Lord Voldemort avait passé toute sa scolarité à Poudlard, et finalement c'était les meilleurs souvenirs de sa vie. Apprendre à utiliser ses pouvoirs, à les dompter, une initiation qu'il avait débuté ici et avait fait naître en lui une certaine avidité de puissance. Depuis que le Professeur Slughorn avait évoqué un soir, sans vraiment s'en rendre compte, l'existence des horcruxes et surtout comment les fabriquer, le mage noir n'avait pensé qu'à ça, obsédé par la quête de l'immortalité. A ce jour, il en était à son sixième morceau d'âme, disséminé et caché à différents endroits. Et ce soir il venait récupérer l'un d'entre eux.

Pénétrer dans le château avait été un jeu d'enfant. La cheminée des serpentards avait servi de point d'arrivée à sa mission, mais ce chemin ne tarderait pas à être découvert. Il avait progressé jusqu'au toilettes des filles au second étage avec autant de facilité. Il n'y avait pas mis les pieds depuis 1943, lorsqu'il avait ouvert la chambre des secrets, libérant le basilic qui avait assassiné plusieurs enfants dont le fantôme de Mimi Geignarde témoignait l'une des victimes.

Arrivé devant le robinet à la gravure caractéristique - un tout petit serpent - Lord Voldemort prononça les mots "ouvre-toi" en Fourchelang. A cet instant, le robinet descendit et un tuyau apparut. Il glissa jusqu'à un passage souterrain puis pénétra dans la Chambre elle-même. Elle était semblable à celle qu'il avait quittée 34 ans auparavant. En silence, il glissa jusqu'à la statue de Salazar Serpentard, au fond de la pièce et ........

.... il siffla en direction de la statue de pierre. L'une d'entre elles pivota pour laisser place à une toute petite ouverture. Avec détermination, Lord Voldemort enfonça sa main dans le trou et en sortit un livre à la couverture de cuir noir. Il passa sa main sur la surface froide afin d'en enlever la poussière et le contempla un instant comme un trophée. Il était intact, tout comme ses pages étaient d'un blanc immaculé. Un rictus satisfait se dessina sur son visage tandis qu'il fourrait l'ouvrage dans sa cape noire. Dans un autre sifflement, la pierre pivota de nouveau, dissimulant la cachette, et l'homme repartit en direction de l'entrée.

Le silence de la nuit enveloppait l'homme qui glissait de couloir en couloir. Il serait bientôt de retour dans son antre et pourrait cacher son morceau d'âme dans un endroit plus sûr. Il connaissait un homme qui se chargerait de protéger cet objet précieux....