alors que déjà, je me décalai rapidement pour la laisser s'asseoir à côté de moi.
Où tout cela allait nous mener ? Je n'en avais aucune idée. J'étais en colère contre Lily de dire à tout le monde que j'étais un briseur de coeur, c'était faux. A quinze ans, à seize ans, on ne sort pas avec quelqu'un pour la vie, tout le monde sait qu'il faut profiter de la vie et trouver la bonne personne. Je n'étais pas un briseur de coeur, non, j'étais comme tout le monde et ça, Lily n'arrivait pas à l'accepter, sans que je sache pourquoi. Avec Sonia, peut être que ça marcherait, peut être que non mais j'avais un réel respect pour elle, comme j'en avais pour toutes les filles qui ne se contentaient pas de glousser lorsque Sirius ou moi passions devant elles. Sonia était mon amie depuis longtemps, j'avais appris à la connaître, à l'apprécier, à l'aimer aussi, bien que ce fût encore de l'amitié au stade où nous nous trouvions. En bref, je ne voulais pas lui faire du mal, loin de là et j'étais certain qu'elle le savait, elle aussi.
▬ depuis quand est-ce que tu embrasses si bien au fait ? ajouta Sonia, me sortant de mes rêveries.
▬ mais depuis toujours ! enfin, non. depuis mes huit ans, quand j'ai compris que mes peluches pouvaient me servir de test pour les galoches ! dis-je en adressant un grand sourire amusé à mon amie. bien sûr, ça reste entre nous ! je ne suis même pas sûr que Sirius soit au courant, imagine !
C'était agréable d'être jeune, de pouvoir passer près de la mort, puis de rigoler de tout et de rien comme si ce qui s'était passé n'avait aucune importance. Ce n'était même pas de la prétention, c'était de l’insouciance.
▬ j'ai une de ces dalles ... ajoutai-je en touchant mon estomac de ma main encore valide. je pourrai manger un sombral ! (la belle rime, je garde ça pour les concerts de kyle ! xD)

▬ tu veux que j'aille demander quelque chose à Mme Pomfresh ? me demanda Sonia alors que mon ventre grondait sa faim.
▬ ohh, non, c'est pas la peine, merci ! elle doit croire que tu es déjà partie, en plus, lui répondis-je en souriant.
Puis vint le moment d'être plus sérieux. Le pourquoi du comment je l'avais embrassé. Moi-même, je ne savais pas vraiment la raison de ce baiser. L'envie de vivre quelque chose avec une fille bien qui m'appréciait pour ce que j'étais, le besoin de profiter, de prendre du bon temps plutôt que de courir après des filles qui ne veulent pas de moi, ou qui m'apprécient pour ma popularité et non pour ce que je suis réellement, ou tout simplement l'envie de prendre le visage de Sonia entre mes mains pour lui déposer un baiser après avoir réalisé qu'elle était parfaite. Bien sûr, je me voilais la face et n'osais m'avouer à moi-même que ce qui avait déclenché tout ça, c'était la veste que m'avait mise Lily à peine quelques jours plus tôt. Je n'avais pas embrassé Sonia par dépit, loin de là mais je l'avais embrassé après que Lily se soit joué de moi, comme si j'avais décidé que je méritai mieux qu'une sale petite pimbêche qui passait son temps à me faire passer des messages pour me planter une fois que j'y répondais. Sonia, elle était parfaite pour moi, en tout point, et au moins elle m'aimait, ou du moins elle m'appréciait, pour ce que j'étais, sans me faire tourner en bourrique et c'est exactement ce que je voulais, ce qu'il me fallait.
▬ j'ai eu envie de t'embrasser quand je t'ai vu m'attendre, à Pré-au-Lard. j'ai eu envie de t'embrasser aussi quand tu avais cette fleur, dans les cheveux ou quand on s'est fait attaquer aussi même si j'étais censé avoir d'autres préoccupations. lui dis-je en souriant tendrement. en fait, j'ai eu envie de t'embrasser quand je t'ai vu prendre la parole au cours d'histoire, hier. t'avais juste un rayon de soleil qui éclairait ton visage et tu semblais tellement emballée par ce que tu disais que ... j'sais pas, j'me suis dit que tu étais parfaite.

ahouuuuuu ♥ :

Lorsque Sonia m'embrassa, comme pour me remercier de ce que je venais de dire alors qu'il n'y avait pas de raison, je déposai ma main contre sa joue et il est vrai que le baiser fut plus long, plus langoureux. Ce n'était plus un baiser à la va vite échangé entre deux amis un soir de folie, non, c'était un baiser d'amoureux qui marquait d'une pierre blanche ce jour comme étant le début de notre aventure à Sonia et à moi.
Puis du bruit retentit de l'autre côté de la porte dans le couloir menant aux dortoirs des malades. Sonia mit fin au baiser alors que je lui déposai une dernière fois mes lèvres sur les siennes, comme si je ne pouvais me résoudre à me détacher d'elle. Puis, un sourire amusé sur le visage alors que ma petite-amie -oui, vous avez bien lu, bande de jalouses- se glissait sous le lit, je vis entrer l'infirmière Madame Pomfresh qui s'approcha de mon pieu, les yeux plissés, suspicieuse.
▬ Tout va bien monsieur Potter ? Vous avez l'air ... étrange, dit-elle en attrapant un coussin sur le lit d'à côté et en y mettant un coup de poing histoire de lui redonner une bonne allure.
▬ Tout va bien, madame Pomfresh, je commence même a ressentir mes doigts de pieds ! lui répondis-je avec humour.
Elle me fixa un instant, ne relevant pas mon idiotie.
▬ Enfin, quoi qu'il en soit, à présent c'est l'extinction des feux, ne vous avisez pas d'inviter des amis ou de faire des âneries, je vous ai à l’œil ! reprit-elle en ignorant ma remarque et en emportant avec elle un papier de bonbon oublié sur une table de nuit.
Elle ferma la porte derrière elle et les lumières s'éteignirent. Il me fallut quelques secondes avant de distinguer quoique ce soit puis, la moitié de lune qui filtrait par la fenêtre éclaira le visage de Sonia qui était sorti de sa cachette.
▬ Le tour est joué ! me dit-elle en m'adressant un clin d'oeil que j'eu un peu de mal à distinguer dans l'obscurité.
▬ Tu sais que si elle t'attrape, tu vas avoir de gros ennuis ? demandai-je à la jeune fille tout en attrapant sa main avec mon bras valide et en attirant ses petits doigts froids près de ma bouche pour y déposer un baiser. Enfin, maintenant que tu t'es embarqué dans une histoire avec moi, tu peux tout de suite aller te chercher un abonnement chez Apollon Picott... ajoutai-je en lui lançant un clin d'oeil malicieux.
Puis, la main de Sonia toujours dans la mienne, j'attirai la jeune fille un peu plus près de moi et me redressai tant bien que mal avec un seul bras encore en état de fonctionnement. Une fois bien assis, je posai ma main sur la nuque de Sonia et vins l'enlacer, le visage reflétant les épreuves que nous avions vécu tous les deux cet après-midi.
▬ J'ai eu la trouille de ma vie... lâchai-je enfin, laissant mon expression se crisper dans les cheveux de la jeune fille.

- En plus tu t'es mis devant moi, j'ai cru que tu ne t'en sortirais jamais, et ça je ne me le serais pas pardonné ! Ne me refais jamais ça !! fit Sonia alors que je la sentais trembler dans mes bras.
J'hochai la tête de droite à gauche sans rien répondre, ce qui pouvait signifier qu'elle avait beau dire tout ce qu'elle voulait, si un mangemort entrait là, maintenant, je serais prêt une nouvelle fois à me jeter devant elle pour la protéger, quitte à me briser mon autre bras.
Puis elle me complimenta de nouveau et tout ce que je trouvai à faire fût de baisser les yeux, un léger sourire sur les lèvres. Elle était trop gentille et il m'était impossible de regretter quoi que ce soit la concernant, surtout pas le fait de m'être lancé et de l'avoir embrassé.
Au bout de quelques secondes et quelques caresses sur la joue, j'adressai un sourire à ma bien-aimée et lui laissai une place dans le lit, avec bien du mal à me bouger étant donné qu'il ne me restait qu'un bras pour me soulever. Puis lorsque je fini par laisser assez de place pour que Sonia puisse se glisser dans le lit, je soulevai la couette d'un geste et vins tapoter sur le matelas pour lui intimer de venir s'installer.
- Tu sais c'que c'est l'avantage de passer la nuit à l'infirmerie ? dis-je alors qu'elle s'installait à mes côtés. Eh bien c'est qu'on peut s'embrasser toute la nuit.
Et je joignis le geste à la parole en déposant mes lèvres sur celle de Sonia.